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Gestion Conflits Interlinguistiques 1
Gestion Conflits Interlinguistiques 1
En régle générale, la langue peut être une source de conflit linguistique dans
certaines situations geopolitiques ; Les conflits linguistiques naissent
généralement lorsque différentes langues sont en présence territoriale et en
concurrence symbolique pour être utilisées dans des domaines tels que
l’administration, l'éducation, les médias, les affaires et la culture.
On peut imaginer diverses façons dont la langue peut être source de conflit,
mais la plus réalisable est la politique linguistique qui decrit des situations, dans
les pays ou régions, où plusieurs langues sont parlées, sans spécifications
institutionnelles ni fonctions linguistiques bien précises.
1) Le statut des langues : les conflits sont souvent expliqués par une
répartition inégale et inequitable des fonctions sociales attribuées aux langues
en situation de concurrence. On recontre deux cas de figure : on propulse la
langue dominante aux spheres de l’Etat, à savoir l'administration, l'école, les
institutions économiques, les médias ….. Alors que. la langue dominée se
trouve réservée à la famille, aux communications restreintes et privées ; et à
des degrés variables ,la langue se voit ainsi interdite de toute reconnaissance
institutionnelle, c est le cas de la langue interdite ( le kurde en Turquie),
ignorée (les langues amérindiennes en Amérique), tolérée (le tibétain en Chine),
autorisée (le breton en France), reconnue comme langue nationale (le wolof au
Sénégal, le romanche en Suisse) ; contrairement à cette situation, la langue
dominante ,par certains privilèges et appuis de l’Etat , se proumouvoit au statut
de la langue officille .
Rappelons le constat du départ qui stipule que c est dans le contexte du contact
des langues que le conflit linguistique se consolide et se renforce, l’exemple
du catalan, l’occitan, l’arabe, l’amazighe sont des arguments probants, sinon
convaincants. Ce qui entraine, en theorie et en paratique, que les puissantes
langues par leur penchant nationaliste, unitariste favorisent l’unilinguisme au
profit du multilinguisme ; ce nationalisme linguistique repose et s inspire sur le
«mythe de la langue « originelle unique commune à toute l'humanité» . Ce
mythe sera setounu par la pensée nationaliste du siècle dernier qui fait de la
langue, en l’occurrence le francais, l’objet d’une adoration , voire une sacralité
proche de la glottomanie, en établissant un lien organique et indefectible entre
la langue et la nation, faisaant de l'État-Nation un modèle idéal à préconiser ,
ce modele a longtemps sacralisé une langue de l Etat au détriment des autres
langues ,considerées comme regionales et peripheriques , ayant des attributs
depréciatifs et des usages minoratifs comme : « dialectes » ,« patois »
,charabia, baragouin ; les contre-normes sont qualifiées de « fautes » ; à propos
des pratiques « impures » du français , elles sont souvents rejetées hors de
la langue par des formules toutes faites , comme « ce n’est pas français » ; en
définitive , un mauvais usage de la langue sous entend le non respect de la
langue francaise , voire le non respect de la France.
Pour cela, elle a posé comme filtre d’accès à la promotion sociale, au pouvoir
politique et culturel, voire économique, le français normé, élaboré par
l’Académie française pour distinguer les dominants (aristocrates et bourgeois)
des dominés (les « provinciaux », les paysans, les ouvriers, les étrangers,
les immigrées, la Diaspora…).
-Jean William Lapierre , Les conflits linguistiques dans l’Etat unitaire, Dans Le
Pouvoir politique et les langues (1988), pages 133 à 164