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ODD3 - Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les

âges

Le troisième objectif vise à assurer la santé et le bien-être de tous, en améliorant la santé


procréative, maternelle et infantile, en réduisant les principales maladies transmissibles, non
transmissibles, environnementales et mentales. Ces enjeux sanitaires pourront être réalisés à
condition de mettre en place des systèmes de prévention visant la réduction des comportements
déviants ainsi que tout facteur de risque pour la santé, d’assurer un accès universel à une couverture
médicale et aux services de santé, de soutenir la recherche et le développement de vaccins et de
médicaments et améliorer la gestion des risques sanitaires dans les pays en développement.

L’ODD 3 « Bonne santé et bien-être » combine deux idées : la santé, considérée comme un droit
universel, et qui constitue le socle d’un développement soutenable ; y est associé le bien-être, défini
comme un état lié à différents facteurs physiques ou psychologiques. Le bien-être physique relève
d’une bonne santé générale et d’une satisfaction des besoins primordiaux. Le bienêtre psychologique
représente une notion plus abstraite faisant appel à la réussite sociale ou économique, au plaisir, à
l’harmonie avec soi, avec les autres ou avec son environnement (ICSU et ISSC, 2015). Sur les huit
Objectifs du Millénaire pour le Développement, trois concernaient la santé : la réduction de la
mortalité maternelle et infantile, et la lutte contre les pandémies infectieuses (VIH/sida, paludisme et
tuberculose en tête). Des progrès sensibles ont été accomplis, mais les objectifs n’ont été que
partiellement remplis (JACQUEMOT, 2015). Vingt millions de personnes attendent encore les
traitements du Sida qui leur seraient nécessaires. En Afrique subsaharienne, plusieurs pays ont réduit
de moitié le taux de mortalité maternelle depuis 1990 et, en Asie et Afrique du Nord, des progrès
encore plus considérables ont été réalisés, mais dans les pays en développement (PED), 830 femmes
continuent de mourir chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. La
mortalité infantile a baissé de plus de moitié depuis 1990, mais, en Afrique subsaharienne, la moitié
des nouveau-nés ne reçoivent pas de soins qualifiés pendant l’accouchement et immédiatement
après la naissance, et un enfant sur douze meurt avant son cinquième anniversaire, soit plus de 12
fois plus que la moyenne dans les pays riches.

La plupart des PED sont en train de formuler et de mettre en œuvre des stratégies pour aller vers
cette CSU, mais les recommandations, tant nationales qu’internationales, donnent lieu à une grande
diversité de trajectoires et de modèles (RIDDE, 2008). La recherche francophone a un rôle clé à jouer
d’accompagnement de ces processus. À titre d’exemple, l’IRD va appuyer l’évaluation des
expériences menées au Mali, au Niger, au Tchad et au Sénégal dans le cadre de « l’Initiative Solidarité
Santé Sahel » (I3S) soutenue par l’Agence française de développement. Cette initiative vise à soutenir
les interventions d’exemption du paiement des soins pour les groupes vulnérables (enfants, femmes
enceintes, populations les plus pauvres) dans une perspective de montée en puissance vers la CSU.

Parmi les défis à relever, celui d’une orientation préventive plutôt que curative satisfera à l’évidence
les épidémiologistes et les spécialistes de santé publique. La prise de conscience actuelle de
l’importance des conditions de vie, de la contamination des milieux et des changements
environnementaux conduit aussi à envisager que chacun puisse agir sur les déterminants de santé et
obtenir un cadre de vie meilleur. Ces constats concourent à l’idée d’une participation active des
citoyens à l’amélioration de leurs conditions de vie, et donc des déterminants indirects de santé

ODD4 - Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et
promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie

Le quatrième objectif vise à garantir l’accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de
qualité à travers toutes les étapes de la vie, en éliminant notamment les disparités entre les sexes et
les revenus. Il met également l’accent sur l’acquisition de compétences fondamentales et de niveau
supérieur pour vivre dans une société durable. L’ODD4 appelle aussi à la construction et à
l’amélioration des infrastructures éducatives, à l’augmentation du nombre de bourses d’études
supérieures octroyées aux pays en développement et du nombre d’enseignants qualifiés dans ces
pays.

Depuis 2000, des progrès considérables ont été accomplis en vue d'atteindre la cible d'éducation
primaire universelle. Le taux de scolarisation global dans les régions en développement a atteint 91%
en 2015, et le nombre d'enfants non scolarisés au niveau mondial a chuté de presque la moitié. On
constate également une augmentation spectaculaire du taux d'alphabétisation, et du taux de
scolarisation des filles n'a jamais été aussi élevé. Tous ces progrès sont significatifs.

Mais ces succès se heurtent à de grands défis dans des régions en développement, en raison du
niveau élevé de la pauvreté, des conflits armés et d'autres urgences. Les conflits armés ont provoqué
une importante déscolarisation des enfants en Afrique du Nord et en Asie occidentale. Cette
tendance est inquiétante. Alors que l'Afrique subsaharienne a réalisé des progrès les plus importants
parmi toutes les régions en développement sur le plan du taux de scolarisation dans l'enseignement
primaire (passé de 52% en 1990 à 78% en 2012), de grandes disparités subsistent.

Les enfants des foyers pauvres et les plus défavorisés sont quatre fois moins scolarisés que ceux des
foyers les plus riches. De même, les disparités entre les zones rurales et urbaines restent également
élevées.

Une éducation de qualité pour tous est l'un des piliers les plus solides et éprouvés du développement
durable. Cet objectif fait en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent un cycle complet
d'enseignement primaire et secondaire gratuit d'ici 2030. Il vise également à donner accès, dans des
conditions d'égalité, à un enseignement professionnel, ainsi qu'à éliminer les inégalités entre les
genres et les revenus, dans le but de permettre à tous d'accéder à des études supérieures.

ODD5 – Réaliser l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes et des filles

Le cinquième objectif est spécifiquement dédié à l’autonomisation des filles et des femmes. Il
concerne l’égalité entre les sexes et vise à mettre fin à toutes les formes de discriminations et de
violences contre les femmes et les filles dans le monde entier. Les cibles définies concernent : la lutte
contre les discriminations et contre les violences faites aux femmes, l’accès des femmes à des
fonctions de direction et de décision et l’accès universel aux droits sexuels et reproductifs. Il agit en
interrelation avec les 16 autres ODD : il permet la conception et la mise en œuvre de toutes les
politiques publiques au prisme du genre et encourage la mise en place de politiques dédiées à la lutte
contre les inégalités qui subsistent et nécessitent des mesures positives en faveur des femmes.

Par ailleurs, la promotion de l’égalité entre les genres contribue à la croissance économique à long
terme, au progrès social et durable et au développement national, politique, social, cultural et
économique.

De l’OMD 3 à l’ODD 5 : l’ambition transformative

L’égalité des sexes et du genre est l’un des OMD adoptés en 2000 par les Nations Unies. Il s’agissait
de l’OMD 3 qui contenait une seule cible ainsi que trois indicateurs : la parité dans l’accès à
l’éducation primaire, secondaire et dans l’enseignement supérieur ; la part de femmes dans l’emploi
salarié non agricole et la part des femmes dans les parlements nationaux. Rappelons que les huit
OMD adoptés en 2000 par les Nations Unies ont permis de reconnaître que l’autonomisation des
femmes ainsi que leur capacité à exercer des responsabilités constituaient une condition sine qua
non au développement durable. C’est ainsi que des efforts notables ont été accomplis, notamment
dans le domaine de l’accès des filles à l’éducation primaire. Et c’est toujours dans le but de continuer
la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes qu’il a été demandé d’intégrer la question
d’égalité des sexes dans les autres domaines et objectifs prioritaires du Programme de
développement pour l’après-2015 avec des cibles et des indicateurs clairement définis.

La lutte contre les inégalités à l’endroit des femmes et filles

L’ODD 5 qui s’entend « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles »
s’avère intéressant à plusieurs titres. Notons d’abord la consécration d’une approche fondée sur les
résultats et non plus sur les objectifs : le langage de passer de « promouvoir (l’égalité des sexes) » à «
parvenir à (l’égalité des sexes) » et de l’introduction d’une obligation de résultats pour les Etats
membres des Nations Unies.

L’ODD 5 permet désormais d’appréhender au sens large les discriminations et les violences faites aux
femmes et aux filles notamment des pratiques préjudiciables telles que les mariages forcés des
enfants, les mariages précoces et forcés, les mutilations génitales féminines. L’accès aux soins de
santé sexuelle et reproductive, l’exercice des droits en matière de procréation ou encore l’accès et le
contrôle des ressources économiques et productives, la promotion d’un partage équitable des tâches
dans le ménage et au sein de la famille par l’apport de services publics, d’infrastructure et de
protection sociale sont également introduits dans l’objectif 5. L’ODD 5 permet aussi de mettre en
évidence une approche plus qualitative en passant de la part des femmes dans les parlements
nationaux à la volonté de garantir une participation entière et effective des femmes et leur accès en
toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique,
économique et publique.

Par ailleurs, avec l’agenda 2030, l’autonomisation des femmes est reconnue comme étant
multidimensionnelle, un processus complexe d’accession des femmes à une pleine participation à la
vie civile, politique, sociale, économique et à l’exercice des droits correspondants. Elle exige la prise
en compte des dimensions sexuelles et reproductive, économique, politique et légale, et requiert la
reconnaissance de l’interdépendance et de l’indivisibilité des droits des femmes.

L'ODD 5 a également permis de mettre en exergue la nécessité de mettre fin aux mariages d'enfants,
aux mariages forcés et précoces, en promouvant l'accès égal à la santé reproductive et sexuelle.
Selon l'OMS, ce sont 16 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans qui mettent au monde des
enfants chaque année. Les complications de la grossesse et de l'accompagnement sont la deuxième
cause de décès pour les jeunes filles de 15 à 19 ans dans le monde. De ces 16 millions de jeunes
femmes et jeunes filles qui accouchent chaque année, 90% sont déjà mariées. Il est fréquent que les
filles contraintes au mariage ne soient plus autorisées à poursuivre leur scolarité, ce qui mine leur
droit fondamental à l'éducation, diminue conséquemment leurs opportunités d'employabilité et
d'autonomisation financière. Ceci fait donc perpétuer le cycle de pauvreté.

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