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Correction Commentaire:

La qualité de professionnelle de l’immobilier du vendeur permet-elle d'écarter la qualification


d’erreur inexcusable à la suite d'une erreur de conversion d’un prix de vente?

Ce n’est pas une erreur de valeur, mais sur le prix.

Enjeux: difficulté de qualification de l’erreur - erreur sur la substance ou erreur obstacle?


Pourquoi elle retient l’erreur obstacle?
Caractère inexcusable en raison de la profession? Dans quelle circonstance reconnaître ce
caractère?

Problématique: Dans quelle mesure le souci de protection du contractant non professionnel


a-t-il incité la Cour de cassation à écarter la qualification d’erreur obstacle qui, contrairement
à l’erreur vice du consentement, n’admet pas le caractère inexcusable de l’erreur?

Annonce de plan: forme d’exigence à l'égard de la professionnelle qui ne saurait se prévaloir


du caractère excusable de son erreur (I), qui contribua à ce que la cc écarte le caractère
excusable de son erreur (II)

I. Le caractère inexcusable de l’erreur commise par un vendeur professionnel

A) La prise en compte de la qualité professionnelle dans l'appréciation du caractère


inexcusable de l’erreur

_ Définition erreur

_ La Cour d’appel retient l’erreur sur la substance - définition de cet erreur

_ La CC ne conteste pas cette qualification de l’erreur mais la juge inexcusable en visant le


statut professionnel de la vendeuse de bien (de l’errans) et en définissant ce qui rentre selon
elle dans les compétences raisonnablement attendues d’un tel professionnel (=déterminer et
contrôler la conversion de prix de francs en euros)*

_ Absence de prise en compte de cet élément = violation de l’art du code civil. Appréciation
in concreto/subjective du caractère inexcusable de l’errans.

_ Statut du professionnel= comportement diligent qui n’a pas été adopté en espèce. La cour
d’appel n'a pas apprécié le rapport réel à ce statut en précisant que c’était pas une
marchande de bien, elle l’a juste fait pour avoir des avantages fiscaux. La CC retient juste
que c’est une professionnelle. La qualité de professionnel suffit à faire naître un statut
particulier d’obligation de diligence.

B) Une certaine sévérité de la caractérisation de l'aspect inexcusable


_ La CC indifférente de l’erreur de conversion initiale commise par un tiers professionnel
(assistante du notaire) ou du tiers (notaire) qui a validé les actes.

_ Le devoir de diligence repose sur elle seule indépendamment du processus


_ Prend en compte la répétition de l’erreur dans deux actes - aurait dû s'en rendre compte.
La réitération de l’erreur participe à qualifier le caractère inexcusable de l’erreur
Critère contestable: le premier acte comporte dès le départ une erreur, la vendeuse pouvait
légitimement penser lors de la signature authentique que la conversion était correcte

En définitive, la CC fait preuve de sévérité

II. L’exclusion protectrice de la qualification d’erreur obstacle

A) Le rejet d’une qualification de l’erreur pourtant admise


_ La Cour retient l’erreur sur la substance, la CC ne conteste pas

_ La CC aurait pu contester cette qualification comme la Cour d'orléans qui a considéré que
l’erreur lié à une confusion quant à l’unité de prix est une erreur obstacle (def)
_ Vice de consentement des parties car ne se sont pas accordés réellement sur l'objet de la
prestation.
_ L’erreur résulte-t-elle d’une confusion relative à l’unité monétaire entre francs et euros?
(l’un pense donner en franc, l’autre recevoir en euros) Non, c’est une simple erreur de
conversion strictement matérielle
Si c’est pas une erreur obstacle, s’agit-il d’une erreur sur la substance? Pourrait être admise
selon une décision de la cour d'appel de lyon du 9 avril 2019: les erreurs de conversion de
franc à l’euro purement matérielles sont insusceptibles d'être retenues comme une erreur
viciant le consentement.
_ En tout état de cause, la CC ne se prononce pas, se contente de retenir la qualification de
la cour d’appel

Or, cette qualification semble opportuniste: affirmer le caractère inexcusable de l’erreur sur
la substance et en tirer les conséquences sur la nullité du contrat

B) La protection du co-contractant profane (=non professionnel)


La qualification de l’erreur permet de faire échec à la demande d'annulation du contrat
demandé par la professionnelle. Semble être la solution par laquelle la CC voulait parvenir.
Garantit une sécurité juridique + stabilité contractuelle à l'égard de la partie faible non
professionnelle en cas d’imprudence du professionnel.

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