Lettre d’opinion CESS 2019 : « l’antispécisme est un nouvel

humanisme »

Une opinion de Grégoire Vandooren, écrite le samedi 17 avril. En tant qu’amateur de

viande, je voudrais prendre en compte plusieurs assertions formulées par Tiphaine Lagarde
dans sa lettre d’opinion.

J’espère que Tiphaine Lagarde, ses acolytes ainsi que d’autres lecteurs liront ma
réponse sur l’antispécisme car je suis un amateur de viande qui ne souhaiterais pas être
privé de son alimentation favorite. Je me limiterai à trois commentaires.

Tout d’abord, j’aimerais m’attarder sur cette phrase dite par Tiphaine Lagarde dans
une interview : « c’est bien pour ça que notre but n’est pas d’agir auprès de nos concitoyens,
mais auprès des instances de pouvoir, c’est-à-dire l’État, la justice, le législateur. » J’aimerais
souligner que nous vivons dans un régime démocratique, les décisions importantes sont
prises par le peuple, la majorité est gagnante. Avant d’instaurer une loi, il serait intéressant
d’observer si cela convient à la majorité. Par exemple, si Tiphaine Lagarde et ses
compatriotes arrivent, à l’aide de la désobéissance civile, à changer les lois et donc à rendre
le monde végane, cela ressemblerait à un acte totalitaire. En effet, ils imposeraient un projet
politique à la société, en l’occurrence d’enlever tout produit provenant des animaux ou de
leurs exploitations. Cela ne conviendrait sans doute pas à la plupart. Un changement de loi
aussi important doit être réfléchi et ne doit pas être pris aussi hâtivement.

Ensuite, la contribution externe sous-entend que « plus l’humanité exploite les

animaux, plus elle se rend elle-même malheureuse ». Ce point de vue est erroné pour
plusieurs raisons. S’il est vrai que de nombreux employés travaillant dans les abattoirs
souffrent à cause de leurs conditions de travail, ce nombre n’est rien face à tous les
amateurs de viande ou de poisson qui verraient leur intérêt disparaitre. Ainsi, déguster une
délicieuse viande de luxe permet d’en satisfaire plus d’un. Il n’est actuellement pas encore
possible de retrouver ce goût onctueux et cette texture propre à la viande dans les végétaux.

Enfin, la contribution externe affirme que si nous étions capables d’éprouver de

l’empathie pour ceux qui ne nous ressemblent pas, nous aurions encore plus d’empathie
pour ceux qui nous ressemblent. Or, un excès d’empathie n’est peut-être pas aussi
bénéfique que le prétend Tiphaine Lagarde. En effet, cela peut rendre hypersensible à toute
la misère du monde et esclave du monde entier. Par exemple, si nous ressentions trop
d’empathie, nous nous sentirions forcés d’aider toutes les personnes souffrantes que nous
croiserions sur notre route, allant même jusqu’à ressentir leurs propres douleurs.

Par cette réponse, je voulais rappeler qu’un changement radical de loi pour arrêter la
maltraitance animale par la désobéissance civile est déconseillé car la décision appartient au
peuple. Je voulais aussi exprimer que notre alimentation aujourd’hui contient des produits
d’origine animale qui apportent des vitamines et protéines importantes pour notre
organisme. Si nous enlevions ces produits de notre régime alimentaire, cela pourrait poser
des problèmes de santé ainsi qu’un choc brutal dans nos habitudes.