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La délinquance d’entreprise :
définition, enjeux et principales variables explicatives
Anne SACHET-MILLIAT
Professeur de Management à l’Institut Supérieur du Commerce de Paris 1
Les actes de délinquance en col blanc commis pour le compte des entreprises restent un
domaine rarement exploré par les chercheurs et les praticiens, bien qu’ils constituent un
phénomène répandu dans le monde des affaires.
Cet article s’attache à mieux cerner le concept de délinquance d’affaires et à montrer que ce
type de criminalité doit être appréhendé comme une forme particulière de comportement
organisationnel. Il propose ensuite d’identifier les principales variables environnementales et
organisationnelles qui permettent d’expliquer pourquoi certaines firmes violent plus ou moins
délibérément la loi tandis que d’autres se comportent de façon éthique.
L’analyse s’appuiera principalement sur une revue de la littérature en sociologie des
organisations sur la criminalité d’affaires.
Pendant des siècles le terme de délinquance a évoqué, tant pour l’opinion publique que les
élites, les déviances d’individus vivant en marge de la société. Il a fallu attendre les travaux
pionniers du sociologue américain Sutherland (1940, 1983) sur la criminalité en col blanc
dans les années 40, pour prendre conscience du fait que la délinquance n’était pas réservée
aux marginaux des classes défavorisées mais pouvait être commise par des individus
parfaitement socialisés jouant avec les règles du système. L’auteur allait même plus loin en
montrant qu’un nombre non négligeable d’entreprises, parmi les plus prestigieuses n’avaient
rien à envier au casier judiciaire de criminels multirécidivistes. Sur une période de 44 ans,
entre 1900 et 1944, l’ensemble des 70 plus grandes firmes américaine du secteur
manufacturier, minier et commercial, avait été condamné au moins une fois dans une cour
pénale, civile ou administrative, avec une moyenne de 14 condamnations par entreprise,
certaines cumulant jusqu’à 50 condamnations. Cette vision était tellement iconoclaste et
considérée comme contraire à l’ordre social et économique que la version non censurée de
son ouvrage White collar Crime : the uncut version, n’a pu être éditée que quarante ans plus
tard (Lascoumes 1997).
A l’heure actuelle, la délinquance commise par les entreprises reste un domaine peu exploré
par les chercheurs et les praticiens, en raison notamment des difficultés d’accès au terrain et
de l’absence de financements privés pour étudier un sujet aussi sensible.
Les recherches sur la délinquance en col blanc, de même que les enquêtes menées par des
cabinets d’audit (PricewaterhouseCoopers 2005) ou des associations de professionnels du
chiffre (Association of Certified Fraud Examiner 2004) se centrent généralement sur un des
aspects de la fraude, à savoir les délits commis par des membres de l’entreprise à son
détriment, en abusant de leur fonction (ce que les criminologues américains nomment
occupationnal fraud) mais négligent l’autre face du phénomène, constituée par les actes de
1 Courriel : asachet.milliat@groupeisc.com
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délinquance d’affaires commis intentionnellement pour le compte de l’entreprise (corporate
crime).
Il faut se référer à des travaux plus anciens de sociologues américains pour disposer de
données empiriques sur ce type de fraude. Les résultats de ces recherches témoignent du fait
que l’adoption de comportements délictueux est un phénomène répandu dans le monde des
affaires. Ainsi, selon l’étude empirique menée, dans la lignée de celle de Sutherland, par
Clinard et Yeager (1980) sur l’ensemble des infractions commises entre 1976 et 1978 par les
500 plus grandes entreprises américaines du classement Fortune, deux tiers d’entre elles ont
été ont été poursuivies pour des infractions graves ou moyennement graves et une sanction au
moins a été imposée à 321 firmes. Certaines d’entre elles s’avèrent particulièrement déviantes
puisque 8% des entreprises cumulent 52 % des violations. En outre, selon les auteurs, ces
chiffres ne représentent que la partie émergée de l’iceberg car de nombreuses décisions de
justice ne sont pas publiées.
Même si aucune étude d’une telle ampleur n’a été menée depuis cette date, il existe selon le
sociologue Clinard, un des plus éminents spécialistes américains de la délinquance d’affaires,
de fortes raisons de penser que la criminalité d’entreprise s’est aggravée depuis les 25
dernières années. Il évoque notamment le déclin des principes moraux et l’avidité croissante
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La délinquance d’affaires est un phénomène d’autant plus préoccupant qu’elle entraîne des
conséquences sociales et monétaires beaucoup plus dommageables que la criminalité de droit
commun. Les sommes en jeu sont considérables, notamment dans les délits financiers mais les
effets peuvent également être dramatiques sur le plan humain, particulièrement lorsque les
règles de sécurité ne sont pas respectées vis-à-vis des salariés ou des consommateurs ou que
les normes environnementales sont violées.
La délinquance d’entreprise (corporate crime) que l’on peut également appeler criminalité
organisationnelle (organizational crime) est une forme spécifique de délinquance d’affaires.
Elle désigne l’ensemble des actes illégaux commis par des individus ou groupes d’individus
agissant pour le compte d’une entreprise, en accord avec ses buts opérationnels (Shrager et
2 Clinard effectue une comparaison entre la criminalité d’aujourd’hui et celle des années 80 dans l’introduction
intitulée Corporate crime : yesterday and today-a comparison de la réédition en 2006 de l’ouvrage Corporate
Crime, initialement édité en 1980.
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Short 1978) et doit être distinguée des délits perpétrés par les « cols blancs » pour leur
bénéfice personnel, à l’insu de leur organisation.
Elle englobe tous types d’infractions, que ces dernières soient passibles de sanctions par la loi
pénale, civile ou administrative (Sutherland op.cit., Clinard 1983). Ce choix d’intégrer
l’ensemble des violations se justifie en raison de la spécificité de la délinquance en col blanc.
En effet, les délits d’affaires bénéficient d’un traitement social de faveur comparativement aux
délits de droit commun, les membres de classes dirigeantes ayant le privilège de pouvoir
recourir à des voies de règlement discrètes qui leur permettent souvent de se soustraire aux
sanctions pénales (Lascoumes 1997 et 1999).
L’étude de Clinard et Yeager (op.cit.) sur les délits commis par les 500 entreprises du
classement Fortune montre que même les infractions les plus graves sont généralement
sanctionnées au niveau administratif : deux tiers des cas sérieux et quatre cinquième des cas
modérément sérieux.
Les organisations peuvent être considérées comme des acteurs déviants, indépendamment des
membres qui les composent (Ermann et Lundman 2002)
Elles peuvent en effet être appréhendées comme des collections d’emplois et de positions
sociales, avec leurs compétences, pouvoir, règles et récompenses, et influencent puissamment
les pensées et actions des personnes qui occupent ces positions, y compris au sommet de la
hiérarchie. Ces personnes sont remplaçables sans remettre en cause la survie de l’organisation
et acceptent les devoirs et attentes, les buts et les ressources associés à leur position (Coleman
1982). La structure existe ainsi de façon autonome par rapport aux membres de l’organisation.
Les firmes vont différer selon que leur structure sociale, essentiellement les processus internes
et la hiérarchie, génère ou pas des comportements frauduleux.
La taille, la diffusion des responsabilités et la structure hiérarchique des grandes organisations
développent les conditions conduisant à la déviance organisationnelle. En outre, la nature des
objectifs de l’organisation peut promouvoir les comportements non éthiques ou illégaux. Pour
ces raisons, les infractions des organisations doivent être considérées comme des
comportements organisationnels (Gross op.cit., Reiss 1978).
Les membres des grandes organisations deviennent généralement liés aux succès et buts de
l’organisation et peuvent alors adopter des comportements déviants en « utilisant leurs
compétences, connaissances et ressources associées à leur position pour agir de la sorte »
(Vaughan 1982 : 1391).
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Le comportement organisationnel illégal est une forme de violation collective des règles pour
atteindre les objectifs de l’organisation (Sherman 1980).
Les études empiriques menées par des sociologues mettent en évidence que les firmes peuvent
être classées des plus éthiques, correspondant à celles qui n’ont commis aucune infraction sur
les périodes étudiées, aux plus délinquantes, qui cumulent la majorité des délits commis. Un
certain nombre de variables externes et internes aux entreprises permettent de comprendre
leur plus ou moins grande propension à adopter des pratiques déviantes.
A la lumière des travaux sociologiques américains sur la délinquance d’affaires il apparaît que
le passage à l’acte délinquant par les firmes est en partie déterminé par des caractéristiques de
l’environnement économique et institutionnel.
L’environnement économique
Selon Sutherland (op.cit.), les comportements illégaux des firmes et de leurs dirigeants
résultent de la diffusion de pratiques délictueuses et des politiques au sein de l’industrie. Les
firmes d’une même industrie ont généralement des taux similaires de récidive.
De même, une recherche sur les ententes illicites montre que ce délit a plus de probabilité
d’être perpétré quand les firmes s’occupent de lignes de produit homogènes (Hay et Kelley
1974).
L’étude de Clinard et Yeager (op.cit.) sur les infractions commises par les 500 plus grandes
entreprises américaines met en évidence une forte concentration des transgressions dans
certains secteurs d’activité. L’industrie pétrolière cumule à elle seule une violation sur cinq,
les trois cinquième de tous les délits financiers et presque la moitié des violations
environnementales. Vient ensuite l’industrie automobile qui est responsable d’une infraction
sur six, particulièrement dans le domaine de la production et du droit social puis l’industrie
pharmaceutique à laquelle une infraction sur dix peut être imputée, principalement dans les
domaines productif et administratif.
Ces données tendent à accréditer la thèse de l’existence d’un processus d’isomorphisme qui
conduit les firmes soumises aux mêmes conditions économiques et institutionnelles à adopter
des stratégies et des structures similaires (Di Maggio et Powel 1983). Sous la pression
concurrentielle ou des différentes parties prenantes, en particulier l’Etat, par mimétisme ou
par conformisme à des normes s’institutionnalisent des pratiques telles que la corruption
(Sachet-Milliat 2004).
L’environnement juridique
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les entreprises ne sont pas capables de s’autoréguler. Leur opinion concorde avec celle des
dirigeants interrogés par Clinard et Yeager (op. cit.) ce qui parait d’ailleurs surprenant car la
réglementation semble généralement mal perçue dans le monde des affaires.
Malheureusement, les sanctions sont rares et de portée très limitée malgré la forte réprobation
du public vis-à-vis de la criminalité d’affaire (Ermann et Lundman op. cit.).
Les organisations sont des acteurs puissants et influents ce qui leur permet d’influencer
l’adoption des lois grâce à des pratiques plus ou moins légales telles que le lobbying ou la
corruption.
Une fois les lois adoptées, la pression continue sous d’autres formes. Ermann et Lundman
citent les exemples de services offerts aux entreprises, en cas de poursuites judiciaires, par des
organismes tels que l’Industrial Crisis Institute dont le rôle est de conseiller les firmes pour
que les dirigeants interviennent dans un délai de douze heures jugé crucial ou le Litigation
Service and Metricus qui propose les conseils de sociologues, psychologues, spécialistes du
marketing pour évaluer l’opinion, le profil des juges, les chances de succès…
En outre les affaires sont complexes à démêler et les sanctions difficiles à établir.
Les individus sont très rarement sanctionnés : seules 1, 5% des poursuites fédérales contre des
firmes entre 1975 et 1976 conduisent également à sanctionner un dirigeant. Les peines de
prison sont de 30 jours en moyenne et les amendes modérées (Clinard et Yeager 1979).
Les sanctions s’appliquant aux organisations sont généralement minimes et égalent rarement
les gains réalisés grâce aux violations. Une enquête de la Sentencing Commission montre que
le montant moyen d’une amende, prononcée par la cours fédérale à l’encontre d’une firme,
s’élève à 141 000 $ (Cohen 1989). Rapporté au chiffre d’affaires d’une entreprise de taille
raisonnable (600 millions de $ de CA, soit 1/10 d’Apple), ce chiffre est extrêmement faible. A
titre de comparaison, il correspond à 8 $ d’amende pour une personne gagnant 35 000 $
annuel (Ermann et Lundman, op. cit.).
Hormis quelques exceptions, les sanctions peuvent être considérées par les firmes déviantes
comme un coût mineur de leur fonctionnement.
Comment expliquer alors que certaines firmes adoptent régulièrement des pratiques
délinquantes tandis que d’autres se comportent de façon éthique ? Nous avons vu que
l’appartenance à certains secteurs d’activité constitue un facteur de risque. Néanmoins, des
différences de niveaux d’éthique peuvent être constatées au sein d’une même industrie ce qui
prouve que les firmes conservent une certaine marge de manœuvre.
Outre les facteurs environnementaux, un certain nombre de variables internes à l’organisation
vont générer plus ou moins des comportements nonéthiques, voire illégaux comme le
montrent les travaux sur le processus de décision éthique et les approches sociologiques de la
délinquance d’affaires.
La gouvernance d’entreprise
Des affaires comme Enron, Worldcom ou Tyco ont mis en évidence le rôle essentiel d’une
gouvernance d’entreprise efficace pour éviter les abus de pouvoir de la part des dirigeants.
Audelà des éléments formels, tels que la composition du conseil d’administration, l’existence
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de comité d’audit, de rémunération ou de nomination, c’est le fonctionnement réel des
dispositifs qui doit être pris en compte car ces derniers peuvent être rendus totalement
inopérants par des conflits d’intérêt concernant les personnes chargées du contrôle.
La structure organisationnelle
La structure organisationnelle va également exercer une forte influence car elle détermine le
degré de pouvoir discrétionnaire dont jouissent les membres de l’organisation.
La déviance peut ne pas être planifiée initialement mais liée à une insuffisance d’informations
et à des responsabilités limitées en raison principalement de la division du travail. Des
individus bien intentionnés peuvent produire des actions déviantes par manque de
connaissance, de motivation ou de temps pour disposer de l’information nécessaire (Ermann
et Lundman op.cit.).
Certains dirigeants choisissent même une structure organisationnelle qui favorise l’adoption
de comportements délinquants par les salariés.
Les responsables hiérarchiques exercent un contrôle lâche et font remonter un minimum
d'information au sommet afin de se couvrir en cas d'enquêtes judiciaires. Les responsabilités
sont diluées en adoptant une structure organisationnelle très décentralisée. Rose Ackerman
(1978) explique qu’il peut être intéressant pour les dirigeants d'externaliser la "fonction
corruption" en particulier dans les relations internationales. L'utilisation d'intermédiaires
permet de réduire le flot d'informations remontant au sommet de la hiérarchie et de réaliser
des économies d'échelle. Elle constitue également une solution alternative à la difficulté de
recourir à ses propres employés, notamment lorsqu’ils sont honnêtes, pour corrompre. En
revanche, le risque de trahison par l'intermédiaire sera plus grand que par un membre de
l'organisation.
La taille de l’organisation semble un facteur de risque, les firmes les plus grandes commettant
le plus d’infractions selon l’étude empirique de Clinard et Yeager (op.cit.).
Les pratiques de management
Les pratiques de management, notamment dans le domaine des ressources humaines créent un
contexte plus ou moins propice à l’adoption de comportements frauduleux par les salariés
(SachetMilliat 2005, op.cit.). En particulier, le système de rémunération permet de renseigner
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les salariés sur le type de comportements qui est valorisé par l’organisation. Un système de
rémunération basé sur la performance à court terme, sans se préoccuper des moyens adoptés
par les salariés pour satisfaire aux exigences de rentabilité, semble un facteur de risque
éthique.
Les pressions exercées sur les salariés par la hiérarchie pour atteindre les objectifs de
l’organisation peuvent être fortes et les conduire de façon plus ou moins directe à transgresser
la loi (Clinard, op.cit.). La déviance peut être non planifiée et non intentionnelle mais est
parfois délibérée lorsque les dirigeants poussent leurs subordonnés à adopter des
comportements délictueux pour le compte de l’entreprise (Ermann et Lundman, op. cit.). Les
pressions exercées par l’équipe dirigeante pour obtenir la collaboration des salariés, en
particulier les cadres, à la délinquance d’affaires reposent sur les différentes modalités
d’expression de l’influence sociale telles que l’incitation, la manipulation, le management par
la peur et les ordres directs (Sachet-Milliat 2005, op. cit.).
La culture organisationnelle et l’éthique du dirigeant
La culture organisationnelle apparaît également déterminante, cette dernière tendant à être
plus ou moins éthique (Victor et Cullen 1988). Les principes de base du fondateur et des
cadres dirigeants de même que les pratiques de management adoptées peuvent avoir une
influence prépondérante sur le long terme et une fois le climat établi, il est difficile de le
modifier. En effet, les entreprises ayant une tradition nonéthique tendent à sélectionner des
dirigeants qui correspondent à la culture nonéthique de l’organisation (Clinard op.cit.).
Les travaux sociologiques sur la délinquance d’affaires mettent en évidence le rôle crucial
joué par l’éthique personnelle des dirigeants dans la mise en place des standards éthiques
d’une organisation. Les dirigeants orientés métier semblent avoir un niveau d’exigence morale
supérieur à celui des dirigeants orientés finance. De même ceux issus du rang paraissent plus
concernés par la réputation à long terme de leur entreprise et donc son éthique que les
« parachutés » (Clinard, op. cit.).
De manière générale, il apparaît à la lumière des études empiriques que les variables
organisationnelles exercent une influence prédominante, par rapport à celle de
l’environnement économique et institutionnel de la firme, dans le passage à l’acte de
délinquance d’affaires par les entreprises.
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