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LIVRE BLANC DES

PROPOSITIONS

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INTRODUCTION
Les propositions présentées dans ce document sont tion Platform (ECCP) exclut les pays non européens,
le fruit d’un travail collectif de réflexion regroupant tandis que l’Union Méditerranéenne des Confédéra-
plus de 200 jeunes volontaires issus de la société civile tions d’Entreprises (BUSINESSMED) n’inclut que 12
des pays du pourtour Méditerranéen. Ensemble et pays méditerranéens de la rive Sud.
pendant six mois, ces jeunes ont réfléchi aux défis et
enjeux auxquels font face les jeunesses de leur région Dans ce contexte, comment penser la Méditerranée
afin d’apporter des solutions concrètes pour réaliser de 2030 comme un ensemble, vecteur de change-
un projet méditerranéen qui rassemble. Les réflexions ments alors que la représentation de la région sur la
ont été organisées dans le cadre de huit groupes de scène internationale est fragmentée ?
travail thématiques à travers lesquels les participants Face à ce constat, et forte de nombreux succès,
ont pu échanger leur expérience, partager leurs ré- l’Union pour la Méditerranée (UpM) apparaît comme
alités et ainsi construire un plaidoyer partagé pour l’institution disposant des meilleurs atouts pour jouer
une Méditerranée plus durable, prospère et intégrée. ce rôle rassembleur puisque son mandat et son champ
Les propositions formulées sont d’autant plus riches d’intervention couvre l’ensemble des propositions for-
qu’elles sont le fruit d’une collaboration d’acteurs mulées dans ce document. Le rôle de l’UpM gagnerait
engagés mais provenant d’horizons professionnels et donc à être renforcé pour faciliter la coordination et
culturels très variés. Malgré l’hétérogénéité des pro- la coopération entre Etats vers la mise en place d’une
fils, le besoin d’une gouvernance régionale plus effi- vraie stratégie d’intégration méditerranéenne.
cace et plus intégrée (aux territoires, aux citoyens)
est apparu comme une recommandation préalable à Sur le plan politique, il s’agirait de remobiliser tous
toutes les autres. les Etats membres puisque l’engagement de chacun
est primordial. L’UpM gagnerait également à mieux
Au moment de définir les moyens de mettre en communiquer sur son rôle et ses succès, notamment
œuvre les propositions formulées, tous les groupes vers les jeunes méditerranéens et méditerranéennes
de travail ont relevé le manque de coopération entre auprès desquels cette institution manque de visibili-
Etats malgré une multitude d’organisations et d’ini- té. Sur le plan financier, l’UpM gagnerait à se doter
tiatives existantes. Sur le plan politique et diploma- d’un instrument financier indépendant, lui permet-
tique, l’Union pour la Méditerranée (UpM) inclut des tant de réaliser ses ambitions, lorsque les contribu-
pays européens hors du bassin méditerranéen tandis tions des Etats membres ne suffisent pas toujours. En
que le Dialogue 5+5 ne concerne que dix pays du bas- effet, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale,
sin. Les instruments de coopération de l’Union Euro- l’expérience internationale a montré l’importance des
péenne tels que l’Instrument Européen de Voisinage Institutions Financières Internationales dans les phé-
(IEV) n’inclut que les pays du voisinage Sud et Est nomènes d’intégration régionale. La Méditerranée
européen, certains pays n’ayant pas d’accès direct à pourrait se doter de sa propre banque de dévelop-
la Méditerranée. Sur le plan économique, les Som- pement et d’investissement, une sorte de « Banque
mets euro-méditerranéens des Conseils économiques des Mondes Méditerranéens » capable, à travers le fi-
et sociaux (Sommets Euromed) s’alignent sur les pays nancement de projets publics et privés, de contribuer
de l’UpM tandis que la Commission économique et largement au renforcement de l’intégration régionale.
sociale pour l’Asie occidentale (ou ESCWA) exclut les
pays de la rive Nord. L’European Cluster Collabora-

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Le tableau ci-dessous présente les principales propositions développées par chacun des groupes de travail thématique.

Pour une Méditerranée inclusive


Améliorer l’inclusion économique et sociale et garantir l’accès aux services et biens essentiels pour toutes et tous
Promouvoir une culture inclusive pour la reconnaissance et la valorisation d’une Méditerranée plurielle avec des valeurs communes
Renforcer la participation politique de toutes et tous (citoyenneté inclusive et gouvernance)
Pour une Méditerranée plus entrepreneuriale, innovante et numérique
Etablir une stratégie partagée entre les deux rives pour stimuler un esprit entrepreneurial et un capital humain méditerranéens
Créer un environnement plus favorable au développement de jeunes entreprises méditerranéennes, pour une meilleure régionali-
sation des activités
Connecter les Systèmes Nationaux d’Innovation (SNI) méditerranéens pour faire de la Méditerranée un centre névralgique d’in-
novation et d’émulation
Pour des villes Méditerranéennes plus ancrées dans leurs territoires
Relier les villes et les territoires méditerranéens et développer les réseaux
Créer un label « Capital de la Méditerranée »
Créer une « UniverCité de la Méditerranée »
Créer un programme de mobilité professionnelle entre collectivités territoriales
Pour une Méditerranée de la Mobilité et de la connaissance
Instaurer des bureaux d’échange méditerranéens orientés vers la culture et intégrant des personnes en situation de handicap et des
populations vulnérables
Favoriser et permettre une meilleure mobilité dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle en faveur de la
jeunesse euro-méditerranéenne
Développement des compétences et autonomisation des jeunes en fonction des besoins contextuels par la mobilisation des res-
sources et des infrastructures existantes
Créer des liens pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes sur le marché du travail en Méditerranée
Pour une Méditerranée plus durable
Protéger la biodiversité, assurer la conservation et stimuler la restauration
Améliorer la sécurité et souveraineté alimentaire, en passant par une agriculture et une consommation durable
Vers une transition énergétique
Améliorer la gouvernance et renouveler la coopération régionale
Pour une Méditerranée de la culture
Favoriser la mobilité des acteurs culturels et l’accès aux informations culturelles
Penser des méthodes de financement plus équitables, durables et égalitaires
Encourager la collaboration culturelle en méditerranée et la formation des acteurs culturels
Pour une Méditerranée des projets
Créer un réseau/ une plateforme des porteurs de projets en Méditerranée
Créer un espace de dialogue dédié aux jeunes pour développer des projets
Pour une Méditerranéen de l’emploi
Adapter le système d’éducation pour mieux répondre aux besoins du marché du travail
Co-construire un plan de développement de l’emploi en coopération avec les pays méditerranéens

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POUR UNE MÉDITERRANÉE INCLUSIVE
Zone de contacts et parfois de conflits, la région mé- cités, ce qui conduira à décliner des approches dif-
diterranéenne est marquée le long de ses deux rives férenciées correspondant aux besoins spécifiques de
par de profondes mutations politiques, et une hété- chacun de ceux-ci et à l’hétérogénéité des situations.
rogénéité démographique, culturelle, économique et Pour ce faire, le groupe de travail « Méditerranée in-
politique. Face à ces défis, de nombreuses personnes clusive » propose un certain nombre de recomman-
sur les deux rives de la Méditerranée se trouvent dations pour (i) renforcer l’inclusion économique et
confrontées, à des degrés variables, à de nombreux sociale, (ii) promouvoir la culture de l’inclusion, et (iii)
défis entravant leur inclusion économique, sociale favoriser l’inclusion politique.
et politique. Selon les contextes, cette exclusion,
qui peut s’accompagner de violences sous toutes ses
formes, touche différentes catégories de populations Améliorer l’inclusion économique et
en fonction de leur genre, de leur âge, de leur orien- sociale et garantir l’accès aux services
tation sexuelle, de leur religion, de leur ethnie, de leur et biens essentiels pour toutes et tous
situation migratoire et administrative, de leur niveau
d’éducation ou de revenus, de leur état de santé, de La pandémie de COVID-19 a démontré la persistance
leur handicap, etc. Elle concerne tous les domaines et la profondeur des inégalités au sein des popula-
de la vie. Elle est le fait, volontaire ou involontaire, de tions, et ce de manière particulièrement marquée sur
ceux, individus et institutions qui ont accès au pou- le pourtour méditerranéen. Les mesures d’urgences
voir de décision et donc d’action, souvent issus des prises par les gouvernements afin d’endiguer la pro-
cultures majoritaires et/ou dominantes politiquement pagation du virus ont mis sous tension les systèmes de
et économiquement. Le manque d’inclusion touchant protection sociale et freiné de nombreux secteurs de
Led individus a également des conséquences sur la l’activité économique sur les deux rives. Sur la rive sud
société dans son ensemble, et fragilise notamment, où la part de l’économie informelle est
parmi les plus élevées dans le monde, de nombreuses
Un an après l’adoption du Nouvel Agenda pour la personnes ont ainsi été exclues du système de protec-
Méditerranée par la Commission européenne et dans tion sociale et de la vie économique en général, déjà
le contexte des transitions écologique et digitale, le mise à mal part par les réajustements politiques et so-
choix de l’inclusion semble d’autant plus urgent que ciaux ayant eu lieu au cours de la dernière décennie. Il
les disparités pourraient se creuser davantage. est donc nécessaire d’améliorer l’inclusion économique
Une Méditerranée inclusive à l’horizon 2030 doit et sociale et de garantir l’accès équitable aux services
faire émerger une gouvernance démocratique ain- et biens essentiels pour toutes et tous et partout. Ceci
si qu’un développement et une prospérité partagés permettra de réduire les clivages, les disparités et les
auxquels chacun peut prendre une part active et dont inégalités, non seulement entre le Nord et le Sud de
toutes et tous bénéficient dans une société plurielle la Méditerranée, mais également à l’échelle de chaque
et pacifiée. En complément, des politiques globales pays (inégalités de genre, entre ethnies, interrégio-
et mécanismes concertés de prévention et de lutte nales, etc.). Permettre à chacun et chacune d’amélio-
contre toutes les formes de violences à l’encontre rer ses conditions de vie est la voie vers la prospérité
des populations vulnérables sont des préalables en partagée, le développement équitable et des sociétés
vue du renforcement de l’inclusion. Cette approche stables, pacifiées et démocratiques. L’inclusion écono-
doit bénéficier aux différents groupes précédemment mique et sociale renforcera la confiance mutuelle qui
repose sur des valeurs communes.

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Les droits économiques et sociaux, bien qu’inégale- villes inclusives, etc.), échanges entre pairs (court et long
ment appliqués, constituent un référentiel commun termes type jumelage), plateformes de concertation, etc.
Les professionnels issus des secteurs publics, privés et de la
pour tous les acteurs de la société, les gouvernements société civile partageant une même pratique pourront ainsi,
et institutions comme les acteurs de la société civile. en travaillant concrètement ensemble dans la durée, ren-
Ils doivent être consacrés au niveau du cadre juri- forcer leurs compétences et les capacités de leur structure
d’origine. En constituant des réseaux structurés, ils seront
dique, réglementaire et institutionnel à l’échelle lo- alors des ponts, des ambassadeurs et travailleront ainsi d’égal
cale, nationale et régionale. Dans le même sens, il est à égal pour assurer la pérennité des initiatives émergeant de
nécessaire de s’inspirer du terrain en s’appuyant sur ces échanges. Le label des « villes méditerranéennes » pro-
les connaissances des réalités locales et des situations posé plus bas pourrait contribuer à cette convergence des
savoir-faire. Les personnes les plus susceptibles d’être tou-
d’exclusion, en proximité, avec et pour les popula- chées par l’exclusion (femmes, jeunes, migrants, personnes
tions concernées. en situation de handicap, etc.) seront encouragées à par-
ticiper activement à ces échanges certifiant par le biais de
Nous proposons donc que dans le cadre de son nouvel campagnes d’information et de sensibilisation.
«instrument de voisinage, de coopération au dévelop-
pement et de coopération internationale — Europe En parallèle, pour engager la participation active des
dans le monde » (2021-2027), l’Union européenne populations vulnérables comme acteurs d’une Mé-
organise une concertation ouverte en ligne afin d’ap- diterranée inclusive, la création et la mise en place
peler les parties prenantes à s’accorder sur une vision de projets pilotes comme des tiers-lieu espaces de
commune à partir de valeurs partagées, sur l’inclu- “coliving” permettant à toutes et tous de développer
sion économique et sociale inconditionnelle à endos- un projet (économique, sociale ou culturel) en étant
ser collectivement. Cette concertation serait relayée accompagné tout en ayant un accès facilité aux ser-
sur le terrain par les acteurs de la société civile afin de vices de base. Le projet “KUFANYA Tunis”, favori-
mieux prendre en compte les réalités auxquelles font sant l’entrepreneuriat et l’insertion économique des
face les citoyens et les citoyennes. Il s’agirait dans personnes migrantes ou en transition migratoire peut
un second temps de décliner opérationnellement les servir de modèle.
moyens de garantir l’inclusion économique et sociale
de toutes et tous à travers une feuille de route qui
pourrait présenter les priorités suivantes :
Promouvoir une culture inclusive
pour la reconnaissance et la valori-
• Identification et définitions des services publics essentiels
(santé – y compris mentale, sexuelle et reproductive - sation d’une Méditerranée plurielle
éducation, logement et emploi), inclusifs (couverture et
périmètre élargi, accessibles inconditionnellement à toutes
avec des valeurs communes
et à tous en tout temps et en tout lieu) L’interculturalité doit être valorisée comme une ri-
• Collecte de données chiffrées provenant des connaissances chesse méditerranéenne. Elle vise à rompre avec la
de terrains afin de constituer une base solide, pour dévelop- conflictualité et les fractures et permet de faire de
per des indicateurs de changement clairs et réalistes la région un espace d’échange de vues ouvert et res-
• Mise en place de mécanisme de financement et réflexion pectueux entre des personnes et des groupes de dif-
sur les modèles économiques durables (fonds d’investis- férentes origines et traditions ethniques, culturelles,
sement à impact, financement de microentreprises etc…) religieuses et linguistiques, dans un esprit de com-
• (Re)construction et (r)établissement de ces services de préhension et de respect mutuel. Pour promouvoir
base là où c’est nécessaire (territoires marginalisées ou une Méditerranée inclusive, il est nécessaire de faire
zones post conflit) connaître et comprendre au plus grand nombre les
• Harmonisation et convergence des savoir-faire pour des problèmes d’exclusion en Méditerranée. En plus de
services inclusifs de qualité : labellisation (services inclusifs, cette sensibilisation essentielle, il s’agit également de

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diffuser les bonnes pratiques et initiatives d’inclusion Renforcer la participation politique
fructueuses afin que chacun puisse s’approprier et
comprendre la valeur de ces communs en les inscri-
de toutes et tous (citoyenneté inclu-
vant dans le temps et l’espace. sive et gouvernance)
Afin de favoriser cette culture plurielle et inclusive, Une participation active et sans exclusion de tous et
le groupe de travail propose donc de mettre à dispo- toutes à la vie politique locale, nationale ou régio-
sition des organisations de la société civile (des pro- nale est essentielle afin de garantir la production de
fessionnels, des étudiants, des chercheurs, artistes, normes, politiques publiques et programmes plus in-
médias…) les moyens de travailler en réseaux. Les clusifs et efficaces possible. Par ailleurs, cela permet
pistes suivantes pourraient être envisagées : de rétablir la confiance entre citoyen et pouvoir po-
litique et une meilleure appropriation citoyenne des
• Création d’un observatoire méditerranéen de l’inclusion normes et des politiques.
comme une vitrine pour mieux informer les décideurs,
étudiants, journalistes, militants, et l’ensemble de la so- Les pays méditerranéens opèrent dans différents
ciété. Forts de données fiables et disponibles, la produc-
tion de savoir favorisera la prise de décision juste et les contextes et se trouvent à différentes étapes de la
dialogues justes. Il est essentiel que les données mettent réalisation de l’inclusion au niveau politique. À cet
en avant aussi bien les problématiques d’exclusion que les égard, les réformes juridiques, en matière d’inclusion
éléments positifs permettant de valoriser l’inclusion et les
apports de la diversité. Des boîtes à outils, plutôt que de
nécessitent un engagement multipartite. Le groupe
longs rapports, seront produites et mises à disposition des de travail propose donc les initiatives suivantes afin de
différents acteurs de la société. Cet observatoire pourrait favoriser la participation politique de toutes et tous :
être hébergé au sein de l’ « UniverCité » proposée plus loin
et nourrirait également les politiques publiques en faveur • Appuyer les collectivités locales de la Méditerranée dans
de l’employabilité, l’autonomisation et le potentiel d’inno- le but de renforcer leurs capacités à gérer/évaluer leurs
vation des jeunes. structures, politiques, services et programmes locaux de
façon participative, transparente et inclusive, en coordina-
• Renforcer un socle commun des concepts et enjeux de tion directe avec les acteurs de la société civile, en parti-
l’inclusion en Méditerranée en s’appuyant sur les centres culier les organisations féministes, de personnes handica-
de recherches et universités. Ce socle commun de valeurs pées, des jeunes diplômés chômeurs, de personnes âgées,
pourrait être diffusé au travers d’un programme ou mas- des LGBT, etc. Dans un second temps, cela pourrait don-
ter universitaire à vocation régionale (dans le cadre de l’ « ner lieu à la mise en place d’un réseau méditerranéen pour
UniverCité » par exemple), favorisant ainsi la mobilité et des villes inclusives permettant notamment le partage des
l’interconnexion entre étudiant et chercheurs. expériences et des meilleures pratiques, la production ré-
gulière et le partage de données locales se concentrant sur
Enfin le groupe de travail propose la création d’une l’inclusion. Cette initiative peut également s’inscrire dans
nouvelle institution régionale appelée “le défenseur le cadre d’un concours, sur le modèle des capitales euro-
péennes de l’inclusion et de la diversité mises en place fin
des droits en Méditerranée» dans le but de garantir 2021 par la Commission européenne.
l’ancrage de la région méditerranéenne dans les va-
leurs des droits de l’homme et de l’inclusion. En com- • Mettre en place les jeunes ambassadeurs (à l’instar de l’ini-
tiative prise par l’UE dans le cadre du partenariat oriental)
plément de la mission de l’Association des Ombuds- pour une Méditerranée plurielle et solidaire ou encore un
mans de la Méditerranée (AOM), cette institution Parlement des jeunes méditerranéens pour insuffler des
serait saisie par les individus ou organisations de la so- politiques intégrées au profit de la jeunesse et assurer un
ciété civile sous certaines conditions et émettrait des plaidoyer coordonné.
recommandations concrètes, non contraignantes aux • Créer le forum de la société civile pour la Méditerranée (à
Etats/institutions régionales sur la base de bonnes l’instar de l’initiative prise par l’UE dans le cadre du parte-
pratiques régionales. nariat oriental) afin de renforcer le dialogue dans la région
et influencer les institutions régionales et les gouverne-
ments nationaux pour prendre en considération la problé-
matique transversale de l’exclusion. Le réseautage dans la

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région méditerranéenne entre les OSC concernées par des personnes handicapées…), notamment à travers la
ces thématiques doit être encouragé (collectif méditer- constitution d’une plate-forme permettant le partage des
ranéen contre les violences basées sur le genre, collectif connaissances et l’échange d’initiatives.

POUR UNE MÉDITERRANÉE


PLUS ENTREPRENARIALE,
INNOVANTE ET NUMÉRIQUE
Face aux enjeux économiques, sociaux et environ- pour (i) stimuler l’esprit entrepreneurial et le capi-
nementaux auxquels font face les jeunes en Médi- tal humain en Méditerranée, (ii) créer un environ-
terranée, l’entrepreneuriat, l’innovation et le nu- nement plus favorable au développement de jeunes
mérique peuvent être perçus comme des moyens entreprises méditerranéennes pour permettre une
d’améliorer significativement les conditions de vie meilleure régionalisation des activités et enfin (iii)
et les droits des communautés et des personnes pour mieux connecter les Systèmes Nationaux d’In-
dans la région. novation (SNI) dans la région.
Mais les écosystèmes entrepreneuriaux méditer-
ranéens demeurent fragmentés en raison de divers Etablir une stratégie partagée entre
obstacles à l‘entreprenariat et à l’innovation. Le com-
merce régional, bien qu’important, demeure entravé
les deux rives pour stimuler un es-
par un manque d’harmonisation des réglementations prit entrepreneurial et un capital
relatives à la circulation des biens et des services. Le humain méditerranéen
cloisonnement entre les secteurs académique, privé
Partant du constat que les écosystèmes et la culture
et public enraye le processus d’innovation, ainsi que
entrepreneuriale demeurent cloisonnés au niveau
son financement. Et enfin, les systèmes éducatifs ne
national, l’objectif de cette proposition est de favori-
stimulent pas suffisamment la culture entrepreneu-
ser l’émergence d’une génération d’entrepreneur(e)
riale (notamment par l’acquisition de savoir-faire et
s aptes à entreprendre et à collaborer au-delà des
de savoir-être de base qui permettrait aux jeunes en
frontières nationales en insufflant un esprit entrepre-
Méditerranée de lancer une entreprise ou d’innover).
neurial méditerranéen.
L’éducation a pourtant été identifiée comme l’un des
facteurs les plus impactant en termes de création et Nous proposons par exemple :
consolidation d’entreprise.
• L’élargissement du programme “Erasmus for Young En-
Ces différents obstacles cristallisent le chômage trepreneurs” à tous les pays méditerranéens, afin de per-
mettre à des jeunes de la région de passer un à six mois
de groupes clés de la société, dont les jeunes et les dans un autre pays du bassin auprès d’un(e) entrepre-
femmes, et alimentent le cycle de l’informalité, of- neur(e) expérimenté(e) grâce à une bourse.
frant des perspectives limitées aux populations • De créer un curriculum académique spécialisé sur l’entre-
concernées au sein de la région. Le groupe de travail preneuriat méditerranéen, afin de favoriser une culture
pour une « Méditerranée plus entrepreneuriale, in- entrepreneuriale méditerranéenne inclusive et l’ouverture
novante et numérique » préconise donc des efforts inter-régionale.

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• Mettre en valeur des entrepreneur(e)s se déployant avec l’intégration économique et commerciale dans la ré-
succès dans la région au moyen de campagnes de commu- gion et de booster les partenariats transfrontaliers.
nication et de sensibilisation célébrant l’entrepreneuriat
méditerranéen. Il est en effet important pour les jeunes Les caractéristiques de ce hub méditerranéen d’en-
entrepreneur(e)s de pouvoir s’identifier à des modèles trepreneurs et d’entrepreneuses pourraient être les
existants en Méditerranée. suivantes :
• Mettre en place des programmes spécialisés dans l’accom- • Rattaché à une instance de gouvernance régionale telle
pagnement de projets au stade d’idéation ou de testing/ que l’UpM (dans le cadre du renforcement du rôle de
MVP. Ce type de programme fait particulièrement défaut cette institution comme proposé dans l’introduction) et
à l’échelle de la région puisque la plupart des compétitions porté par une équipe permanente chargée de sa stratégie
débouchant sur un accompagnement sont destinées à et de sa gestion et d’un comité de pilotage regroupant les
des entreprises déjà établies (ayant un nombre d’années acteurs clefs des 23 pays concernés en matière d’entre-
d’existence minimum, disposant d’un statut légal ou géné- preneuriat, d’innovation et de digital
rant un chiffre d’affaires minimum)
• Accessible en ligne grâce à une plateforme plurilingue
(français, anglais et arabe) proposant des informations
Créer un environnement plus favo- sur l’environnement des affaires dans tous les pays du
bassin méditerranéen, sur les opportunités, acteurs, ré-
rable au développement de jeunes seaux et évènement pertinentes afin de « connecter » les
entreprises en fonction de leur stade de développement
entreprises méditerranéennes, pour (pre-seed, seed et mature). Enfin, cette plateforme devra
une meilleure régionalisation des proposer un annuaire répertoriant par secteur toutes les
entreprises implantées dans les pays membres.
activités
• Donner naissance à un pass entrepreneur(e) délivré aux
Dans un contexte où la crise sanitaire a redistribué entreprises membres afin de faciliter la mobilité nécessaire
les cartes des chaînes de valeurs à l’échelle mon- pour créer des ponts.
diale, la régionalisation des activités apparaît comme • Bénéficiant d’un pourcentage des marchés publics des
un enjeu phare des prochaines années. Les pays du 23 gouvernements concernés réservé aux entreprises
bassin méditerranéen ont dès lors intérêt à reloca- membres
liser un certain nombre d’activités afin d’accroître • Doté d’un réseau d’investisseurs présidé par plusieurs co-
les échanges inter-régionaux et réduire les dépen- mités en fonction des trois stades de développement cités
dances avec le reste du monde. Il s’agit donc de créer ci-dessus, et non de son propre fonds d’investissement.
L’idée ici est de capitaliser sur la myriade de réseaux natio-
les conditions nécessaires pour permettre aux Très naux comme internationaux d’investissements à l’échelle
Petites Entreprise (TPE) et Petites et Moyennes méditerranéenne afin de tous les centraliser au service des
Entreprises (PME), qui fournissent la majorité des entreprises du hub.
emplois formels et informels, de collaborer au-delà • Proposant un panel de services visant à encourager le
des frontières nationales. Il s’agit donc favoriser une développement d’entreprises méditerranéennes. Men-
conscience méditerranéenne en incitant les entre- torat en ligne capitalisant sur le rôle que joue la diaspora
; programmes d’incubation et d’accélération spécialisés
prises à coréaliser des projets à l’échelle régionale. par secteur (capitaliser sur les solutions existantes citées
ci-dessus) ; évènements de networking entre acteurs
Le groupe de travail propose donc de créer un hub méditerranéens par secteur ; formations des entreprises
méditerranéen d’entrepreneur(e)s afin de renforcer membres en matière de conformité et de normes afin de
l’économie méditerranéenne grâce à la collaboration. leur ouvrir de nouveaux débouchés
Un hub similaire est prévu dans le cadre du projet eu- • Enfin, générer de la connaissance en produisant une étude
ropéen EBSO Med (2018-2022), mais n’inclut pas annuelle sur l’entrepreneuriat en Méditerranée avec un
tous les pays de la Méditerranée. Le groupe de travail focus spécial sur l’égalité de genre, l’inclusion des groupes
vulnérables, l’impact social et environnemental, le respect
appelle donc à penser un hub pérenne, décorrélé de des droits humains dans le monde de l’entreprise et de l’en-
projets à durée limitée, afin d’améliorer durablement trepreneuriat (principes au cœur de la stratégie du hub).

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Connecter les Systèmes Nationaux Cette connexion des SNI méditerranéens pourrait
prendre les formes suivantes :
d’Innovation (SNI) méditerranéens
pour faire de la Méditerranée un • Création d’un comité méditerranéen de pilotage chargé
de formuler, de mettre en œuvre et d’évaluer une feuille
centre névralgique d’innovation et de route visant à bâtir des ponts entre les SNI méditerra-
d’émulation néens. Afin de constituer ce comité de pilotage, il est re-
commandé de s’appuyer en partie sur les advocacy panels
déjà formés dans le cadre du programme The Next Society
Un SNI est constitué d’acteurs du secteur public, soutenu par la Politique européenne de voisinage (PEV).
privé, académique, universitaire et civil et se mesure
au niveau d’interactions entre ces acteurs en vue du • Ces ponts doivent pouvoir mener, de la création d’un la-
boratoire de politiques publiques pour l’innovation, à des
développement et de la diffusion de l’innovation dans transferts d’expérience, de bonnes pratiques et d’expertise
un pays donné. En ce sens, les politiques publiques technique sur l’établissement de nouvelles politiques pu-
influençant les processus d’innovation représentent bliques et la mise en place d’agendas nationaux de soutien
un vecteur d’interaction clefs dans un SNI. à l’innovation.
•
Il est particulièrement recommandé, au sein de cette
Il n’y a pas de voie unique vers l’innovation puisque feuille de route, d’étendre aux pays méditerranéens des
celle-ci résulte du contexte propre au pays et au terri- dispositifs de soutien à l’innovation comme EUROSTARS
toire dans lesquels elle émerge. En revanche, pour faire (soutient des Petites et Moyennes Entreprises dans des
de la Méditerranée un centre névralgique d’innovation, projets collaboratifs entre différents pays en ciblant par-
ticulièrement les entreprises souhaitant investir en R&D)
d’émulation et de recherche, il s’avère indispensable
que les pays du pourtour coopèrent et s’entraident dans • Enfin, le groupe de travail recommande que ce comité
méditerranéen de pilotage aboutisse à la naissance d’un
le développement de leurs SNI respectifs. Connecter Eureka méditerranéen, organe de coopération intergou-
les SNI méditerranéens semble être la voie la plus effi- vernementale en matière d’innovation à travers toute la
cace pour permettre ensuite, par effet de cascade, un Méditerranée). Le rôle de cet organe serait de promouvoir
réel dialogue entre les secteurs publics, privés et aca- une recherche et une innovation collaboratives orientées
vers les marchés méditerranéens, par le rapprochement
démiques des pays concernés. des TPE et PME, chercheurs et institutions et des grandes
entreprises méditerranéennes.

POUR UNE MÉDITERRANÉE DES VILLES


ANCRÉES DANS LEURS TERRITOIRES
Les participants du groupe de travail ont identifié bon bassin de civilisations et parfois la scène de tragédies
nombre d’héritages historiques et culturels communs humaines anciennes et contemporaines. Pourtant,
à l’ensemble des territoires méditerranéens. En- les membres de ce groupe de travail s’accordent à
semble, ceux-ci permettent de définir une identité dire qu’une identité méditerranéenne existe, fondée
méditerranéenne forte de sa diversité, qui gagnerait sur un art de vivre et sur l’idée que leur territoire est
à être renforcée. En effet, la diversité culturelle est une terre d’échange, de partage et de culture. Va-
sans doute ce qui caractérise le mieux l’identité Mé- loriser et renforcer cette identité méditerranéenne
diterranéenne : espace à la fois d’échange et de tran- nécessite donc de mieux « connecter » ces territoires
sit entre l’Orient et l’Occident, le Nord et le Sud, un et en particulier les jeunes qui y vivent. Un tel objectif

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contribue également à favoriser l’évolution vers des Créer un label « Capital de la Médi-
environnements plus inclusifs, entreprenants et in-
novants, permettant ainsi de traiter ces thématiques
terranée »
de manière complémentaire. A l’image des jeux méditerranéens qui demeure de-
puis les années 1950 le seul évènement méditerra-
Les propositions présentées ci-dessous s’articulent
néen d’envergure, le groupe de travail propose de
autour de trois recommandations : (i) une meilleure
créer un évènement méditerranéen qui se déroule-
intégration des villes et territoires dans l’espace mé-
rait sur une année complète en conférant à une ville
diterranéen, (ii) l’intégration territoriale doit s’opérer
méditerranéenne le label de «Capitale de la Méditer-
par les jeunes en renforçant les espaces d’éducation
ranée ». Cette capitale méditerranéenne aurait pour
et de création de connaissances (iii) des institutions
objectif de fédérer les talents de l’ensemble des pays
pour construire des projets pérennes.
du pourtour méditerranéen, en organisant sur son
territoire divers évènements culturels, sportifs, éco-
Relier les villes et les territoires nomiques, académiques, sociaux, de recherche, entre
autres et dont l’objectif serait multiple. Il s’agirait de
méditerranéens et développer les stimuler les dynamiques de réseau et d’échanges, de
réseaux valoriser les talents et innovations des acteurs mé-
Il est important de renforcer la coopération décen- diterranéens, tout cela en stimulant les investisse-
tralisée au niveau Sud-Sud pour une meilleure inté- ments d’infrastructures et l’aménagement du terri-
gration des territoires de l’espace méditerranéen. Les toire. Outre les opportunités d’emploi et de mobilité
collectivités locales peuvent jouer un rôle crucial dans professionnelle, l’organisation d’un tel évènement
cette perspective. Les tentatives dans ce sens sont permettrait de renforcer le rôle des initiatives ci-
multiples, à l’image de l’ARLEM et de MedCities toyennes et de la société civile.
pour ne citer que deux exemples, mais leurs impacts
restent très limités. La Méditerranée a besoin d’un Créer une « UniverCité de la Médi-
instrument puissant visant à promouvoir la coopéra-
tion décentralisée et le réseautage des collectivités terranée » : transversale, connectée
locales. Il doit se doter d’une légitimité institution- et universelle
nelle et politique qui ne passe que par l’adhésion de
Partant du rôle que joue l’université dans le développe-
l’ensemble des pays méditerranéens afin d’éviter la
ment local d’un territoire donné (les activités de forma-
coopération Nord-Sud qui reste à sens unique.
tion permettent d’améliorer le capital humain, les acti-
Un autre moyen de relier les villes et les territoires vités de recherche contribuent à l’amélioration du stock
méditerranéens serait de construire une route de de connaissances scientifiques et technologiques, et
la Méditerrannée. Qu’elle prenne la forme d’une enfin les services apportés à la collectivité permettent
autoroute ou d’un chemin de fer, cette route de la d’améliorer le bien-être, les valeurs idéologiques, so-
Méditerranée devrait matérialiser la connexion entre ciales et culturelles de la communauté )1 , l’« Univer-
les principales villes méditerranéennes et faciliter Cité de la Méditerranée» a pour objectif d’encourager
les échanges économiques, touristiques et culturels. l’engagement des universités méditerranéennes dans
Elle permettra de fluidifier les échanges à l’échelle de le développement local et de promouvoir les relations
la région toute entière. universités-territoires dans l’espace méditerranéen.
A l’instar de l’Université de la paix des Nations Unies
1- OCDE. Higher Education and Regions: Globally Competitive, Locally Engaged, Paris, 2007. 2) OCDE. Les établissements d’enseignement

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2
, ce projet devrait proposer des programmes de for- Créer un programme de mobilité
mations ciblant des thématiques transversales à l’en-
semble de l’espace méditerranéen (droit internatio-
professionnelle entre collectivités
nal, environnement, développement des territoires, territoriales
sciences, technologies) et ainsi encourager le dia- L’urbanisation croissante du bassin méditerranéen
logue entre jeunes de tous les pays méditerranéens. entraine des défis considérables en termes d’envi-
Enfin, et à long terme, l’UniverCité de la Méditer- ronnement, d’inclusion et donc en terme de gestion
ranée pourrait développer des campus dans chaque urbanistique. Face à cette perspective, le partage
pays, à condition d’être situés dans une ville en bord d’expériences en matière de gestion urbanistique,
de Méditerranée. Les villes hébergeant l’UniverCité d’aménagement du territoire et de gouvernance lo-
devront impérativement se situer sur la route de la cale semble primordial pour prévenir les risques fu-
Méditerranée. L’année de la « Capitale de Méditerra- turs liés à cette littoralisation et à la croissance dé-
née » l’UniverCité organisera des évènements scien- mographique des prochaines décennies.
tifiques stimulant ainsi les initiatives citoyennes et le Nous proposons donc de mettre en place un pro-
rôle de la société civile autour de cet évènement. gramme d’échange de stagiaires et de fonctionnaires
des collectivités territoriales dans les domaines de la
gestion urbaine, de l’aménagement urbain, de l’urba-
nisme et de l’architecture. Ce programme pourrait
être réalisé dans le cadre du renforcement de la coo-
pération décentralisée proposé plus haut et pourrait
prendre la forme d’une plateforme d’échange ratta-
ché à une organisation existante, telle que l’UpM.

POUR UNE MÉDITERRANÉE DE LA


MOBILITÉ ET DE LA CONNAISSANCE
Les pays du pourtour méditerranéen sont confrontés de problématiques communes dans les domaines de
à différents défis sociaux et économiques liés notam- la mobilité, de l’employabilité et de l’entreprenariat.
ment à des taux de chômage élevés chez les jeunes, La difficile insertion professionnelle des jeunes sur
à une diminution de la qualité et de la pertinence de le marché du travail (notamment les personnes en
l’éducation et à une pénurie de possibilités d’emplois situation de handicap), la déconnexion entre l’offre
qualifiés sur le marché du travail, sans rapport avec les éducative des établissements d’enseignement supé-
aspirations de la jeunesse. rieur et le marché du travail d’aujourd’hui et de de-
main et enfin la difficile circulation des personnes,
Face à ce constat, il est intéressant de noter que les notamment en raison de programmes de mobilité
participants du groupe de travail « Mobilité et connais- restreints en Méditerranée et de l’octroi très limité
sance » ont rapidement identifié un certain nombre
supérieur face aux besoins régionaux, Paris, 2000. 3) John Goddard, Connecting Universities to Regional Growth: A Practical Guide. European
Union-Regional Policy, Smart Specialisation Platform, 2011.

2- https://www.upeace.org/
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de visas sont autant de facteurs qui réduisent l’inté- programmes déjà existants qui mettent en places des
gration des jeunes dans la vie active. actions bilatérales (tels que l’OFAJ ou le Regional
Youth Cooperation Office) et proposer à leur échelle
Prenant pour point de départ les programmes de mo- d’élargir le champ d’action sur plusieurs pays de la
bilité passés ou actuels, notamment européens, les Méditerranée.
propositions du groupe de travail « Mobilité et connais-
sance » suggèrent de les élargir à la région euro-médi- Ces bureaux seront soit physiques soit représentés
terranéenne, ou bien invitent à la réutilisation de res- par des équipes sur le terrain (équipes rattachées à
sources et d’outils en ligne et à la création de nouveaux des bureaux existants, comme par exemple l’OFAJ
en les rendant accessibles à un plus large nombre en ou des équipes nouvellement créées dédiées aux pro-
vue de renforcer l’entreprenariat et l’insertion profes- grammes méditerranéens).
sionnelle des jeunes sur le marché du travail.

Favoriser et permettre une meil-


Instaurer des bureaux d’échange leure mobilité dans le domaine de
méditerranéens orientés vers la l’éducation et de la formation pro-
culture et intégrant des personnes fessionnelle en faveur de la jeunesse
en situation de handicap et des po- euro-méditerranéenne
pulations vulnérables
L’idée serait de partir de programmes de mobilité exis-
Ces bureaux auraient pour objectif principal de pro- tants (programme ALMA, Erasmus+ et le Corps Euro-
mouvoir la mobilité via une cartographie et une mise péen de Solidarité) et de les élargir à la région euro-mé-
en valeur des programmes d’échanges existants et diterranéenne. Elle se décline ainsi en deux axes :
nouveaux dans la région méditerranéenne ainsi que
des dispositifs d’accompagnement et d’aide au dé- D’une part, l’élargissement et la généralisation du
part. L’autre aspect majeur de ces bureaux est la programme ALMA (Aim, Learn, Master, Achieve -
promotion des cultures des pays du pourtour médi- Orientation, Apprentissage, Maîtrise, Réussite) aux
terranéen par l’organisation d’événements artistiques pays de la rive sud de la Méditerranée. Le programme
et culturels (expositions, concerts, résidences artis- favoriserait ainsi l’inclusion et la participation des
tiques, projections…) et le soutien à la mobilité des jeunes de la rive sud de la Méditerranée en particulier
acteurs culturels, notamment pour les personnes en les jeunes qui ne travaillent pas et ne suivent ni études
situation de vulnérabilité ou d’handicap. ni formation âgés de 18 à 30 ans. Il leur permettrait
d’effectuer un séjour supervisé de 2 à 6 mois dans un
Afin de mettre en œuvre ces bureaux d’échange mé- pays de l’UE ou de la rive sud de la Méditerranée et
diterranéens, il sera nécessaire de se reposer sur les leur proposerait un cycle de projets complet allant de
instituts européens présents sur les deux rives de la l’accompagnement dans le cadre de la formation à
méditerranée et déjà bien implantés (Instituts fran- des conseils à chaque étape.
çais, Instituto Cervantes, Instituto Italiano di Cultu-
ra, Goethe Institute…) mais également de travailler Et d’autre part, le renforcement de deux programmes
en étroite collaboration avec les acteurs locaux (asso- de mobilité, Erasmus+ et le Corps Européen de Soli-
ciatifs et institutionnels) afin de définir des objectifs darité, afin de mieux couvrir les besoins des jeunes des
et un programme communs. pays de la rive sud. L’objectif serait de renforcer la coo-
pération inter-régionale à travers le bureau Salto Euro
Ces bureaux pourront s’inspirer de l’expérience de Med, dispositif et programme annexe d’Erasmus+ et

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d’accorder des bourses plus conséquentes et plus ac- étudiants qui obtiennent de faibles résultats en ma-
cessibles aux personnes vulnérables et en situation de tière de leadership pourraient être dirigés vers un jeu
handicap, dans une logique d’inclusion. en ligne qui aide à favoriser les compétences dans ce
domaine.

Développement des compétences et Avant de mettre en œuvre de cette politique au ni-


veau régional, l’idéal serait de faire des essais dans
autonomisation des jeunes en fonc- quelques villes méditerranéennes afin d’identifier les
tion des besoins contextuels par la problèmes éventuels et les solutions adaptées.
mobilisation des ressources et des
infrastructures existante
Créer des liens pour améliorer l’in-
L’objectif principal de cette propositon est de ren- sertion professionnelle des jeunes
forcer l’entrepreneuriat chez les jeunes et le déve-
loppement de leurs compétences en mobilisant les sur le marché du travail en Méditer-
ressources et outils existants et en améliorant l’ac- ranée
cessibilité aux infrastructures (notamment, l’équipe- L’objectif principal de cette proposition est d’amélio-
ment, l’informatique, etc.) en fonction des besoins rer l’employabilité des jeunes méditerranéens en ren-
contextuels identifiés. En conséquence, cette propo- forçant leurs compétences et en créant des parcours
sition devrait avoir pour effet de favoriser l’employa- de mobilité légale. Il est ainsi possible de la décliner en
bilité, l’autonomisation et le potentiel d’innovation plusieurs étapes :
des jeunes. Cela est d’autant plus important que,
dans les années à venir, les marchés seront fortement • L’acquisition de compétences commerciales et profes-
sionnelles en vue d’améliorer les perspectives d’emploi de
orientés vers le développement du digital et les éner- la jeunesse méditerranéenne via un travail de coopération
gies renouvelables. Il s’agit donc de s’assurer que les avec des centres de formation professionnelle publics et
jeunes soient non seulement qualifiés pour les em- privés de la région
plois actuels mais aussi pour les marchés de demain. • La mise à disposition d’une plateforme en ligne où sont
recensés les offres d’emploi, les stages et consultances
Dans un premier temps une collecte de données per- de toute la Méditerranée (sur le modèle de la plateforme
mettrait d’identifier les compétences et ressources tunisienne jamaity.org) et la sensibilisation des futurs cher-
disponibles ainsi que les besoins des industries et cheurs d’emplois et employeurs à l’utilisation de la plate-
des employeurs. Les données au niveau individuel forme.
aideraient à identifier les compétences des jeunes • Une meilleure connaissance par les employeurs potentiels
qui ont besoin d’être développées, les aspirations, en Méditerranée des compétences des jeunes dans les
zones qui souffrent de la pénurie de main-d’œuvre. Cela
les domaines prioritaires, en axant davantage vers passe principalement par des recherches sur le marché du
les personnes marginalisées. Les données au niveau travail et les questions d’emploi en Méditerranée ainsi que
institutionnel aideraient à saisir la demande de com- des données et des analyses sur le travail et la migration
pétences, les domaines prioritaires pour la croissance axées sur les jeunes
future, les attitudes à l’égard de l’éducation entrepre- • La multiplication des voies légales de mobilité par la pro-
neuriale, etc.). Il s’agira ensuite d’analyser les don- motion de partenariats bilatéraux ou multilatéraux autour
nées et d’identifier les domaines prioritaires d’action des compétences. Ceci implique entre autre une coopéra-
tion inter-étatique sur la reconnaissance des compétences
puis de vérifier les ressources et outils existants dis- et leur certification légale ainsi que la mise en place pro-
ponibles (les formations en ligne, les jeux, les applica- cessus facilités en faveur de la reconnaissance des docu-
tions, le mentorat) et de les associer aux personnes ments (diplômes, certificats, etc).
et aux institutions ciblées. Par exemple, les jeunes

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POUR UNE MÉDITERRANÉE
PLUS DURABLE
La pandémie que nous vivons depuis deux ans, ses marines protégées en Méditerranée d’ici 2030, les
origines et ses conséquences sur nos modes de vies membres du groupe soulignent la nécessité d’ap-
et nos rapports sociaux, nous rappelle les inter- proches plus ambitieuses et systémiques de la conser-
connexions d’enjeux et d’aspirations universelles vation et de la restauration de la nature. Les récents
(entre autres : le respect de la nature, le bien-être incendies qui ont touché de nombreux pays médi-
humain, la santé mondiale) et l’interdépendance qui terranéens (notamment l’Algérie, la Bosnie-Herzé-
existe entre les pays et les communautés. De ce fait, govine, Chypre, la Grèce, l’Italie/Sicile, le Portugal,
les réflexions qui ont émergées dans le groupe de tra- l’Espagne, la Turquie) nous rappellent que les forêts
vail « Développement durable » dépassent les enjeux – entre autres écosystèmes – sont fortement mena-
de protection de l’environnement stricto sensu en cées par le changement climatique. Il en va de même
interrogeant les paradigmes encore dominants, les pour les écosystèmes marins qui doivent bénéficier
modes de production et de consommation, dans une de politiques fortes en matière de protection et de
logique de transition juste, la justice sociale et l’équité conservation. Plus précisément, et considérant que
économique étant consubstantielles à un développe- les objectifs précédents n’ont pas été atteints (il était
ment réellement durable. prévu de compter 10% d’aires marines protégées d’ici
2020, seulement 7% le sont aujourd’hui), le groupe
Afin de construire une Méditerranée plus durable à de travail propose les actions suivantes :
l’horizon 2030, les recommandations se structurent
autour de trois axes d’intervention, et intègrent des • Développer un cadre régional méditerranéen de gestion
intégrée couvrant à la fois la terre et la mer afin de ré-
propositions concrètes pour une gouvernance envi- pondre à des enjeux partagés tels que la pollution marine,
ronnementale renouvelée : (i) biodiversité et protec- la conservation et la restauration des forêts, la protection
tion de la nature (ii une agriculture et une consom- des littoraux, le réapprovisionnement des eaux souter-
mation durables, renforçant la sécurité alimentaire et raines, l’agriculture et l’élevage durables, la réabsorption du
carbone.
(iii) la transition énergétique.
• Multiplier et/ou renforcer les initiatives locales et sous-ré-
gionales visant à restaurer les habitats naturels, réhabiliter
Protéger la biodiversité, assurer la les écosystèmes menacés, lutter contre les espèces inva-
sives et favoriser le développement de solutions fondées
conservation de la nature et stimu- sur la nature (SFN) dans la région 3. , Les SFN, définies
ler la restauration comme des solutions vivantes qui répondent aux défis so-
ciétaux d’une manière économe en ressources et adap-
tables, apportent des co-bénéfices économiques, sociaux
Alors que la Coalition pour une Méditerranée exem- et environnementaux, et sont à ce titre un puissant levier
plaire en 2030 (congrès de l’UICN, ayant eu lieu en de transition juste. Elles font l’objet de recommandations
septembre 2021) a fixé un objectif de 30% d’aires très concrètes de l’UICN dans le contexte méditerranéen,

3-Good practice highlights on habitat restoration and NBS (EU-funded) :


Underwater macroalgal forests restoration http://afrimed-project.eu/?page_id=599
ReNature https://renature-project.eu/

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dont les acteurs publics et privés doivent se saisir 4 leur les producteurs et savoir-faire locaux, les iden-
• Prioriser le développement des communautés côtières tités locales et régionales, valoriser les terroirs dans
plutôt que le tourisme de masse source de pollution, de une logique d’économie circulaire, favorisant in fine
perte de biodiversité et d’inégal accès aux ressources. Il la sécurité alimentaire des populations locales et la
s’agirait en particulier de mieux associer les associations, résilience des acteurs régionaux. En outre, le groupe
chercheurs et les scientifiques locaux dans les projets
d’aménagement du littoral et d’infrastructures côtières. de travail recommande aux pays méditerranéens de
renforcer leurs capacités de coopération, de réac-
• Renforcer les campagnes de sensibilisation en faveur de la
biodiversité à l’attention des citoyens et des acteurs éco-
tion, de surveillance et de collecte de données en cas
nomiques, dont la perte est en grande partie due à des pra- de crise liée aux denrées alimentaires essentielles. Il
tiques de production et de consommation non-durables serait opportun de financer une étude régionale sur
(gaspillage des ressources, pratiques agricoles intensives, les conséquences du changement climatique sur les
mauvaises habitudes en matière d’alimentation…)
productions locales (actuelles et prospectives). In-
cluant des recommandations sur les productions les
Améliorer la sécurité et souveraine- mieux adaptés aux spécificités et évolutions locales
(sol, eau, météo, catastrophes naturelles…), cette
té alimentaire, en passant par une étude pourrait donner lieu à un programme régional
agriculture et une consommation pilote d’adaptation des cultures et techniques agri-
durable coles au changement climatique.
Outre le fait d’aggraver le changement climatique et Les participants du groupe de travail proposent éga-
la perte de biodiversité, les pratiques agricoles non lement que les acteurs publics et agences de coopé-
durables (y compris l’agriculture intensive), contri- ration réorientent leurs financements sectoriels vers
buent à la détérioration de la santé humaine, gé- les pratiques traditionnelles et/ou durables (agricul-
nèrent du gaspillage et perpétuent une mauvaise ges- ture paysanne, familiale et agroécologie, transition
tion des ressources. Afin de combiner les différentes vers la bio, permaculture, aquaculture, aquaponie…),
dimensions (et conditions) de durabilité des pratiques particulièrement adaptées aux caractéristiques médi-
de production agricole, une approche fondée sur les terranéennes sans pour autant être accompagnées en
systèmes alimentaires semble particulièrement per- vue d’un passage à l’échelle dans la région.
tinente dans le contexte méditerranéen. On observe
par exemple que plusieurs pays/zones de la région Enfin, et alors que l’exode rural/urbain reste impor-
méditerranéenne se sont spécialisés dans une logique tant en zone méditerranéenne, le développement
de monoculture au détriment des besoins nutrition- de l’agriculture urbaine et une meilleure inter-
nels des populations locales. Ces pratiques, associées connexion du système alimentaire entre les villes
à des modes de consommation non durables, forment et les régions doivent être envisagés comme une so-
un cercle vicieux qui accélère la désertification déjà lution pour assurer une économie plus circulaire et
en cours en raison du changement climatique, en- donc plus durable. De même que pour l’agriculture,
tretient l’insécurité alimentaire et pollue les nappes les pratiques de pêche et d’aquaculture doivent être
phréatiques du fait de l’utilisation massive de produits adaptées vers des pratiques plus durables. Il serait
phytosanitaires. intéressant de cartographier les acteurs de la pêche
durable à l’échelle de la région et réorienter les aides
Pour répondre à ces enjeux, le groupe de travail pro- publiques (subventions, avantages fiscaux…) vers les
pose de mieux reconnaitre et valoriser les bienfaits méthodes de pêches artisanales et à petite échelle,
du régime méditerranéen et des chaines de valeur dont les acteurs souffrent de la concurrence déloyale
locales associées. Cela permettrait de mettre en va- des grandes entreprises.5
4-towards_nature-based_solutions_in_the_mediterranean.pdf (iucn.org)
5-Une intensification des efforts régionaux en la matière peut être promue dans le cadre de l’Année internationale de la pêche artisanale et
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Vers une transition énergétique titude d’acteurs régionaux engagés (Dialogue 5+5,
Union pour la Méditerranée, ONU, les nombreux
Malgré leur potentiel important dans la région (en instruments de coopération de l’Union Européenne),
particulier l’énergie solaire et éolienne), les énergies la cohérence, la lisibilité et la clarté des directives en-
renouvelables ne sont pas encore suffisamment dé- vironnementales doivent être améliorées.
veloppées pour répondre aux besoins des populations
de manière équitable et durable. Il apparaît donc es- Le groupe de travail propose donc :
sentiel de rediriger les dispositifs publics et de coo- • De mettre en cohérence les cadres réglementaires exis-
pération régionale pour qu’ils se consacrent les éner- tants en matière environnementale à échelle régionale
gies renouvelables, en cohérence avec les objectifs (recyclage et réemploi, économie circulaire, traitement de
l’eau, lutte contre le gaspillage et la pollution, qualité de
fixés par l’Accord de Paris. Il convient d’être parti- l’air, mesure des émissions…)
culièrement vigilant quant aux activités d’exploration
d’énergies fossiles, notamment à l’est de la Méditer- • De mieux suivre et contrôler les contributions déterminées
au niveau national (CDN) des pays méditerranéens pour
ranée, mais que l’énergie nucléaire ne saurait être une s’assurer que la trajectoire régionale respecte les engage-
réponse à un agenda régional durable, et ce pour de ments pris dans le cadre de l’Accord de Paris
plusieurs raisons (enjeux de sûreté du fait de la sismi-
• De suivre, échanger des solutions, passer à l’échelle, car-
cité, et le nucléaire sert d’excuse pour ne pas investir tographier et soutenir les initiatives et projets contribuant
massivement dans les énergies propres). Le potentiel aux engagements pris notamment dans le cadre du Mani-
des énergies renouvelables étant particulièrement feste de Marseille (adopté lors du congrès de l’UICN en
septembre 2021) et de la Coalition pour une Méditerranée
fort dans les pays de la rive sud, leur développement exemplaire en 2030.
aurait l’avantage de renforcer l’intégration régionale
en matière économique et environnementale. • Capitalisant sur le fait que la COP27 se déroulera en
Égypte, la France et l’Union européenne doivent engager
Le groupe de travail propose donc : un dialogue de haut niveau avec les autorités hôtes pour
mettre une vision et un agenda méditerranéen au cœur des
• De capitaliser sur le potentiel des énergies marines (maré- prochaines discussions sur le climat. Cela permettra non
motrices, hydroliennes houdromotrices…) et de dévelop- seulement d’assurer la visibilité des initiatives et des bonnes
per les énergies éolienne et solaire sous certaines condi- pratiques, mais aussi de créer une dynamique motrice pour
tions (études d’impacts robustes localement, notamment engager les parties prenantes, notamment le secteur pri-
pour préserver les terres agricoles et fertiles). vé, la société civile et les militants, dans un agenda durable
pour la Méditerranée.
• D’utiliser massivement les énergies renouvelables dans les
projets de désalinisation ainsi que dans les pratiques agri- Il convient également de favoriser une coopération
coles (énergie solaire pour pomper l’eau) technique plus efficace et un renforcement des ca-
• De faire de la Méditerranée un espace « zéro émission pacités au niveau de la région. De façon prioritaire :
nette », en obligeant les acteurs régionaux du trafic ma-
ritime (transport des personnes et fret) à s’engager à la • Renforcer les capacités en matière de recherche sur les
neutralité carbone d’ici 2030. questions environnementales dans la région et rendre les
mécanismes de « financement climatique » plus acces-
sibles aux centres de recherche, aux universités et aux or-
ganisations de la société civile qui apportent de vraies va-
Améliorer la gouvernance et renou- leurs ajoutées (collecte de données, accès aux populations
veler la coopération régionale vulnérables, connaissances de terrain, conduite d’études,
activités de sensibilisation, formations, plaidoyer...).
Etant donné le caractère transnational des probléma- • Mutualiser les moyens de lutte contre les incendies dans
tiques environnementales, une coopération à l’échelle toute la région sous un commandement dédié et opéra-
des Etats est nécessaire pour trouver des solutions tionnel pour venir en aide plus rapidement aux pays et ré-
gions en situation d’urgence.
durables et justes. Du fait de la présence d’une mul-
de l’aquaculture https://www.fao.org/artisanal-fisheries-aquaculture-2022/home/en/
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Enfin, dans l’esprit de faire de la Méditerranée un aux acteurs de la société civile pour favoriser le partage de
hub d’innovation sur les politiques environnemen- bonnes pratiques, le renforcement des capacités, identifier
et intensifier les projets et approches innovants avec des
tales, le groupe de travail propose : opportunités de financement dédiées.
• De développer des cartographies plus robustes des po- • Et enfin, de développer des programmes d’échanges axés
litiques publiques, des meilleures pratiques et des pro- sur l’environnement entre étudiants, jeunes professionnels
grammes les plus efficaces reflétant les priorités susmen- (services civiques) et entre chercheurs à travers la région
tionnées dans l’esprit du programme Erasmus, en commençant par
• De créer des « centres de durabilité et d’innovation » mé- les défis les plus critiques (tels que les infrastructures du-
diterranéens multidisciplinaires sur les deux rives, ouverts rables, la gestion des ressources, l’urbanisme, agriculture
aux start-ups, aux entrepreneurs à impact, aux chercheurs, durable, etc.)

POUR UNE MÉDITERRANÉE


DE LA CULTURE
Terre d’histoire et berceau de nombreuses civilisa- ticipants de ce groupe ont imaginé les propositions
tions, le bassin Méditerranéen rassemble des peuples suivantes pour favoriser la mobilité des artistes et
et des cultures liés par des millénaires d’échanges des créations artistiques au sein de la région, faciliter
et d’interactions de nature multiple. Cet espace est l’accès aux archives dans la région, penser un accès
riche d’un patrimoine culturel matériel et immaté- plus équitable et égalitaire aux financements, et en-
riel varié qui stimule la créativité et contribue à la courager la collaboration culturelle en méditerranée
construction d’une identité méditerranéenne forte. et la formation des acteurs culturels.
Malheureusement, les industries culturelles et créa-
tives de la région manquent fortement de soutien
(en termes financiers mais également en termes de Adopter le #Culture - Favoriser la
mobilité régionale et d’accès aux formations et à la mobilité des acteurs culturels et
connaissance culturelle), laissant souvent le soin à la l’accès aux informations culturelles
société civile et aux acteurs privés de gérer, animer
et financer le secteur culturel. Pourtant le secteur Les acteurs culturels et les créations sont confron-
culturel est au cœur d’une économie créative géné- tés à de nombreuses difficultés relatives à la mobilité
rant emplois, richesse économique, inclusion sociale régionales en raison de procédures de visa lourdes et
et un sens partagé de valeurs. Il est donc important contraignantes. La question de la mobilité met en
d’investir dans ce secteur afin de construire une Mé- péril tous les efforts de collaboration du secteur de la
diterranée créative et fédératrice. culture et de la création, car elle précède toute mise
en œuvre ou suggestion d’un partenariat/program-
Le groupe de travail « Culture » a donc choisi d’orien- mation interétatique. Outre la circulation des per-
ter ses réflexions autour de quatre catégories prin- sonnes (pour participer à des séminaires, expositions,
cipales du secteur culturel que sont les arts visuels, formations, entre autres), les restrictions en matière
les pratiques audiovisuelles, les arts de la scène et le de mobilité impactent également la circulation des
patrimoine culturel. Sur la base de l’existence de mul- œuvres (expositions d’art itinérantes, exposition d’ar-
tiples initiatives culturelles et de leur succès, les par- tefacts patrimoniaux, etc.) et l’accès aux archives et

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à l’information nécessaire pour l’entretien d’un débat ne couvrent souvent que le projet en lui-même, lais-
sain et la lutte contre la désinformation. Et si le mo- sant l’entité/organisation culturelle la responsabilité
dèle économique des arts et de la culture reste avant de pourvoir aux fonctionnements logistiques et ins-
tout basé sur la diffusion de l’œuvre produite, un tel titutionnels (tels que la location de l’espace, l’élec-
problème nécessite donc une attention urgente. tricité, les salaires du personnel administratif). Par
ailleurs, le manque de coordination et de collabo-
L’idée est donc de simplifier les démarches adminis- ration entre les bailleurs de fonds en Méditerranée,
tratives en centraliser l’échange d’information sur les impacte à la fois le temps et les ressources des deux
acteurs culturels entre les États. Le groupe de tra- parties (donateur/bénéficiaire). S’agissant des dona-
vail propose donc de créer une plate-forme de réfé- teurs étatiques, il est donc important de centraliser
rentiels méditerranéens. En générant un référent à les mécanismes de financement et de les adapter aux
chaque acteur culturel (un numéro culture #culture), réalités et défis auxquels font face les acteurs cultu-
permettra d’échanger les informations administra- rels, pour renforcer l’efficacité et l’efficience des do-
tives entre les structures d’octroi de visa des États, et nations. Il s’agit donc de proposer des solutions pour
le partage des documents administratifs nécessaires un accès aux financements culturels plus simple, plus
à l’octroi d’un visa « culturel » pour un séjour court. rapide et plus équitable.
La mobilité de ces acteurs s’avère ainsi plus favorable,
plus facile à entreprendre, plus rapide à assurer et Afin de simplifier les démarches administratives pour
donc plus efficace. Étant accessible au public, cette l’accès aux opportunités de financement privé, le
plateforme peut également servir de référentiel pour groupe de travail propose de créer une plateforme
les particuliers comme pour les organisations, ras- regroupant les bailleurs internationaux pour la mé-
semblant ainsi les opérateurs des secteurs culturels diterranée, qui annoncerait les appels à projets, tout
autour d’un outil commun. en permettant également le dépôt de candidatures.
Cette centralisation assurerait d’abord une accessibi-
Afin de relever le défi de l’accès aux archives et aux lité maximisée aux opportunités, tout en permettant
informations médiatiques, ce même numéro culture de gagner du temps (à la fois dans le processus de
pourrait également servir, au niveau local (institu- candidature et de sélection) et de mieux cibler col-
tions médiatiques et culturelles privées ou publiques), lectivement les besoins de ce secteur.
de preuve d’activité dans le secteur culturel, et per-
mettre à son détenteur d’accéder aux archives et aux Afin d’assurer un accès plus égalitaire aux finance-
sites médiatiques de la région. Dans ce cas, le groupe ments publiques et privés, le groupe de travail pro-
de travail propose une intégration et une adoption de pose d’impliquer l’expertise locale (acteurs culturels)
ce système d’identification dans les organisations et dans les structures de financement préexistantes de
institutions culturelles méditerranéennes, comme la région, en favorisant leur participation au proces-
permis d’accès aux archives numériques et maté- sus de choix des projets/entités récompensés, ainsi
rielles de ces organismes. que dans la préparation des programmes de soutien.
Il pourrait également être envisagé de créer des pro-
grammes de financement régionaux impliquant ces
Penser des méthodes de finance- informateurs locaux clés. Cette participation locale
ment plus équitables, durables et permettrait de minimiser le risque de monopole de
égalitaires financement de certains donateurs, de réduire le
risque de corruption ou de favoritisme, et encourage
Le financement du secteur culturel de la région repose le soutien des projets/entités émergentes, de petite
principalement sur le mécénat (collecte de fonds). ou moyenne échelle.
Mais les fonds levés par les organisations culturelles

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Et enfin, afin de réduire les dépenses des entités par les ministères en charge de la culture des pays
culturelles, le groupe de travail propose l’adoption impliquées (par exemple 20% de la programmation
d’une politique de réduction des taxes culturelles en culturelle annuelle orientée vers la Méditerranée).
méditerranée, qui pourrait se traduire par une baisse L’introduction de quota d’évènements culturels per-
d’impôt pour les communes et les institutions pro- mettrait donc d’augmenter le nombre de collabora-
posant une programmation méditerranéenne, ou une tions culturelles méditerranéennes, favorisant ainsi
réduction de charges d’expéditions d’œuvres d’art/ l’activité culturelle régionale. Pour aller plus loin dans
artefacts dans la région. cet engagement, des réductions d’impôt pourraient
être envisagées pour les entités culturelles privées
envisageant une programmation valorisant la culture
Encourager la collaboration cultu- méditerranéenne.
relle en méditerranée et la forma- Le groupe de travail propose également d’élargir le
tion des acteurs culturels système de quota au niveau municipal des Etats si-
Bien qu’il existe de nombreux programmes d’échange gnataires. Les programmations municipales concer-
et de collaboration culturelle, l’accès à ces opportuni- nées pourraient prendre des formes variées telles que
tés reste insuffisant notamment en raison d’une iné- l’hébergement d’acteurs culturels méditerranéens,
gale répartition des programmes éducatifs culturels la programmation d’expositions/performances d’ar-
autour du bassin méditerranéen. tistes méditerranéens dans les espaces publics, la
programmation culturelle interurbaine (festivals, fo-
Afin d’encourager le développement de programmes rums etc.), la création de partenariats multilatéraux
culturels méditerranéens, le groupe de travail propose entre différents sites archéologiques pour favoriser la
l’adoption d’un système de quota (le quota bleu) circulation touristique en Méditerranée etc.
fixant un pourcentage annuel de programmes/d’ac-
tivités culturels autour du bassin méditerranéen. Il Enfin, et afin d’encourager les conventions d’échanges
s’agirait d’un accord interétatique obligeant les si- universitaires et les programmes de formation des
gnataires à mettre en œuvre un certain nombre acteurs culturels méditerranéens, le système de
d’événements, de programmes et de projets cultu- “Quota Bleu” pourrait être élargi aux universités et
rels uniquement dans la région méditerranéenne. académies L’idée serait donc d’encourager les univer-
Les Etats s’engageraient donc à réaliser au sein de sités méditerranéennes à intégrer des thématiques
la région méditerranéenne, un pourcentage du to- culturelles dans la programmation de leurs activités
tal des activités culturelles envisagées annuellement extra circulaires (conférences, séminaires…)

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POUR UNE MÉDITERRANÉE
DES PROJETS
Les participants du groupe de travail définissent les • Accéder aux financements des bailleurs de fonds lorsqu’on
ne fait pas partie d’un Etat membre de l’UE ou d’un pays
porteurs de projets comme des acteurs contribuant à dit « en voie de développement »
la construction d’une société inclusive, basée sur des
valeurs communes. Les porteurs de projets se défi- Le personnel qualifié pour gérer la structure et gé-
nissent également comme porteurs de solutions face rer les projets : les participants souligne la difficulté
à des problématiques communes : réchauffement à trouver des personnes qualifiées pour intervenir sur
climatique, lutte contre la pauvreté et l’isolement, des thématiques spécialisées (éducateurs spécialisés,
accès aux droits fondamentaux, éducation, insertion, psychologues) et le turn-over important des béné-
inclusion etc… voles et des experts bénévoles lorsqu’ils possèdent
cette spécialisation. Par ailleurs, les structures asso-
Face à ces projets et en raison des thématiques qu’ils ciatives nécessitent une gestion fonction-
portent, certains porteurs ont le sentiment de ne pas nelle, administrative et financière dont les frais ne
être écoutés ou pris au sérieux par les décideurs qui sont pas ou peu pris en charge par les subventions.
ont les moyens de censurer ou de réprimer les solu-
tions proposées ou mise en œuvre. Certains porteurs Face à ce constat, les participants du groupe de tra-
de projets ont le sentiment que leur travail gène les vail ont formulé les propositions suivantes :
autorités de leur pays quand les solutions propo-
sées desservent les intérêts des gouvernements. A
ce contexte national ou local, il faut ajouter l’accès Créer un réseau/ une plateforme
difficile aux financements qui nécessite de bonnes des porteurs de projets en méditer-
connexiosn et d’avoir accès à l’information. Or le ranée à l’horizon 2030
manque de coopération entre les Etats, nuit beau-
coup aux échanges et connexions entre porteurs de L’objectif serait de développer/renforcer une coopé-
projets au niveau régional. ration entre les porteurs de projets du bassin médi-
terranéen afin d’échanger les expériences, les diffi-
Le groupe de travail a identifié deux besoins majeurs cultés rencontrées et ainsi identifier les synergies et
des porteurs de projets : les bonnes pratiques. Cette plateforme devrait être
L’accès aux financements pour développer leur projet une source ou une ressource pour identifier les pra-
et financer les programmes d’actions : les participants tiques et les outils innovants en matière de dévelop-
soulignent la difficulté à : pement et de gestion de projet.

• Identifier les financements et subventions par thématiques


(accès aux droits, santé, éducation, aménagement du ter-
ritoire, cultures et sports, …) et attribués par différentes
Créer un espace de dialogue dédié
institutions (Etat, collectivités locales, Union Européenne, aux jeunes pour développer des
autres bailleurs et organisations internationales). projets
• Trouver les personnes qualifiées pour répondre aux appels
à projets des bailleurs internationaux dont les procédures Les jeunes consultés dans le cadre de ce groupe de
sont complexes travail demandent d’être entendu et être pris au sé-
rieux. Ils sont impliqués et motivés, ils portent des

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valeurs, des idéaux, des projets. Ils ont besoin d’être risant les échanges d’expérience entre acteurs.
inclus dans les espaces de décision, et que leur mes-
sage soit entendu afin qu’ils puissent contribuer au Les participants proposent également d’encourager
projet de société. le développement de partenariats entre les associa-
tions du Nord et du Sud de la Méditerranée pour fa-
Il s’agirait par exemple de mutualiser les formations et voriser les échanges d’expérience et l’apprentissage
le renforcement des compétences des porteurs de pro- entre pairs. Ce type de partenariat pourrait égale-
jets au niveau régional en pensant à intégrer systémati- ment favoriser les échanges de personnels qualifiés et
quement dans les programmes financés par les bailleurs d’experts pour appuyer les programmes développés
de fonds internationaux, une dimension régionale favo- par les porteurs de projet.

POUR UNE MÉDITERRANÉE


DE L’EMPLOI
La pandémie actuelle de Covid 19 a eu un effet dévasta- • Un manque d’attractivité de certains secteurs d’activité
(restauration, l’hôtellerie, le bâtiment, la logistique) en rai-
teur sur l’emploi (et notamment celui des femmes) et son de la pénibilité du travail, salaires faibles, peu de pers-
nous rappelle la précarité des conditions d’emploi dans pective d’évolutions….
lesquelles se trouvent beaucoup de personnes au Nord
• Enfin, l’évolution démographique des pays du Sud (popu-
comme au Sud. Mais les effets dévastateurs de cette lation majoritairement jeune) et des pays du Nord (popu-
crise sanitaire sur l’emploi sont autant plus flagrants lation vieillissante) qui engendre des migrations écono-
dans le bassin sud méditerranéen qu’ils interviennent miques souvent sources de tension face à l’emploi dans les
parfois dans des territoires fragmentés et dans des pays de transit et les pays d’accueil.
contextes économiques et sociaux déjà fragilisés par Face à ce constat, les propositions du groupe de tra-
les conflits et/ou les crises politiques et sociales. vail sont les suivantes :
Les principaux freins à l’emploi identifiés sont les
suivants :
Adapter le système d’éducation
• Un système d’éducation déconnecté des besoins du mar-
ché du travail : Les systèmes et les programmes acadé-
pour mieux répondre aux besoins
miques ne sont plus adaptés et ne répondent plus aux du marché du travail
besoins du marché du travail. Les formations sont souvent
trop théoriques et ne répondent pas aux compétences de- Il est proposé de repenser le système de formation
mandées. Enfin, les programmes de formation manquent pour construire des programmes en partenariat avec
de connexion avec la réalité des métiers et gagneraient à
proposer des expériences professionnelles dans les par- les entreprises du secteur privé afin de faire pleine-
cours de formation. ment participer les futurs employeurs à la formation
des étudiants. Les programmes de formation gagne-
• Des politiques publiques incapables de mettre en œuvre
une stratégie de l’emploi à long terme : par manque ou raient également à valoriser les stages en entreprise
indisponibilité de données sur l’emploi, ses différentes et les programmes d’alternance dans la formation des
formes et ses évolutions. Par manque de solutions juri- étudiants.
diques favorisant l’entreprenariat et l’auto-entreprenariat.
Et enfin par manque de considération des nouvelles va-
leurs de chaines de production.

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Ensuite, il faudrait renforcer la formation profes- Enfin, et comme proposé par le groupe de travail sur
sionnelle et le développement de compétence tout les thématiques d’inclusion, il serait intéressant de
au long de la vie garantissant ainsi l’adéquation des s’inspirer de pratiques innovantes comme la création
compétences avec l’évolution des pratiques et des de tiers lieux afin de favoriser et valoriser les emplois
métiers. Dans la même logique, il faudrait former sur un territoire isolé ou défavorisé.
le corps enseignant aux nouvelles technologies, aux
méthodes pédagogiques innovantes et à la valorisa-
tion des compétences individuelles telles que l’intelli-
gence émotionnelle ou créative.
Il faudrait également adapter le système d’éducation
afin de faciliter la mobilité des jeunes entre les pays
de la Méditerranée en s’appuyant sur le conseil de la
jeunesse de la Méditerranée et autres programmes
existants.
Enfin, le groupe de travail insiste sur la nécessité de
revaloriser les métiers artisanaux et manuels en pro-
posant des stages d’immersion en entreprise afin de
créer des vocations.

Co-construire un plan de dévelop-


pement de l’emploi en coopération
avec les pays méditerranéens
A moyen terme, il s’agirait de renforcer le système
d’information et d’analyse du marché de l’emploi
afin de collecter des données fiables et de qualité.
Le groupe de travail propose de s’inspirer de procé-
dures et mécanismes institutionnels déjà en place
pour coordonner la collecte, le traitement, l’analyse,
la récupération et la diffusion de l’information sur le
marché du travail.
Par ailleurs, il serait intéressant de créer les condi-
tions nécessaires à l’échange d’information et de
bonnes pratiques en matière d’emploi entre les pays
méditerranéens. Par exemple, les pays gagneraient
à échanger les bonnes pratiques en matière de ré-
formes législatives et réglementaires afin de mieux
encadrer l’émergence de nouvelles formes d’emploi
souvent sources de précarité.

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