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Alina Şovrea

Systèmes
Critères de Diagnostic
Histologique et
Corrélations Cliniques

Editura Digital Data Cluj


Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

INTRODUCTION
Concept d’organe

Définition

Plusieurs tissus, anatomiquement distincts, se groupent pour former un organe, qui remplit des
fonctions spécifiques.
On reconnaît, sur les coupes histologiques, 2 types d’organes: parenchymateux et tubulaires.

Ø Les organes parenchymateux (organes pleins) sont composés de 3 éléments spécifiques:


• capsule (en général tissu conjonctif);
• parenchyme (le tissu propre d’un organe plein, divisé en lobules, plages, cordons ou
îlots par le stroma conjonctivo –vasculaire);
• stroma (tissu conjonctif contenant les vaisseaux sanguins et les nerfs destinés au
parenchyme) - ex. la rate, le thymus.

Ø Les organes tubulaires sont constitués de différentes tuniques tissulaires, superposées


autour d’une lumière - ex.: l’artère de type musculaire, la plupart des organes digestifs.

Concept de système ou appareil


Définition

Ø Décrit des cellules ayant une fonction analogue, mais qui sont disséminées dans
plusieurs régions anatomiques (ex. le système neuroendocrinien composé par des cellules qui
appartiennent au tube digestif, système respiratoire, système endocrinien).

Ø Décrit un groupe d’organes qui ont des fonctions similaires ou reliées (ex. tube
digestif composé par la langue, l’œsophage, l’estomac, l’intestin, le foie, le pancréas exocrine, le
rectum).

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL

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Le cerveau – Cortex cérébral

Organe parenchymateux, composé de tissu nerveux (groupes de cellules étoilées et de fibres


nerveuses, sur un fond basophile, granulaire - le neuropile).

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées avec H-E, le cortex cérébral se présente comme une
structure granulaire, peu basophile (neuropile), délimitée à la périphérie par une capsule (feuillet
conjonctivo-vasculaire-la pie-mère).
Des capillaires avec un trajet plutôt rectiligne, allongé, en « goutte de pluie », parcourent le
neuropile (equivalent du stroma).
Le parenchyme a une histo-architecture zonale, étant composé par la substance grise ou le
cortex (à l’extérieur) et la substance blanche (à l’intérieur)
Bien que le cortex soit composé de six couches superposées (moléculaire, granulaire externe,
pyramidale externe, granulaire interne, pyramidale interne, polymorphe), on remarque le manque
d’une délimitation nette entre les différentes couches. Dans la masse de l’organe il y a 4 types de
cellules caractéristiques (pyramidales, granulaires, Martinotti, fusiformes).
Les neurones pyramidaux (grandes cellules multipolaires, étoilées ou triangulaires, ayant le
cytoplasme basophile et les noyaux vésiculeux, euchromes, nucléolés) et les neurones granulaires
petits, ronds et fortement basophiles, sont de loin les plus nombreux.
Ils sont entourés par des cellules gliales (représentées par leurs petits noyaux ronds ou
allongés, hyperchromes), qui entrainent le phénomène de satellitose péri neuronale.
Caractéristique, des espaces vides péricellulaires apparaissent, dus à des artefacts techniques.
La substance blanche ne se voit de règle sur les préparâts, la substance grise étant assez
épaisse.

Eléments de diagnostic

Ø Les neurones pyramidaux

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le cervelet

Organe parenchymateux, composé de tissu nerveux (groupes de cellules étoilées et fibres nerveuses,
sur un fond basophile granulaire- le neuropile).

Description générale du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, les lamelles cérébelleuses (unités morpho-
fonctionnelles du parenchyme) se présentent comme des axes divergents de substance blanche
(pâles, composées de faisceaux des fibres nerveuses et de noyaux des cellules gliales, surtout
oligodendrocytes), à l’aspect arborescent, entourées à la périphérie par la substance grise, disposée
continuellement et tapissée à l’extérieur par une capsule (feuillet conjonctivo-vasculaire: la pie-
mère).
Le cortex cérébelleux (la substance grise) est organisé en trois couches (moléculaire,
intermédiaire Purkinje et granulaire), sous la forme de deux bandes à l’intensité de teinture
différente:
Ø La couche moléculaire: bande superficielle, sous-jacente à la pie-mère, avec un aspect pâle
(due à ses nombreuses fibres amyéliniques), paucicellulaire (les cellules Cajal superficielles
et ’’en panier’’); c’est la seule partie où le neuropile (équivalent du stroma) est mieux visible.

Ø La couche granulaire: profonde, à l’interface de la substance blanche, hypercellulaire, aux


noyaux hyperchromes, disposée sous forme des glomérules Held (zones synaptiques)

Entre ces deux zones on rencontre de grandes cellules piriformes, fortement éosinophiles, arrangées
dans une couche discontinue : les cellules Purkinje (qui forment la couche intermédiaire).

Eléments de diagnostic

Ø Les cellules Purkinje de la couche moyenne du cortex

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Moelle épinière
Organe parenchymateux, composé du tissu nerveux (groupes de cellules et de fibres
nerveuses, sur un fond basophile granulaire- le neuropile).

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées avec H-E, on voit, très bien représentée, l’architecture
zonale du parenchyme, composé par la substance blanche (à l’extérieur) et la substance grise (à
l’intérieur).
La substance grise de la moelle épinière, située centralement, apparaît comme une structure
qui imite la lettre H. Elle est formée de deux colonnes longitudinales (chacune comprenant les
cornes antérieures et postérieures), liées entre elles par une bande transversale, qui possède au
centre le canal épendymaire (tapissé par les épendymocytes).
La substance grise est entourée par la substance blanche (représentée par des fibres
nerveuses myélinisées, sectionnées d’une manière transversale), située périphériquement et sous-
jacent à la capsule (le feuillet conjonctivo-vasculaire de la pie-mère)
La substance grise comprend de nombreux neurones multipolaires, en forme d’étoile, ayant
des fonctions et des morphologies différentes: dans la corne antérieure il y a de grands neurones
moteurs, tandis que dans la corne postérieure on rencontre de petits neurones sensitifs.
Le neuropile (equivalent du stroma) est mieux visible entre les corps cellulaires neuronaux.

Eléments de diagnostic

Ø La présence des grands neurones multipolaires, situés dans les cornes antérieures (courtes et
arrondies)

QCM 3

1. La Moelle épinière
a) Fait partie d’un groupe d’organes séparés par des revêtements (telles que les méninges)
appartenant au SNC.
b) Comprend une substance grise et une substance blanche.
c) Le neuropile est représente par des plages de substance blanche comprises entre les corps
cellulaires neuronaux, les corps cellulaires gliaux et les capillaires sanguins.
d) Dans le neuropile de la moelle épinière, nous pouvons observer les enchevêtrements de
dendrites et d’axones.
e) Contient les motoneurones alpha et beta dans la corne antérieure de la substance grise.
2. Quelles sont les affirmations correctes:
a) La Moelle épinière fait partie du névraxe.
b) La substance grise a une forme de X, délimitant des cornes ventrales, dorsales et
intermédiaires.
c) Le critère de diagnostic pour une coupe de la moelle épinière est la présence de la substance
grise et de la substance blanche, la substance grise ayant une forme de X.
d) La moelle épinière est un organe tubulaire compris dans le rachis et ayant une forme de cône.
e) Les motoneurones alpha sont de type Golgi 1, multipolaires, grands et polyédriques.
3. En MO, sur une coupe transversale de la moelle épinière, nous pouvons observer:
a) Le canal épendymaire
b) Les petits neurones d’associations
c) Une substance blanche plus foncée que la substance grise en HE
d) Des vaisseaux sanguins dans la substance grise et blanche
e) La corne antérieure, que l’on distingue aisément de la corne postérieure d’un point de vue
histologique

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Le Ganglion Spinal

Organe parenchymateux composé de tissus nerveux (groupes de cellules étoilées et fibres


nerveuses).

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, le ganglion spinal se présente sous forme
d’une structure tapissée par une capsule conjonctive qui donne vers l’intérieur des cloisons
incomplètes stromales qui vont séparer le parenchyme en loges.
La zone centrale du parenchyme est composée de fibres nerveuses, pâle éosinophiles,
parsemées de noyaux allongés et hyperchromes de fibrocytes de la gaine de Henle et les noyaux
ovalaires, plus clairs, des cellules Schwann. Les fibres sont sectionnées d’une manière
longitudinale et transversale.
A la périphérie, autour de la zone centrale, on trouve des cellules nerveuses grandes, rondes
et encapsulées. Leurs noyaux sont volumineux, vésiculeux, nucléolés et le cytoplasme a l’aspect
granulaire. Les cellules présentent une capsule conjonctive propre, doublée à l’intérieur par des
cellules satellites gliales, représentées par des noyaux ronds et hyperchromes.

Eléments de diagnostic

Ø La présence des cellules nerveuses entourées d’une capsule conjonctive propre, doublée à
l’intérieur par des cellules satellites gliales : les ‘’cellules en œil d’hibou’’

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

LE SYSTEME DIGESTIF

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Critères Généraux de Diagnostic dans les principaux organes du tube digestif

L’ORGANISATION GENERALE DU TUBE DIGESTIF

Le tube digestif, à l’exception de la cavité buccale, contient des organes tubuleux – cavitaires
(lumière centrale, entourée de tuniques superposées, formées de différents tissus). Il y a un plan
d’organisation commun, sa paroi étant composée par 4 tuniques; on trouve de l’intérieur à
l’extérieur: la muqueuse (ou la tunique interne), la sous muqueuse, la tunique musculaire et
l’adventice ou la séreuse (la tunique externe).

La muqueuse est composée, à son tour, de 3 couches :


1) l’épithélium qui se divise en épithélium de surface (celui-ci tapisse la totalité du tube digestif et
présente des caractères régionaux) et en épithélium glandulaire (celui-ci ci participe à la formation
de glandes - les structures qui donnent les caractères morphofonctionnels à chaque segment)
2) le chorion de nature conjonctive
3) la musculaire muqueuse – formée de fibres musculaires lisses disposées en deux plans : interne
circulaire et externe longitudinal – élément spécifique pour le diagnostic du tube digestif !!!!!
La sousmuqueuse est composée de tissu conjonctivo-vasculaire; elle présente des
infiltrations lymphoïdes où des follicules lymphoïdes, des glandes œsophagiennes et duodénales et
vers la musculeuse, le plexus nerveux Meissner.
La musculaire est formée de fibres musculaires lisses disposées en deux plans: interne
circulaire et externe longitudinal, présentant des particularités seulement au niveau de l’œsophage,
l’estomac et le colon. Entre les deux plans de musculature se trouve le plexus Auerbach.
La tunique externe est représentée par l’adventice dans la région supradiaphragmatique et
par la séreuse dans la région sousdiaphragmatique.

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La Lèvre

Structure spéciale, musculo- épithéliale (ni parenchymateuse ni tubulo- cavitaire), qui contient un
axe conjonctivo- musculaire central, bordé par une face externe, tégumentaire et une face interne,
muqueuse.

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on trouve :
L’axe central, composé par des faisceaux épais de fibres musculaires striées, disposées en
deux coupes: longitudinale et transversale. Entre les faisceaux musculaires on trouve un tissu
conjonctif lâche, bien vascularisé et innervé, fréquemment infiltré par des cellules adipeuses.

La face externe tégumentaire composée par l’épiderme et le derme.


L’épiderme est formé par un épithélium pavimenteux stratifié kératinisé, mince. La
jonction dermo-épidermique, qui a la signification d’une membrane basale, est extrêmement
ondulée, à cause des papilles dermiques (les zones d’invagination du tissu conjonctif dans
l’épithélium).
Le derme est composé par un tissu conjonctif lâche (dans la partie supérieure) et dense
(dans la partie profonde). Il présente 2 structures caractéristiques pour le diagnostic :
1. l’appareil pilo- sébacé
2. les glandes sudoripares.

L’appareil pilo-sébacé contient les fils du poil, les glandes sébacées annexes et les
muscles érecteurs des fils du poil. Les fils de poils apparaissent le plus souvent en coupes
transversales et obliques, comme formations ovalaires ou rondes, fort colorées. Ils sont formés par
les follicules et les filaments pileux. A cause de manœuvres techniques, le filament pileux est
détruit et l’espace libre est occupé par l’acide picrique, qui donne la couleur jaune au centre
folliculaire, en coloration H-E. Les follicules possèdent plusieurs gaines (internes, externes et fibro-
conjonctive) représentées par un grand nombre de noyaux hyperchromes.
En coupe longitudinale, le follicule pileux a une forme tubuleuse, avec la partie inférieure arrondie-
le bulbe pileux. Les glandes sébacées se trouvent en toute proximité, étant des structures claires,
contrastantes (voir la structure dans le premier cahier). Le muscle érecteur du fil de poil est un
muscle lisse, composé de 2 où 3 fibres avec une disposition caractéristique en faisceaux.

Les glandes sudoripares ont l’adénomère sous forme glomérulaire, profondément


localisé en toute proximité de l’axe central. Leur canaux excrétoires, bordés caractéristiquement par
un épithélium cubique bistratifié, sont orientés vers la surface, traversent l’épiderme en formant le
trajet sudoripare et s’ouvrent à l’extérieur par le pore sudoripare.

La face interne est représentée par la muqueuse buccale, étant composée par un épithélium
et chorion.
L’épithélium est plus épais que l’épiderme, de type pavimenteux stratifié non
kératinisé. La membrane basale (qui se guette) a un aspect festonné.
Le chorion (tissu conjonctif lâche) présente des vaisseaux et des nerfs ; il y a des
glandes salivaires mineures de type séreux et muqueux, situées profondément, adjacentes à l’axe
central conjonctif et musculaire.
Le bord libre représente la zone de transition entre le tégument et la muqueuse buccale.
L’épithélium pavimenteux stratifié kératinisé se continue avec le non kératinisé.
Le chorion ne contient pas de follicules pileux, ni de glandes sébacées ou sudoripares,
mais on trouve le paquet vasculo-nerveux de la lèvre, (responsable de la sensibilité de cette zone).

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Eléments du diagnostic
Ø La corrélation entre les 2 faces, une tégumentaire (épiderme mince, derme, follicules pileux,
glandes sébacées, glandes sudoripares) et une muqueuse (épithélium pavimenteux stratifié
non-kératinisé, le chorion, glandes salivaires mineures, tubulo- acineuses séro-muqueuses),
qui entoure un axe conjonctif et musculaire (musculature striée) central.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Corrélation cliniques

Cancer basocellulaire

Le cancer basocellulaire est un cancer touchant les cellules de la membrane basale de


l’épiderme. Il se présente sous plusieurs formes, distinguable par leur aspect.

Etiologie : La cause principale de ce développement provient des mutations des gènes des
cellules de la couche basale par les rayons UV du soleil. C’est pourquoi leur principale zone de
développement se situe sur le visage ou le cou. Elle touche principalement la population au dessus
de 40 ans.

Diagnostic clinique : Le carcinome basocellulaire est facilement confondu avec d’autre


pathologie selon ses formes, notamment le cancer basocellulaire ulcérant. Au contraire, certaines
formes sont assez révélatrices: le cancer basocellulaire pagétoïde qui a l’aspect d’une irritation sans
cicatrisation, avec des bords perlés. L’importance d’une détection rapide en cabinet est la clef pour
une rémission totale.

` Examens complémentaires : La biopsie de la lésion (analyse histologique) pour en identifier


l’infiltration.

Traitement : L’excision chirurgicale est une méthode efficace de traitement et s’il est pris à
temps, les risques de rechutes sont rares. Selon le type et l’étendue de la tumeur, un electrocuretage
peut être effectué de manière plus simple et avec moins de risque.

La carence en vitamine A

La vitamine A est impliqué dans le corps humain dans de nombreux processus métaboliques,
incluant la vision, la couleur de la peau et certains formes énergétiques. Une carence en vitamine A
provoque d’important troubles visuels (voir une cécité totale), ainsi qu’un assèchement de la peau,
entrainant une hyperkératinisation (due à une dérégulation des glandes sébacées, des perturbations
du métabolisme osseux et un déficit immunitaire).

Etiologie : La carence en apport est le plus souvent responsable d’une hypovitaminose A. Il


est intéressant de noter que dans les pays industrialisés, elle est plutôt rare, puisque le foie arrive à
stocker une grande quantité de rétinol (vit. A) ; les autres causes de carences peuvent venir d’une
malabsorption intestinale, de l’alcoolisme ou d’une insuffisance hépatique, empêchant sa
métabolisation.

Diagnostic clinique : Un symptôme révélateur est une kératinisation de la muqueuse buccale,


un assèchement de la peu et venant plus tard, une cécité. La lèvre prend une couleur brune dans un
premier temps et perd son aspect rouge. Le diagnostic posé, il est important de rechercher
l’étiologie de cette maladie, notamment un syndrome de malabsorption ou un déficit enzymatique,
nécessaire à la synthèse de la vitamine A.

Examen complémentaire : En cas de malnutrition, aucun examen n’est nécessaire pour


traiter la carence en elle-même. Sinon, les examens demandés, dépendront du diagnostic étiologique.

Traitement : Un apport alimentaire en vitamine A est recommandé, ainsi qu’un traitement


ciblé de la cause sous jacente.

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Alina Şovrea

La Langue

Structure spéciale, musculo- épithéliale (ni parenchymateuse ni tubulo- cavitaire), qui contient un
axe musculaire strié central, bordé par une muqueuse orale, dont la face supérieure est spécialisée
(par la présence de papilles avec les bourgeons gustatifs).

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on trouve :

L’axe central, qui forme le squelette de la langue et contient des muscles striés. Les
faisceaux musculaires sont disposés en plans perpendiculaires, ce qui détermine l’aspect spécifique
et caractéristique sur les préparations histologiques. Les fibres sont sectionnés longitudinales,
transversales et obliques.
Le tissu conjonctif lâche interfasciculaire solidarise les groupes de fibres musculaires; richement
vascularisé et innervé, il contient des microganglions végétatifs et le corpuscule sensitif de la langue
(formation spécifique, ovalaire, pâle éosinophile, constitué de fibres nerveuses et de gaines
conjonctives).

La face supérieure est représentée par la muqueuse linguale, qui contient les papilles
linguales - des hypertrophies adaptatives (rôle mécanique et sensitif).
La muqueuse linguale comporte un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé et un chorion.

Les papilles linguales sont des excroissances de la muqueuse, ayant de formes différentes
ce qui confère à cette face, un aspect irrégulier. Leur plan d’organisation est commun, étant formées
par un axe central d’origine chorionale, bordé par l’épithélium.
Il y a 4 types de papilles
1. filiformes,
2. fongiformes,
3. caliciformes
4. foliacées.

Les papilles filiformes sont les plus nombreuses ; elles sont longues, minces et coniques,
souvent ramifiées, avec un sommet bifide et kératinisé. Elles sont localisées dans la partie antérieure
linguale et sont les seules papilles qui ne possèdent pas de bourgeons gustatifs dans leurs parois.

Les papilles fongiformes sont plus larges; leur axe central est large et ramifié et présente de
nombreux capillaires. Elles sont intercalées entre les papilles filiformes, étant plus nombreuses dans
la zone d’apex. On peut trouver de bourgeons gustatifs dans leurs parois.

Les papilles caliciformes sont les plus grandes papilles, ayant une forme annulaire, aplatie.
Elles sont disposées dans une seule couche dans le V lingual (à la base de la langue). Elles sont
entourées par un sillon circulaire dans lequel s’ouvrent les glandes séreuses Ebner-les glandes
salivaires mineures.
Les acini séreux se disposent souvent entre les fibres musculaires striées, projections de l’axe
central, dans le chorion. Les canaux des glandes excrétoires s’ouvrent au sommet du sillon
circulaire qui délimite la papille.
Dans l’épithélium qui borde ce sillon se trouvent les bourgeons gustatifs.

Les papilles foliacées se trouvent rarement chez l’être humain (pendant l’enfance
seulement). Elles sont localisées dans le tiers postérieur de la langue, près de la base. Leur aspect
est caractéristique- forme de ‘’livre aux pages ouvertes’’, du aux nombreuses papilles conjonctives

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

(invaginations du tissu conjonctif dans l’épithélium), parallèles entre elles. Celles-ci contiennent
dans leurs parois des nombreux bourgeons gustatifs.
Le chorion, à la base des papilles, est mince et richement capillarisé.

La face inférieure de la langue est représentée par la muqueuse orale, composée par
l’épithélium et le chorion.
L’épithélium est plus mince que celui de la face supérieure, étant de type pavimenteux non
kératinisé.
Le chorion contient des capillaires, nerfs, les glandes linguales- glandes salivaires mineures
de type séreux, muqueux et mixtes- et leurs canaux excrétoires ; souvent ces glandes sont
profondément disposées, dans le tissu conjonctif de l’axe central.

Les bourgeons gustatifs sont les récepteurs de l’analisateur gustatif et sont plus nombreux
dans les papilles caliciformes. Ils nous apparaissent comme des formations ovoïdes, pâles colorées,
ayant la même hauteur que l’épithélium qu’ils occupent. La base du bourgeon est mince et située
sur la membrane basale épithéliale.
Vers la surface libre de l’épithélium, sa forme devienne mince de nouveau et le pole apical de ses
cellules délimite le pore gustatif. Par le pore gustatif se projettent les microvillosités qui reçoivent la
sensation gustative.
Du point de vue structurel, ils sont composés de 3 types de cellules : gustatives, de soutien et
basales.
1. Les cellules gustatives ou sensorielles sont semi-lunaires, ont un noyau ovoïde, euchrome et
le cytoplasme pâle. Au niveau du pôle apical, il y a des longues microvillosités qui forment
le bâtonnet gustatif ; celui-ci pénètre le pore gustatif et vient en contact avec la salive. Le
pôle basal cellulaire est en rapport avec de nombreuses terminaisons nerveuses qui pénètrent
la membrane basale.
2. Les cellules de soutien se disposent parmi les cellules gustatives. Elles sont fusiformes, avec
un noyau aplati, hyperchrome et le cytoplasme éosinophile.
3. Les cellules basales sont petites et sont localisées dans la proximité de la membrane basale.

Eléments de diagnostic
Ø La corrélation entre l’axe central musculaire strié, tapissé d’un côté par une muqueuse orale
commune et d’autre côté par une muqueuse spécialisée, avec des éléments particuliers: des
papilles filiformes, fongiformes, foliacées et caliciformes- au niveau desquelles il y a des
bourgeons gustatifs.

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Les glandes salivaires majeures: la parotide, sous-linguale, sous-maxillaire

Organes parenchymateux, glandes exocrines de type composé tubulo-acineux ramifié

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on trouve:
La capsule (conjonctive), d’ou se détachent des cloisons stromales conjonctives, bien
représentées, qui divisent le parenchyme en lobes et lobules.
Les cloisons inter (extra) lobulaires contiennent des vaisseaux et canaux interlobulaires. Les
canaux sont bordés par un épithélium bistratifié cubique ou cylindrique, mais au fur et à mesure
qu’ils confluent, leur calibre se développe et l’épithélium devient polymorphe (avec de rares
cellules caliciformes), puis pavimenteux stratifié nonkératinisé, pour les canaux collecteurs
principaux (dans leurs abouchement au niveau de la cavité buccale). On trouve des canaux
principaux uniques (Stenon – dans la parotide, Wharton – dans la sousmaxillaire et Bartholin – dans
la souslinguale) et multiples (Rivinius – dans la souslinguale). Une gaine fibro-conjonctive entoure
les grands canaux.
Le parenchyme est composé soit des acini séreux -glande parotide, soit des acini mixtes
(séreux et muqueux) –les glandes mixtes soulinguale et sousmaxillaire. Chaque acinus ou canal
intralobulaire est entouré par de stroma réticulinique, qui contient des capillaires (représentés par les
noyaux hyperchromes et allongés des cellules endothéliales).

Les acini séreux (des éléments caractéristiques pour la glande parotide, mais présents aussi
dans les glandes mixtes) sont petits, ronds et entassés l’un dans l’autre. Il s’agit de formations
sphériques, de petite taille, avec une lumière centrale, étroite (adaptation fonctionnelle à la sécrétion
aqueuse, enzymatique, de ces cellules).
Les cellules qui entourent la lumière sont en tronc de cône, hautes, avec de limites mal visibles.
Leur noyau est arrondi, nucléolé, au tiers basal de la cellule. Le cytoplasme est sombre (pôle basal
fortement basophile) et sa région apicale est remplie de grains de secrétions (zymogène). Le produit
de sécrétion est excrété par exocytose.

Les acini muqueux, comme dans la glande souslinguale, ont une forme allongée; la lumière
est grande, les limites cellulaires sont très bien visibles, les cellules sont larges et pyramidales, avec
des noyaux hyperchromes refoulés au pôle basal de la cellule; les cellules sont claires et le
cytoplasme est bourré de vacuoles de mucus qui ne se colorent pas en H-E.

Les acini mixtes (des éléments caractéristiques pour les glandes mixtes) contiennent des
cellules muco- sécrétantes, dans la partie proche du canal excréteur et des cellules séreuses, plus
distales, qui sur les coupes, coiffent les acini muqueux - les semilunes de Gianuzzi.

A la périphérie de tous les trois types des acini, se trouvent des noyaux aplatis et
hyperchromes qui appartiennent aux cellules myoépithéliales, disposées entre la membrane basale
et le corps cellulaire et qui par contraction assurent l’élimination des produits de sécrétion.

Auprès des acini qui représentent l’adénomère glandulaire, le parenchyme intralobulaire


comprend des canaux intralobulaires. De deux formes, Boll et Pflugger, ils sont bordés par un
épithélium initialement aplati, puis caractéristiquement cubique (noyaux en ‘’collier des perles’’ -
les ductes Boll), ou cylindrique (avec des striations basales dues aux mitochondries - les ductes
Pflugger).
Les canaux intralobulaires Boll sont très nombreux dans la parotide, leur nombre s’abaissant vers la
souslinguale.
Sur les préparations histologiques on peut reconnaître ces canaux d’après leur lumière large et les
noyaux ronds, régulièrement enfilés. Leur tinctorialité sur les coupes diffère de celle des acini.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Eléments de diagnostic
Ø L’association entre la structure parenchymateuse, lobulée, composée par des acini, les
structures canaliculaires intra - ou inter lobulaires (donnant le caractère exocrine glandulaire)
et le type des acini (séreux, muqueux et mixtes), (donnant le type de la glande.).

Glande parotide

Ø Uniquement des acini séreux (ce qui donne un aspect uniforme foncé à la préparation
histologique) et des nombreux canaux intralobulaires. L’absence des ilots de Langerhaans
fait la différence grossière du pancréas.

Glande sous-maxillaire

Ø Des acini mixtes, séreux et muqueux (l’aspect de la préparation est amalgamé, clair - foncé,
avec un nombre moyen des canaux intralobulaires.

Glande souslinguale

Ø Des acini muqueux, mixtes et séreux (très rares-ce qui donne un aspect clair à la préparation
histologique) avec un nombre très réduit de canaux Boll.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Corrélations cliniques

Pathologie des Glandes salivaires

Il existe deux grands types de pathologies des glandes salivaires : les infections et les tumeurs

Les infections des glandes salivaires

Il y a deux points d’entrée pour une infection des glandes salivaires : la voie hématogène (venant du
sang) ou le canal salivaire. Une infection ayant comme point d’entrée le canal salivaire est souvent
favorisée par une cause extérieure (lithiase salivaire, sédimentation salivaire) empêchant la salive
d’exécuter son rôle trophique.

Deux grandes classes de processus infectieux sont distinguables : les sialites et les lithiases.

Les sialites : inflammations d’une glande salivaire et du canal excréteur qui lui est associée

Elles peuvent être aigues, ayant pour agent infectieux un virus, une bactérie, ou encore, ayant pour
origine une lithiase.
• La sialite ourlienne : sialite virale, ayant une incubation de 21 jours; en clinique on retrouve
une rougeur à l’ostium du canal Stenon, une tuméfaction parotidienne et un syndrome
infectieux modéré. La guérison se fait naturellement, ayant pour principale complication des
foyers de nécrose.
• La sialite bactérienne : pratiquement que chez l’adulte ou la personne âgée, ayant pour
étiologie une déshydratation et un état immunitaire défaillant.

Elles peuvent aussi être chroniques, dans le cas des parotidites: chez l’enfant la confusion est très
souvent faite avec les oreillons, ce qui entraine des récidives nombreuses. Son pic d’incidence est
entre 4-5 ans. Il s’agit d’une tuméfaction douloureuse et unilatérale, s’accompagnant
d’adénopathies, ou le processus inflammatoire peut être remarqué en visualisant du pus par l’ostium
du canal Sténon.

Les lithiases salivaires : sont des affections fréquentes. La plupart du temps, les lithiases se
forment à cause d’un déséquilibre électrolytique, entrainant la formation de plaques calciques, se
transformant en calculs de calciums. Ils peuvent être multiples. Ils sont favorisés par les foyers
infectieux dentaires, ou la stase salivaire.

Les lithiases ont des signes cliniques différents, selon le canal touché, mais certains signes leurs
sont communs : une hernie salivaire rythmée par les repas (gonflement de la glande), des coliques
salivaires et comme conséquence de nombreuses infections.

Les examens cliniques à faire sont : une Radiographie (pour détecter des calculs radio-opaques),
une Echographie (pour dépister un calcul radio-opaque), une Tomodensitométrie (en cas de doute
sur l’origine lithiasique ou tumorale de la pathologie) ou enfin, une Sialographie (permettant
d’apprécier la valeur fonctionnelle de la glande).

Le traitement peut être chirurgical, par l’ablation du calcul, ou si le calcul est trop enclavé dans la
glande, une ablation. Il est couplé à un traitement médicamenteux symptomatique de la douleur,
mais aussi antiinfectieux (antibiogramme, prophylaxie).

61
Alina Şovrea

Les tumeurs des glandes salivaires

Il existe plus de 14 types de tumeur des glandes salivaires selon l’OMS. La démarche clinique reste
la même pour chacune de ces tumeurs.

Diagnostic clinique : la forme typique est un jeune adulte consultant pour une tuméfaction
unilatérale. En général, le patient n’est pas gêné par ce gonflement. L’examen va passer par la
localisation exacte de la tumeur, la recherche d’adénopathie et la recherche d’une paralysie faciale –
ex. pour la parotide (le nerf V passe par ici et une atteinte nerveuse souligne la malignité de la
tumeur)

Examens complémentaires : une Echographie, une Tomodensitométrie et une Scialographie


peuvent orienter sur la nature diagnostique de la tuméfaction (kystique, lésion, tumeur…)
Pour un diagnostic plus sûr, une Cytoponction peut être pratiquée. La Biopsie a l’aveugle est
proscrite pour la parotide, a cause du nerf V, mais elle peut être bénéfique pour les autres glandes.

Traitement : le traitement chirurgical n’est pas forcement nécessaire en cas de tumeur


bénigne, mais il est très efficace pour les tumeurs malignes, sans métastases.

62
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

L’Œsophage
Organe tubulo-cavitaire, qui a la paroi composée de 4 tuniques différentes superposées :
muqueuse (plusieurs plis longitudinaux qui donnent la forme d’étoile de la lumière en coupe
transversale), sous-muqueuse, musculaire, tunique externe (adventice/séreuse); la musculaire-
muqueuse est présente – élément spécifique!

Description concise du préparât

Sur les coupes colorées en H-E, on trouve :


a. La muqueuse, composée par un épithélium de surface et glandulaire, le chorion et la
musculaire muqueuse.
L’épithélium de surface est de type stratifié pavimenteux non kératinisé.
L’épithélium glandulaire (glandes muqueuses) est localisé au niveau du chorion sous-jacent
et de la sous muqueuse.
Le chorion est représenté par un tissu conjonctif lâche avec des acini muqueux au niveau
de la partie supérieure et inferieure de l’organe.
La musculaire muqueuse (élément spécifique pour le tube digestif) se trouve en
commençant des 2/3 inférieurs, étant composée par de fibres musculaires lisses.
b. La sous-muqueuse, tissu conjonctif dense désordonné, contient les glandes
œsophagiennes, représentées par des acini muqueux, condensés de règle, dans la partie moyenne,
qui s’ouvrent à la surface par la citerne de Schaffer. On met bien en évidence les glandes
œsophagiennes par la coloration Van Gieson, où elles se visualisent comme des masses claires sur
le fond fort orange du tissu conjonctif. Dans la partie inferieure on trouve également un riche plexus
vasculaire veineux et le plexus nerveux Meissner.
c. La musculeuse de l’œsophage est caractéristique. On trouve dans le 1/3 supérieur, des
fibres musculaires striées, dans les 1/3 moyenne des fibres musculaires mélangées, striées et lisses
et dans le 1/3 inferieur, des fibres musculaires lisses. La musculeuse est disposée sur deux plans :
interne circulaire et externe longitudinal. Entre les deux couches en trouve le plexus nerveux
Auerbach.
d. L’adventice est composée par un tissu conjonctif lâche, bien vascularisé et innervé, où on
peut trouver des fibres musculaires striées, du muscle trachéo-oesophagien et quelque fois, des
glandes parathyroïdes accessoires. Au-dessous du diaphragme, l’œsophage est recouvert par une
séreuse.

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe


Organe Epithéliu Types Epithélium Types Musculaire Sous- Musculaire Séreuse/
m cellulaire glandulaire dans cellulaires muqueuse muqueuse l’adventic
surface s le chorion glandulaires e
épithélial
e
OESOPHAG Stratifié Glandes Synthétisants Couche Glandes Couche Adventice
E pavimente muqueuses dans de mucus longitudinal oesophagiennes circulaire et séreuse
ux non les parties (acini - fibres propres (acini interne,
kératinisé supérieures (vers muqueux) musculaires muqueux) qui longitudinal
le pharynx) et lisses s’ouvrent a e, externe
inférieures (vers l’extérieur par (1/3
l’estomac - la citerne de supérieur -
glandes cardiales) Schaffer (canal fibres
excréteur) musculaires
striées ; 1/3
moyen -
fibres
musculaires
striées et
lisses ; 1/3
inférieur -
fibres
musculaires
lisses )

63
Alina Şovrea

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre l’épithélium de surface (pavimenteux stratifié non kératinisé), les acini muqueux
dans la sous-muqueuse, une musculaire de type particulier (donne les tiers d’organe) et l’adventice

QCM 8

1. L’œsophage présente les éléments caractéristiques suivants :


a) Epithélium simple cylindrique
b) Chorion, musculaire muqueuse
c) Epithélium stratifié pavimenteux non-kératinisé
d) La séreuse
e) L’adventice

2. L’œsophage présente les éléments caractéristiques suivants :


a) Glandes œsophagiennes propres tubulo-acineuses de type muqueux localisées dans la sous-
muqueuse
b) La musculaire formée par une alternance de fibres musculaires striées et lisses (1/3
inférieure)
c) Epithélium stratifié pavimenteux kératinisé
d) La musculaire formée par fibres musculaires striées (1/3 inférieure)
e) La musculaire formée par fibres musculaires striées (1/3 supérieure)

3. L’œsophage présente les éléments caractéristiques suivants :


a) Des acini muqueux dans la partie supérieure du chorion
b) Des acini muqueux dans la partie inférieure du chorion
c) Des acini muqueux dans la partie moyenne du chorion
d) Des acini muqueux dans la sous-muqueuse
e) Le muscle trachéo-œsophagien, muscle lisse, dans l’adventice

64
Alina Şovrea

L’Estomac

Organe cavitaire, composé de 4 tuniques différentes, superposées: muqueuse (avec des plis
longitudinaux transitoires - ils vont disparaitre dans l’estomac dilaté), sousmuqueuse, musculeuse
et séreuse; la musculaire muqueuse est présente-élément spécifique !

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E on trouve:


a. La muqueuse, composée par un épithélium de surface et glandulaire (spécifique pour
chaque région gastrique), le chorion et la musculaire muqueuse.
L’épithélium de surface, simple cylindrique monomorphe, recouvre toute la surface de la
muqueuse de l’estomac. Il est composé par une couche unique de cellules cylindriques avec un
noyau ovoïde, hypochrome. Les cellules sécrètent un mucus non coloré en H-E, qui s'accumule au
pôle apical et donne cet aspect pâle au cytoplasme cellulaire (différenciation apicale: le pôle
muqueux fermé).
L’épithélium glandulaire se forme par l’invagination de l’épithélium de surface dans le
chorion avec l’apparition de cryptes gastriques. Celles ci sont superficielles dans la partie cardiale
de l’estomac et profondes, dans la partie pylorique (les deux extrémités entre lesquels l’estomac se
tend). Au niveau des cryptes gastriques on trouve des cellules qui jouent un rôle dans la
régénération.
Les glandes cardiales sont similaires a ceux de l’œsophage et le mucus sécrété, protège l’œsophage.
Les glandes pyloriques sont nombreuses et s’ouvrent en cryptes profondes. Elles sont fortement
pelotonnées, ce qui leurs donnent un aspect glomérulaire.
Les glandes gastriques fundiques sont des glandes tubuleuses droites (contournées en certains cas
quand elles sont très longues; ainsi s’explique la présence de doubles coupes: longitudinales et
transversales sur la même glande). L’épithélium glandulaire va continuer l’épithélium de
revêtement, la zone de jonction donnant ‘’le collet ‘’ de la glande. Il s’agit d’un épithélium simple
polymorphe qui se dispose d’une manière tubulaire et se termine en ‘’cul de sac ‘’. De ses plusieurs
types cellulaires (reposant sur une membrane basale), trois sont considérés les plus importants du
point de vue didactique : les cellules principales, pariétales, neuroendocrines. Les cellules
principales bordent la lumière et constituent la majorité des cellules du corps de la glande. Elles
présentent un gros noyau arrondi et hypochrome à leur base et des granules cytoplasmiques pâles
basophiles, le pepsinogène inactif, leur produit de sécrétion. Les cellules pariétales s’intercalent
entre les cellules principales et se retrouvent en position excentrée par rapport à l’axe de la glande.
Leur base s’appuie largement sur la membrane basale, mais leur pôle apical est étroit; elles
communiquent avec la lumière par une sorte d’isthme, comprimé par les cellules avoisinantes. Ces
sont des grosses cellules pyramidales avec un noyau central et un cytoplasme pâle éosinophile qui
apparaît souvent vacuolaire, surtout au pourtour du noyau. La forte densité de mitochondries
explique l’éosinophilie périphérique du cytoplasme. Ces cellules sont responsables pour la sécrétion
d’acide chlorhydrique. Les cellules neuroendocrines appartiennent au système neuroendocrine
diffus. Elles sont claires, en H-E et peuvent être mises en évidence par méthodes spéciales
d’imprégnation argentique où par immunocytochimie. Contrairement aux cellules précédentes elles
n'éliminent pas leurs produits de sécrétion dans la lumière du tube mais les expulsent à travers leur
pôle basal où ils regagnent le sang. Ces cellules sont responsables pour la sécrétion des hormones
comme la gastrine, la sécrétine, le glucagon, qui peuvent aussi exercer une action locale paracrine.
Le chorion, tissu conjonctif dense, contient les glandes, des vaisseaux, des nerfs et
des lymphocytes. Il est mieux représenté dans la région cardiale et pylorique, où les glandes sont
plus rares et il est disposé sous la forme de cloisons minces, dans la région du corps gastrique, où
les glandes sont nombreuses.

68
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La musculaire muqueuse est composée par des fibres musculaires lisses, disposées
circulairement au niveau de la partie interne et longitudinalement sur la partie externe. Elle peut
envoyer des fibres autour du chorion.
b. La sous muqueuse, tissu conjonctif lâche, contient des vaisseaux et des nerfs (le
plexus Meissner) et un infiltrat lymphocytaire diffus ou groupé en follicules.
c. La tunique musculaire, très épaisse, est formée par des fibres musculaires lisses
disposées en trois couches et liées entre elles par du tissu conjonctif. A ce niveau on trouve des
vaisseaux et des nerfs (plexus Auerbach), lymphocytes et follicules lymphatiques. La couche
interne a une disposition oblique, celle intermédiaire est circulaire et celle externe, longitudinale.
d. La séreuse est représentée par un mésothelium, épithélium simple pavimenteux,
disposé sur une couche très mince de tissu conjonctif sousséreux.

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe

organe Epithélium Types Structures Types La La sous- La La


surface cellulaires dans dans le chorion cellulaires musculaire muqueuse musculai séreuse/
l’épithélium dans les muqueuse re l’adventi
glandes ce
ESTOMAC Simple, Synthétisants de Cryptes Synthétisants Couche libre Couche séreuse
– régions cylindrique, mucus – gastriques de mucus circulaire oblique
cardiale et monomorphe cellules courtes, glandes (acini interne, interne,
pylorique (glande mucipares aux cardiales muqueux) longitudinale circulaire
membranifor pôle muqueux courtes externe - moyenne,
me) fermé fibres longitudi
Cryptes musculaires nale
gastriques lisses externe-
longues, fibres
glandes musculair
pyloriques es lisses
longues Synthétisants
de HCl –
Cryptes cellules
gastriques pariétales
– région courtes, glandes Synthétisants
fundique fundiques de
longues pepsynogène
– cellules
principales

Eléments de diagnostic

Ø Le fundus : l’association entre l’épithélium de surface (simple cylindrique monomorphe), les


glandes fundiques à disposition tubulaire longitudinale et à l’aspect bicolore et la musculaire
disposée en trois couches : oblique, circulaire, longitudinale

69
Alina Şovrea

L’Intestin Grêle

Organe tubulo-cavitaire composé de 4 tuniques différentes, superposées: muqueuse (avec des plis
circulaires et des villosités), sousmuqueuse, musculeuse et séreuse; la musculaire muqueuse est
présente-élément spécifique !

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E on trouve:

a. La muqueuse, composée par un épithélium de surface et glandulaire, le chorion et la


musculaire muqueuse. Les villosités, des prolongements spécifiques de la muqueuse intestinale,
ayant un aspect digitiforme, flottent librement dans la lumière. Elles sont plus arrondies,
anastomosées et ramifiées dans le duodénum et plus aigue au niveau du jéjunum et iléon (où elles
sont aussi courtes et rares). Elles sont tapissées par un épithélium de surface et présentent un axe
central, conctivo-vasculo-musculaire, dérivé du chorion et la musculaire muqueuse. Dans l’axe
conjonctif il y a des lymphocytes, des capillaires, des vaisseaux lymphatiques et des fibres
musculaires lisses (forment le muscle villositaire). A la base de la villosité, respectivement entre les
villosités voisines, s’ouvrent les glandes Lieberkuhn, le rapport entre la longueur des villosités et
des glandes, constant, étant de 3/1.

L’épithélium intestinal recouvre la surface de l’intestin grêle. Ses cellules cylindriques,


plus hautes que larges, sont arrangées dans une seule ligne. Les noyaux, ovales, hypochromes, se
trouvent dans le tiers inférieur de la cellule, ayant une disposition perpendiculaire sur la membrane
basale. Celle-ci, très fine, sépare l’épithélium du tissu conjonctif sous-jacent. On observe plusieurs
types de cellules, ce qui donne le trait polymorphe de cet épithélium: les entérocytes avec le plateau
strié et les cellules caliciformes, muqueuses. Les entérocytes possèdent un cytoplasme pâle
basophile et le plateau strié (différenciation apicale, composée de microvillosités importantes, de
hauteur identique et régulière); dans une zone de cellules en continuité, le plateau strié nous apparaît
comme une ligne rouge au niveau du pôle apical. Les cellules caliciformes sont interposées entre les
entérocytes. Normalement, les cellules caliciformes ne sont pas recouvertes par le plateau strié,
mais dans une coupe transversale, on rencontre ce faux aspect. Elles sécrètent un mucus qui ne se
colore pas en H-E. Les gouttelettes de mucus occupent les portions apicales de la cellule et le noyau,
hyperchrome, a une position basale. Les cellules enteroendocrines, petites, avec un cytoplasme
chromophobe dans la coloration H-E et un noyau rond, sont disposées isolées ou en petits amas.
Les cellules M sont des cellules présentatrices d’antigènes, petites, de forme cylindrique, situées en
immédiate proximité des lymphocytes. Les lymphocytes intraépithéliaux ont une disposition isolée
entre les cellules épithéliales et sont très nombreuses dans l’iléon terminal. La présence des autres
cellules inflammatoires: neutrophiles, plasmocytes, est pathologique.

L’épithélium glandulaire est représenté par les glandes Lieberkühn (intestinales)


communes pour tout l’intestin. Ces sont des glandes tubuleuses droites, représentant des
invaginations de l’épithélium de surface dans le tissu conjonctif environnant. L’épithélium qui les
borde, est cylindrique polymorphe, étant constitué par des entérocytes (dont les microvillosités
apicaux -le plateau strié- sont plus courtes) et des cellules caliciformes (moins évasées et plus
nombreuses dans les portions initiales des glandes). Les cellules enteroendocrines, bien représentées
comparées à l’épithélium de surface, sont chromophobes en H-E, avec un petit noyau hyperchrome
(pour les mettre en évidence, on utilise des techniques spécifiques: imprégnation argentique,
immunocytochimie). Les cellules souches (de réserve) sont situées à la base des villosités et leurs
formes intermédiaires composent la majorité cellulaire dans la portion moyenne des glandes
Lieberkühn. En H-E c’est difficile à les mettre en évidence. Les cellules Paneth caractérisent la
partie basale de la glande, étant disposées en groupes de 3-8 éléments; de forme pyramidale, elles

74
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

possèdent un cytoplasme granulaire acidophile. Dans l’iléon, les glandes Lieberkühn sont rares. La
séparation de tissu conjonctif entourant se fait par l’intermédiaire d’une membrane basale.

Le chorion est représenté par un tissu conjonctif dense avec un infiltrat diffus
lympho-plasmocytaire, qui en certaines conditions peut former des follicules lymphoïdes. Il
contient des glandes Lieberkühn (présentes sur des préparas en différentes coupes : longitudinales,
transversales et obliques), étant réduit aux simples cloisons dans les zones où elles sont très
nombreuses. L’iléon terminale se caractérise par la présence de plaques Peyer, follicules
lymphatiques denses disposés, au dessous desquels la muqueuse ne présente pas de villosités
intestinales.

La musculaire muqueuse est composée par des fibres musculaires lisses, disposées sur
deux plans, interne circulaire et externe longitudinal. Elles se ramifient au niveau du chorion y
formant les muscles villositaires. Dans l’iléon terminal, il va être interrompu au niveau des plaques
Payer.

b. La sousmuqueuse est représentée par un tissu conjonctif lâche avec des follicules
lymphatiques, vaisseaux sanguins, lymphatiques et nerfs, le plexus Meissner étant caractéristique.
Auprès de la muqueuse, elle participe aussi à la formation de valvules conniventes Kerkring,
dispositifs pour l’augmentation de la surface. Au niveau duodénal il est caractéristique de remarquer
des glandes Bruner, glandes tubulo-acineuses composées de type muqueux, organisées sous forme
de lobules. Elles s’ouvrent soit directement dans la lumière des glandes Lieberkühn, soit à la base
des villosités. A certaines espèces animales, les acini muqueux vont se trouver aussi au niveau du
chorion.

c. La musculeuse est composée par des fibres musculaires lisses disposées sur deux
plans : interne circulaire et externe longitudinal, solidarisées par les tissu conjonctif. A ce niveau on
décrit des vaisseaux, le plexus Auerbach, lymphocytes.

d. La séreuse est représentée par le péritoine, formée par un mésothélium disposé sur
un tissu conjonctif sousséreux. Au niveau du duodénum, sur la face postérieure, elle est remplacée
par l’adventice.

75
Alina Şovrea

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe


organe Epithélium Types Structures Types cellulaires La La sous- La La
surface cellulaires dans dans le dans les glandes musculaire muqueuse musculaire séreuse/
l’épithélium chorion muqueuse l’adventice
INTESTIN Simple Entérocytes, Glandes Entérocytes, Couche Glandes Couche Séreuse et
GRELE cylindrique caliciformes, Lieberkuhn caliciformes, circulaire Brunner circulaire adventice
polymorphe entéroendocrines entéroendocrines interne, (acini interne,
Duodénum régénératives, longitudinale muqueux) longitudinale
Paneth (groupes externe - externe -
de 3-8 cellules fibres fibres
exocrines de type musculaires musculaires
séro- lisses lisses
zymogénique---,
élément de
diagnostic pour
l’intestin
grêle) !!!!
INTESTIN Simple Entérocytes, Glandes Entérocytes, Couche Couche séreuse
GRELE cylindrique caliciformes, Lieberkuhn caliciformes, circulaire circulaire
polymorphe entéroendocrines entéroendocrines interne, interne,
Jéjunum régénératives, longitudinale longitudinale
Paneth externe - externe--
fibres fibres
musculaires musculaires
lisses lisses

Eléments de diagnostic

Duodénum
Ø L’association de la présence des villosités intestinales (longues, larges, anastomosées et
ramifiées), des glandes Lieberkühn avec des cellules basales Paneth (dans le chorion) et les
glandes Brunner (acini muqueux) dans la sous-muqueuse.

Jéjunum
Ø La présence des villosités intestinales (longues, minces, non ramifiées ou anastomosées) et des
glandes Lieberkühn avec des cellules basales Paneth, dans le chorion.

Diagnostic différentiel de duodénum


Ø L’aspect des villosités et l’absence des glandes Brunner.

76
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le Gros Intestin
Colon
Organe tubulo-cavitaire, composé de 4 tuniques différentes, superposées: muqueuse (sans plis et
villosités), sousmuqueuse, musculeuse et séreuse; la musculaire-muqueuse est présente – élément
spécifique!

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées en H-E on trouve:
a. La muqueuse, composée par un épithélium de surface et glandulaire, le chorion et la
musculaire muqueuse. Elle n’a pas de plis circulaires ou de villosités intestinales.
L’épithélium de surface est simple cylindrique polymorphe, étant composé par des
cellules caliciformes, enterocytes et cellules M.
L’épithélium glandulaire se forme par l’invagination de l’épithélium de surface dans le
chorion et il est représenté par les glandes Lieberkühn. Extrêmement nombreuses, longues et
ramifiées, elles s’ouvrent à la surface sous forme de tubes, qui limitent le chorion aux fines cloisons
conjonctives. Elles ne contiennent pas beaucoup de cellules Paneth et sont constituées prédominant
par des cellules caliciformes. L’architecture des glandes se préservent sur toute la longueur du
colon, à l’exception de zones très riches en tissu lymphoïde: ex. jonction iléo- caecale. Dans ces
zones, il y a des discontinuités de la musculaire muqueuse et les glandes Lieberkühn s’étendent
dans la sous muqueuse, y formant des complexes lympho-glandulaires. A ce niveau, l’épithélium
glandulaire est composé en majorité par des cellules M, présentatrices d’antigène.
Le chorion est faiblement représenté. Il est composé par un tissu conjonctif lâche avec
une grande variété de cellules, parmi lesquelles, les plasmocytes prédominent. Il contient des
capillaires, des lymphocytes et des vaisseaux lymphatiques.
La musculaire muqueuse est composée par des fibres musculaires lisses, disposées sur
les deux plans, interne circulaire et externe longitudinal. Elle donne naissance aux faisceaux minces,
qui parcourent le chorion, jusqu’au voisinage de l’épithélium de surface. Elle peut être discontinue
dans les zones riches en tissu lymphoïdes.
b. La sous muqueuse est constituée d’un tissu conjonctif lâche avec des infiltrats
lymphocytaires (diffus où nodulaires), vaisseaux, nerfs, plexus Meissner.
c. La musculeuse est épaisse, bien représentée. Les fibres musculaires lisses qui la
composent, sont disposées en deux couches : interne circulaire et externe longitudinal, solidarisées
par un tissu conjonctif; elle présente des discontinuités de la couche longitudinale externe qui forme
en fait des bandelettes antérieure et postérieures (tænia coli). Sur le préparât on peut trouver des
sections où il n’y a que la couche interne mince.
d. La séreuse est donnée par le péritoine, étant composée par un mésothélium disposé
sur un tissu conjonctif sousséreux. Sous le mésothélium, s’accumulent des quantités variables de
tissu adipeux qui forment l’appendice epiploique. Elle est remplacée par l’adventice dans les
parties fixes du colon (la face postérieure du segment ascendant et descendant).

83
Alina Şovrea

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe

organe Epithélium Types Structures Types La La sous- La La


surface cellulaires dans dans le cellulaires dans musculaire muqueuse musculaire séreuse/
l’épithélium chorion les glandes muqueuse l’adventice

INTESTIN Simple Caliciformes, Glandes Entérocytes, Couche Couche Séreuse et


GROS cylindrique enterocytes, Lieberkuhn, caliciformes, circulaire circulaire adventice
polymorphe entéroendocrines follicules entéroendocrines interne, interne,
Côlon lymphatiques, régénérés longitudinale longitudinale
infiltration externe - externe –
lymphoïde fibres ténies -
musculaires fibres
lisses musculaires
lisses

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre l’épithélium de surface lisse (dans l’absence des villosités), simple
cylindrique polymorphe, la présence de nombreuses glandes Lieberkühn dans le chorion,
l’abondance des cellules caliciformes au niveau de la muqueuse et la présence des ténias
musculaires (taenia coli)

Diagnostic différentiel de l’intestin grêle

Ø L’absence des villosités, un nombre très grand de glandes Lieberkuhn avec de nombreuses
cellules caliciformes et peu de cellules Paneth.

QCM 12

1. Le colon présente :
a) Des villosités intestinales
b) Un épithélium intestinal monomorphe
c) Des glandes Lieberkühn qui s’ouvrent directement au niveau de la lumière
d) Des infiltrations lymphoïdes ou follicules lymphatiques transitoires
e) Infiltrations lymphoïdes ou follicules lymphatiques toujours présents

2. Le colon présente :
a) Cellules Paneth (obligatoires)
b) Adventice
c) La musculaire disposée sur 2 couches : interne circulaire, continue et externe longitudinale,
discontinue, formant les ténias.
d) La musculaire disposée sur 2 couches : interne longitudinale, discontinue, formant les ténias
et externe circulaire, continue
e) Séreuse

3. Le colon présente :
a) Des glandes Brunner dans la sous muqueuse
b) Des glandes Lieberkühn, très longues dans le chorion
c) Des glandes Lieberkühn très longues dans le chorion et la sous muqueuse
d) Des glandes Lieberkühn rares dans le chorion
e) Un épithélium glandulaire identique du point de vue cellulaire avec celui de surface
84
Alina Şovrea

Le Gros Intestin
Appendice

Organe tubulo-cavitaire, composé de 4 tuniques différentes, superposées: muqueuse (sans plis et


villosités), sousmuqueuse, musculeuse et séreuse; la musculaire muqueuse est présente- élément
spécifique !

Description concise du préparât


Sur le coupes histologiques colorées en H-E on trouve une structure similaire a celle du colon:
a. La muqueuse est composée par un épithélium de surface, simple cylindrique
polymorphe, avec de nombreuses cellules “M” et un épithélium glandulaire, formé par des glandes
Lieberkuhn, simples tubuleuses droites (sectionnées de manière différant: longitudinale,
transversale et oblique); leur structure comprend de nombreuses cellules caliciformes, entérocytes,
neuroendocrines, Paneth, lymphocytes. Toutefois les cryptes y sont moins nombreuses, moins
profondes. Le chorion, séparé de l’épithélium par une mince membrane basale, est composé par un
tissu conjonctif lâche, richement infiltré de tissu lymphoïde, avec une disposition diffuse ou
nodulaire. Les follicules lymphoïdes y sont particulièrement développés (car de nombreux débris
alimentaires, des bactéries, des parasites, encombrent fréquemment l'étroite lumière de l'appendice
et les antigènes qu'ils libèrent, stimulent la population lymphoïde de la paroi). Du fait de la présence
de ces grands follicules lymphatiques, l’appendice est dénommé aussi ‘’amygdale intestinale ‘’. La
musculaire muqueuse est fréquemment interrompue, étant détruite par l’infiltration lymphatique
(elle va apparaitre comme des fragments étroits éosinophiles sur le fond intensément coloré
basophile du préparât).
b. La sous-muqueuse, constituée de tissu conjonctif mélangé avec une grande quantité
de tissu lymphoïde diffus ou nodulaire, est parsemée des vaisseaux sanguins; vers la musculeuse on
trouve le plexus nerveux Meissner. Les follicules lymphatiques n’existent pas à la naissance; ils
colonisent progressivement l’appendice au cours de 10 premières années de la vie pour disparaître
progressivement par la suite, de sorte que l’appendice normal de l’adulte ne contient plus que des
traces de ce tissu. A mesure que le tissu lymphoïde s’atrophie chez l’adulte, la sousmuqueuse
s’enrichit en collagène et chez le sujet âgé, la muqueuse elle – même devient parfois fibreuse,
surtout vers l’extrémité.
c. La musculeuse est composée par des fibres musculaires lisses, disposées sur deux
couches minces: interne circulaire et externe, longitudinale. On remarque à son niveau l’absence de
taenia coli. Entre les couches il y a le plexus nerveux Auerbach.
d. La séreuse est formée par le péritoine viscéral. Sur une coupe transversale on
aperçoit aussi le mésoappendice.

88
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe

organe Epithélium Types cellulaires Structures Types La La sous- La La


surface dans l’épithélium dans le cellulaires musculair muqueuse musculaire séreuse
chorion dans les e /
glandes muqueuse l’adve
ntice
INTESTI Simple Entérocytes, Glandes Caliciformes, Couche follicules Couche séreuse
N GROS cylindrique caliciformes, Lieberkuhn, enterocytes, circulaire lymphatiques, circulaire
polymorphe entéroendocrines follicules entéroendocrin interne, infiltration interne,
Appendice lymphatique es longitudina lymphoïde longitudinal
s, régénératives le externe - e externe -
infiltration fibres fibres
lymphoïde musculaire musculaires
s lisses lisses

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre l’épithélium de surface lisse et la présence d’un nombre réduit de


glandes Lieberkühn, superficielles et irrégulières (dans le chorion) avec l’abondance des
follicules lymphoïdes dans la muqueuse et la sous-muqueuse.

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Alina Şovrea

Le Foie

Organe parenchymateux, glande amphycrine homotypique (les hépatocytes ont une double
sécrétion : exocrine- la bile, endocrine- l’albumine).

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on trouve des espaces de forme hexagonale –
les lobules hépatiques classiques, délimités par des bandes très discrètes de tissu conjonctif; les
cloisons conjonctives stromales (plutôt reticuliniques chez l’être humain) contiennent les vaisseaux
et les canaux biliaires périlobulaires. Fréquemment, à cause de l’épaisseur de la coupe, la
capsule conjonctive (d’où se détachent les cloisons conjonctives) ne se visualise pas.
Au centre de chaque lobule il y a la veine centro-lobulaire avec une paroi discontinue, par
l’abouchement des capillaires sinusoïdes. Vers la veine convergent les cordons des hépatocytes. Les
hépatocytes sont de grandes cellules cubiques avec de cytoplasme basophile ou éosinophile et de
grands noyaux, euchromes, nucléolés. Ils possèdent trois pôles : le pôle vasculaire, en rapport avec
le capillaire sinusoïde; le pôle biliaire qui forme avec le pôle biliaire opposé, le capillaire biliaire;
les faces interhépatocitaires, légèrement ondulées et fort adhérentes. Les hépatocytes sont disposés
d’une manière radiaire et sont séparés par des capillaires sinusoïdes hépatiques; la disposition
radiaire est plus évidente dans la partie centrale et moyenne du lobule, tandis que dans le tiers
externe on rencontre un réseau cellulaire - la limitante hépatique interne; les capillaires sinusoïdes
qui séparent les cordons des hépatocytes, ont un trajet sinueux et apparaissent sous forme de fentes
très minces, tapissées de cellules endothéliales et de cellules Kupffer, aux noyaux volumineux,
hyperchromes, proéminents.
A la limite entre deux ou trois lobules hépatiques classiques on rencontre des espaces portes
Kiernan (espaces interlobulaires), de forme triangulaire, contenant de tissu conjonctif lâche à
l’infiltrat lympho-plasmocytaire, des éléments vasculaires (artérioles, veinules, vaisseaux
lymphatiques), nerveux et canaliculaires - le canalicule biliaire; le canalicule biliaire est une
structure forte résistante, la dernière qui se détruit dans les processus pathologiques. On doit
différencier les espaces portes Kiernan, des espaces périlobulaires élargies (dénommés aussi des
‘’faux espaces portes ‘’, qui contiennent les mêmes éléments, mais sont plus ovoïdes. Dans les
espaces portes des préparations histologiques on peut trouver plusieurs segments de la même
structure (artère, veine etc.), mais il y a aussi la possibilité du manque d’un certain élément. C’est à
cause du trajet sinueux des vaisseaux et canalicules biliaires que ce phénomène se produit.
L’exception est le canalicule biliaire qui est toujours présent dans le foie sain.
Les éléments de l’espace porte peuvent facilement être différenciés entre eux. L’artère
interlobulaire se caractérise par une lumière étroite, étoilée, la présence de la limitante élastique et
une paroi épaisse, musculaire. La veine interlobulaire présente une lumière large et une paroi mince,
conjonctive. Le vaisseau lymphatique nous apparaît comme un contour mince, une fissure bordée
par un endothélium. Le canalicule biliaire interlobulaire est délimité par un épithélium simple
cubique, avec des noyaux hyperchromes’’ noyaux en collier de perles’’ et il continue les canalicules
biliaires périlobulaires. Le nerf contient des fibres nerveuses en coupe transversale et longitudinale.

Eléments de diagnostic
Ø L’association entre les espaces portes Kiernan (et en particulier le canalicule biliaire) et la
disposition radiaire, convergente (vers une veine centrale) des cordons cellulaires, étant
séparés par de capillaires sinusoïdes.

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Alina Şovrea

La Vésicule Biliaire

Organe tubulo-cavitaire, ayant la paroi composée par 3 tuniques différentes superposées :


muqueuse (avec de nombreux replis), musculaire et séreuse (sans présence de la musculaire
muqueuse !)

Description concise du préparât

La vésicule biliaire représente une exception entre les organes tubulo-cavitaires digestifs à
cause de la musculaire muqueuse qui est absente. Ainsi sa structure comporte seulement 3 tuniques :
muqueuse, musculeuse et séreuse (les images montrent la paroi d’une vésicule biliaire à l’état
relâché).
a. La muqueuse (tunique interne) orientée vers la lumière, présente de nombreux replis qui
donnent en coupes histologiques des aspects faux, similaires aux villosités intestinales. Par
l’absence de la musculaire muqueuse, elle est composée donc par un épithélium de revêtement et
un chorion.
L’épithélium de revêtement est de type simple cylindrique. Le cytoplasme des cellules est
éosinophile et les noyaux, ovalaires, ont une disposition basale.
Le chorion est composé par un tissu conjonctif lâche, richement vascularisé (des gros
vaisseaux sanguins et lymphatiques). Un abondant infiltrat lymphocytaire peut être présent. A cause
de la manque de la musculaire muqueuse le chorion est très bien représenté (d’auprès d’autres
auteurs le tissu conjonctif lâche forme aussi une sousmuqueuse). Les structures glandulaires, sous
forme des acini muqueux sont absents, sauf la région du col vésical, où on trouve des glandes
tubulo-acineuses muqueuses. Le mucus pourrait constituer un film superficiel protecteur pour les
voies biliaires.
Au niveau du chorion, par invagination, les replis de la muqueuse donnent aussi des fausses cryptes
(les sinus Rokitanski). Quand la coupe histologique n’intercepte pas l’ouverture de la crypte vers la
lumière, l’aspect réalisé est similaire à des glandes coupées obliquement ou transversalement.
b. La musculeuse (tunique moyenne) est mince, étant formée par des fibres musculaires
lisses, avec une orientation plexiforme, liées entre elles par un tissu conjonctif dense.
c. La séreuse péritonéale est formée par un mésothélium, représenté par une seule assise de
noyaux aplatis, hyperchromes. La liaison avec la musculeuse se fait à l’intermédiaire d’un tissu
conjonctif sousséreux, lâche, bien représenté, avec des nombreuses et gros vaisseaux sanguins et
lymphatiques.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre la histoarchitecture d’un organe tubulaire, composé de trois tuniques


(muqueuse, musculeuse, séreuse), avec l’aspect de la muqueuse (des nombreux replis
orientés vers la lumière, qui donnent de faux aspects villositaires et glandulaires),

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le Pancréas

Organe parenchymateux, glande amphycrine hétérotypique (composante exocrine: l’acinus


pancréatique, qui secrète- le suc pancreatique; composante endocrine- les ilots de Langerhaans, qui
secretent les hormones pancreatiques: l’insuline et le glucagone)

Description concise du préparât


Sur les coupes histologiques colorées en H-E on observe la capsule conjonctivo-adipeuse,
bien représentée, d’où se détachent des cloisons stromales (qui contient de vaisseaux et canaux
interlobulaires) et qui vont organiser le parenchyme sous forme de lobules. La lobulation est
faiblement structurée par rapport aux glandes salivaires. Les canaux extralobulaires sont bordés par
un épithélium bistratifié cubique ou cylindrique; au fur et à la mesure qu’ils confluent, leur calibre
se développe et l’épithélium devient polymorphe (avec des cellules caliciformes), en maintenant
cette forme pour les grands ductes interlobaires et les canaux collecteurs principaux (Wirsung et
Santorini), jusqu’ à leur abouchement au niveau du duodénum. Une gaine fibro-conjonctive
entoure les grands canaux.
Le pancréas exocrine, la grande masse de l’organe, se présente sous forme d’acini de type
séreux, parmi desquels on observe des formations basophiles, rondes ou polygonales-les îlots de
Langerhaans (pancréas endocrine).
Les acini séreux sont petits, ronds et entassés l’un dans l’autre. Ils sont composés par des
cellules séro-zimogèniques et ne présentent pas de cellules myo-épithéliales; les cellules séro-
zymogèniques ont des noyaux ronds, hypochromes et le cytoplasme bicolore (acidophile au pôle
apical et basophile dans la région basale). Auprès des acini pancréatiques, le pancréas exocrine
comprend de canaux intralobulaires relativement nombreux. Il n’y a pas de canaux Pflugger,
seulement des canaux intercalaires Boll, leurs cellules initiales formant les cellules centro-acineuses.
Ces cellules sont identifiées par leur cytoplasme pâle, des noyaux aplatis, hyperchromes (étant
visibles au pôle apical des cellules séro-zymogèniques). Sur les préparations histologiques on peut
reconnaître ces canaux d’après leur lumière large et les noyaux ronds, régulièrement enfilés, en
‘’collier de perles’’. Leur tinctorialité sur les coupes diffère de celle des acini.
Les îlots de Langerhaans, des formations pales, basophiles, sont composés de cordons
cellulaires anastomosés (cellules polygonales aux noyaux ronds, euchromes, nucléolés) séparés par
les capillaires fenêtrés. Il y a plusieurs types cellulaires, chaque type de cellule endocrine
synthétisant une seule hormone peptidique. Les cellules endocrines ne se trouvent pas seulement
dans les îlots, mais aussi en petits amas ou intercalées aux niveaux des acini et des canaux Boll.
Pour l’identification et la caractérisation des cellules endocrines, la microscopie optique ne suffit
pas, il faut utiliser des méthodes histochimiques, immunohistochimiques et la microscopie
électronique.
Le stroma réticulinique, entoure chaque acinus, canal intralobulaire et îlot endocrine et
contient des capillaires, représentés par leurs noyaux hyperchromes et allongés des cellules
endothéliales.

Eléments de diagnostic
Ø La coexistence de la structure exocrine (des acini séreux qui donnent un aspect uniforme
foncé à la préparation histologique) avec celle endocrine, dispersée sous forme des îlots de
Langerhaans (essentiels pour le diagnostic)

105
Alina Şovrea

LE SYSTEME ENDOCRINIEN

114
Alina Şovrea

L’Hypophyse

Organe parenchymateux, formé de deux parties différentes : une endocrine (cordons des cellules en
rapport avec des capillaires) - l’adéno-hypophyse- et l’autre nerveuse (faisceaux des fibres
nerveuses amyéliniques)- la neuro-hypophyse.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E on observe trois zones:


1) L’Adéno-hypophyse (pars distalis), structure spécifique du lobe antérieur, enveloppée par
une capsule conjonctive extremement fibrillaire, d’où se detachent des cloisons incompletes
stromales qui separent le parenchyme en loges incompletes. Le parenchyme dans cette zone est
composé par de cordons cellulaires très courts, anastomosés (nids cellulaires), séparés par de
nombreux capillaires sinusoides. Ces dernières se présentent comme des lumières tapissées par des
noyaux aplatis et hyperchromes. Au niveau de cordons on peut identifier deux types des cellules,
polychromes, à la même proportion: les cellules chromophobes (au cytoplasme incolore et des
noyaux hyperchromes) et les cellules chromophiles (hétérogènes, basophiles et éosinophiles). Il y a
deux types de cellules chromophiles: acidophiles: somatotropes et mamotropes (de nombreuses
cellules, qui présentent dans leur cytoplasme des grains rouges à cause de colorants acides) et
basophiles: thyréotropes, corticotropes et gonadotropes (peu nombreuses, grandes, avec des limites
intercellulaires bien définies, qui présentent dans leur cytoplasme des grains bleues à cause de
colorants basiques). Des colorations spéciales, les méthodes immunocytochimiques et la
microscopie électronique permettent d’identifier plus précisément ces différents types cellulaires.
2) L’Adénohypophyse (pars intermedia), structure rudimentaire chez l’homme, mais bien
représentée chez les animaux, située entre pars distalis et pars nervosa. Elle est formée
prédominament par des amas irréguliers de cellules basophiles et de petites cavités kystiques
(tapissées par un épithélium simple cubo-cylindrique et contenant un colloïde éosinophile).
3) La Neuro-hypohyse (pars nervosa), composée de fibres nerveuses amyéliniques (pâles
éosinophiles, dont les renflements terminaux correspondent aux corps de Herring) et de cellules
gliales, les pituicytes (aux noyaux allongés, hyperchromes). A la peripherie on trouve la capsule de
nature conjonctive.

Eléments de diagnostic

Ø L’association de cordons cellulaires (courts, anastomosés, à l’aspect polymorphe et


polychrome), avec des structures folliculaires et une structure nerveuse.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

L’épiphyse

Organe parenchymateux, de nature endocrine (cordons de cellules en rapport étroit avec les
capillaires) et diencéphalique (liée au système nerveux par une courte tige)

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on observe :


La capsule conjonctive (provenant de la pie-mère).
Des cloisons stromales conjonctivo-vasculaires qui dérivent de la capsule et qui vont
délimiter le parenchyme en lobules de différentes dimensions. Au niveau des lobules, le stroma
intralobulaire est plus fin, réticulinique-capillaire.
Au niveau du parenchyme on trouve 2 types de cellules: principales (les pinéalocytes) et
gliales (interstitielles) qui lui confèrent un aspect de mosaïque.
Les pinéalocytes sont les cellules les plus nombreuses, de nature neuronale. Elles sont
disposées en amas, entourées par un riche réseau capillaire fenêtré. Leur noyau arrondi, quelque fois
réniforme, euchrome, possède un proéminent nucléole. Le cytoplasme est pâle basophile et
granulaire (les granules contiennent de la mélatonine et son précurseur, la sérotonine). Les cellules
possèdent des fins prolongements (mis en évidence seulement par des techniques d’imprégnations
argentiques), très ramifiés, dont certains se terminent ‘’en bouton’’soit en proximité des vaisseaux
sanguins, soit à leur surface, ou en relation avec l’épendyme du troisième ventricule. Les cellules
sont soutenues par une texture fibrillaire, éosinophile, composée par des expansions des cellules
gliales et fibres nerveuses amyéliniques sympathiques qui assurent l’innervation glandulaire.
Les cellules gliales, petits et foncées, sont identique aux astrocytes du reste du SNC. Elles
sont dispersées entre les amas de pinéalocytes et associées aux capillaires. Par leurs expansions
elles vont contribuer à la formation du réseau stromale, mais leurs corps cellulaire appartiennent au
parenchyme. On peut les reconnaître après leurs noyaux allongés et hyperchromes et leur
cytoplasme intense basophile.
Caractéristique de l’épiphyse du sujet vieillissant, la présence des corps extracellulaires basophiles,
appelés ‘’sable pinéal’’, ou ‘’corps arénacés’’ avec une structure lamellaire (constitués de couches
concentriques de phosphate de calcium et magnésium dans une matrice organique, basophile).

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre l’aspect mosaïqué du parenchyme et le sable pinéal

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Corrélations cliniques

Tumeurs de l’épiphyse

Il y a 3 grands groupes de tumeurs de la glande pinéale (épiphyse)

• Les tumeurs germinales (50% des cas) sont des atteintes tumorales au niveau de cellules
souches principalement chez l’enfant de sexe masculin; elles peuvent être de 6 types
différents en fonction du degré de différentiation des cellules touchées.
• Les tumeurs spécifiques du parenchyme 20% touchent les deux sexes et sont de deux types :
les pinéalocytomes et les pinéaloblastomes.
• Les tumeurs non spécifiques du parenchyme 30% sont des gliomes astrocytaires dans la
plus part des cas, ou encore des épendymomes, ou glioblastomes.

Diagnostic clinique : 3 grands types de symptômes sont révélateurs d’une tumeur


épiphysaire :
1. Une hypertension intracrânienne.
2. Des manifestations neuro-ophtalmiques, notamment avec le syndrome Parinaud (paralysie
de la verticalité du regard).
3. Des manifestations neuroendocriniennes, principalement entrainant un diabète insipide.
Ces symptômes mettent un certain temps à s’installer, expliquant qu’en moyenne, il faut 4 mois
pour diagnostiquer une tumeur épiphysaire à partir du début des symptômes.

Examens complémentaires : La Radiographie permet de mettre en évidence la tumeur due à


une calcification de la glande pinéale. Finalement, le diagnostic se pose grâce au Scanner, où on
trouve une lésion très dense. L’IRM apporte, grâce à l’injection de gadolinium, des précisions
anatomiques sur la tumeur.

Traitement : Chirurgicale, tant pour le traitement de l’hypertension intracrânienne, que pour


l’ablation de la tumeur. Il s’agit d’une zone difficile d’accès, demandant des chirurgiens très
qualifiés et pratiquant des méthodes ‘’personnelles ‘’pour atteindre l’épiphyse. On peut choisir aussi
une radiothérapie, ou une chimiothérapie.

Evolution : pour les tumeurs bénignes, dans 70% à 100% des cas, la radiothérapie est
suffisante et permet une rémission complète, avec peu de récidives. Pour les pinéaloblastomes, la
survie à 5 ans est de 70% des patients.

Jet lag

Le Jet Lag est un déséquilibre de perception entre les signaux temporels extérieurs (clarté ou
obscurité) et l’horloge interne, qui se manifeste, par exemple, après un vol prolongé, traversant
plusieurs fuseaux horaires. Il peut causer des nausées, ainsi que des troubles du sommeil et de
l’inconscient.

127
Alina Şovrea

La Thyroïde

Organe parenchymateux, de nature endocrine (cordons de cellules en rapport étroit avec les
capillaires), ayant une structure vésiculaire

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on observe :


La capsule épaisse, conjonctive, d’où se détachent des cloisons conjonctivo- vasculaires
stromales, qui séparent le parenchyme glandulaire en lobules. Ceux-ci sont formés de structures
cavitaires sphériques, les follicules thyroïdiens, de dimensions et aspects différents, conformément à
leur état fonctionnel. Les follicules sont délimités par un épithélium simple cubo-cylindrique, avec
des cellules basophiles, les cellules folliculaires; leur cytoplasme est finement granulaire et les
noyaux sont ronds, euchromes, nucléolés. Un autre type cellulaire peut être trouvé, intercalé parmi
les cellules folliculaires, les cellules parafolliculaires. Plus grandes, au cytoplasme pâle et noyaux
excentriques, elles forment aussi des petits groupes, dans l’interstice interfolliculaire. Dans la
lumière on trouve une substance homogène, éosinophile, le colloïde.
Les follicules normofonctionnels, en plein activité sécrétoire, ont des dimensions moyennes,
étant tapissés par un épithélium folliculaire cubique et contiennent une quantité modérée de colloïde
thyroïdien.
Les follicules hypofonctionnels, en repos sécréteur, sont les plus grands, tendus par une
grande quantité de colloïde éosinophile compact, la raison pour laquelle l’épithélium folliculaire est
aplati.
Les follicules hyperfonctionnels, de dimensions réduites, sont délimités par des cellules
hautes, cylindriques et contiennent peu de colloïde, pale basophile, vacuolisé.

Eléments de diagnostic

Ø L’aspect’’ en mosaïque’’ du parenchyme, réalisé par les étapes différentes de


fonctionnement des follicules thyroïdiens (normo-, hypo- et hyperfonction)

128
Alina Şovrea

Glande parathyroïde

Organe parenchymateux de nature endocrine (cordons de cellules en rapport étroit avec les
capillaires)

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE, on observe :


La capsule de nature conjonctive, d’où se détachent des cloisons conjonctivo-adipeuses
stromales, qui vont séparer le parenchyme de la glande en lobules faible délimités.
Les cellules du parenchyme, organisées en cordons courts (nids cellulaires), sont soutenues
par un stroma réticulinique et capillaires. Il y a deux type de cellules : principales (les plus
nombreuses, polygonales, avec des noyaux vésiculeux, centraux, euchromes et le cytoplasme
éosinophile) et oxiphiles (isolées ou en amas, plus grandes que le précédentes, polygonales, avec
des noyaux petits, hyperchromes et le cytoplasme fortement éosinophile). De petits follicules
colloïdaux peuvent être occasionnellement observés.

Eléments de diagnostic

Ø L’aspect compact du parenchyme, composé par des amas de grandes cellules éosinophiles,
(séparées par des capillaires), dont les noyaux sont clairs et foncés.

134
Alina Şovrea

Corrélations cliniques

L’hypercalcémie parathyroïdienne

La parathormone (PTH) est l’hormone hypercalcémiante secrétée par les cellules principales des
glandes parathyroïdes, régulée par la concentration plasmatique de calcium et agissant sur deux
organes :
• Le rein : il agit sur la transformation de la vitamine D, dans un médiateur favorisant
l’absorption intestinale de calcium et sur la réabsorption rénale de calcium et de phosphate.
• L’os : il stimule la création des ostéoclastes, favorisant l’ostéolyse et permettant la
libération de Ca dans le sang.

L’hypercalcémie consiste dans l’augmentation de la concentration sanguine de calcium. Les


hypercalcémies sont reparties en 3 catégories:

- Les cancers (45%)


- Les maladies parathyroïdiennes (45%)
- Autres causes (10%)

Les maladies parathyroïdiennes correspondent principalement à une hypersécrétion de PTH,


pouvant être de trois types :

• Hyperparathyroïdie primaire: touche plus souvent les femmes après 60 ans, étant secondaire
à un adénome des glandes (85% des cas), à une hyperplasie des glandes (dans 15% des cas)
et à un cancer parathyroïdien (dans moins de 1 % des cas).
• Hyperparathyroïdie héréditaire: est représentée par trois syndromes principaux: le syndrome
d’hypercalcémie hypocalciurique familiale (une mutation du récepteur calcique entrainant
une perte de sensibilité pour le calcium et une stimulation excessive de PTH), le syndrome
de Wermer (anomalie du chromosome 11 associant une hyperplasie des parathyroïdes à des
adénomes hypophysaires) et le syndrome de Sipple.
• hyperparathyroïdie tertiaire: hypersécrétion de PTH, secondaire à une hypocalcémie induite
par une pathologie sous jacente.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La glande surrénale

Organe parenchymateux, de nature endocrine (cordons de cellules en rapport étroit avec les
capillaires), formé des deux parties à l’origine différente: la corticosurrénale, mésodermique,
périphérique et la médullosurrénale, neuro-ectodermique, centrale.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, la surrénale apparaît sous forme d’une structure
endocrine de type cordonale, organisées en quatre zones :
1) La zone glomérulaire (15% de l’épaisseur de la corticosurrénale), située sous-capsulaire,
est composée de pseudoglomérules (cordons cellulaires courts et recourbés ‘’en arcade’’) entourés
d’un riche réseau de capillaires sinusoïdes. Les cellules qui composent les cordons sont hautes,
cylindriques, ayant du cytoplasme éosinophile et des noyaux ronds, hypochromes.
2) La zone fasciculée (la plus large zone, approximativement 75% de l’épaisseur de la
corticosurrénale), intermédiaire, est formée de cordons cellulaires parallèles, séparés par des
capillaires sanguins de type sinusoïde. Les cordons, larges d’une ou de deux cellules, sont composés
par des grandes cellules polyédriques, ayant du cytoplasme pâle, avec des vacuoles lipidiques (plus
fréquentes dans les cellules qui forment les 2/3 externe de cette zone). Parce que les gouttelettes
lipidiques sont enlevées par des techniques histologiques usuelles, les cellules apparaissent
vacuolaires, d’aspect spongieux, étant dénommées spongiocytes. Leurs noyaux sont grands, ronds,
euchromes, nucléolés.
3) La zone réticulaire (15% de l’épaisseur de la corticosurrénale), située surjacent à la
médullo-surrénale, est formée de cordons cellulaires disposés d ‘une manière irrégulière, en réseau
(des petites cellules avec un cytoplasme foncé et de petits noyaux hyperchromes), séparés par des
mailles, qui correspondent aux capillaires sanguins sinusoïdes.
4) La médullo-surrénale est située profondément, au centre. Elle est formée de cordons très
courts (aspect de nids cellulaires), composant un réseau aux mailles larges (qui correspondent à la
lumière des éléments vasculaires, pleins d’hématies). On y trouve deux types de cellules :
chromaphines (neurones modifiés, pâles basophiles, avec des grands noyaux vésiculeux et le
cytoplasme bourré des grains colorables par des sels de bichromate de potassium) et ganglionnaires
sympathiques (disposées isolées ou en petits amas).

Eléments de diagnostic

Ø Le caractère endocrine de l’organe et la histoarchitecture caractéristique: les trois zones de


la corticosurrénale (glomérulaire, fasciculée et réticulaire) à disposition, tinctorialité et
caractères structuraux des cordons cellulaires différents et la médullo-surrénale, située en
profondeur, ayant des cordons cellulaires courts, entrecroisés (nids cellulaires), séparés par
des larges vaisseaux sanguins, pleins des hématies.

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

LE SYSTEME RESPIRATOIRE

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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La trachée

Organe tubulo-cavitaire, formé de trois tuniques : muqueuse (épithélium de type respiratoire)


squelette fibrocartilagineux, adventice.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, la trachée a des caractéristiques structurales
spécifiques, grâce à l’organisation concentrique des tuniques.
La muqueuse possède un épithélium de type respiratoire et un chorion.
L’épithélium de surface a une structure cytologique polymorphe, étant représenté par les
types cellulaires suivants :
- Cellules cylindriques ciliés, les plus nombreuses, avec un cytoplasme pâle éosinophile et des
noyaux ovalaires.
- Cellules caliciformes, secrétant du mucus, avec un cytoplasme clair et un noyau très bas,
petit et hyperchrome.
- Cellules à ‘’ bordure en brosse’’ qui ne peuvent pas être bien discernées en H-E
- Cellules de reserve, petites, basales avec un cytoplasme basophile et un noyau rond,
euchrome.
- Cellules neuroendocrines, claires en H-E, bien individualisées par imprégnation argentique
ou immunocytochimie.
Le chorion présente des glandes tubulo- acineuses seromuqueuses, plus nombreuses dans la
région postérieure et une infiltration lymphoplasmocytaire diffuse ou nodulaire.
La tunique fibro-cartilagineuse individualise l’anneau incomplet de cartilage hyalin ouvert
postérieurement et délimité par le périchondre. Ses extrémités sont liées à des fibres musculaires
lisses qui composent le muscle trachéal.
L’adventice est un tissu conjonctif bien vascularisé et innervé avec des fibres musculaires
striées squelettiques, le muscle trachéo- œsophagien.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre la histoarchitecture generale de l’organe avec la présence de l’épithélium


pseudo-stratifié cylindrique cilié à la surface et des annaux de cartilage hyalin

151
Alina Şovrea

Le poumon

Organe parenchymateux, avec un aspect dentelé, réalisé par les alvéoles pulmonaires.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, le poumon est formé d’espaces clairs,
irréguliers, ronds ou polygonaux (les alvéoles pulmonaires, éléments du parenchyme), tapissés par
un épithélium simple pavimenteux (l’épithélium alvéolaire).
La capsule pulmonaire est représentée par le feuillet viscéral de la plèvre, épithélium simple
pavimenteux, dont les noyaux peuvent être visualisés quelquefois au bord du préparât.
Le stroma pulmonaire, plutôt réticulinique, est mieux développé sous la plèvre ou en
voisinage des voies aériennes et vasculaires majeures. Il donne des cloisons qui divisent les
poumons en lobes, segments et lobules et contient les bronches et leurs vaisseaux satellites
(structures tubulo-cavitaires). Les bronches situées dans le stroma pulmonaire sont structurées en
tuniques concentriques: la muqueuse (épithélium de type respiratoire et le chorion : tissu conjonctif
avec des glandes tubulo- acineuses séro-muqueuses et des infiltrats lympho-plasmocytaires), la
tunique musculaire (muscle lisse Reisseisen), le squelette cartilagineux (sous forme de plaques ou
nodules) et l’adventice (qui se mélange avec le tissu conjonctif du stroma l’entourant).
Le parenchyme est composé par des bronchioles, ductes et sacs alvéolaires et les alvéoles
pulmonaires.
A la différence de bronches, les bronchioles sont localisées dans le parenchyme pulmonaire et
manquent de cartilage. Elles sont composées par: une muqueuse (épithélium simple cubique cilié -
bronchioles lobulaires -, simple cubique sans cils – bronchioles terminales-, simple pavimenteux –
bronchioles respiratoires- ; un chorion sans glandes; la couche musculaire (le muscle lisse
Reisseisen) – voir le tableau. Les bronchioles respiratoires sont les premiers éléments qui présentent
dans leur structure des alvéoles pulmonaires. Au niveau des alvéoles la paroi est simplement
épithélial (épithélium simple pavimenteux), mais entre les alvéoles, on trouve de fragments plus
complexes structurés, tapissés par un épithélium simple cubique, les bourrelets d’insertion
(épithélium de surface, un chorion et des fibres musculaire lisses). Les bronchioles respiratoires
vont se continuer avec les canaux alvéolaires. Ici, les alvéoles sont très nombreuses et les fragments
de paroi, plus petits et aplatis. Sur leur surface luminale, ces épaississements présentent quelques
cellules épithéliales cubiques basses. Les canaux alvéolaires se finissent dans des petits espaces
appelés sacs alvéolaires constitués par les bords des diverses cloisons interalvéolaires, réparties au
sein d’un amas d’alvéoles. L’artère, qui accompagne les voies aériennes, est de type musculaire,
présentant un lumen irrégulier, étoilé et des noyaux endothéliaux proéminents.
Les alvéoles sont individualisées et séparées par les septums interalvéolaires (les parois
alvéolaires), représentés par une matrice conjonctive richement cellulaire, dans laquelle il y a de
nombreux capillaires. Collectivement, les cloisons interalvéolaires constituent la partie principale de
l’interstice pulmonaire. Le lumen alvéolaire peut être libre ou il peut contenir de grandes cellules
avec du cytoplasme chargé de granules pigmentaires (macrophages alvéolaires).
L’épithélium contient des pneumocytes de type I, représentés par des noyaux aplatis et
hyperchromes sur le long des bords des alvéoles et des pneumocytes de type 2, isolés ou en petits
amas, représentés par des noyaux globuleux au coin de la surface alvéolaire.

156
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Tableau synoptique pour le diagnostic d’organe (adapté selon Gartner et Hiatt, 1997)

Compartiment Composants Eléments de support Glandes Epithélium Types cellulaires dans


l’épithélium

Système de conduit Trachée, Cartilage hyalin, tissu Glandes Respiratoire Cylindriques ciliés caliciformes,
extra pulmonaire bronches conjonctif dense muqueuses et (antérieur), à bordure en brosse, basales et
primaires semi-ordonné séro-muqueuses neuroendocrines
Stratifié pavimenteux
non-kératinisé
(postérieure)

Système de conduit Bronches sur- Cartilage hyalin, Glandes séro- Respiratoire Cylindriques ciliés caliciformes,
intra pulmonaire lobulaires muscle lisse muqueuses à bordure en brosse, basales et
neuroendocrines

Système de conduit Bronchioles Muscle lisse Simple cylindrique, Cylindriques, cubiques ciliés,
intra pulmonaire intra lobulaires (Reisseissen) simple cubique Clara*, caliciformes
partiellement cilié (occasionnellement)

Système de conduit Bronchioles Muscle lisse Simple cubique Cylindriques ciliés (peu), Clara
intra pulmonaire terminales (Reisseissen) (nombreuses)

Système respiratoire Bronchioles Muscle lisse, Simple cubique, Cubiques ciliés, Clara,
respiratoires (Reisseissen) fibres simple pavimenteux pneumocytes type 1, type 2
de collagène

Système respiratoire Canaux Fibres de collagène Simple pavimenteux Pneumocytes type 1, type 2
alvéolaires type III, muscle lisse

Système respiratoire Sacs alvéolaires Fibres de collagène Simple pavimenteux Pneumocytes type 1, type 2
type III, fibres
élastiques

Système respiratoire alvéoles Fibres de collagène Simple pavimenteux Pneumocytes type 1, type 2,
type III, fibres macrophage alvéolaire
élastiques

*Cellule au pôle apical bombé qui fait saillie dans la lumière et porte de nombreuses microvillosités

Eléments de diagnostic

Ø La présence du paquet broncho-vasculaire, formé d’une bronche ou bronchiole et l’artère


satellite (la veine reste à la distance dans le stroma interlobulaire)

Diagnostic différentiel entre bronche et bronchiole :

Ø Les bronchioles sont localisés en plein parenchyme et ne possèdent pas de glandes dans le
chorion, ni de squelette cartilagineux et d’adventice.

157
Alina Şovrea

LE SYSTEME RENAL

168
Alina Şovrea

Le Rein

Organe parenchymateux, avec une structure tubulo-vasculaire.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE, le rein est composé de nombreuses structures
tubulaires (en différentes sections, fréquemment transversales dans la corticale et longitudinales
dans la médullaire), séparées par de nombreux vaisseaux sanguins de différents calibres.
Il présente une capsule conjonctive bien délimitée.
Le stroma, plutôt réticulinique, devient vraiment visible au niveau inférieur de la médullaire,
dans la zone de la papille rénale, entre les tubes papillaires de Bellini (étant un élément
caractéristique pour cette zone).
Le parenchyme a une histo-architecture zonale: la corticale, située au niveau superficiel
(d’un aspect granulaire), représentée par le cortex corticis, le labyrinthe et la colonne Bertin et la
médullaire (d’un aspect strié), située en profondeur, composée de pyramides de Malpighi et de
pyramides de Ferrein. Le cortex corticis se voit immédiatement sous la capsule et a comme signe
distinctif l’absence de corpuscules rénaux malpighiens. Le reste des deux parties de la corticales ne
sont pas bien individualisés sur les coupes.
Eléments spécifiques de la corticale, les corpuscules rénaux de Malpighi (responsables de
son aspect granulaire) sont entourés des tubes contournés proximaux et distaux. Les corpuscules
rénaux Malpighi ont une forme ronde et ils sont composés d’une pelote de capillaires (glomérules
rénaux) disposée dans une capsule épithéliale (de Bowman). La capsule de Bowman comporte deux
feuillets (pariétal et viscéral) qui délimitent l’espace urinaire (espace clair, optique vide). Le feuillet
pariétal est composé par un épithélium simple pavimenteux, bien visible sur les préparations
histologiques. Le feuillet viscéral ne peut pas être bien discerné. Il est représenté par des noyaux
globuleux qui se projettent dans l’espace urinaire et qui appartient aux podocytes, cellules de type
spécial. Entre les anses capillaires du glomérule rénal se trouve le mésangium interne, tissu
conjonctif représenté par des noyaux hyperchromes, volumineux. Il va se continuer a l’extérieur du
glomérule (au niveau du pôle vasculaire) avec le mésangium externe (le coussinet polaire) avec le
même aspect. Le pôle vasculaire des corpuscules rénaux (par lequel l’artériole afférente pénètre et
l’artériole efférente sort) est opposé au pôle urinaire (où le feuillet pariétal de la capsule Bowman se
prolonge avec le tube contourné proximal). On rencontre dans l’épaisseur de l’artériole afférente
une modification fonctionnelle, l’appareil juxta-glomérulaire. A ce niveau, la limitante élastique
interne et l’adventice disparaissent et les cellules musculaires sont remplacées par des éléments
ovoïdes, à l’aspect épithélioïde, les cellules juxta-glomérulaires. Celles-ci viennent en contact
intime avec la macule densa, modification fonctionnelle du tube distal, qui à coté de l’appareil
juxta-glomérulaire et le mésangium externe, forme le complexe juxtaglomerulaire.
Les tubes contournés proximaux sont des formations tubulaires, ayant une lumière étroite et
irrégulière par la présence ‘’de la bordure en brosse’’. Leur épithélium est simple, composé de
grandes cellules avec du cytoplasme fortement éosinophile, à l’aspect strié et des noyaux basaux,
euchromes, nucléolés.
Les tubes contournés distaux, aux dimensions plus grandes que les proximaux, ont une
lumière large et un contour net et sont délimités par un épithélium simple, cubique ; leurs cellules
sont basses, peu éosinophiles, sans ‘’bordure en brosse’’, avec des noyaux hypochromes.
A la limite entre la portion droite et celle contournée du tube distal, en rapport intime avec
l’artériole afférente (donc à la proximité du pôle vasculaire d’un corpuscule rénal) on rencontre la
macule densa. Dans cette zone, des cellules hautes et étroites apparaissent, avec une disposition ‘’en
palissade ‘’, représentées par des noyaux hyperchromes.
Les pyramides Ferrein sont des rayons médullaires qui se prolongent dans la corticale, étant
composées par les portions droites des tubes proximaux et distaux et les segments connecteurs.

170
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

L’absence des corpuscules rénaux de Malpighi et l’incidence de la coupe différente des zones
voisines, les mettent bien en évidence.
Les pyramides de Malpighi de la médullaire comprennent les portions droites des tubes
proximaux et distaux, l’anse Henle et les tubes collecteurs.
Entre les portions droites et contournées des tubes proximaux et distaux, il n’y a pas de
différence cytologique.
L’anse Henle présente une portion épaisse et une autre mince; la portion épaisse a un calibre
plus réduit, le lumen petit, délimité par un épithélium simple cubique; la portion mince de l’anse
Henle doit être différenciée des capillaires du voisinage, par le lumen délimité d’un nombre plus
grand de noyaux, volumineux et proéminents (les capillaires présentent un petit nombre de noyaux
et ils sont pleins d’hématies).
Les tubes collecteurs apparaissent comme des formations allongées, avec la lumière large,
délimité par un épithélium simple, cubique ou cylindrique (les cellules qui ont des limites
intercellulaires très bien visibles, présentent un cytoplasme éosinophile et de grands noyaux ronds,
hypochromes, nucléolés). Les tubes collecteurs vont se continuer avec les tubes de Bellini de la
papille rénale (l’apex de la pyramide Malpighi).
Quelque fois sur les coupes on peut trouver l’urothélium aplati des petits calices.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre la présence des corpuscules rénaux Malpighi avec le caractère tubulo-
vasculaire de l’organe

171
Alina Şovrea

Tableau synoptique pour le diagnostic de différentes portions du néphron tubulaire (adapté


selon Wheater, 2008)

Portion du tubule Type Caractères particuliers Signification fonctionnelle


rénal épithélial
Tube contourné Cubique Microvillosités (bordure en Diffusion facilitée du
proximal simple brosse) glucose

Tube droit proximal Cubique Interdigitations baso- Sécrétion d’acide organite


simple latérales étendues
Anse Henle, branche Pavimenteux Absence d’interdigitations Absence de transport actif
grêle descendante et simple baso latérales et de Besoins énergétiques faibles
ascendante (boucle) microvillosités
Mitochondries clairsemées
Anse Henle , branche Cubique Absence de microvillosités Absence de diffusion
ascendante large simple et interdigitations baso facilitée du glucose et
latérales étendues transport actif de Na+
Tube distal Cubique Interdigitations baso Transport actif de Na+
simple latérales étendues
Tres nombreuses Energie necessaire au
mitochondries transport actif
Tube collecteur Cubique Cellules principales, Réabsorption de Na+,
simple réabsorption de H2O ADH
dépendante, sécrétion de K+,
Cellules intercalées Equilibre acido-basique,
réabsorption de K+
Cellules du tube collecteur Transport actif de Na+
Segment connecteur Cylindrique Cellules principales Réabsorption de Na+,
simple réabsorption de H2O ADH
dépendante, sécrétion de K+,
Cellules intercalées Equilibre acido-basique,
réabsorption de K+
Tubes Bellini Cylindrique Essentiellement des Réabsorption d’eau ADH
simple cellules principales dépendante

172
Alina Şovrea

L’uretère
Organe tubulo-cavitaire, composé de tuniques concentriques : la muqueuse (tapissée par un
urothélium), la musculeuse et l’adventice.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE on observe :


La muqueuse, qui comprend un épithélium de surface de type urothélial, disposé sur un
chorion. L’urothelium est un épithélium pseudostratifié avec trois types de cellules : basales, en
‘’raquette de tennis’’ et ‘’en parapluie’’. La membrane basale n’est pas visible, étant très mince. Le
chorion est réduit mais bien vascularisé avec des infiltrats lymphoplasmocytaires.
La musculeuse, ayant les fibres musculaires lisses disposées en deux couches, interne
longitudinale et externe circulaire; une couche longitudinale s’ajoute a l’extérieur dans le tiers
inferieur.
L’adventice, représenté par un tissu conjonctif lâche avec des vaisseaux, des nerfs et un
nombre variable d’adipocytes.

Eléments de diagnostic

Ø La présence de l’urothélium surjacent à une tunique musculaire mince et organisée


en couches bien individualisées

182
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Vessie

Organe tubulo-cavitaire composé de trois tuniques concentriques : muqueuse (tapissée par


un urothélium), musculeuse et tunique externe (adventice ou séreuse)

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE on observe :


La muqueuse, composée par un urothélium (épithélium de surface qui va modifier sa
hauteur en fonction de l’état de plénitude vésicale) et un chorion (tissu conjonctif lâche bien
vascularisé avec des infiltrats lymphoplasmocytaires).
A la différence de l’uretère la tunique musculaire est composée par des fibres musculaires
lisses avec une disposition plexiforme dans une couche épaisse.
La tunique externe est représentée par l’adventice formé par du tissu conjonctif lâche, bien
vascularisé et innerve, ou la séreuse péritonéale.

Eléments de diagnostic

Ø La présence de l’urothélium surjacent à une tunique musculaire épaisse et plexiforme.

QCM 26

1. La vessie:
a) Est un organe parenchymateux
b) Possède une musculature lisse plexiforme
c) A un adventice composé de tissu conjonctif lâche avec des adipocytes, des vaisseaux
sanguins, des fibres nerveuses, de gros ganglions et des corpuscules de Vater Paccini
d) Présente au niveau du dôme la séreuse péritonéale
e) Présente par les invaginations de l’urothélium dans le chorion des formations kystiques, les
nids de Von Brun, ou les cellules secrètent de la mucine

2. La vessie:
a) Est un organe cavitaire
b) Contient 3 couches de la paroi: une muqueuse, une musculeuse et une adventice/séreuse
c) Possède un urothélium épais dans l’état vide
d) Possède une membrane basale très épaisse
e) Possède une musculeuse composée par des fibres musculaires striées squelettiques.

3. En MO sur la muqueuse de la vessie, on peut observer :


a) Des plis
b) Des fibres musculaires lisses plexiformes
c) Une séreuse
d) Un chorion avec du tissu conjonctif lâche
e) Un chorion avec du tissu conjonctif dense

187
Alina Şovrea

LE SYSTEME GENITAL MALE

194
Alina Şovrea

Le Testicule
Organe parenchymateux, glande amphicrine hétérotopique, à sécrétion exocrine (le spermatozoïde),
et a sécrétion endocrine (la testostérone).

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, le testicule apparaît comme une structure
caractéristique multicanalliculaire (les tubes séminifères), entourée par une capsule conjonctive
périphérique, acellulaire, avasculaire : l’albuginée. Des cloisons conjonctives stromales se
détachent de l’albuginée et délimitent les lobules testiculaires.
Le parenchyme est formé de composants à structure et fonction différente : les tubes
séminifères et les cellules interstitielles de Leydig,
Les tubes séminifères ont une forme ronde en coupe transversale ou ovalaire en coupe
oblique. Ils sont délimités par une gaine conjonctive propre (une bande étroite, éosinophile,
parsemée de noyaux aplatis de fibrocytes et de cellules myoépithéliales) doublée par la membrane
basale et tapissée par l’épithélium séminal. Celui-ci, pluristratifié et polymorphe, est représenté par
plusieurs rangés de noyaux aux dimensions et aux intensités tinctoriales différentes, appartenant aux
éléments cellulaires variés : les cellules Sertoli et les cellules de la ligne séminale (spermatogonies,
spermatocytes primaires et secondaires, spermatides et spermatozoïdes).
Les cellules Sertoli présentent un grand noyau, ovoïde, vésiculé et clair, disposé sur la
membrane basale ou parmi les spermatogonies.
Les spermatogonies ont des petits noyaux ronds, hyperchromes, disposés dans une seule
couche sur la membrane basale
Les spermatocytes primaires présentent des noyaux volumineux, euchromes, disposés à
l’intervalle sur une ou deux rangées, dans la portion moyenne de l’épithélium séminal.
Les spermatides sont représentées par de petits noyaux, hyperchromes, disposés en trois-
quatre rangés, tout près du lumen.
Les spermatozoïdes apparaissent d’habitude fixés sur la surface de l’épithélium, la tête étant
identifiée par un noyau ” en bâtonnet’’, allongé, hyperchrome et la queue (fin filament éosinophile)
flottant librement dans le lumen.
Les cellules interstitielles Leydig sont localisées parmi les tubes séminifères au niveau des
cloisons conjonctives du stroma. Disposées sous forme d’ilots, comprennent des cordons cellulaires
propres, formés de cellules polygonales, avec du cytoplasme éosinophile et de noyaux ronds,
euchromes.

Eléments de diagnostic
Ø L’association entre les tubes séminifères et les cellules interstitielles Leydig

196
Alina Şovrea

Corrélation cliniques
Torsion testiculaire

Le testicule comporte 7 enveloppes, en partant de la peau (scrotum) jusqu’à l’albuginée. Il est


vascularisé par l’artère spermatique et son plexus veineux antérieur et postérieur. Il contient aussi
l’artère déférentielle, permettant de vascularisé le canal déférent de l’épididyme. La torsion
testiculaire est une rotation du testicule sur lui-même, entraînant l’enroulement des vaisseaux et
nerfs avec lui, empêchant sa vascularisation. Habituellement, la vaginale empêche la rotation du
testicule autour du cordon.

Epidémiologie et étiologie : 1/4000 homme par an souffrira d’une torsion testiculaire. Il y a


2 pics principaux de fréquence : péri-natal et post pubertaire (16 ans). Etiologiquement, une cause
principale est connue, une anomalie congénitale de la vaginale, permettant la rotation. Le testicule
peut aussi simplement être plus mobile que la moyenne.

Diagnostic clinique : Douleur intense et unilatérale (99% des cas) du testicule, entraînant
une irradiation inguinale fréquente, apyrétique (sans fièvre). Il y a dans de rare cas, des troubles
digestifs et des vomissements. A la palpation, on distingue un testicule surélevé et œdémateux,
avec un épididyme souple.
Le principal danger dans le cas d’une torsion testiculaire est de passer à côté du diagnostic,, ou
inversement, de penser à ce diagnostic dans l’urgence. Le signe de Prehn est un test effectué dans ce
cas, en pratiquant une surélévation du testicule douloureux. Si la douleur est soulagée ainsi,
l’épididymite est considérée, dans le cas inverse, c’est une torsion testiculaire.

Examens complémentaires : AUCUN examen n’est pratiqué dans le cas d’une torsion
testiculaire en raison de l’urgence du traitement. La Translumination Scrotale est un test rapide,
effectué avec une lampe de poche, permettant de visualiser un corps étranger ou un épanchement
liquidien (torsion d’hydatide). En cas de doute sérieux, une Echographie Doppler sera effectuée
pour visualiser le flux sanguin. Ce test n’est effectué que s’il ne reporte pas le traitement.

Diagnostic différentiel : Il est important de penser aux diagnostics différentiels dans le cas
de cette pathologie, notamment à cause du traitement agressif de la torsion.
• Traumatisme (antécédent)
• Tumeur testiculaire (masse testiculaire généralement palpable)
• Hydrocèle (translumination)
• Epididymite (signe de Prehn)
• Torsion de l’hydatide de Morgani (douleur en ‘’touche de piano’’ : partie supérieure du
testicule est plus douloureuse que sa partie inférieure)
• Orchiépididymite (fébrile)

Traitement : Urgence chirurgicale, la torsion testiculaire demande des soins immédiats. Dans
le temps de préparation, une détorsion manuelle va être effectuée pour permettre un rétablissement
des flux vasculaires. Au bloc, il sera effectué une orchidotomie, détorsion du cordon avec fixation
des DEUX testicules à la vaginale (risque de torsion du testicule secondaire), dans le cas où la
nécrose testiculaire n’est pas commencée (après 6 heures). Si l’orchidotomie n’est pas envisageable,
une orchidectomie est pratiquée.

Complications : La nécrose tissulaire dans les 6 heures est la principale complication : quand
la chirurgie est effectuée dans les 3 heures, 100% des testicules sont sauves, en 6 heures 90 % et en
10 heures 50%)

200
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le cancer du testicule :

Le cancer du testicule est un cancer touchant de 90 à 95 % les cellules germinales


(séminomateuse, ou non séminomateuse, la plupart du temps les tumeurs sont mixtes et sont traitées
comme des tumeurs non séminomateuse), mais dans 5% des cas les tumeurs sont non germinales :
des cellules de Leydig, des cellules de Sertoli, des tissus de soutient,…. Le taux de rémission pour
ce type de cancer approche les 100 %, s’il n’est pas métastasé.

Epidémiologie et étiologie : Le cancer des testicules représenté de 1 à 2% des cancers chez


l’homme, généralement entre 15 et 50 ans. Dans la plupart des cas, il est unilatéral, mais après
guérison d’un testicule, il y a 5% de chance que le testicule opposé, soit atteint dans les 25 années
suivantes.
Certains facteurs favorisent ce cancer, notamment les patients séropositifs pour le HIV, ou encore
un testicule non descendu pendant l’enfance (ectopique)

Diagnostic clinique : Le plus souvent, le cancer est découvert par lui-même lors de la
palpation d’une tumeur indolore, dure et augmentant le volume de la bourse.

Examens complémentaires: Une Echographie va depister avec certitude la tumeur intra


testiculaire et l’Echographie Doppler met en évidence une survascularisation de la tumeur. Une
IRM est très rarement nécessaire pour poser le diagnostic. Les tumeurs bénignes du testicule sont
extrêmement rares : donc après un dosage rapide des marqueurs tumoraux, une intervention est
programmée.

ATTENTION : Aucune biopsie n’est nécessaire pour poser un diagnostic de cancer des testicules.
Elle n’est jamais pratiquée pour préserver la tumeur et la contenir dans le testicule.

Traitement : Une orchidectomie est pratiquée rapidement (dans les jours qui suivent, en
général) en raison de l’évolution potentiellement rapide de la tumeur. Un examen histologique ex-
tempo pourra être pratiqué en cas de sérieux doute de la pathologie. Toutefois, sa fiabilité en fait un
test rarement pratique.
En cas de métastases, une chimiothérapie ou une radiothérapie est envisagée.

201
Alina Şovrea

L’épididyme
Organe tubulo- cavitaire divisé en trois segments (tête, corps queue) et composé par deux couches
(muqueuse et musculeuse lisse) qui s’épaissit de la tête à la queue.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E, on voit les deux parties de l’épididyme : les cônes
efférents (la tête) et le canal épididymaire (le corps et la queue)

Les cônes efférents (des petits tubes drainant les spermatozoïdes du rete testis au canal
épididymaire) sont tapissés par un épithélium simple, composés d’amas alternatifs de cellules
cubiques non ciliées et de cellules cylindriques ciliées. L’épithélium repose sur une mince couche
de tissu conjonctif lâche, richement vascularisé (le chorion), entouré par une assise circulaire de
fibres musculaires lisses (la musculeuse).

Le canal épididymaire est une structure tubulaire à lumière large et lisse, composé par une
muqueuse et la musculeuse épaisse. L’épithélium de surface est de type pseudostratifié cylindrique
avec des stéréocils. Il est formé par deux types cellulaires : les cellules basales (petites, non
différenciées, précurseurs des cellules principales) et les cellules principales (cylindriques, avec des
stéréocils et un noyau très irrégulier). Les cellules principales sont en diminution progressive de
hauteur de la portion proximale à la portion distale du canal où elles deviennent cubiques. Dans la
lumière on trouve de grandes quantités de spermatozoïdes. L’épithélium repose sur un chorion
entouré par la musculeuse lisse.

Eléments de diagnostic

Les cônes efférents

Ø Lumière irrégulière (à cause de la hauteur alternative de leurs cellules) et une paroi avec
deux couches (musculaire et muqueuse)

Le canal épididymaire

Ø Lumière régulière avec de grandes quantités de spermatozoïdes où se projettent les stéréocils


de ses cellules épithéliales et une paroi avec deux couches (musculaire et muqueuse)

202
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La Prostate

Organe parenchymateux, glande amphicrine (composante exocrine de type tubulo-alvéolaire ramifié;


composante endocrine: les cellules d’amplification, formant la transition entre les cellules basales et
sécrétoires).

Description concise du préparât

Sur les préparations colorées en H-E, la prostate apparaît disposée sous forme de lobules, contenant
30-50 glandes tubulo-alvéolaires. La portion sécrétoire glandulaire est caractérisée par une lumière
large, festonnée (dans lequel il y a des fréquentes formations, rondes, lamellaires concentriques,
fortement éosinophiles – les simpexions), délimitée par un épithélium simple cylindrique ou
pseudo-stratifié. Les canaux excrétoires, présentant une lumière lisse, sont tapissés par un
épithélium simple cylindrique. Le stroma conjonctif et musculaire, abondant, contient des faisceaux
mélangés de fibres de collagènes (pâles éosinophiles) avec des fibres musculaires lisses (fortement
éosinophiles). Caractéristique, dans la capsule conjonctive qui entoure l’organe on trouve aussi de
fibres musculaires lisses.

Eléments de diagnostic

Ø La présence des glandes de type tubulo-alvéolaire avec le lumen large, festonné et la


participation d’un composant significatif de musculature lisse, soit dans la structure de la
capsule et des cloisons, que dans le stroma de l’organe.

QCM 29

1. La prostate
a) Est un organe parenchymateux.
b) Présente une capsule fibreuse.
c) Son parenchyme est constitué par plus de 30 glandes composées tubulo- acineuses ramifiées.
d) Les canaux glandulaires se vident séparément dans l’urètre prostatique.
e) L’épithélium qui borde les glandes est simple cylindrique, pseudo stratifié cylindrique ou cubique
en cas de dilatation kystique.

2. La sécrétion prostatique
a) Est un fluide contenant des enzymes protéolytiques (acide citrique, phosphatase et des lipides).
b) Est régulée par l’hydro testostérone.
c) Est contenue habituellement en petite quantité dans la lumière glandulaire.
d) Les glycoprotéines sont souvent condensées et forment les corps amylacés.
e) Les sympexions de Robin sont des formations lamellaires de nature glycoproteique croissant en
nombre avec l’âge.

3. En MO sur une coupe transversale de la prostate, on observe :


a) Un épithélium bi stratifié.
b) Un épithélium pseudo stratifié.
c) Un parenchyme et un stroma, séparés par des cloisons conjonctives.
d) Des fibres musculaires lissées et striées.
e) Un canal excréteur avec un épithélium cubique stratifié.
209
Alina Şovrea

SYSTEME GENITAL FEMININ

216
Alina Şovrea

L’ovaire

Organe parenchymateux, glande amphicrine hétérotopique (sécrétion exocrine: l’ovule; sécrétion


endocrine: les hormones sexuelles féminines, folliculinostimulateur (FSH) et luthéinisante (LH)).

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E on trouve à la périphérie une capsule représentée par
un épithélium simple cubique (épithélium germinatif), sous lequel il y a une bande compacte de
tissu conjonctif dense : l’albuginée. Le stroma spécifique a des cellules disposées ‘’en tourbillons’’.
La histoarchitecture du parenchyme comporte une zone corticale externe et une zone médullaire
centrale.
• La corticale s’individualise par la présence d’une population bien représentée par des
follicules ovariens, dans des étapes différentes d’évolution et d’involution (des follicules
primordiaux, primaires, secondaires, tertiaires, atrétiques) et aussi par la présence des
structures de type corps jaunes et corps albicans.
• La médullaire est formée de tissu conjonctif lâche où on remarque de nombreuses lumières
vasculaires de type artériel et veineux.

Les follicules ovariens

Les follicules primordiaux sont situés dans la zone superficielle, sous l’albuginée, étant
formés d’un ovocyte primaire (cytoplasme abondant, basophile, avec un grand noyau hypochrome,
nucléolé), central et de cellules folliculaires pavimenteuses qui composent un épithélium folliculaire
discontinu.
Les follicules primaires, situés plus profondément que les follicules primordiaux, sont
constitués d’un ovocyte primaire, plus gros par rapport à l’étape antérieure et entouré complètement
par l’épithélium folliculaire simple cubique. Le follicule primaire activé représente une forme
évoluée vers la formation du follicule mûr. L’ovocyte primaire augmente toujours en volume et les
cellules folliculaires deviennent cylindriques et pluristratifiées, formant la membrane granuleuse.
Entre l’ovocyte primaire et la membrane granuleuse, on décrit une zone éosinophile, la zone
pellucide, formée par l’entrelacement des prolongements cellulaires de ces deux parties.
Le follicule secondaire plein est composé d’un ovocyte primaire avec une localisation
excentrique, entouré par la zone pellucide. Les cellules folliculaires sont disposées sur plusieurs
rangées. Le follicule secondaire incipient cavitaire est formé par l’ovocyte primaire et les cellules
folliculaires de la membrane granuleuse qui se dissocient et commencent à sécréter un liquide
folliculaire, homogène éosinophile, contenu dans une petite cavité: le corpuscule Call-Exner. Dans
une étape suivante, va apparaître le follicule secondaire cavitaire, se caractérisant par la fusion de
toutes ces petites cavités folliculaires et l’apparition d’une cavité unique : l’antrum. Le liquide
folliculaire, nouvellement formé, pousse à la périphérie de la cavité les cellules folliculaires de la
membrane granuleuse, qui entoure l’ovocyte. A la périphérie de celle ci, apparaissent deux gaines
caractéristiques provenant du stroma adjacent: la gaine interne à nature endocrine et la gaine externe
à nature conjonctive.
Le follicule tertiaire (de Graaf) représente l’étape de développement complète du follicule
cavitaire. Il occupe toute la corticale et il proémine à la surface de l’ovaire. Il est formé de l’antrum
(qui contient le liquide folliculaire) et l’ovocyte secondaire (excentrique, entouré de cellules
folliculaires (couronne radiaire) et fixé à la membrane granuleuse par un pédicule, le disc proligère).
La cavité folliculaire est délimitée, de l’intérieur à l’extérieur, par trois structures: la membrane
granuleuse (des cellules folliculaires), la gaine interne (des cellules ovalaires ou polygonales à
l’aspect épithélial) et la gaine externe conjonctive.
La membrane granuleuse est séparée des deux autres gaines, par une limitante basale, la membrane
Slaviansky.
218
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Les follicules atrétiques sont des follicules dégénérés qui n’arrivent pas à la maturité; ils
seront remplacés au fur et à mesure par le stroma. Dans ces follicules qui perdent graduellement
leurs caractères structuraux, la zone pellucide persiste longtemps en comparaison avec les cellules
folliculaires, en créant un aspect de bande étroite, ondulée et éosinophile.

Le corps jaune et albicans

Le corps jaune est une formation de nature endocrine, se développant à partir de follicules
mûrs. Il est composé de cordons irréguliers, anastomosés et séparés par un fin réseau capillaire. Les
cellules lutéiniques sont de deux types:
• Folliculaires (cellules à noyau euchrome, nucléolé et au cytoplasme vacuolaire), disposées au
centre dans une couche épaisse, pliées autour de ce qui est resté de la cavité folliculaire.
• Técales (cellules à noyau hyperchrome et au cytoplasme granulaire), disposées à la périphérie.
Le corps jaune est délimité par la gaine externe conjonctive des follicules ovariens, les cellules
de la gaine externe ne subissant pas de transformation.

Le corps albicans est formé d’un tissu conjonctif dense, éosinophile, avec un contour
irrégulier, au centre duquel des granules à pigment hématique peuvent encore persister.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre les follicules ovariens en différents stades de développement, le corps


jaune et le corps albicans

219
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Trompe utérine

Organe tubulo - cavitaire formé par 3 couches : muqueuse (aspect dentelé), musculaire et séreuse.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE, on voit un organe avec lumière entouré de trois
structures histologiques différentes.
La muqueuse est formée de replis qui se projette dans la lumière donnant un aspect pseudo-
villositaire ou pseudo-glandulaire. Elle comprend un épithélium simple cylindrique partiellement
cilié, disposé sur une mince couche de tissu conjonctif lâche abondant, vascularisé et innervé, le
chorion.
L’épithélium repose sur une membrane basale et comprend deux types de cellules : les cellules
cylindriques ciliées et non ciliées qui secrètent du mucus.
Dans la tunique musculaire, il n’y a pas une nette délimitation entre les couches de fibres
musculaires lisses. Quand même, on considère la présence d’une couche interne circulaire et
externe longitudinale, liées entre elles par un tissu conjonctif de liaison.
La tunique externe est représentée par un mésothelium (cellules pavimenteuses avec des
noyaux aplatis, hyperchromes) disposée sur un tissu conjonctif sous séreux très mince.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre la histo-architecture de l’organe tubulo-cavitaire composé par 3 couches


(muqueuse, musculeuse et séreuse), avec l’aspect caractéristique de la muqueuse donnée par
la présence de nombreux replis (franges) longitudinaux irréguliers, se projetant dans la
lumière.

229
Alina Şovrea

L’Utérus
Organe tubulo-cavitaire composé de trois tuniques disposées concentriquement: la muqueuse
(l’endomètre), la musculaire (le myomètre) et la séreuse (le périmètre).

Description concise du préparât

La muqueuse (tunique interne adjacente à la lumière) présente un épithélium simple


cylindrique de surface qui forme par invagination l’épithélium glandulaire. Les glandes utérines
sont des glandes de type tubulaire simple et s’étendent jusqu’au niveau du myomètre. Elles
subissent des modifications selon les phases hormonales:
• Dans la phase proliférative (folliculinique), il y a des processus intenses de prolifération et
d’hyperplasie cellulaire, les préparations histologiques ayant un aspect fortement basophile (à
cause des éléments nucléaires glandulaires et stromales, riches en ARN). Les glandes utérines se
multiplient, deviennent denses et s’enroulent fortement à la fin des journées 13-15. Les cellules
de l’épithélium glandulaire sont cylindriques, hautes et constituent un épithélium simple ou
pseudostratifié. Le chorion est plus lâche périglandulaire et périvasculaire, dû à l’œdème qui
dissocie les cellules.
• Dans la phase sécrétoire (progestéronique), il y a une hypertrophie cellulaire due à
l’accumulation intracytoplasmique des produits de sécrétion. Les préparations histologiques de
cette phase ont un aspect fortement éosinophile. Les glandes utérines sont très enroulées et
dilatées; de petites excroissances cellulaires épithéliales dénommées “éperons intraglandulaires”
apparaissent proéminentes dans la lumière des glandes. Les cellules glandulaires sont grandes,
au cytoplasme éosinophile. Le chorion est fortement œdémateux et congestionné. Les cellules
conjonctives du chorion deviennent polygonales, au cytoplasme acidophile. Vers la fin de cette
phase, dans les journées 24-28, les cellules acquièrent un aspect pseudoépithéliale
caractéristique, en placards, qui s’élargissent dans toute la muqueuse (cellules
pseudodéciduales).

La tunique musculaire est très épaisse, formée de fibres musculaires lisses, liées par un
tissu conjonctif et disposées en trois couches: interne (à disposition longitudinale, circulaire et
oblique), moyenne, vasculaire (à disposition en réseau plexiforme, formant les parois des nombreux
vaisseaux, artères et veines présents à ce niveau) et externe (à disposition longitudinale).

La tunique externe est représentée par la séreuse péritonéale.

Eléments de diagnostic

Ø L’association entre la histo-architecture d’un organe tubulaire, formé de trois tuniques


(muqueuse, musculaire et séreuse), avec l’aspect de la muqueuse (épithélium de surface
simple cubique, glandes tubuleuses simples, tapissées par un épithélium identique à la
surface et un chorion à l’aspect caractéristique selon les phases hormonales) et la tunique
musculaire bien représentée, avec de grands vaisseaux sanguins dilatés, centraux.

236
Alina Şovrea

La Glande Mammaire

Organe parenchymateux, glande exocrine composée tubulo-acineuse ramifiée, hormonodépendante.


(elle se développe à la puberté sous l’action des hormones œstrogènes et va subir des modifications
cycliques corrélées avec les cycles ovariens et utérins).

Description concise du préparât

Parce que la glande mammaire présente des aspects différents en fonction des étapes évolutives
d’appareil génital féminin (la période fœtale, prépubérale, pubérale, de maturité sexuelle, grossesse,
allaitement et ménopause), on va étudier 2 types de préparât correspondant à deux variations
fonctionnelles : la glande mammaire en repos et la glande mammaire en lactation.

La glande mammaire en repos

Sur les coupes histologiques colorées en HE, on voit une grande quantité de tissu conjonctif (le
stroma), la capsule représentée par le tégument étant rarement visible.

Les caractéristiques du stroma sont ses deux aspects distincts : le stroma non fonctionnel et
fonctionnel.
Le stroma non fonctionnel est le plus représentatif, formé par un tissu conjonctif dense et des
nombreuses panicules adipeuses. On peut trouver dedans les canaux inter lobulaires.
Le stroma fonctionnel est plus réduit. Il est localisé autour de canaux de petites tailles (canaux intra
lobulaires) et est formé par un tissu conjonctif lâche, avec des cellules hormonodépendantes.
Le parenchyme est divisé en 15-20 lobes, chaque lobe représentant une glande mammaire
proprement dite et étant structuré en plusieurs lobules. Chaque lobule contient des canaux
excrétoires glandulaires, petits structures avec lumière et des petits amas des noyaux hyperchromes
qui représentent les bourgeons épithéliaux de futures alvéoles sécrétrices (les adénomères
glandulaires qui ne sont pas encore développés, en ce stade l’alvéole sécrétrice étant absente ou
rudimentaire développées).
On trouve trois types de canaux : les canaux galactophores, les plus grands, les canaux
interlobulaires, d’une taille moyenne, résultant de la ramification des canaux précédents et les
canaux intralobulaires, les plus petits.
Les canaux galactophores, uniques pour chaque lobe, sont localisés au niveau du mamelon; ils
possèdent un épithélium bi stratifié cubique et une lumière large; à la base du mamelon, ils
présentent une dilatation ampoulaire, allongée-le sinus galactophore. Le plus fréquemment, ils ne
sont pas pris par les coupes histologiques.
Les canaux interlobulaires sont entourés par le stroma non fonctionnel et présentent une lumière
festonnée, tapissée par un épithélium simple cylindrique, disposé sur la membrane basale. Entre la
membrane basale et les cellules épithéliales se trouvent des cellules myoépithéliales, représentées
par des noyaux aplatis et hyperchromes.
Les canaux intralobulaires sont entourés par le stroma fonctionnel et présentent une lumière
tapissée par un épithélium simple cubique. Il y a des cellules plus foncées, riches en ribosomes et
sécrétantes de protéines et glycoprotéines et des cellules plus claires, transporteuses des ions. On y
trouve aussi des cellules myoépithéliales disposées sur la membrane basale. Ces canaux se
terminent en ‘’doigt de gant’’, sous forme des bourgeons cellulaires pleins, qui en lactation vont
devenir des alvéoles sécrétrices.

242
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La glande mammaire en lactation

La structure histologique décrite antérieurement, se maintient mais avec des modifications.


Le stroma est représenté par de minces cloisons conjonctives qui vont compartimenter les
lobules. Les canaux galactophores et interlobulaires sont bien visibles.
Les acini se développent, prennent une forme polygonale dilatée et deviennent des alvéoles
sécrétantes. Ils sont délimités par un épithélium simple cubo-cylindrique ou pavimenteux (cellules
avec un cytoplasme pâle et un noyau euchrome) et dans leur lumière se trouve une sécrétion
homogène pâle éosinophile, le colostrum.
Les alvéoles restent délimitées à la périphérie par les cellules myoépithéliales (noyaux
aplatis hyperchromes). Les canaux excréteurs intralobulaires ont une structure similaire aux
alvéoles, étant difficile à les différencier sur le préparât.

Eléments de diagnostic

Ø Glande mammaire au repos : l’association entre les lobules mammaires isolés et de


dimensions réduites (qui contiennent des groupements de structures épithéliales avec
lumière et bourgeons cellulaires pleins), disposés dans un tissu conjonctif lâche et le stroma
abondant (tissu conjonctif dense, avec beaucoup de panicules adipeuses).

Ø Glande mammaire en lactation : l’association entre les lobules mammaires très exprimés qui
couvrent l’entière surface glandulaire, étant composés par des alvéoles sécrétantes
(structures rondes et polygonales dilatées, tapissées par un épithélium cubo-cylindrique ou
pavimenteux et avec de sécrétion dans la lumière) et de minces cloisons conjonctives
stromales, périphériques, avec des canaux interlobulaires (caractéristique des glandes
exocrines), dilatés.

Tableau synoptique sur les critères de comparaison entre les 3 stades fonctionnels
importants de la glande mammaire

Glande mammaire au repos Glande mammaire en Glande mammaire en


lactation gestation précoce
Stroma augmenté (fonctionnel et non Parenchyme augmenté Stroma = Parenchyme
parenchyme

fonctionnel (étant composé par un tissu (aspect similaire à la


conjonctif fibro adipeux)) formant la glande thyroïde, voir les
masse de l’organe. canaux interlobulaires
pour le diagnostic
différentiel) :
Rapport

Le stroma est réduit aux


stroma

simples cloisons
conjonctives.
Réduit, Très exprimé, Représenté par des lobules
Représenté par le lobule mammaire représenté par les mammaires plus exprimés
composé des structures canaliculaires lobules mammaires que dans l’étape au repos,
fermées sans lumière (les bourgeons composés par des avec des acini qui
cellulaires pleins), qui se trouvent autour structures canaliculaires commencent à s’ouvrir et à
d’un canal intralobulaire dans le stroma dilatées, polygonales, avoir des lumières.
fonctionnel. les alvéoles sécrétoires.
Parenchyme

Les canaux
intralobulaires
s’observent avec
difficulté.

243
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le Placenta

Organe apparaissant lors de la grossesse, glande endocrine transitoire composée sur des coupes
histologiques par des structures multiples, rondes ou ovalaires (les villosités choriales)

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en H-E ont décrit une composante fœtale (chorion
frondosum) exprimée par des villosités choriales et une composante maternelle (decidua basalis),
exprimée par des petits placards de cellules déciduales.
Les villosités choriales sont des prolongements en doigt de gant (en coupe longitudinale) ou
formations rondes ou obliques (en coupe transversale/oblique) formées par un axe conjonctif central
(contient des vaisseaux fœtaux), tapissé par un épithélium, le trophoblaste.
La structure histologique du placenta se modifie avec l’âge du fœtus.
Les placards de cellules déciduales se trouvent entre les villosités choriales, baignés par le
sang maternel et sont composés par des cellules conjonctives qui proviennent du chorion utérin.
Leur disposition est pseudo épithéliale (mimique le caractère d’adhérence des cellules épithéliales)
et sont de grandes tailles, polygonales, avec un cytoplasme intensément éosinophile et des noyaux
de différentes formes ou tinctorialités.

On décrit comparativement deux étapes de développement : le placenta à 3 mois et le placenta à 9


mois (voir le tableau).

Tableau synoptique avec les critères comparatifs regardant les deux étapes du développement
placentaires à 3 mois et à 9 mois

Critère de différenciation Age du placenta 3 mois Age du placenta 9 mois


Nombre de villosités choriales Petit Grand
sur le champ microscopique
Taille des villosités choriales Grand Petit
La couleur des villosités ` Clair Foncé
Structure Epithélium Bistratifié:cytotrophoblaste1 Unitratifié :syncytiotrophoblaste
de la trophoblastique (discontinu, à l’intérieur) et aplati ou avec des bourgeons
villosité syncytiotrophoblaste2 syncytiaux (proliférations
(continu, à l’extérieur) cellulaires représentées par des
îlots de noyaux hyperchromes)

Chorion Tissu conjonctif lâche + Tissu conjonctif dense


cellules Hoffbauer3 sclérohyalinisé
Vaisseaux Rares Nombreux et plein d’hématies
fœtaux

1. Couche intérieure de l’épithélium trophoblastique composé d’une seule assise de cellules


cylindriques avec un cytoplasme basophile et noyaux euchrômes.
2. Couche superficielle de l’épithélium trophoblastique représenté par une masse
cytoplasmatique résultant de la fusion des cellules du cytotrophoblaste et présentant des
noyaux relativement ordonnés.
251
Alina Şovrea

3. Cellules présentes dans le chorion de la villosité en commençant au deuxième mois de


grossesse et qui vont disparaître au fil du temps; ce sont des cellules isolées ou disposées en
amas ronds ou polygonaux, avec un cytoplasme abondant et un petit noyau hypochrome.

Eléments de diagnostic

Placenta 3 mois :
Ø Les villosités choriales en différentes sections (longitudinales, transversales, obliques)
composées par un axe conjonctivo- vasculaire pâle et un épithélium bistratifié.

Placenta 9 mois :
Ø Les villosités choriales en différentes sections (longitudinales, transversales, obliques)
composées par un axe conjonctivo- vasculaire dense (beaucoup de fibres et de vaisseaux
avec des hématies) et un épithélium simple pavimenteux (où des zones unistratifiées
alternent avec des zones pluristratifiées, donnant les bourgeons syncytiaux).

252
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

SYSTEME SENSORIEL

263
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

La Cornée

Lame de tissu conjonctif dense orienté, revêtue sur chacune de ses faces par un épithélium
pavimenteux (stratifié et simple).

Description concise du préparât :

Sur les coupes histologiques colorées en H-E on trouve :

L’épithélium antérieur, stratifié pavimenteux non kératinisé, qui contient 5-7 rangées
cellulaires; les cellules des couches profondes présentent un cytoplasme basophile et des noyaux
euchromes; les cellules superficielles y sont arrondies avec des noyaux hyperchromes et un
cytoplasme pâle éosinophile. L’épithélium repose sur une membrane basale (membrane antérieure
Bowman) qui à cause de son contenu en fibres de collagène de type 1 peut être quelques fois
discernée sur les coupes, étant pâle éosinophile.

Le stroma de la cornée, la partie majeure (90%), centrale, de la structure de cet organe,


étant revêtu de deux cotés par des épithéliums pavimenteux: antérieur, stratifié et postérieur, simple.
Les fibres de collagène de type I sont groupées en lamelles (200-250) empilées parallèlement (tissu
fibro-lamellaire), entre lesquelles se disposent les cellules de type fibroblaste-like, aplaties, les
kératocytes. Par leurs prolongements pourvus de jonctions, elles forment un réseau cellulaire. A
l’intérieur d’une lamelle, les fibres de collagène sont parallèles entre elles et s’étendent sur toute la
longueur de la cornée; elles ont une disposition régulière, à égale distance l’une de l’autre. D’une
lamelle à l’autre, l’orientation des fibres est différente (tissu bitendu). Ce tissu n’est pas vascularisé.
Sa nutrition est assurée par imbibition à partir de l’humeur aqueuse. Pendant le processus
inflammatoire le stroma de la cornée est infiltré avec des lymphocytes et neutrophiles.

L’épithélium postérieur, un épithélium simple pavimenteux, séparé du stroma cornéen par


la membrane basale postérieure Descemet, d’une épaisseur variable.

Eléments de diagnostic :

Ø Lame centrale de tissu conjonctif dense fibro-lamellaire orienté, revêtue sur chacune de ses
faces par un épithélium pavimenteux (stratifié et simple).

265
Alina Şovrea

La Rétine

Structure composée par des couches cellulaires et fibrillaires alternatives, superposées.

Description concise du préparât

Sur les coupes histologiques colorées en HE, la rétine visuelle (les 5/6 postérieurs de la
circonférence de cette tunique) se présentent sous la forme d’une structure compacte, formée par
des couches distinctes (une couche épithéliale et neuf couches d’origines nerveuses, formées par des
éléments neuronaux et névrogliques). En règle générale, on ne peut identifier que neuf couches sur
les 10 de la rétine, parce que la couche épithéliale des cellules pigmentaires (cytoplasme très foncé,
grâce aux granulations cytoplasmatiques contenues) reste attachée à la choroïde.

1) La couche des cônes et des bâtonnets (déterminée par les segments externes des cellules
visuelles) apparaît sur les préparâtes comme de fines striations éosinophiles, de différentes
hauteurs.
2) La membrane limitante externe (composée par les prolongements ascendants des cellules
névrogliques Müller) est peu discernable, étant très mince.
3) La couche granulaire externe, composée par plusieurs rangées de petits noyaux
hyperchromes qui appartiennent aux cellules visuelles; on peut distinguer des noyaux
ovalaires disposés sur une seule assise (en proximité de la membrane limitante externe) qui
appartiennent aux cellules, aux cônes et des noyaux petits et ronds, disposés sur plusieurs
assises (2-5) en profondeur de la couche, qui appartient aux cellules en bâtonnets.
4) La couche plexiforme externe d’un aspect fibrillaire éosinophile, étant composée par la
liaison synaptique des axones des cellules visuelles et des dendrites des cellules bipolaires.
5) La couche granulaire interne, composée de plusieurs rangées de noyaux plus grands que
ceux de la couche granulaire externe et plus rares que ceux-ci, pâle colorée, qui appartient
aux cellules bipolaires (tiers moyen de la couche); à leurs cotés, on trouve des noyaux de
cellules amacrines (partie interne, profonde, de la couche) horizontales (partie superficielle
externe de la couche) et Müller (intercalées) qui ne peuvent pas être différentiés.
6) La couche plexiforme interne, d’un aspect fibrillaire éosinophile, composée par des liaisons
synaptiques, de l’axone des cellules bipolaires et les dendrites des cellules multipolaires.
7) La couche des cellules nerveuses multipolaires (la couche des cellules ganglionnaires),
composée de cellules à grandes tailles, disposées dans une couche discontinue; les noyaux
des cellules sont grands, euchromes, nucléolés; au niveau de cette couche on peut observer
aussi des capillaires sanguins coupés transversalement.
8) La couche des fibres des nerfs optiques, formée par les axones des cellules multipolaires,
ayant un aspect fibrillaire éosinophile.
9) La membrane limitante interne, très mince, fibrillaire éosinophile, composée par les
prolongements descendants des cellules nevrogliques Müller.

Eléments de diagnostic

Ø La structure compacte composée par neuf ou dix couches alternatives, cellulaires (3-4) et
fibrillaires (3+2 membranes limitantes) superposées, nettement différenciées

270
Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

Le Tégument
Structure conjonctivo-épithéliale composée par des couches superposées : épiderme, derme,
hypoderme.

Description concise du préparât

Le tégument présente du point de vue histologique des particularités structurales en rapport


avec la localisation. Sur les coupes histologiques colorées en HE, on trouve une histoarchitecture
différente pour le tégument mince et le tégument épais

Le tégument mince

Il est composé par un épiderme (avec quatre couches cellulaires et une kératine mince),
derme (avec des appareils pilosébacés et des glandes sudoripares) et hypoderme (mince).
L’épiderme, épithélium pavimenteux stratifié kératinisé, est constitué par les couches cellulaires
suivantes :

1. La couche basale, germinative, composée par une seule assise cellulaire cubo-cylindrique
ayant un cytoplasme fortement basophile et des noyaux ovalaires, euchromes, disposés
perpendiculairement sur la membrane basale.
2. La couche épineuse, mince (6-10 assises cellulaires), composée par des cellules polygonales,
plus pâle colorées que les précédentes, ayant des limites intercellulaires nettement délimitées
(les desmosomes) et des noyaux ronds, euchromes, qui vont s’aplatir vers la surface
(disposition parallèle avec la surface)
3. La couche granuleuse, mince, (trois assises cellulaires) composée par des cellules
rhomboïdales fortement colorées à cause de grains de kératohyaline du cytoplasme et
présentant des noyaux aplatis.
4. La couche corneuse, composée par des lamelles corneuses éosinophiles, faiblement
représentées.

Le derme, situé sous jacent à l’épiderme, de nature conjonctive (fibrillaire éosinophile) est
bien représenté). Il contient des fils de poils (en coupe transversale, oblique, longitudinale), glandes
sébacées, glandes sudoripares, tissu adipeux, vaisseaux sanguins, nerfs et le muscle érecteur du fil
de poil.

Le fil de poil est composé d’un point de vue histologique par deux éléments: le filament
pileux et le follicule pileux. Le filament pileux ou le poil proprement dit est formé par trois couches
concentriquement disposées, où on trouve du centre vers la périphérie: la médullaire (représentée
par deux-trois assises situées centralement, polygonales, modérément kératinisées, qui contiennent
des grains de mélanine), la corticale (composée par des cellules allongées, fusiformes, intensément
kératinisées qui contiennent elles aussi, des grains de mélanine), la cuticule ou épiderrmicule
(couche externe, constituée d’une seule assise de cellules, aplaties, kératinisées, orientées comme le
toit sur une maison, étant disposées avec le bord libre en haut).

Le follicule pileux représente la structure dans laquelle est située le fil de poil, étant composée par
l’invagination de la partie profonde de l’épiderme au niveau du derme et comprend trois gaines :
- Epithéliale interne: mieux visible dans la portion profonde du follicule ; au niveau de
l’orifice d’ouverture des glandes sébacées, ses cellules dégénèrent et vont disparaître ; sa
structure est formée des trois couches concentriques suivantes de l’intérieur vers l’extérieur :
l’épidermicule (composée par une seule assise de cellules aplaties, kératinisées, disposées à
l’envers de celles de l’épidermicule du filament – leurs bords libres en bas-), la couche

275
Alina Şovrea

Huxley (composée par 3-4 rangées de cellules polyédriques ou aplaties qui contiennent
dans leur cytoplasme des grains de tricohyaline) et la couche Henle (composée d’une seule
assise de cellules polyédriques, claires)
- Epithéliale externe : mieux représentée dans la partie supérieure du follicule pileux, est
mince au niveau du bulbe pileux; provient du derme profond, étant formée par une seule
assise de cellules basales, cubo-cylindriques, avec des noyaux ovalaires perpendiculairement
disposés sur la membrane basale et plusieurs rangées de cellules polyédriques, avec des
noyaux ronds et des limites bien définies.
- Conjonctive : (sac fibreux) provient du derme et est composée par un tissu conjonctif dense
qui participe à la formation de la papille du fil de poil, structure intensément vascularisée et
innervée

Les glandes sébacées sont des glandes associées aux fils du poil, avec l’unité sécrétrice
élargie. Elles se disposent sur toute la surface du corps, à l’exception des paumes des mains et
plantes de pied, mais leur densité est variable (plus nombreuses sur la face, front et scalpe). Elles
sont constituées d’une partie sécrétrice, l’alvéole et d’un canal excréteur court, limité par un
épithélium pavimenteux stratifié en continuité avec la gaine épithéliale externe du poil. L’alvéole
comporte deux types de cellules: basales et sébacées sécrétrices (les sébocytes). Les cellules basales
sont disposées dans la couche germinative. Elles reposent sur une membrane basale, entourées par
le tissu conjonctif du derme. La forme des cellules basales est cubique, mais suite à l’accumulation
en grande quantité du sébum, elles vont devenir pavimenteuses. A cause de leur métabolisme actif
et leur richesse en organites cellulaires, le cytoplasme est basophile et les noyaux sont aplatis. Les
cellules basales sont celles qui assurent la régénération de la glande (activité mitotique), après
l’excrétion de type holocrine du sébum. Elles vont se transformer de la profondeur vers la superficie
en sébocytes qui remplissent l’adénomère. Ce sont les cellules sécrétrices de sébum, d’une forme
polygonale, avec des limites intercellulaires très bien visibles et ne se colorent pas en H-E. Elles
contiennent des vacuoles lipidiques qui leur donnent un aspect écumeux. Vers le canal, les cellules
sébacées dégénèrent, perdent leurs noyaux et deviennent nécrotiques. Dans certaines régions du
corps, les glandes sébacées ne se drainent pas au niveau des follicules pileux mais s’ouvrent
directement à la surface de l’épiderme (exemple : lèvre vulvaire, autour du mamelon mammaire, sur
les paupières, sur les lèvres ou la muqueuse buccale)

Les glandes sudoripares eccrines sont réparties sur toute la surface de la peau (derme profond,
hypoderme), ayant la partie sécrétrice de type tubuleuse pelotonnée (glomérulaire). Etant très long,
le glomérule siège dans le derme (tissu conjonctif). En coupe transversale on peut voir plusieurs
sections glomérulaires qui appartiennent à la même glande; elles sont situées en voisinage. Le
glomérule est composé par un épithélium simple cubo-cylindrique qui comporte deux catégories de
cellules glandulaires: des cellules sombres, basophiles (riches en grains de sécrétion
glycoprotéiques) et des cellules claires, éosinophiles (dépourvues de grains de sécrétion; participent
au transport de l’eau et des ions). Des cellules myoépithéliales, recouvertes par la lame basale
épaisse, entourent le tube glomérulaire. Elles assurent l’évacuation de la sueur par leur contraction.
Les canaux excréteurs des glandes sudoripares sont composés par un épithélium cubique bistratifié,
étant formés de deux assises de cellules cubiques. Une couche de ces cellules repose sur la
membrane basale, alors que la couche la plus superficielle borde le canal. On peut retrouver des
coupes transversales de ces canaux en toute proximité de l’adénomère ou à la distance, puisqu’ils
ont une longueur appréciable. Au fur et à mesure que le canal passe par le derme, son trajet devient
plus droit, il pénètre l’épiderme, perd sa paroi épithéliale (trajet sudoripare) et chemine en spirale
jusqu’à la surface, où s’ouvre au niveau du pore sudoripare.
Surtout dans la région périnéale (autour de l’anus et des organes génitaux) et au niveau des aisselles,
se trouvent des glandes sudoripares apocrines, qui s’ouvrent dans un follicule pilosébacé près de la
surface cutanée, habituellement au-dessus de l’abouchement du canal de la glande sébacée.
Le nerf, situé dans le derme, va apparaître en coupe transversale sous la forme d’une structure
ronde, ovalaire, compacte, composée par des fibres nerveuses disposées en faisceaux (chaque
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Histologie –– Systèmes, critères de diagnostic histologique et corrélations cliniques

neurite, basophile central, peut être défini, entouré par l’espace claire de la myéline et une gaine
éosinophile endoneurale)

L’Hypoderme, disposé en profondeur, est composé par des adipocytes organisés en panicules
adipeuses. Les adipocytes apparaissent sous la forme de cellules rondes, claires, ‘’anneaux avec
pierre’’, avec un noyau unique, hyperchrome, excentriquement disposé.

Tégument épais

Il a presque la même structure que le tégument mince, mais mieux développée. Au niveau de
l’épiderme, toutes les couches épithéliales sont plus épaisses (10-20 rangées cellulaires pour la
couche épineuse; 3-5 rangées pour la couche granuleuse) et il y a une nouvelle couche intercalée
comme une zone claire entre la couche granuleuse et la couche cornée: la couche lucidum
(composée par des cellules aplaties, avec des noyaux pycnotiques et un cytoplasme transparent).

Sur la couche cornée on trouve deux zones: profonde (aspect compact, homogène, éosinophile) et
superficielle (discontinue, étant formée par des lamelles éosinophiles de kératine qui se desquament
en permanence).

Le derme est plus épais que dans le tégument mince ce qui permet mieux d’observer sa division en
deux zones : superficielle (le derme papillaire) et profonde (le derme réticulaire).
Le derme superficiel, plus pâle que le derme réticulaire, est composé par du tissu conjonctif lâche,
bien vascularisé et innervé (on voit différents noyaux hyperchromes qui appartiennent aux cellules
conjonctives et des faisceaux rougeâtres de fibres de collagène coupées différemment). La
dénomination est due à la présence de papilles conjonctives évaginées vers l’épiderme, qui vont
déterminer ainsi l’apparition de crêtes épidermiques.
Dans le derme superficiel, on trouve le corpuscule sensitif Meissner et les ductes excrétoires des
glandes sudoripares.
Le corpuscule sensitif Meissner est une structure ovalaire, au sein des papilles dermiques (plus
nombreuses au niveau des pieds et des mains), formé par une capsule conjonctive à l’extérieur et
plusieurs lamelles conjonctives à disposition transversale et spiralée vers l’intérieur. Les noyaux des
cellules conjonctives de l’intérieur du corpuscule sont basophiles, orientés de façon horizontale et
transversale entre les filaments nerveux centraux des fibres nerveuses très pelotonnées.
Le derme profond est un tissu conjonctif dense qui forme l’essentiel du derme. Il est continué par de
volumineuses bandes de collagène entre lesquelles s’interposent de longues fibres fines d’élastine,
habituellement parallèles à la surface cutanée. Ce tissu contient les vaisseaux (sanguins et
lymphatiques), les nerfs, tissu adipeux, les corpuscules sensitifs Vater Pacini et les portions
sécrétoires des glandes sudoripares. Les corpuscules Vater Pacini sont des structures ovalaires,
composées par des lamelles conjonctives concentriquement disposées en ‘’bulbe d’oignon’’ vers
l’extérieur. Ces structures sont délimitées par une capsule conjonctive. Les noyaux des cellules
conjonctives sont allongés, hyperchromes, disposés entre les lamelles conjonctives. On ne trouve
pas à ce niveau d’appareils pilosébacés.

L’hypoderme, très épais, contient de nombreuses panicules adipeuses. Le tissu adipeux est
cloisonné par des septums fibreux et contient les gros vaisseaux sanguins et les nerfs.

Eléments de diagnostic

Tégument mince
Ø L’épiderme et les constituants du derme (appareil pilosébacé et les glandes sudoripares)
Tégument épais
Ø L’épiderme fortement kératinisé et les constituants du derme (les corpuscules sensitifs et les
glandes sudoripares)
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