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LA SÉPULTURE

DE MODESTE DE JÉRUSALEM

Un excellent article de Dom Emmanuel Lanne, publié dans Éléona,


le bulletin des « Amis de l'Éléona » 1, illustre d'après notre étude
sur le calendrier géorgien de Jérusalem•, la place importante
qu'occupait, dans les célébrations liturgiques de la Ville Sainte, la
basilique du llfont des Oliviers. Cette église est désignée ordinaire-
ment, dans le calendrier géorgien et dans les leetionnaires qui lui
ont servi de source, par le terme 8o:iv•'23am> mocap'et'a •, génitif
pluriel de mocap'e « disciple »; ce génitif, décliné comme un nom
propre, est mis lui-même au locatif 8o:iv>'2Jams-b mocap'et'a-s « in
Diseipulorum ( eeelesia) », forme qui correspond pou·r le sens à la
tournure grecque Êv ri/ -rwv µa8-ryrwv (sous-entendu Êt<KÀ1J<Tt<f) ; au
11 septembre, le calendrier emploie le mot 8o:ieodiJl!!?m>o moc'ik'ult'ay
« Apostolorum » (à lire 8o:ieodiJl!!?m>b moc'ik'11lt'a-s « in Apostolo-
rum »),là où le leetionuaire de Paris écrit 8o:iv>'2Jams-b mocap'et'a-s
« in Diseipulorum (eeelesia) » 4 ; inversément, au 9 mai, le leetion-
naire de Paris écrit 8o:iv>'2Jams-b mocap'et'a-s « in Discipulorum
( eeelesia) », tandis que le leetionnaire de Lata! lit S11per Montem
Apostolor11m, et le calendrier S1tper Montem in Apostolorum eccle-
sia 5 •
Ce « sanctuaire des Disciples» ou « des Apôtres» situé sur le
Mont des Oliviers, ne peut être que la basilique eonstantinienne de
l 'Éléona, construite, on le sait, sur la grotte des Apôtres : ecclesia ...
quae est in Eleona, ûJ, est in monte Oliveti, 11bi est spel11nca illa,
in qua docebat Domin11s, comme dit Éthérie •.

1 E. LANNE,L'Éléona dans le Sanctoral de Jérusalem au X'1 siècle, dans


Éléona (Toulouse), 39e année, oct. 1959, p. 3-7.
a G. GARI'l'TE, Le calendrier palestino-géorgien du Sinaiticus 34 (Xe siècle)
(Subsidia Hagiographica, 30), Bruxelles, 1958.
3 Voir GARITTE, Calendrier, p. 171-172 et les index, p. 447 et 462.
4 Voir GARITTE,Calendrier, p. 89 et 327.
• Voir ibid., p. 65 et 219.
6 Ch. 30, éd. H. PÉTÛ, Éthérie. Journal de voyage (Souroes chrétiennes, 21),
Pa.ris, 1948, p. 220. - Voir F.-M. A.BJCL, dans .Revue Biblique, 33 (1924), p.

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128 G, GARITTE

D'après le calendrier et les lectionnaires géorgiens, il semble que


l 'Éléona ait été le lieu de sépulture des patriarches de Jérusalem;
en effet, ces documents liturgiques mentionnent les commémoraisons
de quelque vingt évêques de la Ville Sainte, et pour treize de ces
vingt patriarches, ils marquent explicitement que leur fête se célé-
brait en l'« église des Disciples»; le R. P. Lanne en conclut à juste
titre que leurs corps reposaient dans cette basilique 7 •
Toutefois, une difficulté qui pourrait infirmer la légitimité de
cette conclusion se présente dans le cas de Modeste, vicaire puis
successeur du patriarche Zacharie emmené en captivité par les
Perses en 614. D'après le calendrier comme d'après le lectionnaire
de Paris, la mémoire de Modeste se célébrait in Discip1,lorum
( ecclesia)•, alors qu·e le texte géorgien du récit de la prise de Jéru-
salem par les Perses en 614 attesterait qu'il fut enseveli, non à
l'Éléona, mais au «Martyrium», c'est-à-dire à Saint-Constantin•.
Le R. P. Lanne cite le passage suivant de ce récit, d'après la tra-
duction russe de Marr 10 : « Certains disent que de mauvaises per-
sonnes de son entourage l'empoisonnèrent. De cette ville (Sozos),
on transporta le vénérable corps de Modeste pour le placer côte à
côte avec les saints patriarches, au Martyrium. Il fut porté au tom-
beau avec un grand concours de fidèles, cierges en main, avec
beaucoup de cantiques et les fumées de l'encens».
Il ressort du texte ainsi traduit non seulement que Modeste fut
inhumé au «Martyrium» (et non en l'« église des Disciples» où
se célébrait sa fête), mais au·ssi que le « Martyrium » était le lieu
de sépulture normal des évêques de Jérusalem (« côte à côte avec
les saints patriarches»). « Modeste, écrit le P. Lanne 11 , fut donc
enseveli au Martyrium. On ne peut récuser le témoignage précis
de Stratégios .. . Il est certain que, selon Stratégios, d'autres
patriarches reposaient déjà au Martyrium ... La célébration de la

612, no 5; H, VINCENT et F.-M. ABEL, Jérusalem. Recherches de topographie,


d'archéologie et d'histoire. II, Jhusalem, nouvelle, Paris, 1914-1926, p. 379-382;
GARITTE,Calendrier, p. 333; E. LANNE,.art eité, p. 4 (avee bibliographie), 5-6,
7 LANNE, art. cité, p. 4-5.
8 GARITTE,Calendrier, p. 410-411 (17 décembre).
9 LANNE, art. cité, p. 6-7.
10 LANNE, art. cité, p. 7; N. MARR, .d.ntioh Stratig, Pljenenie Ierusalima
Persami v 614 g., Saint-Pétersbourg, 1909, p. 66 de la traduction russe, lignes
3-10.
11 LANNB,art. ciU, p. 6-7.

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LA SÉPULTURE DE MODESTE DE JÉRUSALEM 129

mémoire ... de Modeste ... paraît donc indépendante du lieu de sa


sépulture. Si Modeste a relevé de ses ruines l'église des Disciples
après l'incendie de 614, il n'y fut pas enterré».
En réalité, la contradiction entre le témoignage de Stratégius et
celui des documents liturgiques sort tout entière de la mauvaise
interprétation d'un mot du texte géorgien dans la traduction russe
de Marr. Citons in extenso le passage original concernant la mort
de Modeste 12 :
w• 1l38\Q&<".l8>waeo03wm> ,p3m, \),038,0m, 63ô>0o 8<".lwob-
ô<".lb83Q3ob,0<".l8\?!?ob,83
b,386Sob;m5b &>6b>&3ô3\?!?>W 3J\?!?abo>m>
0,om> 333W0<".lbl30>J\?!?3b 33Q33b>8<".t8>Wl?!?3Ô>\Q 8ob;. w>
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('1°'831?!?
030 ,0b bo'lS1Q3>6Sb, clo6, 6>\?!?abôo6ob;b,, 8<".lJ8W>
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w• w•w33b 030 \,8ow>m>6>ô0o,Jm> o,;6, b>8<".l\,QJ<".lb 3>\?!?<".l0O(J)>
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w• b>J88333\?!?om> w• J3M30l633om, 0<".l83\?!?•386\Q>
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8o>J86\Q>38>8o 8obo b><;>J\?!?>·
3"W·
Et post pauca tempora abiit beatus Modestus ad regem propter aliquam
necessitatem, ad administrationem ecclesiarum, ut rogaret Heraelium regem
gratificari sibi. Et ut pervenit ad civitatem quam dicunt Sozos ( sozosi),
quae est in confinio Palaestinae, mortuus est ille, mense Decembri, decima
septima. Et nonnulli dixerunt quoniam veneuo occisus est a malignis homi-
nibus qui euro eo erant. Et ab illa civitate attulerunt venerandum corpus
eius et deposuerunt illud cum sanctis patriarchis (ou apud sanctos patriar-
chas) in samocp'o, cum hymnis multis et incenso et cereis quos habebat
populus fidelis qui afferebat corpus eius ad sepulcrum.
Tout tient au mot que nous avons transcrit samocp'o et que Marr

12 Nous citons ee texte d'après le eod. Georg. b. 1 de la Bodléienne, du


XIe siècle, fol. 116 v • 167 r = éd. MARR,p. 66 du texte géorgien, lignes 16·26.
Le texte de Marr, qui se fonde sur les mss 33 de Jérusalem, du XIIIe-XIVe
siècle, et A 70 de Tiflis, du XIIIe, ne présente ici aucune variante de sens
vis-à-vis du Bodleianus. Une nouvelle édition du récit de Stratégius fondée
sur l'excellent et ancien ms. de la Bodléienne, que Marr ne connaissait pas,
et sur les deux autres, est à l'impression dans le CSCO.

3 •
130 G. GARITTE

rend dans sa traduction russe par v martirii (p. 66, ligne 8), c'est-
à-dire « dans le Martyrium», en expliquant toutefois en note :
« Dans le texte géorgien : samocpto 'lieu des Disciples' ou 'des
Apôtres'; je lis samocmo 'lieu des martyrs, martyrium'». Aux yeux
de Marr, le mot samocp'o, dérivé de mocap'e « disciple » insolite en
géorgien (nous n'en connaissons pas d'autre attestation), ne pou-
vait qne paraître une corruption de samoc,no « martyrium» ( dérivé
de moca,ne « martyr »), qui ne paraît pas mieux attesté, mais qui
est d'une formation tout à fait parallèle à celle du mot usuel de
même sens sania1·twlo13 « martyrium », dérivé de martwli «martyr».
An moment où Marr publiait son édition de Stratégius, on ne con-
naissait pas encore les lectionnaires géorgiens qui attestent l'appella-
tion rnocap'et'a « Discipulorum (ecclesia) » de la basilique du Mont
des Oliviers 14 . Aujourd'hui, le terme sa-mocp'-o, littéralement « lieu
des Disciples, matheteion » n'est plus isolé; formé de mocap'e ,, dis-
ciple » comme sa-martwl-o « martyrium » l'est de martwli ccmartyr»,
il est évidemment un substantif synonyme du génitif substantivé
niocap'et'ay cc(église) des Disciples» par lequel les documents litur-
giques désignent, dans les rubriques relatives aux évêques de Jéru-
salem, la basilique de l 'Éléona.
Le texte géorgien de Stratégius affirme donc que Modeste a été
inhumé ccdans l'église des Disciples, auprès des saints patriarches».
Loin de contredire le calendrier et les lectionnaires géorgiens, il
les confirme, et il atteste par un témoignage explicite qu·e l 'Éléona
était, non seulement le lieu des synaxes commémoratives des évêques
de Jérusalem (ce que nous savons par les documents liturgiques
géorgiens), mais aussi 1'endroit où reposaient leurs corps. Il garan-

13 Ce mot se lit notamment dans le Martyre de Ste SuSanik, ch. IV, éd.
1. ABULADZE, Martwlobay SuSllnikisi, Tiflis, 1938, p. 13, ligne 21 (samartwle);
dans le récit de Stratégius, XIII, 36 (éd. MARR,p. 30 du texte géorgien, ligne
19); dans la chronique K'art'lis C'b,ovreba, éd. S. QA.ubë'1BVrLI, I, Tiflis,
1955, p. 282, ligne 24; p. 296, ligne 4; dans la version géorgienne de la
Vie de saint Sabas par Cyrille de Scythopolis, ch. 78 (éd. K. KE.KELIDZl!l,
Monumenta Hagiographica Georgica, II, Tiflis, 1946, p. 208, ligne 14)
(samartwre); dans la Passion géorgienne de sainte Christine, ch. 12. (éd.
K. KEKELIDZE, Etiudebi jvelî ktarttulî literaturis istoriidan, III, Tiflis, 1955,
p. 195, ligne 38, efr p. 183).
14 C'est trois ans plus tard que 1'existence de ces lectionnaires fut révélée
par K. KEKELIDZE dans son livre Ierusalimskij kanonar• VII vjeka, Tiflis,
1912 (sur 1'« église des Disciples», voir p. 188-189).

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LA SÉPULTURE DE MODESTE DE JÉRUSALEM 131

tit ainsi la légitimité de la conclusion que le R. P. Lanne tire, des


usages liturgiques, sur le lieu de sépulture des patriarches.
Outre le texte géorgien, nous possédons, du récit de la prise
de Jérusalem en 614, plusieurs recensions arabes, publiées ou iné-
dites.
L'abrégé publié par Couret 15 et réimprimé par Marr 16 ne parle
pas de la mort ni de la sépulture de Modeste. Le texte plus déve-
loppé édité (sans traduction) par le P. Peeters 17 dit seulement que
le corps de Modeste fut inhumé :iS;~I •_r.l.. <) « in sepulcreto
patriarcharum » 18 , sans préciser quel était ce « lieu de sépulture
des patriarches».
Mais d'autres recensions arabes, encore inédites, sont plus expli-
cites. Celle dU:cod. Sinaiticus arabe 428 ( du X• siècle) relate comme
suit la mort de Modeste (fol. 289 r-v) :
ri <) "-::)1..,..J.b,i~ r~I <.f';I <) "-::)1_,.1.-11....,..,..1;
~ <) ol. .:r-J....Li
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. ;.,.WI <) Ai;~I •_r.l..


Et abiit Modestus (m',;lsts) ad ilium (se. Heraclium) in terram Syriae
ut peteret ab eo de ecclesiis (litt. in re eeclesiarum). Et ut pervenit ad
Arsüf ('rswf) 19 in terra Palaestinae, mortuus est in mense nisân

us A. COURET, La prise àe Jérmalem par les Perses, en 614, dans Revue de


l'Orient Chrétien, 2 (1897), p. 123-164.; te~te arabe p. 147-154; trad. française
par J. Broydé, p. 154-164,
16 N. MARR,.d.ntioh Stratig, fin du volume, p. 1-10 en numérotation arabe.
17 P. P&ETERS, La prise de Jérw;alem par les Perses, dans Mélanges de
l'Université Saint-Joseph, 9 (1923-1924), p. 3-42; réimprimé dans Recherches
d'histoire et de philologie orientales I (Subsidia Hagîograpkica, 27), Bruxelles,
1951,p. 78-116,
=
18 Ibid., p. 41, ligne 9 Recherches, p. 116, ligne 9.
19 Dans le texte géorgien cité plus haut, cette ville est appelée sozosi;

au § II, 3 (éd. MARR-, p. 6 du texte géorgien, ligne 24), où les textes arabes
ont également arsûf, le géorgien porte sarapeon; voir MAitR,Antiok Stratig,
=
p. 31; PEETERS,art. cité, p. 13, note 10, et p. 116, note 6 llecherokes,
p, 88 et 116.

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132 G. GARITTE

(= Aprili), in quinta deeima die"". Et rettulerunt de illo quia homines


qui erant cum eo bibere-feeerunt eum venenum et (ita) occiderunt ilium.
Et tulerunt corpus eius ad Ierusalem secreto, et posuerunt illud in
sepulcreto patriareharum in Monte.

Dans un autre manuscrit du Sinaï, arabe 520, du X• siècle


environ, le même passage se lit sous la forme suivante (fol. 265)
. """'~1 .Ju- ~ rl.!.ll ..h1 J ...,,,, _,.k..~..,...
~~.,
l..>:! ,:;:?-, W- J !)1-,i ~ J .::.l.. ~ ...;_,..JI& ~

·~ 1.,i.a-,• .::.L. --=..,~ ~1 ""- t,.;trr.,.i:,1 ,.J~,. --=..


,~1 .::-1. J#1 J ~.r,l, J .:r-,S'J:!~IC::•.,.r."".,~J.,I JI
• cr.>.il1..:;.,:1
Et abiit Modestus (mwàsts) ad illum (se. Heraelium) in terram· Syriae
propter aedificationem eeelesiarum. Et eum advenit Arsüf ('rswf) in
Palaestina, mortuus est in mense nisàn (= Aprili) in vieesima quinta die.
Et memoraverunt quia homines qui erant cum eo bibere-feeerunt eum
venenum, et ex hoc mortuus est. Et tulerunt corpus eius ad Ierusalem
(,wrSlym) et sepeliverunt eum cum patriarchis in sepulereto eorum in
Monte; ibi sunt pontifiees Hierosolymae 21.

2'> D2ns le géorgien (XXIV, 13; éd. MAl!.l!., p. 66 du texte géorgien, lignes
20-21), la date de la mort de Modeste est le 17 décembre, et e 'est ef.feetive•
ment à eette date qu'il est inserit dans le ealendrier géorgien, dans le leetion•
naire de Latal et dans le ménée Sin. géorg. 65; dans le leetionnaire de Paris
et dans un ménée de Dumba.rton Oaks, il figure, non au 17, mais au 16 déeembre
(respectivement avee Zacharie et avee Jean de Jérusalem); voir GARITTE,
Calendrier, p. 410-411. On ne trouve nulle part, à notre eonnaissanee, le nom
de Modeste au 15 avril (ni au 25 avril, date indiquée par le eod. Sin. ar. 520;
voir plus loin).
21 Une troisième recension arabe inédite de la Prise de Jérusalem est
eonservée dans le eod. Sin. ar. 531, daté de 1232; elle ne dit rien de la
sépulture de Modeste; elle relate sa. mort en ees termes (fol. 340 v) :
~ .;- "r-"\ ..,.....tl ~ ,rf ,,j.J ..::.L.,.!!À ;,.,:Ot:' ._,..1-,_,..
rlil,
P. ~ « Et mansit Modestus (mriùts) septem menses patriareha. et mortuus
.!.1
est. Et permansit thronus Hierosolymae post mortem eius sex annos sine
patriareha >>,- Les diverses reeensions arabes de la Prise de Jérusalem
seront publiées prochainement dans le CSCO.

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LA SÉPULTURE DE MODESTE DE JÉRUSALEM 133
Comme on le voit, ces textes arabes confirment et précisènt le
texte géorgien : Modeste fut enseveli, nous, disent-ils, « à Jérusalem,
dans le lieu de sépulture des patriarches, sur le Mont (des Oliviers)»;
et le Sin. ar. 520 ajoute : « C'est là que reposent les évêques de
Jérusalem », On ne peut souhaiter de témoignage plus explicite
pour l'identification de l'« église des Disciples» (mocap'et'a dans
les textes liturgiques, samocp'o dans le texte géorgien de Stratégius)
où, selon le calendrier et les lectionnaires géorgiens, se célébraient
les fêtes des saints patriarches de Jérusalem et où, selon le récit
géorgien, Modeste fut enseveli : cette église n'est autre que la basi-
lique du Mont des Oliviers, c'est-à-dire l 'Éléona; c'est là que repo-
saient les restes des évêques de la Ville Sainte; c'est là que Modeste
fut inhumé, à côté de ses p~édécesseurs.
Louvain, Gérard GARITTE.
9, Avenue des Hêtres.

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