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ASSISTANCE TECHNIQUE AUPRES DU

MINISTERE DE LA CULTURE
DANS LE CADRE DU PADESC
-
PROJET DE POLITIQUE CULTURELLE
Séries de documents de préparation

LE SECTEUR DE LA CULTURE AU MALI

(Version Provisoire 1.1)

Préparé par Youba Bathily


Assistant Technique

Octobre 2010

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TABLE DES MATIERES
1. PRESENTATION DU MALI
1.1 Présentation physique et humaine
1.2 Présentation économique
1.3 Historique
1.4 Les lois existantes
1.4.1 La Constitution
1.4.2 Autres lois
1.5. Les politiques et Plans du Gouvernement
1.5.1 Vision culturelle de la société malienne à l’horizon 2025
1.5.2 Les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté
1.5.3 Le programme de développement économique et social (PDES)
1.5.4 La vision du Ministère de la Culture
1.6. Conventions internationales
1.7. Les forces et atouts du secteur de la culture

2. DEFINITION DE CERTAINS TERMES AU MALI

3. LES INSTITUTIONS DE LA CULTURE


3.1 Le ministère de la culture
3.2 La Culture dans les autres ministères
3.2.1 Ministère de l’Artisanat et du tourisme
3.2.2 Ministères en charge de l’Education
3.2.3 Ministère en charge de la Communication et des nouvelles technologies
3.2.4 Ministère en charge de la jeunesse et des sports
3.2.5 Ministère en charge des affaires étrangères et relations internationales
3.2.6 Autres ministères

3.3 Les institutions intervenant dans la culture


3.3.1 Le Conseil économique et social
3.3.2 Assemblée nationale
3.3.3 Haut conseil des collectivités

3.4 Les institutions culturelles traditionnelles

4. DIAGNOSTIC DU SECTEUR CULTUREL PAR FILIERE


4.1 Le Patrimoine
4.1.1 Etat des lieux du Patrimoine
4.1.1.1 Etat des lieux du Patrimoine matériel
4.1.1.2. Etat des lieux du Patrimoine immatériel
4.1.2 Contraintes, résultats attendus et actions du patrimoine
4.2. Les langues et la littérature
4.2.1 Les langues
4.2.2 Les arts littéraires, le livre et l’édition

4.3. Les arts du spectacle


4.3.1 Musique
4.3.2 Théâtre
4.3.3 Les Festivals et journées culturelles
4.3.4 Danse (traditionnelle et moderne)

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4.3.5 Contes
4.3.6 Film, Cinéma, reportage
4.3.7 Opéra
4.3.8 Sports traditionnels
4.4. Arts visuels
4.4.1 Photographie
4.4.2 La Peinture
4.4.3 Décoration et ornements
4.4.4 Les actions à réaliser dans les arts visuels
4.5 L’artisanat d’art
4.5.1 Arts contemporains
4.6 Stylisme, mode et design
4.7 Le tourisme culturel

5. LES INFRASTRUCTURES CULTURELLES


5.1 Les musées
5.2. Les Espaces de spectacles
5.3 Les centres et galeries d’art
5.4 Les salles de Cinéma
5.5 Les Bibliothèque
5.6 Studios de musique
5.7 Boîte de nuit
5.8 Contraintes, résultats et actions pour les infrastructures
5.9 Les centres culturels étrangers

6. LA RECHERCHE ET DOCUMENTATION

7. L’ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE
7.1 L’INA
7.2 Le Conservatoire
7.3 L’Université de Bamako
7.4 Les centres privés de formation

8. LES PARTIES PRENANTES NON GOUVERNEMENTALES


8.1 Les associations
8.2 Les médias
8.3 Les services d’appui

9. LA CULTURE DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES

10. LE FINANCEMENT DE LA CULTURE


10.1 L’appui budgétaire
10.2 Les partenaires techniques et financiers de la culture

11. La culture dans les ambassades du Mali à l’étranger

12. ETAT DES LIEUX DES FILIERES CULTURELLES PAR REGION

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1. PRESENTATION DU MALI
1.1 Présentation physique et humaine
La république du Mali est un pays enclavé situé en Afrique de l’Ouest, avec une superficie
de 1.241.238 km2.Il a des frontières communes sur 7500 km avec la Mauritanie et l’Algérie
au nord, le Niger à l’est, le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire au sud, la république de Guinée
au sud-ouest et le Sénégal à l’ouest. Le pays est désertique à 60%, principalement au nord. Il
se subdivise en 4 zones climatiques :la zone sud-soudanienne de forêt (6%) avec un
maximum de 1500mm de pluie par an, la zone nord –soudanienne à foret dense et claire
(18%) avec un maximum de 1300 mm de pluie, la zone sahélienne de savane avec un
maximum de 700mm de pluie et la zone saharienne à steppes avec 200 mm de pluie.
L’altitude moyenne est de 500m. Le territoire est irrigué par deux fleuves : le Niger et le
Sénégal. Le fleuve Niger en particulier occupe une place importante dans la vie socio
économique et l’organisation spatiale du pays.

Le Mali est divisé en 8 régions administratives qui portent, chacune, le nom de sa capitale :
Gao, Kidal, Tombouctou au nord, Kayes, Sikasso, Koulikoro, Mopti et Ségou au sud, et le
District de Bamako la capitale également situé au sud. Avec les régions et le District, le pays
compte 49 cercles, 703 communes et environ 12.000 villages.

La population est estimée à 13 millions d’habitants, soit une densité de 10 habitants au km2.
Cette densité varie considérablement selon les régions : 90 habitants au km2 dans le Delta
intérieur du Niger contre 5 habitants au Km2 dans le Sahara. La majorité de la population
(70%) vit en zone rurale. La population nomade est de 10%. La pyramide des âges atteste
d’une population jeune avec 46% de moins de 15 ans. Cette proportion est de 42% en milieu
urbain et de 47% en zone rurale. Le plus faible taux de résidents masculins est enregistré
dans la région de Kayes en raison de la forte migration masculine et le plus fort taux à
Sikasso où l’on constate le phénomène inverse, soit 52% de la population de la région. On
estime généralement que 4 millions de Maliens vivent hors du pays, ailleurs en Afrique et en
France surtout. La population étrangère en provenance notamment de l’Afrique de l’Ouest,
d’Europe et du Moyen Orient établie au Mali est d’environ 100.000 ou 1,7% dont 43%de
ruraux (1998). Le taux de scolarisation se situe, selon les sources, entre 45% et 60% en 2007
avec un taux d’analphabétisme de 75% (2005).

De nombreuses ethnies cohabitent dans le pays : Bambaras, Peuls, Touaregs, Maures,


Sénoufos, Soninkés, Songhaïs, Malinkés, Bobos, Toucouleurs, Somonos, Bozos, Dogons, etc.
Il se dit que, le Mali est constitué d’un peu de tous les pays qui l’entourent. Mais dans
chacun de ces pays, il y a également un peu de Mali, parce que les frontières sont
artificielles. La langue officielle est le français mais c’est le bambara qui est parlé par plus de
80% de la population. Les Maliens sont musulmans à 90%. Les chrétiens se limitent à 1% et
9% sont adeptes des religions traditionnelles. Les cosmogonies et les spiritualités locales
figurent parmi les plus élaborées du continent. La diversité ethnique, linguistique, religieuse
et culturelle est donc une des caractéristiques du pays.

Le Mali est membre fondateur des organismes africains d’intégration que sont l’Union
africaine, la CEDEAO, l’UEMOA et l’OMVS notamment. Il est également membre de l’OCI, de
la CENSAD et de l’OIF ainsi que de l’ONU et de ses institutions spécialisées.

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1.2 Présentation économique
La majorité des maliens (80%) vivent de l’agriculture et de la pêche. L’or est la première
source d’exportation du pays devant le coton et l’élevage. Il se place au 3e rang mondial des
pays exportateurs d’or. Le pays se place au 175e rang sur 177 selon le classement du PNUD
de l’Indice de développement humain (2006).

1.3 Historique
Le pays possède une histoire et une civilisation parmi les plus riches du continent. Les plus
significatives ont émergé à partir du 7e siècle, et la formation politique la plus connue est
sans doute l’empire médiéval du Mali né au 13é siècle. Au terme de la parenthèse coloniale
qui a duré de 1883 à 1960, le pays a connu les régimes politiques suivants : celui de Modibo
Keita (1960-1968) celui de Moussa Traoré (1968-1991), celui d’Amadou Toumani Touré en
1991, celui d’Alpha Omar Konaré (1992-2002) et le retour d’Amadou Toumani Touré depuis
2002.Il figure aujourd’hui en bonne place parmi les régimes les plus démocratiques du
continent.

Au sortir de l'indépendance, le Mali devient sous la présidence de Modibo Keita une


république socialiste. Cette option, difficilement compatible avec l'organisation
traditionnelle des sociétés maliennes, devait s'accompagner de l'émergence d'un sentiment
national d'unité et de stabilité. C'est dans cette optique que furent conçues en 1962 les
biennales artistiques et culturelles, qui voulaient inspirer une culture de synthèse, en
mettant en valeur la fraternité des cultures, leur solidarité et leur égalité : la fameuse
"jatigiya" malienne (hospitalité) fut mise en œuvre dans l'organisation des biennales.
Organisées pendant près de trois décennies au niveau de tous les arrondissements, cercles
et régions du pays, cet ensemble de manifestations sportives, artistiques et culturelles
puisait ses thèmes dans les programmes sociaux, économiques et politiques du
gouvernement.

Les biennales ont largement contribué à la "folklorisation" des cultures maliennes, en notant
les compositions à la mesure de leur fidélité à l'esprit villageois. L'authenticité constitue ainsi
un des fils conducteurs de la politique culturelle des deux premiers gouvernements maliens,
tout comme l'idée d'humanisme, de solidarité et de fraternité. Ce qui ressort de l'historique
des biennales est finalement une large similitude entre les mots-clés de la politique
culturelle et ceux du tourisme malien. En effet, la politique touristique de ces dernières
années, qui reste largement gravée dans les esprits s'est assise sur deux valeurs de société,
la "maaya", l'humanisme, et le "jatiguiya".

Les secteurs de la culture et du tourisme ont été longtemps confondus dans un seul
ministère. De 1975 à 1991 le ministère englobait la Jeunesse, les Sports, les Arts et à la
Culture. Le département est appelé Ministère des Sports, de la Culture et de la Promotion
des Jeunes entre décembre 1991 et juin 1992 puis il sera rattaché au ministère de la
communication avant de cosntituer un ministère spécialement dédié à la culture. Les
missions de l’actuel ministère de la culture sont :
• La promotion et le développement d'une culture ancrée dans les valeurs de la société
malienne et de la civilisation universelle;
• Le développement de la création nationale en matière d'ouvres artistiques et
culturelles et des pratiques artistiques;

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• La protection, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel et artistique
national;
• l'élaboration et la mise en œuvre de mesures devant contribuer au rayonnement de
la culture malienne et favoriser les échanges avec les autres cultures ;
• la promotion et la protection des droits d'auteur.

1.4 Les lois existantes

1.4.1 La Constitution
La Constitution de la République du Mali proclame, dans son préambule, la détermination du
Peuple malien « à défendre les droits humains, la diversité culturelle et linguistique de la
communauté nationale. Elle s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la
protection de l’environnement et du patrimoine culturel ». En outre, conformément l’article
8 de la Constitution, « La liberté de création artistique et culturelle est reconnue et garantie.
Elle s’exerce dans les conditions fixées par la loi».

1.4.3 Autres lois


Outre la Constitution, le Gouvernement a mis en place des lois spécifiques assurant la
préservation, la promotion et le développement de la culture du Mali : La politique muséale
du Mali, la Loi N°85-40/AN-RM du 26 juillet 1985 relative à la protection et à la promotion du
patrimoine culturel national ; la loi N°08-024 du 23 juillet 2008 fixant le régime de la
propriété littéraire et artistique en République du Mali ; la Décision N° 444 de mai 2001 sur
l’inscription des biens culturels à l’inventaire et la loi N°85-40/AN de 1985 définissant le
classement ; la loi N°84-26/AN-RM du 17 octobre 1984 fixant le régime de la propriété
littéraire et artistique en République du Mali et ses amendements dans ; la loi N°94-043
d’octobre 1994 ; la Loi N°95-029 du 20 mars 1995 loi portant code de l'Artisanat du Mali ; la Loi
1998-037 Régissant l'Industrie Cinématographique etc.

1.5. Les politiques et Plans du Gouvernement


1.5.1 Vision culturelle de la société malienne à l’horizon 2025
La vision de la société malienne à l’horizon 2025 est de « Conjuguer sagesse, authenticité et
dynamisme pour faire du Mali, une nation prospère, performante et moderne dont le Peuple
aura su se saisir résolument de son propre devenir pour demeurer un peuple Uni dans sa
riche diversité, tourné vers un But commun et ayant une Foi indéfectible en son avenir». La
culture y constitue le nœud d’articulation et de cohérence du système sur lequel l’action
doit prendre appui. Cette vision est formulée autour des axes dont l’un est «Une nation unie
sur un socle culturel diversifié et réhabilité ».

1.5.2 Les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté


Dans le Cadre Stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP 2002 – 2006), la culture était
dans la rubrique « Culture-religion-paix-sécurité » comptabilisant 0, 5% du budget national.
Les actions du gouvernement ont porté sur :
• L’assurance d’une meilleure valorisation et gestion du patrimoine culturel et
artistique et l’encouragement de la créativité par : i) une meilleure exploitation du
capital social et culturel du pays; ii) un renforcement de la créativité des artisans et
des artistes ; iii) le développement des manifestations culturelles et ; iv) le
développement d’un tourisme culturel ;

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• La promotion de la culture de la paix par un renforcement du dialogue inter et intra-
communautaire et de la cohésion sociale du pays en : i) introduisant la culture de la
paix dans les programmes d’enseignement ; ii) valorisant les mécanismes
traditionnels de prévention, de gestion et de règlement des conflits ; iii) sensibilisant
la jeunesse aux valeurs traditionnelles de tolérance et d’entraide ;
• La création des villages artisanaux dans certains centres urbains ;
• L’exploration des possibilités de financement privé du secteur du tourisme qui
dispose d’un potentiel important de promotion de l’avenir, en particulier le tourisme
« culturel » (villes historiques de Tombouctou et Djenné, pays Dogon, etc.) ;
• La valorisation de la chaîne de production musicale, la musique malienne connaissant
ces dernières années un succès grandissant dans le monde. Cette valorisation se fera
notamment par une meilleure protection de la propriété artistique ainsi que par la
promotion de groupes et genres musicaux maliens.
Dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2007-
2011), la Politique culturelle du pays vise à structurer l’économie de la culture, pour en faire
un levier du développement économique et social. Dans l’Axe 1 (le développement du
secteur productif) des orientations stratégiques, la culture est citée parmi d’autres (agricole,
élevage, pêche, fruits et légumes et agroforesterie, les productions minières, le commerce,
le tourisme, l’artisanat) comme un secteur productif, un levier de la croissance et un
élément fondamental de l’économie nationale contribuant à la création de la richesse.
Dans la Stratégie de croissance accélérée, la Culture, facteur de cohésion sociale, est retenue
comme une approche de lutte contre la pauvreté. L’Etat malien a adopté les grandes
orientations de la politique culturelle, dont les objectifs sont entre autres:
• la promotion et le développement d’une culture ancrée dans les valeurs de la société
malienne et de la civilisation universelle ;
• la protection, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel et artistique
national :
• la promotion de la culture comme facteur de développement économique de paix et
de stabilité.
Cette politique culturelle vise à relever les défis relatifs à :
• la restauration des sites culturels :
• le respect et la valorisation de nos mœurs et coutumes,
• la capitalisation des aspects positifs des cultures,
• l’organisation et le contrôle du secteur de la culture, et
• la lutte contre la piraterie.
Il est donc attendu de la mise en œuvre de cette politique dans le cadre du CSLP II:
• la mise en valeur et le développement des sites touristiques culturels,
• l’accroissement des recettes en matière de culture,
• le renforcement de la créativité des artistes et (iv) le développement des
manifestations culturelles.
Les mesures d’accompagnements prévus sont:
• la préservation des lieux et sites historiques,
• la formation des acteurs culturels et des cadres du Ministère de la Culture,
• la promotion des entreprises culturelles,
• la protection de la création artistique
• la promotion des échanges culturels.
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Le secteur de la culture a été inscrit dans le texte de CSCRP 2007 – 2011 comme facteur de
croissance et de développement, mais il est englobé sous la rubrique « Jeunesse, Culture et
Sports » Les axes de dépenses détaillés dans le cadre budgétaire n’incluent aucune
intervention pour le secteur de la culture ce qui fait qu’il y a une absence de dépenses pour
le secteur de la culture dans le budget du Cadre stratégique du pays.
1.5.3 Le programme de développement économique et social (PDES)
Dans le programme de développement économique et social, la culture et le sport se
retrouvent sous la même rubrique (Point 9). Le chef d’Etat s’engage à accorder une
importance au développement culturel du Mali. Il s’agit d’impulser une politique
conséquente d’essor des industries culturelles dans un environnement plus propice qui
permet aux femmes et hommes de culture de vivre de leur métier et de participer au
développement du pays. « Des mesures hardies seront prises pour la protection, la
promotion et la circulation de leurs œuvres. L’Etat appuiera ainsi les organisations
professionnelles des hommes et femmes de culture, dans tous les sous-secteurs, pour leur
développement. Notre patrimoine historique, telles les villes qui ont connu de grandes
civilisations, nos monuments et toutes les expressions culturelles et artistiques des traditions
du Mali seront stimulés et davantage rapprochés des Maliens mais aussi ouverts au monde.

Les grandes rencontres culturelles périodiques seront également encouragées et soutenues


tant au niveau national qu’au niveau international en vue de leur labellisation. Ainsi, outre la
défense et l’illustration de nos valeurs et traditions, ouvertes sur le monde, la culture
participera effectivement au développement de notre pays grâce à la valorisation de son
immense potentiel économique, sa capacité à générer des emplois les plus divers et son rôle
d’éducation et de formation aux valeurs paix, de tolérance et d’ouverture ».

1.5.4 La vision du Ministère de la Culture


La vision du ministère de la culture est de faire de la culture :
• Un facteur réel et incontournable du développement économique
• un instrument privilégié pour la stabilité et la paix dans la sous-région;
• un outil fiable pour la préservation des expressions culturelles;
• un cadre idéal pour un partenariat fécond sud-sud et sud-nord
Pour cela, il prévoit :
• Rénovation et modernisation de certains espaces culturels du pats;
• Mise en place de structures permanentes de formation des artistes en conception,
montage, production et gestion des manifestations;
• Organisation de manifestations culturelles/ Rencontre des Chasseurs Ouest Africains,
Triangle du Balafon, Biennale Artistique et Culturelle, Rencontre de la photographie
Africaine;
• Intensification de la lutte contre la piraterie.

8
1.6. Conventions internationales
Le Mali à signé les engagements et dispositions suivants :
• « La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 » ;
• « Le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de
l’UNHCR (1999) » recommandant les droits de participer à la vie culturelle, de
maintenir, développer et diffuser la culture ;
• Les engagements de l’UNESCO : Les conventions d’adhésion concernant « la
protection des biens culturels en cas de conflit armé, et son Protocole de 1954 » ; les
trois (03) Conventions ratifiées concernant « les mesures à prendre pour interdire et
empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens
culturels, 1970», « la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, 2003) et « la Convention sur la protection et la promotion de la diversité
des expressions culturelles, 2005) ; la Convention de 1972 acceptée « concernant la
protection du patrimoine mondial, culturel et naturel »; le « Plan d’Action sur les
politiques culturelles pour le développement » (1998) qui encourage de faire un lien
entre culture et développement et l’élimination de la pauvreté et par conséquent
l’inscription des objectifs d'action culturelle dans tous les programmes et activités de
développement du pays ;
• « le Rapport sur le développement humain : la liberté culturelle dans un monde
diversifié, 2004 » affirmant la nécessité de promouvoir la diversité des pratiques
culturelles pour assurer la liberté culturelle ;
• « L'accord de Cotonou » sur le partenariat entre les pays ACP (Afrique / Caraïbes /
Pacifique) et l'Union Européenne qui affirme dans son article 27 que dans le domaine
de la culture, la coopération vise à intégrer la dimension culturelle à tous les niveaux
de la coopération au développement ;
• « La Déclaration de Bruxelles, 2009 » dans laquelle les artistes et professionnels de la
culture des pays ACP et de l’Europe appellent à repenser le développement en
accordant une place centrale à la culture ;
• La « Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples » de 1981 qui ne dissocie
pas les droits civils et politiques des droits culturels et qui donne à l’individu le devoir
de veiller à la préservation et au renforcement des valeurs culturelles africaines
positives, dans un esprit de tolérance, de dialogue, de concertation et de droit de
participer librement à la vie culturelle de la Communauté ;
• « Le Plan d’action de Dakar » qui donne à la culture une dimension essentielle du
développement à visage humain et le Plan d’action sur « les industries culturelles
pour le développement de l’Afrique » de l’Union Africaine qui met l’accent sur les
activités pertinentes ;
• « La Charte de la renaissance culturelle africaine » de l’Union Africaine (2006)
déterminant les principes fondamentaux d’une Politique Culturelle, les acteurs,
l’utilisation des langues et médias et le rôle de l’Etat ;

1.7. Les forces et atouts du secteur de la culture


• abondance de contenu culturel disponible : existence d’un vivier de créateurs. Plus de
7 000 personnes se déclarent musiciens professionnels dans le pays, ce qui assure
une dynamique forte et un renouvellement permanent de la création musicale, la
multiplicité de métiers et le nombre très important d’artisans fournit un énorme

9
réservoir de créateurs, un potentiel de patrimoine matériel et immatériel largement
inexploité ;
• Persévérance des opérateurs du secteur dans la poursuite de leurs projets ;
• Invention d’un système de diffusion adapté : Le Mali a pu développer dans les
festivals des modalités de diffusion de la culture qui lui sont propres et qui s’adaptent
aux réalités socioculturelles du pays ;
• Un marché interne favorable : Conscience du malien de l’importance et de la valeur
de sa culture, forte demande de produits locaux : le public malien est très
consommateur de sa propre culture et la musique malienne se vend bien et elle
représente environ ¾ des ventes ; préférence de la production malienne sur les
ondes de la télévision et radio malienne ;
• Existence de marchés sous-régionaux : Le marché Ouest africain est le débouché
naturel pour la musique malienne : En Afrique de l’Ouest francophone, le marché est
de plus de 80 millions de personnes, et pour ce qui est des pays de la CEDEAO le
marché total se monte à environ 220 millions de consommateurs. Les industries du
livre, du cinéma et de l’audiovisuel peuvent viser comme marché potentiel toute
l’Afrique francophone ;
• Marchés internationaux conquérables : Possibilité d’extension de la visibilité du Mali
à l’étranger assurée par ses artistes et musiciens et par sa richesse patrimoniale et
culturelle lors des compétitions internationales ;
• Les atouts des spécificités régionales : Chaque région malienne dispose de richesses
culturelles particulières ;
• Potentialité de recherche dans le domaine de la culture : De nombreux programmes
de coopération internationale sont focalisés sur la recherche scientifique et
culturelle, notamment dans le domaine du patrimoine : 5% des visiteurs étrangers au
Mali (9 000 personnes en 2006) arrivent dans le cadre d’échanges scientifiques ou
pour des missions de recherche ou des conférences.

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2. DEFINITION DE CERTAINS TERMES AU MALI
La définition des termes du secteur de la culture sont celles issues des différentes
conventions ratifiées par le Mali. Ainsi, les définitions suivantes sont considérées :

« Activités, biens et services culturels » renvoie aux activités,


A c t i v i t é s , b i e n s e t s e r v i c e s c u l t u r e l s :

biens et services qui, dès lors qu’ils sont considérés du point de vue de leur qualité, de leur usage ou
de leur finalité spécifiques, incarnent ou transmettent des expressions culturelles, indépendamment
de la valeur commerciale qu’ils peuvent avoir. Les activités culturelles peuvent être une fin en elles-
mêmes, ou bien contribuer à la production de biens et services culturels.

« Contenu culturel » renvoie au sens symbolique, à la dimension artistique et aux


C o
n t e n u c u l t u r e l :

valeurs culturelles qui ont pour origine ou expriment des identités culturelles.

Culture : ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui
caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de
vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.

« Diversité culturelle » renvoie à la multiplicité des formes par lesquelles les


D i v e r s i t é c u l t u r e l l e :

cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression. Ces expressions se transmettent au
sein des groupes et des sociétés et entre eux. La diversité culturelle se manifeste non seulement dans
les formes variées à travers lesquelles le patrimoine culturel de l’humanité est exprimé, enrichi et
transmis grâce à la variété des expressions culturelles, mais aussi à travers divers modes de création
artistique, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance des expressions culturelles,
quels que soient les moyens et les technologies utilisés.

« Expressions culturelles » sont les expressions qui résultent de la créativité


o
E x p r e s s i n s c u l t u r e l l e s :

des individus, des groupes et des sociétés, et qui ont un contenu culturel.

« Industries culturelles » renvoie aux industries produisant et distribuant des


I n d u s t r i e s c u l t u r e l l e s :

biens ou services culturels.

« Interculturalité » renvoie à l’existence et à l’interaction équitable de diverses


I n t e r c u l t u r a l i t é :

cultures ainsi qu’à la possibilité de générer des expressions culturelles partagées par le dialogue et le
respect mutuel.

: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de


L e s e n s e m b l e s

leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point
de vue de l'histoire, de l'art ou de la science

: œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales,


o
L e s m n u m e n t s

éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui


ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science

: œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones
L e s s i t e s

y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue
historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.

Patrimoine : ensemble des éléments naturels et culturels, tangibles et intangibles transmis ou


nouvellement créés. Le “ ” se manifeste notamment dans les
o
p a t r i m i n e c u l t u r e l i m m a t é r i e l

domaines suivants : (a) les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du
patrimoine culturel immatériel ; (b) les arts du spectacle ; (c) les pratiques sociales, rituels et

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événements festifs ; (d) les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ; (e) les
savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

« Politiques et mesures culturelles » renvoie aux politiques et


o
P l i t i q u e s e t m e s u r e s c u l t u r e l l e s :

mesures relatives à la culture, à un niveau local, national, régional ou international, qu’elles soient
centrées sur la culture en tant que telle, ou destinées à avoir un effet direct sur les expressions
culturelles des individus, groupes ou sociétés, y compris sur la création, la production, la diffusion et
la distribution d’activités, de biens et de services culturels et sur l’accès à ceux-ci.

« Protection » signifie l’adoption de mesures visant à la préservation, la sauvegarde et la


o o
P r t e c t i n :

mise en valeur de la diversité des expressions culturelles. « Protéger » signifie adopter de telles
mesures.

: les mesures visant à assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel, y compris


S
a u v e g a r d e

l’identification, la documentation, la recherche, la préservation, la protection, la promotion, la mise


en valeur, la transmission, essentiellement par l’éducation formelle et non formelle, ainsi que la
revitalisation des différents aspects de ce patrimoine.

Toutefois, il faut signaler que plusieurs termes restent à définir comme : centre culturel, festival, etc.

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3. LES INSTITUTIONS DE LA CULTURE
3.1 Le ministère de la culture
Le ministère de la culture est en charge de l’activité culturelle. Il se compose de deux
entités : le Cabinet et le Secrétariat général. Le cabinet se compose des chargés de mission,
de l’Attaché et du Secrétariat particulier. Le secrétariat général se compose de 4 services
centraux, 9 services rattachés et 10 organismes personnalisés. se L e s s e r v i c e s c e n t r a u x

composent de :
• La direction nationale de l’action culturelle : stimuler la création artistique et
littéraire ; protéger et sauvegarder le patrimoine culturel ; assurer la diffusion et
rendre accessible au plus grand nombre l’héritage du passé et former ceux qui
auront la charge de cette diffusion. Elle se compose de 2 divisions (des Arts & Lettres
et Patrimoine Culturel) et cinq services rattachés (musée National, Bibliothèque
Nationale, Palais de la Culture, Théâtre National et l’INA)
• La direction nationale du Patrimoine culturel : a pour mission de mettre en œuvre la
politique nationale dans le domaine de la conservation, de la valorisation et de la
promotion culturel. A cet effet, elle est chargée d’identifier, inventorier, protéger et
promouvoir les éléments du patrimoine culturel sur toute l’étendue du territoire
National. Elle procède à des travaux de recherche, de documentation, d’entretien, de
conservation et d’enrichissement du patrimoine culturel.
• La direction nationale des bibliothèques et de la documentation : elle a pour mission
d'élaborer les éléments de la politique nationale en manière de bibliothèque et de
documentation et d'exercer le contrôle technique sur les bibliothèques et les centres
de documentation.
• La direction administrative et financière.

L e s s e r v i c e se composent de :
s r a t t a c h é s

• Mémorial Modibo Keita ;


• Tour de l’Afrique ;
• Pyramide du Souvenir : Centre d’Etudes, de Recherche et d’Animation sur la
Démocratie et les Droits Humains (CERAD-DH) et espace culturel, elle est dirigée par
un directeur et administrée par un comité de suivi ;
• La cellule de Planification et de statistique ;
• Cellule de décentralisation ;
• Le centre national de lecture publique ;
• L’institut national des arts ;
• Les missions culturelles (Djenné, Bandiagara, Tombouctou, Es-Souk, Kayes et Gao).

L e s o r g a n i s se composent de:
m e s p e r s o n n a l i s é s

• Bureau malien des droits d’auteur : un organisme de perception et de répartition des


droits d'auteur, il perçoit auprès des diffuseurs (radio, télévision) et des utilisateurs
des œuvres déclarées (restaurants, hôtels, boîtes de nuit) les droits de ses membres.
Ces sommes sont reparties entre les ayants droits des œuvres diffusées. Le BMUDA
perçoit également auprès des sociétés de duplication des cassettes des droits
mécaniques repartis entre les auteurs des œuvres.
• Musée national ;
• Palais de la culture ;

13
• Centre national de cinématographie : a pour mission de concevoir et de réaliser toute
production cinématographique à caractère publicitaire et d’actualité, à caractère
documentaire et artistique. Il a aussi la réglementation, le contrôle et la régulation de
tous les secteurs de la cinématographie nationale. Les textes de relecture relatifs à
cette nouvelle mission sont à l’étude.
• Centre international de conférences de Bamako
• Conservatoire
• Maison africaine de la photographie
• Pyramide du souvenir : un Centre d’Etudes, de Recherche et d’Animation sur la
Démocratie et les Droits Humains (CERAD-DH) et un espace culturel

L'organigramme du Ministère de la Culture

S o
i t u a t i n g é n é r a l e

Le document général de politique culturelle du Ministère ressemble à un document abrégé.


Le document de programmation du Ministère de la culture est un document préparé en
interne par les cadres du Ministère tous les trois ans et revu annuellement. Le contenu est
essentiellement un catalogue d’actions à mener, et on regrette l’absence d’une analyse
stratégique et d’une formulation de politique générale de développement de la culture. Les
actions programmées sont ponctuelles et relativement restreintes, car le Ministère est
évalué par la Primature sur une base trimestrielle.
R

e c o m m a n d a t i o n s

• Le document de Politique doit être repris en y intégrant les industries culturelles, la


diversité des expressions culturelles, la création, les rôles des parties prenantes, les
orientations et les axes d’intervention.

14
• L’élaboration d’un cadre de dépenses à moyen terme permettant au Ministère de
travailler dans un cadre cohérent, en adaptant sa politique aux moyens disponibles,
mais aussi en justifiant de façon précise et argumentée ses besoins budgétaires
• Intervenir dans la réalisation des PDSEC ;
• Inscrire le secteur de la culture dans le secteur privé et les entreprises ;
• Créer un cadre de concertation avec les partenaires techniques ;
• Former les cadres du ministère pour répondre aux normes internationales ;
• Chercher des synergies dans la mise en œuvre de politiques publics des différents
ministères concernés par les secteurs de la culture : Culture, Tourisme et Artisanat,
Education, Jeunesse et Sports, de l’Industrie, etc.
• Elaborer une législation et la réglementation concernant la gestion de la culture.

3.2 La Culture dans les autres ministères


3.2.1 Ministère de l’Artisanat et du tourisme
Le ministère comporte deux services centraux (Centre National de Promotion de l’Artisanat
et la direction Administrative et Financière), un service rattaché (Projet de Développement
du Secteur de l’Artisanat) et un organisme personnalisé (Office Malien du Tourisme et de
l’Hôtellerie OMATHO). L’artisanat d’art est considéré comme un sous-secteur de l’artisanat
et c’est en ce point que Culture et artisanat se rencontrent. Toutefois, il n’y a aucune
collaboration ou coordination entre les ministères de la culture et de l’artisanat pour ce qui
concerne le développement du secteur d’artisanat d’art. Ce qui parait nécessaire.

3.2.2 Ministères en charge de l’Education


Le secteur de l’éducation est réparti entre 2 ministères au Mali : Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l’Education, de
l’Alphabétisation et des Langues Nationales. Cette dernière élabore et met en œuvre la
politique nationale dans les domaines de l’éducation de base, de l’enseignement secondaire
général, technique et professionnel, de l’alphabétisation et des langues nationales. Le
ministère de la culture n’intervient presque pas dans l’accomplissement de la mission de ce
département notamment dans les tâches qui concernent directement l’éducation de la
culture, à savoir :
• la réalisation des objectifs de la politique d’éduction pour tous ;
• le développement de l’éducation non formelle et notamment de l’alphabétisation ;
• la promotion et le développement de l’utilisation des langues nationales.

3.2.5 Ministère en charge de la Communication et des nouvelles technologies


Le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies élabore et met en œuvre la
politique nationale dans les domaines des médias, des télécommunications, de la poste et
des nouvelles technologies. Deux dispositions de ses attributions concernent directement le
secteur de la culture :
• « le développement et la diffusion de la création audiovisuelle ; la participation à la
mise en œuvre des actions conduites en vue d'assurer la diffusion et le rayonnement
de la
c u l malienne ».
t u r e

• « le développement de l'utilisation des nouvelles technologies dans tous les secteurs


de la vie économique, sociale etc u l». t u r e l l e

3.2.6 Ministère en charge de la jeunesse et des sports

15
Le ministre de la Jeunesse et des Sports nous intéresse ici car il fait la « promotion,
l'organisation, l'orientation et la coordination des actions visant à assurer le plein
épanouissement des Jeunes et leur insertion dans le processus de développement
économique, social et c u ldu pays » et le développement du sport et des activités
t u r e l

physiques (y compris les sports traditionnels à contenu culturel).

3.2.5 Ministère en charge des affaires étrangères et relations internationales


Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale élabore et met en
œuvre la politique nationale dans les domaines des relations extérieures et de la
coopération avec les Etats et organismes étrangers. La Direction de la coopération
Internationale a pour mission de d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière
de promotion de la coopération économique, sociale, c u , scientifique et technique
l t u r e l l e

internationale et de coordonner et contrôler les activités de mise en œuvre de la dite


politique auprès des missions diplomatiques et consulaires. La direction de la coopération
internationale dispose d’un département de la coopération et sociale.
c u l t u r e l l e

Ce ministère nous concerne parce qu’il fait la négociation, la conclusion, la conservation,


l'interprétation et le suivi des traités et des accords internationaux (y compris les accords
culturels) mais aussi il participe à la promotion des intérêts économiques et culturels du Mali
dans le monde.

Donc, le ministère en charge des affaires étrangères ratifiera les instruments internationaux
et régionaux visant la promotion et la pertinence de la culture et participera à la négociation
et l'approbation des accords culturels favorisant un environnement propice à la création, la
production, la distribution /diffusion et l’accès aux activités, biens et services culturels, au
renforcement des capacités, au transfert de technologies dans le domaine des industries et
des entreprises culturelles et au soutien financier.

3.2.6 Autres ministères


D’autres ministères doivent être considérés à cause de leur implication dans le secteur. Il
s’agit de :
• Le ministère en charge des lois (Justice) : intervenant dans l’élaboration de la
législation civile, pénale et commerciale, des lois culturelles et la promotion et la
protection des droits humains.
• Le Ministère en charge du budget (Economie et finances) : intervenant dans la
programmation budgétaire pour le secteur culture ;
• Le ministère en charge de l’environnement: pour l’élaboration et le suivi des
mesures applicables aux établissements culturels ;
• Le Ministère en charge du Commerce : pour la promotion des investissements, des
Petites et Moyennes Entreprises ; il élabore et met en œuvre de la politique
commerciale et des industries culturelles et aussi les règles de la concurrence; il
s’occupe de la promotion de la propriété industrielle et l’application des règles y
afférentes et, enfin, la promotion du commerce intérieur et du commerce extérieur ;
• Les Ministère en charge de la police, gendarmerie et douanes : pour la sécurité des
biens et services culturels, la lutte contre la piratage ;
• Le Ministère en charge de l’équipement (en charge des Travaux publics)

16
3.3 Les institutions intervenant dans la culture
3.3.1 Le Conseil économique et social
Le Conseil Economique, Social et Culturel a compétence sur tous les aspects du
développement économique, social et culturel. Il participe à toute commission d’intérêt
national à caractère Economique, Social et Culturel. Il rédige, avec la participation des
différentes entités qui le composent, à l’attention du Président de la République, du
Gouvernement et de l’Assemblée Nationale, le recueil annuel des attentes, des besoins et
des problèmes de la société civile avec des orientations et des propositions. Il est
obligatoirement consulté sur tout projet de loi de finances, tout projet de plan ou de
programme économique social et culturel ainsi que sur toutes dispositions législatives à
caractère fiscal, économique, social et culturel. Le Conseil économique, social et culturel
comprend cinq (5) commissions:
• La Commission de Développement Rural;
• La Commission Économique et Financière; É

• L a C o m m i s s i o n d e l ' d u c a t i o n , d e l a C u l t u r e e t d e l a C o m m u n i c a t i o n ;

• La Commission des Affaires Sociales et Santé;


• La Commission Science Technique et Environnement.
Chaque commission élit en son sein un président et un rapporteur. Les commissions sont à la
base des activités du Conseil, elles étudient les questions qui leurs sont soumises par le
bureau. Sur ses 58 membres, 12 sont des représentants des salariés du secteur public et
privé, 10 des représentants des professions commerciales, bancaires, artisanales, des
transports, des services, des communications et de la culture, 4 représentants des
associations, etc. Mme HAIDARA Ramata DIA est la présidente de la Commission Education
et Culturelle.

3.3.2 Assemblée nationale


Le Parlement du Mali comprend une chambre unique appelée Assemblée Nationale (A.N).
L’Assemblée comprend 11 commissions de travail dont la Commission de l’Education, de la
Culture et de la Communication.

3.3.3 Haut conseil des collectivités


C’est une institution à la fois consultative (le Gouvernement est tenu de saisir, pour avis, le
Haut Conseil des Collectivités pour toute politique ou action concernant le développement
local et régional et la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des
citoyens à l’intérieur des collectivités), mi-délibérative (s’auto-saisir de certaines questions,
notamment les propositions concernant la protection de l’environnement et l’amélioration
de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités. Le Gouvernement est alors
tenu de déposer un projet de loi sur le bureau de l’Assemblée Nationale) et représentative.
Le haut Conseil a cinq commissions de travail dont celle chargée de la culture.

3.4 Les institutions culturelles traditionnelles


Les autorités traditionnelles ont un grand pouvoir de mobilisation de leurs concitoyens
(élections, impôts, taxes, actions de développement…) et connaissent l'histoire et les
spécificités de leur milieu. Elles assurent les fonctions de police municipale selon le code des
collectivités territoriales (CCT, art 65-66) et de conciliation en matière civile et commerciale
selon les règles coutumières (CCT, art 68).

17
Les autorités traditionnelles (chefs de villages, de fractions et de quartiers et conseils) se
voient confier presque toutes les fonctions essentielles d'un Maire. Tel un roi sans couronne,
le pouvoir traditionnel apparaît comme un faire-valoir face à celui des urnes qui le
commande d'ailleurs (CCT art 63). Leur pouvoir dans la nouvelle configuration se limite à la
prise en compte de leur avis.

L’orientation culturelle du pays ne peut pas aller sans ces gardiens des us et coutumes, bref
de la tradition.

18
4. DIAGNOSTIC DU SECTEUR CULTUREL PAR FILIERE
4.1 Le Patrimoine

4.1.1 Etat des lieux du Patrimoine


4.1.1.1 Etat des lieux du Patrimoine matériel
Les sites archéologiques sont dominés par les populations du néolithique fuyant la
désertification, les ruines et vestiges (buttes et monticules) des anciens royaumes occupés
par les champs de culture, les ateliers de métallurgie, les grottes et tumulus, les hypogées,
les mégalithes, les Tatas ou fortifications.
Les sites sont nombreux au Mali. Les fouilles ont commencé depuis les temps coloniaux. Au
cours de cette dernière décennie, la DNPC a effectuées plusieurs travaux de fouilles
archéologiques :
• sur le site de Gao Sanèye à Gao avec l’Université de Kyoto, Japon (2001) ;
• site d’Akumbu dans le Méma (2003) ;
• mosquée de Kankou Moussa avec le Musée d’Ethnologie d’Ossaka (Japon) (2003-
2004 et 2005) ;
• site historique de Es Souk avec Cambridge University, (Février –Mai 2005) ;
• site néolithique de Karkarichinkart dans le Tilemsi avec Cambridge University,
(Novembre 2005).
Les sites archéologiques subissent la dégradation naturelle et le vandalisme.

L ’ a r c h i t e malienne est très connue depuis des siècles ; les chroniqueurs


c t u r e t r a d i t i o n n e l l e

de l’époque médiévale lui ont reconnu une valeur exceptionnelle. L’architecture soudanaise
a été valorisée par l’administration coloniale française dans le cadre du développement et
de l’équipement urbains de certaines villes. L’architecture se divise en: vestibules,
architecture coloniale, habitacles de fétiches et Mosquées anciennes. A part les édifices
restaurés, la plupart des monuments souffrent de l’action des intempéries, de l’utilisation
maladroite des matériaux, la faiblesse du « savoir bien construire » en banco, l’infiltration
d’eau par les fissures, la décomposition de matériaux, etc.

Toutes les régions renferment des sites historiques. Ségou a ses sites naturels et
monuments mémoratifs, et la Maison natale de Cheick Hamalla à Kamba (Barouéli). Chargée
d’histoire, la région de Koulikoro a été le berceau du Ouagadou, Sosso et Mali, ce qui lui doit
plusieurs sites. Province du Mali et du Songhaï, Mopti renferme la cité historique et
islamique de Hamdalahi, Mani-Mani où El Hadj Omar a été défait, Cayewal où Amadou
Amadou a été défait. Tombouctou conserve toujours le puits de Bouctou, la mare aux esprits
(Takaboundou), le palais Batouma, les maisons de René Caillé, Barth, Laing et le grand
marché des esclaves. Gao renferme le Tombeau des Askias, la dune rose, l’île de
Gounzoureye qui servit d’exil à l’Askia, le champ de bataille de Tondibi, les cimetières de
Ouani et Ansongo.

Les tombes de personnalités célèbres et reliques sont représentées par les tombes de
héros, des grandes figures historiques et quelques fondateurs de villages ou Etats célèbres.
Les reliques sont nombreuses mais dispersés.

19
L’espace culturel du Yaaral et du Dégal a été proclamée Chef d’œuvre du patrimoine orale
immatériel l’humanité par l’UNESCO le 25 novembre 2005. Les sites naturels et paysages
culturels sont dominés par les points d’eau (puits, mares, chutes d’eau, source naturelle),
grottes, forêts et rochers associés à des croyances et des mythes

Le bois sacré sont les lieux de culte du NTomo (société d’initiation des garçons non encore
circoncis). L’initiation dans les sociétés secrètes (Nya, Namakoro, Konon) se présente comme
des écoles à cycles divers. En plus de leur caractère sacré et religieux, les sociétés d’initiation
s’associent aux grandes fêtes et cérémonies (mariage, décès, réjouissance, récoltes,
libations). Les sociétés d’initiation sont menacées de disparition avec leurs valeurs, faute de
relève et de conversion aux religions monothéistes. Les sociétés secrètes se sont conservées
vers les zones moins islamisées.

Parmi les attractions culturelles importantes du tourisme malien, les sites, monuments et
ensembles architecturaux occupent un rang de choix. Leur visite et découverte motivent la
plupart des touristes affluant annuellement au Mali.

Depuis 1988, le pays a inscrit quatre sites phares sur la Liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO : Djenné, Tombouctou, sanctuaire naturel et culturel de Bandiagara, le Tombeau
des Askia. Quatre sites se trouvent sur la liste indicative de l’UNESCO susceptibles d’être
classés comme patrimoine mondial : la Boucle du Baoulé, la cité historique d’Es souk, le
Kama bulon ou Case Sacrée de Kangaba.

Face à des menaces sur plusieurs biens culturels, le Ministre de la Culture a inscrit à
l’inventaire plus de 61 sites et monuments répartis dans tout le pays. Sept (7) sites et
monuments historiques ont été classés dans le patrimoine culturel national : le sanctuaire
naturel et culturel de Bandiagara, le Fort de Médine, la ville ancienne de Djenné, la ville
ancienne de Tombouctou, le Tombeau des Askia, la mosquée de Komoguel de Mopti et la
case sacrée de Kangaba.

Les responsabilités sur les sites sont multiples et difficiles à départager ce qui entraine des
difficultés de catégorisation des institutions publiques qui gèrent les sites du patrimoine
L’Etat ne dispose pas des moyens financiers et humains suffisants pour protéger et valoriser
ces sites ce qui rend les mesures de protection et de conservation inefficaces. L’inscription
de sites en tant que site du patrimoine n’est pas très efficace puis que certains sites ont été
détruits malgré ce label (Tata de Sikasso)

4.1.1.2. Etat des lieux du Patrimoine immatériel


L e s t r a d : Malgré, le très fort taux d'analphabétisme, la communication usuelle,
i t i o n s o r a l e s

celle de tous les jours et de tout le monde, au Mali, utilise simultanément l'oralité et
l'écriture. La tradition orale constitue donc la mémoire collective du groupe social en
l'absence de documents écrits. Les différents genres constitutifs de la tradition orale
malienne sont : l'histoire contée, les mythes et les légendes, les contes, les proverbes, les
devises, les chants sacrés et profanes, les incantations rituelles, les épopées et chansons de
geste. Les intermédiaires et supports sont les maîtres de la parole et les théâtres populaires.
Les lieux d'échange de l'information et de débats sont le vestibule du chef et l'arbre à
palabre, les marchés et les cabarets. La communication verbale dans les sociétés maliennes
obéit à des procédures dont l'ignorance ou l'inobservation peut conduire à des blocages. Un
20
effort a été déployé dans les années 70 pour collecter les traditions orales et depuis les
collectes connaissent des problèmes de financement. Les traditions orales sont aujourd’hui
enregistrées sur cassette audio et appartiennent à des privés.

L e s é : La prédominance de l'oralité au Mali ne doit pas faire oublier que l'usage de


c r i t s

l'écrit est un phénomène ancien dans ce pays. Avant même le recours des soudanais aux
alphabets étrangers (arabe notamment) pour transcrire des pans entiers de leur histoire,
différents types de graphies étaient connus dans cette région ouest africaine. Une Semaine
consacrée récemment aux signes et alphabets du Mali a montré l'importance de ces
traditions scripturaires et la conscience qu'en ont les populations héritières. Parmi ces
alphabets anciens on peut citer le Tifinagh, alphabet peu connu que les touaregs utilisent
depuis fort longtemps. Au XVe siècle, on note les tentatives de transcription des langues
africaines telles que le peulh avec des caractères arabes, l'écriture massaba des soninké.
D'autres alphabets furent crées dans un passé plus récent tel que celui du N'ko dans les
années 40. Il faut mentionner également les différents idéogrammes et autres signes sacrés
recensés dans différents groupes, les plus connus étant ceux des Bamanan, des Dogon et des
Bozo. Cependant force est de reconnaître que la première utilisation la plus conséquente
faite de l'écrit pour rendre compte des réalités soudanaises est celle qu'on doit aux Savants
de Tombouctou entre le XVIe et le XVIIe siècles.

La perception de l'écrit par les Soudanais a néanmoins surtout été influencée par les
pratiques administratives coloniales substituant les actes écrits à l'oralité. De fait, l'écrit se
rapporte au pouvoir et au savoir. Aujourd'hui, dans un monde interdépendant, ces craintes
ont beaucoup reculé et la nécessité pour tous d'accéder à l'écrit est fortement ressentie. On
peut observer qu'au Mali, s'est mise en place depuis l'indépendance, une dynamique
d'appropriation de l'écrit par les populations. Dans le domaine de la promotion des langues
nationales, le Mali a joué un rôle pionnier dans la sous-région grâce aux actions de différents
services nationaux dont la Direction Nationale de l'Alphabétisation Fonctionnelle et de la
linguistique Appliquée (DNAFLA). Les populations manifestent partout la volonté de
pratiquer l'écrit pour une participation plus active et plus citoyenne à la vie nationale.

Dans la plupart des productions historiques les chercheurs également s'appuient largement
sur les traditions. Un certain nombre de détenteurs de la tradition orale subissent l'influence
de l'écrit, qu'il s'agisse de témoignages arabes ou de productions historiques plus récentes.
C'est que l'oralité tient compte de l'écrit en lui reconnaissant des avantages.

Il y a des obstacles à la généralisation de l'usage de l'écrit : l'accès limité aux productions en


langues étrangères, le peu de disponibilité de publications en langues nationales, le faible
pouvoir d'achat des populations et le poids des habitudes.

Aujourd'hui, le problème de l'accès du plus grand nombre à l'écriture se pose avec acuité
dans un contexte changeant, celui de la mondialisation ; celle-ci exige de chacun de plus
grandes capacités d'adaptation, une ouverture à l'autre, ce qui suppose la possibilité de
communiquer. L'écrit est l'un de ces moyens privilégiés de communication. A ce titre, il est
un enjeu de pouvoir autant qu'une chance d'ouverture à l'autre.

21
L e s p r a Les pratiques sociales, rituels et événements festifs sont
t i
q

u e s s o c i a l e s e t r i t u e l l e s :

des activités coutumières qui structurent la vie des communautés et des groupes, et
auxquelles un grand nombre des membres de celles-ci sont attachés et y participent. Ces
éléments sont importants car ils réaffirment l’identité de ceux qui les pratiquent en tant que
groupe ou société et, qu’ils soient pratiqués en public ou en privé, ils sont étroitement liés à
des événements importants.

Parmi les rites et fêtes recensés au Mali, figurent en bonne place les danses initiatiques
masquées, les pêches collectives, la fête de la circoncision, la fête de la récolte, les fêtes
musulmanes, le Jaaral dégal (fête marquant le retour des troupeaux dans les bourgoutières),
les mariages collectifs, les fêtes des associations traditionnelles, etc. Les rituels et les
événements festifs se déroulent souvent à des moments et dans des lieux particuliers et
rappellent à une communauté certains aspects de sa conception du monde et de son
histoire.

Les pratiques sociales, rituels et événements festifs sont durement touchés par les
changements que subissent les communautés dans les sociétés modernes, tant elles
dépendent d’une large participation des praticiens et autres acteurs de la communauté. Des
processus tels que les migrations, la montée de l’individualisme, la généralisation de
l’éducation formelle, l’influence croissante des grandes religions du monde et d’autres effets
de la mondialisation ont un effet particulièrement marqué sur ces pratiques.

Pour garantir la continuité des pratiques sociales, des rituels ou des événements festifs, il
faut souvent mobiliser un grand nombre de personnes et les institutions et mécanismes
sociaux, politiques et juridiques d’une société. Tout en respectant les usages coutumiers qui
limitent parfois leur accès à certains groupes, il peut également être souhaitable
d’encourager la participation du public le plus large. Dans certains cas, des mesures
juridiques et officielles doivent être prises pour garantir les droits d’accès de la communauté
à ses lieux sacrés, objets et ressources naturelles indispensables aux pratiques sociales,
rituels et événements festifs.

C o n n a i s s : Aujourd’hui force est de constater qu’un fort


a n c e s e n m é d e c i n e t r a d i t i o n n e l l e

courant se dessine au Mali en faveur d’une meilleure connaissance de la médecine


traditionnelle et partant, de ce constat qui met en exergue ses vertus, on va, dans la
perspective, vers l’intégration effective de la médecine traditionnelle dans le système
national de santé. Le Mali a déjà affirmé une réelle volonté politique de promouvoir cette
médecine par la création en 1968 d’un Institut de Phytothérapie qui, après plusieurs étapes
d’évolution, est aujourd’hui Département Médecine Traditionnelle (DMT) au sein de l’INRSP
(l’Institut National de Recherche en Santé Publique). Le DMT est chargé de la valorisation
des ressources de la médecine traditionnelle.

Au plan réglementaire, le Gouvernement de la République du Mali a fixé les conditions


d’ouverture des cabinets privés de consultation et de soins traditionnels, d’herboristeries et
d’unités de production de médicaments traditionnels améliorés (MTA) par le Décret n° 94-
282/PRM du 15 août 1994. L’Arrêté n° 95-1319/MSS-PA du 22 juin 1995 fixe les règles
d’organisation et de fonctionnement des Cabinets privés de consultation et de soins
traditionnels, d’herboristeries de d’unité de production des médicaments traditionnels
améliorés.
22
Les succès de la recherche sur la pharmacopée traditionnelle au Mali sont tout à fait
indiscutables. Depuis 1990, le DMT produit et commercialise les MTA. Sept MTA en huit (08)
présentations sont aujourd’hui mentionnés dans la liste des médicaments essentiels au Mali
et dans le Formulaire Thérapeutique National et sont en principe disponibles dans les
pharmacies et dans les dépôts des CSCOM. Il s’agit de : Balembo sirop adultes et
enfants(antitussif), Dysenteral sachets (anti-amibiens) Gastrosedal sachet (anti-ulcéreux),
Hépatisane sachets (cholérétique), Laxa-cassia sachets (laxatif), Malarial sachets
(antipaludique), Psorospermine pommade (anti-eczementeux).

L’art culinaire malien regorge d’un potentiel inestimable porteur


T

r a d i t i o n c u l i n a i r e :

d’emploi. Un répertoire de 274 mets a été recensé par l’ANPE dans les civilisations ethniques
du Mali. Le pays a la possibilité, à partir de ses propres produits, d’assurer une alimentation
de qualité suffisamment nutritionnelle pour l’ensemble des gammes de la population.
L’aliment a une dimension culturelle. Renouer avec nos produits de base tel que le mil, le riz
etc. qui servent à faire des galettes et d’autres plats qui peuvent maintenant être vendus
comme une espèce de fast food ou d’alimentation rapide à la malienne. Cela est à la fois
économique et porteur dans la mesure où ça va accroître la production en amont, et toutes
ces entreprises vont chercher à rendre leurs produits de plus en plus appréciés, par
conséquent les technologies de transformation, de conservation de l’alimentation
également son appelées à se développer.

Le Mali a pratiquement tout, du point de vue culinaire, pour impressionner un visiteur de


marque. Il y a des plats traditionnels succulents et des boisons variées, dans la gamme du
“Dabléni” ou jus de fleure d’oseille, du “Djinibré” ou jus de gingembre, du “Zambadji” ou jus
de Zamba, du “Siradji” ou jus de la poudre du pain de singe. A côté de tous ces jus, il faut
dire qu’il y a d’autres fruits qui donnent des jus comme les mangues, les pastèques, les
goyaves, les oranges, les papayes.

Les domaines de l’hôtellerie et de la restauration au Mali sont de plus en plus dynamiques


mais restent largement dominés par des pratiques gastronomiques étrangères au détriment
de celles nationales pourtant riches et variées. Il y a de meilleures opportunités
économiques dans le domaine : la création d’emplois, l’indépendance économique, la
réduction de la pauvreté, la protection du patrimoine culturel.

Il s’agit maintenant de développer la mise en conservation, créer de véritables courants


économiques pour l’art culinaire. Le projet GASANU (nourriture propre) regroupe les
départements en charge de la Femme de l’Enfant et de la Famille et celui de l’Emploi fait la
promotion de l’hygiène de l’art culinaire. Dans un objectif de moyen terme, l’agence
nationale pour l’emploi et le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle
aspirent à la transformation d’un maximum de restaurants et gargotes qui se spécialiseront
dans l’art culinaire du Mali. Les conditions idoines de leur insertion dans les menus d’hôtels
et compagnie sont donc en analyse.

Il a récemment été proposé que pour la promotion de la culture culinaire malienne, l’État
exige désormais un menu de mets traditionnels chaque fois que des dîners sont organisés
avec l’argent du contribuable. Cela facilitera l’émergence d’un autre type de restaurateurs et
participera à la création de l’emploi et de la lutte contre la pauvreté.
23
4.1.2 Contraintes, résultats attendus et actions du patrimoine
C o n du patrimoine matériel sont :
t r a i n t e s m a j e u r e s

• Absence d’une vision partagée avec les communautés ;


• Manque d’objectifs cohérents et précis pour la gestion du patrimoine ;
• Gestion centralisée et centrée sur l’Etat.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• La vision du patrimoine est partagée avec les communautés ;


• Une fonctionnalité est donnée au patrimoine : Identité, éducation, source de
transmission, source de créativité ;
• La décentralisation et la déconcentration est faite avec l’appréciation des
communautés ;
• La gestion du patrimoine est concertée;
• Le patrimoine est la base du développement durable.

L e s a c t i o n s à r é a l i s e r s o n t :

• Recherche –action autocentrée du patrimoine ;


• Inventaire, éducation et sensibilisation ;
• Accélération et renforcement du processus de la décentralisation de la gestion du
patrimoine ;
• Accorder une place importante à l’entreprenariat culturel dans la gestion du
patrimoine.

4.2. Les langues et la littérature


4.2.1 Les langues
Dans l'histoire de l'humanité, aucune nation ne s'est développée dans une langue étrangère.
En effet, la langue est un élément essentiel pour l'émergence d'une culture scientifique et
démocratique. Les langues nationales ont développées des orthographes et l’enfant apprend
dans sa langue maternelle depuis les classes primaires mais cet apprentissage n’est pas
développé puisqu’il s’arrête en classe de 6ème année. Les langues nationales sont menacées
par le français et il est pratiquement impossible de rencontrer un jeune qui puisse parler
dans sa langue sans des mots français.

L'ACALAN est une institution scientifique spécialisée de l'Union africaine installée à Bamako
depuis 2001 qui œuvre à la valorisation des langues africaines, en travaillant à faire d'elles
des langues de travail à tous les niveaux.

C o n t r a i n t e s d e s l a n g u e s

• Menace des langues ;


• Manque des conditions concrètes de sauvegarde et de préservation des langues
nationales ;
• Absence du développement et de la démocratie dans la valorisation des langues ;
• Les ressources face à la mondialisation.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s d a n s l e d o m a i n e d e s l a n g u e s

• Les langues nationales sont sauvegardées et préservées ;

24
• Les langues ont leur place et leur statut dans le pays et sont utilisées dans tous les
domaines de la vie publique
• Les langues intègrent le développement et la démocratie ;
A

c t i v i t é s n é c e s s a i r e s

• Prise de décision politique redonnant aux langues africaines la place et le statut qui
est le leur dans le Mali ;
• L'utilisation des langues dans l'éducation, la fonction publique, etc. ;
• L'intégration du développement et de la démocratie dans les langues.
• La mondialisation des ressources.

4.2.2 Les arts littéraires, le livre et l’édition


Le Mali est assurément un haut lieu de la pensée africaine. Le croisement entre l'islam,
adopté au départ par l'élite, et les croyances traditionnelles auxquelles le peuple restait
attaché, est en grande partie responsable de la richesse et de la diversité de sa culture. La
littérature malienne est évidemment imprégnée de ce métissage, par la suite augmenté de
la présence française.

La littérature malienne d'expression française à proprement parler ne remonte guère au


delà de 1950, année de la publication d'un ouvrage de poésie peuhle par Amadou Hampaté
Bâ, un des auteurs les plus connus du Mali et peut-être de l'Afrique toute entière. A la même
époque, Ibrahima Mamadou Ouane publie plusieurs ouvrages de même que Fily Dabo
Sissoko. Parmi les auteurs de talent qui ont marqué les années soixante, deux surtout
méritent d'être mentionnés : Seydou Badian et Yambo Ouologuem qui reçut le Prix
Renaudot en 1969. Le théâtre de Gaoussou Diawara et la parution du premier volume de la
trilogie de Massa Makan Diabaté marquent la décade suivante. Au début des années 1980,
Ibrahima Ly publie son premier ouvrage de même que Modibo Keita, Moussa Konaté.

La littérature des femmes n'est pas encore très abondante mais elle comprend l'une des
œuvres les plus importantes de la région : Aoua Kéita, Aïcha Fofana, Aïda Mady Diallo, Fanta-
Taga Tembley, Aminata Traoré, Adame Ba Konaré et Fatoumata Fathy Sidibé.

Le domaine du livre connait une faiblesse découlant des contraintes du marché et du


contexte réglementaire et de fonctionnement de la filière et cela à cause des dons de livres
depuis l’étranger. Aussi le marché du livre non scolaire est très étroit et le prix du livre est
trop élevé par rapport au pouvoir d’achat de la population. Tous les intrants (papier, encre,
colle...) de la fabrication du livre sont importés et soumis aux droits de douane normaux, ce
qui renchérit le coût du livre fabriqué au Mali. L’idée souvent évoquée d’éliminer la taxe au
livre importé est dangereuse car le livre malien serait alors pénalisé par les taxes aux
intrants. Les organisations professionnelles doivent être utilisées comme interlocuteurs
valables dans la définition et la mise en œuvre de politiques de coopération dans le secteur
du livre. Quelques événements culturels importants contribuent à la diffusion du livre,
comme le salon du livre de Bamako (SALIBA) ou le festival « Etonnants Voyageurs ».

Les maisons d’édition connaissent aussi une faiblesse économique à cause de la vétusté du
matériel et le manque de compétences humaines. Aussi, les lignes éditoriales choisies par les
maisons d’édition sont largement déterminées par les contraintes économiques. Les grandes

25
maisons d’édition spécialisées dans le livre scolaire doivent profiter de la position
avantageuse de leurs produits scolaires pour élargir leurs lignes éditoriales, ce qui limite
l’impact des politiques d’achat de livres scolaires sur la structuration et la diversification de
la filière.

L e s C o n t du domaine de l’édition sont:


r a i n t e s

• Faiblesse éditorial ;
• absence de structure de distribution ;
• Manque de l’aide à l’édition

L e s r é s u attendus pour l’édition sont:


l t a t s

• Le livre est accepté comme produit subventionné ;


• La structure au niveau national pour la diffusion et distribution des livres est créée

L e s a c t i o à entreprendre dans l’édition sont:


n s

• Redynamisation de l’OMEL (Organisation Maliennes des Editeurs et des libraires) ;


• Organisation du Salon du livre de la jeunesse Mars 2011 ;
• Renforcement et élargissement des réseaux d’éditeur ;
• Incitation des jeunes à la lecture à travers un programme urgent sur 5 ans

4.3. Les arts du spectacle


Les arts du spectacle ou arts de la scène sont utilisés au Mali pour l'auto-expression,
l'éducation et la sensibilisation des communautés ainsi que pour le divertissement. Dans les
communautés traditionnelles et modernes des arts du spectacle ont été popularisés comme
un moyen de faciliter la participation des communautés dans le développement.

4.3.1 Musique
E

t a t d e s l i e u x d u d o m a i n e m u s i c a l

Le secteur de la musique au Mali est un des secteurs ayant le potentiel de développement le


plus important dans les secteurs de la culture. Le potentiel du secteur de la musique
malienne est important tant au niveau national comme international le Mali est aujourd’hui
connu à l’étranger pour la richesse de sa musique. La musique occupe 0,9% du PIB soit 9%
de la valeur ajoutée du secteur de la culture (9 milliards de F CFA). La musique génère des
produits reproductibles, ce qui y explique l’émergence « d’industries ». Le secteur de la
musique représente environ 10 800 postes de travail en tant qu’activité principale, ce qui
correspond à 0,4% du total. Environ 7 000 personnes se déclarent avoir une activité
professionnelle comme musiciens. La vente totale d’enregistrements sonores au Mali a été
estimée, à l’heure actuelle, à environ 9 à 10 millions d’unités par an.

La musique est un des rares domaines ayant une activité formelle et permanente ; il y a des
producteurs, distributeurs, détaillants, loueurs de matériel, studios d’enregistrement sur le
marché. Au Mali, certains métiers artistiques (musicien, artisan, etc.) sont
traditionnellement considérés comme inférieurs, même si ce phénomène est en train
d’évoluer. Les métiers liés à la musique ne pouvaient pas traditionnellement être exercés par
les nobles, laissant ces activités aux couches les plus modestes de la population. La musique
malienne est extrêmement populaire auprès de son propre public et la présence de la
musique malienne sur les ondes, tant au niveau des radios nationales que locales, est très

26
importante. La vente de musique malienne représente environ ¾ du chiffre d’affaires de
l’ensemble des ventes musicales. Le marché Ouest africain et le marché de la diaspora sont
les débouchés naturels pour la musique malienne.

Le BUMDA a l’exclusivité au Mali pour la collecte des droits d’auteurs. Le BUMDA répertorie
1 700 musiciens dans ses registres. Il a collecté, en 2006, 82 Millions de FCFA à l’étranger au
titre des droits d’auteur d’artistes produits au Mali. Les revenus professionnels des artistes
musiciens sont générés essentiellement par la production de spectacles et la participation à
des fêtes privées ou autres événements sociaux. Les 2 entreprises établies avec une activité
permanente dans le secteur de la production et la duplication d’enregistrements sonores au
Mali sont en fermeture. La location de matériel sonorisé enregistre 12 sociétés en activité

C o n t r a i n tdu domaine musical


e s m a j e u r e s

• Manque de formation et de compétences pour générer des revenus substantiels ;


• Manque d’information des artistes ;
• Piraterie ;
• Manque d’organisation des artistes (groupes isolés);
• statuts de l’artiste non reconnu ou protégé;
• Etroitesse du marché national ;
• très peu de prestations / spectacles des musiciens
R

é s u l t a t s a t t e n d u s p o u r l a m u s i u e :

• Les droits d’auteurs (BUMDA) sont gérés par le privée et le public ;


• Les acteurs culturels sont fortement impliqués;
• la chorégraphie est reconnue en tant que discipline ;
• Les conventions signées sont respectées ;
• Les droits des artistes sont appliqués
q

L e s a c t i o n s à r é a l i s e r d a n s l a m u s i u e s o n t :

• Relecture des textes de création du BUMDA ;


• Application stricte des lois :
• Taxation de tous les supports de fixation et diffusion musicale et chorégraphique ;
• Application des droits voisins ;
• Création et soutien de nouveau marché ;
• Recherche, conservation et promotion de musiques traditionnelles ;
• Promotion des centres de formation traditionnelle ;
• Appui à la programmation des centres de diffusion
• Formation sur les possibilités d’évolution professionnelle, des techniques de diffusion
et de commercialisation de leurs produits

4.3.2 Théâtre
E

t a t d e s l i e u x :

Le théâtre malien a toujours été considéré comme un élément important dans le


rayonnement de la société malienne. Au Mali, le théâtre, par le passé a été d'abord distractif
avant d'être critique et ce, vers les années 1986. C'est en 1986 avec "Bougounieri" et "Wari"
1988 (Ousmane Sow), "Féréké nyamibugu" (1989) qu'on a surtout vu le théâtre malien
prendre une autre allure que celle qu'il avait auparavant. On est allé du distractif au théâtre

27
engagé, c'est-à-dire un théâtre qui soulève les problèmes d'ordre politique, économique et
aussi moral. Plusieurs groupes de théâtre œuvrent dans le sens de réduire les maux de la
société par la sensibilisation et l'information. Parmi ces groupes, le groupe Nyogolon et le
Kotéba national sont au premier rang.

Aujourd'hui, le théâtre au Mali s'inspire du Kotéba national et du groupe Nyogolon pour


transmettre des informations des villes et des villages, notamment des messages de santé
publique (prévention du Sida, vaccination, protection de l'eau). Les deux groupes se veulent
un art qui met debout son public dans les sales, les rues, les marchés et les hôpitaux à
travers ses formes diverses : "du théâtre débat à celui de l'urgence social". Ils parcourent le
pays, proposant à un public rural des spectacles thématiques sur les différents problèmes
qui freinent le développement. Plus d'une cinquantaine de pièces montées portent sur la
santé, l'éducation, l'agriculture et la mauvaise gestion dans les services. Renouant avec la
tradition, le groupe Nyogolon et le Kotéba national parlent de tout et cela grâce à la
plaisanterie. Cependant, le théâtre utile amenée par des ONG pour la sensibilisation a retiré
l'essence même du théâtre qui est l'aspect distractif et lui a donné une autre orientation qui
ne favorise pas son évolution.
Les troupes de théâtre sont organisées sous forme d’association, à l’exception des troupes
dépendant du Palais de la Culture de Bamako. L’activité de l’Association Acte 7 est
particulièrement significative. Cette association, à l’origine centrée autour de l’activité
théâtrale, est devenue un acteur majeur de la vie culturelle malienne. Elle organise des
festivals, des activités de formation, des échanges dans divers domaines de la culture, des
projets éditoriaux, etc. Le festival Théâtre des réalités connaît un large succès auprès du
public.
L e s m sont représentées par des troupes structurées mais sans un statut formel.
a r i o n n e t t e s

Au Mali le théâtre de marionnettes Sogobo est l’héritier d’une très ancienne coutume. Dans
l’esprit, il exprime la permanence des valeurs traditionnelles tout en promenant un regard
ouvert sur le monde contemporain; dans la forme il témoigne de la vivacité d’une création
artistique sans cesse renouvelée. Le Théâtre des marionnettes a recours à de multiples
disciplines qui en font toute la richesse : le conte, la musique, le chant, le mime, la
chorégraphie, sans oublier la dextérité qu’exige la manipulation des marionnettes et des
masques. Les marionnettes sont présentes dans la plupart des manifestions organisées dans
les zones abritant des troupes de marionnettes.

C o n t r a i n t du théâtre
e s m a j e u r e s

• Manque de moyen financier de création, d’initiation artistique à la base ;


• manque de la formation des formateurs, de cadres compétents en régie (plateau,
son, lumière) et en gestionnaires culturels ;
• manque de dispositif/mécanisme pour faire la promotion des œuvres théâtrales.
• Absence de productions régulières de textes dramatiques, de créations
• Absence de diffusions régulières de pièces de théâtres
• Absence d'une économie nationale du théâtre,
• Manque d’infrastructures et de lieux nationaux de diffusion
• Manque de journalistes critiques
• Manque d'actions culturelles dans les écoles et de metteurs en scène.
• Piraterie

28
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• La collaboration entre les structures de l’état et le secteur privé fonctionne ;


• Les acteurs de la filière théâtre et conte sont organisées de façon professionnelle;
• Un fond d’aide à la création est institué;
• Des centres d’art dramatique sont crées dans toutes les régions ;
• Un réseau de diffusion de spectacles est crée;
• Une bibliothèque de référence pour orienter les étudiants est créée.

L e s a c t i o n s à r é a l i s e r s o n t :

• Instauration du prix pour la mise en scène et les décors;


• Initiation des bourses de création ;
• Organisation des ateliers de résidence et de création ;
• Recueil des contes maliens et en faire des œuvres théâtrales ;
• Création des marchés (local et national)
• Création d’une école de formation.

4.3.3 Les Festivals et journées culturelles


Si les biennales artistiques et culturelles ont accompagné la formation d'un sentiment
national entre 1962 et 1988, la genèse des festivals culturels s'inscrit au cœur du processus
de décentralisation administrative, initié au Mali en 1993, suite à l'instauration d'une
démocratisation pluripartiste en 1991. L'avènement de la démocratie malienne, marqué par
le développement de la presse libre et la prolifération des associations, donna un élan
singulier aux efforts de promotion et de défense des traditions. C'est sous l'impulsion d'un
écrivain malien, Abdoul Traore dit Diop, qui pour les besoins d'un tournage fit intervenir la
troupe des masques et marionnettes de Diamarabougou-Markala, que germa et prit corps le
projet du festival de marionnettes de Markala en 1993 Elle remporta localement un succès
incontestable qui par la suite inspirera une cinquantaine de projets similaires : le Festival du
désert, celui de Ségou.

Les festivals mettent en scène une présentation "ethnique" des cultures, formant un
condensé de rituels traditionnels, en particulier de danses et de chants, auquel s'ajoutent
des productions plus modernes de troupes locales, voire, pour les plus importantes des
manifestations, d'artistes internationaux. En parallèle se tiennent des débats,
principalement autour des problèmes du développement et de ses enjeux économiques
mais aussi identitaires, auxquels participent les chefs traditionnels, les élus et responsables
communaux, ainsi que les bailleurs de fonds et ONG nationales et internationales.

Néanmoins, la cinquantaine de festivals annuels qui existent ne semblent pas connaître le


succès touristique escompté raison pour laquelle certains ne marchent plus. Parmi les
grands, seul celui de Ségou connait un succès ; quant au Festival du désert, il est menacé par
l’insécurité au nord.

C o n t r a i n t e s d e s f e s t i v a l s e t j o u r n é e s c u l t u r e l l e s

• Manque de coordination entre les festivals (lobbying) ;


• Difficulté de financement ;
• Problèmes de sécurité ;
• Utilisation abusive du titre de festival

29
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• Un cadre de rencontre et d’échange entre les organisateurs des festivals est institué ;
• Des festivals sont identifiés et classifiés comme évènement d’intérêt publique ;
• Les critères de classification des festivals sont élaborés;
• La communication donne une meilleure image sécuritaire du pays (Etat et privé)
A

c t i o n s à r é a l i s e r :

• Créer un réseau fédérateur des festivals reconnus ;


• Inscrire des festivals classés comme évènement d’intérêt public ;
• Actions de l’état en direction des chancelleries et sécuriser des zones considérées à
risques ; Classifier les festivals en 3 catégories : international, Urbain,
communautaire

.4 Danse (traditionnelle et moderne)


4 . 3

Ciment social, outil de communication et d’intégration de l’individu dans une communauté,


la danse a aussi des vertus thérapeutiques. Les pas de danse ont des significations
importantes. Au Mali depuis les temps immémoriaux, chaque contrée a sa chorégraphie et
pas de danse lors des réjouissances populaires ou des rituels. Mais il faut dire que ces
différentes danses sont liées aux réjouissances populaires suivant les zones comme le
mariage, ou les baptêmes… mais au-delà de l'aspect festif, il y'a également le rituel
notamment à l’approche de l’hivernage pour implorer la volonté de Dieu de donner une
bonne pluviométrie.

La danse disparait de la vie éducative dans la capitale et certaines grandes villes à cause de la
multitude de petites familles ne donnant pas aux enfants l’opportunité de participer aux
rassemblements de génération. Dans les petites villes et villages, au clair de Lune, les fillettes
de 14-15 ans sans accompagnement musical, se réunissent pour battre ses mains, chanter et
danser. En brousse ou dans les champs pour les jeux, les jeunes garçons fredonnent
également des airs appris soit de leurs aînés, soit des grands parents. La danse est réservée à
tous les jeunes la nuit lorsqu’on joue au tam -tam ou au balafon sur la place publique. De
façon générale, à l’adolescence comme à l’age d’adulte, la danse et la musique
accompagnent les hommes et les femmes en milieu traditionnel des zones rurales.

Les troupes de danse sont pour les plus importantes d’entre elles, organisées sous forme
d’association, à l’exception des troupes dépendant du Palais de la Culture de Bamako, qui
sont salariées de cette structure. Il existe aujourd’hui un effort de la part des artistes de
moderniser leur musique et pas de danse. Dans le domaine de la danse contemporaine, une
seule association, Donko Seko, a une activité structurée. Aujourd’hui, cette danse
contemporaine repose la question de l’auteur face aux créations collectives et l’on considère
de plus en plus les métiers de chorégraphes comme vecteurs de la culture Africaine. Les
troupes de danse sont généralement des troupes informelles

4.3.5 Contes
E

t a t d e s l i e u x

Les contes dont l’origine est inconnue sont en général le reflet de la société et n’ont pas
d’auteur. Ils appartiennent à la société dont ils sont issus. On différencie les contes par leur
30
ethnie d’origine. Les personnages des récits africains sont des êtres humains, des animaux,
des éléments de la nature, des génies de la forêt, personnage mi-humain mi-animal, des
esprits, etc. Dans les villages où la tradition est persistante, lors des veillées africaines,
enfants, adolescents et adultes se rassemblent pour écouter le conteur, bien que le niveau
de compréhension diffère selon l’âge de l’auditoire. L’espace du conte se marque par des
gens assis (par terre sur des nattes ou sur des tabourets) en demi-cercle face au conteur de
façon à ce qu’il puisse voir et être vu de toute l’assistance. Lorsque cette dernière est
composée uniquement d’enfants, il arrive parfois que ceux-ci s’alignent assis devant le
narrateur. La séance a toujours lieu la nuit en toute saison. Le conteur est un artiste
polyvalent : il est à la fois comédien, poète, chanteur et danseur.

Le conteur ou la conteuse est très généralement le grand-père ou la grand-mère de la


famille. Le conteur public dont l’audience englobe également les adultes est généralement
un griot ou un traditionnaliste confirmé. Chez les Peulhs, on l’appelle « le maître de la
parole ». Les contes malgré leurs richesses ne sont pas exploités comme il se doit. Pourtant,
elles constituaient des moments forts de cohésion sociale.

Les contes se font rares dans les grandes villes ; rares sont les femmes qui disent des contes
traditionnels à leurs enfants. Toutefois, en régions son public reste jeune. On raconte des
contes pour faire dormir un enfant. De nos jours, ce sont les médias qui se chargent
d’éduquer les enfants par les contes. Certains enseignants essaient également de les
introduire dans leur projet pédagogique.

C o n t r a i n t e s d e s c o n t e s

• Manque de moyens financiers ;


• manque de dispositif/mécanisme pour faire la promotion des contes.
• Manque de conteurs (les vieux ne font plus de contes car les enfants sont toujours
avec leurs parents) ;
• Absence de conteurs professionnels dotés de l’éloquence, de la mémoire, de
l’humour, de l’imagination, de la culture, de l’intelligence
• Absence des contes dans les programmations de spectacles
• Parmi les femmes qui vivent loin de l’Afrique, très peu se souviennent encore de la
formule introductive des contes de leur ethnie.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s d a n s l e d o m a i n e d e s c o n t e s

• Les acteurs de la filière conte sont organisées de façon professionnelle;


• Un fond d’aide à la création est institué;
• Les contes sont utilisés comme moyen d’éducation et de résolution des conflits
ethniques
• Les contes sont utilisés dans le curriculum scolaire
• Les contes sont recensés et publiés
A

c t i o n s d a n s l e d o m a i n e d u c o n t e

• Incitation des parents à l’éducation et l’animation à travers les contes


• Organisation de concours de contes traditionnels
• Production et diffusion des œuvres de contes
• Développement des thèmes moralisateurs
• Initiation des bourses de création des conteurs;
31
4.3.6 Film, Cinéma, reportage
La production cinématographique malienne a connu un moment des succès importants ;
des cinéastes très connus ont contribué à l’essor du cinéma, avec des films primés au cours
de semaines et festivals cinématographiques (Cannes, Carthage, Ouagadougou…). Malgré
l’intérêt du patrimoine cinématographique, sa diffusion est restée balbutiante surtout à
l’intérieur du pays. Le manque de moyens matériels et techniques explique cet état de fait.
Il est vrai tout de même que les séries maliennes actuellement diffusées sur les antennes de
la télévision nationale battent le record de téléspectateurs qui regardent cette chaîne.

Les cinéastes ont des problèmes d’exploitation de leurs réalisations à cause essentiellement
de l’épineux problème de la piraterie et du manque d’infrastructures et lieux appropriés de
diffusion. Le cinéma ambulant, dont la principale initiative correspond au CNA - Cinéma
Numérique Ambulant - permet de réaliser de projections dans tous les milieux (rural et
urbain) sans nécessité de créer d’infrastructures spéciales. Dans un pays bénéficiant du
climat du Mali, la projection dans des espaces ouverts est viable pendant presque toute
l’année.

Les sociétés existantes ont été créées pour servir à la production d’un film spécifique et leur
activité n’a pas été pérennisée, la production est en situation de dépendance des
financements étrangers, la diffusion est laminée par l’absence de salles et le piratage des
films retransmis à la TV

Dans les régions, il existe des opérateurs spécialisés dans le tournage et montage des
événements festifs.

C o n t r a i n t e s d u d o m a i n e

• Manque de sociétés de diffusion et de production cinématographique ayant une


production régulière ;
• Etat de délabrement des salles ;
• manque d’équipements modernes de projection ;
• difficultés d’accès aux copies des films ;
• Problèmes d’exploitation des salles de cinéma ;
• la quasi-impossibilité de trouver de financements adéquats pour une éventuelle
relance de l’activité.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s d u d o m a i n e

• Une stratégie de promotion auprès du public et de programmation de la part des


responsables de salles est élaborée
• Les capacités techniques et matérielles des opérateurs sont renforcées
• La fréquentation des salles a augmentée ;
A

c t i o n s à m e n e r

• Appui aux sociétés de diffusion et de production cinématographique dans la


production régulière ;
• Reconstruction et équipement des salles ;
• Création d’un centre de consultation des copies des films ;
• Mise en place d’un fonds pour la cinématographie.
32
4.3.7 Opéra
L’Opéra du Sahel ou Bintou Wèrè est un projet co-financé par le Mali et la Hollande et
relevait du ministère de la Culture. Ce projet lancé par le Prince Claus des Pays-Bas, initiateur
de la Fondation pour la Culture et le Développement se porte sur le Sahel qui regroupe a lui
seul une douzaine de pays tels que la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, le Nigeria, le Mali, le
Cap-Vert, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le
Soudan. Il a pour but d’offrir aux artistes de la sous-région, l’occasion d’étaler leurs talents
dans les domaines du théâtre, de la danse, de la musique, etc.

La première mondiale de cette importante manifestation, l’Opéra du Sahel, a été


officiellement présentée au public, les 17 et 18 février 2007 au Palais de la culture Amadou
Hampâté Bah de Bamako. La Saison II a vu le jour le 27 novembre dernier au Palais de la
culture de Bamako L’opéra a déjà apporté 23 millions de F CFA de recettes au Palais.

.8 Sports traditionnels
4 . 3

Les sports traditionnels se résument à la lutte traditionnelle, aux courses de pirogues,


chevaux et de chameaux. Les couses de pirogues sont toujours de pratique dans les festivals
et journées culturelles mais aussi dans les fêtes rituelles. L’hippisme souffre de la vétusté des
infrastructures aussi de l’inefficacité de l’organisation. Les courses de chameaux sont
pratiquées au nord. La lutte traditionnelle qui avait presque disparue est de retour.

4.4. Arts visuels


4.4.1 Photographie
E

t a t d e s l i e u x

Jadis profession rentable, il y avait dans chaque ville au moins un studio qui faisait des prises
pour les pièces d’identité des élèves, des demandeurs de carte d’identité ou de passeport
mais aussi pour les enfants, les fêtes, etc. Il existe aujourd’hui deux groupes de
photographes : les amateurs et les professionnels.
Les amateurs qui sont nombreux dans les régions exercent cette activité comme profession
secondaire à l’exception de quelques studios dans lse capitales régionales. La numérisation a
beaucoup joué contre les photographes locaux : les appareils de téléphones peuvent
photographier ; les imprimantes à haute résolution et les caméras chinois sont accessibles à
bas prix. Toutefois, les professionnels continuent à se battre pour la pérénisation du métier.
Les célèbres photographes de la nouvelle génération sont : Ouassa Sangare, Sogodogo,
Harandane Dicko, etc. Les photographes Maliens des Masterclasses ont été encouragés à
s’exprimer avec un accessoire, perpétuant en cela la «tradition locale du fond». Les
professionnels sont marqués par la liberté dans la composition et sont bien inspirés : les
pêcheurs, les détritus de la ville, les végétaux, l’eau, la lumière, etc.

4.4.2 La Peinture
L'histoire de la peinture en Afrique remonte à l'époque du néolithique au Sahara (6000 ans
avant notre ère). Ce sont ce que l'on a appelé "les peintures rupestres", qui sont des
représentations des activités sociales des populations préhistoriques. La société
traditionnelle malienne connaissait la peinture : les techniques d'impression et de
décoration traditionnelle des cases et autres façades étaient une pratique courante au Mali ;
les falaises des aires culturelles dogon en sont la parfaite illustration.

33
Les peintres comme Ismaël Diabaté, Abdoulaye Konaté, Mamadou Diané, Kamara Ka,
Moussa Koné ont donné une renommée internationale au Mali. Parmi les jeunes peintres,
on peut citer Sira Sissoko, Mohamed Diakité, Abou Diallo, et Thierno Diallo. Ismaël Diabaté
apparaît comme le peintre le plus doué de son temps en raison de son immense talent et de
sa force de créativité toujours renouvelée. Quant à Abdoulaye Konaté, il est l'un des
premiers inspirateurs de la peinture contemporaine au Mali. Souleymane Ouologuem et
Modibo Doumbia sont aujourd'hui les peintres les plus talentueux de leur génération.

Les nouvelles techniques et les peintures industrielles héritées de l'Occident s’imposent : la


prolifération des ateliers de teinture, la décoration des façades d'ateliers, les peintures sur
des Sotrama, les "dibiteries". Les jeunes peintres diplômés, plus ou moins doués se sont
spécialisés dans la décoration des panneaux publicitaires, avec la multiplication des petites
et moyennes entreprises. Ce type de peinture est dit, de façon péjorative, "alimentaire" du
fait qu'elle ne se situe pas dans le domaine de la créativité artistique au sens de la
production de chef-d'œuvre.

Pour les spécialistes, la peinture pouvait auparavant nourrir son homme. Mais avec la cherté
des produits, du tissu, l'envahissement du secteur par des firmes étrangères, la peinture sur
bogolan rapporte peu. La majorité des peintres maliens ne vivent pas de leur art. Alors, seule
une minorité d’artistes ayant réussi à faire écho dans leurs œuvres les visions et les
aspirations de ces mentors peuvent vivre de leurs arts.

L'évolution de la peinture est liée à l'existence au Mali d'une école d'art, l'Institut national
des arts (INA).La peinture n'est pas pour les roturiers. Elle a ses mentors occidentaux qui lui
dictent des "comportements". Aujourd'hui, la situation est telle que malgré l'existence
d'écoles de formation et les nombreuses professions formées, il n'y a que deux peintres
maliens qui soient mondialement connus. Il s'agit d'Abdoulaye Konaté, directeur du
Conservatoire, et Ismaël Diabaté. Hormis ces deux, les peintres d'aujourd'hui, pour la
plupart, créent des œuvres pour un public européen et tout le monde n'a pas accès à ce
marché. Ce qui rend davantage la situation des artistes maliens précaire. Le soutien politique
et financier de l’Etat fait défaut. La précarité de certains artistes maliens est aussi liée à
l'absence d'un marché des arts plastiques permanent dans le pays ; les actions entreprises
par les autorités sont des actions ponctuelles. Il faut aussi signaler que le Malien n'a pas
encore dans sa culture la consommation d'œuvre d'art comme le tableau.

Il y a dans la peinture deux grands courants : le courant figuratif et le courant abstrait. Le


courant figuratif est basé sur la représentation des modèles tels qu'ils existent dans la réalité
avec le respect rigoureux des normes académiques. Le courant abstrait est une
représentation mentale d'une réalité quelconque. Dans ce genre de représentation, c'est
l'idée qui est primordiale et non la chose qui est censée être figurée.

4.4.3 Décoration et ornements


A case de sa pluralité ethnique, la décoration de l'intérieur des demeures traditionnelles de
chaque groupe ethnique est particulière. En milieu nomade Peuhl, la décoration intérieure
est très dominée par les tissages en laine en coton et par les calebasses (sorte de plantes
tropicales dont les fruits sont utilisés comme des cuvettes ou des gourdes). Le milieu
Touareg, qui a subi beaucoup d'influence de la culture arabe, la décoration se trouve être

34
dominée de peau. En milieu Dogon et Bambara, ethnies très agriculteurs, la décoration est
dominée par le bois et le métal ; les décors au Mali est très riche en couleurs et très animée.
En ville, la décoration est sollicitée par les personnes aisées tandis que dans les zones
rurales, cet art est pour les femmes qui l’utilisent pour des fins personnelles.

4.4.4 Les actions à réaliser dans les arts visuels


• Promouvoir les arts visuels dans les institutions formelles et informelles;
• assurer la recherche et la documentation sur les arts visuels;
• Veiller à la recherche de marché pour les arts visuels;
• Établir un mécanisme pour soutenir les institutions impliquées dans les arts visuels.

4.5 L’artisanat d’art


4.5.1 Arts contemporains
E

t a t d e s l i e u x :

Le milieu de l’art contemporain malien est appréciable dans de nombreux domaines comme
la danse, le cinéma, ou la peinture. Les arts plastiques sont tout aussi vivaces mais, le public
local ne s’y intéresse pas beaucoup. Cet art reste surtout valorisé en Europe ou aux Etats-
Unis. La pénurie de lieux d’expositions et l’inexistence d’un marché local expliquent en partie
ce phénomène. L’intérêt porté par les galeries et institutions du nord, a souvent un effet
pervers et résulte de l’engouement occidental pour les arts dits primitifs. De fait, ces
institutions influencent terriblement l’art contemporain d’Afrique noire et du Mali en
particulier. Elles renforcent leurs propres imaginaires et fantasmes sur l’Afrique en
sélectionnant des artistes pour une audience internationale.

L’art contemporain au mali reste un terreau à exploiter et n’a pas encore dévoilé toutes ses
facettes, avec de nombreux artistes dans l’ombre. Le Centre culturel français de Bamako
promeut quelques uns mais les artistes n’ont pas de soutien de la par les autorités
culturelles. Il faut cependant signaler la multiplication des expositions à Bamako, notamment
au Musée National.

Les représentants de l’art contemporain au Mali sont : Ismaël Diabaté, les sculpteurs
Amaiguéré Dolo et Sami Théra, les photographes Malick Sidibé ou Seydou Keita, Abdoulaye
Konaté, etc. Il existe un centre d’art contemporain (Badjidala) à Ségou.

C o n t r a i n t de l’art contemporain :
e s m a j e u r e s

• manque de formation et d’éducation artistique :


• Manque d’espace d’expression (galeries, salle d’exposition) ;
• Insuffisance de l’aide à la création ;
• Déficit de commercialisation des œuvres artistiques.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• Les centres de formation et de diffusion sont multipliés ;


• Des actions de synergie entre les acteurs intervenant dans le domaine des arts
plastiques (association, collectif) sont mises en place;
• Un musée d’art contemporain est créé;
• une politique d’achat des œuvres par les structures publiques est mise en œuvre;
• Un évènement artistique et culturel autour de l’art contemporain avec création de
prix est créé.

35
L e s a c t i o n s à r é a l i s e r s o n t :

• Création d’un grand prix national et régional des arts plastiques ;


• Multiplication des ateliers de formation ;
• Création d’un centre de formation qui fera le pont entre tradition africaine et
modernité ;
• Introduction de l’éducation artistique dans le programme scolaire ;
• Création et développement du marché local et national
La vannerie est une activité typiquement féminine, répandue sur tout le territoire malien.
Les femmes travaillent en général dans le vestibule de leur concession, entourées de leurs
filles, auxquelles elles transmettent leur savoir. Les tiges de palmier rônier avec lesquelles
elles travaillent sont recueillies en brousse ou achetées sur le marché local. La production
malienne de ces fibres est actuellement localisée au nord de Ségou, mais la technique
continue de se perpétuer partout. Chez les Bambara la vannerie peut être exécutée par
tous, hommes ou femmes, et tient une grande place dans la construction et l'aménagement
des cases. Les tiges sont séparées en lamelles au couteau, puis teintes dans des colorants
naturels (décoctions d'écorces, d'indigo, de terre ou de feuilles). Elles sont ensuite tressées
pour obtenir des bandes que les femmes cousent entre elles pour former des nattes rondes,
ovales ou rectangulaires, ou encore des paniers, des dessous de plats ou autres objets
utilitaires. Ces produits étant fabriqués artisanalement, chaque objet est unique et peut
présenter de légères différences tant au niveau de la forme que de la couleur. Il n’y a
aucune organisation de cette filière au niveau local ou national. Le marché est local.
Tapisserie. Les produits de la tapisserie sont constitués de tapis de laine de mouton et des
produits issus de la transformation des produits agro-alimentaires dont l’échalote d’oignon
et des sirops naturels (Gingembre, Tamarin, citron, orange, Zaban, mangue). Le centre le
plus connu dans la tapisserie est le centre Niéleni de Ségou qui date de l’époque coloniale..
En la faveur de la fermeture du premier centre en 1977, les femmes désœuvrées, ayant
acquises de solides connaissances en matière de techniques de tissage, se regroupèrent
pour solliciter le concours des bailleurs de fonds à travers « l’ONG femme -
développement». C’est ainsi que le nouveau centre vit le jour en 1982 à proximité du
marché de Médine. La laine est la matière première utilisée. Elle provient des régions de
Mopti, Gao et Tombouctou. Le travail est manuel et s’organise autour de cinq sections :
Triage, Cardage et filature, Lavage et pelotage des fils. La tapisserie emploie 65 femmes. La
production en 2006 était de 250 m2 contre 200 m2 en 2007. Cette chute de la production
s’explique par la conjoncture économique difficile l’empêchant d’écouler ses produits mais
aussi par l’insuffisance du fond de roulement pour pouvoir participer aux foires
internationales. Les partenaires techniques et financières interviennent pour soutenir le
centre.
Au nord du pays, la tapisserie ou couverture est dominée par trois types. « Mougnouré »
des peuls est constituée de bandes de coton cousues de 15 cm de large à motifs blancs et
noirs, géométriques. Il est offerts pour le mariage. La tapisserie sonrhaï dîte « Kounta » est
constituée de bandes de coton cousues (30 cm de large), polychrome, à grands motifs
géométriques et de frises. Son origine est Songhaï. C'est une tapisserie que l'on accroche au
mur de la pièce de réception, derrière le lieu où se tient le maître de maison et qui a une
fonction décorative. « Tcherka », donne une face qui s'expose, en général, sur les murs des
pièces de réception.

36
Céramiques et Poterie. Le métier de potière est réservé à la caste des forgerons. Dans cette
caste, les hommes forgent, les femmes travaillent la terre. A Kalabougou, des générations de
femmes : grands-mères, mères et filles, travaillent la poterie, " Depuis le temps de leurs
aïeux ". Ces femmes sont organisées en association, présidée par la plus âgée d’entre elles.
Son rôle est de préserver l’éthique du métier dans la communauté des potières, de faire
respecter les règles déontologiques et en cas de besoin, d’ordonner les sacrifices auprès des
esprits pour réparer les fautes. A l’ "association" s’est ajoutée depuis peu une "coopérative",
dont le rôle économique est de permettre une reconnaissance officielle des potières du
village, de leur activité professionnelle auprès du gouvernement, et de prétendre ainsi à des
aides financières. Pour créer cette coopérative, le village a dû faire face à une importante
dépense qu’il a pu assurer grâce aux trois revenus suivants : les loyers de la maison d’accueil
réservée aux visiteurs toubabs, les taxes de visite, et les trajets assurés par la pirogue du
village entre Ségou et Kalabougou. Autant dire que la communauté est bien organisée et
commence à savoir tirer profit du tourisme et de sa spécialité potière. Farako, également
village de forgerons près de Ségou, compte cent trente potières.

Dans la région de Mopti, le travail de la poterie est essentiellement imparti aux femmes.
Dans le village, chaque famille a en charge une partie du travail. La terre est foulée au pied
pendant de longues minutes pour obtenir une parfaite homogénéité. Au centre du village,
les hommes apportent des chariots de paille qui sera étalée sur la place et où sont déposées
toutes les poteries fabriquées dans le mois. Une fois les poteries recouvertes, la paille est
enflammée pour permettre la cuisson.
Les poteries sont ensuite chargées sur de grandes barques et vendues sur tous les marchés du Mali.

Il faut également signaler les perles, les textiles tissés à la main, la production de jouets, la
bijouterie, la confection de sacs, la production dans le cuir sur lesquels nous n’avons pas
d’information.

4.7 Stylisme, mode et design


C o n t r a i n t du stylisme, de la mode et du design sont :
e s m a j e u r e s

• Manque de structuration du secteur de la mode et du design ;


• manque de structures, de réseau, et de réglementation ;
• Manque de formation professionnelle ;
• Absence de réseau de distribution de réseaux nationaux et internationaux ;
• manque d’innovation et de recherche ;
• méconnaissance du secteur par le grand public.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• Une structure de formation est créée;


• Un label est mis en place;
• une galerie de vente est créée;
• Les ministères sont impliquées dans la promotion de l’excellence ;
• un évènement autour de la mode et du Design est mis en place.

37
L e s a c t i o n s à r é a l i s e r s o n t :

• Initiation des Formation professionnel courte durée en mode et design avec le


CAMM ;
• Création d’une maison du design et de la mode ;
• Développement d’une industrie de la mode (économie de la culture, maitrise de la
chaine de production et création de réseaux de distribution nationaux et
internationaux).

4.7 Le tourisme culturel


Le nombre total de touristes au Mali a été de 145 000 en 2004, 187 000 en 2005 et
d’environ 200 000 en 2006. 31% des visiteurs ont pour objet les vacances et les loisirs ou la
recherche et la culture comme motivation principale du voyage. Le tourisme culturel
comporte des emplois directs et indirects estimés à 4 500 postes.

Les opérateurs du secteur sont multiples, au premier titre desquels on trouve les opérateurs
liés au secteur du tourisme : hôtels, agences de voyage, guides touristiques, restaurants, etc.
Le Mali compte plus de 100 agences de voyage et environ 250 hôtels. Le nombre de guides
officiels recensés est supérieur à 300. De nombreux autres opérateurs économiques
bénéficient du tourisme : commerce général, services aux personnes, transport, etc.
Pratiquement la totalité de festivals se déroulent en haute saison et drainent une partie
importante du public étranger. En région, les musiciens et autres artistes du spectacle,
dépendent très souvent pour se produire des hôtels, restaurants et autres lieux fréquentés
par les touristes. De même, l’artisanat d’art est fortement dépendant de la présence de
touristes.

Le tourisme contribue directement aux recettes de l’Etat et des municipalités par le biais de
la taxe hôtelière, et des taxes liées à tous les produits et services consommés par les
touristes. Les recettes en provenance de la taxe hôtelière restent modestes et ne sont pas
recensées de façon centralisée. La prise en compte du tourisme dans les programmes
multilatéraux de développement semble bien être la marque de la volonté de l’Etat de
considérer ce secteur comme un véritable enjeu de développement économique, social et
culturel.

Actions à réaliser :
• Assurer la participation de tous dans la promotion et la conservation des sites
naturels et culturels ;
• Promouvoir la visibilité du pays et l’offre de produits et de services culturels ;
• Organisation des infrastructures touristiques du pays (hôtellerie, transports, etc.) ;
• Encouragement du tourisme culturel des nationaux et de la diaspora
• Appuyer les projets de développement du tourisme culturel et les projets de
production d’œuvres audiovisuelles ou de contenu multimédia faisant la promotion
et la valorisation des richesses culturelles du pays.

5. LES INFRASTRUCTURES CULTURELLES


Les infrastructures maliennes sont dominées par les bibliothèques, les stades sportifs, les
salles de cinéma, les salles de spectacles, les galeries, les studios, boîtes de nuit, etc. Si les
régions de Bamako, Ségou et Mopti disposent des infrastructures variées, la région de
38
Tombouctou se marque par ses bibliothèques mais elle a avec Koulikoro des caractéristiques
de faiblesse d’infrastructures culturelles.

5.1 Les musées


Le Musée National du Mali à Bamako est l’une des infrastructures muséales les plus
développées en Afrique francophone. Il a été construit en 1981 grâce à un soutien financier
de la coopération française. En 2004, l’Union européenne, dans le cadre du 8ème FED, a
apporté un appui substantiel pour l’extension du Musée, ce qui a favorisé le développement
de ses activités professionnelles. Il recèle d’importantes collections dont des pièces de
valeur exceptionnelle : objets en terre cuite du, statuaires, objets rituels, etc.
Un musée du District a été construit à Bamako, et renforce ainsi les infrastructures muséales de la
capitale. D’autres musées sont en chantier, notamment les trois musées régionaux en projet à
Bandiagara, Djenné et Sikasso grâce à un appui financier de l’Union européenne.
Les autres infrastructures muséales locales sont le musée du Sahel de Gao, trois musées
communautaires de Bandiagara, les musées locaux de Tombouctou et Yanfolila.

Il faut également signaler les «Banques culturelles» créées dans certains villages dans le
cadre de la micro finance appliquée au patrimoine culturel. Le mécanisme de
fonctionnement consiste pour les détenteurs d’objets d’art, à entreposer des biens culturels
mobiliers de valeur contre un prêt d’argent remboursable dans un délai arrêté de commun
accord. Il en existe à Fombori (village situé à 2 kilomètres à l’est de Douentza), Déniekoro et
Kola.
5.2. Les Espaces de spectacles
Les lieux de spectacles au Mali ont, pratiquement tous, une vocation mixte. Ils servent tant à
la présentation de spectacles (théâtre, musique, danse) qu’à d’autres types d’activités
culturelles. Ces lieux de spectacles peuvent être des centres culturels, des salles de
spectacle, des lieux à l’intérieur d’hôtels, des bars, des maisons de quartier, etc. Le principal
lieu de spectacle au Mali est le Palais de la culture qui contribue de façon significative à la
dynamique culturelle du pays et dispose d’une troupe de théâtre et d’une troupe de danse
traditionnelle permanentes.
Créé en 1999 avec le soutien financier de la Fondation Prins Claus et l'appui technique de
van Beeldende Kunsten des Pays-Bas, le Centre Soleil d'Afrique est un cadre et un lieu de
rencontre approprié au service de tous les acteurs de la culture. La plupart des permanents
de l'association sont des artistes spécialisés dans les différentes disciplines de l'art plastique.
Il crèche dans son propre local à Hamdallaye ACI-2000. Il est composé d'une salle
d'exposition, un espace de travail, une salle d'infographie équipée d'ordinateurs, deux
magasins et deux bureaux. Un staff composé de huit personnes de profils divers assure le
fonctionnement quotidien du Centre au sein duquel on peut identifier une vingtaine
d'œuvres d'artistes maliens et étrangers qui sont passés pour une formation ou en tant que
collaborateurs.

5.3 Les centres et galeries d’art


Les salles d’exposition permanentes sont très peu nombreuses au Mali. Quelques galeries
privées existent à Bamako et Ségou pour l’art contemporain : trois galeries importantes
existent ainsi à Bamako ; à Ségou, la galerie « Kasobane » créée par des plasticiens maliens,

39
et l’atelier « NDomo » du plasticien Boubacar Doumbia, sont des bons exemples de ces
galeries privées qui contribuent à la promotion et la vente de l’art et de l’artisanat maliens.

5.4 Les salles de Cinéma


Les projections de film grand public en salle sont localisées dans une ou deux salles à
Bamako. Des salles de cinéma existent dans certaines régions (Kayes, Sikasso, Mopti,
Koulikoro et Ségou) mais elles sont toutes désaffectées et délabrées. D’autres circuits de
diffusion du cinéma doivent être développés, comme les salles polyvalentes, des salles de
projection dans des centres culturels, des espaces en plein air ou le cinéma numérique
ambulant.

5.5 Les Bibliothèque


Les bibliothèques de manuscrits sont surtout répertoriées à Tombouctou (une vingtaine) où
est en train de se développer une véritable dynamique culturelle autour de l’art du
manuscrit. L’existence de plus de 150 000 manuscrits anciens (entre le 10 et 19ème siècles) à
Tombouctou a généré, depuis 10 ans, une importante activité de copie, restauration,
conservation, construction de bibliothèques, recherche et valorisation de ces documents.
L’ONG culturelle SAVAMA (sauvegarde et valorisation des manuscrits arabes) a fortement
contribué à lancer cette nouvelle dynamique culturelle, qui est en train de s’étendre à
d’autres localités du Mali (Djenné). Le développement de la recherche et des échanges
scientifiques et culturels internationaux autour des manuscrits peut se transformer en un
atout majeur pour le développement de la ville. Des initiatives de récupération de
manuscrits anciens sont également en cours à Djenné et à Gao.

5.6 Studios de musique


Le problème de studio est crucial au Mali. Il n’y a qu’un studio professionnel appelé Bogolan
attirant de nombreux artistes internationaux. Il a été fondé par le regretté Ali Farka Touré.
Situé dans le centre ville de Bamako, quartier Quinzambougou, le studio Bogolan offre un
espace d’enregistrement de plus de 100 m2. Avec ses trois cabines de prises, sa cabine de
mix, et un « patch » de grande qualité, le studio Bogolan permet d’accueillir les productions
locales et internationales. La conception du studio allie l’utilisation de matériaux locaux et
une station d’enregistrement numérique. Les partenaires du studio Bogolan sont : les labels
(Mali K7, Syllart, World Circuit, EMI, U Jazz, Because, Discograph) et France Télévision.
Malheureusement, ce studio cher pour les artistes souffre d’amortissement de ses
équipements et il se trouve au marché de liquidation. Des initiatives existent sur la
construction de studio notamment à Ségou.

5.7 Boîte de nuit


Les clubs ou espaces de danse sur un fond musical sont nombreux : il en existe plusieurs à
Bamako ; dans les régions, il y a au moins un par région. Beaucoup de cercles n’en disposent
pas et les rares clubs qui existent sont à ciel ouvert. A part ceux de Bamako qui sont
construits avec un investissement important, les boîtes des régions sont mal équipées et le
personnel est moins qualifié.
La musique diffusée dans les boîtes est généralement jouée par un DJ ; toutefois, ces
espaces reçoivent souvent des artistes en live pour des danses, des élections de miss, de
défilé de mode, des soirées de mariage, d’invitation des grands DJs ou des groupes locaux,
des tournages de clips, etc..
40
Les clubs ont tendance à utiliser plus de musiques électroniques comme la Techno, le Coupé
décalé, les musiques groove comme le Ragga, le R'n'B le Rap mais aussi le Zouk. Cela nuit à
la musique malienne. Il existe cependant quelques espaces spécialisés dans la musique sous-
régionale. Suivant les types de musiques jouées, la clientèle est très différente. Les DJ
transforment le club en une salle de concert où l'on va autant pour danser que pour écouter
des morceaux de musique spécifiques et qui ne se diffusent pas dans les circuits
traditionnels et populaires.

Une classification des boîtes est nécessaire avec une règlementation pour fixer le taux de
musique malienne jouée afin d’éviter que les DJs n’imposent leur goût aux clients. Aussi, un
appui est nécessaire en région pour la formation, la pérennisation et la structuration des
boîtes de nuits.

5.8 Contraintes, résultats et actions pour les infrastructures nationales


L e s c o n t rdes infrastructures sont:
a i n t e s

• Précarité d’infrastructures de diffusion d’événements et d’animation culturelle dans


les régions Méconnaissance des œuvres artistiques locales par le public malien ;
• programmation extrêmement pauvre des salles existantes
• diminution de la fréquentation des salles de cinéma ;
• manque général de ressources humaines compétentes et motivées,
• Manque d’appui technique ;
• Manque de budget de fonctionnement ;
• Manque d’équipements pour l’organisation d’événements culturels, tels la
projection de films documentaires ou la tenue d’expositions d’objets d’art ;
• Non existence de marché.
L e s r é s u l t a t s a t t e n d u s :

• Les lieux physiques sont fonctionnels et structurés en lieux de programmation


d’œuvre ;
• Les structures ont des moyens autonomes (législatifs, financiers, etc.) ;
• L’offre et la dynamisation de la promotion des activités sont renouvelées ;
L e s a c t i o : n s

• Construction des infrastructures culturelles ;


• Etablissement de stratégie d’utilisation et d’animation des infrastructures ;
• Mise à disposition des équipements nécessaires, des budgets de fonctionnement et
surtout les ressources humaines qualifiées ;
• Conception d’un programme pour la consommation des œuvres au niveau du public ;
• Renforcer et motiver les directeurs des salles à jouer un rôle décisif pour donner une
nouvelle dynamique à la vie culturelle ;
• Sensibilisation des chaînes de télévision et des opérateurs téléphoniques à financer la
production artistique locale ;
• Formation pour garantir les ressources humaines nécessaires.

5.9 Les Centres culturels étrangers


Le Centre culturel français (CCF) de BAMAKO appartient au réseau des établissements
culturels français relevant du Ministère des Affaires Étrangères, en Afrique et dans le monde.
Instrument de culture et de coopération, il obéit à une double vocation :
41
• la mise en valeur de la culture française et européenne au travers de ses productions
(arts visuels, cinéma, spectacles vivants, mais aussi livres et nouvelles techniques de
communication), et de ses acteurs (artistes en résidence, conférenciers, formateurs).
• la mise en valeur au Mali et en France des formes artistiques et culturelles maliennes
par une aide à l’expression artistique et intellectuelle, et à la professionnalisation des
opérateurs culturels.

Son programme d’activités est marqué par le théâtre, cinéma, concerts, expositions,
opérations de décentralisation, partenaire de plusieurs grandes manifestations maliennes à
visée internationale (Biennale des Arts, Rencontres de la Photographie Africaine, Festival
Ecrans Libres, Rencontres Théâtrales, Festival au Désert, Festival Etonnants voyageurs,
Festival de la marionnette de Markala). Il est également co-organisateur avec le Ministère de
la Culture de fêtes nationales (Lire en fête, Printemps des poètes, Fête de la Musique, Fête
du Cinéma…).

Sa médiathèque compte plus de 30 000 titres (signes et vidéogrammes), son atelier


multimédia, qui vous permet de vous initier à la documentation sur les réseaux virtuels et
d’accéder librement à la presse, font de lui un instrument de consultation, d’information et
de lecture.

Institut Culturel Afro-Arabe


Ses activités ont démarré en avril 2002 à Bamako. Parmi ses objectifs les plus importants, il
faut retenir « faciliter et promouvoir les relations et l’échange entre les peuples africain et
arabe à travers leur culture ».

Il faut également citer le Centre culturel américain, le Centre culturel libyen, etc.

6. LA RECHERCHE ET DOCUMENTATION
La recherche dans la culture est surtout concentrée dans le domaine du patrimoine. Les
recherches archéologiques évoquées plus haut en témoignent. Les régions ayant fait l’objet
de recherches dans le domaine du patrimoine sont indéniablement celle du plateau central
nigérien (pays dogon essentiel), le delta intérieur et la boucle du fleuve Niger (Djenné,
Mopti, Tombouctou et Gao), et celle occidentale du vieil empire Manding. Ces programmes
ont permis une bonne promotion touristique des sites et monuments les plus visités du
pays actuellement.

Les publications sur la culture sont celles d’acteurs indépendants comme ACTE 7 qui a
produit des documents de politique culturelle et de collection des biens culturels. Le
ministère intervient rarement dans la recherche et pourtant une ligne y est consacrée dans
le budget. Le travail des intellectuels consiste à produire des articles et interventions pour
les séminaires et les publications étrangères. Ces œuvres sont dispersées à travers le
monde et souvent accessibles sur Internet.

Ni les associations ni le secteur privé n’interviennent dans le volet de la recherche.


L’exception concerne le Festival sur le Niger qui a réalisé une étude d’impact et des forums
culturels dont la documentation n’est accessible que sur demande auprès de
l’administration basée à Ségou.

42
Les centres de documentation sont peu nombreux dans la capitale et rares en région. Parmi
ces centres, le plus connu est le Centre Djoliba créé par la Mission Catholique ; on peut aussi
citer le Réseau Sahélien de Documentation (RESADOC) du Comité Inter-Etats de Lutte
contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), organisation sous régionale dont le siège est à
Ouagadougou.

C o n t r a i n t e s

• Insuffisance de recherches et faible implication du ministère;


• Dispersion des résultats des rares études ;
• Manque de spécialistes de recherches ou de transparence dans l’attribution des
marchés de recherche ;
• Absence d’initiatives communes entre les parties prenantes.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s

• Des recherches sont menées conjointement avec les parties prenantes ;


• Un centre de documentation existe ;
• Des fonds existent pour la recherche ;
• Les résultats des recherches sont diffusées ;
• Une banque de spécialistes de la recherche existe.
A

c t i o n s à r é a l i s e r :

• Planification financière et de ressources humaines de la culture


• Création d’un centre de documentation conservant toutes les publications
• Etablissement de partenariat public et privé dans la promotion de la recherché
culturelle

43
7. L’ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE
7.1 L’INA
L’INA a été créée en 1933 sous l'appellation de la Maison des artisans soudanais transformée
en 1963 par la 1re République en Ecole des beaux arts avant de devenir en 1978 sous la IIe
République Institut national des arts (INA). A ses débuts, l'école comptait trois sections : arts
plastiques, art dramatique et musique. C'est dans la section arts plastiques qu'ont été
formés la plupart des artistes de renom de notre pays. Certains parmi eux ont continué leurs
formations à l'étranger, notamment à Moscou, à Cuba et en Italie. L’INA forme des
techniciens d’arts dans les disciplines suivantes : art dramatique, arts plastiques, musique,
animation socioculturelle, métiers d’art. L’INA est chargé de donner un enseignement
artistique ; à savoir : la musique, les arts plastiques, des métiers d'art (forge, maroquinerie,
bijouterie, menuiserie ébénisterie, tissage). De cet établissement sortiront de grands artistes
(dans tous les domaines) qui feront la fierté du pays comme Aly Dolo. Les élèves suivent une
formation d'un tronc commun de 4 ans. A partir de cette étape, l'élève choisit un thème
pour son rapport de fin de cycle. A l'INA, 300 élèves environ apprennent au sein de
différentes sections.

7.2 Le Conservatoire
En 2004, une nouvelle école de formation artistique a été créée : le Conservatoire des arts et
métiers multimédia/BFK. C'est une école supérieure qui donne un enseignement
pluridisciplinaire : arts plastiques, musique, danse, multimédia et théâtre. Elle ambitionne
d'ouvrir une section mode et design compte tenu des enjeux du marché des arts aussi bien
au Mali qu'à l'extérieur. En plus de l'INA, il existe le Conservatoire des arts et métiers
multimédias Balla Fasséké Kouyaté (Cam/BFK), qui correspond au cycle supérieur de l'INA. Le
Cam/BFK a ouvert ses portes le 10 octobre 2004. Depuis cette date, il accompagne des
générations d'élèves vers la réussite, se forgeant une réputation d'excellence à Bamako.
Aujourd'hui, il accueille 260 étudiants (du cours normal aux masters), sans oublier les
managements, développe pour tous un enseignement de qualité tourné vers l'avenir. "Nous
avons enregistré des partants à la fonction publique et dans la section art plastique, il y a 10
étudiants par section et par classe, soit 50 au total pour cette année".

7.3 L’Université de Bamako


L’université de Bamako a une faculté des Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) qui
assure une formation en deux cycles : un premier cycle de deux ans sanctionné par le
Diplôme d’Etudes - Universitaires Générales (DEUG) et un deuxième cycle en deux étapes
dont la première est sanctionnée par la Licence et la seconde par la Maîtrise. La FLASH
comprend CINQ (05) Départements d’Enseignement et de Recherche (DER). Le DER
« d’histoire et archéologie » Forme les gens des métiers du patrimoine (documentaliste,
archiviste, muséologue, archéologue), des métiers du tourisme et les agents culturels de
développement. Le DER de « lettres et arts » forment les animateurs en Art dramatique, les
concepteurs des programmes d’alphabétisation en langues nationales, les métiers de la
décoration (intérieure et extérieure), la profession des critiques d’Art, l’animation artistique
et les métiers de la scène.

7.4 Les centres privés de formation


Il existe des centres de formation traditionnelle et des centres modernes. Les centres
traditionnelles font la transmission de :
44
traditions orales et musicales dans le cadre de centres spécialisés comme au Mandé

(Kéla, Kirina, Kita, ñagasola, Yanfolila)
• de danse (Troungoumbé);
• d’artisanat d’art.
Les centres modernes existent en nombre. Outre les écoles spécialisées (INA, Conservatoire,
Université), il y a beaucoup d’écoles de
• danse comme le CEDRYM ( Centre d'études des danses et rythmes mandingues) de
Faladiè, la Compagnie Benkadi de La Maison des Arts de Bamako ;
• formation en instruments de musique (kora surtout) ;
• Coupe, couture et tresse.

8. LES PARTIES PRENANTES NON GOUVERNEMENTALES


8.1 Les associations
Des associations professionnelles existent dans le secteur de la culture, mais elles sont
souvent non opérationnelles ou non représentatives de la base. L’exception importante est
le secteur des artisans d’art qui sont représentés par des associations ou des corporations
traditionnelles, regroupés dans deux structures faîtières représentatives : la FNAM et
l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers. Ces deux structures représentent plus
de 100 000 artisans et près de 2 000 associations de base.

Il existe des petites associations avec peu de membres comme l’Association de femmes
professionnelles du secteur de l’Image (AFIM), avec ses 50 membres ; l’association des
producteurs de musique, avec 15 membres, la fédération d’artistes maliens (FEDAMA),
l’organisation malienne des éditeurs de livres – OMEL - composée de 15 maisons d’édition,
l’association de librairies professionnelles. Ces deux dernières ont une activité fédérative et
de représentation réelle des opérateurs de la filière, ce qui est une exception dans le monde
de la culture au Mali.

C o n t r a i n t e s d e s a s s o c i a t i o n s

• Pénalisation des opérateurs culturels par la quasi-absence de structures réellement


représentatives et professionnelles des différents secteurs culturels.
• Non opérationnalisation des associations existantes ;
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• Des associations représentatives des professionnels et représentatives existent et


servant d’interlocuteurs ;
• Les associations existantes sont démocratiques, transparentes et opérationnelles.
A

c t i o n s à m e n e r :

• lancement des initiatives de regroupement ;


• Mise en place de mécanisme de suivi et de renforcement de capacités.

8.2 Les médias


Le secteur est constitué essentiellement de petites structures. La réglementation du secteur
des médias exige que 20% de la grille au minimum soit consacrée à la promotion de la
culture. La notion de promotion est assez large (musique, programmes en langues
nationales, etc.). L’équipement utilisé par les radios est souvent vétuste, ce qui implique une
puissance émettrice réduite et une mauvaise qualité des émissions. La professionnalisation
des journalistes dans le domaine de la culture est un problème. Il est nécessaire d’élaborer

45
des programmes de formation des gestionnaires des radios avec l’association malienne de
radiodiffuseurs et en partenariat avec les opérateurs publics et les PTF présents dans le
secteur.
C o n t r a i n t e s d e s m é d i a s

• Manque d’associations ou de structures représentatives du secteur de la musique


dans les médias ;
• Règlementation insuffisante ;
• Manque de moyens financiers pour la modernisation des équipements ;
• Manque de journalistes professionnels de la culture ;
• Manque de compétences managériales.
R

é s u l t a t s a t t e n d u s :

• la créativité est développée à partir des médias ;


• Les acteurs des médias sont formés en critique d’art et la promotion de l’art ;
• Les structures médiatiques culturelles sont mieux préparés pour répondre aux
besoins ;
A

c t i o n s :

• Augmentation du % de la grille à 40% ;


• Création d’une structure associative des communicateurs et des critiques d’arts ;
• Formation des journalistes à la culture et aux critiques d’arts ;
• Faire de l’éducation artistique dans les écoles et dans les communes ;
• Incitation des jeunes aux TIC a travers un programme urgent de promotion.
• Construction d’une base de données et une mémoire.

8.3 Les services d’appui


Les services d’appui aux opérateurs culturels ne sont pas nombreux. La plupart des études et
enquêtes sont réalisées par des experts indépendants généralement issus du ministère de la
culture mais aussi des ONG et associations intervenant dans le secteur. Le secteur se marque
par l’absence de service d’appui aux opérateurs, projets et l’administration de la culture.

9. LA CULTURE DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES


Selon le code des collectivités, les autorités des collectivités règlent par ses délibérations les
affaires de la collectivité, notamment celles relatives aux programmes de développement
économique, social et culturel. Il délibère sur les aspects liés à la culture. Dans les
communes, les adjoints du maire sont chargés des affaires éducatives, sociales, culturelles et
sportives. Dans le cercle, le premier vice-président du Conseil de cercle est chargé des
affaires politiques, sociales, religieuses, culturelles mais c’est le deuxième vice-président du
Conseil de cercle qui est chargé de l’élaboration du programme de développement
économique, social et culturel. Dans la région, le premier vice-président de l’Assemblée
régionale est chargé des affaires politiques, sociales, religieuses, culturelles.
Le constat est que ces personnes ne jouent pas de grand rôle dans les activités culturelles et toutes
les décisions sont centrées autour du Président des collectivités. Les collectivités manquent de
personnel suffisent, compétent pour la culture. Aussi, les programmes de développement ne
tiennent pas compte de la culture qui est dominée par le sport.

46
10. LE FINANCEMENT DE LA CULTURE
10.1 L’appui budgétaire
La dotation budgétaire de l’Etat malien envers le secteur de la culture est de 4,5 milliards (soit 4,
514 090 000 F CFA) répartie ainsi :
• Personnel 823 480 000
• Matériel & Fonctionnement 203 326 000
• Déplacement & Mission 220 673 000
• Communication & Energie 331 502 000
• Autres Dépenses 946 159 000
• Equipement et Investissement 168 000 000
• Transfert et Subvention 660 950 000
• BSI Financement Intérieur 1 160 000 000

Le gouvernement prévoit également des lignes budgétaires pour les structures suivantes :
• MAISON DU HADJ : 66 706 000
• CICB BAMAKO : 377 948 000
• MUSEE NATIONAL : 477 905 000
• PALAIS DE LA CULTURE : 409 627 000
• BUREAU MALIEN DU DROIT D'AUTEUR : 182 486 000
• CENTRE NAT. CINEMATOGRAPHIE DU MALI : 560 061 000
• CONSERV.ARTS METIERS MULTI.BALLA FASSEKE KOUYATE : 613 901 000
• MAISON AFRICAINE DE LA PHOTOGRAPHIE : 167 353 000

Comparaison de la dotation du ministère de la culture aux autres ministères

Ministères Dotation budgétaire


MINISTERE DE LA DEFENSE & ANCIENS COMBATTANTS 75 367 309 000
MINIST. EDUCAT. ALPHAB. & LANGUES NATIONALES 49 276 255 000
MINIST. DE LA SANTE 35 878 666 000
MINIST. DE L'EQUIPEMENT & DES TRANSPORTS 35 746 994 000
MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES 26 661 308 000
MIN. SECURITE INTERIEURE & PROTECTION CIVILE 25 629 731 000
MIN. AFF.ETRANG. & COOPERAT" INTERNATIONALE 22 485 283 000
MINIST. ENSEIG. SUPERIEUR & RECH.SCIENTIFIQUE 15 154 811 000
MINISTERE DE L'AGRICULTURE 13 499 877 000
MINIST. ADMINIST. TERRIT. & COLLECT. LOCALES 12 580 495 000
MIN. DEVELOP. SOCIAL SOLID. ET DES PERS. AGEES 11 961 594 000
MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE 9 763 962 000
MINIST. DE L'ENERGIE ET DE L' EAU 9 731 983 000
MINISTERE DE LA JEUNESSE & DES SPORTS 8 984 433 000
MINISTERE DE LA JUSTICE 7 245 910 000
MINIST.DE L'ENVIRONNEMENT. L'ASSAINISSEMENT 6 451 972 000
MINISTERE DE LA CULTURE 4 514 090 000
MINIST. COMMUNICAT & NVELLES TECHNOLOGIES 4 373 936 000
MINISTERE PROMOTION FEMME, ENFANT & FAMILLE 4 068 121 000
MIN. TRAV. FONCT. PUB. REFORME ETAT 4 001 320 000
MINIST. EMPLOI & FORMATION PROFESSIONNELLE 3 450 132 000
MINIST. DE L'ARTISANAT ET DU TOURISME 2 515 812 000
MINISTERE MALIENS DE L’EXTERIEUR & INTEGRATION AFRICAINE 1 898 453 000
MINIST. CHARGE RELAT. INSTITUT. PORTE PAROLE GOUVERNEMENT 393 163 000

47
10.2 Les partenaires techniques et financiers de la culture
Les partenaires techniques et financiers sont :
L ’ U : elle intervient dans le cadre du PADESC pour le renforcement des
n i o n e u r o p é e n n e

capacités des agents du ministère, des opérateurs ; l’appui à la création, aux structures
d’animation, aux festivals, aux industries culturelles, à l’artisanat d’art et aux projets
structurants des régions avec un budget de 4,5 millions d’euro.
: elle intervient dans la conservation et la promotion du patrimoine, les
E S

L ’ U N C O

équipements, les artistes négro-africains et la plaisanterie à travers la DNAC et DNPC avec un


budget de 100 millions de F CFA.

L a : elle a apporté un budget de 1,5 million d’euros pour la


c o o p é r a t i o n e s p a g n o l e

formation (347 000 F CFA), l’équipement des structures régionales (469 000) et l’appui au
développement des industries culturelles (557 000) et divers (126 000). Les formations qui
sont en cours de réalisation portent sur la sensibilisation des écoliers et élus au patrimoine ;
la formation en techniques de son et lumières de spectacles en plein air ; l’élaboration d’une
base de données du secteur de la culture ; et la formation des cadres régionaux à l’inventaire
du patrimoine.

La : elle intervient dans les domaines du film (avec le CNCM), musique


c o o p é r a t i o n d a n o i s e

(Conservatoire, vente sur internet et droits d’auteur) et le théâtre (pièce de théâtre et


photo). Le budget prévisionnel est 114 millions de F CFA. La coopération s’étend sur la
période 2008-2011.
L a : elle intervient dans le film, la patrimoine, la promotion du livre et
c o o p é r a t i o n f r a n ç a i s e

l’écriture, le musée national, les échanges pédagogiques et la coproduction avec le palais de


la culture.
La c : ses activités sont dirigées vers le musée (exposition, recherche,
o o p é r a t i o n h o l l a n d a i s e

formation, collecte, restauration, etc.).

La : cette coopération s’articule autour de la formation des


c o o p é r a t i o n c h i n o i s e

formateurs, l’enseignement et l’organisation des stages ainsi que d’autres types d’échanges
culturels.

, en partenariat avec la DNPC, elle s’est intéressée ces dernières


S A

L a c o o p é r a t i o n a v e c l e s U

années aux prospections, fouilles, recherche avec 3 millions F CFA.

L’ s’est engagée dans les fouilles.


A

g e n c e s u é d o i s e d u d é v e l o p p e m e n t i n t e r n a t i o n a l

L ’ o r : elle est engagée dans la lecture, la


g a n i s a t i o n i n t e r n a t i o n a l e d e l a f r a n c o p h o n i e

production de films, l’appui aux industries culturelles et la formation des acteurs culturels.

La : elle intervient dans l’informatisation et la restauration des


A

f o n d a t i o n g a K h a n

collections, sites et monuments. La : avec le musée national, elle œuvre F o n d a t i o n P o l l a k

pour l’acquisition de livres. La intervient pour l’opéra du Sahel. F o n d a t i o n P r i n c e C l a u s s

La est pour les services publics – privés. L’


S A

F o n d a t i o n t r o m m e s s o c i a t i o n d e c o o p é r a t i o n

p o u s’occupe de l’aménagement et
r l e d é v e l o p p e m e n t l o c a l d e s e s p a c e s n a t u r e l s

construction d’infrastructure touristique.

48
Les documents stratégiques d’intervention de la Banque Africaine de Développement (BAD)
et de la Banque Mondiale au Mali, élaborés en partenariat avec le Ministère des Finances
malien, ne mentionne pas les secteurs culturels. Les partenaires du Mali ont longtemps exclu
la culture des sources de financement et très peu de fonds y sont consacrés. Pour le peu de
montant attribué, les coopérations engagent beaucoup plus d’argent dans le patrimoine
culturel au détriment des autres domaines. Cette inégale répartition pénalise beaucoup
d’opérateurs.

11. LA CULTURE DANS LES AMBASSADES DU MALI A L’ETRANGER


Les services extérieurs du ministère des affaires étrangères et de la coopération
internationale gèrent les ambassades. Ils nomment des attachés culturels auprès des
ambassades du Mali. Ceux-ci animent les activités culturelles dans les pays où ils se trouvent,
participent à la préparation et au déroulement de visites culturelles organisées au Mali pour
un grand nombre d’associations, d’organismes et de personnalités du monde culturel. Ces
services ont également pour tâche d’assurer le succès des semaines culturelles organisées à
l’étranger par le Mali et d’y faire connaître son patrimoine spirituel et culturel. Il faut
toutefois signaler que ces nominations des conseillers culturels se font sans consultation
préalable avec le ministère de la culture. Le rapport 2009 du vérificateur général signala la
nomination népotique d’un vétérinaire comme attaché culturel dans un pays étranger.

49
12. ETAT DES LIEUX DES FILIERES CULTURELLES PAR REGION
REGION DE KIDAL
Les filières sont : la location d’espaces, Studio Photo, studio d'enregistrement Audio, régie
Video (Filmage et Montage) et Bibliothèque. Les contraintes des opérateurs sont : Situation
géographique et insécurité qui n'incitent pas à la fréquentation.
Les associations culturelles sont : ASEYAR, TERMIT( essai), TEMEDT( fraternité) et Taghreft
Tinariwen. Les contraintes des associations sont le manque de ressources financières.
Le seul service d’appui est le PIDRK
Les infrastructures sont dominées par : Motel Krutel et Dallol Danse
La culture dans les PDESC
PDESC Kidal :
• Promouvoir les activités artistiques et culturelles: Contruction et équipement des
locaux de la Mission culturelle d'Essouk( bureau+logement) ; Appui à l'organisation
des semaines locales et régionales
• Renforcer le pouvoir religieux: Appui à l'organisation de 10 rencontres entre
autorités religieuses
• Valoriser et promouvoir l'artisanat et le tourisme: Appui à l'artisanat en matériel
moderne
• Protection et valorisation des sites touristiques
PDESC Commune de Essouk
Valorisation du potentiel touristique et Culturel ; Construction d'infrastructure culturelle,
construction d'infrastructure d'accueil ; Organisation d'un festival folklorique, Protection du
site d'Essouk ; Appui à l'organisation de la Semaine Locale
PDESC Abeibara
• Construction de deux maisons des artisans
PDESC Tin zaouatene
• Manque de cloture du centre culturel,
• Manque d'appui aux artisans
• Extension et équipement du Centre Culturel et Cloture du Centre Culturel
PDESC Anefif
• Construction d'infrastructure culturelle
• Equipement du centre d'accueil
• Création d'espace de loisir pour jeunes
• Valorisation de sites touristiques
• Appui à l'organisation de la Semaine Locale

Principale manifestation culturelle : SECO (Semaine commerciale) Manifestation commerciale


annuelle tournante dans les grandes villes du Mali. Elle vise exclusivement la promotion des produits
et services maliens sur le marché national a travers des expositions ventes, conférences débats,
forum d'échange et de rencontre entre producteurs, distributeurs, consommateurs, structures
d'appui et visiteurs professionnels.

REGION DE KOULIKORO
5A SUIVRE°

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