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Module : Méthodologie de la traduction

Niveau : M1
TABLE DES MATIÈRES
I-Qu’est-ce que la traduction ?
II-Concepts de base de la traduction
III-Documentation de base du traducteur
IV- Comment traduire
V- L’unité de traduction
VI- Contexte, contexte de situation, contexte suffisant et contexte
tronqué
VII- Les procédés de traduction
VIII-1- Les procédés de traduction directe
1- L’emprunt
2- Le calque
3- Traduction littérale, traduction mot à mot et traduction calque
VII-2- Les procédés de traduction oblique
1-La transposition
2- La modulation
3- L’équivalence
4- L’adaptation
VIII- Autres procédés de traduction
1- Le chassé-croisé
2- L’explicitation
3- La dilution
4- La concentration
5- L’étoffement
6-L’incrémentalisation
7-L’entrope
8-L’aplatissement
IX-Les stratégies de traduction
1-La naturalisation
2-L’exotisation
X- Exercices d’application
Glossaire
Bibliographie
I- Qu’est-ce que la traduction ?
I-1. Définition de la traduction :
En termes très généraux, la traduction est définie comme étant l’action
de « formuler dans une autre langue (langue cible) ce qui l'était dans la
langue de départ (langue source) sans en changer le sens » (CNRTL). La
traduction est aussi synonyme de transfert, de transposition et de
translation dans un autre système ce qui était exprimé dans un premier.
Ainsi, traduire est l’opération visant à déplacer le contenu d’un message
d’un code à un autre sans en altérer le sens.
La visée de ce transfert interlingual est, bien entendu, l’établissement de
la communication entre des langues, des individus, des sociétés et des
cultures distincts. Le traducteur est ainsi assimilé à un médiateur, un
truchement, dont le rôle consiste à préparer le terrain d’entente entre les
hommes à travers deux ou plusieurs langues.
La traduction réfère aussi au produit de cette opération de transposition
langagière, dont le traducteur est le fabricant. « Traduire […] c’est avant
tout se mettre au service de ses futurs lecteurs et fabriquer à leur intention
un équivalent du texte de départ : soit, d’abord, un texte qui livre, avec le
moins de distorsion possible, toute l’information contenue dans celui
d’origine. » (Tatilon, 1986 : 150).
Cette préservation du contenu du texte source (texte de départ) exige la
reproduction de l’information dans tous ses aspects : référentiel,
pragmatique, dialectal et stylistique. Cet acte de traduire nécessite
impérativement la mise en jeu de certaines compétences : linguistique,
culturelle, cognitive et professionnelle, qui varient selon le type de texte et
le lectorat ciblé par la traduction.
I.2. Types de traductions :
Les traductologues établissent une distinction entre les traductions
selon la tache qui incombe au traducteur qui a amené à travailler sur la
forme et le sens en traduction littéraire, et sur le sens plus que la forme en
traduction pragmatique, bien que la forme et le contenu sont indissociables.
La traduction littéraire ‫ الترجمة األدبية‬ou traduction des textes à
dominante expressive ‫( ترجمة النصوص التعبيرية‬terme employé par Katharina
Reiss pour désigner toute sorte de production littéraire) requiert du
traducteur un esprit créateur pour travailler sur la forme en langue cible.
Ce type comprend la traduction des œuvres littéraires (en vers ou en prose),

1
la traduction publicitaire et tout autre écrit étroitement lié à ses éléments
rhétoriques ou stylistiques (par exemple : textes qui devront conserver en
traduction leur caractère ancien, leur connotation, leur registre particulier
: oralité, régionalisme, registre familier, etc.).
Certaines traductions exigent du traducteur de l’emploi d’un certain
lexique et des structures relevant des langages de spécialité. Font partie de
la traduction des textes de spécialité, ou traduction spécialisée ‫(الترجمة‬
)‫ترجمة النصوص المتخصصة‬/‫ المتخصصة‬les traductions : scientifique, juridique,
économique, philosophique, administrative, technique, etc. Ce type de
traduction suppose tout d’abord une parfaite connaissance des deux
langues source et cible, renforcée par une formation spécifique du langage
de spécialité concerné (français ou arabe juridique, commercial, technique,
etc.).
La traduction pragmatique ou traduction des textes
pragmatiques )‫التداولية‬/‫ترجمة النصوص البراغماتية‬/‫ الترجمة التداولية‬/‫(الترجمة البراغماتية‬
renvoie à tout transfert visant à restituer la fonctionnalité du texte source à
travers le code de la langue cible de sorte que le texte produit de ce transfert
remplisse les mêmes fonctions communicatives sensiblement identiques à
celles du texte source. La visée première de ce type de traduction cibliste
est la communication.1 Les instructions, les explications, les directives
(telles que celles contenues dans les manuels multilingues), les documents
gouvernementaux et les communiqués prêtent eux-mêmes tout
naturellement à la traduction pragmatique.
I-3. Thème vs version :
Les didacticiens de la traduction distinguent entre deux catégories
d’exercices de traduction que l’on appelle « thème » et « version ». Le
premier consiste à traduire un texte de sa langue maternelle dans une
langue étrangère (CNRTL). Ainsi, traduire de l’arabe vers le français ou
l’anglais ou n’importe quelle langue étrangère est pour le traducteur dont
la langue d’origine est l’arabe est un exercice de thème (‫)تعجيم‬. La version
est, à l’opposée, un exercice de traduction vers sa propre langue un texte

1- “Texte pragmatique : Texte qui a une utilité généralement immédiate et éphémère, qui sert à transmettre une
information d’ordre général ou propre à un domaine et dont l’aspect esthétique n’est pas l’aspect dominant. ➤
Notes : 1. Le mot pragmatique a ici le sens de « qui est susceptible d’applications pratiques, qui concerne la vie
courante » (Le nouveau Petit Robert). ➤ 2. Les textes regroupés sous cette appellation ont en commun d’être des
instruments de communication, souvent anonymes, contrairement à l’œuvre littéraire qui, elle, est signée. ➤ 3. Par
sa nature et sa fonction, le texte pragmatique se distingue de l’œuvre littéraire (ex. : nouvelle, poème, roman) et de
l’écrit de composition libre (ex. : biographie, chronique, mémoires).
➤ 4. Le texte pragmatique est habituellement rédigé en fonction de destinataires précis et de règles d’écriture
particulières. ». (Delisle, 2013 : 686)

2
écrit dans une langue ancienne ou étrangère (CNRTL). Traduire de l’arabe
vers une autre langue est, donc, version (‫)تعريب‬.
I-4. Traduction intralinguale vs traduction interlinguale :
Si la traduction interlinguale (ou interlinguistique selon Jean Delisle)
renvoie à l’activité de transposition du contenu d’un texte source composé
dans une langue quelconque vers une autre langue, la traduction
intralinguale est synonyme de reformulation d’une expression, d’un
syntagme, d’un énoncé dans la même langue.
Dans la vie quotidienne, les sujets parlants recourent spontanément à
la paraphrase en vue de clarifier aussi bien notre vouloir dire que pour
comprendre ce que disent nos interlocuteurs. Cette capacité de paraphrase
dénote une certaine maîtrise de la langue. (Tatilon, 1986 : 12).
Paraphraser réfère, donc, au fait d’exprimer autrement la même idée.
Cela dit, elle représente une sorte de traduction dans la même langue ou
traduction intralinguale. Nous empruntons à Claude Tatilon l’exemple
suivant :
Il viendra, c’est certain.
On peut trouver plusieurs phrases exprimant ce même invariant
sémantique par ex. :
C’est certain, il va venir.
Certain, il va venir.
Sa venue ne fait aucun doute.
Toutefois, la traduction intralinguale n’est pas un résumé. D’ailleurs,
dans la traduction interlinguale, quand le traducteur propose des
équivalences à un énoncé, et qu’après relecture, il substitue quelques-uns
par d’autres qu’il juge meilleures sans se reporter à l’original, il fait une
paraphrase, donc, une traduction intralinguale. (Delisle, 1984 : 205).
EXERCICES :
Thème :
I-Traduisez puis paraphrasez en arabe les idiotismes, diction et proverbes
ci-dessous :
Exemple :
Tel arbre, tel fruit.
3
Traduction par équivalence : ‫من شابه أباه فما ظلم‬

Paraphrase:‫ االبن نسخة من أبيه‬/‫االبن مرآة أبيه‬

1. L’absence est l’ennemie de l’amour.


2. L’homme propose et Dieu dispose.
3. Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs.
4. « L’art de plaire est l’art de tromper » Vauvenargues, Réflexions et
Maximes.
5. C’est une poule mouillée.
6. « L’oreille est le chemin du cœur. », Voltaire.
7. « Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. », Joseph de Maistre.
8. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
9. Battre en vain l’eau avec un bâton.
10. Quand l’arbre est tombé, tout le monde court aux branches.
Version :
II. Paraphrasez en français les phrases ci-dessous :
.‫ المال حيلة استنبطها اإلنسان لتسيير شؤون المعيشة‬-1
1- L’argent est un moyen inventé par l’homme pour faire fonctionner le
processus de la subsistance.
.‫يقوم السلطان على دعائم بعضها في األرض وبعضها في السماء‬-2

2- Le pouvoir s’élève sur des bases dont certaines sont sur terre e d’autres,
au ciel.
.‫ ليست اللغات ال متساوية وال متشابهة‬-3
4- Les langues ne sont ni analogues ni semblables.
III. Paraphrasez en arabe les titres d’articles de presse suivants :
.‫ صاعدة في اإلمارات هابطة في السعودية بوتائر قياسية‬..‫إصابات كورونا‬-1

.‫بريطانيا تدير ظهرها ألوروبا متجهة إلى مستقبل مبهم‬-2

.‫ دول العالم تبدأ استقبال العام الجديد في ظل إجراءات عزل‬-3

.‫ تطعيم الملكة شأن خاص بها‬:‫قصر باكنغهام‬-4

.19-‫خبراء القطاع الصحي في لبنان يدقون ناقوس الخطر مع تزايد اإلصابات بكوفيد‬-5

4
II. Concepts de base de la traduction
Comme tout champ de la connaissance humaine, toute discipline ou
activité, la traduction en tant que profession et science, possède une
terminologie qui lui est propre qu’il est nécessaire à tout apprenti-
traducteur de maîtriser pour savoir ainsi parler de son domaine.
L’assimilation des principales notions de la traduction est bel et bien le
premier objectif de toute méthode de traduction, afin que l’étudiant puisse
se familiariser avec les réalités du transfert linguistique (Delisle, 2013 : 28-
29).
L’assimilation de la terminologie figurant au glossaire joint à ce
cours aidera l’apprenant à mieux s’initier à la pratique de la traduction
générale et spécialisée. L’utilité des exercices ci-dessous et de remédier
aux lacunes notionnelles dont souffre tout traducteur novice, dans
l’ambition d’atteindre une meilleure maitrise des tenants et aboutissants de
l’activité de traduction.
EXERCICES :
I- À l’aide des définitions contenues au glossaire ci-joint, complétez les
phrases suivantes :
1- Une traduction cibliste est une traduction……….…..…….…………….
2- Un traduction sourcière est une traduction……………….………..…….
3- On appelle……………….………..le professionnel de la traduction dont
le travail consiste à adapter un contenu en fonction de la langue et des
conventions sociales et culturelles du territoire où ce produit sera utilisé.
4- Un texte qui traite le même thème que celui qu’on traduit est
un……………..…..
5- La langue vers laquelle on traduit est la …………..ou………………...
6- La traductique est…………………….………………………………..
7- La traduction réalisée à l’aide d’un logiciel informatique et nécessitant
l’intervention de l’homme est une traduction…………………………….
8-………………………..est un professionnel dont la tâche consiste à
relier oralement personnes ne parlant pas la même langue.
9-Une traduction qui à la lecture de laquelle on n’a pas l’impression qu’il
s’agit d’un texte traduit est une traduction………………….
10- Une traduction qui se caractérise par une grande liberté est qualifiée
de……………….……….
II- Répondez aux questions suivantes :
1- Les notions « sens » et « signification » sont-elles synonymes ?

5
2- Peut-on considérer un SMS comme étant un texte ? Justifiez votre
réponse.
3- Quelles différences peut-on relever entre « l’interprétation » en tant
qu’opération et activité ?
4- Quel est l’antonyme d’« ajout » ?
5- Distinguez « défaut de méthode », « faute de langue » et « faute de
traduction».
6- Qu’entend-on par « bagage cognitif » ?
7- Les notions « explicitation » et « étoffement » sont- t-elles synonymes ?
8- Énumérez trois procédés de traduction directe.
9- La notion « procédé de traduction » est-elle l’antonyme de « stratégie de
traduction ».
10- Une traduction pragmatique est par définition cibliste. Expliquez.

III-Complétez le tableau ci-dessous :


Terme Traduction
Recatégorisation ‫إبدال‬
Modulation
Contexte de situation
Paratexte
Péritexte
Texte parallèle
Traduction commentée
Gallicisme
Génie de la langue
Déverbalisation

SUGGESTION DE LECTURE COMPELEMENTAIRE


Cormier, Monique C. (1985), « Glossaire de la théorie interprétative de la
traduction et de l’interprétation ».
Delisle, Jean (1998a), « Le métalangage de l’enseignement de la traduction
d’après les manuels».
Delisle, Jean, Hannelore Lee-Jahnke et Monique C. Cormier (codir.)
(1999), Terminologie de la traduction.
-‫ بيروت‬،‫ جامعة القديس يوسف‬،‫ ترجمة وأقلمة جينا أبو فاضل‬،‫ مصطلحات تعليم الترجمة‬،‫جون دوليل وآخرون‬
.2002 ،‫لبنان‬

6
III. Documentation de base du traducteur
Une exploitation optimale de la documentation aussi bien unilingue
que bilingue et savoir utiliser les dictionnaires de langue générale et
spécialisés, les lexiques, les textes parallèles, les sources documentaires
sont au cœur de toute méthode d’initiation à la traduction. Cet aspect
important de la méthode de traduction mérite qu’on lui prête attention ici.
Les ressources citées ci-dessous sont données à titre indicatif, et non
limitatif.
Outils de travail du traducteur
Il va de soi que tout traducteur doit se référer à une certaine catégorie
d’ouvrage qui lui apporte aide lorsqu’il se cogne à des mots, des termes
spécialisés, des tournures ou des circonlocutions, etc. dont le sens desquels
lui échappe. Tout traducteur, aussi chevronné qu’il soit, ne peut assimiler
toutes les entrées d’un dictionnaire ou d’une nomenclature quelconque.
Ainsi, un traducteur travaillant dans la paire linguistique arabe-français
doit disposer d’un nombre d’éditions récentes des titres suivants :
Dictionnaires unilingues français
Le nouveau Petit Robert et le Grand Robert (sur cédérom : Le Robert
électronique).
Dictionnaire du français contemporain (Larousse).
Larousse de la langue française : Lexis.
Le Trésor de la langue française informatisé. (Delisle, 2013 : 41).
Dictionnaires unilingues arabes
...‫ الخ‬-‫المنجد في اللغة العربية‬-‫قاموس اللغة العربية المعاصرة‬-‫القاموس المحيط‬-‫لسان العرب‬

Dictionnaires bilingues français-arabe


...‫عربي الخ‬-‫ المنجد فرنسي‬-‫عربي‬-‫ قاموس عبد النور فرنسي‬-‫قاموس الروس المحيط‬

Dictionnaires bilingues arabe-français


...‫فرنسي الخ‬-‫ القاموس كازمرسكي عربي‬/‫فرنسي‬-‫قاموس عبد النور عربي‬

Dictionnaires étymologiques
Le Robert, Dictionnaire étymologique…etc.
Dictionnaires étymologiques arabes
.‫فقه اللغة للثعالبي‬-‫الفروق اللغوية ألبي هالل العسكري‬-‫مقاييس اللغة البن فارس‬-‫ مختار الصحاح‬-‫لسان العرب‬

7
Dictionnaires des synonymes
Le Robert, Dictionnaire des synonymes…etc.
Difficultés de la langue française
Dictionnaire des difficultés du français, de Daniel Péchoin et Bernard
Dauphin.
Le français sans fautes, de Jacques Capelovici.
Dictionnaire des difficultés du français, de Jean-Paul Colin.
Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne, de Joseph
Hanse. (Delisle, 2013 : 42).
Difficultés de la langue arabe
.‫ قل وال تقل‬.‫مصطفى جواد‬

.‫ معجم تصحيح التصحيح‬.‫مطلوب أحمد‬

Grammaires françaises
Le bon usage. Grammaire française, de Maurice Grevisse.
Grammaire du français, de Delphine Denis et Anne Chancier-Château.
(Delisle, 2013 : 42).
Conjugaison
L’art de conjuguer, de Louis N. Bescherelle.
Le correcteur orthographique et grammatical Antidote renferme un
module « Conjugueur ». (Delisle, 2013 : 43).
Grammaires arabes
.‫ مصطفى أمين‬:‫ النحو الواضح‬-‫ مصطفى الغالييني‬:‫جامع الدروس العربية‬

Dictionnaires français en ligne


Cnrtl https://www.cnrtl.fr/
Le Littré https://www.littre.org/
Dictionnaires arabes en ligne
‫عربي‬-‫قاموس المعاني عربي‬

/ https://dohadictionary.org‫معجم الدوحة التاريخي‬

8
Dictionnaires spécialisés français
Le grand dictionnaire terminologique (GDT)
http://www.granddictionnaire.com/
Dictionnaires spécialisés multilingues
https://umd.emro.who.int/whodictionary ‫المعجم الطبي الموحد‬

Bases de données terminologies


Consultez : http://www.tradulex.com/en/translators/termino-bases
Comment utiliser un dictionnaire à bon escient
Savoir utiliser efficacement un dictionnaire est un défi majeur pour tout
étudiant en langues. L’apprentissage de la traduction n’échappe pas à cette
règle. La majorité des étudiants consultent directement, en vue de
raccourcir la tâche, un dictionnaire ou un lexique bilingue, ce qui explique
les multiples faux sens qui jonchent les copies d’examens de traduction. La
démarche saine à suivre pour tout traducteur est la suivante : rechercher
d’abord la définition des mots nouveaux dans un dictionnaire unilingue en
vue d’en assimiler le sens avant d’entamer la recherche du(s)
correspondant(s) approprié(s) dans la langue d’arrivée.
Le même principe s’applique à la consultation des corpus parallèles.
Ainsi, pour traduire un texte médical du français en arabe, par exemple, la
recherche documentaire que nous devrons effectuer comprendra tout
d’abord la recherche des termes spécialisés dans la langue de départ à
renforcer par des lectures collatérales en langue française de documents
traitant le même thème. Ces lectures complémentaires aideront le
traducteur à bien saisir le sens des termes et des mots en contexte et de
pouvoir ultérieurement choisir les correspondants arabes qui conviennent
à ce contexte particulier, et d’éviter, ultimement, tout défaut de méthode
résultant d’un recours hâtif aux ressources bilingues.
SUGGESTION DE LECTURE COMPLEMENTAIRE
Cabré, M. T. (1994). Terminologie et dictionnaires. Meta, 39 (4), 589–597.
https://doi.org/10.7202/002182ar
Delisle, Jean. La traduction raisonnée. (2013).
Kukulska-Hulme, A. (1989). Dictionnaires informatisés et traduction.
Meta, 34 (3), 533–538. https://doi.org/10.7202/003359ar
La Croix, Kim. L’utilisation des corpus en traduction.
https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-

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fra.html?lang=fra&lettr=indx_autr8Oz22dTiL13Y&page=9uIheYlS_Vg
U.html
Kante, Issa. Corpus comparables et parallèles – quel apport pour la
traduction ? Approche contrastive anglais↔français.
https://www.researchgate.net/publication/280680479_Corpus_comparabl
es_et_paralleles_-
_quel_apport_pour_la_traduction_Approche_contrastive_anglaisfrancais
EXERCICES :
I- Donnez la définition des termes suivants :
Sens propre- sens figuré- sens courant- par extension- par opposition-par
métaphore- par métonymie-par analogie-par exagération.
II- Complétez le tableau suivant :
Abréviation Mot Signification Traduction
Vx Vieux Mot ou sens ou
emploi arachique
qui est
incompréhensible
de nos jours.
Vieilli.
Péj.
Usuel.
Spéc.
Absol.
Prononc. et Orth.
Absol.
Région.
ABUSIVT
ANCIENNT
Cour.
Mod.
Pop.

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IV- Comment traduire
Apprendre à traduire est tributaire non seulement d’une bonne maîtrise
du lexique des deux langues en situation de transfert, mais de l’acquisition
d’un savoir-faire via un entraînement progressif à l’activité tranduisante,
qui à l’instar de tout autre métier ; s’acquiert par la pratique.
Plusieurs théories, s’inscrivant dans le cadre de la traductologie, se sont
intéressées au processus de la traduction et de l’interprétation, notamment
la théorie interprétative appelée aussi la théorie de l’École de Paris, voire
la panoplie études psychocognitives consacrées au même thème. Or, s’il
est primordial pour l’étudiant d’élargir son savoir théorique sur la
traduction par la consultation d’ouvrages traitant des différentes théories et
approches traductologiques, l’objectif du cours de méthodologie de la
traduction est de démontrer au futur traducteur la manière de bien traduire.
Cela dit, la présente leçon s’attardera sur les démarches à suivre avant,
pendant et après la traduction.
A. Avant de traduire :
Phase de la compréhension : elle comprend trois étapes :
1-La mise en situation : consiste à recueillir le plus d’informations
possible sur le texte à traduire. « Il est donc indispensable de connaître
l’origine du texte (qui en est l’auteur ? de quel service émane-t-il ?), sa
fonction (cherche-t-il à convaincre, à décrire, à séduire, à informer ?) et ses
destinataires […] Ces renseignements orienteront les choix lexicaux et
stylistiques du traducteur au moment de la réexpression. » (Delisle, 2013 :
83).
2- La lecture : Il ne suffit pas de lire superficiellement pour acquérir une
vague idée du sujet traité. Il faut chercher à s’imprégner du texte,
l’assimiler, sans se précipiter sur les dictionnaires bilingues. Devant un mot
inconnu, on essaiera, à cette étape, d’en déduire le sens par le contexte en
appliquant un raisonnement logique. (Delisle, 2013 : 83). La lecture varie
selon le type du texte à traduire. Si le traducteur des textes pragmatique
passe directement à l’acte de traduire après une seule lecture de son texte,
la traduction des textes littéraires nécessite plusieurs lectures. 2 Cet acte de

2-« En pratique, Ie traducteur de textes pragmatiques ne lit pas toujours intégralement l'original avant de le traduire,
et cela pour deux raisons indépendantes de la longueur des textes. (On sait que les délais accordés aux traducteurs
sont généralement très courts.) Contrairement à I ‘interprète de simultanée travaillant au rythme de la parole
évanescente, le traducteur opère sur I ‘écrit et peut donc modifier ses choix antérieurs à la lumière de I ‘information
accumulée au fur et à mesure du déroulement du texte. Il Iui est toujours loisible de "retoucher" sa traduction. En
outre, les textes pragmatiques, dans I ‘ensemble, ne présentent pas autant de particularités formelles que les écrits
esthétiques entendus au sens large. Commencer à traduire une nouvelle, un poème ou un roman sans I ‘avoir lu et

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lecture visera à faire ressortir les traits caractéristiques du texte source et
des difficultés qu’il présente. On se posera la question sur le type de texte,
sur le(s) registre(s) qui y sont présents, sur son ton : neutre, ironique,
polémique, solennel, etc. sur son organisation, sur les connecteurs, les
charnières utilisées, sur les nuances à préserver, sur les figures de style, sur
le degré de spécialisation, etc.

3- L’interprétation du sens : On ne traduit que ce qu’on comprend, et il


est va sans dire qu’on ne traduit pas pour comprendre, mais pour faire
comprendre. Pour comprendre un texte il est capital de consulter plusieurs
ressources documentaires selon de le type du texte à traduire et son degré
de technicité et selon le niveau de spécialisation du traduire. Cette
recherche se bornera à la consultation d’encyclopédies spécialisées ou des
ressources électroniques disponibles sur le net (Delisle, 2013 : 83). Dans
certains cas, les traducteurs professionnels seront souvent amenés à entrer
directement en contact avec des spécialistes dans la discipline dont relève
le texte à traduire, notamment lorsqu’il s’agit d’un écrit traitant des
informations sensibles. (Par ex. : la traduction de la documentation
médicale).
La première lecture du TS permettra aussi de délimiter le domaine et, le
cas échéant, le sous-domaine dont il s’agit en vue de bien orienter la
recherche documentaire nécessaire à sa compréhension.

B- Pendant la traduction :
Après avoir assimilé le sens du TS, le traducteur passe à l’étape de
reproduction en langue d’arrivée :
Phase de la réexpression :
Dans cette phase de reproduction, le traducteur fait un premier jet. Il
est conseillé de passer à cette phase très rapidement, car toute lenteur nuira
à l’enchaînement des idées et il en résulte un texte disloqué et incohérent.
Il est déconseillé également de laisser des blancs ou de recourir aux
parenthèses pour proposer une autre traduction de substitution ou une
explication. (Delisle, 2013 : 86). La traduction en phrases détachées est
aussi contre-indiquée. Il n’est interdit, dans la traduction des textes
pragmatiques de fusionner une phrase avec celle qui la précède ou celle qui
la suit ; l’unité de sens étant non pas la phrase elle-même, mais le texte en
entier. Après avoir terminé ce premier jet, il est préférable de le laisser «

relu est une aberration, alors que l'on peut souvent se contenter de lire quelques pages d'un document administratif
ou d'un rapport d'un comité d'étude avant d'en entreprendre la traduction. » (Delisle : 1986 :135).

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reposer », si possible, avant de passer au polissage de la forme en vue de
prendre une distanciation 3 par rapport au TS. (Delisle, 2013 : 86).
C- Après la traduction :
La dernière étape que comporte le processus de traduction est bien
celle de la vérification. Cela consiste à multiplier les recherches et les
contrôles en vue d’une dernière mise en forme de la traduction. Une ou
plusieurs lectures finales de la traduction visent « à assurer la correction de
la traduction, c'est-à-dire au respect des normes et usages de la langue. »
(Delisle, 2013 : 87). À travers la comparaison des TS et TC, on revoit les
chiffres, les dates, les mesures, les noms propres. Puis, sans se référer au
TS, on vérifie l’orthographe, les accords, les fautes d’inattention, etc. le
traducteur doit se poser des questions telles que : « La traduction se lit-elle
comme un texte pensé et rédigé en français ? Le texte est-il fluide ? La
traduction a-t-elle la même fonction que l’original ? La traduction sera
réussie si la réponse à ces questions est positive. ». » (Delisle, 2013 : 87).

SUGGESTION DE LECTURE COMPLÉMENTAIRE


Delisle, Jean, Hannelore Lee-Jahnke et Monique C. Cormier (codir.)
(1999), Terminologie de la traduction.
Delisle, Jean. L’analyse du discours comme méthode de traduction. (1986).
Delisle, Jean. La traduction raisonnée. (2013).
Selskovitch, Danica, Lederer Mariane. Interpréter pour traduire. (2001).
Durieux, Christine. Fondement didactique de la traduction technique.
(1988).
Jammal, Amal. Une méthodologie de la traduction médicale. Meta. 1999.
https://www.erudit.org/fr/revues/meta/1999-v44-n2-meta167/003249ar/
EXERCICES:
I- Répondez aux trois questions sous le texte avant de le traduire.
Auteur : Inconnu
Source : Planete-energies.fr
Genre de publication : Site d’information rattaché à Total
Date de publication : 2018
Domaine : Mécanique- énergies renouvelables
Public visé : Grand public
3« La compréhension est un processus intellectuel non verbal. Les mots n'étant que les tremplins de la
communication. Pour indiquer la nécessité de s'écarter du déchiffrage verbal et de s'affranchir des formes
étrangères, les traducteurs professionnels diront qu'il faut t prendre du recul par rapport s'habituer à « ne pas trop
coller, au texte, le traduire à distance. La démarche naturelle de bon nombre de traducteurs novices est, cependant.
« comparative-substitutive » : ils ont tendance à substituer à une unité en langue de départ, une unité en langue
d'arrivée présentant des caractéristiques formelles semblables. » (Delisle : 1986 :146).

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Nombre de mots : 371

Comment ça marche : la voiture hybride


Un véhicule « hybride » combine un moteur à combustion interne (on dit
aussi moteur à explosion ou moteur thermique) et un moteur électrique.
Il utilise donc à la fois un carburant (essence, diesel, biocarburant) et de
l’électricité.
Les éléments principaux de l’hybride classique
Quatre unités réalisent une alliance très poussée de la mécanique et de
l’informatique :
• un moteur thermique,
• un moteur électrique,
• un système de batteries,
• un ordinateur.
Le moteur thermique, relié aux roues motrices, assure l’essentiel de la
locomotion en vitesse de croisière. Il contribue aussi à la recharge des
batteries.
Le moteur électrique, lui aussi relié aux roues, participe à la locomotion
dans les vitesses basses. Dans les phases de décélération et de freinage,
il récupère l’énergie cinétique, la transforme en électricité et alimente la
batterie.
Le système de batteries emmagasine l’électricité produite et la
redistribue au moteur électrique et aux équipements de la voiture
(éclairage, vitres, tableau de bord, etc.). Il dure en principe toute la vie
du véhicule et n’est jamais branché sur le réseau extérieur (sauf dans le
cas de l’hybride rechargeable décrit ci- dessous).
L’ordinateur est l’« arbitre ». Il sait d’où vient l’énergie (thermique et
électrique), en quelles quantités respectives et où elle doit être distribuée
à tout moment. Plusieurs milliers de fois par seconde, il analyse ce que
le conducteur demande et ce qui est disponible comme énergie. Il
optimise l'utilisation du moteur thermique, ce qui permet de réduire sa
consommation en carburant.
Comment la voiture répond à mes commandes
Je démarre puis je roule à moins de 40 km/h, par exemple en ville : si j’ai
assez d’électricité dans la batterie pour assurer ce déplacement avec le
moteur électrique, l’ordinateur éteint le moteur thermique. Le rendement
de ce dernier est faible dans les vitesses basses et lors des accélérations
et il consomme donc beaucoup. Si la charge de ma batterie baisse, le
moteur thermique redémarre, participe à la locomotion et recharge en
même temps la batterie.
J’ai besoin d’accélérer fortement ou de monter une pente raide :
l’ordinateur ordonne à mes deux moteurs de travailler ensemble.

14
Je suis en vitesse de croisière, donc élevée : le moteur thermique assure
l’essentiel du travail.
Je décélère et je freine : le moteur à essence est coupé, l’énergie cinétique
développée par la rotation des roues est récupérée par le moteur
électrique qui, agissant comme un générateur d’électricité, alimente la
batterie pour une utilisation ultérieure.
Je m’arrête : les moteurs s’éteignent pour économiser le carburant, les
systèmes électriques du véhicule fonctionnent sur la batterie. Au
redémarrage, c’est le moteur électrique qui se remet en marche,
silencieusement.

Questions :
1. Trouvez au moins trois ouvrages dans lesquels l’auteur décrit le
fonctionnement d’un véhicule hybride.
2. Faites un relevé des termes arabes qui correspondent aux termes français
du texte source.
3. Consultez des dictionnaires ou des vocabulaires bilingues de mécanique
et énergies renouvelables. Ces répertoires vous ont-ils plus utile ou moins
utiles que la description de la manière dont les véhicules hybrides
fonctionnent ?
II. Répondez aux quatre questions sous le texte avant de le traduire.
Auteur : Coralie Hancok
Source : Science & Vie
Genre de publication : article de vulgarisation scientifique
Date de publication : 2018
Domaine : médecine
Public visé : Grand public
Nombre de mots : 414
Les clés pour comprendre les infections nosocomiales
Entrer à l'hôpital et en ressortir plus malade qu'on ne l'était ? Chaque année, en
France, des milliers de patients contractent ce que l'on appelle une infection
nosocomiale. Au début de l'été, l'agence Santé publique France a publié un nouvel
état des lieux. Et il est alarmant.

Porter des gants et des blouses, se laver les mains, respecter des
conditions d'asepsie très strictes au bloc opératoire, utiliser du matériel
à usage unique ou stérilisé, se faire vacciner… Pour éviter l'apparition
d'infections nosocomiales (IN), la liste des recommandations à l'attention
du personnel soignant est longue. Pourtant, les IN n'ont pas été
éradiquées. Si la proportion de patients infectés stagne ces dernières

15
années en France, on dénombre toutefois 750 000 IN tous les ans et
celles-ci seraient responsables de 4 000 décès annuels. Et la situation
pourrait encore s'aggraver. En cause : les bactéries multirésistantes, qui
feraient chaque année en Europe 25 000 morts. "La résistance aux
antibiotiques est devenue un enjeu de santé mondial. Tous les pays sont
concernés et dans certains, cela semble déjà hors de contrôle”, alerte
Anne Berger-Carbonne, responsable de l'unité Infections associées aux
soins et résistance aux antibiotiques à Santé publique France.
Un constat qu'a également fait l'OMS, appelant les laboratoires à
chercher de nouveaux antibiotiques.
1 LE NOMBRE D'INFECTIONS SE STABILISE EN FRANCE…
Un jour donné en France, un patient hospitalisé sur 20 est porteur d'au
moins une IN, selon l'INVS. La proportion évolue peu depuis 1996.
2… MAIS LES RÉSISTANCES AUX ANTIBIOTIQUES SE
MULTIPLIENT
Un dispositif permet aux hôpitaux de signaler les épidémies ou les cas,
graves ou non, d'infections nosocomiales. Parmi ces signalements, la part
des infections dues à des bactéries ayant développé une résistance aux
antibiotiques a augmenté de façon inquiétante. Alors que seulement 2,5
% des signalements en 2001 concernaient des bactéries
multirésistantes ou hautement résistantes, cette proportion est montée à
66 % en 2016.
3 LES RÉSISTANCES VARIENT D'UNE BACTÉRIE À L'AUTRE
En raison d'un usage parfois immodéré ou inadéquat des antibiotiques,
certaines bactéries ont développé des résistances. Y compris à la classe
des carbapénèmes, considérés en principe comme le traitement de
dernier recours.
4 LES VOIES URINAIRES SONT LES PLUS FRÉQUEMMENT
TOUCHÉES
La plupart des bactéries impliquées sont présentes naturellement dans le
corps. Elles provoquent une infection lorsqu'elles s'installent à un endroit
où elles ne devraient pas être. Elles pénètrent via la zone opérée (site
opératoire) ou via des dispositifs invasifs (cathéter, sonde urinaire,
assistance respiratoire).
Questions:
1. Quelle est l’idée principale du texte ?
2. À quel sous-domaine appartient ce texte ?
3. Trouver les correspondants arabes des mots soulignés.
4. Trouvez trois textes parallèles en arabe traitant du même sujet.

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V. L’unité de traduction
Dans leur ouvrage phare sur la traduction entre le français et
l’anglais « Stylistique comparée du français et de l’anglais » (1958), Jean-
Paul Vinay et Jean Darbelnet définissent l’unité de traduction comme
étant « le plus petit segment de l'énoncé dont la cohésion des signes est
telle qu'ils ne doivent pas être traduits séparément » (J-P Vinay et J.
Darbelnet, 1972 :37). Ces unités se subdivisent en quatre catégories selon
le rôle qu’elles jouent dans le message :
1) Les unités fonctionnelles : sont celles dont les éléments participent à la
même fonction grammaticale dans les deux langues :
Ex. : Seuls1/ quelques2/ ressortissants3/ chinois4/ont répondu5/ à cet6/ appel7.
.‫لم يستجب لهذا النداء سوى بعض الرعايا الصينيين‬
1= ‫سوى‬........ ‫ لم‬/ 2= ‫ بعض‬/3‫ الرعايا‬/4= ‫الصينيين‬/5= ‫يستجب‬/6=‫ لهذا‬/ 7=‫النداء‬
2) Les unités sémantiques : sont celles qui présentent une unité de sens :
Ex.: pot-de-vin= ‫ رشوة‬/ faire croire= ‫ أراد إقناع‬/‫ اقنع‬/ Prise de conscience= ‫وعي‬/
avoir du mal à=‫صعب عليه‬/‫ واجه صعوبة‬etc.
3) Les unités dialectiques : sont les connecteurs et charnières qui
articulent un raisonnement. Ex. : en effet, puisque, quoique, etc.
4) Les unités prosodiques : Sont celles dont les éléments participent à
une même intonation. Ex. : ça alors ! = ‫يا إلهي‬
Ça va pas non=‫ ماذا دهاك؟‬/‫ هل فقدت صوابك‬.(J-P Vinay et J. Darbelnet, 1972 :37-
38)
Si nous considérons la correspondance entre les unités de traduction et les
mots du texte, trois cas peuvent se présenter :
1-Unités simples : chacune d´elle correspond à un seul mot. C´est
évidemment le cas le plus simple et le plus fréquent. Dans la phrase : « il
gagne cinq mille dollars », il y a autant d´unités que de mots et on peut
remplacer chaque mot séparément sans changer la contexture de la phrase.
Ex. « Elle reçoit trois cents francs ».
2- Unités diluées : elles s´étendent sur plusieurs mots qui forment une
unité lexicologique du fait qu´ils se partagent l´expression d´une seule idée.
Ex. : trait d’union=‫ واصلة‬/‫ شرطة‬- tout de suite= ‫ حا ًال‬/‫فو ًار‬- se porter candidat à=
‫ترشح‬- fer à repasser=‫ مكواة‬, etc.

3-Unités fractionnaires : l´unité n’est alors qu’une partie d’un mot, ce qui
veut dire que la composition du mot est encore sentie par le sujet parlant.

17
Par ex. : « relever des anomalies » (remarquer, détecter) et « relever
quelque chose qui est tombée » (remettre quelque chose dans sa position
ou dans son état normal), « recréation » et « récréation ». (J-P Vinay et J.
Darbelnet, 1972 :37-39)
Jugée étrange, trop restrictive, voire insuffisante par nombre de
théoriciens (Ballard, Michel. 2006), plusieurs définitions furent données en
vue de substituer cette taxonomie proposée par Vinay et Darbelnet, parmi
lesquelles celle-ci-après par Jean Delisle :
« Unité de traduction
1. Ensemble d’éléments du texte de départ qui possèdent des traits
sémantiques communs, et que le traducteur interprète en y associant des
compléments cognitifs et émotifs. » (Delisle, 2013 : 692)

‫"وحدة الترجمة‬

‫ هي مجموعة العناصر التي تشترك في النص المصدر بسمات داللية معينة يفسرها المترجم‬.1
)141‫ ص‬:2002.‫ تر جينا أبو فاضل‬.‫" (جون دوليل وآخرون‬.‫فيضم إليها مكمالت معرفية‬

Ex.:

‫ يورد المترجم‬،‫"في المثال التالي المقتبس من ترجمة خليل رامز سركيس العترافات جان جوك روسو‬
:‫عناصر إضافية استقاها من سياق النص مساهمة منه في إحداث معادلة صحيحة‬

« Dieu vous appelle, me dit monsieur de Pontverre : allez à Annecy ; vous


y trouverez une bonne Dame bien charitable […] Je m’étais figuré une
vielle dévote bien rechignée ; la bonne Dame de monsieur de Pontverre ne
pouvait être autre chose à mon avis. (Rousseau 1991, 85-87).

‫خيرة‬
ّ ‫طيبة‬ّ ‫سيدة‬
ّ ‫ فاذهب إلى أنسي تلق هنا‬،‫ إن هللا يدعوك ويناديك‬: ‫"قال لي السيد دوبونفير‬
‫الطيبة التي بعثني إليها‬
ّ ‫السيدة‬
ّ ‫تصورتها عجو اًز ورعة كالحة الوجه ولم أحسب أن‬
ّ ‫بارة[…] كنت قد‬
ّ
")58-57،1972 ‫ (سركيس‬.‫السيد دوبونفير يمكن أن تكون على غير ما تصورتها عليه‬

(141‫ ص‬:2002.‫تر جينا أبو فاضل‬.‫)جون دوليل وآخرون‬


Quoi qu’il en soit, prendre conscience des différents types d’unités de sens
que l’on peut trouver dans un TS est capital pour arriver à en assimiler au
mieux le sens. Les exercices suivants servent à habituer l’étudiant à
identifier dans un texte les différentes catégories d’unité de traduction
décrite ci-dessus.

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EXERCICES :
1- Indiquez le type de chacune des unités de traduction soulignées dans les
phrases suivantes :
1-Nous appelons tous les États membres à faire preuve d'un degré
acceptable de souplesse et de volonté politique.

.‫ونناشد جميع الدول األعضاء التحلي بقدر مقبول من المرونة واإلرادة السياسية‬

2-En conséquence, et pour éviter de devoir dépendre du soutien du FMI à


l’avenir, les pays émergents suivent de plus en plus la voie de la Chine et
essayent de faire en sorte d’entretenir, eux aussi, des excédents de compte
courant.

‫ونتيجة لهذا فإن البلدان الناشئة والتي تحرص على ضمان قدرتها على تجنب االحتياج إلى الدعم‬
‫ تحذو على نحو متزايد حذو الصين فتحاول هي‬،‫المالي من صندوق النقد الدولي في المستقبل‬
.‫أيضاً ضمان تكوين فائض في الحساب الجاري‬

3-Vous n'avez plus qu'à le prendre la main dans le sac.

.‫كل ما عليكم فعله هو توقيفه متلبسا‬

4-Voyons, Vincent. Tu me prends pour un imbécile ?

‫عتقد أَنني غبي؟‬


ُ َ‫ َه ْل ت‬،‫ فينسون‬،‫بربك‬
ُ
5-Des fauteuils roulants, des appareils orthopédiques et des béquilles ont
également été livrés et les activités dans ce domaine continuent bon train.

‫ وال يزال هذا العمل مستم ار على قدم‬،‫كما أرسلت مقاعد متحركة وأجهزة تقويم العظام وعكازات‬
.‫وساق‬

2. Découpez les textes source et cible (TS) (TC) ci-dessous en unités de


traduction :
TS
Une aventure d’enfance
Un soit d’automne qu’il faisait très obscur, Monsieur Lambercier me
donna la clef du temple et me dit d’aller chercher dans la chaire la Bible
qu’on y avait laissée. Je partis sans lumière ; si j’en avais eu, ç’aurait été
pire encore.

19
‫‪En ouvrant la porte, j’entendis à la voûte un certain retentissement que je‬‬
‫‪crus ressembler à des voix et qui commença d’ébranler ma fermeté‬‬
‫‪romaine. La porte ouverte, je voulais entrer. Mais à peine eus-je fait‬‬
‫‪quelques pas que je m’arrêtai. En apercevant l’obscurité profonde qui‬‬
‫‪régnait dans ce vaste lieu je fus saisi d’une terreur qui me fit dresser les‬‬
‫‪cheveux.‬‬

‫)‪(A. D’ALVERNY, S.J. JOSEPH N. HAJJAR.2008 :142-144‬‬


‫‪TC‬‬
‫مغامرة من مغامرات الصبا‬
‫مساء ُمدلهمٍ من أمسيات الخريف عهد إلي السيد لمبارسيه مفتاح المعبد وقال لي أن ِاذهب‬
‫ٍ‬ ‫في‬

‫فانطلقت دون أن أحمل مصباحاً ّ‬


‫ولعل األمر كان‬ ‫ُ‬ ‫رك في المنبر‪.‬‬ ‫المقدس وقد تُ َ‬
‫فأحضر الكتاب ّ‬
‫شر لو استصحبتُ ُه‪.‬‬‫ّا‬
‫شبه أصواتاً فأخذ ُيزعزعُ رباطة‬ ‫ِ‬ ‫ِ‬
‫الصدى خْلتُ ُه ُي ُ‬
‫سمعت عند ال ُق ّبة ضرباً من ّ‬
‫ُ‬ ‫أفتح الباب‬
‫نت ُ‬ ‫وإذ ُك ُ‬
‫دت أخطوا بضع خطوات حتّى‬ ‫ولكنني ما ِك ُ‬
‫بالدخول ّ‬
‫هممت ّ‬
‫ُ‬ ‫جأشي العنترّية وبعد فتح الباب‬
‫توقفت‪.‬‬
‫ُ‬
‫قف له شعري‪.‬‬
‫عب ًّ‬
‫ظلمة العميقة المتسلطة على هذا المكان الفسيح اعتراني ُر ٌ‬
‫لمحت ال ُ‬
‫ُ‬ ‫وعندما‬
‫(‪)A. D’ALVERNY, S.J. JOSEPH N. HAJJAR.2008 :142-144‬‬

‫‪20‬‬

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