Commentaire sur Automne, René Cadou, 1957
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison |
A sept ans comme il faisait bon
Aprés d’ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !
La vieille classe de mon pére,
Pleine de guépes écrasé
Sentait l’encre, le bois, la craie
Cee SS Res ae ead
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Cadou utilise |’impartait de l’indicatif « la vieille classe [...] sentait l’encre » (V6-8) qui est un des
temps du récit. Ce récit renvoie & un cadre temporel précis, en effet on trouve plusieurs repéres
temporels qui nous montrent qu’il s’agit d’un souvenir d’enfance « mon enfance » (V1) « & sept ans
» (V2). Nous pouvons méme situer le souvenir plus précisément dans le temps grdce au champ
lexical des saisons « saison » (V2). Il y est question plus précisément de la fin de 1’éé avec
expression « merveilleuses poussiéres amassées par tout un €té » ou le groupe nominal « guépes
écrasées » (V7) et du début de l’automne avec le titre du poéme « automne », le nom « pluies »
(V1), puis avec le groupe nominal « longs vols d’oiseaux » (V12) qui suggére la migration des
oiseaux quand il fait plus froid. En effet, le souvenir raconté se passe entre deux saisons : l’été et
Vantomne, Nous pouvons aussi supposer que c’est la période de la rentrée des classes avec le
lexique de ’école « aprés dennuyeuses vacances » (V4), « classe » (V6) et accumulation «Pencre, le bois, la craie » (V8). II ne s’agit pas seulement de raconter un souvenir d’enfance pour
Cadou, mais aussi de partager ses sentiments.
A travers ce poéme, Cadou transmet un sentiment de bonheur.
Dés le début du posme, le poste utilise deux phrases exclamatives « Odeur des pluies [...]
de la saison ! » (V1-2) « A sept ans [...] dans sa maison ! » (V3-5) qui montrent un sentiment fort :
C'est un élan du poéte. Ce sentiment est la joie comme on le voit avec « comme il faisait bon »
(V3). Le vocabulaire utilisé dans le po&me est mélioratif « temps charmant » (V11) « brumes
douces » (V1). Cadou idéalise le monde qui l’entoure jusqu’aux « merveilleuses poussiéres > (V9),
Ce paradoxe est une exagération qui nous montre que le poste est heureux. De la méme facon, il
exprime dans les vers 13-14, grace a la conjonction de coordination « mais » une opposition « le
vent souffle sous le préau / mais je tiens entre paume et pouce [...] ». C’est une maniére de montrer
jue_malgré le_vent, souvent _désagréable, le_plaisir_d’avoir_une_pomme l’emporte sur le
Cee SS Res ae ead
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sentiment de bonheur intense au lecteur grace aux connotations mélioratives de son poéme et a
Penthousiasme qu’il parvient & partager . Enfin, Cadou ne se limite pas & raconter ce souvenir, il le
fait surgir et exister & nouveau et semble le revivre en méme temps qu’il l’écrit, par la puissance des
sensations évoquées dans un présent étemnel. Il est possible de rapprocher ce texte du poéme
Enfance de Georges Perros, En effet, Perros y définit l’enfance en se meant a la place d’un enfant
11 nous montre que ’enfance est avant tout un moment heureux et privilégié