NB : la gouvernance des sociétés au sens strict désigne « le droit des sociétés ».

Son
champ d’application s’est par la suite étendu à différentes parties prenantes. Ainsi, ce
cours comprendra une partie juridique, une partie théorique, une partie sur le marché
financier ainsi qu’une partie sur la RSE (responsabilité sociétale).

Partie 01 : Introduction, notions et concepts

On distingue 4 fonctions principales dans la plupart des entreprises : - La fonction de direction

- La logistique - La production - La fonction commercial

I. Le rôle de la fonction direction

La direction et les organes de direction
C'est la seule fonction qui ne peut être externalisée.

La direction d’une entreprise est chargée de :

- Définir la stratégie à long terme et la culture d’entreprise

- Organiser l’entreprise : c’est elle qui met en place les structures, méthodes et procédures
nécessaires pour atteindre les objectifs.
- rassembler, gérer, animer les équipes autour du projet d’entreprise.

Les organes de direction ont une double mission :

- interne : assurer le pilotage de l’entreprise. Ce pilotage doit assurer la pérennité de
l'entreprise.
- externe : représenter l’entreprise qui est personnifiée par un manager-dirigeant.

A. LES INSTANCES REPRESENTATIVES

Il s’agit des :
- organes décisionnaires : l’Assemblée générale des actionnaires, le Conseil d’administration
- organes consultatifs : comité d’entreprise, représentants du personnel, … .
- organes de « Corporate governance » (gouvernance d’entreprise) : veillent au respect des
règles de fonctionnement de l’entreprise, rédigées dans le but de réduire les tensions entre les
différents niveaux de pouvoir et de prendre en compte les intérêts des différentes parties
prenantes, ex. Comité de surveillance

B. LA DIRECTION GENERALE
Les missions du directeur général varient en fonction de la structure, de la taille et de la
nationalité de l’entreprise, mais l'esprit de la fonction varie peu : il est le plus haut
responsable de tous les dirigeants opérationnels, il est responsable de la déclinaison de la
stratégie de l'entreprise au niveau de toutes ses activités, dont les ventes, la production, et la
gestion des ressources ; Cette fonction est assurée par une personne (DG, PDG,
administrateur-délégué, CEO) ou un groupe de personnes (Directoire, Conseil de direction).
Le directeur général est membre et animateur du Comité de direction (aussi dénommé Comité
exécutif) et coordonne l'ensemble des directions faisant partie de l'organisation. Ce comité
comprend en principe les responsables de plus haut niveau assumant les postes fonctionnels
ou hiérarchiques existants dans l'organisation : directeur commercial, directeur de
l'exploitation, directeur des ressources humaines (DRH), directeur des achats, directeur
financier, directeur de la recherche et développement, directeur de la qualité , etc.

Elle assure les relations publiques avec les actionnaires, les institutions et la presse. Elle
facilite la communication entre le comité de direction et les différentes parties en contact
avec ce comité : les autres directeurs, tels que les directeurs de filiales non membres du
comité de direction, le conseil d'administration quand il y en a un, les représentants du
personnel, et les partenaires stratégiques (grands clients, fournisseurs majeurs...) elle a la
charge de diriger et à tout le moins de superviser la conception et la réalisation des
opérations dans tous les domaines techniques et de la production et les domaines du
marketing et de la commercialisation. Elle dirige les finances en décidant des
investissements, du montant de la dette et des réductions de coûts. Elle décide ou supervise
la politique sociale de l'organisation (gestion quantitative et qualitative des ressources
humaines) elle décide d’externaliser certaines activités (faire soi-même ou faire faire par
d’autres entreprises) elle cherche à maîtriser l’environnement externe de l’entreprise via la
veille concurrentielle, la veille technologique,… Elle recourt pour cela aux activités
d’intelligence économique. Elle contrôle la performance au moyen de tableaux de bord.

II-Notions et concepts
1- Définitions

La gouvernance des sociétés (au sens strict) « le contrat de société est un contrat par lequel
une ou des personnes conviennent de mettre en commun leurs biens ou leur individualité en
vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourrait en résulter; elles
conviennent de contribuer aux pertes ».
La direction : fonction de diriger, poste de directeur.
Les organes décisionnaires dont le CA.
La gérance : la fonction de gérant.
Le pouvoir : la capacité dévolue à une autorité ou à une personne, d’utiliser les moyens
propres à exercer la compétence qui lui est attribuée soit par la loi, soit par une procuration.
Les associés : personne qui est unie à une ou plusieurs autres par une communauté d’intérêts
et qui a apporté de l’argent à une entreprise.
Les actionnaires : une personne ou une institution ayant investi de l’argent dans une société
par actions en échange d’une part de propriété.
Les parties prenantes : acteurs internes (les salariés) et externes (banques, investisseurs…).
La responsabilité : limitée aux apports ou illimitée.
Assemblée générale / extraordinaire : la réunion des actionnaires d’une société de capitaux
ou encore, la réunion des porteurs de parts des sociétés de personnes lorsqu’ils sont sont
conviés à débattre et à voter un ordre de jour préparé par leurs organes de gestion ?
Les assemblée générales ordinaires sont appelées à se prononcer sur les actes de gestion
excédant les pouvoirs des organes de gestion, comme la nomination ou le renouvellement du
CA .
Les assemblées extraordinaires : modifications des statuts , notamment , les augmentations de
capital.

2- Les conditions particulières.

a-Apports (font la qualité d'associé).
1- en numéraire : l'argent sous toutes ses formes.
2- en nature : biens meuble ou immeuble. Le gage immobilier est un gage où le propriétaire
d'un bien immobilier en cède la jouissance à un créancier pour lui permettre d'en percevoir les
revenus jusqu'à ce que leur valeur accumulée paye la dette. La valeur des revenus encaissés
vient d'abord compenser les intérêts et elle est ensuite imputée sur le capital restant dû. C’est
le cas lorsqu’ une personne remet à son créancier un objet mobilier ou une valeur pour assurer
l'exécution de ses engagements, par exemple le remboursement d'un prêt d'argent .

L'hypothèque est une procédure classique de prise de garantie des banques lors de l'octroi
d'un prêt d'un montant conséquent. En prenant une hypothèque sur un bien immobilier,
l'organisme bancaire gage le bien.

Les apports en nature peuvent être faits :

* en pleine propriété : société propriétaire du bien. Si l’associé quitte la société, il ne reprend
pas son bien.
* en jouissance : l’associé accorde à la société la jouissance du bien meuble et s'il quitte la
société il reprend son apport.
* en usufruit : Le droit de propriété qu'une personne exerce sur un bien lui appartenant
L'usufruit" l'usus , est le droit de se servir d'un bien ou d'en fructus (en recevoir les
revenus) :un bien immobilier, d'en encaisser des loyers et si l'usufruit porte sur des
obligations, d'en percevoir les intérêts. Enfin dans le cas d'actions d'une société commerciale,
de toucher des dividendes.

Donc la société conserve l'usus et le fructus. Elle peut utiliser le bien et le louer mais n'est pas
propriétaire, l'associé est le nu propriétaire qui en dispose.

*en industrie il s’agit du savoir faire, compétence, diplôme.

N’est jamais comptabilisé dans le capital social mais va donner lieu à une rémunération
librement négociée dans les statuts.
Le capital social doit être souscrit et libéré :
La souscription d'un capital est un engagement écrit d'effectuer l'apport.
La libération est le versement effectif de l'apport, différent selon le type de société.

b- Partage des bénéfices et la contribution aux pertes

- Elle ne se présume pas, elle doit être écrite.

-Il ne faut pas confondre le patrimoine social ( de la société et le patrimoine de chaque
associé) du patrimoine de chaque associé. Sinon , il y’aura abus de confiance de bien social.
Toutes clauses qui priverait un associé de tout ou partie des bénéfices ou qui le dispenserait de
tout ou partie des pertes serait réputée nulle et non écrite. Il s’agit d’une clause léonine. la
clause d'un contrat est dite "léonine" lorsque les charges en sont supportées par une seule des
parties alors que l'autre en tire tous les avantages. Le contrat reste valable.
Chaque associé s'engage à contribuer aux pertes selon le type de société qu'il a choisi mais en
contrepartie chaque associé a droit à sa part de bénéfices.

c- Affectio societatis

La volonté pour chaque associé de contribuer à l'essor de la société et de réaliser ainsi l'objet
social sur un même pied d'égalité.

Les 7 conditions doivent être réunies pour que le contrat soit valable sinon régularisé,
rarement annulé.

3- Les conditions de forme

Les statuts

La forme écrite est obligatoire

Ils doivent comporter mentions obligatoires :

*la forme de la société.
*le capital social avec la description des apports.
*la dénomination sociale ;
*le siège social, qui permet de déterminer la nationalité de la société et la compétence
territoriale ;
*l'objet social : précis mais pas trop stricte.
*la durée de vie, maximum 99 ans renouvelable .
La régularisation est possible pour toutes les mentions obligatoires, sauf objet illicite. Pour
toutes modifications une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) sera nécessaire.

Ils figurent également des mentions facultatives (pour le bon fonctionnement de la société)
*le nom des dirigeants
*la durée du mandat du gérant.
*la rémunération du gérant
*clause limitant le pouvoir du gérant.
Les mentions facultatives sont toutes légales sauf si contraire à l'ordre public et à l’intérêt
général. Pour toutes modifications, une Assemblée Générale Ordinaire (AGO) sera nécessaire.

III- Les niveaux de la décision stratégique

 Le niveau politique
Le niveau le plus élevé est représenté par les membres du conseil d’administration ou de
surveillance avec le Président Directeur Général, ou le Directeur Général. Il représente le
pouvoir économique
À ce niveau les décisions sont prises sur :
 l’identité de l’entreprise ;
 la vision à long terme (notion géopolitique) ;
 la définition du projet d’entreprise, autrement dit, l’ambition économique, sociale et
les valeurs de la firme.
« Le CA » définit la politique de l’entreprise et sa vision sur 5 à 10 ans.
« Le PDG » :
 au niveau politique : propose une politique au CA;
 au niveau stratégique : il donne les directives au « D.G » qui mène a bien une stratégie
pour mettre en œuvre la politique de l’entreprise, avec le directeur fonctionnel et
d'autres directeurs, pour 1 à 2 ans.
« Le Middle Staff » qui prend des décisions tactiques, pour s’adapter aux stratégies, pour une
durée qui va de 6 mois à 1 an.
« L’opérationnel »