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© De Boeck Supérieur | Téléchargé le 25/11/2022 sur www.cairn.info via Alexandru Ioan Cuza University of Iasi (IP: 85.122.30.31)
2021/4 Vol. 29 | pages 83 à 125
ISSN 1245-4060
ISBN 9782807394452
DOI 10.3917/edd.354.0083
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2021-4-page-83.htm
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Natural resources and health spending in Africa: Is the
Extractive Industries Transparency Initiative breaking the curse?
Sosson Tadadjeu*
Henri Njangang**
Brice Kamguia*
Il est régulièrement observé que les pays riches en ressources ont de moins bons résultats
socio-économiques et politiques que leurs homologues pauvres en ressources naturelles : on
parle de « malédiction des ressources naturelles ». Plusieurs études ont démontré que la mau-
vaise qualité des institutions est un facteur clé à l’origine de cette malédiction. C’est dans
cette perspective que cet article examine si l’Initiative pour la Transparence des Industries
Extractives (ITIE) permet d’atténuer l’effet négatif des ressources naturelles sur les dé-
penses publiques de santé dans un panel de 35 pays africains riches en ressources naturelles
durant la période 2003-2017. En utilisant la Méthode des Moments Généralisés, les résultats
indiquent que les ressources naturelles réduisent les dépenses publiques de santé. De plus,
l’article montre empiriquement que l’ITIE modère l’effet négatif des ressources naturelles.
Ce résultat soutient l’idée selon laquelle l’ITIE, loin d’être une panacée, constitue néanmoins
un programme politique efficace.
*
Dschang School of Economics and Management, LAREFA, Université de
Dschang, Cameroun. Courriel: stadadjeu@yahoo.fr ; bricekamguiadj@yahoo.fr
**
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, LAREFA, Université de
Dschang, Cameroun. Auteur correspondant. Courriel : ndieupahenri@gmail.com
DOI: 10.3917/edd.354.0083 83
84 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 85
1 INTRODUCTION
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bonnes que celles des pays pauvres en ressources naturelles 1. Parmi les
exemples de pays qui ont connu une malédiction des ressources naturelles,
nous pouvons citer entre autres le Nigeria, le Soudan et le Venezuela, riches
en pétrole ; le Congo et la Sierra Leone, riches en diamants. En revanche,
les économies d’Asie de l’Est telles que le Japon, Taïwan, Singapour et
Hong Kong ont atteint des niveaux de vie élevés malgré leurs dotations
limitées en ressources naturelles (Badeeb et al., 2017). Cependant, ces
exceptions restent rares et le fait est que de nombreux pays, notamment
africains, semblent plus « maudits » que « bénis » par leurs ressources
naturelles.
Partant de ce constat et dans le prolongement des travaux séminaux
de Sachs et Warner (1995), un nombre croissant d’études, tant théoriques
qu’empiriques, ont et continuent d’analyser la relation entre ressources
naturelles et croissance économique, avec des résultats tout aussi mitigés.
Une grande partie de cette littérature semble s’accorder sur l’existence
d’une relation négative entre les ressources naturelles et la croissance éco-
nomique (Avom et Carmignini, 2010 ; Gerelmaa et Kotani, 2016 ; Tiba et
Frikha, 2020 ; Sharma et Pal, 2021). D’autres travaux montrent que la ri-
chesse en ressources naturelles ne conduit pas nécessairement à une faible
croissance économique ; au contraire, la richesse en ressources naturelles
permet de disposer de ressources financières nécessaires pour stimuler la
croissance (Brunnschweiler et Bulte, 2008 ; Arin et Braunfels, 2018). Un
troisième groupe d’auteurs suggère que la nature de cette relation dépend
1
La littérature évoque le syndrome hollandais, la volatilité des prix des produits
de base, la faible qualité des institutions et le risque de conflits internes comme
canaux de transmission de la malédiction des ressources (voir Frankel, 2011 ;
Badeeb et al., 2017 pour une discussion détaillée).
86 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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richesse (Tadadjeu et al., 2021b; Njangang et al., 2022) et l’autonomisation
politique des femmes (Awoa et al., 2022).
Malgré ce vaste domaine de recherche sur les effets socio-économiques
des ressources naturelles, peu d’attention a été accordée aux effets de la
rente des ressources naturelles sur les dépenses publiques de santé. De
plus, les résultats des quelques études existantes restent mitigés. Cockx
et Francken (2014) proposent la première étude sur une extension de la
malédiction des ressources aux dépenses publiques de santé pour un panel
de 150 pays. Les auteurs montrent que l’abondance et la dépendance aux
ressources naturelles ont des effets négatifs sur les dépenses publiques
de santé. Zhan et al. (2015) corroborent ce résultat en montrant que la
dépendance aux ressources naturelles a un effet négatif sur les dépenses
publiques de santé et d’éducation en Chine. De même, Hong (2017) et
Turan et Yanikkaya (2020) constatent que la rente pétrolière entraîne une
baisse des niveaux de dépenses sociales telles que la santé. En revanche,
El Anshasy et Katsaiti (2015) et Endrikat (2017) ne trouvent aucune
preuve convaincante de la malédiction des ressources en matière de dé-
penses de santé. Pour Okada et Samreth (2021), les découvertes de pétrole
augmentent les dépenses de santé et de protection sociale, mais réduisent
les dépenses d’éducation. Sur la base de ces travaux antagonistes, cet ar-
ticle apporte un nouveau regard sur la relation ressources naturelles et
dépenses de santé en examinant le rôle de l’Initiative pour la Transparence
des Industries Extractives (ITIE).
Il a été soutenu dans la littérature que la faible qualité des institu-
tions conduisant à un manque de responsabilité dans la gestion des reve-
nus des ressources naturelles constitue l’une des principales causes de la
2
Voir Dauvin et Guerreiro (2017) pour une méta-analyse.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 87
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revenus, les dépenses sociales et économiques (Lujala, 2018). Cependant,
les études sur l’efficacité de l’ITIE en tant que mécanisme de transparence
n’en sont qu’à leurs balbutiements et restent peu concluantes (Corrigan,
2014, 2017 ; Kasekende et al., 2016 ; Sovacool et al., 2016 ; Öge, 2016 ;
Villar et Papyrakis, 2017 ; Mawejje, 2019 ; López-Cazar et al., 2021 ; Okada
et Shinkuma, 2022 ; Tadadjeu et al., 2022). Dans leur revue systématique
de la littérature sur l’ITIE, Rustad et al. (2017) précisent que le succès
de ce programme devrait être évalué sur la base d’objectifs considérés
comme institutionnels, opérationnels et de développement 4. Si la plupart
des études s’accordent à reconnaître le succès des objectifs institutionnels
de l’ITIE, les résultats concernant les objectifs opérationnels et de déve-
loppement sont plus discordants. Nous examinons si la mise en œuvre de
cette initiative peut rompre la malédiction des ressources en matière de
dépenses publiques de santé. L’ITIE est fondée sur l’idée selon laquelle la
transparence, associée à la participation de la société civile, peut accroître
la responsabilité dans le secteur extractif (ITIE, 2018). Ainsi, nous suppo-
sons qu’étant donné les effets bénéfiques de cette initiative dans la lutte
contre la corruption (Papyrakis et al., 2017 ; Villar, 2021) et l’améliora-
tion de la responsabilité (Vijge et al., 2019 ; López et Fontaine, 2019), cela
3
Cependant, 3 des 26 pays africains ont été suspendus pour instabilité politique
ou non-respect des délais.
4
Les objectifs institutionnels consistent à consolider l’image de marque, la
reconnaissance et la diffusion de la transparence. Les objectifs opérationnels
comprennent l’établissement de la norme ITIE, la publication des rapports
nationaux annuels de l’ITIE et la garantie de la participation de la société
civile. Les objectifs de développement comprennent des résultats plus larges et
à plus long terme de la satisfaction des besoins de la société tels que l’améliora-
tion de la gouvernance et la promotion des formes inclusives de développement
économique et social (Rustad et al., 2017 p.152).
88 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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selon la déclaration d’Abuja de 2001, les pays signataires se sont engagés
à consacrer au moins 15% de leur budget aux soins de santé d’ici 2015.
Cependant, dix ans plus tard, seuls six pays avaient atteint cet objectif 5. Le
faible niveau des budgets alloués aux soins de santé dans les pays africains
riches en ressources naturelles représente une occasion manquée d’utili-
ser les revenus de ces ressources pour assurer un développement durable
et inclusif. Nous prêtons attention aux dépenses publiques de santé car il
existe un consensus croissant sur leur importance dans l’amélioration de
la santé des populations (Gallet et Doucouliagos, 2017), l’accélération de la
croissance économique (Piabuo et Tieguhong, 2017) et la réduction des iné-
galités (Bhattacharjee et al., 2017). Deuxièmement, cette étude contribue
à la littérature sur la gouvernance des ressources naturelles en s’intéres-
sant à l’efficacité de l’ITIE pour atteindre des objectifs de développement
spécifiques. À notre connaissance, nous proposons la première étude exa-
minant le rôle des étapes successives de la mise en œuvre de l’ITIE dans la
relation entre la rente des ressources naturelles et les dépenses de santé.
Troisièmement, nous employons la Méthode des Moments Généralisés
(MMG) en système en deux étapes qui a l’avantage de prendre en compte
l’endogénéité des variables explicatives et les effets fixes-pays inobser-
vables et invariants dans le temps. En effet, comme l’indiquent Badeeb
et al. (2017) dans leur revue critique de la littérature sur la malédiction des
ressources, les études futures doivent soigneusement aborder les questions
d’endogénéité dans le choix des mesures de la dépendance aux ressources
naturelles. En outre, les études précédentes (Cockx et Francken, 2014;
Zhan et al., 2015; El Anshasy et Katsaiti, 2015; Hong, 2017), à quelques
5
Il s’agit du Libéria (19,1%), du Malawi (17,8%), du Rwanda (24%), du Swaziland
(18,1%), du Togo (15,4%) et de la Zambie (16,4%) (WHO, 2014).
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tissement dans les soins de santé. D’un point de vue économique, la rente
des ressources naturelles agit négativement sur les dépenses publiques de
santé à travers la volatilité des prix 6. H2 : la mise en œuvre des étapes de
l’ITIE permet d’atténuer les effets négatifs de la rente des ressources natu-
relles sur les dépenses de santé. Deux canaux de transmissions justifient
cette seconde assertion. Premièrement, s’il est admis que la transparence
à travers l’ITIE améliore la responsabilité vis-à-vis de ses citoyens et de
la société civile (Furstenberg et Moldalieva, 2022), un gouvernement plus
responsable sera plus enclin à augmenter les dépenses sociales telles que
la santé et l’éducation (Kumah et Brazys, 2016). Deuxièmement, nous sup-
posons également que si l’ITIE réduit la corruption dans les pays riches
en ressources naturelles (Villar, 2021), cela conduira à une meilleure
6
Dans les États rentiers, les dirigeants dépendent moins des citoyens comme
principale source de revenus, ce qui leur confère une plus grande discrétion
sur le budget réduisant ainsi leur responsabilité vis-à-vis des citoyens. De
plus, les économistes ont identifié les ressources naturelles comme une cause
importante de corruption et une faible démocratie (Tsui, 2011). Cependant,
Delavallade (2006) fait valoir que le « manque de liberté », qui reflète une
moindre responsabilité, est un déterminant important des dépenses de santé.
Il montre également que la corruption publique fausse la structure des dé-
penses publiques en réduisant la part des dépenses sociales et en augmentant
la part consacrée à la défense. De même, Liang et Mirelman (2014) montrent
que la responsabilité démocratique augmente considérablement les dépenses
gouvernementales en matière de santé. S’agissant du canal de la volatilité, la
nature volatile des prix des ressources naturelles sur les marchés mondiaux
réduit la croissance économique et favorise l’incertitude, ce qui entrave une
planification économique efficace (Van der Ploeg et Poelhekke, 2009). Comme
le soulignent Cockx et Francken (2014), une source de revenus volatils sou-
lève un certain nombre de difficultés qui entraînent une incertitude quant au
financement futur et compliquent la planification à long terme, ce qui aura des
répercussions négatives sur les dépenses publiques de santé.
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2 LA MALÉDICTION DES RESSOURCES ET L’ITIE :
FONDEMENTS THÉORIQUES ET EMPIRIQUES
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Théoriquement, la transparence est acceptée comme l’un des piliers
de la bonne gouvernance et considérée comme un déterminant impor-
tant pour de nombreux défis de développement (Brunnschweiler et al.,
2021). La théorie de la transparence est sous-tendue par l’hypothèse selon
laquelle la fourniture d’informations entraînera une action des citoyens,
qui conduira ensuite à une réponse officielle du gouvernement (Joshi,
2013) 8. Cette théorie est une dérivée de la théorie du principal-agent se-
lon laquelle l’accès à l’information atténue « les marchandages illicites et
l’auto-gestion politique » en exposant ces activités au public (Prat, 2005).
Humphreys et al. (2007) avancent qu’un problème d’agence apparaît en
présence d’asymétrie d’information, d’où la nécessité d’améliorer la dis-
ponibilité de l’information pour contrôler la corruption. En remédiant à
l’asymétrie d’information entre le principal et l’agent, le principal empêche
ce dernier d’exploiter son avantage informationnel (Brunnschweiler et al.,
2021). López et Fontaine (2019) considèrent que la transparence améliore
la responsabilité publique car elle favorise la « responsabilité horizontale »
(O’Donnell, 1998) par la divulgation d’informations et le contrôle des com-
portements administratifs. De plus, la transparence contribue à la « res-
ponsabilité verticale » (O’Donnell, 1994) car elle permet aux acteurs non
étatiques de surveiller et de réprimander les politiciens et les fonctionnaires
(López et Fontaine, 2019). Dans le contexte de la gestion des revenus des
ressources naturelles, Brunnschweiler et al. (2021) considèrent la trans-
parence comme le principal moyen d’éviter ou d’atténuer la malédiction
7
Dans chaque pays mettant en œuvre l’ITIE, un groupe multipartite formé de
représentants du gouvernement, des entreprises et de la société civile est mis
en place pour superviser sa mise en œuvre.
8
Autrement dit, plus les citoyens disposent d’informations, plus ces derniers
seront enclins à soumettre les actions du gouvernement à un examen public,
rendant le gouvernement plus responsable.
92 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
des ressources car elle fournit une plateforme pour une meilleure gestion
de la rente 9. Un public informé aura donc la capacité de contraindre le
gouvernement (par le biais de plaidoyers ou des élections) à être plus res-
ponsable concernant la gestion des ressources naturelles (Epremian et al.,
2016). La quintessence de cet argument est que la transparence permettra
aux citoyens d’obtenir des informations sur la gestion des revenus des res-
sources naturelles, ces derniers pourront à leur tour participer au débat
sur les questions de gouvernance des ressources naturelles et exiger une
meilleure responsabilité.
Bien qu’aucun consensus ne soit établi, l’ITIE en tant que politique de
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promotion de la transparence, peut être considérée comme un outil de lutte
contre la corruption. En effet, en améliorant l’accès à l’information, la
transparence peut sous certaines conditions réduire la corruption et amé-
liorer la stabilité sociale (Sovacool et al., 2016). Klitgaard (1998) considère
que la transparence dans les affaires est l’un des facteurs pouvant aider
à combattre la corruption. Abbink et al. (2002) corroborent ce résultat et
constatent également qu’une meilleure transparence réduit la corruption.
Ces auteurs évoquent que la transparence augmenterait à la fois le risque
de se faire prendre pour des activités illicites et dissuaderait les indivi-
dus douteux de participer au processus. Kolstad et Wiig (2009) résument
quelques mécanismes à travers lesquels la transparence réduit la corrup-
tion. Les auteurs avancent que la transparence peut réduire la corruption
bureaucratique en rendant les actes de corruption plus risqués et en facili-
tant la sélection de personnes honnêtes et efficaces pour le service public.
Ils indiquent également que la transparence peut réduire la corruption
politique en contribuant à rendre les politiciens plus responsables devant
le public (Kolstad et Wiig, 2009). L’ITIE, en tant qu’outil volontaire pour
accroître la transparence dans les États riches en minerais, implique donc
que les gouvernements des États membres doivent divulguer les informa-
tions sur les sommes reçues des entreprises extractives opérant dans leur
pays et ces entreprises doivent à leur tour divulguer combien elles paient
(Papyrakis et al., 2017 ; Villar, 2021). Cette transparence devrait théori-
quement limiter les pratiques de corruption étant donné que cet exercice
de vérification met en évidence tout écart entre les recettes publiques
9
Vijge et al. (2019) partagent ce point de vue, en indiquant que l’idée derrière
l’amélioration de la transparence dans un contexte de malédiction des res-
sources est qu’un meilleur accès à l’information peut aider à limiter les capaci-
tés des élites à s’approprier la rente des ressources et à former des réseaux de
patronage.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 93
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3 PRÉSENTATION DES DONNÉES
ET DE LA MÉTHODOLOGIE
Variable dépendante
régions, en 2018, les dépenses publiques de santé étaient les plus faibles en
Asie du Sud (0,90%) et en Afrique subsaharienne (2,03%) par rapport aux
autres régions comme la MENA (3,35%), l’Amérique latine et les Caraïbes
(4,31%), l’Europe et l’Asie centrale (6,78%) et l’Amérique du Nord avec
8,40% (figure 1). Cette figure indique également que les dépenses pu-
bliques de santé sont restées les plus faibles en Asie du Sud et en Afrique
subsaharienne entre 2003 et 2018. En outre, alors que le niveau moyen des
dépenses de santé a connu une très faible évolution dans ces deux régions
durant cette période, on observe que les investissements dans la santé ont
connu la plus grande augmentation en Amérique du Nord (environ 2%).
Pour des besoins de robustesse, nous utilisons les dépenses publiques de
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santé en pourcentage des dépenses publiques totales (DPSDP).
Figure 1 : Distribution des dépenses publiques de santé (% PIB)
entre 2003 et 2018
2003 2008
5.00 6.00
4.28
5.00 4.01
4.00
3.06 4.00 3.33
3.00 2.54
1.96 3.00 2.14
2.00 1.80
2.00
0.75 0.79
1.00 1.00
0.00 0.00
2013 2018
7.89
8.00 9.00 8.40
7.00 6.58 8.00
6.78
6.00 7.00
4.49 6.00
5.00
3.74 5.00 4.05 4.31
4.00 3.35
2.69 4.00
3.00 3.00
1.85 2.03
2.00 2.00
0.86 0.90
1.00 1.00
0.00 0.00
Variable Explicative
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La figure 2 illustre la corrélation entre la rente totale des ressources na-
turelles et les dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB. Comme
l’ont montré Cockx et Francken (2014), nous constatons une corrélation
négative entre la rente des ressources naturelles et les dépenses publiques
de santé. Autrement dit, la richesse en ressources naturelles se traduit par
des niveaux plus faibles d’investissement dans les soins de santé. Ce fait
suggère l’existence d’une malédiction des ressources en matière d’offre de
santé en Afrique.
0 10 20 30 40
Rente totale des ressources naturelles (%PIB)
Etapes de l’ITIE
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L’ITIE est une politique visant à sensibiliser les gouvernements des pays
riches en ressources naturelles sur la nécessité de la transparence dans
la gestion et la propriété des revenus des ressources (Mawejje, 2019). Les
pays qui participent au programme passent par différentes étapes notam-
ment l’engagement, la candidature et la conformité.
Le processus commence par l’engagement public du gouvernement du
pays (par le biais d’une « déclaration publique sans équivoque ») à rejoindre
l’ITIE et à mettre en œuvre la norme ITIE. Après l’annonce de l’engage-
ment, le gouvernement doit nommer un haut fonctionnaire pour diriger
la mise en œuvre et établir un secrétariat national de l’ITIE et un groupe
multipartite pour superviser la mise en œuvre (Papyrakis et al., 2017).
Une fois que le pays a rempli les conditions initiales, le gouvernement
peut demander au conseil d’administration de l’ITIE de devenir un pays
candidat à l’initiative. Si la demande est acceptée, le pays candidat doit
commencer à publier le rapport annuel de l’ITIE et satisfaire aux autres
exigences fixées pour un pays conforme, notamment le fonctionnement
continu et efficace du groupe multipartite, la publication en temps voulu
des rapports ITIE, la divulgation publique des informations vitales liées
au secteur, la divulgation complète de tous les flux financiers connexes, un
processus d’assurance crédible appliquant des normes internationales et
une tentative explicite de sensibiliser le public concernant les flux de reve-
nus sectoriels (Papyrakis et al., 2017).
Le processus de validation pour devenir un pays conforme à l’ITIE com-
prend le groupe multipartite et le secrétariat national de l’initiative préparant
les documents et les données nécessaires à la validation et effectuant une auto-
évaluation des progrès de l’ITIE (Lujala, 2018). Un consultant indépendant
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 97
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les dépenses publiques de santé. Spécifiquement, nous montrons les dé-
penses publiques de santé moyennes avant et après l’engagement à l’ITIE
dans les pays de notre échantillon. Nous observons une légère augmenta-
tion des dépenses de santé en pourcentage du PIB et en pourcentage des
dépenses du gouvernement, respectivement de l’ordre de 0,185% et 1,546%
avant et après engagement. Cela suggère que l’adhésion des pays dépen-
dants des ressources naturelles semble améliorer les investissements dans
les soins de santé.
Figure 3 : Moyenne des dépenses publiques de santé avant et après engagement
des pays africains à l’ITIE
6.951
8.000
5.405
6.000 1.321
4.000
1.136
2.000 Après engagement
Avant engagement
0.000
DPSDP DPSPIB
Variables de contrôle
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conséquent à un effet positif du revenu sur les dépenses de santé.
• L’aide extérieure (Aide), mesurée par l’aide publique au développement
en pourcentage du revenu national brut, correspond aux flux de décaisse-
ments effectués en faveur des pays figurant sur la liste des bénéficiaires
de l’aide du Comité d’aide au développement. Selon Okunade (2005),
les revenus supplémentaires tels que l’aide publique au développement
permettraient d’alléger les contraintes budgétaires et d’augmenter les
fonds disponibles pour les soins de santé.
• Les femmes parlementaires (Parlementaires) représentent le pourcen-
tage de sièges parlementaires occupés par les femmes dans une chambre
unique ou une chambre basse. Mavisakalyan (2014) montre qu’une
augmentation de la proportion des femmes dans les gouvernements est
associée à une augmentation des dépenses publiques de santé. L’auteur
justifie ce résultat par le fait que plusieurs études antérieures ont mon-
tré que les femmes accordent plus de priorité à la santé que les hommes,
ce qui incite davantage les femmes responsables politiques à promou-
voir les investissements dans les secteurs sociaux tels que les soins de
santé 10. Nous nous attendons également à un effet positif des femmes
parlementaires sur les dépenses de santé.
10
Des études théoriques et empiriques ont également confirmé cette intuition.
Par exemple, des chercheurs aux États-Unis ont constaté que les femmes
étaient plus susceptibles de donner la priorité aux politiques publiques liées
à leur rôle traditionnel de pourvoyeuses de soins dans la famille et la socié-
té (Schwindt-Bayer, 2006). De même, les travaux récents de Tadadjeu et al.
(2021a) montrent qu’une meilleure autonomisation politique des femmes aug-
mente les budgets alloués à la santé à travers la réduction de la corruption et
la promotion de la démocratie.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 99
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et les transferts de fonds des migrants en dollars (TFM). Conformément à
Novignon et al. (2018) et Rana et al. (2021), nous nous attendons à un effet
positif de l’ouverture commerciale et du développement financier sur les
dépenses publiques de santé. En effet, dans les pays africains, les facilités
commerciales devraient se traduire par un effet positif sur la croissance
économique (Sakyi et al., 2017). Cette amélioration de la croissance en-
traîne une augmentation des revenus de la population qui permet aux mé-
nages d’investir davantage dans les soins de santé (Novignon et al., 2018).
De même, étant donné que l’accès au crédit améliore le revenu par habi-
tant et la croissance économique, cela permet aux populations de disposer
de plus de ressources financières pour investir dans les soins de santé. En
outre, conformément à Yol (2017), nous nous attendons à un effet défavo-
rable des transferts de fonds sur les dépenses publiques de santé. Ebeke
(2012) justifie cela par le fait que, dans un contexte de mauvaise gouver-
nance, les envois de fonds réduisent les dépenses publiques de santé dans
les pays récipiendaires car le gouvernement en profite pour détourner les
ressources ; un phénomène appelé « problème d’aléa moral public ». Kuijs
(2000) montre que la diversité ethnique est négativement liée aux dépenses
publiques de santé et d’éducation. Théoriquement, la diversité ethnique
est associée à des biens publics moins importants, y compris les dépenses
de santé, car les communautés fractionnées sont caractérisées par des ni-
veaux plus élevés de dissidence et les gouvernements peuvent considérer
ces dissidences comme des menaces et y répondre en restreignant la four-
niture de biens publics (Churchill et al., 2017). Par conséquent, nous nous
attendons à une relation négative entre la fragmentation ethnique et les
dépenses publiques de santé.
Le tableau 1 fournit les statistiques descriptives tandis que le tableau
A1 en annexe présente la liste complète des pays de l’échantillon et leurs
100 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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Rente 523 18,329 12,915 2,355 68,79 WDI
Constructions
Exportations 411 71,601 23,287 0,264 111,264
des auteurs
Constructions
Res_extractives 525 11,194 14.455 0 681760
des auteurs
ITIE_
525 0,507 0,5 0 1 ITIE
Engagement
ITIE_
525 0,417 0,494 0 1 ITIE
Candidature
ITIE_
525 0,194 0,396 0 1 ITIE
Conformité
Revenu (log) 525 7,022 1,052 5,272 9,93 WDI
Aide 511 8,888 10,107 -0,189 92,141 WDI
Population > 65 525 3,058 0,775 1,871 6,177 WDI
Parlementaires 495 18,273 12,149 1,205 63,75 WDI
Ouverture 515 69,033 34,22 19,101 311,354 WDI
Crédit 480 17,496 24,283 0,738 160,125 WDI
TFM 433 18,938 2,064 9,348 23,932 WDI
Alesina et al.
Ethnicité 525 0,698 0,192 0,184 0,93
(2003)
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DPSPIB
l’année i ,t= +
t. Rente la 2rente
1 DPSPIBi ,t −1 +
représente t + 3ressources
Re ntei ,des ITIEi ,t + 4 (Renaturelles + X
nte ITIE )i ,t et + i + t + i , t
5 X i ,test
i,t i,t
le vecteur des variables de contrôle. μi capte les effets spécifiques pays non
observés, νt prend en compte l’effet spécifique temporel commun à tous les
pays etDPSPIB 1DPSPIB
ξi,t esti ,tle= terme i ,t −1 + 2 Re ntei ,t + 3 ITIEi ,t + 4 ( Re ntei ,t ITIEi ,t ) + 5 X i ,t + i ,t
d’erreur.
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Cependant, il existe deux problèmes possibles liés à la spécification de la
MMG en différence. Premièrement, la différenciation première pourrait am-
plifier l’impact des erreurs de mesure sur les variables dépendantes (Griliches
et Hausman, 1986). Deuxièmement, les instruments choisis peuvent être
faibles pour les équations en différence première (Arellano et Bover, 1995).
Pour pallier ces problèmes, Blundell et Bond (1998) proposent d’utiliser les
variables de première différence comme instruments pour les équations en
niveau dans un système d’équations représenté par l’équation (4).
DPSPIBi ,t DPSPIBi ,t − j X i ,t
DPSPIB = DPSPIB + X + i ,t (4)
i ,t i ,t − j i ,t
E X i ,t − j (i i ,t )=
E DPSPIBi ,t − j (i i ,t ) = 0
(5)
11
Nous effectuons nos régressions avec le logiciel Stata 14, dans lequel la MMG
en système est préprogrammée (commandes « xtabond2 » et « twostep »). Aussi,
nous nous basons pour l’écriture des commandes relatives à nos estimations
sur les recommandations de Roodman (2009a ; 2009b) et Newey et Windmeijer
(2009), dont l’application de la correction de Windmeijer (2005).
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 103
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(Hansen 1982) 12. Nous effectuons également le test d’autocorrélation des
erreurs d’Arellano et Bond (1991) (AR(1) et AR(2)). Pour le test d’autocor-
rélation d’ordre 1, l’hypothèse nulle est l’absence de corrélation du pre-
mier ordre des erreurs de l’équation en différence première. Pour le test
d’autocorrélation d’ordre 2, l’hypothèse nulle est la présence de corrélation
du second ordre des erreurs de l’équation en différence première. Ainsi,
nous devrions rejeter l’hypothèse nulle d’absence de corrélation sérielle de
premier ordre (test AR(1)), mais ne pas rejeter l’hypothèse nulle de pré-
sence de corrélation sérielle de second ordre.
4 PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION
DES RÉSULTATS
12
A travers l’utilisation de la commande « collapse », le logiciel Stata 14 garantit
un nombre réduit d’instruments utilisés qui n’excède pas le nombre de pays afin
d’éviter le problème de prolifération des instruments (Roodman, 2009a ; 2009b).
104 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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(1) (2) (3) (4) (5)
DPSPIBi,t-1 0,753*** 0,811*** 0,642*** 0,708*** 0,698***
(0,0853) (0,1070) (0,1260) (0,0637) (0,0778)
Rente -0,0139*** -0,0205*** -0,0163*** -0,0231*** -0,0171***
(0,0051) (0,0073) (0,0061) (0,0065) (0,0066)
Revenu (log) 0,3140 0,725*** -0,0658 -0,0448
(0,2330) (0,2660) (0,1630) (0,0775)
Aide 0,0011 0,0012 0,0012
(0,0033) (0,0029) (0,0026)
Pop. > 65 0,232* 0,276***
(0,1350) (0,0991)
Parlementaires 0,0053
(0,0054)
Constante 0,599*** -1,5790 -4,338** 0,5980 0,1360
(0,1410) (1,5080) (1,7520) (0,9650) (0,5160)
Observations 476 442 432 432 394
Nombre de pays 35 35 35 35 35
Nombre
14 23 30 31 28
d’instruments
Test AR (1)
0,0001 0,0006 0,0010 0,0004 0,0016
(P-value)
Test AR (2)
0,7970 0,8530 0,7680 0,9120 0,6670
(P-value)
Test de Hansen
0,6960 0,5740 0,3480 0,2550 0,2430
(P-value)
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux
de 10 %, 5 % et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont
indiqués entre parenthèses. Nous utilisons le retard des variables
explicatives comme instrument pour la MMG en système en deux étapes
avec correction de Windmeijer (2005).
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 105
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que les ressources naturelles ont un effet négatif sur les dépenses de santé.
Cependant, nos résultats contredisent ceux d’El Anshasy et Katsaiti (2015)
qui trouvent que la dépendance aux ressources minérales et aux exporta-
tions agricoles est associée à des niveaux plus élevés de dépenses de santé.
Dans la colonne (2), nous estimons le modèle en introduisant le revenu par
habitant comme variable de contrôle. Nous constatons que le coefficient
associé à la rente totale des ressources naturelles reste négatif et statisti-
quement significatif. Cela confirme que la rente des ressources naturelles a
un effet négatif sur les dépenses de santé. De plus, le coefficient associé au
revenu par habitant a un signe positif et significatif indiquant qu’une aug-
mentation du revenu accroît les dépenses publiques de santé. Ce résultat
est cohérent avec les travaux précurseurs de Newhouse (1977) montrant
que le revenu accroit les dépenses de santé. Nous contrôlons par l’aide exté-
rieure dans la colonne (3). Une fois encore, nous constatons que la rente des
ressources naturelles a un effet négatif et significatif sur les dépenses pu-
bliques de santé. La colonne (4) résume les résultats en incluant la part de
la population de plus de 65 ans comme variable de contrôle. Conformément
à la théorie du vieillissement démographique montrant qu’une population
vieillissante consomme plus de soins, ce qui entraîne une augmentation
des dépenses de santé, nous constatons que la population de plus de 65 ans
augmente les dépenses de santé. En ce qui concerne notre variable d’in-
térêt, la rente des ressources naturelles a à nouveau un effet négatif et
significatif sur les dépenses de santé. Dans la colonne (5), nous prenons en
compte le rôle des femmes parlementaires. Les résultats confirment l’effet
négatif de la rente des ressources naturelles sur les dépenses de santé en
Afrique. Ces résultats s’expliquent par le fait que les ressources naturelles
en tant que « revenus non gagnés » renforcent l’autonomie de l’État, ce qui
conduit à des politiques ne donnant pas la priorité au développement du
106 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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naturelles sur les dépenses publiques de santé. Autrement dit, ce résultat
suggère que la différence des dépenses de santé entre les pays africains qui
ont mis en œuvre l’ITIE et les pays africains qui ne l’ont pas fait se creuse
à mesure que les rentes des ressources naturelles augmentent. Ce résultat
rejoint celui de Mawejje (2019) qui constate que l’adhésion à l’ITIE a un
effet positif sur la mobilisation des recettes non pétrolières, mais ne résout
que partiellement l’impact négatif de la dépendance aux ressources natu-
relles sur les recettes fiscales en Afrique. Les résultats de la colonne (2)
montrent que le coefficient associé à l’interaction entre la candidature à
l’ITIE et les ressources naturelles est positif et statistiquement significatif.
Ce résultat indique que la candidature à l’ITIE modère également l’effet
négatif des ressources naturelles sur les dépenses de santé. En outre, nous
constatons que le coefficient associé à la variable d’interaction est hau-
tement significatif. Cela est probablement dû aux exigences de transpa-
rence auxquelles les pays doivent faire face dans la collecte et la gestion
des revenus de l’industrie extractive afin d’être candidats à cette initiative.
Dans la colonne (3), nous montrons également que la conformité des pays
africains modère l’effet négatif des ressources naturelles sur les dépenses
de santé. Ainsi, à travers la réduction de la corruption et l’amélioration de
la responsabilité, l’ITIE permet d’augmenter la collecte et l’allocation des
revenus des ressources naturelles vers des secteurs favorisant le bien-être
des populations tels que les investissements dans le secteur de la santé. Les
effets totaux de la rente des ressources naturelles en présence de la mise
en œuvre de chaque étape de l’ITIE sont également positifs, confirmant le
bien-fondé de cette politique publique pour atténuer la malédiction des res-
sources. Il est également intéressant de constater que les coefficients asso-
ciés à nos variables de contrôle conservent les signes attendus. Le revenu
par habitant, l’aide au développement, la population âgée et les femmes
parlementaires augmentent les dépenses publiques de santé.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 107
Tableau 3 : Le rôle de l’ITIE dans le lien entre les ressources naturelles et les
dépenses de santé
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(0,0042)
ITIE_Candidature -0,0966
(0,0647)
Rente × ITIE_Candidature 0,0063***
(0,0019)
ITIE_Conformité -0,0121
(0,0419)
Rente × ITIE_Conformité 0,0041**
(0,0017)
Revenu (log) 0,162*** 0,101*** 0,133***
(0,0201) (0,0198) (0,0119)
Aide 0,0025* 0,0041*** 0,0081***
(0,0015) (0,0014) (0,0012)
Pop. > 65 -0,0505 0,0102 0,168***
(0,0356) (0,0198) (0,0441)
Parlementaires 0,0063** 0,0074*** 0,0034
(0,0029) (0,0014) (0,0026)
Constante -1,016*** -0,797*** -1,267***
(0,165) (0,084) (0,077)
Effet total 0,0025 0,0029 0,0001
Observations 408 408 439
Nombre de pays 35 35 35
Nombre d’instruments 28 35 35
Test AR (1) (P-value) 0,0004 0,0005 0,0003
Test AR (2) (P-value) 0,647 0,725 0,767
Test de Hansen (P-value) 0,638 0,232 0,587
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Dans le tableau 4, nous estimons notre modèle en utilisant quatre va-
riables de contrôle supplémentaires, notamment l’ouverture commerciale,
le développement financier, la fragmentation ethnique et les transferts de
fonds. Les colonnes (1), (3) et (5) présentent les résultats de l’estimation
de trois modèles représentant les étapes successives de l’ITIE dans les-
quels nous incluons l’ouverture commerciale et le développement financier
comme variables de contrôle additionnelles. Nous constatons que l’engage-
ment (colonne (1)), la candidature (colonne (3)) et la conformité (colonne
(5)) à ce programme politique modèrent l’effet négatif des ressources na-
turelles sur les dépenses publiques de santé. Les colonnes (2), (4) et (6)
présentent les résultats de l’estimation des trois modèles dans lesquels
nous incluons les transferts de fonds des migrants et la fragmentation eth-
nique comme variables de contrôle additionnelles. D’après ces résultats,
nous constatons à nouveau que les différentes étapes de mise en œuvre de
l’ITIE modèrent l’effet négatif des ressources naturelles sur les dépenses
publiques de santé. Nous pouvons donc conclure que nos résultats sont
robustes à la prise en compte de variables de contrôle additionnelles. En ce
qui concerne les coefficients associés à ces variables de contrôle supplémen-
taires, nous trouvons que la fragmentation ethnique réduit les dépenses
publiques de santé. Ce résultat est semblable à celui de Kuijs (2000) qui
montre que la fragmentation ethnolinguistique est négativement associée
aux dépenses publiques de santé en Afrique.
Le tableau 5 résume les résultats des tests de robustesse en utilisant
une mesure alternative des dépenses publiques de santé, à savoir les dé-
penses publiques de santé en pourcentage des dépenses gouvernementales
(DPSDP). Les résultats de la colonne (1) montrent que le coefficient asso-
cié à la variable d’interaction (Rente × ITIE_Engagement) est positif et
statistiquement significatif. Ce résultat est cohérent avec les résultats de
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 109
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(0,1950) (0,0747)
Rente × ITIE_Candidature 0,0136*** 0,0037**
(0,0040) (0,0017)
ITIE_Conformité -0,2060 -0,0573
(0,1380) (0,0619)
Rente × ITIE_Conformité 0,01110*** 0,0080***
(0,0042) (0,0028)
Revenu (log) 0,0604 0,0078 0,3370* 0,1100*** 0,2820** 0,0775**
(0,1090) (0,0578) (0,1880) (0,0370) (0,1200) (0,0363)
Aide -0,0093 0,0035** 0,0026 0,0045*** -0,0014 0,0018
(0,0071) (0,0016) (0,0072) (0,0017) (0,0062) (0,0012)
Pop. > 65 0,2620** 0,2080** 0,3550** -0,0403 0,2100 0,0628
(0,1310) (0,0914) (0,1500) (0,0535) (0,1600) (0,0564)
Parlementaires 0,0093* 0,0016 0,00050 -0,0008 0,0011 0,0009
(0,0056) (0,0034) (0,0086) (0,0021) (0,0058) (0,0018)
Ouverture 0,0039 -0,0037 0,0017
(0,0037) (0,0028) (0,0026)
Crédit -0,0043 0,0098 0,0077
(0,0050) (0,0087) (0,0048)
TFM -0,0143 0,00565 -0,0223
(0,0111) (0,0116) (0,0147)
Ethnicité -0,1420 -1,9340*** -1,2900***
(0,5890) (0,4300) (0,3100)
Constante -0.786 -0,0157 -2,641** 0,885*** -1,908** 0,954***
(0.752) (0,598) (1,035) (0,290) (0,753) (0,331)
Effet total 0,0002 0,0044 0,0008 0,0004 0,0018 0,0033
Observations 399 377 399 351 399 370
Nombre de pays 34 32 34 32 34 32
Nombre d’instruments 25 32 22 30 21 31
Test AR (1) (P-value) 0,0025 0,0006 0,0005 0,0007 0,0026 0,0007
Test AR (2) (P-value) 0,448 0,581 0,594 0,918 0,606 0,857
Test de Hansen (P-value) 0,717 0,740 0,900 0,236 0,592 0,135
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux de 10 %, 5 %
et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont indiqués entre parenthèses.
Nous utilisons le retard des variables explicatives comme instrument pour la MMG
en système en deux étapes avec correction de Windmeijer (2005). TFM désigne les
transferts de fonds des migrants.
110 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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(0,0114)
ITIE_Candidature -0,8114
(0,6204)
Rente × ITIE_Candidature 0,0271*
(0,0146)
ITIE_Conformité -0,2389
(0,3218)
Rente × ITIE_Conformité 0,0349***
(0,0126)
Revenu (log) 0,0966* 0,1803 0,4592***
(0,0570) (0,2634) (0,1261)
Aide 0,0055 -0,0077 0,0037
(0,0038) (0,0096) (0,0109)
Pop. > 65 0,0719 0,3611 0,4190*
(0,0562) (0,2897) (0,2155)
Parlementaires 0,0061* 0,0129 0,0098***
(0,0036) (0,0093) (0,0036)
Constante -0,2671 -0,6492 -3,4806***
(0,7028) (1,7768) (0,8711)
Effet total 0,0015 0,0004 0,0058
Observations 394 391 355
Nombre de pays 35 35 35
Nombre d’instruments 25 29 35
Test AR (1) (P-value) 0,0001 0,0004 0,0004
Test AR (2) (P-value) 0,850 0,952 0,686
Test de Hansen (P-value) 0,231 0,635 0,795
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux
de 10 %, 5 % et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont
indiqués entre parenthèses. Nous utilisons le retard des variables
explicatives comme instrument pour la MMG en système en deux
étapes avec correction de Windmeijer (2005).
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 111
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sant une mesure alternative de la dépendance aux ressources naturelles, à
savoir les exportations de produits primaires en pourcentage des exporta-
tions totales de marchandises. Conformément aux résultats du tableau 3,
la colonne (1) montre que le coefficient associé à la variable d’interaction
(Exportation × ITIE_Engagement) est positif et statistiquement signifi-
catif. Ce résultat suggère que l’engagement des pays riches en ressources
naturelles à l’ITIE modère également l’effet négatif des exportations de
produits primaires sur les dépenses publiques de santé. En outre, confor-
mément aux résultats de base, nous montrons que la candidature et la
conformité à ce programme atténuent la malédiction des ressources natu-
relles. Nos résultats sont une fois de plus robustes à l’utilisation d’une
mesure alternative de la dépendance aux ressources naturelles.
Dans les résultats précédents, nous avons considéré les pays africains
dont la rente totale des ressources naturelles est en moyenne supérieure
à 5% du PIB durant notre période d’étude. Nous procédons à un test de
robustesse en faisant varier le niveau de dépendance aux ressources na-
turelles pour observer le changement que cela pourrait engendrer. Nous
considérons d’une part les pays dont la rente totale est en moyenne supé-
rieure ou égale à 10% du PIB. Les résultats des estimations sont résumés
dans les colonnes (1) à (3) du tableau 7. Nous constatons que le coefficient
associé à l’interaction entre la rente des ressources naturelles et les étapes
successives de la mise en œuvre de l’ITIE est positif et statiquement signi-
ficatif. De même, dans les colonnes (4) à (6) où nous considérons les pays
dont la rente est en moyenne supérieure ou égale à 15% du PIB, nous
trouvons que la mise en œuvre de chaque étape successive de l’ITIE mo-
dère l’effet négatif des ressources naturelles sur les dépenses publiques de
santé.
112 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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Engagement
(0,0021)
ITIE_Candidature -0,322
(0,227)
Exportations × ITIE_Candidature 0,0061**
(0,0029)
ITIE_Conformité (0,181)
-0,112
Exportations × ITIE_Conformité 0,0028**
(0,0013)
Revenu (log) 0,0473 -0,0751 0,0162
(0,0443) (0,103) (0,0211)
Aide 0,0044 0,0092 -0,00013
(0,0036) (0,0059) (0,0037)
Pop. > 65 0,0308 0,307** 0,0233
(0,026) (0,137) (0,0199)
Parlementaires 0,00095 0,0037 -0,0009
(0,0013) (0,0046) (0,0016)
Effet total 0,0008 0,0019 0,0001
Constante -0,226 -0,127 0,0424
(0,307) (0,552) (0,201)
Observations 298 298 298
Nombre de pays 32 32 32
Nombre d’instruments 28 29 29
Test AR (1) (P-value) 0,0024 0,0031 0,0023
Test AR (2) (P-value) 0,989 0,846 0,901
Test de Hansen (P-value) 0,367 0,626 0,360
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux
de 10 %, 5 % et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont
indiqués entre parenthèses. Nous utilisons le retard des variables
explicatives comme instrument pour la MMG en système en deux
étapes avec correction de Windmeijer (2005).
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 113
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0.0149* 0.0235*
Engagement
(0.0081) (0.0138)
ITIE_Candidature -0.2473 -0.3098
(0.2023) (0.2178)
Rente × ITIE_Candidature 0.0127** 0.0093*
(0.0063) (0.0054)
ITIE_Conformité 0.0398 -0.0038
(0.1026) (0.2156)
Rente × ITIE_
0.0091*** 0.0095*
Conformité
(0.0035) (0.0051)
Revenu (log) 0.0596 0.1881** 0.1393 0.0468 0.1962** 0.0341
(0.0816) (0.0906) (0.1375) (0.1083) (0.0772) (0.1354)
Aide -0.0099 0.0034 0.0452*** -0.0094 0.0150 0.0573***
(0.0084) (0.0210) (0.0141) (0.0102) (0.0149) (0.0196)
Pop. > 65 0.2675** 0.2535* 0.2955*** 0.3556* 0.3162** 0.3237**
(0.1201) (0.1536) (0.1051) (0.1957) (0.1521) (0.1593)
Parlementaires 0.0174*** 0.0115* 0.0066 0.0195** 0.0164** 0.0363***
(0.0047) (0.0059) (0.0043) (0.0080) (0.0077) (0.0089)
Constante -0.9349 -1.6610 -1.8293* -0.5803 -1.9497*** -1.6290*
(0.7778) (1.0845) (0.9602) (1.2174) (0.7066) (0.9339)
Effet total -0.0008 -0.0024 -0.0032
Observations 300 323 323 232 231 232
Nombre de pays 26 26 26 18 18 18
Nombre
17 17 23 16 16 16
d’instruments
Test AR (1)
0.0015 0.0017 0.0051 0.0265 0.0047 0.0283
(P-value)
Test AR (2)
0.423 0.630 0.499 0.283 0.668 0.393
(P-value)
Test de Hansen
0.696 0.325 0.392 0.547 0.295 0.306
(P-value)
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux
de 10 %, 5 % et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont
indiqués entre parenthèses. Nous utilisons le retard des variables
explicatives comme instrument pour la MMG en système en deux
étapes avec correction de Windmeijer (2005).
114 Sosson Tadadjeu, Henri Njangang, Brice Kamguia
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(0,0035)
ITIE_Candidature 0,0472
(0,0738)
Res_Extractives × ITIE_Candidature 0,0091***
(0,0024)
ITIE_Conformité 0,0764
(0,0862)
Res_Extractives × ITIE_Conformité 0,0120***
(0,0040)
Revenu (log) 0,1135 -0,0581 0,1229
(0,0761) (0,0521) (0,1046)
Aide -0,0004 0,0019** 0,0031***
(0,0010) (0,0009) (0,0007)
Pop. > 65 0,9347*** 1,0509*** 0,7814**
(0,2490) (0,3034) (0,3965)
Parlementaires 0,0130*** 0,0105*** 0,0087**
(0,0024) (0,0034) (0,0037)
Effet total -0,0110 -0,0024 0,0042
Constante -2,8471*** -2,2292*** -2,6417***
(0,8466) (0,7393) (1,0040)
Observations 410 441 441
Nombre de pays 35 35 35
Nombre d’instruments 28 29 29
Test AR (1) (P-value) 0,0014 0,0003 0,0002
Test AR (2) (P-value) 0,656 0,612 0,585
Test de Hansen (P-value) 0,250 0,104 0,389
Notes : *, **, *** indiquent une signification statistique aux niveaux
de 10 %, 5 % et 1 % respectivement. Les écarts-types robustes sont
indiqués entre parenthèses. Nous utilisons le retard des variables
explicatives comme instrument pour la MMG en système en deux
étapes avec correction de Windmeijer (2005).
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 115
Les résultats précédents étaient basés sur la rente totale des ressources
et les exportations des produits primaires. En guise de robustesse, considé-
rons les trois principales ressources extractives (rentes minérales, pétrole
et gaz) de façon agrégée. En effet, l’ITIE se concentre pour le moment sur
les industries extractives à savoir les ressources minières, pétrolières et ga-
zières. Il serait par conséquent intéressant d’examiner si la mise en œuvre
de l’ITIE modère la malédiction des ressources lorsque nous considérons
uniquement la dépendance aux ressources extractives. Les résultats des
estimations sont résumés dans le tableau 8. Conformément aux précédents
résultats, nous trouvons une fois de plus que l’engagement, la candidature
et la conformité des pays africains dépendants des ressources extractives
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modèrent partiellement la malédiction des ressources.
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mise en œuvre que l’initiative doit continuer à renforcer ses normes et à
accroître sa rigueur et sa portée locale pour s’assurer qu’elle reste perti-
nente (Villar, 2021).
Bien que cette étude apporte une contribution à la compréhension des
politiques publiques susceptibles d’endiguer la malédiction des ressources
naturelles en Afrique, elle présente quelques limites, davantage dues au
fait qu’elle porte uniquement sur les dépenses de santé comme indicateur
de développement. De plus, nos résultats doivent être interprétés avec
prudence étant donné que de nombreux pays de notre échantillon n’ont
obtenu le statut de conformité à l’ITIE que récemment, et qu’il est donc
peut-être trop tôt pour observer de manière empirique les effets réels de la
conformité à cette initiative comme mécanisme pour briser la malédiction
des ressources naturelles.
Notre analyse empirique ne doit pas également être considérée comme
définitive car elle ouvre la voie aux recherches futures. Etant donné que
les politiques publiques diffèrent d’un pays à l’autre, les études de cas à
l’échelle des pays permettraient d’accroitre la compréhension du rôle de
la mise en œuvre de l’ITIE dans la gestion des revenus des ressources
naturelles. Ces études devront utiliser des données plus récentes afin de
mieux apprécier le rôle de chaque étape de l’ITIE, particulièrement l’étape
de conformité. Dans le même ordre d’idées que ce travail de recherche,
d’autres études pourraient examiner le rôle potentiel de la décentralisa-
tion, des femmes parlementaires, de la répartition du pouvoir politique
ou de la dissidence dans l’atténuation de la malédiction des ressources
naturelles.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique 117
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ANNEXES
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Tableau A1 : Liste des pays de l’échantillon et leurs statuts ITIE respectifs en 2019
Afrique du
Guinée équatoriale 2005 2008 Non Non Non Non
Sud
Éthiopie 2009 2014 Non Soudan Non Non Non
Gabon 2004 2007 Non Tanzanie 2008 2009 2012
Ghana 2003 2004 2010 Togo 2009 2010 2013
Guinée 2005 2007 2014 Ouganda Non Non Non
Guinée-Bissau Non Non Non Zambie 2008 2009 2011
Zimbabwe Non Non Non
Sources : construction des auteurs à partir de Lujala (2018), Villar (2021) et ITIE (2018).
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Variables (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14) (15)
(1) DPSPIB 1,000
(2) DPSDP 0,791 1,000
(3) Rente -0,131 -0,333 1,000
(4) Exportations 0,086 0,057 0,195 1,000
(5) ITIE_Engagement 0,486 0,371 0,204 -0,090 1,000
(6) ITIE_Candidature 0,408 0,329 0,184 -0,070 0,868 1,000
(7) ITIE_Conformité 0,247 0,285 0,049 -0,026 0,547 0,630 1,000
(8) Revenu (log) 0,272 0,091 0,123 0,046 -0,087 -0,054 -0,004 1,000
(9) Aide 0,017 -0,015 0,036 0,074 -0,153 -0,179 -0,178 -0,759 1,000
(10) Pop. >65 0,491 0,222 0,069 0,010 -0,338 -0,330 -0,262 0,682 -0,450 1,000
(11) Parlementaires 0,395 0,322 -0,276 0,120 -0,325 -0,256 -0,099 -0,047 0,235 -0,025 1,000
(12) Ouverture -0,139 -0,304 0,514 -0,205 0,353 0,345 0,163 0,175 -0,147 0,030 -0,290 1,000
(13) Crédit 0,480 0,269 -0,208 -0,335 -0,239 -0,181 -0,069 0,505 -0,263 0,493 0,323 0,016 1,000
(14) TFM 0,012 0,051 -0,242 -0,115 0,057 0,123 0,176 0,382 -0,594 0,317 -0,127 -0,144 0,246 1,000
(15) Ethnicité -0,432 -0,160 -0,001 -0,171 0,499 0,434 0,227 -0,008 -0,213 -0,384 -0,224 0,225 -0,056 -0,049 1,000
DPSPIB, DPSDP, Pop. > 65, TFM désignent respectivement les dépenses publiques de santé (% PIB), les dépenses
publiques de santé en % des dépenses publiques totales, la part de la population âgée de plus de 65 ans et les transferts
de fonds des migrants.
Ressources naturelles et dépenses publiques de santé en Afrique
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