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Analyse physico-chimique du lait

Aliment naturel d’une excellente valeur nutritive, le lait occupe une place d’or de choix dans
l’alimentation.

Sa production remonte à plus de 10000 ans. En effet la consommation du lait d’origine


animale a commencé avec la domestication des animaux : d’abord les vaches, puis les chévres
et les brebis. La vache assure de loin la plus grande parie de production mondiale.

Le lait d’aujourd’hui fait l’objet de nombreuses vérifications qui en font l’un des aliments les
plus contrôlés. Non seulement les conditions de production sont très strictes et précises, mais
plusieurs tests sont effectués pour s’assurer de sa qualité et de sa salubrité, à la ferme comme
àl’usine.

I. Généralités
I.1. Définitions
a) Définition générale
Liquide physiologique, blanc, opaque, de saveur agréable et douce, sécrété par les glandes
mammaires des mammifères femelles, aliment naturel du nouveau-né.

b) Définition légale
« Le lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d'une femelle laitière bien
portante, bien nourrie et non surmenée. Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de
colostrum. ».
c) Définition du colostrum
Le colostrum est le produit secrété par la mamelle la première semaine après le part. c’est un
liquide visqueux et acide, saveur saline, de couleur jaune et à odeur forte. Riche en anticorps,
matières grasses et vitamine A.
d) Définition du lait maternisé
Également appelé lait infantile ou substitut au lait maternel, le lait artificiel est un produit conçu
industriellement pour remplacer le lait maternel.

Il est habituellement dérivé du lait de vache, ramené à une composition semblable à celle du
lait maternel et rendu plus digeste pour le nourisson.

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I.2. Composition globale du lait

➢ Sur le plan physique


Le lait constitue un milieux aqueux caractérisé par trois phases :
- Phase grasse : émulsion de globules gras dans un liquide
- Phase colloïdale : une suspension de matières protéiques : caséine.
- Phase aqueuse : c’est un sérum constitué principalement d’eau, de sucre, de
sels minéraux et vitamines hydrosolubles : lactoserum.

➢ Sur le plan chimique


La composition du lait varie en fonction de nombreux facteurs : race, état
physiologique, alimentation, saisons... etc
1- L’eau : est le principal composant du lait avec 902 g.L-1 (alors que la matière sèche ne
représente que 130 g.L-1 du lait).
2- Les glucides : Le principal sucre du lait est le lactose, composé de l’union d’une
molécule de glucose et de galactose. Les autres sucres sont présents seulement à l’état
de traces.
3- La matière grasse : Elle est présente dans le lait sous forme de globules gras sphériques
polarisés dans la phase aqueuse. Leur noyau est composé de triglycérides, la membrane
des globules gras est constituée de monoglycérides, de phospholipides associés à des
protéines.
4- La matière azotée : Deux groupes de matières azotées sont distinguées dans le lait : les
protéines (95%) et les matières azotées non protéiques (5%).
Les protéines constituent la fraction essentielle de la matière azotée, déclinées en :
- Caséine (80%) : C’est la partie la plus abondante et la plus caractéristique du lait.
- Protéines solubles dans le lactosérum (20%) : possèdent une valeur nutritive plus élevée
que les premières. Il s’agit de : Bêta lactoglobuline et Alpha albumine et
immunoglobulines.
Les matières azotées non protéiques sont représentés par créatinine, acides aminés, urée…
5- La matière minérale : calcium (Ca), sodium (Na), potassium (K), phosphates (P) et
les chlorures (Cl).
6- Les enzymes et les vitamines.
7- Les microorganismes : on trouve deux catégories les bactéries utiles comme les
bactéries lactiques et les bactéries pathogènes.

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I.3. Les falsifications du lait
Les laits fraudés sont présentés comme des laits normaux mais qui ont subi des modifications
de la composition chimique par addition de substances interdites ou par soustraction de divers
constituants ou par les deux à la fois.
a) Fraudes par addition : le mouillage
Le mouillage consiste à ajouter au lait des liquides ou des substances diverses (eau, lactosérum,
conservateur) dans le but d'augmenter le volume de lait mis en vente ou d'améliorer sa qualité
microbiologique.
Le mouillage le plus fréquent est l'addition d'une substance sans valeur comme l'eau qui modifie
la composition originelle du lait.
b) Fraudes par soustraction : l'écrémage
Elles consistent à retrancher illégalement une partie de la matière grasse. L'écrémage se pratique
soit en enlevant avec une cuillère la crème qui surnage le lait abandonné au repos dans un
endroit frais (lait écrémé), soit par la centrifugation à l'aide d'une écrémeuse (lait centrifugé).

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II. Analyse physico-chimique

II.1. Prélèvement
Avant tout prélèvement, il faut toujours penser à homogénéiser de manière à ce que la couche
de crème qui a tendance à se rassembler en surface, se mélange à la couche inférieure.
Le prélèvement doit être effectuer avec respect de l’asepsie.
✓ Techniques de prélèvement
La technique de prélèvement diffère selon que le lait soit conditionné en bouteille, boites,
sachets ou dans des récipients de plus grande capacité.
- Si le lait est conditionné en boites, bouteilles, sachets : mélanger le contenu de
plusieurs bouteilles et prélever 1 litre.
- Si le lait est conditionné dans des récipients : effectuer des prélèvements à différents
points (au fond, au milieu et en surface), mélanger et réaliser un échantillon.
Le volume moyen d’un échantillon destiné à l’analyse physico-chimique est d’environ 250 mL.
✓ Transport et conservation
Il est recommandé de transporter l’échantillon en position horizontale car cela permet d’éviter
l’accumulation des matières grasses sous le bouchon, et de préférence le conserver à basse
température (+4°C).
L’analyse doit être réaliser au plus tard 8 heures après le prélèvement dans le cas contraire il
faut stabiliser les échantillons par addition de :
- K2Cr2O7 à raison de 1g/L où ;
- 8 gouttes de formol commercial + 4 pastilles de 0,5 g de trioxyméthylène / L de lait.

II.2. Examen organoleptique


On notera avec soin les caractères organoleptiques des échantillons examinés :
a) Couleur
Le lait pur frais est blanc mat, d'autant plus jaune, qu'il est plus riche en crème.
Une coloration bleuâtre est un indice d'écrémage ou de mouillage important.
Certaines modifications anormales du lait dans la mamelle peuvent lui donner une coloration
grisâtre.
b) Odeur
L'odeur du lait doit être franche. Si besoin chauffer le lait vers + 35°c pour mieux dépister une
odeur anormale.

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c) Saveur
La saveur du lait est agréable et légèrement sucrée. Le lait chauffé (pasteurisé, stérilisé) a un
goût différent de celui du lait cru.
Elle peut être salée : lait colostral, lait d'animaux atteints d'affections mammaires.

II.3. Analyse des paramètres physiques

a) Détermination de la densité

La densité est une caractéristique utilisée depuis longtemps pour l'appréciation sommaire de la
qualité du lait : abaissée par le mouillage, sa valeur est en revanche augmentée si le lait est
écrémé.

➢ Définition

La densité du lait est le rapport entre la masse d'un volume de lait et celle d'un même volume
d'eau, les masses étant mesurées toutes deux à 20°C. Elle est représentée par le symbole D20/20.
Pratiquement on détermine la densité à l'aide d'un lactodensimètre.

Thermo-lactodensimètre

La valeur de la densité corrigée est obtenue après corrections de température. Calculer alors la
densité corrigée par la formule approximative :
D20/20 corrigée = densité à T °C + 0.0002 (T- 20)

Si l’échantillon est bichromaté, on retranche 0,0007 par g de bichromate (le bichromate


augmente la densité de 0,0007 unité)
D20/20 réelle = D20/20corrigée - 0,0007 × n

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➢ Interprétation
La densité d'un lait de vache de bonne qualité est voisine de : 1,028- 1,035.
Une densité supérieure à 1,035 est en faveur d'une addition de colostrum (D≈1,040),
d’écrémage, ou d’un lait concentré.
Une densité inférieure à 1,028 fait présumer un mouillage.

II.4. Analyse des paramètres chimiques

a) Détermination de l’acidité de lait

➢ Origine

L’acidité du lait résulte de :


- L’acidité naturelle, due à la caséine, aux groupes phosphate, au dioxyde de carbone et aux
acides organiques ;
- L’acidité développée, due à l’acide lactique formé par fermentation du lactose par les bactéries
lactiques.

➢ Intérêt de la détermination

- Apprécier la fraicheur du lait ;


- Apprécier l’efficacité des procédés de conservation (stérilisation, pasteurisation).

➢ Principe

L’acidité du lait est dosée par une solution d’hydroxyde de sodium en présence de
phénolphtaléine servant d’indicateur.

➢ Mode opératoire

- Introduire dans un erlenmeyer 10 ml de lait prélevé à la pipette et 5 à 6 gouttes de solution de


phénolphtaléine.
- Titrer par la soude Dornic (NaOH N/9) jusqu'à virage au rose, facilement perceptible par
comparaison avec un témoin constitué par du même lait.
- Le virage au rose doit persister pendant une dizaine de secondes, puis disparaitre. Soit n ml le
nombre de ml de solution alcaline versés.

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➢ Expression des résultats

Bien que l’acide lactique ne soit pas le seul acide présent, l’acidité titrable peut être exprimée
en :
- Grammes d’acide lactique par litre de lait ;
- Degré Dornic (°D) : 1°D = 0.1g d’acide lactique par litre de lait.

➢ Interprétation

L’acidité moyenne d’un lait frais est normalement de 1,6 à 1,8 g d’acide lactique par litre (soit
16 à 18° Dornic) et correspond à un pH de 6,7 à 6,8.
L’acidité d’un lait commercial ne doit pas dépasser 2 à 2,2 g d’acide lactique / L.
L’acidité est élevée dans les cas suivants :
• Fermentation lactique ;
• Présence de colostrum : 25 à 28 degrés Dornic ;
• Mammites streptococciques.
L’acidité est diminuée dans les cas suivants :
• Laits de rétention (< 16 Degrés Dornic),
• Mouillage,
• Addition frauduleuse de bicarbonates et de carbonates.
Remarque : 1 g de K2Cr2O7 fait augmenter l’acidité de 0,6 g d’acide lactique.

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b) Dosage de la matière grasse du lait
La matière grasse du lait (qui constitue le beurre) est définie comme l'ensemble des composés
lipidiques et lipoïdiques du lait normal.

➢ Intérêt du dosage
- La richesse d'un lait en matière grasse permet d'en établir la valeur marchande.
- Recherche d’écrémage.

➢ Principe : Méthode par extraction éthéro-ammoniacale de RÖSE GOTTLIEB


En milieu ammoniacal et en présence d’alcool, la matière grasse est extraite, à deux reprises
successives, par l’éther éthylique et l’éther de pétrole. Après déshydratation, les couches
éthéroalcoolique réunies sont évaporées à sec et le résidu de beurre est pesé.

➢ Expression des résultats


Après évaporation, déposer la capsule à l'étuve à 100°C pour éliminer les dernières traces d'eau,
puis peser la capsule. En déduire la teneur en matière grasse pour le lait étudié en g /l de lait.
MG = (M-m). 100 g/ l de lait
m : poids du cristallisoir vide.
M : poids du cristallisoir contenant la MG.

➢ Interprétation
Dans un lait normal, le taux de matière grasse varie entre 30-40 g/L (moyenne de 35g/L)
On peut estimer qu’il y a écrémage lorsque la teneur en matière grasse est nettement inférieure
à 30 g /L.
Au contraire, on peut estimer une concentration lorsque la teneur en matière grasse est
supérieure à 40 g/L.

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c) Dosage de l’azote total du lait
L'azote total est dosé suivant la technique de Kjeldahl.

➢ Principe
On transforme l’azote organique en ions ammoniums sous l’action sulfurique concentrée à
chaud et en présence de catalyseurs appropriés ; l’ammoniac, déplacé par la soude, est distillé
et est recueilli dans une solution d’acide borique qui le fixe ; ensuite l’ammoniac est dosé par
acidimétrie : titrage par un acide fort en présence de rouge de méthyle.

➢ Réactions mises en jeu

➢ Expression des résultats


La teneur en azote du lait est exprimée en gramme d’azote /L de lait. Par convention, cet azote
total peut être exprimé en g de protéines/ L du lait.
La quantité de H2SO4 mise en jeu correspond exactement à la quantité d’ammoniaque fixée par
l’acide borique.

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Par convention : Protéines totales g/L = Azote Total g/L × 6.39

➢ Interprétation

L’azote total du lait varie de 5 à 6 g /L de lait (avec une moyenne de 5,5 g/L). La teneur en
protéines totales varie de 31,5 à 38 g/L de lait (moyenne 35g/L) réparties comme suit :
- Caséine……………………..27 à 30 g ;
- Albumine..........................4 à 7g ;
- Globuline…………………...0,5 à 1g.
Une valeur relativement élevée peut être due à :
• Présence d’ammonium quaternaire additionné au lait en tant qu’antiseptique
• Lait contenant du colostrum ;
• Lait de fin de lactation et lait concentré
Une valeur relativement faible peut être due à :
• Mouillage ;
• Laits provenant d’animaux atteints de mammites, ont une faible teneur en caséine et un
taux d'albumine très augmenté.

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d) Dosage des chlorures du lait
Les chlorures du lait sont dosés par la méthode argentimétrique de CHARPENTIER-
VOHLARD

➢ Principe
Après défécation du lait par le ferrocyanure du zinc, les chlorures sont précipités dans le filtrat
(en milieu acide) par une solution de nitrate d’argent (AgNO3).
L’excès de la solution titrante est déterminé en retour par une solution de thiocyanate de
potassium (SCNK) en présence d’alun de fer ammoniacal (NH4FeIII(SO4 )2·12 H2O) comme
indicateur de fin de réaction.
Le point d’équivalence est apprécié par la formation entre les ions Fe3+ ajoutés au mélange, et
les ions SCN- en excès suffisant, un complexe rouge faible.

➢ Réactions mises en jeu

Cl- + AgNO3 → AgCl (précipité blanc) + NO3 –

AgNO3 + SCNK → AgSCN + KNO3

SCNK + Fe3+ → [SCNFe]2+ + K+

➢ Mode opératoire

1/ Défécation :

➢ Cas du lait non bichromaté :


Dans une fiole jaugée de 200 ml, introduire successivement : 20 ml de lait + 2 ml de solution
de ferrocyanure de potassium
Agiter puis ajouter : 2 ml de solution d'acétate de zinc. Agiter puis compléter au trait de jauge
avec de l'eau distillée.
Ajouter alors pour tenir compte du volume du précipité : 2 ml d'eau distillée.
Agiter par retournement et laisser reposer 10 à 15 minutes et filtrer sur un filtre à plis.
➢ Cas du lait bichromaté :
Dans ce cas particulier, l'élimination du bichromate par précipitation sous forme de chromate
de baryum en milieu alcalin est nécessaire.

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2/ Dosage argentimétrique :
Ce dosage est le même que le lait soit bichromaté ou non. Dans un erlenmeyer de 300 ml
introduire en agitant après chaque affusion : 100 ml de filtrat précédent + 1 ml d'acide nitrique
+ 5 ml de nitrate d'argent 0,1 N + 2 ml de solution d'alun de fer ammoniacal
Agiter quelques instants pour agglomérer le précipité et titrer l'excès de nitrate d'argent par le
thiocyanate de potassium 0,1 N jusqu'à teinte rouge faible persistante quelques secondes.

➢ Expression des résultats


Les résultats sont exprimés en gr de NaCl par litre de lait

➢ Interprétation
La teneur du lait en chlorure de sodium varie dans la plupart des cas entre 1,50 et 1,70 g de
NaCl par litre avec une moyenne de 1,65 g.
Cette teneur est augmentée dans : le colostrum (3,5 g), dans le lait de fin de lactation (5,5 g),
dans les laits de rétention (2,5 à 3,5 g), dans les laits de mammites.
L'écrémage modifie peu la teneur en NaCl.
Le mouillage diminue le taux en chlorures, que certains fraudeurs cherchent à masquer par
addition de chlorure de sodium.

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e) Dosage des sucres réducteurs du lait (Lactose)

➢ Principe
Après défécation, le lactose est dosé dans le filtrat, grâce à son pouvoir réducteur, par la
méthode de BERTRAND. On exprime généralement le résultat en lactose hydraté.
C’est une méthode officielle qui comporte 3 étapes :
✓ 1ère étape : Réduction de la liqueur alcalino-tartro-cuivrique (Bertrand A+ Bertrand B)
par le lactose avec formation d’oxyde cuivreux (Cu2O) de coloration rouge brique.

✓ 2ème étape : Réaction de l’oxyde cuivreux avec un excès d’ions ferriques (Bertrand C).

Cu+ + Fe2+ → Cu2+ + Fe2+


Oxyde cuivreux jaune ions ferreux formés
Cu+ → Cu2+ + e- : oxydation
Fe3+ + e- → Fe2+ : réduction

✓ 3ème étape : Dosage manganimétrique des ions Fe2+ formés en milieu acide.

MnO4- + 5e- + 8H+ → Mn2+ + 4H2O : Réduction


5 Fe2+ → 5 Fe3+ + 5e- : Oxydation
____________________________________________
MnO4¯ + 5Fe2+ + 8H+ → Mn2+ + 5Fe3+ + 4H2O

La réaction de réduction étant empirique, une table dite de BERTRAND permet de déterminer
la quantité de sucre mise en jeu en fonction de la quantité de permanganate utilisée ; le résultat
est exprimé en gramme de lactose hydraté / litre de lait.
Si l’acidité A est > 1,60 g d’acide lactique / L de lait, il faut corriger la teneur en lactose :
Lactose hydraté corrigé = 𝑙𝑎𝑐𝑡𝑜𝑠𝑒 𝑜𝑏𝑡𝑒𝑛𝑢 + (𝐴 − 1,60)
car on suppose que 1g de lactose fournit par fermentation 1g d’acide lactique.

➢ Interprétation
Taux normal : 44 à 55 g lactose hydraté / L de lait : Moyenne = 50g/L
Le lactose est diminué dans les cas suivants : Lait de rétention, Colostrum, lait de fin de
lactation, mammites et mouillage.

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Les teneurs en lactose et en chlorures se contrebalancent pour entretenir l'isotonie du lait avec
le sang.
chlorures
Le rapport : × 100 est normalement inférieur à 4,5.
lactose

Dans les processus inflammatoires des glandes mammaires, ce rapport s'élève (car les chlorures
augmentent alors que le lactose diminue).

III. Contrôle des fraudes


La détection des fraudes permet de :
- Minimiser le risque surtout sanitaire sur la santé du consommateur ;
- Détecter une augmentation ou diminution frauduleuse de la valeur nutritive du lait.
Les falsifications essentielles sont :
- Mouillage ;
- L’écrémage ;
- Addition de conservateur ;
- Addition de lait d’une autre espèce.

III.1. Mouillage

La diminution de la densité du lait permet d’orienter le control de qualité vers un mouillage et


le paramètre le plus fiable confirmant cette action est le calcule de la constante moléculaire
simplifiée CMS.

➢ Intérêt de la détermination de la CMS


Permet de savoir si le balancement entre les chlorures et le lactose est normale (dû à un lait
pathologique) ou bien, il est anormal (dû à une fraude à l’instar du mouillage).

➢ Principe de mesure de la CMS

La détermination de la CMS est basée sur deux lois :

Loi de WINTER: c’est la loi de l’isotonie: La pression osmotique du lait est constante, le
nombre de moles et d’ions dissous dans le lactosérum est constant.
Loi de PORCHER: Les cristalloïdes les plus abondants du lait (lactose et chlorures) varient
toujours en sens inverse. Ce sont les principaux régulateurs de la pression osmotique du lait.

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On distingue :
- CMS apparente, calculée dans un litre de lait donc dans un volume V de lactosérum
inférieur à 1litre ;
- CMS réelle ou CMS corrigé, calculée dans un litre de lactosérum.

➢ Calculs
On tient compte de la teneur du lactosérum, en lactose hydraté et en chlorures de sodium. Pour
cela, on calcule qu’une molécule de lactose hydraté (PM= 360𝑔) correspond isotoniquement à
30,25g de NaCl.

La C. M. S. apparente est égale :

CMS (Apparente) = 𝐿𝑎𝑐𝑡𝑜𝑠𝑒 ℎ𝑦𝑑𝑟𝑎𝑡é 𝑔/𝐿 + 11,9 𝑥 𝑐ℎ𝑙𝑜𝑟𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑑𝑖𝑢𝑚 𝑔/L

Calcul du CMS réelle :


La C. M. S. apparente est rapportée à un litre de lait complet. Or l'isotonie est une propriété du
lactosérum et non du lait entier.
Il est donc plus précis de rapporter la C. M. S. à un litre de lactosérum :
1000ml de lait = V(LS) + V (caséine) + V (m.grasse).
Sachant que d (densité) = m/v.
La relation devient :
V (LS) = 1000 - [V(C) + V (MG)]
V (LS) = 1000 - [B/d + C/d, )]
Avec: - B : matière grasse en grammes par litre.
- d : densité de la matière grasse = 0,92.
- C : caséine en grammes par litre.
- d' : densité de la caséine = 1,35.

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➢ Interprétation
La C.M.S. réelle d'un lait normal oscille entre 74 et 79 et dépasse rarement 80.
Dans le cas de laits pathologiques, elle ne descend jamais au-dessous de 70 (70-74).
Un taux inférieur à 70 constitue une forte probabilité de mouillage.

III.2. Écrémage

Un lait écrémé est un lait dont la matière grasse a été partiellement ou entièrement enlevé.
On peut calculer le pourcentage d’écrémage par la formule suivante :
Écrémage % = (G’ – G) /G’ × 100
G’ : teneur moyenne en MG des laits de la région ou du lait témoin ;
G : teneur en MG du lait suspect.
Selon la concentration de la matière grasse en peu classé les laits en 3 catégories :
✓ Entiers : ils contiennent au minimum 3.5% de matière grasse. Ou les packs sont à
dominante rouge.
✓ Demi-écrémés : Ils sont dosés entre 1.5% et 1.8% de matière grasse. Ils sont
repérables à la couleur bleue.
✓ Écrémés : Ils contiennent moins de 0.5% de matière grasse. Repérables à la couleur
verte.

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IV. Traitement thermique :

IV. 1. Pasteurisation
➢ Définition
La pasteurisation est un traitement thermique à des températures comprises entre 60 et 100°C
ayant pour but de détruire la totalité des microorganismes pathogènes non sporulés et de réduire
significativement la flore végétative présente dans un produit.
Pour le lait chauffage se fait ± 75 °C pendant 15 secondes.

➢ Intérêt de la pasteurisation
L’objectif est d’ :
- Allonger de façon significative la durée de conservation des aliments.
- Réduire au maximum les activités biologiques d’un produit tout en évitant de modifier
ses caractéristiques organoleptiques et nutritionnelles.

➢ Conservation du lait pasteurisé


Le lait pasteurisé est un lait qui conserve une certaine population microbienne offensive :
- Doit être refroidi immédiatement à 3-4°C ;
- Distribué sous régime de froid (6-8°C) ;
- Peut être conservé au maximum 7 jours au réfrigérateur.

➢ Contrôle de la pasteurisation
Le contrôle du chauffage d’un lait obtenu est réalisé par la recherche des enzymes (phosphatase,
peroxydase, aldéhydo-oxydase), qui sont détruites à des températures connus dans des temps
déterminés.
La phosphatase est inactivée par chauffage à une température supérieure à +60°C.
La peroxydase est détruite à une température supérieure à +80°C.

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IV.2. Stérilisation

➢ Définition
Traitement thermique plus sévère que la pasteurisation. Permet une destruction totale des
micro-organismes (y compris les spores), des enzymes et des toxines.
Le traitement de stérilisation vise, en pratique, à obtenir un produit restant stable au cours d’une
longue durée de conservation (5-6 mois).

➢ Techniques de stérilisation
2 types de processus utilisé :
1- Stérilisation en deux phases :
Pré-stérilisation à 130-150°C pendant 1-20 secondes puis ; après refroidissement et
conditionnement ; une seconde stérilisation à 110-120°C pendant 10-20 min. Conservation 6
mois à température ambiante mais perte d’une partie de la valeur nutritive.
2- Chauffage à ultra-haute température ou procédé UHT :
Le traitement UHT consiste à chauffer le lait durant un bref moment à une température élevée
(130-150°C). Il est immédiatement suivi par le remplissage de l'emballage dans des conditions
stériles.
Le traitement UHT garantit :
- Une meilleure préservation de la valeur nutritive parce qu'il provoque moins de
dégradation des vitamines sensibles à la chaleur.
- Tue tous les micro-organismes et inactive la plus grande partie des enzymes présentes
dans le lait, et la très courte durée de traitement permet de n'altérer que faiblement la
valeur nutritive du lait et modérément son goût.
- Conservation d’une durée de 3 mois au minimum.

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