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Version Finale - SKIPR
Version Finale - SKIPR
Travail de groupe
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I. Introduction
À travers ce travail, nous avons décidé de nous pencher sur l’entreprise Skipr. Et plus précisément
d’analyser et de mettre en exergue sa stratégie interne ainsi que celle adoptée pour faire face à la
concurrence. Notre choix s’est porté sur cette entreprise, car nous avons été séduits par son projet
visant à faciliter les déplacements ainsi qu’à réduire l’impact environnemental, et ce en réduisant
l’empreinte carbone des citoyens.
D’après les informations recueillies sur le site de Skipr (2019), le projet mis en place permet à une
personne de se déplacer d’un point A à un point B et ce à travers différents moyens de transport. Nous
citerons les transports publics (Stib, De lijn, SNCB), les différents transports non motorisés, voire
électriques (pour prendre certains exemples, Villo, Dott [trottinettes électroniques]), mais également,
et ce en dernier recours, les déplacements en voiture.
Dès lors, selon le site internet du SPF Mobilité et Transports (2015), Skipr s’inscrit dans le nouveau
concept à la mode, à savoir MaaS, Mobility as a Service. Ce concept a comme objectif d’offrir un
service sur mesure pour tous ses usagers, et plus spécifiquement dans les facilités de ces derniers à se
mouvoir.
À l’aide de Skipr, vous pouvez désormais planifier, réserver et payer votre déplacement directement
depuis une et une seule application. Ce concept vise à faciliter les déplacements et donc de centraliser
l’ensemble des alternatives.
Selon Everaert (2019), le projet s’orientait autant vers le B2C que le B2B. Aujourd’hui, ils ont pris la
décision de se concentrer principalement sur le B2B. Dans cette stratégie, Skipr a comme cheval de
bataille de faciliter le calcul des déplacements professionnels pour centraliser tous les coûts liés aux
déplacements sur une seule plateforme.
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Active en B2B & B2C
N° de TVA BE 0T12.537.551
La centralisation de la facturation est facilitée par l’intégration des moyens de paiement utilisés par
les fournisseurs, ce qui requiert « la dématérialisation des transactions » (Van Apeldoorn, 2019, p.39).
La plateforme offre la possibilité de payer toutes les transactions affairant au voyage, ce qui permet
de les regrouper sur une seule et même application. Grâce à cela, Skipr se démarque face à la
concurrence. Citons la Stib pour lequel, il reste indispensable de se munir d’une carte de transport.
À noter, le gouvernement sortant a fait voter une loi en ce sens, en 2019, visant à avantager
fiscalement les entreprises offrant un Budget Mobilité à leurs employés, mesure qui est plus
amplement décrite sur le site Lebudgetmobilité.be (2020). L’entreprise étant exemptée de cotisations
sociales sur ce budget si celui-ci n’est pas payé en argent comptant. Avantage qui devrait faire le
bonheur du secteur !
2. Comportement
Le Budget Mobilité attire de nouveaux entrants sur le marché ce qui contraint Skipr à intensifier sa
présence médiatique et éventuellement envisager de nouveaux partenariats avec d’autres
entreprises, comme la STIB a pu le faire avec Villo.
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d’autre part, des commissions payées par les opérateurs privés et publics pour chaque trajet via
l’application Skipr.
3. Performance
En matière de croissance, à la suite de la focalisation sur de grandes entreprises, Skipr signe des
contrats pilotes avec des compagnies comme Securex ou Accenture et a récemment remporté un
appel d’offres du secteur public. À l’heure actuelle, l’entreprise compte dans son portefeuille pas
moins de 30 firmes, ce qui représente environ 28.000 employés.
Point de vue du progrès technique, Skipr a intégré au mieux les différents fournisseurs et modes de
paiements. Cependant, le réel avantage de Skipr réside dans la centralisation des factures pour les
entreprises.
Parallèlement à la facturation mensuelle, l’application facilite la prise en charge des frais pour
l’entreprise cliente et permet un décompte de la TVA. Ceci aura comme conséquence d’améliorer
l’efficacité de la gestion des frais liés à la mobilité.
Le marché des MaaS est un marché assez récent, pourtant il y a déjà pas mal d’acteurs présents. On
peut même considérer ce marché comme un peu excédentaire tant les synergies et les actions
développées sont abondantes, voire parfois identiques. Prenons pour exemple Uber, Poppy, Villo ou
encore les indénombrables fournisseurs de trottinettes électriques.
Les clients finaux ont vu des solutions arriver au compte-goutte, sans doute les ont-ils déjà testées
séparément.
Des produits de substitution, tels que Modalizy (B2B), existent déjà et offrent aux entreprises une
solution de cartes de paiements telle une carte bancaire de la mobilité. Celle-ci permet une meilleure
gestion du Budget Mobilité de l’entreprise. Modalizy, par exemple, propose une plateforme
permettant de voir les transports partagés et d’y acheter certains tickets (Modalizy, 2020).
De plus, selon le rapport du CERRE (Centre on Regulation in Europe, 2019), la numérisation (MaaS) a
pour principal résultat une réduction des coûts de transactions du transport pour les navetteurs.
⎯ En dépit d’une belle offre B2C, tenant compte de tous les segments (voiture, vélo,
trottinette, bus, etc.), il n’existe qu’une quantité assez limitée d’entreprises et de
matériels roulants mis à disposition. De surcroit, ces entreprises bénéficient déjà elles-
mêmes d’une renommée importante.
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⎯ La plupart des fournisseurs ont déjà un accès direct aux utilisateurs finaux grâce à leur
application propre (Bruxelles Mobilité, 2020.)
Whim est une application proposant, à Anvers et dans d’autres villes européennes, des solutions de
transports partagés ne facturant pas que l’utilisation unique, mais facturant également via des
abonnements (Whim, 2020).
Edenred a développé un grand réseau de lieux dans lesquels la carte peut être utilisée. Il offre donc
plus de fonctionnalités et de solutions avantageuses, pouvant contenter plus de stakeholders (clients
et utilisateurs finaux).
Avec cet exemple et celui de Mobility Edenred (Cf supra.), on remarque qu’une concurrence est déjà
présente et forte. La liste des concurrents directs ou des services proches ne s’arrête pas à ces deux
entreprises. Il y a entre autres : Whim, XXImo , Olympus Mobility, Easyway , Moovit, Jelbi , Urbi, Uber,
ReachNow, Citymapper (De Lophem, 2020, 27 février).
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IV. Confrontation théorie et stratégie de l’entreprise
L’entreprise Skipr apporte une harmonie au chaos de la mobilité pour les déplacements professionnels
et privés en regroupant tous les opérateurs de mobilité publics, partagés et détenus dans une seule
application. Le service offert par Skipr est étroitement lié à l’un des nouveaux business modèles sur le
marché, qui est, l’économie de fonctionnalité.
Parallèlement, nous observons l’intérêt des entreprises à internaliser les externalités négatives et
positives, matérielles et immatérielles de leurs activités. Celles-ci sont évaluées au niveau des
territoires à travers différentes régulations et spécificités respectives au sens de « patrimoine collectif
immatériel » (Du Tertre, 2008). De plus, selon Vaileanu-Paun et Boutillier (2012), on constate ainsi que
les activités des entreprises du bâtiment ou du transport, deux secteurs à forte empreinte écologique,
ne sont pas évaluées de la même façon en Asie ou en Europe par rapport à leur impact
environnemental et sociétal. Dans les pays industrialisés, les entreprises tendent à se réapproprier
leur responsabilité pour le développement du territoire à travers des logiques fonctionnelles issues
des crises écologiques et de la pression des opinions publiques : les projets des villes durables, les éco
quartiers, la mobilité dans les villes, etc.
C’est d’ailleurs dans cette optique que Skipr fonctionne, en utilisant un SaaS. Selon le site internet
Lebigdata (2020), la gestion en mode SaaS (Software as a Service) ou logiciel en tant que service est
un concept reposant sur le cloud. Il s’agit tout simplement de s’abonner à des logiciels sous forme de
services délivrés via internet plutôt que de les installer sur les serveurs de l’entreprise.
En outre, il doit également réduire son impact global sur le CO2 de x %, dû à son importante flotte de
voitures de société. C’est là que Skipr intervient, en proposant des solutions de mobilité attrayantes
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via les TIC, tout en aidant ce gestionnaire de flotte à atteindre ses objectifs en CO2 et de réduire ainsi
l’impact sur l’environnement.
V. Conclusion et recommandations
L’entreprise Skipr s’est lancée dans le bain de la mobilité douce et partagée. Leur concept solide et
averti leur a permis d’être à flot. Pour sortir de l’estuaire et garder le cap à côté de l’armada de
concurrents présents, grands et petits, nous pensons que Skipr doit continuer de naviguer vers de
nouveaux horizons. Pour cela, sur base de notre analyse, nous lui recommandons :
• D’axer leur développement au niveau européen. Nous parlerions d’une croissance par l’expansion
européenne, en commençant par 3 nouveaux marchés en 2020. De développer de nouveaux
produits et services leaders sur le marché, tels que : un passeport Skipr et un assistant co-pilote.
Le passeport Skipr, une carte d’identité ouverte pour la mobilité permettant à chaque utilisateur
de valider ses documents et son identité auprès de tout fournisseur de mobilité. Si vous êtes en
voyage à Milan et que vous voulez déverrouiller le scooter qui se trouve devant vous, il n’y a aucun
problème avec la carte d’identité Skipr. Cette dernière permettrait l’échange de données au niveau
européen. Parallèlement, il y aurait l’assistant co-pilote de chez Skipr, un algorithme qui
permettrait de connaître les habitudes des voyageurs. L’algorithme intègrerait des facteurs
externes tels que la météo liée à l’agenda des utilisateurs pour fournir des résultats de voyage
hypercontextuels et ainsi augmenter la satisfaction du client.
• De clarifier la proposition de valeur de l’entreprise sur son site internet. En effet, l’information sur
son produit y reste relativement floue, voire évasive.
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VI. Bibliographie
Arena, R. & Dutraive, V. (2016). La théorie des jeux peut-elle aider à comprendre l’évolution des
politiques de la concurrence et des politiques industrielles depuis la fin des années 1970 ?. Revue
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déplacer de manière smart. Récupéré le 20 avril 2020 de https://mobilite-mobiliteit.brussels/fr/apps
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