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Analyse Physicochimique Du Lait
Analyse Physicochimique Du Lait
Aliment naturel d’une excellente valeur nutritive, le lait occupe une place d’or de choix dans
l’alimentation.
Le lait d’aujourd’hui fait l’objet de nombreuses vérifications qui en font l’un des aliments les
plus contrôlés. Non seulement les conditions de production sont très strictes et précises, mais
plusieurs tests sont effectués pour s’assurer de sa qualité et de sa salubrité, à la ferme comme
àl’usine.
I. Généralités
I.1. Définitions
a) Définition générale
Liquide physiologique, blanc, opaque, de saveur agréable et douce, sécrété par les glandes
mammaires des mammifères femelles, aliment naturel du nouveau-né.
b) Définition légale
« Le lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d'une femelle laitière bien
portante, bien nourrie et non surmenée. Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de
colostrum. ».
c) Définition du colostrum
Le colostrum est le produit secrété par la mamelle la première semaine après le part. c’est un
liquide visqueux et acide, saveur saline, de couleur jaune et à odeur forte. Riche en anticorps,
matières grasses et vitamine A.
d) Définition du lait maternisé
Également appelé lait infantile ou substitut au lait maternel, le lait artificiel est un produit conçu
industriellement pour remplacer le lait maternel.
Il est habituellement dérivé du lait de vache, ramené à une composition semblable à celle du
lait maternel et rendu plus digeste pour le nourisson.
II.1. Prélèvement
Avant tout prélèvement, il faut toujours penser à homogénéiser de manière à ce que la couche
de crème qui a tendance à se rassembler en surface, se mélange à la couche inférieure.
Le prélèvement doit être effectuer avec respect de l’asepsie.
✓ Techniques de prélèvement
La technique de prélèvement diffère selon que le lait soit conditionné en bouteille, boites,
sachets ou dans des récipients de plus grande capacité.
- Si le lait est conditionné en boites, bouteilles, sachets : mélanger le contenu de
plusieurs bouteilles et prélever 1 litre.
- Si le lait est conditionné dans des récipients : effectuer des prélèvements à différents
points (au fond, au milieu et en surface), mélanger et réaliser un échantillon.
Le volume moyen d’un échantillon destiné à l’analyse physico-chimique est d’environ 250 mL.
✓ Transport et conservation
Il est recommandé de transporter l’échantillon en position horizontale car cela permet d’éviter
l’accumulation des matières grasses sous le bouchon, et de préférence le conserver à basse
température (+4°C).
L’analyse doit être réaliser au plus tard 8 heures après le prélèvement dans le cas contraire il
faut stabiliser les échantillons par addition de :
- K2Cr2O7 à raison de 1g/L où ;
- 8 gouttes de formol commercial + 4 pastilles de 0,5 g de trioxyméthylène / L de lait.
a) Détermination de la densité
La densité est une caractéristique utilisée depuis longtemps pour l'appréciation sommaire de la
qualité du lait : abaissée par le mouillage, sa valeur est en revanche augmentée si le lait est
écrémé.
➢ Définition
La densité du lait est le rapport entre la masse d'un volume de lait et celle d'un même volume
d'eau, les masses étant mesurées toutes deux à 20°C. Elle est représentée par le symbole D20/20.
Pratiquement on détermine la densité à l'aide d'un lactodensimètre.
Thermo-lactodensimètre
La valeur de la densité corrigée est obtenue après corrections de température. Calculer alors la
densité corrigée par la formule approximative :
D20/20 corrigée = densité à T °C + 0.0002 (T- 20)
➢ Origine
➢ Intérêt de la détermination
➢ Principe
L’acidité du lait est dosée par une solution d’hydroxyde de sodium en présence de
phénolphtaléine servant d’indicateur.
➢ Mode opératoire
Bien que l’acide lactique ne soit pas le seul acide présent, l’acidité titrable peut être exprimée
en :
- Grammes d’acide lactique par litre de lait ;
- Degré Dornic (°D) : 1°D = 0.1g d’acide lactique par litre de lait.
➢ Interprétation
L’acidité moyenne d’un lait frais est normalement de 1,6 à 1,8 g d’acide lactique par litre (soit
16 à 18° Dornic) et correspond à un pH de 6,7 à 6,8.
L’acidité d’un lait commercial ne doit pas dépasser 2 à 2,2 g d’acide lactique / L.
L’acidité est élevée dans les cas suivants :
• Fermentation lactique ;
• Présence de colostrum : 25 à 28 degrés Dornic ;
• Mammites streptococciques.
L’acidité est diminuée dans les cas suivants :
• Laits de rétention (< 16 Degrés Dornic),
• Mouillage,
• Addition frauduleuse de bicarbonates et de carbonates.
Remarque : 1 g de K2Cr2O7 fait augmenter l’acidité de 0,6 g d’acide lactique.
➢ Intérêt du dosage
- La richesse d'un lait en matière grasse permet d'en établir la valeur marchande.
- Recherche d’écrémage.
➢ Interprétation
Dans un lait normal, le taux de matière grasse varie entre 30-40 g/L (moyenne de 35g/L)
On peut estimer qu’il y a écrémage lorsque la teneur en matière grasse est nettement inférieure
à 30 g /L.
Au contraire, on peut estimer une concentration lorsque la teneur en matière grasse est
supérieure à 40 g/L.
➢ Principe
On transforme l’azote organique en ions ammoniums sous l’action sulfurique concentrée à
chaud et en présence de catalyseurs appropriés ; l’ammoniac, déplacé par la soude, est distillé
et est recueilli dans une solution d’acide borique qui le fixe ; ensuite l’ammoniac est dosé par
acidimétrie : titrage par un acide fort en présence de rouge de méthyle.
➢ Interprétation
L’azote total du lait varie de 5 à 6 g /L de lait (avec une moyenne de 5,5 g/L). La teneur en
protéines totales varie de 31,5 à 38 g/L de lait (moyenne 35g/L) réparties comme suit :
- Caséine……………………..27 à 30 g ;
- Albumine..........................4 à 7g ;
- Globuline…………………...0,5 à 1g.
Une valeur relativement élevée peut être due à :
• Présence d’ammonium quaternaire additionné au lait en tant qu’antiseptique
• Lait contenant du colostrum ;
• Lait de fin de lactation et lait concentré
Une valeur relativement faible peut être due à :
• Mouillage ;
• Laits provenant d’animaux atteints de mammites, ont une faible teneur en caséine et un
taux d'albumine très augmenté.
➢ Principe
Après défécation du lait par le ferrocyanure du zinc, les chlorures sont précipités dans le filtrat
(en milieu acide) par une solution de nitrate d’argent (AgNO3).
L’excès de la solution titrante est déterminé en retour par une solution de thiocyanate de
potassium (SCNK) en présence d’alun de fer ammoniacal (NH4FeIII(SO4 )2·12 H2O) comme
indicateur de fin de réaction.
Le point d’équivalence est apprécié par la formation entre les ions Fe3+ ajoutés au mélange, et
les ions SCN- en excès suffisant, un complexe rouge faible.
➢ Mode opératoire
1/ Défécation :
➢ Interprétation
La teneur du lait en chlorure de sodium varie dans la plupart des cas entre 1,50 et 1,70 g de
NaCl par litre avec une moyenne de 1,65 g.
Cette teneur est augmentée dans : le colostrum (3,5 g), dans le lait de fin de lactation (5,5 g),
dans les laits de rétention (2,5 à 3,5 g), dans les laits de mammites.
L'écrémage modifie peu la teneur en NaCl.
Le mouillage diminue le taux en chlorures, que certains fraudeurs cherchent à masquer par
addition de chlorure de sodium.
➢ Principe
Après défécation, le lactose est dosé dans le filtrat, grâce à son pouvoir réducteur, par la
méthode de BERTRAND. On exprime généralement le résultat en lactose hydraté.
C’est une méthode officielle qui comporte 3 étapes :
✓ 1ère étape : Réduction de la liqueur alcalino-tartro-cuivrique (Bertrand A+ Bertrand B)
par le lactose avec formation d’oxyde cuivreux (Cu2O) de coloration rouge brique.
✓ 2ème étape : Réaction de l’oxyde cuivreux avec un excès d’ions ferriques (Bertrand C).
✓ 3ème étape : Dosage manganimétrique des ions Fe2+ formés en milieu acide.
La réaction de réduction étant empirique, une table dite de BERTRAND permet de déterminer
la quantité de sucre mise en jeu en fonction de la quantité de permanganate utilisée ; le résultat
est exprimé en gramme de lactose hydraté / litre de lait.
Si l’acidité A est > 1,60 g d’acide lactique / L de lait, il faut corriger la teneur en lactose :
Lactose hydraté corrigé = 𝑙𝑎𝑐𝑡𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑏𝑡𝑒𝑛𝑢 + (𝐴 − 1,60)
car on suppose que 1g de lactose fournit par fermentation 1g d’acide lactique.
➢ Interprétation
Taux normal : 44 à 55 g lactose hydraté / L de lait : Moyenne = 50g/L
Le lactose est diminué dans les cas suivants : Lait de rétention, Colostrum, lait de fin de
lactation, mammites et mouillage.
Dans les processus inflammatoires des glandes mammaires, ce rapport s'élève (car les chlorures
augmentent alors que le lactose diminue).
III.1. Mouillage
Loi de WINTER: c’est la loi de l’isotonie: La pression osmotique du lait est constante, le
nombre de moles et d’ions dissous dans le lactosérum est constant.
Loi de PORCHER: Les cristalloïdes les plus abondants du lait (lactose et chlorures) varient
toujours en sens inverse. Ce sont les principaux régulateurs de la pression osmotique du lait.
➢ Calculs
On tient compte de la teneur du lactosérum, en lactose hydraté et en chlorures de sodium. Pour
cela, on calcule qu’une molécule de lactose hydraté (PM= 360𝑔) correspond isotoniquement à
30,25g de NaCl.
III.2. Écrémage
Un lait écrémé est un lait dont la matière grasse a été partiellement ou entièrement enlevé.
On peut calculer le pourcentage d’écrémage par la formule suivante :
Écrémage % = (G’ – G) /G’ × 100
G’ : teneur moyenne en MG des laits de la région ou du lait témoin ;
G : teneur en MG du lait suspect.
Selon la concentration de la matière grasse en peu classé les laits en 3 catégories :
✓ Entiers : ils contiennent au minimum 3.5% de matière grasse. Ou les packs sont à
dominante rouge.
✓ Demi-écrémés : Ils sont dosés entre 1.5% et 1.8% de matière grasse. Ils sont
repérables à la couleur bleue.
✓ Écrémés : Ils contiennent moins de 0.5% de matière grasse. Repérables à la couleur
verte.
IV. 1. Pasteurisation
➢ Définition
La pasteurisation est un traitement thermique à des températures comprises entre 60 et 100°C
ayant pour but de détruire la totalité des microorganismes pathogènes non sporulés et de réduire
significativement la flore végétative présente dans un produit.
Pour le lait chauffage se fait ± 75 °C pendant 15 secondes.
➢ Intérêt de la pasteurisation
L’objectif est d’ :
- Allonger de façon significative la durée de conservation des aliments.
- Réduire au maximum les activités biologiques d’un produit tout en évitant de modifier
ses caractéristiques organoleptiques et nutritionnelles.
➢ Contrôle de la pasteurisation
Le contrôle du chauffage d’un lait obtenu est réalisé par la recherche des enzymes (phosphatase,
peroxydase, aldéhydo-oxydase), qui sont détruites à des températures connus dans des temps
déterminés.
La phosphatase est inactivée par chauffage à une température supérieure à +60°C.
La peroxydase est détruite à une température supérieure à +80°C.
➢ Définition
Traitement thermique plus sévère que la pasteurisation. Permet une destruction totale des
micro-organismes (y compris les spores), des enzymes et des toxines.
Le traitement de stérilisation vise, en pratique, à obtenir un produit restant stable au cours d’une
longue durée de conservation (5-6 mois).
➢ Techniques de stérilisation
2 types de processus utilisé :
1- Stérilisation en deux phases :
Pré-stérilisation à 130-150°C pendant 1-20 secondes puis ; après refroidissement et
conditionnement ; une seconde stérilisation à 110-120°C pendant 10-20 min. Conservation 6
mois à température ambiante mais perte d’une partie de la valeur nutritive.
2- Chauffage à ultra-haute température ou procédé UHT :
Le traitement UHT consiste à chauffer le lait durant un bref moment à une température élevée
(130-150°C). Il est immédiatement suivi par le remplissage de l'emballage dans des conditions
stériles.
Le traitement UHT garantit :
- Une meilleure préservation de la valeur nutritive parce qu'il provoque moins de
dégradation des vitamines sensibles à la chaleur.
- Tue tous les micro-organismes et inactive la plus grande partie des enzymes présentes
dans le lait, et la très courte durée de traitement permet de n'altérer que faiblement la
valeur nutritive du lait et modérément son goût.
- Conservation d’une durée de 3 mois au minimum.