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Tables des matières

Liste des tableaux


Liste des figures
Liste des Photos
Cartographie
Abréviations

Introduction
I. DIAGNOSTIC DE LA SITUATION
1. ETAT DES LIEUX :
1.1. Evaluation qualitative et quantitative des déchets solides
1.2. Les déchets industriels banals
1.3. Les déchets inertes
1.4. Les déchets industriels spéciaux (DIS)
1.5. Les déchets d’activités de soins

2. ANALYSE DE L’EVOLUTION DES DECHETS SOLIDES


2.1. L’évolution qualitative des déchets ménagers
2.2. Evolution quantitative des déchets ménagers

3. ETAT DE LA COLLECTE ET DU TRAITEMENT DANS LA ZONE DE PROJET

3.1. La collecte
3.2. L’élimination des déchets

4. RECENSEMENT DES POINTS DE REJETS A PROXIMITE DE LA ZONE HUMIDE

5. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES SCHEMAS COMMUNAUX DE GESTION DES DECHETS MUNICIPAUX

II. ANALYSE CRITIQUE


1. ASPECTS INSTITUTIONNELS (RESPONSABILITE ET ROLES)
1.2. Le Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement :
1.3. Le Ministère de l’Intérieur et des collectivités locales (MICL)
1.4. Le secteur industriel
1.5. Le Secteur de la santé
1.6. Les agences nationales sous tutelle du MATE
1.7. Le Fond pour l’Environnement et la Dépollution (FEDEP)
1.8. Avantages et inconvénients du dispositif institutionnel

2. ASPECTS REGLEMENTAIRES
2.2. Le dispositif législatif et réglementaire relatif aux déchets solides
2.3. Niveau d’application du dispositif réglementaire

3. IDENTIFICATION D’INDICATEURS THEMATIQUES PERTINENTS

Bibliographie
Liste des tableaux

Tableau 1 : Evaluation des quantités de déchets ménagers produit dans la zone d’étude
Tableau 2 : taux de couverture de la collecte de déchets ménagers
Tableau 3 : Les 10 plus gros producteurs de DIS et DISD identifiés lors des enquêtes (hors stocks)
Tableau 4 : Principaux déchets de la SNVI - étude DIS Wilaya d’Alger 2010
Tableau 5 : Quantités de DAS (Cadastre 2002)
Tableau 6 : Evolution de la composition des déchets ménagers
Tableau 7 : La production moyenne par habitant
Tableau 8 : Evaluation de la Production des déchets municipaux et assimilés dans la zone d’étude
Tableau 9 : Coûts de la gestion des déchets
Tableau 10 : Evaluation de la TEOM applicable au ménages
Tableau 11 : Répartition de la population
Tableau 12 : Les CET de la Wilaya d’Alger
Tableau 13 : Les indicateurs pertinents

Liste des figures

Figure 1 : Composition moyenne des déchets ménagers de la Wilaya d’Alger


Figure 2 1: Répartition des DISD produits par nature
Figure 2 : Répartition de la production de déchets entre les Daïras
Figure 3 2: Répartition des DISD produits par nature
Figure 4: Répartition du tonnage des huiles contaminées par Daïra

Liste des Photos :

Photo N°1 : plage Tarfaîa (APPL)


Photo N°2 : plage El Kadous (APPL)
Photo N° 3 : Nettoyeuse de sable –Réghaîa PLAGE
Photo N° 5 : L’Urbanisation à proximité du site : Une menace de rejets solides et liquides
Photo N° 4 : Opération ‘’éboueur de la mer’’ sur les plages d’Alger Juin 2012 (photo internet)

Cartographie :

Carte 1 : Répartition géographique du gisement de DIS et DISD par Daïra.


Carte 2 : Carte de localisations des 10 plus gros producteurs de DISD et DIS
Carte 3 : Localisation des futurs Centre d’enfouissement
Abréviations

APPL Agence de la Promotion du Développement et de la Protection du Littoral Alger


ASROUT Etablissement de l’Assainissement et de l’Entretien des Routes Alger
ANABIB Entreprise Nationale de Tubes et Transformation de Produits Plats
CET Centre d’enfouissement technique
CHU Centre hospitalo-universitaire
CNFE Conservatoire National des Formations à l’Environnement
DAS Déchets d’activités de soins
DASRI Déchets de soins à risque infectieux
DEW Direction de l’Environnement de Wilaya
DIS Déchets industriels spéciaux
DIS Déchets industriels spéciaux dangereux
DMA Déchets ménagers et assimilés
ECOJEM Dispositif de valorisation écologique des déchets
EDEVAL Etablissement de gestion des espaces verts d’Alger
EPIC Etablissement Public à caractère industriel et commercial
EPSP Etablissement de proximité de public de santé publique
FEDEP Fond pour l’environnement et la dépollution
GIZC Gestion Intégrée des Zones Côtières
MATE Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
MDA Million de dinars
MICL Ministère de l’intérieur et des collectivités locales
NETCOM Etablissement de Nettoiement et collecte des ordures ménagères Alger
PAC Programme d’Aménagement Côtier
PCB Polychlorobiphényle
PEHD Polyéthylène haute densité
PNAE-DD Plan national d’actions pour l’environnement et le développement durable
PNAGDES Programme national de gestion des déchets spéciaux
PROGDEM Programme national de gestion des déchets municipaux
PUPE Police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNVI Société Nationale des Véhicules Industriels
SDGDMA Schéma directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés
TEOM Taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères
INTRODUCTION :
La nouvelle stratégie de gestion des déchets a d’abord été précédée d’un arsenal juridique avec pour référence
la loi 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, suivie de textes
réglementaires facilitant la mise en œuvre des actions planifiées. De nombreux projets ont ainsi vu le jour grâce
au financement gouvernemental dans le cadre des programmes de développement.

La zone d’étude est composée de deux communes, Reghaïa et Heuraoua qui font partie de la Circonscription
administrative de Rouiba, située à l’extrême Est de la capitale. La Wilaya d’Alger dispose d’un schéma directeur
de collecte et de traitement des déchets solides couvrant l’ensemble des 57 communes. Ce schéma est en
cours de mise en œuvre. Les projets d’amélioration de la gestion des déchets de cette wilaya entrent dans le
cadre des programmes nationaux de gestion des déchets municipaux (PROGDEM) et de déchets spéciaux
(PNAGDES) mis en œuvre par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement conformément
à la Stratégie Nationale de l’Environnement et un Plan National d’Actions pour l’Environnement et le
Développement Durable (PNAE-DD).

Ainsi la Wilaya a élaboré les études suivantes :


- Etude du schéma directeur de collecte et de traitement des déchets ménagers de la Wilaya d’Alger
- Etude du schéma directeur de la gestion des déchets industriels de la Wilaya d’Alger
- Etude du schéma directeur de gestion des déchets de soins de la Wilaya d’Alger
- Etudes d’éradication de décharges sauvages de Baba Ali, Hamiz 3, Douera, Bordj El Kiffan,
Mahalma, Rahmania, Hamiz 5 et Tassala El Mardja
- Etudes relatives aux CET de Ouled Fayet, Corso, Reghaïa et Hamici.

En matière de gestion des déchets ménagers et assimilés (DMA), la Wilaya d’Alger dispose d’une organisation
basée sur la prise en charge de la collecte selon le schéma suivant :
- La collecte et balayage au niveau des 28 communes urbaines par l’Etablissement de Nettoiement et de
Collecte des Ordures Ménagères (EPIC NETCOM),
- La collecte et balayage au niveau des 29 communes suburbaines restantes (dites extra-muros) sont
assurées en régie par les services communaux de nettoiement.
- L’exploitation des centres d’enfouissement techniques et décharges contrôlées existant sont confiés par
l’EPIC NETCOM. La wilaya d’Alger dispose d’une décharge contrôlée à Oued Smar, en cours de
réhabilitation, de deux CET à Ouled fayet et Staoueli. Trois projets sont en cours de réalisation à savoir
un CET à Reghaïa, un autre à Corso et deux à Hamici (un CET de classe 2 et un CET de classe 3).
- La maîtrise d’ouvrage et le suivi de réalisation de projets tels les CET, centre de tri et autres sont
assurés par la Direction de l’Environnement de la Wilaya d’Alger.

La capitale est l’une des rares grandes villes algériennes où l’intercommunalité à travers un établissement public
local est consacrée depuis 1996 tant pour la collecte que pour le traitement et l’élimination des déchets. Les deux
communes côtières de Reghaïa et de Heuraoua font partie de la Circonscription Administrative de Rouiba qui
comprend une troisième commune chef lieu à savoir Rouiba.
I. DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

Les communes de Reghaïa et de Heuraoua présentent respectivement une superficie de 26,30 km² et
de 12,40 km² ainsi qu’une population estimée en 2012 sur la base du RGPH 2008 à 67.600 et 32.600
habitants, soit près de 100.200 habitants pour l’ensemble de la zone d’étude.

Tableau 1 : Evaluation des quantités de déchets ménagers produit dans la zone d’étude

Taux
Population Population
Commune d’accroissemen
2008 2012
t moyen annuel
Heuraoua 27565 4,3% 32600
Reghaia 85452 2,6% 94700
Population zone d’étude 127.300
Source : RGPH 2008 - ONS

1. ETAT DES LIEUX

1.1. Evaluation qualitative et quantitative des déchets solides

En matière de gestion des déchets ménagers et assimilés (hors déchets industriels banals) et tenant compte
d’une production per capita moyen de 0,724 kg/hab.j (données le schéma directeur de gestion des déchets de la
Wilaya d’Alger, 2007), et en pondérant cette quantité à 0,8 kg/hab.j, les deux communes produiraient 37.000 t/an
en 2012.

La collecte des déchets ménagers est effectuée en régie par les services de nettoiement respectifs des deux
communes. Un effort a été enregistré en matière d’utilisation de conteneurs (bacs à ordures) en PEHD de grande
capacité (240 litres), même si leur nombre reste encore insuffisant.

Les deux communes disposent de parc roulant dont les capacités sont théoriquement suffisantes soit un camion
pour plus de 6000 habitants et pour une charge de 5t/j. Toutefois l’âge moyen des véhicules est de dix ans et les
pannes fréquentes perturbent les opérations de collecte.

Reghaïa dispose de 30 éboueurs chargés de la collecte, soit une charge horaire de 1,17 tonne/heure à raison
d’un temps effectif de travail de 2 heures/j, qui est largement suffisant. Il en est de même pour la commune de
Heuraoua, avec un camion pour 4900 habitants et une charge de 3,5t/j, elle dispose de 8 éboueurs avec une
charge horaire de 1,3 t/h. Ces moyens humains et matériels sont théoriquement suffisants. Néanmoins depuis la
fermeture de la décharge d’Oued Smar début juin 2012, les véhicules de collecte sont orientés vers le CET
d’Ouled Fayet, situé à l’Ouest d’Alger à 40 Km.

Pour la pré-collecte, il est utile de souligner que l’insuffisance des bacs à ordures rend ardue la tâche des
éboueurs, les déchets étant souvent répandus à même le sol.
Le taux de couverture de la collecte (rendement de la collecte effectuée par les services concernés) au niveau
des communes de la wilaya se présente comme suit :

Tableau 2 : taux de couverture de la collecte de déchets ménagers


2007(*) Evolution probable en 2002 (**)
Communes urbaines (collectées par NETCOM) 95% 97%
Communes suburbaines (régie communale) 71% 75%
Wilaya d’Alger (Moyenne) 86% 89%
(*)Source : Etude Schéma directeur Wilaya d’Alger (2007)
(**) Evaluation approximative tenant compte du renforcement en moyens matériels et humains

1.2. Elimination des déchets ménagers

Les déchets ménagers et assimilés des deux communes étaient éliminés au niveau de la décharge d’Oued
Smar, jusqu’au mois de juin 2012, date de fermeture définitive de cette dernière pour permettre la poursuite des
travaux de réhabilitation. Ils sont orientés vers le CET d’Ouled Fayet situés à 40 km à l’Ouest de la capitale, dans
l’attente du futur CET de Reghaïa (projet en voie de lancement, étude achevée) dont la mise en exploitation du
premier casier d’un volume d’un million de m3 est prévue pour 2014. Cette situation rendra la tâche plus difficile
dans la mesure où le nombre de rotations risque de diminuer, à cause de cet éloignement et des encombrements
fréquents sur la rocade Sud.

1.3. La récupération des déchets

Selon l’étude du schéma directeur de collecte et d’élimination des déchets ménagers de la Wilaya d’Alger, la
composition de ces derniers se présente comme suit :

Figure 1 : Composition moyenne des déchets ménagers de la Wilaya d’Alger

1,7% 0,7%
1,7%
16,5%

Plastiques
Papiers
13,4%
Textiles
54,5% Matières organiques
11,6%
Verre
Métaux
Autres

Source : Etude schéma directeur de collecte et de traitement des déchets ménagers de la Wilaya d’Alger

Il a été estimé sur l’ensemble de la Wilaya une quantité de déchets récupérés de l’ordre de 307 000 tonnes dont
200 000 tonnes de métaux, 85 000 tonnes de papiers, 21 000 tonnes de plastiques et 1 000 tonnes de batteries.
Le potentiel de valorisation restant serait toutefois de 206 450 tonnes (y compris les déchets industriels banals).
1.4. Les déchets industriels banals

Au niveau de la Wilaya d’Alger, les quantités de déchets banals mises en décharge par les entreprises
industrielles sont estimées à environ 54 400 t/an, soit près de 150 t/j. Ceci sans compter les déchets récupérés
en amont par des particuliers, exerçant souvent dans le circuit informel.

1.5. Les déchets inertes

Les quantités de déchets de construction ou gravats produit à Alger sont estimées à plus de 1 272 000 t/an en
moyenne, reçues sur les dépôts gérés par l’établissement public de l’Assainissement et de l’Entretien des Routes
(EPIC ASROUT). Ce chiffre est majoré de 20% pour prendre en compte les gravats mis en dépotoirs sauvages
soit 1 530 000 T/an.

1.6. Les déchets industriels spéciaux (DIS)


1.6.1. Production des déchets industriels

Selon le cadastre national des déchets spéciaux (élaboré dans le cadre du PNAGDES), réalisé en 2003, la
région « Centre » comprenant la Wilaya d’Alger, produirait 77 007 tonnes par an de DIS, soit 23% du gisement
national. La Wilaya d’Alger produirait à elle seule 49 352/an et 350 506 tonnes de DIS stockés.

La première estimation effectuée en 2010 dans le cadre de l’étude du schéma directeur de la gestion des
déchets industriels de la Wilaya d’Alger, fait état d’environ 82 226 tonnes de déchets industriels (DI) produits
annuellement et 3 505 tonnes de déchets industriels spéciaux dangereux (DISD) stockés.

Ces données n’étant pas exactes à cause notamment de déclarations souvent imprécises, elles ont été révisées
selon des ratios admis dans les pays occidentaux. Les résultats obtenus sont les suivants :

- 265 000 t/an de Déchets industriels produits dont 105 000 t de DISD et 160 000 tonnes de déchets
industriels spéciaux (DIS) sur l’ensemble de la Wilaya.
- 3 505 tonnes de DISD stockés annuellement,
28% de ces déchets sont produits sur la zone industrielle Rouïba-reghaïa (zone d’étude) soit 716 t/an.

Cas des déchets au PCB :

1 096 transformateurs ont été identifiés dont 5% sur le territoire d’étude (Daïra de Rouiba), pour un poids total
de d’huiles contaminées d’au moins 200 tonnes.

Concernant les DISD, quelques producteurs sont à l’origine de la majorité du gisement en volume, en raison de
leur activité sensible (métallurgie, chimie, etc.…).
1.6.2. Les générateurs de DIS

Tableau 3 : Les 10 plus gros producteurs de DIS et DISD identifiés lors des enquêtes (hors stocks)

Nom du producteur Production annuelle de DISD (t) nature

SAIDAL 1 680 déchets de production de médicaments


INPV EL HARRACH 505 huiles- piles et accumulateurs
ENPEC ACCUMULATEUR 230 Piles et accumulateurs - acides
SNVI FONDERIE 208 Résidus minéraux - huiles usagées
ERENAV 170 boues et pâtes - huiles usagées - DEEE
ACG Algérienne de Construction et 150 acides
ANABIB 137 bains de traitement de surface - boues et
STATION SERVICE NAFTAL LES DUNES 99 huiles usagées
TANNERIE MITIDJA 95 déchets de cuirs tannés - emballages
DIAMAL 90 huiles usagées

Source : Etude DIS Wilaya d’Alger 2010)

Carte 1 : Répartition géographique du gisement de DIS et DISD par Daïra.

Source : Etude schéma directeur de la gestion des déchets industriels de la Wilaya d’Alger

La daïra de Rouiba (comprenant les communes de Rouiba, Reghaïa et Heuraoua) compte trois gros producteurs
de déchets spéciaux à saoir :

- la SNVI Fonderie (Zone industrielle Rouiba-Reghaïa) : complexe de fabrication de véhicules industriels.


- Groupe ANABIB (Reghaïa) : Zone industrielle de Réghaïa - Route de Gare Régaïa, Wilaya d'Alger-
Fabrication de tubes en acier soudé sous procédé destinés aux canalisations hydrauliques et hydrocarbures.
- Tannerie Mitidja : Transformation de cuir et peaux, zone industrielle de Rouiba.
Carte 2 : Carte de localisations des 10 plus gros producteurs de DISD et DIS

Source : Etude schéma directeur de la gestion des déchets industriels de la Wilaya d’Alger

Cas de la SNVI Rouiba-Reghaïa :


Le complexe SNVI de Rouiba/Réghaïa (notamment l’activité fonderie) est l’un des plus grands producteurs de
déchets spéciaux, ces derniers sont essentiellement composés de :

Tableau 4 : Principaux déchets de la SNVI - étude DIS Wilaya d’Alger 2010

NATURE Type QUANTITE


de déchets t/an
Poussières DIS 1500
Sable DIS 1000
Métaux ferreux et résidus minéraux DIS 1314
Scories DISD 200
Résidus minéraux et huiles usagées DISD 208
Source : Etude DIS Wilaya d’Alger 2010

Les déchets spéciaux dangereux sont stockés in situ, les déchets métalliques non souillés sont généralement
cédés aux entreprises de récupération.

Figure 2 : Répartition de la production de déchets entre les Daïras


Daïra de Bab El
Oued
Daïra d'El 8%
Harrach
9%
Daïra de Daïra de
Baraki Cheraga
Daïra de Sidi 16%
M'Hamed 1%
6% Daïra de Dar El
Beïda
13%
Daïra de Rouiba
28%
Daïra de
Hussein Dey
19%

Source : Etude DIS Wilaya d’Alger 2010)


La Daîra de Rouiba est celle qui produit le plus de DIS dans la Wilaya d’Alger.
1.6.3. Collecte et élimination des déchets spéciaux

A l’instar des autres wilayate industrielles, il est à relever au niveau de wilaya d’Alger l’absence d’entreprise de
collecte de déchets industriels. Aussi, il n’existe actuellement aucun site de traitement des déchets
industriels sur la wilaya d’Alger ni même en Algérie. Seuls les métaux, le plastiques et les batteries sont
récupérés par des particuliers au niveau même des unités industrielles.

L’unique solution actuelle est l’enfouissement dans les CET de classe 2 qui ne répondent pas aux normes de
sécurité et d’environnement pour de tels déchets et les entreprises assurent elles-mêmes le transport. Les DIS
sont parfois mélangés aux déchets banals et échappent parfois à la vigilance des gardiens de CET et décharges
contrôlées. En attendant l’ouverture et l’exploitation de CET de classe 1 ou la construction de sites de traitement
spécifiques, la seule solution est le stockage in-siti soit ou le traitement de ces déchets à l’étranger.

1.6.4. Nature des déchets industriels spéciaux produits

Figure 3 3: Répartition des DISD produits par nature Figure 4: Répartition du tonnage des huiles contaminées par Daïra
produits non
conformes Sidi M'hamed Zeralda Bab El Oued
(colles) 14% 1% 5% Baraki
3% 7%
Rouiba
boues autres
d'encres déchets 3%
aqueuses spéciaux
Bir Mourad Rais
27% dangereux Hussein dey
43%
15%
7%
Birtouta
1%
autres résidus Bouzaréah
minéraux 3%
3% Cheraga
piles et
boues et pâtes El Harrach 1%
accumulateurs
emballages 39%
(hors D3E) huiles usagées 3% Dar El beida
métaux 11% souillés par des Draria
4%
substances 3%
ferreux 1%
1% dangereuses
3%

Source : Etude DIS Wilaya d’Alger 2010)

Cas des déchets au PCB :

La Wilaya a réalisé un inventaire des entreprises possédant un transformateur au PCB et a pu évaluer les
quantités d’huiles à éliminer dans les prochaines années.

Ainsi, au moins 1 096 transformateurs ont été identifiés sur le territoire, pour un poids total de d’huiles
contaminées d’au moins 200 tonnes (les tonnages d’huiles ne sont pas toujours renseignés).

1.7. Les déchets d’activités de soins

Quantité de déchets d’activités de soins produite dans la wilaya d’Alger (Cadastre 2002)

Tableau 5 : Quantités de DAS (Cadastre 2002)


DECHETS Y COMPRIS LES DECHETS
ASSIMILABLES AUX DECHETS DAS
MENAGERS
9 916 t/an 4.958 t/an, soit une moyenne de 16 t/j
Source : Cadastre 2002

Le traitement des déchets de soins à risque infectieux dans la wilaya d’Alger est effectué par incinération. Les
Centres hospitalo-universitaires (CHU) et autres Etablissement sanitaires disposent pour la plupart
d’incinérateurs dont 12 sont récents (moins de dix ans) et 10 autres anciens antérieurs à 2002. La capacité
globale d’incinération avoisine les 1000 kg/h.

Au niveau de la zone d’étude, il n’existe qu’un seul établissement de proximité de public de santé publique
(EPSP de Réghaïa) ) dont la production de DASRI n’est pas importante. Cet établissement n’est pas doté d’un
incinérateur et est sensé traiter ses déchets auprès de l’hôpital de Rouiba.
2. ANALYSE DE L’EVOLUTION DES DECHETS SOLIDES

2.1. L’évolution qualitative des déchets ménagers

Qualitativement la composition des déchets solides a subi un changement significatif en vingt ans avec l’évolution
du mode de consommation et l’usage accru de l’emballage.

Tableau 6 : Evolution de la composition des déchets ménagers


Composant SDGDMA 1994 SGDMA 2007
Matières organiques 72% 54,5%
Plastique 8% 16,4%
Papier/carton 11% 13,4%
Verre 1% 1,7%
Métaux 3% 1,7%
Textiles 2% 11,6%
Autres 3% 0,7%
Source : Etude schémas directeurs 1974 et 2007

On note une baisse sensible de la matière organique au profit du plastique, du papier/carton et du textile. Ceci
permet une évolution significative de l’activité de recyclage enregistrée ces dernières années, même si la filière
de récupération (collecte) relève encore en grande partie du secteur informel.

2.2. Evolution quantitative des déchets ménagers

Les quantités de déchets ménagers ont évolué avec d’une part la démographie et d’autre part le niveau de vie de
la population. Ainsi les quantités enregistrées dans les différentes études sont les suivantes :
Tableau 7 : La production moyenne par habitant
1994 2007 2012
0,7 kg/hab.j 0,724 Kg/Hab.j 0,8 kg/hab.j (*)
Source : Etude schémas directeurs 1974 et 2007
(*) Quantité estimée

Tableau 8 : Evaluation de la Production des déchets municipaux et assimilés dans la zone d’étude
Commune 2012 Production journalière
Réghaia 27700 t/an 76 t/j
Heuraoua 9500 t/an 26 t/j
Zone d’étude 37.200 t/an 102 t/j

3. ETAT DE LA COLLECTE ET DU TRAITEMENT DANS LA ZONE DE PROJET


Tableau 9 : Coûts de la gestion des déchets
Collecte Transport Enfouissement en Total Coût à la
CET tonne
Heuraoua 50 MDA 10 MDA 10 MDA 70 MDA 2500 Da/t
Rouiba 7 MDA 4 MDA 0 11 MDA 1157 Da/t
Source : Etude schéma directeur 2007 (données pondérées)
La commune de Heuraoua étant à faible budget, elle ne s’acquitte pas des droit d’enfouissement en CET,
contrairement à la commune de Reghaïa. Ces coûts sont inférieurs à la moyenne nationale estimée à environ
3500 DA/t.

Tableau 10 : Evaluation de la TEOM applicable au ménages


Moyenne NOMBRE DE Nombre d’unités TEOM Recette
personnes ménages d’habitation moyenne par prévisionnelle
Population
par ménage foyer annuelle de la
2012
DA/an TEOM
MDA/an
5,7 16614 17000 750 (*) 12,75
Reghaia 94700
Heuraoua 5,0 6520 6000 750 5,25
32600
(*) Montant moyen de la taxe TEOM fixée par les APC

En comptant la taxe applicable aux commerces et artisans, ces montants pourraient doubler.
Le recouvrement de la TEOM des ménages ne dépasse guère les 10%, ce qui constitue un manque à gagner
pour les deux communes, les recettes non perçues par les deux communes de Reghaïa et Heuraoua
représentent respectivement 18 et 45% du budget consacré à la gestion des déchets, ces montant serviraient
s’ils étaient recouvrés à améliorer de manière assez appréciable la qualité du service public de propreté.

3.1. La collecte

La collecte au niveau de la zone d’étude est effectuée quotidiennement par les services communaux de manière
acceptable dans les zones urbaines du chef lieu et de façon peu régulière dans les zones éparses. Les moyens
de pré-collecte sont composés de bacs à ordures en plastique PEHD de 240 litres quelques bacs métalliques
disposés dans les cités.

Ce système est inadapté car présentant des inconvénients majeurs à savoir :


- Les conteneurs ou bacs en plastique sont difficiles à manipuler par les éboueurs vu leur poids, ces
récipients étant destinés à être vidés dans des bennes tasseuses munies de système mécanique, ce
qui n’est pas le cas.
- Les bacs à ordures dont le nombre reste très insuffisant sont répartis de manière très hétérogène. Ceci
engendre des dépôts d’ordures à même le sol.
- Les récipients sont mal entretenus et non fermés hermétiquement, ce qui favorise la prolifération de
nuisibles : insectes, rongeurs et animaux errants.
- Les bacs sont mal entretenus, faute de système de gardiennage ou de conciergerie dans les cités.

Répartition de la population : la collecte au niveau des deux communes est assez régulièrement effectuée
dans les chefs lieux et moins bien dans les agglomérations secondaires et zones éparses où réside 22% de la
population.
Tableau 11 : Répartition de la population
CHEF LIEU Agglom. Sec et Zones éparses
Heuraoua 82% 12%
Rouiba 74% 26%
Zone d’étude 78% 22%
Source : RGPH 2008- ONS
En dehors des principales artères, le balayage et le lavage des voies reste insuffisant, ce qui porte un sérieux
préjudice à la propreté et l’esthétique des paysages. Les services communaux accusent un déficit de moyens
humains et de matériel adéquat.

Propreté des plages :

Plages de la commune de Heuraoua :

- Tarfaïa : Longueur : 540, largeur : 28 m, capacité d’accueil : 3700 estivants

Photo N° 1 : plage Tarfaîa (APPL)

- El Kadous : Longueur : 1850M, largeur : 50 m, capacité d’accueil : 23000 estivants

Photo N° 2 : plage El Kadous (APPL)

Plage de la commune de Reghaïa :


- Reghaïa : Longueur : 1300 m, largeur : 30 m, capacité d’accueil : 9400 estivants
I

Photo N° 3 : Nettoyeuse de sable –Réghaîa PLAGE

L’entretien de ces trois plages parmi les plus belles d’Alger, d’une longueur totale de 3,7 km, est assuré par
l’établissement APPL. Le sable doré de ces deux plages est nettoyé par une cribleuse mécanique, durant toute la
saison estivale et des poubelles sont mise en place, mais le civisme des estivants reste insuffisant.

Dans l’environnement immédiat du lac, on ne relève pas de dépôt de déchets, mais dans les espaces avoisinant
telle la forêt qui surplombe le lac côté ouest où l’on constate ça et là quelques dépôts de gravats et autres
déchets.

Les berges du lac nécessiteraient un débroussaillage notamment en amont, à l’embouchure de l’oued Reghaïa,
ceci éviterait la stagnation des eaux, la prolifération de moustiques et l’accumulation des déchets solides.

3.2. L’élimination des déchets

Les déchets ménagers et assimilés étaient éliminés au niveau de la décharge d’Oued Smar avant d’être
récemment orientés vers le CET d’Ouled Fayet, situation qui perturbera l’organisation de la collecte, vu
l’éloignement du site.

4. RECENSEMENT DES POINTS DE REJETS A PROXIMITE DE LA ZONE HUMIDE

On ne recense pas de décharges sauvages dans la zone d’études et à proximités du lac, même si on remarque
ça et là des dépotoirs engendrés par l’irrégularité de la collecte. Le problème le plus épineux est le rejet
anarchique de gravats sur les abords des routes.

5. ETAT DE MISE EN ŒUVRE DES SCHEMAS COMMUNAUX DE GESTION DES DECHETS


MUNICIPAUX

Le schéma directeur de gestion des déchets urbain de la wilaya d’Alger achevé en 2009 est en cours de mise en
œuvre, notamment pour la partie élimination composée essentiellement de CET. La réalisation de stations de
transfert dont l’une est prévue à Baraki n’est pas encore lancée.
Quant à la valorisation des déchets verts, l’établissement de gestion du Jardin d’essai s’est doté d’une installation
mobile de compostage, fonctionnelle depuis 2002. L’établissement de gestion des espaces verts (EDEVAL)
compte en acquérir deux pour ses pépinières.

Tableau 12 : Les CET de la Wilaya d’Alger


Nom du CET Situation Observation
CET de Ouled Fayet Reçoit actuellement la quasi Lieu d’élimination actuel des
totalités des déchets de la capitale déchets de la zone d’étude
CET de Corso (60% de la capacité pour la En cours de réalisation Début d’exploitation 2014
Wilaya d’Alger)
CET de Reghaia En voie de lancement Début d’exploitation 2014

Carte 3 : Localisation des futurs Centre d’enfouissement

Source : Etude EIE CET Reghaïa (DEW Alger)

Les deux futures installations à savoir les CET de Corso et Reghaïa auront peu d’impact direct sur le lac. Le CET
de Reghaïa situé au Sud-Est de la commune de Regaïa. Même si mes études d’impacts sur l’environnement de
ces deux CET ne font état d’une quelconque influence sur le lac de Réghaïa notamment celui prévu dans cette
localité qui est situé en amont du bassin versant à proximité d’un affluent vers l’Oued Reghaïa. Ceci peut
constituer une menace de pollution des eaux en cas de défaillance de l’imperméabilisation des casiers et/ou de
défaillance dans le traitement du lixiviat, lesquels seront rejetés vers le cours d’eau.
III. ANALYSE CRITIQUE

1. ASPECTS INSTITUTIONNELS (RESPONSABILITE ET ROLES)

1.1. Le Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement

Le MATE est responsable de la politique, la planification et la coordination au niveau central avec d’autres
secteurs gouvernementaux quand à la mise en œuvre de la stratégie relative à la gestion des déchets dans le
cadre du Plan National de l’Environnement et du Développement Durable (PNAEDD).
Le PROGDEM mis en œuvre par le MATE à travers la Directions de l’Environnement a vu la réalisation de
centres d’enfouissement technique et de décharges contrôlées au niveau de la wilaya d’Alger. Les structures
réalisées sont gérées par l’établissement public local à caractères industriels et commercial (EPIC) NETCOM,
sous tutelle des wilayate.

1.2. Le Ministère de l’Intérieur et des collectivités locales (MICL)

Le MICL en tant que tutelle des collectivités locales apporte un soutien financier et matériel aux communes ainsi
qu’un renforcement en ressources humaines. Il n’existe néanmoins pas de structure spécifique chargée des
aspects liés au suivi-évaluation du service public de propreté, capable d’apporter un appui technique notamment
sur le plan organisationnel.

Les collectivités locales :


La Wilaya d’Alger dispose d’établissements publics locaux (EPIC) créés pour la prise en charge de certains
services publics basique (voirie, propreté, espaces verts…). C’est ainsi que la gestion des déchets dans les 28
communes urbaines et l’exploitation des CET sont confiée à l’EPIC NETCOM. La Wilaya d’Alger a la particularité
d’avoir créé une Agence locale de Protection et Promotion du Littoral (APPL), qui veille à améliorer l’état des
plages en coordination avec les directions des ressources en eaux, des travaux publics, les communes et autres
intervenants.

La commune : La responsabilité de la gestion des déchets solides est fixées par la loi N°11-10 du 22 juin 2011
relative à la commune (notamment art 123 alinéa 3) et par la loi relative aux déchets 01-19 du 12/12/2001 (art 31
et 32). Pour les déchets ménagers et assimilés (DMA) générés sur son territoire, la Commune est responsable
de la collecte, le traitement, élimination et/ou valorisation (loi 11-10 art 123 alinéa 3). Les deux communes de la
zone d’étude gèrent la collecte et le balayage en régie et bénéficient des services des CET exploités par
NETCOM.

1.3. Le secteur industriel

Les industriels générateurs et/ou les détenteurs de déchets spéciaux sont tenus d’assurer ou de faire assurer à
leur charge, la gestion de leurs déchets. Ils peuvent, à cet effet, décider de s’associer dans des groupements
agréés chargés de remplir les obligations qui leur incombent (loi 01-19 art 7).

Les générateurs de DISD sont en outre tenus de déclarer leurs déchets (nature, quantité, caractéristiques) par
les générateurs et/ou les détenteurs des déchets spéciaux dangereux au ministre chargé de l’environnement est
rendue obligatoire (loi 01-19 article 21).
1.4. Le Secteur de la santé

Les structures sanitaires sont responsables de la gestion des déchets issus des activités de soins à
risque infectieux (DASRI) ou toxiques. Leur élimination est à la charge des établissements qui les génèrent et
doit être pratiquée de manière à éviter toute atteinte à la santé publique et/ou à l’environnement (loi 01-19 art 18).

Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement a par ailleurs créé les institutions


suivantes :

1.5. Les agences nationales sous tutelle du MATE

Le MATE a créé plusieurs établissements publics nationaux à caractère industriel et commercial (EPIC) en vue
d’asseoir la stratégie nationale de protection de l’environnement. Parmi ces établissements, deux d’entre eux
jouent un rôle important dans l’appui à la bonne gestion des déchets à savoir :

- L’Agence nationale des déchets chargée entre autres de :

 fournir l'assistance aux collectivités locales dans le domaine de la gestion des déchets.
 promouvoir des activités de tri, de collecte, de transport, de traitement, de valorisation et
d'élimination des déchets, dans le cadre de l’ECOJEM. C’est un système public de reprise et de
valorisation des déchets d’emballages créé en 2004.

- Le Conservatoire National des Formations à l’Environnement : est chargé de renforcer les capacités
techniques des acteurs publics, privés et associatifs. Il est créé pour répondre à leurs besoins en éducation,
formation et sensibilisation dans le domaine de l’environnement, plus particulièrement dans le domaine de la
gestion des déchets solides.
Dans le domaine des formations sur les déchets solides, le CNFE a formé des milliers d’agents municipaux
et autres cadres des collectivités locales et des structures sanitaires. Ces formations concernent des
thématiques environnementales en général et la gestion des déchets en particulier, notamment la collecte, le
traitement, la gestion des centres d’enfouissements techniques (cet), la décontamination des sols pollués, le
principe des ‘’3Rs’’ (collecte sélective et recyclage), l’éducation environnementale…

1.6. Le Fond pour l’Environnement et la Dépollution (FEDEP)

Le Fond pour l’environnement et la dépollution (FEDEP) mis en place par le Gouvernement a pour objectif
principal :
- Aide aux actions concourant à la reconversion des installations existantes vers les technologies de production
plus propre, conformément au principe de prévention.
- Financement des actions de contrôle de la pollution à la source.
- Financement des actions de surveillance de l’état de l’environnement.
- Financement des études et recherche scientifique.
- Dépenses relatives aux interventions d’urgence en cas de pollution accidentelles.
- Subventions destinées aux actions relatives à la dépollution industrielle.
- Encouragement des projets d’investissement intégrant des technologies plus propres.
1.7. Avantages et inconvénients du dispositif institutionnel :
L’avantage du dispositif institutionnel existant est le financement centralisé des investissements qui profite aux
collectivités locales à travers des fonds gouvernementaux : les aides matérielles et financières à travers le MICL
(fonds des collectivités locales) et du MATE (FEDEP, financement des installations, moyens de collecte et
engins).

Néanmoins le faible niveau des recettes fiscales locales limite les possibilités de certaines communes quand à la
prise en charge adéquate de la gestion des déchets et de la propreté, la décision reste donc centrale
(gouvernement-wilayate) et la commune en position de bénéficiaire se trouve amoindrie en tant qu’acteur, devant
l’ampleur des moyens nécessaires au maintien de la propreté.
Il est en outre constaté que nonobstant le programme de réalisation des CET et des décharges contrôlées, le
niveau de salubrité des villes et villages restent encore assez faible à cause de la non-mise en œuvre de ces
schémas et plans communaux de collecte, lesquels sont souvent inefficients tant la modernisation de la collecte
peine à se concrétiser. L’amélioration de la propreté nécessite une solidarité intercommunale qui n’est pas
perceptible même si les codes communaux n’occultent pas cet aspect. Il est aussi utile de souligner que la taxe
sur l’enlèvement des ordures ménagères n’est recueillie par les recettes municipales qu’à hauteur de 10% dans
le meilleur des cas, un manque à gagner pour le budget déjà assez faible dans la plupart des commune, comme
c’est le cas de Heuraoua.

Au niveau intersectoriel, l’engagement pour une gestion intégrée des déchets reste insuffisant notamment en
matière de cohérence et d’organisation. L'intersectorialité se pratique selon des règles spécifiques que doivent
se fixer les différents acteurs concernés en termes de responsabilité, de contrôle et de suivi, combien même
la Loi 01/19 a fixé clairement les devoirs des uns et des autres.

Comme exemples on peut citer :

- Le secteur de la santé : l’option des incinérateurs individuels dans les structures sanitaires n’est pas
pertinente vu le grand nombre d’établissements de santé dans la capitale. Les impacts de ces installations
d’incinération sur l’environnement ne peut être que préjudiciable.

- Le secteur de l’industrie : on relève une quasi-absence de véritables filières de collecte et de traitement


des déchets spéciaux, notamment pour la protection de zones vulnérables à forte concentration d’unités
industrielles comme cela est le cas de la zone d’étude (Circonscription administrative de Rouiba) et dans la
partie Est de la capital en général.

- Les secteurs de l’agriculture et Forêts : on note le peu d’intérêt accordé la promotion et de la valorisation
des déchets verts et l’utilisation du compost dans ces deux secteurs. L’une des rares initiatives est à mettre
à l’actif de la Wilaya d’Alger au niveau du Jardin d’Essai qui s’est doté d’une station mobile, dans l’attente
des projets similaires inscrits au niveau de l’EDEVAL. Aussi, dans la zone d’étude, beaucoup reste à faire
en matière d’entretien et d’aménagement des paysages forestiers et agricoles pour une plus grande
harmonie avec le lac et la zone balnéaire

- Les secteurs des BTP n’incitent pas non plus les entreprises à la valorisation des déchets inertes (gravats
de construction), malgré la rareté des granulats dans la région. Les rejets des gravats sur les bordures des routes
et des forêts sont fréquents.

Quant aux communes côtières, elles disposent de services sous-encadrés et la prise en charge de la propreté
reste parfaire, notamment en matière de modernisation du système de pré-collecte, la collecte, le balayage et du
lavage de la voie publique. L’entretien de l’environnement au niveau du littoral est à réorganiser pour améliorer
l’esthétique passagère dans ces zones de villégiature dont les atouts économiques sont à valoriser d’avantage.
Aussi, la gestion participative est l’une des carences dans la mesure où les principaux acteurs et la population
sont faiblement impliqués, malgré la création des comités de ville (COVILLE) par la Wilaya d’Alger au niveau des
communes, lesquels comités sont sensés prendre des initiatives efficientes et durables.

Photo N° 4 : Opération ‘’éboueur de la mer’’ sur les plages d’Alger Juin 2012 (photo internet)

Pour l’entretien du Lac de Réghaïa et de son environnement (en amont et en aval), il est aisé de constater
l’inexistence de programme d’action concerté entre les différents acteurs à savoir : les deux communes, la
Circonscription administrative de Rouiba, les Structures techniques de la Wilaya (Environnement, Ressources en
Eaux, Conservation des Forêts, Agriculture, Jeunesse et sports, Pêche, Urbanisme et Tourisme, l’APPL, la
protection civile), le Centre Cynégétique, les brigades de gendarmerie et de police locales, ainsi que les
concessionnaires (éventuels) des plages, les comités ou associations de citoyens et d’agriculteurs, ainsi que
toutes personnes physiques qui participeraient à la gestion de ce site naturel.

La multiplicité des intervenants dans la protection et la gestion des espaces naturels littoraux fait qu’il est difficile
de savoir où commence et où se termine la mission de chacun au niveau des zones lacustres. La concentration
en période estivale sur les plages se fait au détriment du lac, lequel ne bénéficie pas des mêmes ‘’égards’’. Le
Lac restant ‘’coupé’’ du reste de la zone côtière, se trouve exclu des programmes d’aménagement, alors qu’il
peut constituer un atout majeur dans cette zone balnéaire qui peut être mise en valeur durant toute l’année.

Ainsi l’absence de programmes d’intervention complémentaires dans chacun des deux espaces contigus (plages
et lac) qui constituent ce patrimoine irremplaçable mais souvent fragile, engendre des menaces directes (rejets
dans le lac et la mer) et indirectes (accumulation des déchets autour de la zone).

Il est vrai que le lac doit être protégé de la menace d’une fréquentation abusive, ceci ne doit pas se faire par un
abandon des d'activités devant prendre en charge son entretien (les berges et tous les espaces environnants).
Partant de ce constat, on peut affirmer que la protection de ces espaces naturels est une nécessité absolue qui
exige la mobilisation de tous et particulièrement celle des élus locaux, le lac étant un enjeu majeur pour le
développement du tourisme écologique en harmonie avec les activités balnéaires.

Photo N° 5 : L’Urbanisation à proximité du site : Une


menace de rejets solides et liquides
2. ASPECTS REGLEMENTAIRES

2.1. Le dispositif législatif et réglementaire relatif aux déchets solides

Depuis l’année 2001 qui a vu la promulgation de la loi cadre 01-19, le secteur des déchets solides s’est doté d’un
dispositif législatif et réglementaire qui couvre l’ensemble des activités génératrices de déchets.
Un vide juridique a été comblé notamment par la définition des rôles des institutions et les responsabilités des
générateurs et les conditions de gestion écologique des différents types de déchets.

Les principaux textes législatifs et textes d’application relatifs aux déchets sont les suivants :
 Loi n° 2003-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du
développement durable.
Les nouvelles dispositions introduites par cette loi ont pris en charge les aspects suivants :
- la mise en conformité de la loi avec les engagements internationaux du pays,
- l’actualisation des principes juridiques régissant la protection de l’environnement,
- l’approfondissement des règles de protection, de préservation et de gestion des ressources
naturelles,
- la conception d’un cadre réglementaire facilitant les missions sus évoquées.

La révision de ce texte est basée sur les principes du droit de l’environnement dégagés au niveau international et
inscrits dans de nombreuses législations et qui sont les suivants :

- Le principe de non-dégradation des ressources (par notamment des rejets solides, liquides et gazeux),
- Le principe de substitution (substituée une action par autre qui présente un danger moindre)
- Le principe de précaution (en l’absence de certitudes)
- Le principe du pollueur payeur
- Un système de pénalité et amendes pour les contrevenants.

 Loi n° 2001-19 du 27 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des


déchets. Cette loi a pour objectifs :
 La mise en place d’un cadre juridique relatif à la gestion des déchets.
 Fixer les modalités de la gestion écologiquement rationnelle des déchets

Principes de base de la loi 01-19 :

La loi définit les principes de base qui conduisent à une gestion intégrée des déchets, de leur génération à leur
élimination. Les principes consacrés par la loi, dans son article 2, sont énoncés comme suit :

- La prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets à la source.


- L’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets.
- La valorisation des déchets par leur réemploi, leur recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir de
ces déchets, des matériels réutilisables ou de l’énergie.
- Le traitement écologiquement rationnel des déchets.
- L’information et la sensibilisation des citoyens sur les risques présentés par les déchets et leur impact sur la
santé et l’environnement, ainsi que les mesures prises pour prévenir, réduire ou compenser ces risques.
 Loi 03-02 du 17-02-2003, fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques des
plages. Les articles 12, 31, 33 interdisent le dépôt de déchets et responsabilisent la commune ou le
concessionnaire quant au maintien des lieux en état de propreté.

 Loi n° 01-21 du 22 Décembre 2001 portant loi de finances pour 2002. Article 11 fixant la taxe sur
l’enlèvement des ordures ménagères, TEOM, art 203 taxe de déstockage des DIS, art 204 taxe
d’incitation DAS, art 205 sur la pollution atmosphérique.

Ces lois ont été suivies de décrets exécutifs permettant la mise en œuvre des dispositions de la loi 01-19 tant
sur le plan juridique qu’institutionnel. Ces décrets sont les suivants :
 Décret exécutif n° 02-175 du 20 mai 2002 portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence
Nationale des Déchets.
 Décret exécutif n° 02-372 du 11 novembre 2002 relatif aux déchets d’emballages.
 Décret exécutif n° 03-477 du 9 décembre 2003 fixant les modalités et les procédures d'élaboration, de
publication et de révision du plan national de gestion des déchets spéciaux,
 Décret exécutif n° 03-478 du 09 Décembre 2003 définissant les modalités de gestion des déchets
d'activités de soins.
 Décret exécutif n° 04-199 du 19 juillet 2004 fixant les modalités de création, d'organisation, de
fonctionnement et de financement du système public de traitement des déchets d'emballages ECO-JEM
 Décret exécutif n° 04-409 du 14 décembre 2004 fixant les modalités de transport des déchets spéciaux
dangereux,
 Décret exécutif n° 04-410 du 14 décembre 2004 fixant les règles générales d'aménagement et
d'exploitation des installations de traitement des déchets et les conditions d'admission de ces déchets
au niveau de ces installations,
 Arrêté du 08 Février 2005 portant désignation des membres du conseil d'administration de l'agence
nationale des déchets.
 Décret présidentiel n° 05-119 du 11 avril 2005 relatif à la gestion des déchets radioactifs.
 Décret exécutif n° 05-240 du 28 juin 2005 fixant les modalités de désignation des délégués de
l'environnement,
 Décret exécutif n° 05-314 du 10 septembre 2005 fixant les modalités d'agrément des groupements de
générateurs et/ou détenteurs de déchets spéciaux,
 Décret exécutif n° 05-315 du 10 septembre 2005 fixant les modalités de déclaration des déchets
spéciaux dangereux.
 Décret exécutif n° 06-07 du 09 janvier 2006 fixant la composition du conseil national de la montagne,
ses attributions, son organisation et les modalités de son fonctionnement.
 Décret exécutif n° 06-104 du 28 février 2006 fixant la nomenclature des déchets, y compris les déchets
spéciaux dangereux.
 Décret exécutif n° 09-321 du 08 Octobre 2009 Modifiant le décret exécutif n° 99-95 du 3 Moharram
1420 correspondant au 19 avril 1999 relatif à la prévention des risques liés à l'amiante.
 Décret Présidentiel n° 06-170 du 22 Mai 2006 portant ratification de l'amendement à la convention de
Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination,
adopté à Genève le 22 septembre 1995.
 Décret exécutif n 07-205 du 30 juin 2007 fixant les modalités et procédures d’élaboration, de publication
et de révision du schéma communal de gestion des déchets ménagers et assimilés.

Quelques textes relatifs aux déchets ou ayant un lien avec le secteur de la GDS existaient avant la promulgation
de la loi 01-19, il s’agit notamment du :
 Décret n° 84-378 du 15 décembre 1984, fixant les conditions de nettoiement, d'enlèvement et du
traitement des déchets solides urbains.
 Décret n° 87-182 du 18 août 1987, relatif aux huiles à base de polyclorobiphéniles (PCB),
 Décret n° 88-228 du 5 novembre 1988 définissant les conditions, procédures et modalités d'immersion
de déchets susceptibles de polluer la mer, effectuée par les navires et aéronefs,
 Décret n° 93/162 du 10 juillet 1993 relatif à la récupération et le traitement des huiles usagées,
 Arrêté inter. du 15 Juin 1999 Relatif aux règles techniques que doivent respecter les entreprises
effectuant des activités de confinement et de retrait de l'amiante.
 Décret exécutif n° 90-78 du 27 février 1990 relatif aux études d’impact sur l’environnement (applicable
aux installations de traitement et d’élimination des déchets)
 Décret exécutif n° 98-339 du 3 novembre 1998 définissant la réglementation applicable aux installations
classées et fixant leur nomenclature.

2.2. Niveau d’application du dispositif réglementaire

Outre la méconnaissance des lois et règlements relatifs à l’environnement, faute de leur vulgarisation auprès de
ceux qui sont tenus le les respecter, force est de constater que les actions conjuguées des directions de
l’environnement et de activités de la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement (PUPE)
n’arrivent pas à juguler les phénomènes de rejets anarchiques des déchets.

Dans le cadre de ses activités la PUPE fait régulièrement état de milliers d’infractions liées à l'urbanisme et aux
atteintes à l'environnement. Les brigades de la PUPE sont réparties sur l’ensemble du territoire national, elles
veillent, en coordination avec les services techniques locaux, à l’application des lois et règlements en matière
d’urbanisme et de protection de l’environnement.

La répression contre les actes portant atteinte à l’environnement est certes nécessaire, mais pas suffisante,
L’inefficience des actions d’éducation et de sensibilisation (faute de programmes soutenus) se conjugue à la
‘’dilution’’ des responsabilités entre les acteurs et la faiblesse des moyens mis en œuvre.

Si les instruments réglementaires mis en place sont assez suffisants, ils n’ont pas donné tous les résultats
escomptés, cela met en évidence la faiblesse des instruments économiques et institutionnels nécessaires à une
stratégie intégrée de gestion de territoire, notamment dans ces zones écologiquement sensibles.
3. IDENTIFICATION D’INDICATEURS THEMATIQUES PERTINENTS

Tableau 13 : Les indicateurs pertinents

Domaine Formulation de l’indicateur Valeur Valeur Valeur Valeur

antérieure actuelle tendancielle alternative

‐ Volume de déchets ménagers collectés / 71% 75% 8O% 100%


volume des déchets produits
Pollution
‐ Quantité de déchets ménagers produit 0,72 0,8 0,9 1
par
kg/hab.jour
les
déchets ‐ Volume de déchets ménagers traité par 86% 85% 80% 70%
solides enfouissement/volume de déchets
ménagers produit
‐ Volume de déchets ménagers 14% 15% 20% 30%
récupéré/volume de déchets produits
‐ Volume de déchets industriels 3% 5% 8% 25%
récupéré/volume des déchets industriels
produits
BIBLIOGRAPHIE :
- Cadastre national de gestion des déchets spéciaux - MATE
- Etude du schéma directeur de la gestion des déchets industriels de la Wilaya d’Alger (DEW Alger)
- Schéma Directeur de Collecte et Traitement des Déchets Solides de la Wilaya d’Alger (DEW Alger)
- Rapport National sur l’Etat de l’environnement (2003 et 2005) - MATE
- Rapport ‘’Programme d’aménagement côtier de la métropole algéroise’’ (PAC)- MATE
- Données selon questionnaire, Direction de la politique environnementale urbaine – MATE
- Données selon questionnaire, Direction de la politique environnementale industrielle – MATE
- Données CGPH 2008 – Office national des Statistiques (ONS)
- Site internet de l’APPL - www.appl.dz
- Site internet du MATE- www.mate.gov.dz
- Journal officiel de la république algérienne - www.jora.dz
- Cartographie des wilayate sur le site Wikipedia - www.wikipedia.org

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