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Chapitre 4 - Les Institution Politiques de La 2nd République Et Du 2nd Empire - La Recherche Du Synthèse Constitutionnel (1848-1870)
Chapitre 4 - Les Institution Politiques de La 2nd République Et Du 2nd Empire - La Recherche Du Synthèse Constitutionnel (1848-1870)
La seconde république est proclamée en 1848 adopte une constitution marquée par la tradition révolutionnaire qui
emprunte aussi des éléments aux autres traditions. Quant à l’empire instauré en 1852 est inspiré de la tradition
césarienne, mais vers la fin, il se penchera davantage sur le régime parlementaire.
La révolution parisienne va renverser la monarchie de juillet en février 1848 débouche sur la formation d’un
gouvernement provisoire le 24 février 1848 en attendant l’adoption d’une nouvelle constitution puisque la charte
ne peut plus s’appliquer.
Les membres de ce gouvernement provisoire se rendent immédiatement à l’hôtel de ville et quatre nouveaux membres
sont désignés : deux directeurs de journaux,
- Ferdinand flocon républicain radical et dirige le journal la réforme
- Armand Marrast qui est un républicain modéré et dirige lui, le national (journal)
De plus, l’ouvrier Albert et louis blanc qui est un intellectuel pacifique, une théoricien socialiste qui veut unir le
socialisme et la démocratie.
Le gouvernement provisoire sera donc composé de 11 membres.
Au sein des républicains, on distingue les radicaux et les modérés. La fracture apparaît dès la première décision prise par
le gouvernement provisoire qui est la proclamation de la république. Les modérés considèrent que seule une assemblée
constituante élue pourra définir le régime politique du pays ; le gouvernement provisoire ne doit pas devancer la décision
de l’assemblée alors que les radicaux veulent la proclamation immédiate et définitive de la république. Une solution de
compromis va être trouvé par Lamartine, il faut admettre la proclamation provisoire de la république et on attendra que
le peuple confirme le choix qui doit être fait. Le formule trouvée est « le gouvernement provisoire veut la république. ».
Les modérés dominent au sein du gouvernement provisoire et vont monopoliser les postes ministériels. Mais la situation
du gouvernement est inconfortable car ce gouvernement manque de légitimité car issu des insurrections parisiennes et
de sérénité car il est sous la pression permanente de la foule parisienne.
Le 25 février, Lamartine va à nouveau s’illustrer car il faut choisir le drapeau de la république ; drapeau tricolore ou
le drapeau rouge des républicains radicaux.
Lamartine réussit à imposer le drapeau tricolore car il est le drapeau de la révolution face au drapeau rouge qui est le
drapeau assimilé à la guerre civile française qui avait été brandi lors de la fusillade du champ de mars le 17 juillet 1789.
Malgré son manque de légitimité, le gouvernement provisoire va prendre des mesures très fortes et symboliques qui
visent à instaurer une république démocratique et sociale fondée sur les idéaux de liberté, égalité et fraternité. Au nom de
la liberté, la première décision prise est l’abolition de la peine de mort en matière politique, on va également prononcer
l'abrogation des lois de 1835 sur la censure de la presse et cela va augmenter les journaux politiques populaires, sera
adopté le 6 mars 1848.
Au nom du principe d’égalité, on prend la décision le 29 février 1848 de supprimer les titres de noblesse et surtout,
l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848. L’esclavage avait déjà été aboli par la convention, mais il avait été rétabli
par le consulat.
Pour mettre en place une république sociale, le gouvernement provisoire garantit le travail à tous les citoyens le 25
février et le lendemain, le 26 février, on va créer un mécanisme pour s’en assurer les ateliers nationaux. Il s’agit de
proposer à tous ceux qui n’ont pas de travail du travail et c’est Blanc qui a eu l’idée de ces ateliers mais c’est Marie qui va
les mettre en place.
Le gouvernement provisoire va instaurer le suffrage universel, le suffrage est déclaré le 2 mars, le suffrage est universel
et direct sans aucune condition de sens.
Le suffrage va être précisé le 5 mars, l’âge pour être électeur est de 21 ans et il faut au moins 6 mois de résidence en
France. Pour être éligible il faut avoir 25 ans, on instaure le vote secret par écrit, le scrutin est à un seul tour. Le
gouvernement provisoire a également instauré une indemnité parlementaire pour les
députés qui vont s'élever à 25 francs par jour ; les députés seront payés. La nouvelle assemblée constituante sera élue, ils
vont élire 900 députés et cette élection est prévue le 9 avril. Mais, les républicains radicaux redoutent les effets du
suffrage universel sauf que le nombre d'électeurs augmente considérablement. Et redoute notamment le vote de la
population rurale car elle risquerait de voter contre la République et de démentir l’insurrection parisienne. Blanqui est
un républicain, un révolutionnaire, spécialiste du complot condamné à mort.
Les élections ont lieu le 23 avril. L’assemblée élue le 23 avril va donc devoir élaborer la
constitution en 1848.
Elle propose donc ce poste à Lamartine mais celui-ci refuse à ce moment-là. Par conséquent, l’assemblée va opter pour
une autre formule : elle va déléguer le pouvoir exécutif à une commission de 5 membres : l’exécutif est collégial. En cela,
cette disposition prise est tout à fait conforme à la tradition révolutionnaire.
Cette commission est présidée par Arago et elle représente la majorité modérée. On trouve aussi Lamartine, Marie,
Garnier Barbes, et l’avocat Truro Lin. Face à tout cela, le peuple parisien est déçu, il n’accepte pas la défaite électorale
des radicaux. Le 15 mai a lieu une manifestation en faveur de la Pologne qui est à ce moment-là opprimée par la Russie.
Celle-ci est organisée par les mouvements de gauche et elle va dégénérer en émeute. On voit alors une foule parisienne qui
envahit l’assemblée constituante.
Elle déclare dissoudre cette assemblée et prétend nommer un nouveau gouvernement provisoire. Sauf que cette assemblée
ne va pas se laisser faire et va faire arrêter les meneurs de l’émeute : Auguste Blanqui, François Raspail (il fait partie
d’une société secrète qui agit contre le régime en place), Armand Barbes. Cette assemblée va ensuite nommer le général
Eugène Cavaignac ministre de la guerre le 26 mai ; c’est un républicain modéré. Il appartient à l’armée et il a une
certaine autorité. L’assemblée le nomme donc en espérant apaiser les tensions.
Le 21 juin 1848 la majorité de l’assemblée force la commission exécutive à décréter la fermeture des ateliers nationaux.
Pourquoi ? Parce que ceux- ci ont attiré à paris une foule de chômeurs ; à la fin du mois de mai il y a plus de 100 000
chômeurs sur Paris. Ces chômeurs sont sensibles à la propagande révolutionnaire donc ils partagent l’opinion de ceux qui
viennent de renverser le régime en place. Cette décision va révolter tous ces chômeurs puisque cela va donner lieu à une
insurrection populaire le 23 juin qui démarre place de la Bastille. C’est donc une guerre sociale qui se déroule à Paris : elle
va opposer les ouvriers, les prolétaires aux bourgeois.
Ce sont ces évènements-là qui vont inspirer Marx. Dans la rue, on voit 2 conceptions de la république qui s’opposent -
Ceux qui sont en faveur d’une république sociale : ceux qui protestent contre ces élections. - Ceux qui sont en faveur
d’une république démocratique : celle qui est élue, le résultat d’une élection au suffrage universel
L’assemblée ne veut pas se laisser imposer la dictature du peuple de paris tout simplement parce que celui-ci est l’origine
des dérapages de la révolution française. Par conséquent, cette assemblée va décréter l’état de siège et elle va confier tout le
pouvoir exécutif (qui jusque- là est aux mains de la commission) au général Cavaignac le 24 juin. Après 3 jours de
combat dans les rues de Paris, les quartiers insurgés sont reconquis mais pour cela il y a eu répression : l’arrestation de 15
000 insurgés, 4000 détenus sont transportés en Algérie sans jugement. Ces journées de juin vont pousser l’assemblée dans
une voie conservatrice. Les deux droites monarchistes : les légitimistes et orléanistes vont former le parti de l’homme. Le
28 juin, le général Cavaignac remet ses pouvoirs à l’assemblée mais celle les destitue aussitôt en le nommant
président du conseil des ministres. On a une concentration de l’exécutif : On n’a donc plus un organe collégial = rupture
avec la tradition révolutionnaire. Celle-ci reste toujours très forte car on observe une subordination de l’exécutif au
pouvoir
législatif. Les circonstances exigent un pouvoir fort et justifient l’unité de l’exécutif. Cette nécessité va peser sur le
contenu de la constitution.
Cette constitution est adoptée le 4 novembre 1848 par une très forte majorité : 739 voix contre 30. Elle n’est pas
soumise à l’approbation du peuple, cela se comprend car l’assemblée a été élue au suffrage universel. Elle comporte un
préambule composé d’un texte et d’une série d’articles.
Il formule des vœux sociaux. Il n’y a pas une déclaration des droits et des devoirs mais certaines dispositions sont
garanties dans le corps même de la constitution : le chapitre 2 est consacré à la
garantie des droits = « Droits des citoyens garantis par la constitution ».
On va prononcer l’abolition de la peine de mort en matière politique et on va confirmer l’abolition de
l’esclavage. Le corps même de la constitution est composé de 116 articles. Le texte est composite.
En effet, on trouve l’influence de plusieurs traditions constitutionnelles. La particularité est qu'il va y avoir un mélange
des traditions.
L'article 3 dit que la république a pour principe “liberté, égalité fraternité”, poursuit en disant qu’elle aussi pour
principe la famille, le travail, la propriété et l’ordre république.
La première observation est que la tradition prépondérante est la tradition révolutionnaire. Celle-ci inspire la définition
de la légitimité du pouvoir : celle-ci est fondée sur l’affirmation de la souveraineté nationale. En effet, il est dit que la
souveraineté appartient à l’universalité du peuple français.
Elle est donc nationale. La légitimité du pouvoir est aussi fondée sur la mise en place d’une démocratie représentative =
chaque député représente la France entière et non le département qui l’a élu. C’est une interdiction des mandats
impératifs (cf droit constitutionnel).
La tradition révolutionnaire est aussi présente quand on regarde l’organisation des pouvoirs : le pouvoir législatif est
confié à l’assemblée nationale ; une assemblée unique.
Celle-ci est composée de 750 députés élus pour 3 ans au suffrage universel direct dans le cadre des départements. Pour
prévenir la corruption, la constitution de 1848 prévoit l’incompatibilité des fonctions administratives et parlementaires
et prévoit une indemnité pour les députés afin d’éviter les pressions. L’assemblée possède le droit de l’initiative législative.
Le pouvoir exécutif est confié au président de la république. Il est élu pour 4 ans au suffrage universel direct. Pour être
éligible, il faut être au moins âgé de 30 ans, être né français et n’avoir jamais perdu la qualité de français. Une fois élu, le
président doit prêter un serment de fidélité à la république ; il le fait avant d’entrer en fonction et juste après son élection
(article 48 de la constitution).
Jules Credit a proposé un amendement visant à instaurer un chef de l’exécutif élu par l’assemblée et révocable par elle : sa
proposition a été repoussée.
Toutefois, l’article 47 prévoit une élection du président de la république par l’Assemblée Nationale. Cette procédure est
tout à fait exceptionnelle : par exemple si le président qui a été élu ne remplit pas toutes les conditions énoncées ci-dessus.
Pour éviter une dérive vers le pouvoir personnel, le président n’est pas immédiatement rééligible ; il doit attendre 4 ans
avant de se représenter. Ses pouvoirs sont aussi très encadrés.
Selon Tocqueville les pouvoirs du président se caractérisent par « une impuissance dans la sphère législative et une
étroite dépendance dans la sphère exécutive » = le président à l'initiative des lois mais il n’a aucun droit de véto, il ne peut
pas s’opposer à la volonté de l’Assemblée nationale. En effet, l’article 449 dispose que le président peut proposer des
projets de lois par l’intermédiaire de ses ministres. L’article 56 dispose qu’il peut promulguer les lois.
Avant la promulgation, le président peut demander une nouvelle délibération à l’Assemblée Nationale, cette dernière ne
peut pas la refuser ; mais elle peut laisser le texte en l’état qui doit alors le promulguer. Si le président refuse, le président
de l’Assemblée Nationale peut faire cette promulgation. Il y a donc un président très soumis en matière législative. Une
étroite indépendance... » = l’action du président est contrôlée par le Conseil d'État.
Le Conseil d'État est l’auxiliaire de l’Assemblée nationale car elle nomme les membres du Conseil d'État pour 6 ans. Le
conseil d'État doit impérativement être consulté pour les projets de loi du gouvernement.
Le Conseil d'État propose aussi les projets d’initiative parlementaire. Il peut aussi rendre un avis les concernant.
- La 1ère remarque : le président nomme et révoque les ministres mais leur nombre et leur attribution sont prévus par
l’assemblée. L’assemblée doit consentir à tous les accords internationaux et consentir à la paix. Enfin, le président
ne peut pas dissoudre l’assemblée, sinon il se rend coupable de haute trahison. Le président de la république est
assisté d’un vice-président (article 70) : celui-ci est nommé par l’Assemblée Nationale sur présentation de 3
candidats fait par le président. Le vice-président doit prêter le même serment de fidélité à la république que le
président. Sa mission est d’intervenir en cas d’empêchement du président, il peut le remplacer.
- La 2ème remarque est qu’il y a une rupture avec la tradition parlementaire de la monarchie de juillet. En effet, il y a
un équilibre des pouvoirs avec une prépondérance du législatif, il n’y a pas de mécanismes qui permettent
l’action réciproque des pouvoirs l’un sur l’autre. La constitution de 1848 prévoit la responsabilité des ministres
devant l’assemblée (article 68 de la constitution). On peut penser qu’il s’agit d’une responsabilité politique.
En cela, c’est un élément que l’on retrouve dans tradition parlementaire. Autre élément : les ministres ont le droit
de rentrer dans l’Assemblée nationale et sont entendus quand ils le souhaitent et quand ils le demandent.
- La 3ème remarque est que la tradition césarienne est présente car elle rend le président responsable au même titre
que les ministres. Cela crée un risque : en faisant du chef de l'État un organe responsable, on lui permet d’effacer
les ministres. Tocqueville considère que la constitution a fait quelque chose d’inouï en nommant le président
responsable au niveau des ministres.
Le président risque d’entrer en conflit direct avec l’assemblée. Un tel conflit sera difficile à éviter et à résoudre. Pourquoi ?
Le principe de subordination de l’exécutif est fragilisé par l’élection du président au suffrage universel. Il y a donc une
synthèse risquée entre tradition révolutionnaire césarienne. 2 pouvoirs inégaux en théorie mais ces pouvoirs sont égaux
par leur origine (suffrage universel direct) = le président tire la même légitimité que l’assemblée. La république imaginée
en 1848 est impossible à faire fonctionner.
Par un décret du 28 octobre 1848, l’Assemblée Constituante a fixé l’élection du président au 10 décembre 1848. Les
républicains sont divisés : ils présentent 4 candidats. Le 1er est Cavaignac qui est le candidat des républicains modérés. Il
a le soutien des administrations et de la classe politique. Hors, il est détesté par les socialistes et la classe ouvrière (car il a
maté l’insurrection de juin).
Lamartine se présente aussi tout comme l’avocat Trucolin.
Enfin, Raspail se présente. Sa particularité est qu’il est incarcéré depuis mai, mais il se présente tout de même. De l’autre
côté, il y a le parti de l’ordre qui cherche un candidat qui a des chances de l’emporter. Thiers, un libéral conservateur a
envisagé de se présenter mais il renonce et assume la candidature de Louis Napoléon Bonaparte car il le considère
comme un crétin manipulable.
Il veut lui donner des femmes et ils gouverneront en son nom. Or, Thiers sous-estime Bonaparte. Bonaparte est le
neveu de Napoléon 1er. Il naît en 1805 et il a passé sa jeunesse en exil en Suisse. Il est présenté par le parti de l’ordre mais
c’est un homme de gauche. Il est exilé en Amérique et revient après puisqu’il tente un soulèvement en 1940 à Boulogne.
Il est jugé et condamné à la prison à perpétuité dans le fort de Ham. Bonaparte lit et étudie beaucoup et il est très
influencé par les idées des Saints Simoniens et par les idées des socialistes. En 1846, il s’évade de sa prison
Il va être élu pour 2 raisons : il n’a pas participé à la répression de juin. Sa popularité est fondée sur la légende de son
oncle. En 1848, l’époque napoléonienne a été réhabilitée, celle-ci a été commencée sous la monarchie de juillet.
Bonaparte se présente comme le chef du parti bonapartiste et il croit que son destin en fait le guide du peuple français. La
manœuvre de Thiers réussit : Bonaparte est élu avec 74% des suffrages soit 50 millions de voix. Il devient président de la
République. 2ème position : Cavaignac.
Bonaparte est élu par les électeurs de la France rurale qui condamnent la politique des bourgeois. C’est la victoire des gens
sains sur les bourgeois éduqués. Les républicains vont retenir cette leçon et resteront très longtemps hostiles à l’élection
du président de la république par le suffrage universel.
2. L’élection présidentielle de l’assemblée constituante :
L’assemblée constituante fixe les modalités du scrutin par la loi du 15 mars 1849. Celle-ci prévoit un scrutin majoritaire
à deux tours mais aussi les règles de confection des listes électorales, ces listes doivent être révisées chaque année. On va
élargir la liste des personnes qui peuvent être privées de leurs droits.
Deux camps s’opposent : les monarchistes = parti de l’ordre contre les républicains. Ces derniers se présentent divisés.
L’élection se déroule le 13 mai 1849, elle voit la défaite des républicains modérés qui obtiennent moins de 100 députés
mais la gauche également. Le partis de l’ordre remporte quant à
lui 450 sièges. Le suffrage universel a permis aux ennemis de la république de s’emparer du pouvoir. Les conservateurs du
parti de l’ordre semblent avoir remporté une victoire totale aux élections législatives. Le prince président, Louis Napoléon
Bonaparte va entrer en conflit avec cette majorité qui l’emporte.
Comment ? Dans un 1er temps, Louis prépare le terrain en discréditant l’Assemblée nationale car celle-ci a adopté des
mesures très conservatrices. Parmi elles, il y a une loi élaborée par Frédéric De Falloux qui a fait voter une le 15 mars
1850 qui autorise les congrégations religieuses à ouvrir des établissement d’enseignement primaire et secondaire. Le 31
mai 1850, l’Assemblée nationale a voté une loi électorale qui consiste à retirer le droit de vote à une partie de la
population. Cette loi va restreindre le suffrage par des moyens indirects : il faut avoir 21 ans et résider 3 ans dans le même
endroit.
De fait, cela écarte tous ces chômeurs qui vont de ville en ville pour trouver du travail. Cela est donc un rétablissement
camouflé d’un système censitaire.
Puisqu’elle élimine plus de 3 millions d’électeurs (à Paris, le nombre est divisé par deux : on passe de 220 000 à 144 000).
Cette loi offre à Louis l’occasion de se démarquer des conservateurs et se présente alors comme le défenseur du suffrage
universel.
Les députés sentent que Louis prépare un coup d'État, les conservateurs vont alors réagir et proposent le vote d’une loi
qui donnerait le contrôle total de l’armée. Le texte est rejeté parce que les républicains votent contre et le piège peut se
refermer sur l’assemblée : c’est le coup d'État du 2 décembre 1851.
En effet, il s’agit de mettre fin à un blocage des institutions. Le 2 décembre 1851, correspond à la date du sacre de son
oncle et c’est également la date d’anniversaire d’une très grande victoire, victoire d’Austerlitz par napoléon premier. Le
coup d'État de décembre 1851 est préparé par le ministre de l’intérieur, Mory et c’est le demi-frère du président, avec le
concours de l’armée.
Dans la nuit du premier au 2 décembre, l’armée occupe le palais bourbon et fait arrêter tous les chefs monarchistes et
républicains. Il fait garder dans toutes les rues de Paris les décisions que le président de la République a prises. Le
président de la république dissout l’assemblée nationale, rétablit le suffrage universel bafoué par la loi électorale de 1850.
Il convoque deux nouvelles élections et décrète par un quatrième décret et décrète l’état du siège à Paris.
La proclamation du 2 décembre 1851 annonçait le retour à la tradition césarienne car on a une concentration, du
pouvoir au profit du chef de l’état, c’est une dictature de l’exécutif. On a recours au plébiscite pour justifier les mesures
prises.
C’est bien un chef de l'État qui est directement responsable devant le peuple. C’est tout à fait caractéristique de la
tradition césarienne.
Depuis 1848, on a une tradition césarienne prépondérante mais Louis napoléon Bonaparte sait qu’il doit tenir compte
d’un double héritage, d’abord de la pratique parlementaire qui est hérité des monarchiens constitutionnels. Il doit
également tenir compte du suffrage universel consacré par la seconde république. À défaut, il va s’appuyer exclusivement
sur le suffrage universel en écartant l’héritage parlementaire. La tradition césarienne est très présente dans l’empire
autoritaire.
Le régime va prendre une forme démocratique et autoritaire et c’est ce que l’on nomme l’empire autoritaire. Ce régime
évolue, il évolue progressivement, à partir de 1860, le régime évolue progressivement, les mécanismes du régime
parlementaire viennent s’ajouter à la démocratie et au suffrage universel. C’est ce que l’on nommera l’empire libéral. LNB
va s’appuyer sur le suffrage universel en écartant l’héritage parlementaire.
Contenu du texte :
Ce texte constitutionnel a été écrit en 48h ce qui fait qu’il est très court, il possède 58 articles, c’est une imitation de la
constitution de l’an VIII. Une seule différence concerne le tribunal, il y en a plus.
En guise de préambule, figure le rappel de la question qui a été posée au peuple français et des cinq bases fondamentales
définies dans la déclaration + Art 1er qui confirme les grands principes de la garantie des droits et constituent la base du
droit civil au français
Le principe fondamental du nouveau régime est la concentration du pouvoir entre les mains du chef de l'État qui est
responsable devant le peuple via des élections et via le plébiscite. Cette responsabilité directe justifie l’étendue des
pouvoirs du chef de l'État. Le président de la république est la pièce maîtresse du régime.
La constitution désigne le prince Louis Napoléon Bonaparte comme président pour 10 ans. Mais la constitution ne
prévoit pas la désignation de son successeur, seuls les articles 16 et 17 parlent d’élections et ce qu’en cas de mort
prématuré de Louis Napoléon Bonaparte, et ces élections seront dans ce cas-là organisées par le Sénat. L’article 17
précise que le président peut, par un acte secret déposé au sénat, désigner le nom du citoyen qu’il recommande.
Le président de la république détient tout le pouvoir exécutif. Il a un pouvoir de nomination, réglementaire et assure la
direction de l’armée et des relations internationales. Il détient aussi le pouvoir législatif avec les assemblées que sont le
Sénat et le corps législatif. La répartition entre les deux est déséquilibrée en sa faveur.
Pourquoi ? Le président de la république a seul l’initiative des lois et il dispose d’un droit de véto absolu. Il a donc la
possibilité de refuser les lois votées par le corps législatif. Il peut enfin dissoudre le corps législatif. Le président peut aussi
modifier la constitution.
Il est seul à pouvoir autoriser une modification de la constitution ; il peut le faire en saisissant le peuple. Tous les autres
organes sont subordonnés au président de la République.
En effet, l’article 3 dispose que le président de la république gouverne au moyen des ministres, du conseil d’état, du
sénat et du corps législatif.
➔Le conseil d'État est composé de 40 à 50 conseillers nommés par le président de la république et révocables par lui. Le
CE assiste l’exécutif dans la procédure législative mais aussi réglementaire ; il a en ce domaine un rôle consultatif. Il
remplit aussi la mission de juge du contentieux administratif. Dans le texte de 1852, le CE est chargé de « résoudre les
difficultés qui s’élèvent en matière d’administration ».
➔Le Sénat est composé de 150 sénateurs au maximum qui sont inamovibles mais il est prévu dans la constitution de
1852 qu’il n’y pas d’obligation de nommer directement les 150 ; il est prévu que 80 sénateurs soient nommés la 1ère
année. Les sénateurs sont soit nommés par le président, mais il existe des sénateurs de droite : les maréchaux, les
cardinaux, abiros. Le Sénat n’est pas une chambre législative, il est conçu au départ comme le gardien de la constitution.
Concrètement, il contrôle la constitutionnalité des lois. Il peut donc s’opposer à la promulgation d’une loi, ce contrôle
peut s’exercer d’office. Le sénat prend aussi des sénatus consulte pour compléter la constitution. Ceux-ci sont
promulgués par le président de la république. Le sénat est donc investi de pouvoirs importants, plus importants que le
Sénat de l’an 8. Mais le président va le contrôler notamment en ne nommant que 80 sénateurs sur 150. Cela a fort bien
fonctionné car le Sénat a toujours été très fidèle à Louis Napoléon Bonaparte.
➔Le corps législatif est composé entre 250 et 300 députés qui sont élus au suffrage universel direct. Ils sont élus pour un
mandat de 6 ans. Il y a un nouveau principe introduit par la constitution : le scrutin uninominal avec un député pour 35
000 électeurs. Cela permet au gouvernement de découper librement les circonscriptions électorales. On voit apparaître le
système des candidats officiels : ils sont financés par le gouvernement et sont favorisés par l’administration. On ne veut
pas que le corps élu s’oppose à l’action de l’exécutif. Le ministre de l’intérieur prescrit au préfet de faire connaître aux
électeurs le candidat que le gouvernement juge le plus approprié pour être élu. C’est ce que l’on appelle le fameux
privilège de la fiche blanche : semblable aux affiches administratives. Les candidats officiels peuvent utilise le blanc pour
faire campagne, contrairement aux autres candidats non officiels. Il y a 248 candidats officiels élus sur 251. L’indemnité
parlementaire est supprimée : la fonction de législateur convient à ceux qui ont les moyens. Le corps législatif n’a pas
l’initiative des lois, il discute et vote seulement selon les projets de lois qui lui sont proposés. Ces amendements peuvent
être rejetés. Il n’y a pas non plus de droit d’adresse et d’interpellation.
➔Les ministres sont considérés comme de simples auxiliaires du président. Ils ne forment pas un conseil et ne sont donc
pas responsables devant le corps législatif. En résumé, la constitution de janvier 1852 organise une subordination
complète du législatif à l’exécutif mais également une subordination complète de tous les organes au chef de l'État qu’il
s'agisse des organes exécutifs ou législatifs. Louis Napoléon Bonaparte fait précéder la constitution de 1852 d’une
déclaration adressée aux citoyens. Cette proclamation a pour but d’expliquer pourquoi les institutions sont comme cela.
Dans ce préambule, Louis explique très clairement ce nouveau régime : il dit que le régime parlementaire doit être
condamné car il source
d’anarchie et d’instabilité, de clientélisme et de corruption. Pire encore, le régime parlementaire prive le peuple de sa
souveraineté. Il termine en disant que la démocratie est contraire à la tradition césarienne.
Cette constitution transforme donc la 2nd république en république césarienne. C’est cette dernière qui va se
transformer assez rapidement en Empire.
b) Le rétablissement de l’Empire
Il a lieu le 2 décembre 1852. Comment passer du texte de janvier 1852 à un empire ? La constitution établit un pouvoir
personnel. Par ce dernier, cette constitution annonce déjà l’empire.
Ce pouvoir personnel facilite la transition entre président et empereur. Les pays européens sont reconnaissants envers
Louis d’avoir rétabli l’ordre mais ils n’ont pas du tout gardé un bon souvenir du 1er empire. Ils craignent donc une
nouvelle politique d’expansion comme celle menée par son oncle. Celle-ci menacerait le pacte de Vienne signé à la fin de
l’empire Napoléonien 1er.
Pour faire admettre l’idée en Europe que l’installation d’un empire n’est pas dangereuse, Louis entreprend un voyage en
province pour savoir ce que la population pense. Face à l’accueil favorable qui lui est réservé, Louis déclare dans un
discours à Bordeaux le 9 décembre 1852, « La France semble vouloir revenir à l’empire ». Il faut tout de même préciser
au passage que leS préfets avaient reçu l’ordre de faire crier la population.
➔Le 2nd empire est issu de la république sans véritable rupture constitutionnelle.
On a l’impression de revivre la 1ère personne constitutionnelle lors du passage au consulat du 1er empire. Le résultat de
plébiscite impose cependant de modifier la constitution sur certains points : le nouveau régime est donc organisé par un
Sénatus consulte du 25 décembre 1852. Il porte « modification et interprétation de la constitution ». Ce texte renforce
encore les pouvoirs du chef de l'État qui désormais porte le titre d’empereur des français. Louis va devenir Napoléon III
parce que l’on va tenir compte du règne du fils de Napoléon 1er (revoir en haut). L’empereur à le droit de faire grâce et
d’accorder des amnisties.
Il peut aussi présider quand il le veut le Sénat et le Conseil d'etat et il peut nommer jusqu’à 150 sénateurs en plus des
sénateurs de droite. Enfin, Louis va régler ses comptes avec le corps législatif qui avait manifesté une certaine
indépendance notamment à l’occasion du vote du budget ; il prend des décisions pour le contrôler davantage = le régime
douanier sont 4 sortis du domaine de la loi, cela veut dire qu’en cette matière, l’empereur a les mains libres pour décider
dans ce domaine. Le budget sera désormais voté par ministère et non plus par chapitre = il est voté par bloc massif.
En 1858, on assiste à un durcissement du régime ; c’est ce que l’on appelle le tournant autoritaire. Il va se produire un
évènement qui va pousser Louis : un sénatus consulte du 17 février 1858 impose au corps législatif de prêter un
serment d’obéissance à la constitution et de fidélité à l'empereur .Pourquoi va-t-il été adopté ? Le 14 janvier 1858, Louis
(Napoléon) a été victime d’un attentat organisé par Orcil favorable à un régime républicain et qui voulait contraindre la
France à aider l’Italie à faire en sorte que celle-ci ne soit plus sous domination autrichienne. Napoléon III en sort
indemne. Cela explique en partie le sénatus consulte et le vote de la loi de sûreté générale de février 1858 qui autorise le
gouvernement à déportés sans jugement les personnes ayant déjà fait l’objet d’une condamnation politique.
L’empire à la suite de cela est autoritaire. Les assemblées ont un rôle effacé, le pouvoir législatif est totalement
subordonné au pouvoir de l’empereur et celui-ci apparaît comme le maître absolu de l'État. Mais il y a deux limites
importantes : ➢Le régime en place est un régime autoritaire mais aussi un régime de césarisme éclairé car Louis est
convaincu de la primauté de l’économique sur le politique. Il veut imposer la transformation économique du pays.
Pour cela, il va développer le crédit et abolir les barrières douanières.
➢Le régime impérial éprouve beaucoup de difficultés pour recruter un nouveau personnel politique. L’empire doit
recruter son personnel dans l’ancien personnel de la monarchie de juillet. Cela va favoriser le retour du
parlementarisme. On constate que dès 1860, l’empire autoritaire fait place à un régime de plus en plus libéral.
Thiers défend la logique parlementaire. La majorité des députés, parce qu’elle reflète la majorité
de l’opinion, doit pouvoir diriger la politique du gouvernement sans que la responsabilité du
chef de l'État soit pour autant remise en cause.
Un groupe de députés favorables au régime parlementaire va se créer : Le tiers parti composé de députés républicains et
orléanistes = 44 députés ont signé un amendement dans lequel ils se disent attachés à la l’ordre et à la Liberté. Cet
amendement est fait par républicain Emine Olivier et par un orléaniste. Les journaux vont commencer à s’exprimer
librement et il va y avoir l’apparition de critiques virulentes. L’amendement n’est pas retenu. Gouvernement
soumis à la pression des journaux car publicités intégrales qui est faite sur
les débats. Léon Gambetta → Les députés protestent et le roi va leur accorder un peu plus de pouvoir dans le
sénatus consulte du 18 juillet 1866. Ce dernier élargit le droit d’amendement du corps législatif et permet une
indemnité parlementaire (forfaitaire par session). Ce texte interdit quand même toute discussion sur la constitution.
A l'issue de cette phase, il y a un début de parlementarisme.
Mais ce droit demeure limité puisqu’il ne peut entraîner aucune sanction contre le gouvernement. Un autre sénatus
consultée du 17 mars 1867 va venir développer les pouvoirs du sénat. Désormais, le sénat pourra renvoyer une loi avant
sa promulgation pour une seconde délibération.
Cette réforme commence à transformer le Sénat. A l’origine, la réforme vise à contrôler le corps législatif mais le sénat
commence à devenir une seconde chambre législative. Pourquoi ? Car le sénatus consulte lui reconnaît un droit de véto
suspensif. On est en train d’évoluer vers un certain bicamérisme. Les députés votent un certain nombre de lois libérales et
ils vont notamment deux lois : celle du loi du 11 mai 1868 (sur la presse : qui abolit l’autorisation préalable et supprime
la censure) et celle du loi du 6 juin 1868 (qui assouplit le régime des réunions publiques en supprimant l’autorisation
pour celles qui sont non politiques).
Avec cela, l’empire rompt avec la tradition autoritaire et à partir de 1869 il va se transformer en régime
parlementaire. Le contexte politique est déterminant.
Le 6 juillet 1869, les députés du tiers parti demandent à interpeller le gouvernement sur la nécessité d’écouter le
pays. L’empereur (Napoléon 3) va réagir très rapidement : il va réagir dans le sens opposé à celui qui avait été
décidé avec Charles 10 en 1830. Pour éviter le débat sur l’interpellation, il renvoie immédiatement ses ministres et
fait modifier la constitution par un Sénatus consultes du 8 septembre 1869. Il va modifier la constitution dans le
sens voulu par les élections : ce texte libéralise le régime en réformant le statut des assemblées = modifie le statut du
CL et le Sénat.
En effet, les pouvoirs du CL sont renforcés en leur accordant l’initiative législative. Il le partage donc avec l’empereur.
Cette assemblée a le droit complet d’amendement = il va assouplir sa procédure. Le CL peut maintenant maîtriser son
organisation intérieure en adoptant son propre règlement. Enfin, le CL doit désormais approuver les modifications des
tarifs douaniers.
Le Sénat devient une véritable chambre législative avec un droit de véto absolu sur l’adoption des lois. Il a aussi le droit
de proposer des modifications sur le texte qu’il renvoie au CL. En revanche, le Sénat n’exerce plus de contrôle de
constitutionnalité.
Concernant les rapports qu’il y a entre les chambres et les ministres, l’interpellation est facilitée et elle peut donner lieu à
un ordre du jour motivé (= Il y a une possibilité de critiquer le gouvernement). De plus, les ministres peuvent être
membres de l’une ou l’autre des chambres ; ils y ont le droit d’entrée et de parole = il y a une collaboration entre le
législatif et l’exécutif. Ces mesures laissent penser que les ministres sont responsables devant les chambres selon la logique
parlementaire. Pourtant, le sénatus consultes de septembre 1869 précise que « les ministres ne dépendent de l’empereur
».