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L’amour innocent du

gangster

(Gang Familial Mikail livre


2)

Par : Leona Lee

Tous droits réservés.


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AVERTISSEMENT : Pour éviter les


spoilers, merci de lire la première
partie de cette série. Cliquez ci-dessous
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« La captive et le parrain
de Mafia »
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Epilogue
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La captive et le parrain de Mafia Russe
Chapitre 1
Vladimir Petrov examina son
achat le plus récent, un studio de tatouage
dans un quartier peu populaire de
Washington qu’il planifiait d’utiliser
comme façade pour ses affaires illégales.
C’était une chance qu’il ait pu acheter le
commerce avec tout l’équipement. La
banque était plus qu’heureuse d’accepter
son offre de payer en liquide car elle
avait eu du mal à trouver un parti
intéressé en raison de sa situation
regrettable.
« Je veux que cet endroit soit
nettoyé, vitrine inclue. Faites toutes les
réparations nécessaires et montez les
caméras de sécurité. On aura aussi besoin
de personnel, alors cherchez à engager
deux tatoueurs. On ouvre avant la fin de
la semaine, » commanda-t-il à son
second, Alexander Antonov.
« D’accord, c’est noté, » répondit
Alexander au nouveau parrain de la mafia
russe. Il avait toujours montré du respect
à l’homme qui avait pris la suite de
Sergei Makarov quelques mois plus tôt.
« On fera passer la marchandise
dans l’arrière-boutique, et personne n’en
saura rien, » lui dit Vlad.
« Oui, patron. »
Clappant la main sur le dos de son
bras-droit, Vlad déclara, « Ce soir, nous
célébrons ! » Son subalterne le regarda
avec surprise. Il avait été l’image de la
détermination depuis qu’il avait trouvé
l’endroit d’où il pourrait au mieux gérer
ses affaires, et il était complaisant en
raison de son emplacement, juste sous le
nez de celui qui avait tout rendu possible
; même si celui-ci n’avait aucune idée de
sa contribution.
« Célébrer, patron ? »
« Dah. Toutes les pièces du puzzle
s’assemblent enfin, » expliqua Vlad.
Alexander avait été le seul de ses
hommes à qui Vlad s’était confié au sujet
de la fortune de deux millions de dollars
perçue pour avoir aidé Sergei à échapper
à son destin et aux autorités avec Olivia
Lockheart.
Vlad fit une dernière inspection
du salon, de l’avant à l’arrière, vêtu de
son costume noir ; il brossa la poussière
de sa manche et fronça des sourcils en
constatant la saleté de l’endroit. Haut
d’un mètre 88, il avait des cheveux
blonds presque blancs, une peau
incroyablement pâle et des yeux bleus-
gris clairs. Autrefois l’un des principaux
hommes de main de la mafia russe, il
avait été surnommé Vlad l’Empaleur par
ceux craignant son look de vampire et ses
réactions sadiques. Depuis qu’il avait
repris la tête de l’organisation, il avait
surpris tout le monde en abandonnant la
force brutale pour lui préférer les affaires
impitoyables.
« Allons souper à La Maison ce
soir. Viens ! » annonça-t-il.
« Anton, va chercher la voiture, »
ordonna Alexander au jeune homme
blond, qui sauta sur l’occasion d’aller
chercher sa berline noire.
Lorsque la voiture se gara devant
eux, Vlad et Alexander se glissèrent à
l’arrière. Cinq minutes plus tard, ils
arrivèrent au bar-restaurant chic pour
boire un verre et souper.
L’endroit ressemblait à un musée
avec ses lumières tamisées soigneusement
placées et son mobilier en bois foncé.
L’air sentait le propre et la victoire pour
Vlad. Les hommes s‘installèrent après
avoir été menés à une table ronde à
l’arrière par une splendide serveuse
blonde qu’Alexander lorgnait depuis leur
arrivée.
« Vashe zdorovie ! » héla Vlad en
portant un toast à sa nouvelle entreprise.
Les verres trinquaient à chacun de ses
caprices. Ses hommes le craignaient,
même quand il était d’humeur à célébrer,
et il aimait ça.
« Za vas ! » répliqua Alexander.
La vie leur souriait, et ils le savaient tous
les deux.
« Du vin pour nous deux, »
commanda Vlad au serveur. « Seulement
le meilleur ! »
Le serveur quitta leur table et
revint avec une bouteille de leur meilleur
vin rouge. Il le fit goûter et attendit leur
approbation avant de remplir leurs
verres. Les deux hommes s’abreuvèrent
de vin rouge toute la soirée, mais Vlad
avait du mal à quitter des yeux la femme
se tenant seule au bar.
« Très bien, Alexander, » déclara
Vladimir. « Demain, on a du pain sur la
planche ! »
Ils trinquèrent et burent leurs
verres de vin en riant de bon cœur.
« Devrait-on rentrer, patron ? »
demanda Alexander.
« Oui, et mettez-vous au travail
dès demain matin. Je veux que tout
fonctionne comme sur des roulettes, » dit-
il à son fidèle confident.
« A vos ordres, boss, » déclara
Alexander avant de quitter la table.
Une fois seul, l’attention de Vlad
se fixa immédiatement sur la femme qui
se trouvait seule au bar. Il but son vin
hors de prix et rassembla ses pensées. Il
voulait savoir quel genre de femme elle
était, mais plus important, si elle était une
diablesse au lit.
Il la regarda attentivement tandis
qu’elle tourbillonnait le liquide ambre et
les glaçons dans le verre posé devant
elle. Hypnotisé par sa chevelure brun
foncé et par la magnifique robe rouge
scintillante qu’elle avait choisi de porter,
il ne put s’empêcher de se demander ce
qu’elle faisait là toute seule. Sa robe
étincelait à chaque mouvement de son
corps, et il rêva de la déshabiller.
Il continua à l’observer, et devint
encore plus curieux lorsqu’un homme à
l’apparence étrange, avec des cheveux
noirs ébouriffés et une barbichette,
l’approcha. En observant ses réactions
corporelles, il eut le sentiment que cet
homme la rendait tendue et nerveuse. Il la
regarda attentivement en sirotant son vin
et l’étudia en détail. Il avait pensé lui
offrir un verre, mais son offre avait été
étouffée par l’arrivée de cet invité non
désiré.
La splendide brunette repoussa
les avances de l’homme, ce qui lui plut
pour une raison étrange, et un sourire
satisfait se dessina sur ses lèvres. Il but
une autre gorgée tandis que l’homme
s’obstinait. Vlad le remarqua
particulièrement quand l’inconnu lui
agrippa le bras. Il semblait lui faire mal,
mais elle ne parvenait pas à repousser ses
avances.
Résolu, Vladimir se redressa,
s’approcha du couple, et objecta.
« Pardonnez-moi, » interrompit
Vlad en se positionnant à proximité de la
femme.
« Casse-toi, » commanda l’autre
homme.
La femme se tint immobile tandis
que Vlad confrontait l’inconnu.
« Vladimir Petrov, » dit-il en
tendant la main pour lui offrir une poignée
de main. Après ce qu’il avait vu, il
voulait écrabouiller la main de l’homme,
mais il voulait avant tout faire bonne
impression sur la femme.
L’homme refusa la poignée de
main avant de dire, « Je ne suis pas là
pour faire ami-ami, alors vire-toi. Je suis
là pour parler à cette femme. »
L’homme gloussa après avoir
prononcé ces mots, comme s’il avait
gagné la main, mais Vlad resta de marbre.
« Vous dites vouloir parler à cette
femme, mais vous ne connaissez même
pas son nom ? » demanda Vlad.
Il hocha la tête vers la femme qui
était restée silencieuse. Son
comportement suggérait qu’elle craignait
qu’un seul mouvement n’entraîne une
bagarre.
« On n’en est pas encore arrivés
là, grâce à vous, » lui répondit l’homme
vivement.
« Vous devriez sortir d’ici, si
vous savez ce qui est bon pour vous. »
Vlad n’avait pas encore haussé la voix,
mais il supposa que l’homme était saoul
pour n’avoir pas remarqué son ton
menaçant.
« Vous me menacez ? » demanda
l’homme.
« Absolument. La dame ne veut
pas que vous la dérangiez ! »
« Et comment pourriez-vous donc
le savoir ? »
« Chérie, » Vlad se retourna vers
la femme, « souhaitez-vous apprendre à
connaître cet homme, où est-ce qu’il vous
harcèle ? »
Lorsqu’elle ouvrit la bouche, il
eut l’envie soudaine de la prendre dans
ses bras, et sa voix douce lui donna envie
de lui faire des choses coquines. « Je ne
le connais pas, et je n’ai aucune envie de
le connaître, » répliqua-t-elle calmement
en le regardant d’un air implorant.
Il regarda l’étranger comme si
celui-ci devrait se rendre compte que
Vlad avait raison et s’en aller, mais
l’homme se contenta de gonfler le torse. Il
envoya un poing vers le visage de Vlad,
manquant la jolie brunette de peu.
Vlad captura aisément le bras de
l’homme et le lui tordit, le traînant hors
du bar tandis que celui-ci trébuchait en
tentant de marcher à reculons. Il ignora
les protestations de l’homme et les
regards curieux des clients et du
personnel tandis qu’il se dirigeait vers
l’allée. Une fois dehors, il libéra
l’homme et le cogna au visage de manière
répétée tout en le retournant pour lui faire
face. Lorsque l’homme se mit à saigner
abondamment du nez et que ses yeux
eurent pris une délicate teinte marron, il
lança les mains en l’air pour se protéger
le visage.
Il hurla à Vlad, « Assez, assez !
S’il vous plait ! »
« Casse-toi d’ici avant que je ne
te blesse vraiment, » avertit-il.
L’homme se retourna et trébucha
dans l’allée jusqu’au parking. Vlad prit
un mouchoir de sa poche et s’essuya la
main. Retournant dans le restaurant, il fit
un signe de tête au sorteur assis
confortablement sur son tabouret. Il fut
ravi de voir la jeune femme toujours
assise au bar car il espérait lui demander
son nom et son numéro de téléphone.
« Je suis désolé que personne
n’ait enseigné à ce type comment parler à
une belle femme, » lui dit-il tandis
qu’elle le regardait dans les yeux.
Ses joues s’empourprèrent alors
qu’elle ouvrait la bouche. « Je m’excuse.
Vous n’aviez pas à faire ça. Je ne faisais
que terminer mon verre, et j’allais m’en
aller. »
« Je m’appelle Vladimir Petrov, »
annonça-t-il comme si ce nom devait lui
être familier. Ses larges épaules étaient
intimidantes et son regard inébranlable
tandis qu’il la dévisageait.
« Daisy, » répliqua-t-elle.
« Mademoiselle Daisy, vous êtes
une véritable beauté. Je suis désolé que
vous ayez vu ça. »
« Merci pour ce que vous avez
fait, Mr. Petrov, » dit-elle calmement. Sa
voix tremblotait toujours tandis qu’un
mélange de peur et de reconnaissance
l’emplissait.
« Pour vous, Krasivaya, je me
battrais contre un million d’hommes. »
Elle prit une autre gorgée du verre
posé devant elle avant de descendre du
tabouret. « Je dois vraiment y aller. »
« Une femme si belle que vous ne
devrait jamais rester seule dans une ville
pareille, » lui rappela-t-il galamment.
« Je suis très flattée, vraiment, »
elle trébucha sur ses mots comme si elle
n’avait jamais parlé à un homme avant. «
J’habite tout près. »
Elle le dépassa pour se diriger
vers la porte et il la pourchassa, mais pas
pour l’apeurer.
« Puis-je vous raccompagner
jusqu’à votre voiture ? » demanda-t-il à
voix basse, ne souhaitant pas paraître trop
imposant, mais avec ses 30 centimètres
de plus qu’elle, il doutait d’y parvenir.
Elle lui rendit son sourire. «
Certainement. »
Il marcha aux côtés de Daisy
tandis qu’ils se dirigeaient vers le
parking. Son chauffeur Anton l’attendait
déjà dans sa berline, et il les regarda
avec intérêt. Vlad se sentait prêt à tout
pour la protéger, même s’il ne l’avait
rencontrée que quelques minutes plus tôt.
« Voilà ma voiture, » dit-elle en
s’approchant d’une Hyundai Elantra
beige. Elle déverrouilla la porte en
appuyant sur le bouton de sa clé
électronique et les clignotants
clignotèrent brièvement. Il s’approcha de
la portière et la lui ouvrit. Elle se
positionna de l’autre côté de la portière,
prête à se glisser sur le siège conducteur.
Il prit sa main et la baisa
légèrement.
Elle regarda sa main, semblant
amusée par son geste et murmura, « Un
véritable gentleman. Très difficile à
trouver de nos jours. »
L’ombre d’un sourire se dessina
sur ses lèvres, ce qui stimula son énergie.
« J’espère vous revoir bientôt, »
lui dit-il en fixant ses grands yeux bruns,
au lieu de son décolleté envoûtant qu’il
évitait de regarder.
« Moi de même, » offrit-elle.
« Attendez, avant de partir, »
commença-t-il en espérant ne pas
l’effrayer. « Je viens d’ouvrir un studio
de tatouage non loin d’ici. »
Il glissa la main dans sa veste de
costume et en retira une carte de visite,
qu’il lui tendit fièrement en disant, « Vous
êtes la bienvenue quand vous le voulez, si
c’est votre truc. »
Elle posa la jambe sur le siège
conducteur, glissa les doigts jusqu’à
l’ourlet de sa robe et Vlad se perdit
complètement dans sa poitrine généreuse,
tandis que sa robe moulait ses courbes de
manière attirante.
« J’ai un tatouage juste là, » dit-
elle en révélant un papillon tatoué sur sa
jambe musclée. Elle redescendit la robe
scintillante sur sa jambe, mais c’était trop
tard. Vlad n’avait plus qu’une envie, la
ramener dans son lit. Son slip bougea à la
seule pensée de la prendre sur le champ.
Il éprouva le besoin urgent de la prendre
et de la baiser comme un sauvage sur le
parking. C’était une envie qu’il devrait
contrôler pour le moment.
« C’est très joli, » dit-il, mais le
compliment était dirigé aux courbes
délicates de ses jambes et de ses seins
magnifiques.
« Merci, » répliqua-t-elle
modestement.
« J’aimerais vraiment vous revoir
un de ces jours. Venez au studio, je vous
ferai un tatouage, » offrit-il.
« Vous me ferez un tatouage ? »
demanda-t-elle, perplexe. « Vous vous y
connaissez ? »
« Bien sûr que je m’y connais, »
répliqua-t-il. « Personne ne devrait
posséder un commerce qu’il ne sait pas
comment faire tourner. »
« Naturellement, » dit-elle
doucement, regardant à nouveau sa carte
de visite. « Peut-être que je viendrai vous
voir un de ces jours. »
Son cœur papillonna à cette
pensée, et il ne comprit pas pourquoi. À
son âge, il avait dépassé le stade de
tomber pour des femmes qui ne le
voyaient que comme un outil de richesse
et de reconnaissance. Mais cette jeune
femme ne savait encore rien de lui, ce
qu’il trouvait rafraichissant. Elle
contourna la portière ouverte pour se
tenir devant Vlad, et sur la pointe des
pieds, lui déposa un baiser léger sur la
joue.
« Encore merci, » lui dit-elle en
rougissant.
Ses lèvres douces lui frôlèrent la
joue. « C’était un plaisir de me mettre à
votre service. »
Elle s’installa sur le siège
conducteur, et une fois bien assise, il
referma sa portière. Souriant devant ses
actes polis, elle quitta le parking pour se
rendre à une destination inconnue de lui.
Après avoir agité la main dans la
direction d’Anton, les phares brillants de
la Lincoln noire illuminèrent le parking.
« Monsieur, » dit Anton en
ouvrant la portière passager pour laisser
Vlad se glisser sur la banquette arrière.
« A la maison, s’il te plait, Anton,
» ordonna-t-il au chauffeur.
« Bien sûr, monsieur, » répliqua-t-
il avant de reconduire son nouveau boss
chez lui.
« Anton, c’était vraiment une
femme magnifique, n’est-ce pas ? »
demanda-t-il.
« Absolument magnifique,
monsieur, » répondit Anton.
« Peut-être un peu hésitante et
naïve, mais mignonne. Je l’aime bien. »
Se tenant à son rôle de chauffeur
fidèle, Anton se contenta de sourire en
réponse au commentaire de Vlad.
Chapitre 2
Daisy Lockheart referma la porte
de son appartement et s’y appuya
lourdement. Qu’est-ce qui avait bien pu
lui passer par la tête, d’accepter un
rendez-vous à l’aveugle comme ça et de
se faire humilier en se faisant poser un
lapin ? Elle avait pensé que cet homme
était son rendez-vous, mais elle s’était
rapidement rendu compte qu’il n’était
qu’un poivrot.
Elle avait été terrifiée lorsqu’il
l’avait attrapée comme ça. Se frottant le
bras, elle sut qu’elle aurait des bleus. Si
ce Vladimir n’était pas venu à sa
rescousse, elle ne savait pas ce qu’elle
aurait fait.
Quand elle ferma les yeux, son
image s’imprima directement dans son
esprit. Elle l’avait aperçu alors qu’il était
assis avec ses amis et avait été attirée par
son look exotique. Ecouter leurs toasts
avait été divertissant, et ils avaient
dévoré leur repas comme s’ils l’avaient
chassé et tué par eux-mêmes.
Secouant la tête, elle s’interrompit
en sentant un soupçon de son odeur, qui
avait dû l’imprégner quand elle lui avait
embrassé la joue. Un soupçon de vanille,
d’amande et de cèdre qui la fit frissonner
tandis que son corps réagissait à nouveau
à l’homme qui était venu la secourir.
Elle se débarrassa de ses
chaussures et se rendit dans sa chambre.
En se regardant dans le miroir, elle ne
comprit pas pourquoi son rendez-vous
n’avait même pas pris la peine de lui
signaler qu’il serait absent. C’était quoi,
le problème de ces mecs ?
Les bras passés derrière son dos,
elle descendit la tirette de sa robe, glissa
les brides de ses épaules et la laissa
cascader vers le sol. Après s’en être
débarrassée, elle se pencha pour la
ramasser et rougit en repensant qu’elle lui
avait montré son tatouage. Elle n’avait
pas bu tellement, mais pourtant elle avait
dévoilé sa peau nue à son supposé héros.
Après avoir pendu la robe, elle
retira son soutien-gorge en dentelles et
string assorti avant d’enfiler son boxer en
soie favori et un t-shirt trop grand pour
elle. Elle se dirigea vers la salle de bain
et retira le peu de maquillage qu’elle
avait apposé avant de se brosser les
dents.
Elle se mit sous les couvertures,
éteignit la lumière, et rejoua la soirée
dans sa tête. Vladimir Petrov était
différent de tous les hommes qu’elle avait
rencontrés. Son apparence lui rappelait
celle des vampires hollywoodiens, et elle
gloussa en pensant qu’il l’enchanterait à
la pleine lune.
Une minute. Etait-ce les
vampires qui aimaient la pleine lune, se
demanda-t-elle. Ou était-ce les loups
garous ? Quoi qu’il en soit, il avait la
force de l’un ou de l’autre, à en juger par
la manière dont il avait si facilement
dominé cet homme qui pesait bien 25
kilos de plus que lui, sans sembler être
dérangé.
Elle fronça les sourcils en se
demandant ce qu’elle avait trouvé si sexy
chez lui, et si dégoûtant chez l’autre type.
Elle ne pouvait pas se l’imaginer la
traitant de la même manière que cet autre
type, qui avait refusé de reculer. Non,
Vladimir Petrov était clairement un
gentleman du vieux monde, avec un
accent russe très sexy.
Glissant une main vers son ventre,
elle se mit à se caresser, s’émerveillant
des sensations qu’elle embrasa à la seule
pensée de lui. Elle se sourit à elle-même
en effleurant son tatouage.
Peut-être était-il temps de se
faire à nouveau tatouer.
Chapitre 3
Quelques jours plus tard, Vlad se
trouvait à nouveau à aboyer des ordres à
ses sous-fifres. Sa décision de rester aux
Etats-Unis était uniquement basée sur le
profit, mais celui-ci ne durerait pas
longtemps si ses cargaisons de
marchandises se laissaient aller. Il voulait
que le produit soit bien caché à l’intérieur
d’oursons en peluche qui traverseraient
des lignes internationales, où ils
passeraient le contrôle d’officiers de la
douane qu’il payait grassement pour ne
rien voir.
« Pas comme ça, » ordonna-t-il. «
Comme ça ! »
Il prit le sachet de poudre
blanche, le fourra profondément à
l’intérieur de l’animal en peluche, et le
recousît pour que l’ensemble ait l’air
naturel.
« Voilà ! » cria-t-il. « Est-ce que
je dois tout faire ici ? »
Les hommes baissèrent les yeux et
ne répondirent pas à la question de Vlad,
ce qui le mit immédiatement en colère.
« Est-ce que je parle tout seul, ici
? » aboya-t-il.
« Non monsieur, » dit l’homme à
voix basse.
« Fais-le correctement, ou je te
descendrai moi-même, » hurla Vlad.
Visiblement secoué, l’homme tenta de
cacher le paquet de drogues dans
l’abdomen de l’animal en peluche, mais
le résultat était moins que satisfaisant.
Alexander entra dans la pièce,
observa ses mouvements, et lui lança une
bonne gifle dans la figure. « Tu n’es qu’un
imbécile, » grogna Alexander. « La
prochaine fois, ce sera pire ! »
« Allez, allez. Ramenez tout ça à
l’arrière, » ordonna Vlad à ses hommes.
« A vos ordres, patron, » dit
Alexander, lui montrant tout son respect.
« Je n’ai aucune envie de montrer
l’exemple à quiconque ici, mais je le
ferai si c’est nécessaire, » menaça Vlad à
qui voulait l’entendre.
Les mains de l’homme tremblèrent
à cette pensée.
Les talons aiguille d’une femme
cliquetèrent sur le sol en dalle. Alors que
le son s’approchait d’eux, Vlad se
demanda ce qui se passait.
« Mr. Petrov, vous avez de la
visite, » lui dit la réceptionniste, Nadya,
en jetant un œil dans l’arrière-boutique.
« De la visite ? »
« Oui, monsieur, » répliqua-t-elle.
« Et bien, qui est-ce ? »
« Une femme. Elle est devant, et
elle a demandé à vous voir, » dit Nadya.
« Ok, merci, ce sera tout, »
commanda-t-il.
« Oui monsieur, » dit-elle en
retournant à l’avant du studio.
Vlad s’examina dans le miroir du
couloir avant de se rendre à l’avant du
magasin. Il s’arrêta net en voyant Daisy
qui l’y attendait. Elle n’avait pas encore
remarqué sa présence, et il en profita
pour l’étudier.
Elle examina le mur de tatouages
et puis le recueil de tatouages ouvert sur
le comptoir. Le bourdonnement du
pistolet à encre s’amplifia derrière le
paravent, mais elle continua sa recherche
sans être dérangée par le bruit. Le haut-
parleur du coin diffusait un mélange de
musique pop et dance, et il la regarda se
balancer au rythme de la musique.
« Daisy, quel plaisir de vous voir.
Vous êtes venue me voir, » annonça-t-il
fièrement.
Il portait un pantalon de costume
noir, une chemise blanche et une cravate à
rayures diagonales bleues et noires. Il
ajusta sa cravate et s’avança vers elle,
ses longues enjambées réduisant
rapidement la distance qui les séparait.
« J’étais dans le quartier, » dit-
elle, tentant de détourner la conversation
en fourrant ses mains dans les poches de
son jeans.
Elle portait une blouse bleue
décontractée qui révélait tous les endroits
appropriés. Il se demanda si elle portait
ce décolleté pour lui plaire ou si elle
s’habillait toujours comme ça pour
impressionner les hommes.
« Je pense que vous êtes venue
juste pour me voir. Je dois dire que je
suis assez flatté, » taquina-t-il en
regardant ses joues se colorer de rose, lui
signifiant qu’il avait supposé
correctement. Cherchant à détourner
l’embarras de la situation, il se
rapprocha.
« Alors, tu aimerais un nouveau
tatouage ? » demanda-t-il.
« C’est ça, en gros, » dit-elle en
tournant les pages du recueil de tatouages.
« Et qu’est-ce que tu souhaites
exactement ? » la pressa-t-il.
« Un tatouage en l’honneur de ma
cousine, » répliqua-t-elle. Elle le regarda
dans les yeux, et il plaça sa main chaude
sur la sienne.
Il était suffisamment proche pour
sentir l’arôme doux de son parfum, mais
il voulait encore se rapprocher.
« Ta cousine est-elle décédée ? »
Secouant la tête, elle dit, « Non,
elle est bien en vie. Du moins, je le
pense. » Elle fronça les sourcils après
son commentaire avant de se tourner vers
la réceptionniste. « Je peux vous
emprunter un papier et un Bic une minute

Nadya lui tendit un morceau de
papier blanc et un stylo à bille. Daisy
dessina ensuite un cœur complexe mais
délicat avec un verrou en son centre. Elle
pointa vers le centre du cœur et dit, « Le
cœur serait rouge, et le verrou noir. »
« C’est vraiment très joli, » nota
Vlad.
« Alors tu peux le faire ? »
demanda-t-elle.
Il regarda à nouveau le dessin et
hocha la tête pour signifier qu’il pourrait
créer ce tatouage pour ce qu’il espérait
être sa future conquête.
« C’est une œuvre d’art tellement
belle et intéressante en hommage à ta
cousine, » nota-t-il. « Est-ce qu’il a une
signification particulière ? »
« Oui bien sûr, c’est pour notre
nom de famille, » lui dit Daisy d’un ton
détaché.
« J’ai dû l’oublier, » lui rappela-
t-il.
« Daisy Lockheart, » dit-elle avec
un sourire sincère.
Il frotta gentiment sa main, sentant
le toucher doux de sa peau contre ses
mains rugueuses, mais se figea
instantanément en entendant le nom de
famille de Daisy. Ce n’était peut-être
qu’une coïncidence, mais il devait s’en
assurer.
« Et le nom de ta cousine ? »
demanda-t-il doucement, tentant de cacher
son intérêt.
« Olivia, » dit-elle platement.
Si Vlad ne se trompait pas, Olivia
Lockheart était bien l’amante de Sergei.
Et il se rappela les mesures exactes qu’il
avait prises pour que Sergei et Olivia
puissent sortir du pays indemnes et sans
se faire remarquer. Ces souvenirs
rejouaient dans sa tête tandis qu’il
s’émerveillait de la coïncidence
troublante.
Il se rappela à la réalité de
l’instant et prit sa main dans la sienne.
« Je ferai ce tatouage pour toi, »
dit-il catégoriquement.
« Ce serait merveilleux, »
répondit-elle en souriant.
« Où le voudrais-tu ? » demanda-
t-il, utilisant cette excuse pour regarder
son magnifique corps svelte de haut en
bas.
Elle remonta la manche de sa
blouse pour lui montrer la face inférieure
de son poignet. « J’ai peur que ça fasse
mal. »
« Tu as déjà un tatouage, » fit-il
remarquer.
« Je suis nerveuse, c’est tout. »
« Je prendrai bien soin de toi, je
le promets, » l’avertit-il. « Tu ne devrais
pas t’inquiéter. Je ferai de mon mieux
pour ne pas te faire mal. »
Il amena sa main vers sa bouche
et y planta un baiser qui la fit rougir.
Retournant sa main, il frotta la peau
douce de la face inférieure de son
poignet. « C’est là que je vais tatouer ce
magnifique hommage à ta cousine Olivia

Elle riva ses grands yeux bruns
dans les siens et acquiesça, « Oui, s’il te
plait. »
Ses yeux s’assombrirent en
entendant cette réponse soumise, et il
sentit le besoin d’ajuster son érection
grandissante. Pour se distraire, il prit le
morceau de papier, le retourna, et dessina
les détails complexes du cœur contenant
le verrou. Après avoir terminé, il
repoussa le papier vers elle.
« Pour te montrer que je sais ce
que je fais, » l’informa-t-il.
Elle lui répondit par un sourire
tandis qu’il massait de petits cercles du
pouce sur son poignet. Il voulait tellement
la prendre dans ses bras et sentir sa peau
douce contre la sienne.
« C’est parfait, » lui dit-elle en
regardant le dessin.
Il continua le mouvement
circulaire de son pouce sur son poignet,
convaincu qu’il pourrait passer la journée
à toucher sa peau. Il voulait la prendre
dans ses bras et la serrer contre lui, se
blottir dans sa nuque et inspirer son
odeur.
Il se rappela de la nuit où ils
s’étaient rencontrés et de la robe rouge
angélique qu’elle portait. Ses lèvres
étaient pleines et juteuses, et il repensa à
quel point il avait voulu les goûter. Il
voulait sentir son corps bouger sous le
sien, et voulait l’entendre crier son nom.
Elle leva les yeux vers lui tandis
qu’il déplaçait son pouce sur son poignet
d’un mouvement apaisant. La tirant par la
main, il l’entraîna vers une des stations
de tatouage vides et l’assit tandis qu’il
allumait la machine et rassemblait ses
outils.
En grandissant dans les rues de
Moscou, il s’était fait de l’argent en
créant des tatouages détaillés tout en
n’utilisant qu’une aiguille normale et de
l’encre noire. Il avait été découvert par
un tatoueur local qui l’avait formé dans
son studio. Ce qu’il ignorait, c’était que
le propriétaire du studio était également
un tueur à gage pour la mafia, et il avait
été satisfait de voir à quelle vitesse
Vladimir s’était habitué à tuer. Acheter ce
salon de tatouage comme façade était un
hommage à son mentor, mais il aimait
toujours tatouer de temps en temps,
surtout le corps d’une femme magnifique
comme Daisy.
Il planta l’aiguille sous la surface
de sa peau, ce qui la fit sursauter
légèrement. Il attendit qu’elle détende à
nouveau son bras. « Ne bouge pas, »
murmura-t-il avant de continuer. Bientôt,
le bourdonnement de l’aiguille supplanta
les autres sons de la pièce. Il la regarda
grimacer de douleur, mais au moins elle
resta tranquille. Tandis qu’il travaillait, il
ne pouvait s’empêcher de penser à quel
point il aurait voulu la prendre à même le
sol.
Il visualisa son corps étendu dans
son lit tandis qu’il la dominait et la
pénétrait profondément. Dans son esprit,
son corps se tortillait contre lui tandis
qu’il lui donnait du plaisir à chaque coup
de rein. Il sentit la masse de son érection
se raidir à la pensée de ses gémissements.
Il se sortit l’idée de la tête et la
remplaça par une concentration
renouvelée sur la tâche présente. Pour
l’instant, il fallait qu’il achève ce
tatouage. Le bourdonnement sembla la
calmer après un temps, et il se demanda
où son esprit avait dérivé. Peut-être au
même endroit que le mien ?
Quand il eût terminé, il tamponna
le tatouage avec du Neosporin et le
recouvrit d’un bandage.
« Prends ce Neosporin et enduis-
le sur le tatouage pendant quelques jours
avant de refaire le bandage, » lui
expliqua-t-il.
« Ok, » répondit-elle en regardant
le bandage. Ses yeux regardaient dans le
vide et il sourit, se demandant où elle
s’était retranchée.
« Ne le fais qu’après avoir bien
nettoyé tes mains. Sinon, tu risques de
développer une infection. »
Il attrapa une feuille d’instructions
pré-imprimées et la lui tendit.
« Tiens, prends ça. »
« Qu’est-ce que c’est ? »
demanda-t-elle en prenant la feuille et en
la regardant.
« Une liste d’instructions pour
bien prendre soin de ton nouveau
tatouage. » Ses yeux glissèrent de son
poignet bandé au reste de son corps. Il ne
put repousser la pensée de l’étaler par
terre pour goûter sa chair. Il la désirait
ardemment, mais il devrait se calmer un
peu pour pouvoir la conquérir.
« Super, merci. Je te dois combien
? » demanda-t-elle poliment en triturant
son portefeuille.
« C’est offert par la maison, » dit-
il. Si seulement elle savait qu’il était
complice de la disparition de sa cousine,
raison pour laquelle elle voulait lui
rendre hommage avec un tatouage au lieu
de pouvoir la voir. Il savait que ça ne
suffisait pas à rembourser sa dette, mais
c’était tout ce qu’il pouvait lui offrir. Elle
était belle et douce, le genre de femme
qui ne se rendait pas compte de sa beauté
et n’était ni arrogant ni vaniteux.
« Je ne peux pas accepter, »
protesta-t-elle.
« J’insiste, » dit-il
catégoriquement.
« J’ai de l’argent, » offrit-elle.
« Comment pourrais-je accepter
de l’argent pour un tel hommage à ta
cousine, qui est je suis sûr, une femme
aussi exceptionnelle que toi, » déclara-t-
il en nettoyant la station.
« Olivia est la meilleure.
J’aimerais seulement pouvoir la revoir. »
Il savait depuis l’instant où Daisy
avait prononcé le nom ‘Lockheart’ qu’il
se retrouverait dans le pétrin, mais il
l’avait déjà sous la peau, et ne pouvait
cesser de penser à elle.
« S’il te plait, laisse-moi te
l’offrir, » lui dit-il, refusant les billets
qu’elle lui tendait.
« D’accord, » dit-elle alors qu’un
sourire se dessinait au coin de sa bouche.
« Merci. »
« Le plaisir est pour moi. »
Elle se retourna pour partir après
avoir fourré les instructions dans son sac
à main.
« Avant que tu ne partes, » dit-il
en l’arrêtant. « Pourrais-je t’inviter à
dîner ? »
Elle battit ses longs cils avant de
répondre. « J’aimerais bien. »
« Je te préparerai un délicieux
repas, » insista-t-il.
« Tu sais cuisiner ? »
« C’est un de mes nombreux
talents, » assura-t-il avec arrogance. Il
savait que ses autres talents lui
donneraient sans doute plus de plaisir,
mais il était heureux de parler de son
amour pour la gastronomie.
Elle sortit le morceau de papier
de son sac et le lui tendit.
« Voilà, écris-moi ton adresse, »
dit-elle.
Il le prit, nota son adresse au dos,
et le lui tendit. Elle prit le papier et le
remit rapidement dans son sac.
« Vendredi ? » demanda-t-elle.
« Vendredi, » réitéra-t-il.
« Alors à bientôt, » dit-elle,
concluant leur marché avant de passer la
porte. Il la regarda se déhancher à chacun
de ses pas. Il la désirait violemment, et
avait l’impression qu’elle était prête à
devenir complètement sienne.
Chapitre 4
Daisy compta chaque minute la
séparant de vendredi, et alors que chaque
jour s’écoulait, elle devint de plus en plus
anxieuse à propos de la soirée. Se
souvenant que son dernier rancard lui
avait posé un lapin, elle se rappela aussi
que ça faisait longtemps qu’elle n’avait
plus fréquenté un homme, et que personne
ne lui avait jamais cuisiné un repas
gastronomique auparavant.
Elle appela sa meilleure amie
Abby pour lui demander conseil.
« Tu sais que je ne fais pas ce
genre de choses, » dit-elle à son amie.
« Je sais, mais tout va très bien se
passer, » insista Abby.
« Je ne sais même pas ce que je
dois porter pour aller dîner chez un
homme, » dit Daisy au téléphone.
« Porte exactement ce que tu
porterais pour sortir dîner dans un bon
restaurant. »
« Une robe ? Ou un pantalon et
une jolie blouse ? » demanda Daisy
calmement, cherchant des réponses dans
son armoire.
« Dis-moi, » lui dit Abby. «
Qu’est-ce que tu portais quand tu as
rencontré ce Vladimir pour la première
fois ? »
« Je portais une robe. »
« Tu portais une robe quand tu
l’as rencontré ? Laquelle ? Où vous êtes-
vous rencontrés ? »
« C’est ça le truc. Je portais une
robe rouge à paillettes quand je suis allée
à La Maison l’autre soir pour rencontrer
le mec avec qui je correspondait en ligne,
Ted, » expliqua Daisy à sa meilleure
amie.
« Oh ouais, maintenant je me
souviens ! Comment s’est passé ton blind
date ? »
« C’était terrible. Il m’a posé un
lapin. »
« Quoi ? » demanda Abby à son
amie.
Hochant la tête, elle répliqua. «
Ouais, j’ai attendu au bar et il ne s’est
jamais présenté, appelé ou envoyé un
message. »
« Quel enfoiré ! Et tu as rencontré
ce type comment ? »
« Là. J’attendais au bar et ce mec
est venu de nulle part et a commencé me
draguer. »
« Ah ouais, et qu’est-ce qui s’est
passé ? »
« Je lui ai dit de me laisser
tranquille et que je n’étais pas intéressée,
» répondit-elle.
« Et ? »
« Pour faire bref, il ne voulait pas
me laisser tranquille, donc Vladimir est
venu lui foutre une raclée, » répliqua
Daisy.
« Il s’est battu avec ce type dans
le restaurant ? » demanda Abby avec
enthousiasme.
« Non, il l’a jeté dehors. Ça n’a
pas dû être une longue bagarre, parce
qu’il est revenu me rejoindre assez
rapidement. Il a essayé de couvrir sa
main, mais j’ai vu à ses jointures qu’il lui
manquait de la peau, mais c’est tout !
Abby, il n’avait pas une seule marque sur
lui. Même pas un cheveu ébouriffé. Après
ça, il m’a raccompagnée à ma voiture et
m’a donné son numéro. »
« Wow, ce mec est un peu comme
ton chevalier en armure étincelante ? »
taquina Abby.
« Plutôt comme mon parrain de la
mafia en costume hors de prix, mais peu
importe, » plaisanta Daisy.
Elles gloussèrent de concert avant
qu’Abby ne redirige la conversation sur
la tenue de son amie pour sa soirée.
« Tu sais, ta robe noire ? »
demanda Abby.
« Ouais, celle qui a une fente sur
le côté et un décolleté plongeant ? »
« Celle-là. Porte-la, » insista-t-
elle.
« Tu crois vraiment ? »
« Oui, absolument. Tu auras peut-
être même de la chance, ce soir, »
rétorqua Abby, plaisantant à moitié.
« Je ne cherche pas à avoir de la
chance, idiote. Je veux juste profiter d’un
bon dîner. Tu sais que je ne suis pas le
genre de femme à sauter dans le lit d’un
homme que je viens de rencontrer. »
« Et tu peux me rappeler la
dernière fois que tu t’es envoyée en l’air
? » taquina Abby.
« Tu sais que ça fait presque deux
ans que j’ai quitté Ethan, et il est le seul
homme que j’ai fréquenté. Je ne sais pas
si je suis prête à coucher avec quelqu’un
d’autre. Je ne fonctionne pas comme ça. »
« Tu devrais suivre ton instinct, et
s’il te mène au lit, alors suis-le et amuse-
toi. On ne vit qu’une fois. »
« Tu as raison. Je sais bien qu’on
ne vit qu’une fois, mais je ne suis pas
sûre de vouloir coucher avec ce mec, »
affirma Daisy.
« Pourquoi pas ? »
« Je ne sais pas. Il est vraiment
sexy, et mon Dieu, il sent si bon. Il est
canon en costume aussi, » débita Daisy.
« Peut-être que je ne comprends
pas ta résistance, mais je ne vois pas le
mal à coucher avec un mec qui a bon
goût, sent affreusement bon et veut te
cuisiner un petit plat, » déclara Abby
d’un ton neutre.
Daisy éclata de rire. Dans son
esprit, elle l’avait déshabillé les deux
fois où elle l’avait vu. Elle rêvait de ses
abdos sculptés et de ses jambes musclées,
et ne voulait rien de plus que de se blottir
dans ses bras. Mais elle était trop timide
pour exprimer ses pensées.
« Je suppose que tu as raison, »
céda-t-elle.
« Tu supposes ? Ma fille,
profites-en et raconte-moi tous les détails
dès que tu rentres ! » commanda Abby.
« Tu penses vraiment qu’il veut
coucher avec moi ? »
« Bien sûr que oui. Tu es
magnifique et il t’a invitée chez lui. La
moitié du boulot est déjà faite, poulette, »
lui dit Abby, un sourire dans la voix.
« D’accord, je vais porter la robe
noire, mais laisse-moi te donner son
adresse au cas où il se transforme en
assassin sanguinaire ou quelque chose du
genre, » répliqua Daisy.
« Ok, j’ai de quoi noter. »
« 1224 Chisholm Street, » dicta
Daisy. Elle avait gardé le morceau de
papier plié dans son sac à main et avait
mémorisé son adresse. « Et son nom est
Vladimir Petrov. »
« Il ressemble à quoi ? »
questionna Abby.
« Il est grand, environ 1m85 je
crois, avec des cheveux blonds clairs
ondulés, des beaux yeux bleus. Il a l’air
calé et musclé. »
« Putain, tu l’as déshabillé des
yeux ou quoi ? » lança Abby à son amie.
« Non ! » répliqua Daisy, sur la
défensive.
« Je parie que tu as fixé son
entrejambe tout le temps, » continua à
taquiner Abby.
« Je ne ferais jamais ça ! » mentit
Daisy.
« Je parie que si, » insista Abby.
« Ouais, bon, changeons de sujet.
»
« N’oublie pas de m’appeler
quand tu rentres. Je veux les détails ! »
insista Abby en semblant sauter de joie à
l’autre bout du fil.
« D’accord. Allez, je vais prendre
une douche. Je t’appellerai pour te
raconter ce soir ou demain matin, »
l’avertit Daisy.
« Vas-y, mais n’oublie pas de
t’amuser un peu ! »
« Oh, oui, j’y compte bien, »
répondit-elle en visualisant Vlad
complètement nu pour la centième fois
depuis leur rencontre.
Elles raccrochèrent et Daisy lança
son téléphone portable sur le lit. Elle se
rendit dans son armoire, en retira la robe
noire, et la tint contre son corps pour
l’évaluer pour la soirée avec Vlad. Elle
ne se fit pas de scrupules sur la découpe
ou le décolleté plongeant.
Peut-être qu’Abby avait raison et
qu’elle devait se lâcher un peu et vivre
plus. Ethan avait été soucieux d’elle pour
leur première expérience sexuelle, mais il
n’avait été intéressé que par son nom de
famille pour trouver un poste dans la suite
de son oncle, député au Congrès – et elle
s’était sentie utilisée. Lorsqu’elle l’avait
quitté, il avait continué à lui envoyer des
fleurs pour se faire pardonner, mais elle
était restée ferme.
Elle s’étudia dans le miroir et
étala soigneusement la robe sur le lit. Elle
regarda ses longs cheveux bruns et les tint
en l’air d’une main. Elle ne parvenait pas
à décider si elle voulait un chignon ou les
laisser pendre dans son dos,
naturellement.
Elle sauta sous la douche, mais ne
sembla pas pouvoir échapper aux pensées
sensuelles concernant Vladimir. Elle
l’imagina en tant qu’amant dominant, qui
ferait tout ce qu’il pourrait pour lui
plaire.
Alors que l’eau chaude ruisselait
sur son corps, elle sentit de la chaleur et
des fourmillements dans toutes ses zones
érogènes. Elle glissa les doigts vers sa
fente et commença à se caresser
doucement. Elle ferma les yeux, se
masturbant à la seule pensée de cet
étranger russe. Elle écarta ses lèvres
d’une main et se caressa jusqu’à ce que
son clitoris se mette à enfler.
L’eau brûlait sa peau, mais elle
s’était déjà retranchée en elle-même. Ses
doigts trouvèrent rapidement un rythme
tandis qu’elle se touchait de plus en plus
vite, jusqu’à en gémir. Son orgasme ne fut
pas extraordinaire, mais il suffit à la
calmer. Inspirant à fond, elle ouvrit les
yeux et termina sa douche.
Plus tard ce soir-là, elle se
regarda dans le miroir et se rendit compte
qu’elle ne s’était jamais sentie aussi
belle. La fente était un peu haute à son
goût et la robe montrait pas mal de
décolleté, et elle se demanda si elle ne
ferait pas mauvaise impression.
Elle se regarda à nouveau et
pensa, Non, l’impression sera bonne. Je
dois vivre un peu !
Elle posa le rouge à lèvre foncé
sur ses lèvres et les pressa l’une contre
l’autre. Ayant décidé de laisser pendre
ses cheveux, elle les peigna jusqu’à ce
qu’ils brillent sur sa peau nue. Une fois
satisfaite de l’ensemble, elle attrapa un
pull, ses clés et son sac à main et se
rendit à sa voiture.
Elle alluma le moteur et
commença son trajet jusqu’à Chisholm
Street, ne sachant vraiment pas à quoi
s’attendre. Elle n’avait pas fait de
recherche sur l’adresse pour ne pas se
faire de première impression, donc elle
alluma Google Maps et suivit les
instructions de la voix au téléphone.
Lorsque la voix féminine annonça
qu’elle était arrivée à destination, elle
éteignit l’appli avant de regarder
l’entrepôt de quatre étages. Elle avait été
tellement concentrée sur les instructions
qu’elle n’avait pas prêté attention à sa
destination, et fut surprise de se retrouver
devant un bâtiment abritant des lofts à la
mode au centre-ville. Elle gara sa voiture
dans un spot pour visiteurs et se dirigea
vers l’entrée principale. Levant les yeux
vers le grand bâtiment de briques qui
prenait toute la longueur du pâté de
maison, elle sourit. C’est vraiment un de
mes quartiers de rêve, décida-t-elle en
pensant à son petit appart proche de
l’université. Après avoir trouvé
l’intercom, elle déclara à la personne qui
lui répondit qu’elle était là pour voir
Vladimir, et poussa prudemment les
portes après avoir entendu le
bourdonnement du verrou. Dépassant le
bureau de la sécurité, elle sourit à
l’homme plus âgé avant de signer son
nom sur le registre des visiteurs.
Lorsqu’il lui signala l’ascenseur,
elle y entra et fut surprise de voir les
portes se fermer et l’ascenseur se mettre
en route avant même qu’elle ne puisse
pousser un bouton.
Elle fut encore plus surprise
lorsque l’ascenseur s’ouvrit au dernier
étage, l’amenant directement dans le loft
de Vladimir, qui l’y attendait. Il lui sourit
en avançant pour lui prendre les mains.
« Tu es absolument ravissante,
Krasivaya, » lui dit-il en la regardant de
haut en bas.
Décidant d’être brave, elle le
dévisagea ouvertement et admira son
uniforme habituel. Vêtu d’un pantalon
bleu nuit fait sur mesure, d’une chemise
blanche avec les manches retroussées et
de chaussures noires polies, il avait l’air
de maîtriser ses affaires. Ses cheveux
ondulés encadraient son visage en petites
vrilles, comme s’il venait de passer sa
main dedans. Il était terriblement beau et
elle se demanda à quoi il pensait tandis
qu’il continuait à l’admirer.
Elle regarda dans ses yeux bleus
et se demanda s’il pouvait sentir sa
nervosité tandis qu’elle admirait
l’ensemble. Son cœur se mit à battre la
chamade lorsqu’il s’écarta pour la laisser
observer le vestibule de son appartement.
Chapitre 5
« Tu vis ici ? » demanda-t-elle
avec surprise tandis que ses yeux étaient
instantanément attirés par les baies
vitrées. Se dirigeant vers celles-ci, elle
observa les lumières des restaurants et
clubs en bas de la rue.
« Oui, c’est chez moi, » lui dit-il
en la regardant se retourner pour admirer
le tout. « Je peux te débarrasser ? »
Hochant la tête, Daisy le regarda avec
surprise tandis qu’il l’aidait à enlever son
pull avant de le déposer soigneusement
sur un banc près de l’âtre. Vladimir
déglutit tandis que ses doigts effleuraient
sa peau douce. Il ferma les yeux en
sentant son odeur. Elle sentait bon les
fraises et le soleil. Ressentant le besoin
de prendre de la distance pour le moment,
il lui fit signe d’avancer, offrant de lui
faire la visite.
« Tu aimerais visiter ? »
demanda-t-il.
« Oui, » répliqua-t-elle
timidement en souriant.
L’arôme de ce qu’il cuisinait
imprégnait tout l’appartement. « Ça sent
super bon ici, » lança-t-elle.
« Le dîner est presque prêt. J’ai
préparé du shashlyk en plat principal, »
lui dit-il.
« Du shashlyk ? »
« Oui, c’est comme du shish
kebab. »
« Mmm, l’odeur me rappelle un
plat hongrois que ma grand-mère nous
préparait. J’en ai l’eau à la bouche, » lui
dit-elle en inspirant profondément.
« J’ai aussi préparé une pastilla, »
lui dit-il, en espérant qu’elle ne détecte
pas le changement dans sa voix.
« Qu’est-ce que c’est ? »
« C’est un genre de gâteau aux
pommes. Je pense que ça te plaira. »
« Je me réjouis de goûter, » lui
dit-elle avidement.
Il lui fit visiter son loft et elle
admira l’espace ouvert comprenant le
salon, la salle à manger et son bureau.
Déambulant dans le couloir, elle sourit de
toutes ses dents en voyant sa salle de bain
dallée du sol au plafond en marbre de
Carrare, l’immense baignoire et la
douche, qui pouvaient toutes deux
facilement accueillir deux personnes. Il
se demanda si elle serait intéressée par
un bain. Lorsqu’ils arrivèrent à sa
chambre, il recula pour la laisser entrer
en premier, mais la voyant hésiter, il la
dépassa et entra en premier.
Fourrant ses mains dans ses
poches, il espéra avoir l’air inoffensif en
entrant lentement dans sa chambre.
« Oh, tu as même une cheminée
ici, » commenta-t-elle en se dirigeant
vers l’âtre en briques avant de se
retourner pour admirer sa chambre très
masculine.
« Dah, le bâtiment est ancien et la
vieille chaudière ne fonctionne pas
toujours correctement quand il fait froid.
Je trouve la cheminée très utile. »
« Et romantique, » murmura-t-elle
avant de s’empourprer, se rendant compte
qu’elle avait parlé tout haut.
« Et romantique, » répéta-t-il en
s’imaginant sauter le repas pour la
dévorer sur le champ. Il chercha à
apercevoir à nouveau son tatouage de
papillon. Il l’imagina nue, penchée sur
son lit, attendant qu’il la prenne par
derrière.
Se raclant la gorge, il lui fit signe
de le suivre jusqu’à la pièce principale.
Elle s’arrêta quand elle remarqua les
peintures.
« Oh, c’est de toi ? » demanda-t-
elle en regardant les couleurs vives qui
créaient les scènes surréalistes. Se
rendant de l’une à l’autre, elle se tint
aussi près que possible sans les toucher.
« Qu’est-ce qui te fais penser ça ?
» se demanda-t-il en souriant à son
ingéniosité.
Se retournant pour le regarder
par-dessus son épaule, elle sourit. « Si
elles ne sont pas de toi, alors l’artiste les
a clairement peintes pour toi, »
l’informat-elle avant de passer à la
suivante. Après avoir regardé le set de
cinq, elle l’observa en haussant un
sourcil, attendant sa réponse.
Hochant la tête, il éclata de rire. «
Oui, c’est de moi. Tu sais que tu es la
première personne à me le demander ?
Tout le monde suppose que je les ai
achetées quelque part. »
Elle signala les différentes
peintures en secouant la tête. « C’est vrai
que je ne te connais pas si bien, mais de
ce que j’ai pu voir dans ton salon et la
manière dont tu t’es occupé de ce poivrot,
j’ai pensé que c’était quelque chose qui
était dans tes cordes. Elles sont
incroyables. Tu en as d’autres ? »
« Malheureusement non. Ça fait
des années que je n’ai plus peint, »
l’informat-il, se sentant soudain
inconfortable à la facilité avec laquelle
elle s’était glissée sous sa peau.
« Oh, c’est dommage. Je parie
qu’un tas de gens aimerait en avoir une
comme ça. Tu devrais recommencer à
peindre, » lui dit-elle tandis qu’il
raidissait le dos.
« C’était une autre époque de ma
vie. C’est terminé à présent, » lui dit-il,
ne souhaitant plus en discuter. « Viens, le
dîner nous attend. » Elle avança pour
prendre sa main tendue, et il fut ravi de la
voir le suivre sans hésiter. L’entraînant
dans la pièce principale, il tira une de ses
chaises de table et l’aida à s’asseoir
avant de se rendre dans la cuisine pour
apporter la nourriture.
Elle sourit en regardant l’immense
table rectangulaire en acajou foncé. Un
magnifique chandelier, qui ne semblait
pas aller du tout avec l’aspect industriel
du loft, pendait du plafond en cascades de
gouttes de cristal qui se balançaient,
éclairant le plafond d’une lumière
scintillante. Les gravures des dos des
chaises représentaient des animaux
mythologiques et les chaises étaient
recouvertes de coussins confortables en
cuir.
Sortant de la cuisine, il transporta
un grand plateau et le plaça entre eux à
table. Il retourna dans la cuisine et revint
avec des pâtisseries qui remplirent l’air
d’un arôme sucré.
Daisy regarda le plateau rempli
de brochettes ressemblant à des kebabs et
lui sourit quand il s’assit à côté d’elle.
Saisissant la bouteille de vin
rouge qu’il avait laissée ouverte sur la
table, il leur versa un verre à chacun. Il
amena le sien devant son nez et inspira
avant de prendre une gorgée. Satisfait, il
prit une autre gorgée, et Daisy l’imita.
« Mangeons, » dit-il en lui tendant
le plateau de shish kebabs. Il la regarda
sélectionner délicatement deux brochettes
et les placer sur son assiette. Elle en tint
une et inspira profondément avant d’en
mordre un bout. Il la regarda manger,
notant l’air ravi sur son visage tandis
qu’elle mâchait.
Entre deux bouchées, elle
demanda, « Alors comme ça, tu es russe ?
»
« Dah, » répliqua-t-il en utilisant
sa fourchette pour glisser la viande et les
légumes de sa brochette avant
d’enfourcher un morceau de viande et de
l’amener à sa bouche.
Il remplit à nouveau leurs verres
de vin durant le repas.
« C’est peut-être déplacé, mais
ma cousine Olivia a été kidnappée par un
parrain de la mafia russe, » confia-t-elle.
Elle baissa le regard en s’essuyant le coin
des yeux. « Je suis désolée, je ne voulais
pas te peser avec ça, » ajouta-t-elle.
« Ce n’est pas un poids, Daisy. Je
suis sûr que tu reverras ta cousine.
Olivia, c’est ça ? » demanda-t-il en
tentant de faire comme si de rien n’était.
Il espérait secrètement que son
comportement ne révélerait pas son
savoir. Il savait très bien ce qui était
arrivé à Olivia Lockheart et l’avait aidée
à s’enfuir, mais il ne pouvait pas partager
cette information avec Daisy. Il ne voulait
pas que leur soirée soit perturbée par de
telles circonstances.
« Oui, elle s’appelle Olivia
Lockheart. Ça fait longtemps que je ne
l’ai pas vue. »
« C’est une situation terriblement
triste, » lui dit-il d’un ton consolateur.
« Oui. On était toutes deux enfants
uniques, et je la considérais comme sa
sœur. Je ne sais vraiment pas quoi faire,
elle me manque tellement, » révéla-t-elle.
« Peut-être est-elle partie par
amour ? » demanda-t-il, espérant qu’il ne
révèlerait rien en posant cette question.
« Par amour ? Que veux-tu dire ?
»
« Peut-être s’est-elle enfuie avec
un homme qu’elle aimait ? Je ne sais rien
de la situation, c’est une supposition, » se
déroba-t-il.
Il enleva ses cheveux de son front
et la regarda pour juger sa réaction.
« Je suppose que ça aurait pu se
passer comme ça, mais j’en doute
sincèrement. Mon oncle dit qu’elle a été
kidnappée, et on ne l’a plus revue depuis.
»
« Je suis désolé de l’entendre, »
dit-il en frôlant doucement le dos de sa
main.
Au plus profond de lui, Vladimir
savait que c’était le bon moment pour
dire la vérité à Daisy. Pour une certaine
raison, il détestait lui cacher la vérité, et
malgré qu’il vienne seulement de la
rencontrer, il ressentait déjà quelque
chose de plus que de l’attraction pour
elle.
Il avait l’impression de ne jamais
avoir rencontré de femme comme elle ; la
majorité des femmes qui voulaient passer
du temps avec lui n’étaient intéressées
que par son pouvoir et son argent. C’était
amusant pendant un temps, mais il les
envoyait toujours rapidement balader. Il
n’avait jamais pensé à se marier ou à
fonder une famille. Sa fortune lui donnait
la chance de faire ce qu’il voulait, mais il
ne pensait jamais sur le long-terme. Alors
qu’il préparait son dîner pour cette
femme douce et sensuelle, il ne pouvait
penser à quelque chose qu’il désirait
plus.
« Encore du vin ? » demanda-t-il
en voyant qu’elle tournait à vide.
« Oui, merci, » répondit-elle.
Il remplit son verre de vin avant
de changer de sujet.
« Alors, qu’est-ce que tu fais dans
la vie, Daisy Lockheart ? »
« Comme boulot, tu veux dire ? »
« Oui, quel est ton métier ? »
« Je suis bibliothécaire, » dit-elle
nonchalamment. Il pouvait voir que le vin
affectait ses sens et décida d’arrêter de
lui verser de ce délicieux breuvage. Il
voulait qu’elle se sente moins nerveuse
en sa compagnie, mais pas qu’elle soit
ivre. Il était impatient de la sentir sous lui
tandis qu’il cajolait des orgasmes dans
son corps merveilleux.
« Bibliothécaire, ah oui ? »
demanda-t-il, curieux, l’imaginant avec
des lunettes et entourée de bouquins. « Tu
n’es pas un peu jeune ? »
Elle gloussa. « Peut-être. En fait,
je suis la plus jeune à l’université, mais
j’aurai bientôt 25 ans, » l’informat-elle. «
Et toi, tu fais quoi quand tu n’offres pas
des tatouages à des femmes ? » taquina-t-
elle.
« C’était juste pour toi, ma
Krasivaya, » déclara-t-il en se relevant
pour se positionner derrière elle. Il massa
doucement ses épaules, pour tenter de la
détendre.
Elle se relaxa visiblement,
gémissant un petit bruit de satisfaction.
Elle leva les yeux vers lui tandis
qu’il se rasseyait et amenait délicatement
le verre de vin à ses lèvres.
Pompette, elle déclara, « Je parie
que tu l’aimes à la dure, non ? »
Éberlué, il répondit, « Pardon ? »
« Le sexe, » souligna-t-elle. « Je
parie que tu l’aimes à la dure. »
Il n’y avait aucun embarras dans
ses mots, et elle eut soudain l’air de
s’embraser en continuant sur sa lancée.
Il s’éclaircit la gorge ; il ne s’était
pas attendu à avoir une telle conversation
avec elle. Elle le regardait, attendant une
réponse tout en battant des cils,
moqueuse.
« Alors, oui ou non ? » demanda-
t-elle.
« Oui ou non quoi ? » demanda-t-
il, se raclant la gorge une deuxième fois.
« Est-ce que tu aimes le sexe
brutal ? »
Elle se lécha les lèvres après
avoir prononcé ces paroles.
« Je ne sais pas comment
répondre à ça, » dit-il tandis qu’un
sourire malicieux se dessinait sur son
visage.
« Et si tu répondais franchement ?
» répliqua-t-elle, souriant de toutes ses
dents en lui lançant un clin d’œil.
« On devrait probablement
changer de sujet. Ce n’est pas quelque
chose que la femme douce que j’ai
rencontrée au restaurant dirait. Tu étais si
timide et si belle. »
Elle ravala son sourire ivre et dit,
« Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je
n’arrive pas à me contrôler près de toi. »
« Coquine, Daisy, » songea-t-il. «
J’aime bien cet aspect de toi. »
Elle se lécha à nouveau les
lèvres, le taquinant avec ses lèvres
charnues.
« Tu as envie de moi ? »
demanda-t-elle doucement.
« Bien sûr que j’ai envie de toi.
Tu es magnifique, » répliqua-t-il.
Elle se leva de sa chaise et
commença à bouger, le taquinant
doucement avec ses gestes. Ses yeux
suivirent le parcours de son corps, et elle
l’utilisa à son avantage.
Derrière lui, elle effleura le lobe
de son oreille du doigt avant de se mettre
à déambuler lentement dans la pièce. Ses
yeux étaient collés à elle tandis qu’elle
jouait avec un gobelet de la Grèce
Antique hors de prix qu’il venait
d’acheter. Il se fichait qu’elle le fasse
tomber, et ne pouvait que penser à elle
complètement nue tandis qu’il lui faisait
l’amour avec passion.
« Tu fais probablement partie de
la mafia, comme le mec qui a kidnappé
ma cousine, » taquina-t-elle. Il ne fut pas
heureux de sa supposition, même si elle
avait raison. Il étouffa une quinte de toux
et s’éclaircit la gorge.
« Tu ne devrais pas dire de telles
choses, Daisy, » dit-il avec colère, mais
en continuant à la fixer du regard. « Tu as
une bien piètre opinion de moi. »
C’était sa manière de s’en sortir
sans rien nier. Ses mots l’avaient blessé,
mais il parvint à ne pas la laisser se jouer
de lui. Elle était déjà éméchée et
audacieuse, et il décida que malgré ses
questions dérangeantes, il l’aimait bien
comme ça.
Elle signala le loft de la main. «
Alors, dis-moi comment tu peux te
permettre un endroit comme ça ? Je
n’imaginais pas que les tatoueurs
pouvaient gagner assez que pour vivre
dans ce quartier, » interrogea-t-elle,
s’arrêtant devant une de ses peintures.
« Tu as raison, » commenta-t-il en
se rasseyant sur sa chaise. « Je sous-loue
l’appartement d’un ami qui a quitté le
pays, » lui dit-il, omettant le fait que le
loft appartenait autrefois à Sergei, mais
lui avait été donné comme récompense
pour sa promotion. Il faudrait un génie
pour démêler toute les sociétés écran et
les faux noms associés au bâtiment.
Lorsqu’il l’avait reçu, il avait fait
beaucoup d’efforts pour le séparer
complètement de tout le reste. De cette
manière, s’il était pris, il conserverait une
certaine fortune pour se remettre, et un
bâtiment d’appartements de plusieurs
millions de dollars qui avait une liste
d’attente faramineuse était une source de
revenus facile.
Repoussant sa chaise, il se leva,
se retourna, et posa doucement les mains
sur ses épaules pour la stabiliser et
regarder ses magnifiques yeux brillants.
« Tu es sûr que tu ne fais pas
partie de la mafia… » Elle se tut, avant
d’être interrompue quand il pressa ses
lèvres contre les siennes. Il les écarta, et
quand elle fit pareil, il laissa sa langue
envahir sa bouche, comme il l’avait si
désespérément voulu dès l’instant où elle
était entrée dans son loft.
C’était le genre de baiser qui lui
donna envie de plus. Il savait qu’il ne
pouvait pas lui résister, et il ne parvenait
pas à cesser de penser à sa peau blanche
pressée contre son corps musclé.
Elle le regarda avec les yeux
vides et un sourire s’esquissa sur ses
lèvres. Il caressa son menton et effleura
son visage de ses doigts. Ses doigts se
mêlèrent à ses cheveux, et il sut qu’il
devait faire le premier pas. C’était
maintenant ou jamais, et il avait décidé
que si elle le désirait, il lui ferait crier
son nom.
« J’ai envie de toi, Daisy. Ici et
maintenant, » dit-il tandis qu’elle lui
lançait un regard envoûtant. Il attira son
visage vers le sien pour l’embrasser.
« J’ai envie de toi aussi,
Vladimir. Prends-moi avant que je ne
perde mon sang-froid, » supplia-t-elle.
D’un mouvement agile, il serra
son corps contre le sien et savoura le goût
de ses lèvres sur les siennes. Il envahit
encore une fois son adorable bouche avec
sa langue, l’entrelaçant avec la sienne.
Ses tétons durcirent tandis qu’il
les effleurait des doigts, explorant chaque
centimètre d’elle.
« Partout où je pose les doigts, je
t’embrasserai et je te lécherai jusqu’à ce
que tu ne puisses plus le supporter, »
l’avertit-il, et elle réagit en gémissant. Il
tirailla ses tétons, érigés sous le tissu de
sa robe.
« Je veux embrasser tes seins
magnifiques et quand ça te fera mouiller,
alors je lécherai ta jolie chatte jusqu’à ce
que tu jouisses, » lui dit-il quand elle
gémit à nouveau.
Elle le repoussa, se retourna et lui
présenta son dos en remontant ses
cheveux. Le regardant par-dessus son
épaule, elle patienta avant de demander. «
Tu veux bien m’aider à enlever ma robe ?
»
Des mains chaudes agrippèrent sa
tirette et la descendirent lentement, ses
doigts lui brûlant la peau en descendant.
Il avait du mal à croire à quelle vitesse
cette jeune femme timide s’était
transformée en tentatrice, et il voulait en
tirer pleinement parti. Il la regarda se
débarrasser de sa robe et la laisser
tomber au sol.
Saisissant ses épaules, il la
retourna et vit son pouls accélérer dans sa
gorge tandis qu’il la menait à reculons
vers la table à manger. Il la souleva
facilement et la posa sur le bord de la
table tandis que ses doigts retiraient
agilement son soutien-gorge tout en
libérant ses seins bien fermes. Il les prit
presque révérencieusement dans ses
mains et frotta ses pouces contre ses
tétons pour la faire gémir. Ses
gémissements firent tourbillonner son
esprit, passant en revue tous les plaisirs
qu’il voulait lui faire connaître.
Il s’interrompit en la sentant se
figer sous ses mains capables.
« Quelque chose ne va pas ? »
« Non, c’est juste que je n’ai
couché qu’avec un seul homme, »
répliqua-t-elle, tremblant tandis que ses
doigts se déplaçaient sur ses tétons, les
roulant entre son pouce et son index. Ce
mouvement la fit pointer, et il sentit sa
nervosité presque surpasser son
enthousiasme.
« Je serai doux, Krasivaya, ne
t’inquiète pas, » lui dit-il en massant sa
poitrine. « Je ne veux qu’une chose, c’est
te donner du plaisir. Je veux te sentir, te
toucher, et lécher chaque centimètre de
ton corps. » Son rougissement et son
acquiescement suffirent à l’encourager à
déboutonner sa chemise. S’en
débarrassant, il résista l’envie de se
pavaner devant elle en voyant son regard
admiratif.
Timidement, elle avança la main
et traça les nombreux tatouages qui
recouvraient son torse. Elle sembla
fascinée tandis que ses doigts suivaient
les lignes d’un tatouage tribal qui
descendait plus bas que son pantalon. Il
lui prit les mains et les plaça sur sa
ceinture, attendant de voir ce qu’elle
ferait.
Levant de grands yeux vers lui,
elle cligna des yeux avant de se lécher les
lèvres. Il résista l’envie de gémir quand
ses doigts débouclèrent sa ceinture avant
de descendre la tirette de son pantalon.
Redescendant son pantalon, il ôta ses
chaussures avant de s’en débarrasser
complètement.
Il la regarda serrer les poings
avant de les rouvrir. « Continue, »
murmura-t-il tandis qu’elle le regardait
avec hésitation.
Avançant la main, elle la posa sur
son érection, protégée par son slip, et
Vladimir sentit le sang quitter les parties
moins importantes de son corps et
s’accumuler autour de sa main. Il avait
peine à croire que quelque chose de si
doux puisse être si bon. Il grogna quand
elle déplaça timidement sa main de bas
en haut, semblant surprise quand sa bite
rebondit.
Ne sachant pas combien de temps
il pourrait tenir face à sa douceur, il
écarta ses jambes et se positionna entre
elles. Agrippant ses hanches, il l’attira
plus près du bord de la table et elle passa
instinctivement les jambes autour de lui.
La sensation de son corps enfiévré si
proche du sien le fit gémir et fantasmer de
la voir assise nue, se tortillant de plaisir
tandis qu’il la tatouait.
Il glissa les doigts dans sa culotte
et la trouva complètement mouillée. « Tu
es si prête pour moi, » murmura-t-il
tandis qu’elle frottait les jambes contre
ses hanches.
Glissant une main sur sa chute de
rein, il la repoussa gentiment contre la
table et sourit avec appréciation quand
elle cambra le dos, remontant la poitrine
tandis qu’elle retombait lentement sur la
table.
Incapable de résister, il se pencha
en avant pour verrouiller les lèvres
autour d’un de ses tétons, et le sucer
tandis que sa paume de main était pressée
contre sa motte, massant son clitoris alors
que ses doigts pompaient lentement entre
ses lèvres trempées. Passant à son autre
téton, il l’entendit gémir et emmêler ses
doigts dans ses cheveux pour presser sa
tête contre elle.
Il la taquina sans relâche, passant
ensuite à son ventre, ses doigts alternant
entre la pomper et chatouiller sa fente.
C’était encore mieux que ses fantasmes,
tandis qu’elle se tortillait sous lui en se
cambrant en réaction à ses préliminaires.
Embrassant son estomac, il se
redressa et libéra ses jambes d’autour de
sa taille. Il lui caressa les jambes tout en
embrassant l’intérieur de ses cuisses et
les souleva.
« Regarde-moi, Krasivaya. Je
veux voir la passion dans tes yeux quand
je te ferai crier mon nom. » Daisy tourna
la tête et ouvrit les yeux pour le regarder,
un sourire tremblant sur le visage, qui se
transforma rapidement en passion tandis
que ses doigts continuaient à explorer son
corps.
Lorsqu’il frotta la main sur sa
culotte en dentelle, il sourit en la voyant
aussi trempée. Saisissant un couteau sur
la table, il coupa chaque côté de sa
culotte et l’amena à son visage pour
inhaler son odeur. Daisy cria de surprise
en le regardant faire.
La déposant de côté, il saisit ses
hanches et la mena plus près du bord. Il
voulait continuer à la taquiner, mais
n’était pas sûr de pouvoir tenir plus
longtemps. Il voulait la posséder sur le
champ.
Il saisit l’élastique de son slip et
s’en débarrassa avant de le jeter de côté.
Enveloppant sa main autour de son
érection, il la banda de haut en bas tandis
que du pré-foutre scintillait sur son gland.
Il leva les jambes de Daisy,
complètement ramollies, et les posa sur
ses épaules. S’alignant devant son trou, il
leva ses hanches et rua. Daisy mouillait
tellement qu’il glissa facilement en elle,
s’ancrant complètement entre ses lèvres
accueillantes. Il grogna en sentant son
côté bestial chercher à s’échapper alors
qu’il devait y aller doucement au début.
Exerçant tout le contrôle qu’il
pouvait, il commença à lentement la
pénétrer, et Daisy réagit en gémissant
comme un chaton. Son petit corps
balançait d’avant en arrière à chaque
coup de rein, tandis qu’elle rejetait la tête
en arrière et serrait les poings en réponse
aux sensations qu’elle éprouvait.
« Daisy, regarde-moi, »
commanda-t-il à nouveau, et elle tourna
un regard vide vers lui. Ses pieds
commencèrent à se recourber tandis que
son corps tremblait à l’accumulation du
plaisir qui traversait son corps.
Ancrant les talons sur ses épaules,
elle leva les hanches et commença à
s’ancrer à lui à chaque coup de rein.
« C’est ça, Krasivaya, montre-moi
ce que tu veux, » chantonna-t-il tandis que
ses couilles se serraient douloureusement
en réaction à cette stimulation.
En poussant un cri, Daisy se
cambra et ses muscles se contractèrent
contre lui, rendant tout mouvement
difficile. Vladimir lutta contre les
sensations de plaisir et continua à la
pénétrer, mais les spasmes de ses muscles
prirent le dessus.
En rugissant, son propre orgasme
le fracassa et il raccourcit ses coups de
rein, claquant son bassin contre elle une,
deux, trois fois de plus avant de l’attraper
et de la remettre assise. La serrant contre
lui, il captura ses lèvres, plongeant dans
sa bouche de manière aussi possessive
qu’il l’avait fait avec son corps.
Lorsqu’ils se calmèrent tous les
deux, il la rassit sur la table et se retira
lentement, ravi qu’elle émette des sons de
protestation tandis que son corps
s’affalait contre le sien.
« C’était… vraiment…
incroyable, » parvint-elle enfin à dire, et
il gloussa. Lui frottant le dos, il passa ses
doigts dans ses cheveux et embrassa son
front, montrant son accord.
« Je n’ai jamais ressenti quelque
chose de pareil, » lui dit-elle.
« Je suis impatient de
recommencer, » répondit-il avant de la
sentir se tortiller inconfortablement. «
Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-
il.
« Je ne sais pas vraiment comment
réagir. Je devrais m’en aller, ou rester ?
Excuse-moi. »
« Tu peux t’en aller ou rester, »
commença-t-il. « Ce qui te mets le plus à
l’aise. »
Elle se souvint d’avoir dit à Abby
qu’elle l’appellerait pour lui raconter les
détails, et elle voulait prendre une douche
dans le confort de son appart. Elle se
releva, ramassa son soutien-gorge, sa
culotte et sa robe et se rhabilla. Alors
qu’elle était sur le point d’enfiler sa
culotte, elle se figea, se rendant compte
qu’elle était inutile.
« Je vois que tu t’en va ? »
demanda-t-il en lui reprenant des mains la
dentelle détruite. Il voulait qu’elle reste,
mais il ne voulait pas la forcer.
« Oui, je dois rentrer. J’ai
beaucoup à faire demain matin, mais je
dois te dire à quel point j’ai savouré cette
soirée. C’était… »
« Incroyable, » dirent-ils de
concert, avant d’éclater de rire.
« Absolument. Alors pourquoi ai-
je l’impression que c’est un adieu ? »
demanda-t-il.
« Ce n’est certainement pas un
adieu, » répliqua-t-elle, se retournant
pour lui faire face.
« J’aimerais te revoir, Daisy
Lockheart. Tu as réveillé quelque chose
en moi qui était oublié depuis longtemps.
»
« C’est vrai ? » demanda-t-elle
doucement.
Elle battit à nouveau des cils. Elle
était déjà rhabillée quand il attrapa son
pantalon pour l’enfiler.
« Oui, c’est vrai, » répliqua-t-il
en s’approchant d’elle pour prendre son
visage dans ses mains. L’embrassant
légèrement, elle écarta les lèvres en
soupirant, lui permettant de plonger entre
ses lèvres pour laisser leurs langues
danser ensemble. En soupirant, il rompit
leur baiser et pressa son front contre le
sien. « Encore merci d’avoir accepté mon
invitation. »
« A la prochaine, Vladimir
Petrov. Merci pour cette soirée
merveilleuse, » lui dit-elle vivement.
« A la prochaine, ma douce Daisy,
» répliqua-t-il en l’accompagnant jusqu’à
l’ascenseur.
Il regarda la porte se refermer et
entendit les poulies de l’ascenseur qui
descendait jusqu’au rez-de-chaussée. «
Daisy Lockheart, tu es une drogue dont
l’innocence va me brûler les ailes. »
Chapitre 6
Daisy s’emmitoufla dans son pull
et alluma le chauffage de sa petite
voiture. En quittant le parking, elle se
réprimanda de ne pas avoir eu le courage
de rester. Elle pensa à faire demi-tour.
Elle donnerait n’importe quoi pour se
réveiller blottie dans ses bras.
Elle se mordilla la lèvre en
souriant idiotement à ce qui s’était passé.
Ça avait dépassé tous ses fantasmes les
plus fous, et ils n’avaient même pas
quittés la salle à manger. Incapable de se
contenir, elle éclata de rire en se
rappelant ses orgasmes.
Et voilà à quoi ça ressemble de
coucher avec quelqu’un d’expérimenté,
songea-t-elle en gloussant. Vlad Petrov
avait clairement de l’expérience.
Durant tout le trajet de retour, elle
pensa à lui et à son corps si sexy et si
musclé. Elle sentit un éclair d’embarras
lui colorer le visage et les joues tandis
qu’elle se remémorait à quel point elle
s’était sentie dévergondée quand il l’avait
touchée. Il lui avait fait ressentir des
choses qu’Ethan ne lui avait jamais fait
ressentir, et elle en voulait plus.
Le bip d’un message interrompit
ses pensées. Elle baissa les yeux vers son
téléphone et vit qu’Abby lui avait envoyé
un message. Une fois arrêtée à un feu
rouge, elle cliqua sur le message pour
pouvoir le lire.
« Tu es déjà rentrée ? » demandait
Abby.
« Je suis en route, » répondit
Daisy.
« Appelle-moi dès que tu rentres,
» répliqua-t-elle ensuite.
Le feu passa du rouge au vert et
Daisy écrivit « OK » avant de poser le
pied sur la pédale de l’accélérateur.
Elle alluma la musique et dansa
au rythme tonitruant des haut-parleurs
d’usine.
Vlad l’avait comblée encore et
encore, et elle se demanda si elle devait
censurer certains détails de sa soirée
pour sa meilleure amie. Daisy gara sa
voiture devant son appart et rentra chez
elle en se disant qu’elle raconterait à
Abby tout, dans tous les détails.
Une fois à l’intérieur, elle sortit
son téléphone et pianota le numéro de sa
meilleure amie.
« Raconte-moi tout ! » lâcha Abby
sans prendre la peine de dire bonjour. Le
visage de Daisy s’illumina d’excitation
en sentant l’adrénaline la traverser. « Ne
sois pas radine. Je veux des détails ! »
Se débarrassant de ses
chaussures, Daisy s’installa dans son
sofa, les pieds recroquevillés sous son
corps. Tenant ses genoux, elle se mit à
parler.
« J’ai porté la robe noire comme
tu l’as suggéré, » commença-t-elle. «
Inutile de dire qu’il l’a appréciée. Il nous
a cuisiné à manger ; un genre de shish
kebab russe. Ensuite, après avoir terminé
le dîner, on a bu pas mal de vin. »
« Tu t’es saoulée ? » taquina
Abby.
« Non, pas saoulée, mais c’était
assez pour encourager les choses, » dit
Daisy calmement.
« Quelles choses ? Je veux que tu
me racontes tout, Daisy Lockheart ! »
plaisanta-t-elle.
« Ok, ok. Après le dîner, j’ai
commencé à flirter avec lui, et soudain, je
me retrouve nue sur la table de la salle à
manger, » se remémora Daisy, les joues
empourprées.
« Et puis qu’est-ce qui s’est passé

« On s’est envoyés en l’air, et
c’était incroyable. »
« Oh mon Dieu ! » couina Abby.
« C’était tellement bon. Je n’ai
jamais ressenti ça avec un homme avant.
»
« Et il est t’a fait grimper au
rideau combien de fois ? »
« Trois, peut-être quatre fois ? Je
ne sais pas. J’avais l’impression que
c’était un orgasme sans fin. »
« Génial ! Bien joué ! »
encouragea Abby. « J’aime quand un
homme sait ce qu’il veut et n’a pas peur
d’aller le chercher, » ajouta-t-elle. « Tu
vas le revoir ? »
« Je devrais ? » demanda Daisy,
pour la forme. Elle savait déjà quelle
réponse elle voulait entendre, mais
voulait être encouragée dans cette voie.
« Tu as passé du bon temps, non ?
» interrogea Abby.
« Plus que bon. »
« Et tu voudrais remettre le
couvert ? »
« Oh oui. Il est sexy et il connaît
déjà mon corps. On pourrait sortir un peu
et voir où ça nous mène. Le sexe était
vraiment délicieux, et il a le corps d’un
dieu. »
« Oh, tu ne veux vraiment pas le
laisser passer. Tu es célibataire depuis
bien trop longtemps. Il est temps de se
lâcher et de s’amuser un peu, » dit Abby
d’un ton neutre.
Daisy eut l’impression que son
sourire allait fendre son visage. « Je
verrai ce que je peux faire. Mais
maintenant, je veux me mettre au lit et
dormir, » finit-elle en bâillant tandis que
l’adrénaline de la soirée quittait
rapidement son corps.
« D’accord, m’dame. On
s’appelle bientôt. Tiens-moi au courant
de ce qui t’arrive. »
« Pas de problème ! »
Abby raccrocha et Daisy sentit
que quelque chose de spécial pourrait
ressortir de son union avec Vlad. Il était
entouré d’un voile de mystère, et pourtant,
elle se sentait en sécurité dans ses bras.
***
Quelques jours s’étaient écoulés
quand le bruit de la sonnette interrompit
Daisy, qui préparait son petit-déjeuner.
« Une minute, » héla-t-elle.
Elle se rendit à la porte pour
l’ouvrir, mais sans ôter la chaine. En
regardant par la fente, elle vit que Vlad se
tenait de l’autre côté, vêtu de son éternel
pantalon de costume et d’une chemise
boutonnée. Elle referma rapidement la
porte, se regarda dans le miroir, enleva la
chaine et la rouvrit.
« Je t’ai amené des fleurs, ma
douce Daisy, » dit-il en lui tendant un
bouquet de fleurs.
« Oh, c’est vraiment gentil. Merci,
Vlad, » dit-elle en se creusant le cerveau.
« Je peux savoir comment tu as eu mon
adresse ? » demanda-t-elle avec
curiosité.
« J’espère que tu n’es pas fâchée,
mais mon chauffeur t’a suivie jusque chez
toi l’autre soir. Très franchement, je
voulais juste être sûr que tu sois rentrée
en sécurité. »
« Oh ouais, j’ai eu l’impression
d’être suivie. C’est étrange, mais assez
mignon, » dit-elle.
« Je m’excuse de ne pas avoir
appelé, mais tu ne m’as pas laissé ton
numéro, » dit-il en levant un sourcil dans
sa direction. Daisy se frappa le front en
signe de faux désespoir.
« Je n’y avait même pas pensé.
C’est vrai, tu m’as donné ta carte et je t’ai
revu au studio. Je m’excuse, Vlad, mais
pour ma défense, j’avais des choses plus
agréables à l’esprit, » avoua-t-elle en lui
souriant.
« Ah oui ? Quelque chose que tu
voudrais recommencer, j’espère ? »
interrogea Vlad en levant un sourcil.
Daisy rougit en acceptant les fleurs. Se
retournant, elle se rendit dans sa cuisine
et il la suivit à l’intérieur.
Elle plaça les fleurs dans un vase.
« Et tu as fait tout ce chemin pour m’offrir
des fleurs ? » demanda-t-elle, pas sûre de
pouvoir le croire.
« En fait, je voulais t’inviter à
sortir avec moi. J’ai apprécié te préparer
à manger et te faire l’amour, mais je
pensais qu’on pourrait faire quelque
chose de plus… américain ? »
Souriant, Daisy inclina la tête en
le regardant. « Américain ? Tu veux dire
aller au restaurant et au cinéma ? »
« Si tu veux. Ou aller danser. Voir
un concert. Le truc, c’est que j’aimerais
t’inviter à un vrai rendez-vous. Me ferais-
tu l’honneur d’accepter mon invitation ? »
Hochant la tête, Daisy se sentit
tout à coup intimidée par sa requête
sérieuse. Se rendant compte qu’il
attendait d’entendre sa voix, elle
répondit. « Avec grand plaisir. » Elle
était excitée par l’idée.
« Vendredi soir, ça te convient ? »
« Absolument. »
« Excellent, attends-toi à être
gâtée, » avertit-il mystérieusement.
Elle hocha la tête en signe de
compréhension, et il planta un baiser sur
ses lèvres avant de sortir de chez elle.
Affolée, Daisy saisit son
téléphone pour appeler Abby et lui
raconter ce qui venait de se passer. Elle
avait besoin de conseils, immédiatement.
« Et il est juste apparu comme ça
avec des fleurs ? » demanda Abby.
« Ouais, et il voulait m’inviter à
un vrai rendez-vous vendredi soir. Il m’a
dit de m’attendre à être gâtée. »
« Je me demande où il va
t’emmener, » songea Abby.
« Je n’en ai aucune idée, »
répondit Daisy.
« Et bien, où que ce soit, j’ai la
robe parfaite pour l’occasion. »
« C’est vrai ? »
« Oui, » commença Abby. « Elle
est en satin rouge avec un décolleté
plongeant. Elle t’ira parfaitement. Avec
cette robe, il viendra manger dans le
creux de ta main. »
« Est-ce qu’il n’est déjà pas en
train de manger au creux de ma main,
voire même ailleurs ? » plaisanta Daisy.
« Oui, mais crois-moi, tu vas
vouloir porter cette robe. Je te l’amène
mercredi. Promets de me faire confiance.
»
« Je le promets, » répondit Daisy.
« Super. À mercredi. »
« A mercredi ! » lança Daisy à sa
meilleure amie.
Chapitre 7
Mercredi après-midi, Daisy reçut
un message d’Abby lui signalant qu’elle
était en chemin.
« A tout de suite ! » lui envoya
Daisy par message.
Vingt minutes plus tard, les deux
femmes étaient dans le salon en train de
grignoter des chips et de discuter du
rendez-vous avec Vlad.
« Tu penses qu’il va t’emmener
dans un endroit chic ? » songea Abby tout
haut.
« Je suis sûre que ce sera spécial,
peu importe où il m’emmène, » répondit
Daisy poliment.
« Je suis sûre que ce sera
merveilleux. Allez, prend la robe et va
l’essayer. »
Abby lui tendit un grand sac
découvrant des touches de rouge dans ses
parties transparentes. Daisy prit le sac et
disparut dans sa chambre.
Lorsqu’elle émergea, Abby
montra sa satisfaction en clappant des
mains et en la sifflant.
« Tu es splendide, Daisy. Je
savais que cette robe t’irait comme un
gant ! »
Daisy tourbillonna avec sa robe et
adora sa légèreté et la manière dont elle
épousait ses courbes.
« Alors je vais la porter. Je me
sens tellement sexy, comme si tout
pouvait arriver, » dit Daisy avec
admiration.
« Je suis certaine que ton nouveau
petit-ami va l’adorer, » taquina Abby.
Après avoir papoté un peu et
partagé un pot de crème glacée, Abby la
laissa, mais seulement après que Daisy
lui ait promis de l’appeler pour lui
raconter les détails.
***
Vendredi soir arriva
soudainement, et Daisy prit une douche et
s’habilla soigneusement pour son rendez-
vous. Enfilant sa paire d’escarpins
favorite, elle tourbillonna devant le
miroir. Abby avait raison, je suis
magnifique, pensa-t-elle en s’admirant.
Regardant l’horloge, elle s’étudia une
dernière fois avant d’attraper sa pochette
et de se diriger vers la voiture avec
chauffeur qui l’attendait. Elle sourit
quand il lui ouvrit la porte avant de
l’emmener vers sa destination.
Vingt minutes s’écoulèrent avant
que la voiture ne roule devant l’un des
nouveaux restaurants de Washington, Le
Flair. Les réservations devaient être
prises des mois à l’avance et Daisy se
demanda comment Vlad était parvenu à
réserver une table aussi rapidement. En
sortant de la voiture, elle admira la
devanture du restaurant. Le thème Grec
était impeccable et l’extérieur du
bâtiment lui rappelait le Parthénon. Elle
sourit en voyant Vlad émerger du
restaurant, l’air fantastique dans son
costume bleu marine qui lui allait à la
perfection. Posant un baiser sur sa joue, il
plaça une main sur sa chute de reins et
l’escorta à l’intérieur du restaurant.
L’hôtesse les mena jusqu’à un box
tranquille dans un coin et leur récita les
plats du jour avant de leur laisser les
menus. Alors que Daisy regardait le
menu, elle fronça les sourcils.
Vlad lui sourit. « Tu es déjà venue
ici ? » lui demanda-t-il, et elle secoua la
tête.
« C’est ma première fois. Et toi ?
»
« Le proprio du restaurant est un
ami, donc je suis venu à l’ouverture. Si je
peux faire une suggestion, c’est de
commander le mezzé pour deux. C’est un
peu de tout. » Hochant la tête, Daisy
reposa le menu et lui sourit.
« Pourquoi pas. »
Alors qu’ils attendaient leurs
plats, ils se posèrent des questions sur
leurs vies respectives.
« D’où viens-tu en Russie ? » lui
demanda-t-elle en sirotant son vin.
« Une petite ville dans la banlieue
de Moscou, mais j’ai déménagé quand
j’étais gosse, » commença Vlad. En
l’écoutant parler, Daisy fut choquée
d’apprendre qu’il avait été foutu à la
porte de sa maison parce qu’il y avait
trop de bouches à nourrir et qu’il s’était
retrouvé à la rue à un jeune âge.
« Et tu as appris à tatouer dans la
rue ? » demanda-t-elle.
« Dah. Si Marco n’avait pas été
là, je n’aurais pas survécu à mon premier
hiver. Mais il m’a appris tout ce que je
devais savoir pour survivre, » dit-il d’un
ton neutre, la surprenant par son manque
d’émotions.
« Et tu as atterri ici comment ? »
Elle ne comprenait pas comment un
tatoueur russe s’était retrouva aux États-
Unis.
« Je suis venu ici pour aider un
ami et j’ai décidé de rester. Grâce à une
rentrée d’argent imprévue, j’ai pu ouvrir
le studio, qui est très populaire parmi les
étudiants et les jeunes professionnels. »
Elle lui sourit. « J’imagine. J’ai
reçu beaucoup de compliments sur le
mien, » dit-elle en lui montrant son
poignet.
Le prenant entre ses mains, il fit
mine d’inspecter le tatouage avant de le
masser en cercles avec son pouce. Daisy
retint sa respiration au contact, qui fit
papillonner son cœur. À ce moment-là, le
serveur arriva avec leur commande et
étala les plats devant eux.
Alors qu’il déposait les plats,
Vlad les nomma. « Keftedes, un genre de
des boulettes de viandes à l’agneau. Des
fallafels, des aubergines fourrées, du
souvlaki, qui est un peu comme les
kebabs que je t’ai préparés. De la
moussaka, aussi à l’aubergine. De la féta
poêlée, du tzatziki, une sauce à base de
yoghourt, et bien sûr, du pain pita fait
maison. Lance-toi, » dit-il en la regardant
placer différents éléments sur son
assiette.
En mordant un bout de keftedes,
Daisy ferma les yeux en sentant les épices
lui picoter la bouche. Mâchant lentement,
elle soupira longuement. « Oh, c’est bon.
» Elle ne se rendit pas compte de l’effet
que son plaisir de manger avait sur
Vladimir, qui se déplaça
inconfortablement sur la banquette.
Ils mangèrent en silence,
savourant le repas. Lorsque Daisy se
rassit pour faire une pause, Vladimir
ouvrit la bouche. « Alors, dis-m’en plus
sur toi. Tu as dit que tu étais
bibliothécaire ? »
« Oui, j’ai un master en
bibliothéconomie et je travaille à
l’université comme bibliothécaire. »
« Ça paraît… ennuyeux, » avoua-
t-il quand elle éclata de rire.
« Si tu n’aimes pas les livres ou
la recherche, c’est le cas, mais on vient
de recevoir un don de cartons contenant
de très vieux bouquins et c’est vraiment
gai de les trier et de cataloguer leur
contenu. Certains des livres ont plus de
cinq cents ans, » lui dit-elle en parlant
avec animation.
« Et c’est le boulot dont tu as
toujours rêvé ? » interrogea-t-il en
sirotant son vin.
« En quelque sorte. Oui. Je veux
dire, j’aimerais avoir des enfants un jour
et c’est un boulot qui me permettrait de
prendre congé mais de pouvoir retrouver
un poste une fois que les enfants seraient
plus âgés. »
« Donc tu ne veux pas faire
comme ces autres mamans qui retournent
travailler immédiatement ? » demanda-t-
il.
Haussant les épaules, elle lui dit,
« J’aimerais rester à la maison avec les
enfants, mais si ce n’est pas possible,
alors je reprendrai le travail. Tout le
monde ne peut pas se permettre de passer
autant de temps sans travailler. »
« Mais ton oncle travaille au
Congrès, non ? »
« Oui, je sais, mais mon père pas,
et même si mon oncle aime dépenser son
argent, mes parents m’ont élevé dans la
frugalité. Je n’ai jamais manqué de rien,
mais ils se sont assurés que je savais
comment prendre soin de moi-même. »
« Ils vivent à Washington ? Je
pense que j’aimerais les rencontrer, »
avoua-t-il.
Secouant la tête, elle répondit, «
Non. Ma mère est décédée il y a dix ans.
Elle avait un cancer. Mon père… » Sa
voix se fêla. Vlad tendit la main pour
attraper la sienne et lui donner du
courage. « Ils étaient fous amoureux. Je
me rappelle qu’en grandissant ils
dansaient toujours dans la cuisine, ou ils
se tenaient la main. Je ne pense pas les
avoir jamais entendus se disputer. Mon
père avait l’habitude de dire qu’elle était
son âme-sœur, et quand elle est morte, je
pense qu’une part de lui est morte aussi.
L’été après ma remise de diplôme
d’université, il s’est effondré. Il est resté
dans le coma à l’hôpital pendant une
semaine avant de mourir. »
« Oh, Daisy, je ne savais pas, ma
Krasivaya. Excuse-moi d’avoir fait
remonter ces tristes souvenirs. »
Lui souriant, elle leva les yeux
vers lui et lui serra la main. « Ça va,
vraiment. C’était leur histoire d’amour.
J’ai toujours espéré qu’un jour, je
rencontrerais quelqu’un qui me ferait
danser comme le faisaient mes parents, »
avoua-t-elle.
« Et tu l’as rencontrée ? »
demanda-t-il.
« Rencontré quoi ? »
« La personne qui te donne envie
de danser ? » demanda-t-il en lui baisant
la main.
Rougissant, Daisy eut soudain du
mal à parler. C’était leur premier
véritable rendez-vous. C’était trop tôt
pour éprouver de tels sentiments, non ?
Le serveur lui évita de répondre lorsqu’il
arriva avec les desserts et une autre
bouteille de vin.
Chapitre 8
Lorsqu’ils quittèrent le restaurant,
Vladimir l’escorta jusqu’à la voiture et
l’aida avant de monter la rejoindre sur la
banquette arrière. Elle s’assit et ferma les
yeux. Se rendant compte qu’elle avait bu
un peu trop de vin, elle fut soulagée de ne
pas devoir conduire.
« Daisy ? » appela Vlad en la
regardant curieusement. Ouvrant les yeux,
elle lui sourit.
« Pardon. Je me rends compte que
j’ai un peu trop bu, » avoua-t-elle avant
de tendre la main pour serrer la sienne.
Prenant sa main, il la mena à ses lèvres et
embrassa son tatouage.
Elle retint sa respiration avant de
pousser un petit cri, et s’émerveilla que
quelque chose de si léger puisse
l’allumer autant.
« Tu te sens bien ? Tu veux que je
demande au chauffeur de te ramener ? »
interrogea-t-il en la regardant avec
inquiétude. En soupirant, elle se glissa
plus près de lui et se pencha contre lui.
« Non, je me sens très bien, et je
ne suis pas encore prête à rentrer. »
Se penchant en avant, il donna ses
instructions au chauffeur en russe avant de
se rasseoir et de passer un bras autour
d’elle. « Qu’est-ce que tu lui as dit ? » lui
demanda-t-elle en levant les yeux vers
lui.
« De faire un tour pour profiter
des vues de la ville. »
Hochant la tête, elle se blottit sur
son côté et regarda les lumières par la
vitre tandis qu’ils accéléraient sur la
route. Vlad mêla ses doigts dans ses
cheveux et se mit à masser sa nuque, ce
qui la fit soupirer de contentement.
« Qu’est-ce que tu as de plus,
Vlad Petrov ? » murmura-t-elle.
« Qu’as-tu dit ? »
Haussant les épaules, elle se mit à
rire. « Je ne sais pas. C’est juste que
quand je suis avec toi, les choses
semblent couler de source. Tu me fais me
sentir… » Sa voix mourut tandis qu’elle
se tournait pour le regarder.
« Quoi, Krasivaya ? » demanda-t-
il en caressant son visage.
« Qu’est-ce que ça veut dire,
Krassi… ? »
« Krasivaya veut dire beauté, ce
que tu es. Tu es probablement la plus
belle femme que j’aie jamais rencontrée.
»
Daisy ne put s’empêcher de rire. «
Oh, allez. Je n’ai rien de spécial. Je suis
juste… moi, » finit-elle tandis qu’il
plaçait un doigt sous son menton pour
lever son visage.
« Crois-moi, Daisy Lockheart. Tu
es incroyable, » murmura-t-il contre ses
lèvres avant de l’embrasser légèrement.
Daisy gémit quand il l’embrassa.
Sans plus d’encouragement, il la leva
facilement du siège et la posa sur ses
genoux. Elle passa les bras autour de sa
nuque et se pencha vers lui.
Brisant le baiser, elle frotta sa
joue contre la sienne. « Oh, Vlad, quand
je suis avec toi, je me sens vraiment
belle. »
Il grogna et posa une main à
l’arrière de son crâne. « J’aimerais que tu
te sentes toujours comme ça, » lui dit-il
avant de l’embrasser à nouveau.
Alors que le chauffeur circulait
dans Washington, Daisy se retourna pour
chevaucher Vlad, qui glissa les mains
sous sa robe pour caresser ses jambes.
Tandis qu’ils s’embrassaient, ses mains
remontèrent de plus en plus jusqu’à serrer
ses fesses et les pincer entre ses doigts.
Elle gémit en poussant contre ses mains,
demandant plus. Écartant ses jambes, elle
se retrouva à presser sa motte contre son
érection grandissante, et elle se mit à se
frotter contre lui, savourant les
sensations.
Caressant ses bras, il glissa sa
robe sur ses épaules, laissant les brides
reposer sur ses bras tout en abaissant les
bonnets de son soutien-gorge, exposant
ses seins à son toucher. En gémissant, il
les prit dans ses mains et les leva, la
forçant à se redresser tandis que sa
bouche atterrissait sur un téton pour le
sucer avidement.
Daisy pouvait sentir son
excitation grandir tandis que sa mouille
s’accumulait entre ses jambes. Elle tenta
de se déplacer, mais son corps était tendu
et elle fut forcée de se pencher dans ses
mains pour maintenir son équilibre tandis
qu’il continuait à alterner entre ses tétons,
suçant et mordillant tandis qu’elle
gémissait en réponse.
Ses doigts retracèrent l’arrière de
son crâne, et elle mêla ses doigts dans ses
cheveux blonds. Elle était pantelante
quand il s’arrêta enfin.
Se penchant en avant, elle
l’embrassa avant de se relever de ses
genoux et de s’installer sur le plancher à
ses pieds. Tendant les mains de manière
résolue, elle déboucla sa ceinture avant
de détacher le bouton de son pantalon et
de descendre sa tirette. Ses doigts
délicats se glissèrent dans son slip et
saisirent sa bite, la libérant dans l’ombre
de la voiture.
Soudain timide, elle voulut en
faire plus, mais sans savoir que faire
ensuite.
Prenant sa main, il la ramena sur
sa bite et la plaça sur sa hampe. « Tiens-
la ici puis bouge ta main de haut en bas
comme ça, » lui conseilla-t-il, tenant sa
main par-dessus la sienne en montrant le
mouvement.
Elle bougea la main de haut en
bas sur son érection tandis qu’il gémissait
de manière appréciative. Elle fut surprise
de le voir si humide tandis qu’elle étalait
le pré-foutre sur son gland, ce qui le fit
frémir. Il devint de plus en plus dur sous
son toucher, et ferma les yeux en la
laissant le masturber.
Elle le masturba de haut en bas,
mais la curiosité prit le dessus et elle le
prit par surprise en plaçant sa bouche
chaude sur son gland. Il ouvrit les yeux
suffisamment longtemps pour la regarder,
mais ne prononça pas un mot. Daisy fut
surprise de voir à quel point il avait bon
goût tandis qu’elle léchait son gland
comme si c’était une sucette géante.
Elle n’était pas sûre de faire les
choses correctement jusqu’à ce qu’elle
l’entende gémir son nom. Posant une main
légère sur sa tête, il la caressa en souriant
de ses préliminaires.
Vladimir préférait habituellement
contrôler ses activités sexuelles, mais il
était évident à son hésitation qu’elle
n’avait aucune expérience, ce qu’il
trouvait vraiment charmant. Il se résolut à
la laisser explorer son corps. Il en profita
pour la regarder devenir plus audacieuse
à chaque mouvement de sa tête.
Elle frotta à nouveau son gland,
mais lorsqu’elle descendit la main, elle la
suivit de sa bouche, avalant son gland
lentement jusqu’à ce qu’elle prenne autant
de lui qu’elle le pouvait dans sa bouche.
Elle fut surprise en le sentant heurter le
fond de sa gorge, ce qui lui donna un
léger haut le cœur avant qu’elle se retire.
Ses murmures d’encouragement
suffirent à la faire continuer, et alors
qu’elle remettait le couvert, à chaque fois
qu’elle descendait la bouche, elle était
capable de l’avaler encore plus
profondément. Son nez effleura ses poils
pubiens et lorsqu’elle remonta, elle
appliqua involontairement une pression
sur la face inférieure de son sexe, ce qui
le fit sursauter de surprise en gémissant.
Décidant qu’elle appréciait le
pouvoir qu’elle avait sur lui, elle
commença à accélérer la cadence tandis
qu’il levait les hanches vers elle. Son
corps se figea tandis que ses mouvements
devinrent plus rapides et plus erratiques.
Elle savait à la manière que son corps
avait de se raidir que son orgasme était
proche, et elle continua à bouger ses
lèvres de haut en bas de sa bite dure.
« Daisy, si tu ne retires pas tes
jolies lèvres maintenant, je vais éjaculer
dans ta bouche, » l’avertit-il.
Ses mots ne suffirent pas à la
décourager tandis qu’elle continuait à le
sucer. Il resserra son emprise sur sa tête
et son corps se contracta. En grondant, il
jouit un liquide gluant et chaud qui jaillit
à l’arrière de sa bouche et qu’elle avala
par réflexe.
Daisy fut surprise par la quantité
de sa semence tandis qu’elle se forçait à
avaler tout ce qu’il lui donnait. Quand
elle fut sûre qu’il se soit vidé en elle, elle
releva la tête et lécha son sexe de bas en
haut au cas où elle aurait raté quelques
gouttes de son sperme avant d’embrasser
son gland.
« Oh, Daisy, c’était si beau, »
s’exclama-t-il quand elle se rassit à côté
de lui.
« Je ne sais pas ce qui m’a pris, je
n’avais jamais fait ça avant, » avoua-t-
elle en se léchant les lèvres.
« Je suis ravi que tu aies choisi ce
moment pour commencer, » dit-il,
plaisantant à moitié.
Elle gloussa avant de pousser un
cri lorsqu’il l’attrapa et la remit sur ses
genoux. Ils gémirent de concert quand le
chauffeur annonça qu’ils étaient arrivés à
son appartement. Lui souriant, il remit son
soutien-gorge en place avant de remonter
les brides de sa robe.
Lorsque le chauffeur s’arrêta,
Vlad sortit de la voiture et lui tendit la
main. Il l’aida à sortir de la voiture avant
de la prendre dans ses bras. En
l’embrassant, il grogna en se goûtant sur
sa langue.
Rompant le baiser, Daisy lui
demanda en haletant s’il voulait monter
chez elle.
Secouant tristement la tête, il
répliqua, « Il n’y a rien que j’aimerais
plus, mais pas ce soir. J’avais espéré que
notre rendez-vous reste chaste, parce que
je voulais te montrer que je n’étais pas
seulement intéressé par le sexe. »
Daisy éclata de rire et se pencha
vers lui. « Je vois que j’ai foutu ton plan
en l’air, » commenta-t-elle tandis qu’il
l’étreignait.
« Absolument, mais c’était tout de
même merveilleux, » dit-il en la voyant
rougir.
Alors qu’elle se dirigeait vers la
porte d’entrée, elle se retourna vers Vlad
qui était accoudé contre la voiture. « Oh,
à propos, je l’ai trouvée, » lui dit-elle.
Perplexe, il la regarda. « Trouvé
quoi ? »
« La personne qui me donne envie
de danser, » répliqua-t-elle en se
retournant pour rentrer dans son building.
Chapitre 9
Une semaine plus tard, Vlad était
inquiet de la qualité des produits qui
sortaient de l’arrière-boutique du salon
de tatouage. Il inspecta la marchandise, et
fronçant les sourcils, cria à son bras-droit
en lui demandant pourquoi ils
continuaient à faire passer des produits
qui risquaient d’être découverts. Les
affaires tournaient bien, et ce n’était pas
le moment de tout foutre en l’air.
Balayant du bras la surface de la
table, il envoya voler des cartons en
jurant en russe, faisant sursauter toutes les
personnes présentes dans la pièce.
Aboyant ses ordres, tous se mirent au
garde à vous tandis qu’il les sermonnait
sur la nécessité de ne pas déraper. La
dernière chose qu’il désirait, c’était
d’alerter les autorités au sujet de ses
activités.
Il passa la tête vers l’avant du
magasin et n’entendit que le
bourdonnement des pistolets à encre en
notant que toutes les stations étaient
remplies de clients venus se faire tatouer.
Il revint à l’arrière-boutique, satisfait,
mais la réceptionniste attira rapidement
son attention en passant la tête par le
rideau.
« Monsieur Petrov ? » demanda-t-
elle avec hésitation en voyant sa tête.
« Oui, qu’est-ce qu’il y a ? »
« Une femme est ici pour vous
voir. La même que l’autre fois. Dois-je
lui dire que vous êtes occupé ? »
demanda-t-elle.
« Non, dis-lui que j’arrive tout de
suite, » répliqua-t-il.
La réceptionniste disparut et
informa Daisy des paroles de Vlad.
Lorsqu’il sortit de l’arrière-
boutique, il la trouva debout, dos à lui.
Elle portait une robe d’été qui épousait
les courbes de son corps, et il surveilla
les alentours pour s’assurer que personne
d’autre ne la regardait. Satisfait de voir
que tous les autres étaient occupés, il
s’éclaircit la gorge et sourit lorsqu’elle
se tourna vers lui.
« Daisy, ma Krasivaya, tu es là
pour un autre tatouage ? »
« Non, je voulais juste te voir, »
répondit-elle en se dirigeant vers lui.
Ses lèvres se courbèrent en un
sourire, et il se remémora le moment où
elle l’avait sucé… quelle bouche ! Vlad
ne voulait rien d’autre que de revivre ce
moment, mais le bourdonnement des
tatoueurs le ramena au présent.
Il pressa ses lèvres contre les
siennes et les sentiments lui revinrent à
l’esprit. Il avait envie d’elle, et son
entrejambe réagit de concert.
« Je suis tellement content de te
voir, » dit-il quand elle se blottit dans ses
bras. « Tu as rendu une journée difficile
bien plus vivable. » La serrant dans ses
bras, il baisa le sommet de son crâne. «
Mais comme tu peux le voir, aujourd’hui
est un jour très occupé. »
« Je suis désolée. J’aurais dû
appeler avant, mais je ne voulais pas
passer une autre minute sans te voir.
J’espère que ça ne te dérange pas, » dit-
elle en se mordillant la lèvre.
Tendant la main, il frotta un doigt
contre sa lèvre. « Ça ne me dérange
jamais. Cependant… » commença-t-il
avec regret.
« Ce n’est pas le bon moment ? »
demanda-t-elle en souriant.
Il hocha la tête. « Oui. Mais
j’aimerais me faire pardonner. Serais-tu
libre pour dîner demain soir ? »
« Oh oui, » dit-elle en souriant.
« Il y a quelque chose que tu
veuilles faire en particulier, ma douce
Daisy ? » demanda-t-il.
« Surprends-moi, » taquina-t-elle
tandis qu’il luttait contre l’envie de
l’entraîner dans son bureau et de la
prendre sur sa table de travail. Il résolut
d’attendre le lendemain pour sentir sa
peau douce contre la sienne.
« Je suis tellement fou de toi, »
avoua-t-il en la raccompagnant vers la
porte.
« Et je suis folle de toi, »
répliqua-t-elle en se léchant les lèvres. Il
grogna quand son corps réagit à ses
actions innocentes.
« Daisy, tu n’imagines pas l’effet
que tu as sur moi, » dit-il en la retournant
pour lui faire face. « Je sais qu’on vient
seulement de se rencontrer, mais je ne
peux rien contre les sentiments que j’ai
pour toi. » Il caressa son menton de sa
main rugueuse, remontant son menton
avant de se pencher pour effleurer ses
lèvres contre les siennes. Il fut surpris
quand elle écarta les lèvres, et il dévora
avidement sa bouche tandis qu’elle
gémissait. Reculant avec regret, elle lui
sourit, et il remarqua à quel point elle
avait rougi.
« A demain soir, » lui dit-elle en
sortant par la porte. Se détournant, il
retourna à l’arrière-salle pour reprendre
les choses là où il les avait laissées.
Chapitre 10
Daisy retint l’envie de danser sur
le trottoir. Elle avait peine à croire la
manière effrontée dont elle s’était rendue
au studio. En fait, tout ce qui le concernait
lui donnait envie de prendre des risques
et de sortir de sa zone de confort. Depuis
la mort de sa mère et puis celle de son
père, elle s’était murée dans son chagrin.
Mais grâce à sa cousine, elle était
parvenue à sortir de sa carapace. Olivia
l’avait aidée à sortir de cet horrible
prison de sécurité émotionnelle. Sa
cousine lui manquait tellement, et elle
aurait voulu lui parler. Elle serait la
première à lui dire si elle avait raison de
sortir avec Vlad. Elle sortit de sa rêverie
quand une mer de gyrophares bleus et
rouges illumina la rue et encercla la
boutique de tatouage.
« Restez hors du chemin ! » cria
un officier à Daisy, et elle évita les agents
de police qui se mirent à entourer le
bâtiment et à se précipiter à l’intérieur du
salon. Elle recula et heurta une voiture
garée tandis que son cœur menaçait de
sortir de sa poitrine.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
Un officier l’approcha et lui
demanda, « Quel est votre nom, et êtes-
vous affiliée à un certain Vladimir Petrov

« Daisy Lockheart, et je ne vois
pas ce que vous voulez dire, » répliqua-t-
elle.
« Etes-vous affiliée avec les
affaires de Vladimir Petrov ? » demanda-
t-il à nouveau.
« Les affaires ? Il a un salon de
tatouage, » lui dit-elle.
« Madame, on va devoir vous
poser quelques questions, » dit un autre
agent en s’approchant de Daisy. Les
choses accélérèrent tandis qu’ils la
bombardaient de questions de tous côtés.
Elle répondit aux questions et fut
éberluée de voir les employés du studio
de tatouage défiler devant elle.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? »
demanda-t-elle à la ronde.
« Nous ne pouvons rien révéler
pour le moment, mais Mr. Petrov fait
actuellement l’objet d’une enquête, »
répondit une policière.
Daisy resta sur place et regarda la
réceptionniste sortir du bâtiment, puis les
hommes qu’elle avait déjà vus, et enfin,
Vladimir lui-même.
Elle le regarda sortir avec ses
menottes, la tête haute, cherchant une
réponse.
« Vlad ! » cria-t-elle en espérant
qu’il lui parlerait ou qu’il regarderait au
moins dans sa direction, mais il l’ignora
fermement.
L’agent le mena vers les voitures
de patrouille et attendit qu’il monte à
l’arrière du van. Pendant tout ce temps,
Daisy le héla par son nom, se demandant
pourquoi il ne lui faisait pas signe. Sa
voix se tut quand l’agent ferma la portière
du van. S’enveloppant dans ses bras, elle
regarda la voiture se déplacer lentement
dans le trafic, puis les phares disparaître
au coin de la rue.
« Voici ma carte de visite,
Mademoiselle Lockheart, » dit un des
officiers en lui tendant sa carte.
« Merci, mais je ne comprends
toujours pas ce qui se passe, » répondit-
elle en la regardant d’un regard vide.
« Merci de nous appeler si vous
pensez à quoi que ce soit concernant Mr.
Petrov, mais comprenez que je ne peux
pas révéler les détails d’une enquête en
cours. »
Elle ne ressentit aucun
soulagement en montant dans sa voiture,
et roula jusqu’à chez elle en sentant
monter un sentiment d’effroi. Lorsqu’elle
rentra chez elle, elle alluma la télévision
et regarda d’un air ahuri les nouvelles du
jour.
Une femme déclara, « Dernières
nouvelles. Le parrain de la mafia
Vladimir Petrov impliqué dans une saisie
de plus d’un million de dollars de
drogues dans un studio de tatouage local.
»
Elle retint son souffle et monta le
son, écoutant la journaliste parler de lui.
Elle déglutit quand la femme se mit à
décrire son passé. Il lui avait dit qu’il
avait grandi dans les rues de Moscou,
sans domicile, mais à en juger par la
description de la femme, il avait plutôt
l’air d’un gangster. Elle tenta d’absorber
toutes ces nouvelles informations tandis
qu’une vidéo montrant des ours en
peluche et des piles d’héroïne et de
liquide était diffusée.
Elle zappa de chaîne en chaîne sur
la télécommande. Elle s’interrompit en
entendant un reportage expliquant
comment Vlad avait pris la suite de
Sergei Markov, qui était actuellement en
fuite. Elle eut du mal à respirer en
absorbant ces nouvelles. Elle repensa au
temps qu’elle avait passé avec lui, et
comment elle lui avait demandé, ivre, s’il
avait un rapport avec la mafia. Elle pensa
à sa cousine Olivia, et se sentit trahie.
Daisy supposa qu’il avait fait
l’innocent pour pouvoir coucher avec
elle, et cette pensée la rendit furieuse.
Tous les compliments qu’il lui avait
payés semblaient ne plus vouloir rien dire
tandis que la moutarde lui montait au nez.
Soudain, son téléphone sonna. Un
numéro qu’elle ne connaissait pas.
« Allo ? »
« Oui, je peux parler à Daisy
Lockheart ? »
« Oui, je peux vous aider ? »
demanda Daisy.
« Oui, Mademoiselle Lockheart,
c’est Michelle Stantz de Channel Four
News. Je vous appelle au sujet de
Vladimir Petrov. »
« Pardon, quoi ? » demanda-t-elle
à la femme à l’autre bout du fil, se
demandant comment elle avait obtenu son
numéro.
« Une source nous a informé que
vous aviez connaissance des affaires de
Vladimir Petrov ? Êtes-vous proche de
Mr. Petrov ? » insista la femme.
« Pas de commentaire, » dit-elle
avant de raccrocher. Peu après, son
téléphone se remit à sonner, encore un
numéro inconnu. C’était un autre reporter
l’appelant pour avoir des informations
sur les affaires de Vlad.
Elle se sentit dégoûtée et utilisée,
et jeta son téléphone sur le canapé en le
regardant vibrer d’un autre appel inconnu.
Lorsqu’elle tenta de quitter son
appart, elle trouva des médias sur le
trottoir qui souhaitaient lui parler. Se
retirant rapidement dans son bâtiment,
elle finit par appeler son amie Abby et lui
demander d’apporter quelques affaires,
ayant décidé de se terrer chez elle jusqu’à
ce que cet intérêt retombe.
Elle fut encore plus consternée
lorsque son oncle Everett l’appela pour
lui crier sa colère pour ce qu’elle avait
fait et comment ça affectait son poste au
Congrès. Elle parvint à retenir ses larmes
jusqu’à ce que sa tante Sarah prenne le
relais et lui dise que tout se passerait
bien. S’épanchant au téléphone, elle lui
dit à quel point elle se sentait trahie et
désorientée. Sa tante continua à la
consoler et elle se calma petit à petit.
Après avoir raccroché, elle prit
une longue douche chaude et enfila son
pantalon de pyjama en flanelle favori et
un t-shirt. Rampant sous les couvertures,
épuisée, elle tomba de sommeil et se
réveilla le lendemain matin au bruit de
coups frappés à la porte. Se demandant
qui était parvenu à passer outre la
sécurité, elle se traîna jusqu’à la porte et
regarda dans le judas. Son estomac se
noua lorsqu’elle vit Vladimir sur le pas
de sa porte.
« Daisy, je sais que tu es là. S’il
te plait, ouvre la porte, Krasivaya. »
Ouvrant la porte à toute volée,
elle le dévisagea, les mains posées sur
les hanches. « Ne m’appelle pas comme
ça ! »
Levant les mains en signe de
reddition, il hocha la tête. « Ok. Je peux
entrer ? »
« Quelqu’un t’a vu ? »
Il secoua la tête. « Non, une fois
que j’ai été libéré, les reporters sont
passés à autre chose. Ils ne devraient plus
te déranger, » dit-il lentement.
« Dis ça à mon oncle. » En voyant
son air perplexe, elle leva les yeux au
ciel avant de continuer. « Tu sais, le
député qui pense que tout comportement
devrait être irréprochable et qu’il n’y a
pas de place pour les erreurs ? Ouais,
celui qui m’a passé un savon parce que je
sortais avec un russe. En y repensant, il
n’a pas tort. Oh Seigneur, je ne me réjouis
pas qu’il découvre toute la vérité. Je veux
dire, non seulement sa fille unique a
disparu avec le parrain de la mafia russe,
mais je choisis son remplaçant. » Daisy
continua à tempêter tandis que Vlad se
tenait silencieusement sur le seuil de sa
porte.
Elle rentra dans son appartement,
mais se retourna pour le regarder quand il
ne la suivit pas. « Alors ? » demanda-t-
elle.
« Alors quoi ? » répondit-il,
semblant confus.
« Tu rentres ou je vais continuer à
te parler pendant que tu restes dans le
couloir sans rien dire ? »
Après être entré, il ferma la porte
derrière lui avant de se tourner pour lui
faire face. « Je n’étais pas conscient de
devoir répondre quoi que ce soit puisque
tu n’as rien dit qui me concernait
directement, » dit-il prudemment en la
suivant dans le salon.
« Alors laisse-moi te mettre sur la
voie, » commença-t-elle. « Ça t’a bien
amusé de me mentir sur le fait que tu fais
partie de la mafia, et encore plus, que tu
es à sa tête ? Allez, tu pensais que c’était
drôle quand je t’ai posé la question et que
tu m’as répondu non ? Est-ce que tout
était un jeu pour toi ? Hé, Markov s’est
dégotté une Lockheart, et si je faisais
pareil ? Est-ce que c’est une obligation
pour ceux qui tiennent ce poste ? Parce
qu’il ne reste pas tellement de femmes de
mon âge dans ma famille. Tu devrais
t’aventurer un peu plus loin, tu sais, même
nom mais pas apparentées. »
Daisy inspira profondément, mais
avant qu’elle ne puisse continuer, il fit
quelques enjambées vers elle, l’attrapa et
la prit dans ses bras. Elle parvint à
glisser un bras entre eux et à le repousser
avant de faire pleuvoir des coups de
poing contre son torse.
« Dis-moi, Vladimir ! C’était un
jeu pour toi ? Me faire tomber amoureuse
de toi avant de m’humilier ? » Elle s’était
jurée de ne pas pleurer, mais plus elle
parlait, plus elle avait du mal à tenir sa
promesse.
Plaçant ses mains derrière son
dos, Vladimir laissa Daisy le frapper
jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force et
s’affale contre lui. Il posa une main
légère sur ses cheveux en l’entendant
renifler.
« Je devrais te détester, » lui dit-
elle, la voix étouffée par sa chemise.
« Et tu me hais ? » lui demanda-t-
il d’une voix douce.
Secouant la tête, elle répliqua. «
J’aimerais bien. »
« Mais ce n’est pas le cas ? »
demanda-t-il à nouveau.
En soupirant, elle s’éloigna de lui
et se rassit sur le canapé.
« Alors, qui es-tu, Vladimir
Petrov ? Et dis-moi la vérité cette fois-ci.
»
S’installant à l’autre bout du
canapé, il se mit à parler. Elle fut
choquée de la quantité d’information qu’il
partagea avec elle, et ne put se retenir
lorsqu’il parla de son premier meurtre à
quatorze ans et ses années de service en
tant que tueur à gage. Elle voulait pleurer
pour le jeune homme qui n’avait jamais
eu d’enfance et à qui on avait plutôt
appris à tuer et à mutiler, tout ça au nom
de l’argent.
Lorsqu’il cessa de parler, ils
restèrent assis en silence tandis qu’elle
songeait à tout ce qu’il lui avait dit.
« J’ai du mal à croire que tu aies
fait toutes ces choses. Ce que tu as
décrit… cet homme… ce n’est pas toi. »
« C’était moi. Du moins, jusqu’à
ce que je te rencontre, » répondit-il à
voix basse tandis qu’elle le regardait,
tentant de décider s’il disait la vérité.
« Alors pourquoi n’as-tu pas
arrêté ? » songea-t-elle.
« Ce n’est pas si facile. Il y a des
obligations financières. Je vis peut-être
ici, mais je dépends de Moscou. »
« C’est des conneries, » lâcha-t-
elle alors qu’il la regardait avec surprise.
« Si tu voulais arrêter tes activités, tu
aurais pu trouver un moyen. Clairement,
c’est ce que Sergei a fait. »
La dévisageant, il finit par
acquiescer. « Dah, tu as probablement
raison. Mais c’est la seule vie que je
connaisse, et je l’appréciais. » En voyant
Daisy frissonner en entendant son
commentaire, il continua. « Et puis, je t’ai
rencontré, et soudain, c’était comme si de
la lumière brillait dans mon monde de
ténèbres et j’ai apprécié la vue à
nouveau. Oui, je t’ai menti. Mais j’ai
donné ma parole à ta cousine que je ne
révèlerais jamais leur histoire à
personne. »
« Ma tante Sarah. Elle dit
qu’Olivia lui laisse parfois des messages.
Pour lui dire qu’elle va bien. Qu’elle est
heureuse. C’est vrai ? »
« Sur base de ce qu’elle a
traversé pour être avec lui, oui, je le
crois. Ta cousine a été courageuse
pendant longtemps. De son kidnapping à
sa décision d’aider Sergei à échapper à
ton oncle. Leur amour est sans aucun
doute une véritable danse, » lui dit-il en
observant les émotions jouer sur son
visage.
Se remettant debout, Daisy
arpenta le salon. « Il y a tellement de
choses à absorber. Mon monde entier est
sans-dessus-dessous et tu es là, tout
calme. Pourquoi es-tu ici et pas en prison
? » demanda-t-elle, changeant de sujet.
« Liberté sous caution. »
Elle renifla. « Impossible. Pas si
ce que disent les infos est vrai. »
« J’ai un excellent avocat et j’ai
dû remettre mon passeport, » répondit-il
prudemment. « Dès ma sortie, je suis
venu ici. Je voulais m’excuser. »
« Pour quoi ? » demanda-t-elle,
ne souhaitant toujours pas libérer sa
colère.
« Pour tout. Pour t’avoir menti.
Pour t’avoir caché la vérité. Pour ne pas
avoir répondu quand tu criais après moi
quand je me suis fait arrêter. »
« Pourquoi n’as-tu pas répondu ?
» demanda-t-elle en l’interrompant.
« J’avais espéré que si tu avais
l’air d’un genre de… groupie entichée,
les reporters te laisseraient tranquille.
Mais j’étais mortifié, » dit-il avec
lassitude.
« Et bien, ton plan a foiré, » dit-
elle sèchement alors qu’il se retenait de
sourire.
L’air grave, il lui dit, « Oui, tu as
raison. Ça n’a pas marché. Mais crois-
moi quand je dis que je ne voulais pas te
blesser. Je ne te blesserais jamais
volontairement, Daisy. Je t’aime aussi, et
je pense que c’est le cas depuis l’instant
où je t’ai rencontrée. »
Se figeant, Daisy tenta de
comprendre pourquoi il lui disait qu’il
l’aimait aussi. Qu’est-ce qu’il voulait
dire par aussi ? Et puis elle se rendit
compte de ce qu’elle avait dit et elle
ferma les yeux en sentant son visage
s’empourprer d’embarras. Avait-elle
vraiment lâché qu’elle était tombée
amoureuse de lui ?
« Daisy ? » appela Vlad tandis
qu’elle se tournait pour se concentrer sur
lui.
« Pardon. J’étais perdue dans mes
pensées, » dit-elle.
« Oh, des pensées agréables ? »
« Je pensais à danser, » répondit-
elle en soupirant.
La regardant d’un air confus, il
dit. « Je ne comprends pas. »
Elle déglutit et retourna s’asseoir
sur le canapé. Elle le dévisagea pendant
ce qui lui sembla des heures avant de
secouer la tête pour s’éclaircir l’esprit.
« Où est ma cousine ? Où est
Olivia ? »
« Je ne sais pas, » déclara-t-il.
« Ça ne suffit pas. Tu dois savoir
quelque chose. »
En soupirant, il dit, « Je ne sais
pas. Je ne suis pas en contact avec Sergei.
Je ne suis même pas sûr qu’il soit en
contact avec son frère. Lorsqu’ils sont
partis, tout ce que je savais de leur plan
de vol est qu’ils se rendaient dans un
pays n’ayant aucun accord d’extradition
avec les États-Unis. À partir de là, ils ont
disparu. »
Elle eut l’air abattu quand il lui
dit, « Je suis vraiment désolé que tout
ceci se soit passé, Daisy. Je pense
vraiment tout ce que je t’ai dit depuis
notre rencontre. Je savais que je voulais
que tu m’appartiennes et quand tu es
venue te faire tatouer, je voulais que tu
deviennes mienne. »
Elle nota la sincérité sur son
visage et le laissa continuer.
« Je ne pouvais rien dire au sujet
d’Olivia car elle m’a fait promettre de ne
rien dire, » lui dit-il.
Elle avait mal au cœur. Elle
savait qu’il n’apportait rien de bon, mais
elle était en conflit. Son cerveau lui criait
de lui montrer la porte, mais son cœur
pleurait pour l’homme dont elle était
tombée amoureuse. Elle ne parvenait pas
à se forcer de le faire partir. Même dans
son moment le plus noir, elle ne pouvait
se résoudre à l’abandonner. C’est à cet
instant qu’elle se rendit compte que ce
qu’il avait dit à propos de sa cousine était
peut-être vrai. Elle s’était enfuie avec
l’homme qu’elle aimait.
« Je suis désolé, » dit-il en se
préparant à partir.
« Ne pars pas, » dit-elle
doucement.
Il s’arrêta.
« Tu veux que je reste ? »
demanda-t-il lentement.
« Je suis tombée amoureuse de toi
et j’aimerais que ce ne soit pas le cas,
mais ça l’est. Les nouvelles sont
effrayantes ; elles disent que tu es dans un
sacré pétrin. »
« Mon avocat est très doué, » dit-
il. Se rapprochant d’elle, il s’agenouilla
devant elle tandis qu’elle le regardait. Il
lui prit les mains et déposa un baiser sur
chacune. « Je t’aime, Daisy Lockheart. »
Lorsqu’elle ne résista pas, il
s’approcha d’elle et pressa ses lèvres
familières contre les siennes, laissant sa
langue envahir à nouveau sa bouche. Son
baiser était plus intime cette fois-ci, et
elle en voulut plus.
Le poussant en arrière, elle se
retrouva sur lui à même le sol, et il la
regarda avec surprise. Son téléphone
sonna et elle le ramassa pour voir qui
l’appelait avant de le rejeter sur le
canapé.
« Un autre reporter, » déclara-t-
elle. « Où en étais-je ? » demanda-t-elle
en le regardant dans les yeux, toujours
prudemment. « Ah oui, » murmura-t-elle
en penchant la tête pour se blottir dans sa
nuque. « Ici. »
« Pas ici, » parvint enfin à dire
Vlad tandis que Daisy relevait la tête
pour le regarder.
« Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas
ici ? » demanda-t-elle, la respiration
rapide.
Tendant une main, il remit une
mèche de cheveux derrière son oreille.
Avec un petit sourire, il dit, « Nous nous
sommes dit que nous nous aimions. »
Lui lançant un regard perplexe,
Daisy eut du mal à comprendre de quoi il
voulait parler. « Oui, et je le pense
vraiment. Mais qu’est-ce que ça a à voir
avec maintenant ? »
Il éclata de rire. « Je suis
vraiment heureux que tu le prennes
comme ça, mais te rends-tu compte qu’on
n’a toujours pas fait l’amour dans un vrai
lit ? » demanda-t-il en continuant à
sourire.
« Un… lit, » dit-elle lentement.
« Oui, Krasivaya. À part si tu
veux m’avouer que tu dors dans un
cercueil ou pendue par les pieds,
j’aimerais te faire l’amour correctement.
Dans un lit, » termina-t-il.
En riant, Daisy se remit
rapidement sur ses pieds et lui tendit les
mains. « Pas de cercueil. Mais mon lit
sera peut-être trop court pour toi, »
avertit-elle quand il lui prit les mains et
se remit debout.
« Je serai trop occupé pour m’en
préoccuper, mon amour. »
Marchant à reculons, Daisy lui tint
la main en entrant dans sa chambre.
Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle fut
soulagée d’avoir nettoyé la veille. Avant
d’entrer, Vlad la prit dans ses bras et se
rapprocha du lit à grandes enjambées, où
il la déposa, et la suivit rapidement.
Il glissa une main sous son t-shirt.
« Ta peau est comme de la soie, » lui dit-
il quand elle gémit. Serrant un sein, il
frotta son téton du pouce, gémissant de
concert quand il durcit. « Je dois les
goûter, » murmura-t-il en remontant son t-
shirt et en verrouillant sa bouche sur son
téton érigé.
Alors qu’il chuchotait en
prodiguant son attention à sa poitrine,
Daily poussa un cri quand la chaleur
commença à se réveiller et à s’animer
dans les profondeurs de son corps. Elle
passa ses jambes autour de sa taille et le
serra contre elle.
Elle ajusta ses hanches et
commença à se frotter contre son érection
grandissante, gémissant à la friction créée
par son dessous de pyjama, qui la fit se
tortiller. Tiraillant sa chemise, elle
parvint à le repousser, et il la regarda
avec surprise.
Elle se rassit et enleva son t-shirt
par-dessus sa tête avant de le regarder
avec insistance. « Trop de vêtements, »
dit-elle enfin, et il se releva rapidement
pour se déshabiller. Faisant pareil, elle
admira l’homme tandis qu’il se
déshabillait complètement.
Il se tenait debout devant elle, et
elle fut émerveillée par son corps, le
regardant de haut en bas en se léchant les
lèvres. En rugissant, il sauta sur le lit et
elle poussa un cri de surprise. Éclatant de
rire, il la pressa contre le matelas et
embrassa son visage.
« Je ne te blesserais jamais
volontairement, Krasivaya, tu le sais, »
promit-il en continuant à l’embrasser. «
Et maintenant, où en étais-je ? »
questionna-t-il en parcourant son corps. «
Ah, oui. » S’installant entre ses jambes, il
embrassa ses seins. « Ici. »
Continuant là où il s’était arrêté,
il suça un téton tandis que son pouce
caressait l’autre jusqu’à ce qu’il devienne
enflé et douloureux. Daisy se laissa aller
et commença à se tortiller tandis que des
vrilles de plaisir la submergeaient.
Il commença à descendre vers son
entre-jambe, embrassant sa motte avant
de glisser les mains sous ses cuisses et de
lever ses jambes. Baissant la tête, il
traina lentement sa langue le long de sa
fente jusqu’à son clitoris ; Daisy gémit de
plaisir.
Posant ses jambes sur ses épaules,
il mordilla ses lèvres tandis qu’elle se
tortillait. « Mmm, j’aime quand tu te
tortilles, » murmura-t-il avant de glisser
sa langue en cercles autour de son
clitoris.
Elle poussa un cri en cambrant les
hanches, demandant plus. L’immobilisant
contre le lit, il la maintint en place en
allégeant son toucher. Lorsqu’elle
protesta en grondant, il gloussa. « Tu
deviens assez insatiable. »
« Seulement pour toi, » haleta-t-
elle en luttant pour remonter les hanches.
Se rabaissant de frustration, elle gémit, «
Vlad… »
« Oui, Krasivaya ? » demanda-t-il
en continuant à la taquiner.
« Je te veux en moi. Maintenant. »
Glissant facilement deux doigts
dans sa chatte, il les pompa de l’intérieur
à l’extérieur en tordant la main. « Oh ? »
demanda-t-il, continuant à la taquiner. «
Comme ça ? » Lorsqu’il tordit à nouveau
la main, Daisy gémit en sentant son corps
commencer à trembler.
« C’est un début, mais je pensais
à quelque chose de… plus grand, »
haleta-t-elle.
Retirant la main, il lécha ses
doigts, et elle le regarda, les yeux
débordant de désir pour lui.
« Tes désirs sont mes ordres,
Krasivaya, » lui dit-il. « Mais je
t’avertis, je ne suis plus d’humeur pour
la… tendresse. » Daisy gémit en sentant
son corps réagir à cette promesse. Son
rire bas lui fit savoir qu’il savait à quel
point elle était excitée, et il prit son
érection dans sa main en se positionnant.
D’un coup de rein rapide, il
s’enfouit profondément en elle et ils
gémirent tous deux de satisfaction. Tenant
ses deux jambes contre une épaule, il
souleva ses hanches et commença à la
pénétrer. Chaque mouvement vers l’avant
la faisait remonter tandis qu’il tenait
fermement ses jambes. Luttant contre son
emprise, elle passa une jambe sur son
autre épaule et planta ses talons tandis
qu’elle balançait les hanches en avant à
chacun de ses coups de rein. L’impact
résultant lui fit voir des étoiles tandis
qu’elle montait au septième ciel, libérant
son premier orgasme.
En poussant un cri, elle leva les
hanches et gémit. « Plus fort. » Vlad
accéléra la cadence et commença à
claquer son bassin contre elle, au bruit de
la chair contre la chair tandis qu’il
bougeait de plus en plus vite.
Daisy commença à se débattre
tandis que ses orgasmes se succédaient.
Saisissant ses bras, il repoussa ses
jambes vers le bas et la mit dans une
position assise en face de lui.
« Utilise tes jambes, » ordonna-t-
il. Il se tint fermement contre ses hanches
et continua à plonger en elle.
Saisissant ses épaules, elle se
pencha en arrière et planta les talons dans
le matelas, claquant aussi fort qu’elle le
pouvait contre son bassin, gémissant son
nom. Vlad commença à marmonner en
russe tandis qu’il l’encourageait à
continuer. Soudain, il fit une pause.
Agrippant ses hanches, il raccourcit ses
coups de reins tandis que son orgasme
approchait. En poussant un cri, il jouit
alors que les muscles de Daisy se
contractaient autour de lui, le vidant
complètement de sa semence.
Retombant sur le lit, elle le tira
sur elle mais lui roula sur le côté et la prit
dans ses bras. Embrassant son torse, elle
ne put s’empêcher de le taquiner. «
C’était vraiment incroyable, mais je suis
sûre qu’on aurait pu faire pareil par terre.
»
« Mmm, oui, mais après on aurait
dû bouger vers un endroit plus
confortable, » répliqua-t-il en embrassant
son front.
S’étirant à côté d’elle, il s’appuya
sur un bras pour la regarder. Prenant sa
joue dans une main, il embrassa l’arête de
son nez, et elle sourit.
« Comment puis-je avoir autant de
chance ? » murmura-t-il en continuant à
l’admirer.
Passant ses bras autour de sa
nuque, Daisy cambra le dos vers lui. « Je
n’arrête pas de me poser la même
question, » lui dit-elle. « Mais je suis
inquiète, Vlad. Il y a tellement de trucs
qui se passent. De mauvais trucs. »
Lissant ses cheveux sur sa tête, il
dit, « Je ne peux rien te promettre, Daisy,
à part ceci. Sache que je t’aime et que je
ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour
être à tes côtés. Mais pour l’instant, ce
moment est à nous. Et puis le suivant. Et
le suivant. Bientôt, ils dureront une vie
entière de souvenirs. »
« Oh, Vlad, je t’aime tellement. »
Epilogue
Daisy faisait les cents pas,
attendant le retour de Vlad dans son
appartement. Ces derniers mois avaient
été éprouvants pour elle, mais elle devait
avouer que Vlad avait raison quand il
disait avoir un excellent avocat. Elle ne
savait pas comment il avait fait, mais il
avait déterminé que la procédure
policière avait été fautive, et son dossier
avait été refermé à cause d’une faute
technique.
Mis à part le fait que les drogues
et le liquide avaient été confisqués et
avaient disparu on ne sait où, au moins, il
avait pu garder le salon de tatouage et son
appartement, qui avait jusqu’alors été
ignoré de la police locale. Pour garder
une marge de sécurité, ils avaient
conservé son appart, le sous-louant quand
elle avait déménagé chez lui.
Son oncle avait été furieux quand
il l’avait découvert et refusait toujours de
lui parler, mais sa tante l’avait vraiment
soutenue et avait encouragé Daisy à
suivre son cœur, ce qu’elle avait fait. Ça
se voyait dans son dernier tatouage de
cœurs qui dansaient le long de son bras.
Le bip de l’ascenseur retint son
attention, et elle se précipita pour voir
Vladimir en sortir. Il avait l’air fatigué,
mais il sourit en la voyant et écarta les
bras. La serrant fort contre lui, ils
restèrent silencieux, savourant tous deux
le contact.
« C’est terminé ? » finit-elle par
demander.
« Dah, oui. Je suis officiellement
excusé et un nouveau chef a été élu. »
Daisy avait du mal à croire ce
qu’il lui disait, et leva les yeux vers lui. «
Alors, plus de mafia ? »
Secouant la tête, il répliqua. «
Plus de mafia. »
« J’ai peine à croire qu’ils te
laissent aller comme ça, » avoua-t-elle en
se rendant dans le salon. « J’ai
l’impression d’attendre que tombe la
mauvaise nouvelle. C’est vraiment fini ?
»
« Jusqu’à ce que quelqu’un en
décide autrement, » répondit-il avec
prudence. « Mais pour l’instant, il n’y
aura pas de retombées de Moscou. Nous
sommes en sécurité. »
Vlad s’interrompit en regardant la
table à manger, qui était dressée. La
regardant, il demanda, « Tu as cuisiné ? »
Elle hocha la tête. « J’avais envie
de préparer un des plats que tu m’as
appris. Tu as faim ? »
« Je suis affamé. »
Elle sourit. « Assieds-toi. Je
reviens de suite. »
Installé à table, Vlad se frottait les
tempes quand Daisy revint en portant un
plateau presqu’aussi grand qu’elle. Se
remettant debout, il la rejoignit pour lui
prendre le plateau des mains et le poser à
table. Il tira sa chaise et attendit qu’elle
s’asseye avant de se rasseoir. En
regardant toute la nourriture, il inspira à
fond.
« Tout ça a l’air délicieux, mais il
ne fallait pas faire tant d’efforts. » Il
plaça une variété de mets sur son assiette
avant de se rasseoir. Saisissant sa
fourchette, il prit un morceau de boulette
et la trempa dans la sauce. « Oh, c’est
excellent. Mais ce n’est pas moi qui t’ai
appris ça, » dit-il en mâchant.
En souriant, elle dit. « Et bien,
j’ai été aidée par internet et par ton ami
chef au Flair. C’est sa sauce. »
« Et il a partagé sa recette avec
toi ? Je suis surpris. Normalement, il
garde ses recettes secrètes, » répondit-il
en goûtant les différents mets.
« Oh, il a résisté, mais quand je
lui ai expliqué que c’était pour une
occasion très spéciale, il a été d’accord.
C’est une occasion spéciale, non ? »
Soudain, Daisy s’inquiéta d’avoir sauté
trop tôt du wagon, Vlad ne semblant pas
heureux que tout soit terminé.
« Si, si, Krasivaya. Mais ces
derniers mois ont été épuisants, en
attendant, comme tu le dis, la mauvaise
nouvelle. Trop de nuits d’insomnie. Mais
j’ai une surprise pour toi, » dit-il
mystérieusement en prenant son sac pour
en sortir sa tablette.
Après l’avoir allumée, il tapa sur
différents écrans tandis que Daisy
l’attendait. Après avoir parlé à quelqu’un
en russe, il hocha la tête avant de lui
tendre la tablette.
« Voilà. Quelqu’un est impatient
de te parler. »
Lui prenant la tablette des mains,
elle la posa sur ses genoux et poussa un
cri en voyant sa cousine lui sourire sur la
vidéo.
« Olivia ! Je n’arrive pas à y
croire. Où étais-tu ? Où es-tu ? Tu es
heureuse ? Tu es en sécurité ? Oh, Liv, tu
m’as manqué. Je n’arrive pas à croire que
tu m’aies abandonné. »
Sa cousine gloussa à la déferlante
de questions et de commentaires. « Tu
m’as manqué aussi, et je suis désolée de
ne pas t’avoir contactée. Mais notre
emplacement doit rester secret. Mon père
est toujours furieux et veut faire
disparaître Sergei de manière
permanente. »
« Mais pas ta mère. Elle dit
qu’elle reçoit de tes nouvelles. »
« Oui. J’essaie de lui envoyer des
messages, de lui dire que je vais bien. »
Juste à ce moment-là, elle entendit
un cri et Daisy put entendre une voix
masculine dans le fond, tandis qu’Olivia
se retournait pour parler à Sergei. En
souriant, sa cousine sortit de l’écran pour
réapparaître en tenant un bébé.
« Rose, je te présente ta cousine,
Daisy. Daisy, voici ta cousine Rose. »
Daisy sentit immédiatement les
larmes lui monter à l’œil en regardant le
bébé dans les bras de sa mère. « Tu l’as
appelée comme ma mère ? Je ne sais pas
quoi dire. »
« C’était une femme
extraordinaire, et je pense qu’elle aurait
approuvé, non ? » demanda Olivia.
Hochant la tête, Daisy s’essuya
les yeux. « Oh oui. Est-ce que ça veut
dire qu’on peut se parler maintenant ? »
Olivia secoua la tête. « Non, en
fait, on prend vraiment un risque. Mais
j’espère que je pourrais me rattraper
quand vous viendrez nous rendre visite, »
dit Olivia en souriant et en déplaçant le
bébé dans ses bras.
Clappant ses mains, Daisy sauta
sur son siège. « Vraiment, bientôt ? »
« Dès que vous le pouvez. » Le
bébé se mit à pleurer. « Désolée, Rose a
faim, mais je me réjouis de te voir. Je
t’aime, cousine. »
« Je t’aime aussi, Liv. » Elle
regarda sa cousine interrompre l’appel, et
reposa la tablette. Ses larmes coulaient
librement en regardant Vlad, qui lui
sourit.
Sautant de sa chaise, elle atterrit
sur ses genoux et il l’attrapa facilement et
la blottit contre lui. « Tu es contente ? »
demanda-t-il en prenant son visage et en
le couvrant de baisers.
Elle agita les jambes d’excitation.
« Oui, très contente. Quand est-ce qu’on
part ? »
« Vendredi, c’est trop tôt ? »
demanda-t-il en riant.
« Ce n’est pas assez tôt ! Attends.
Où est-ce qu’on va ? Qu’est-ce que je
dois apporter ? »
Vlad continua à glousser en la
remettant sur ses pieds. « C’est un endroit
tropical, donc quelque chose pour la
plage. Et si tu as besoin de quelque
chose, je suis sûr qu’il y aura des
magasins sur place. »
« Oh mon Dieu, » répliqua-t-elle
avant de lancer ses bras autour de lui et
de le serrer. « Oh, merci d’avoir fait ça
pour moi. Tu n’as aucune idée à quel
point tu m’as rendu heureuse. Enfin, plus
heureuse, » corrigea-t-elle.
« Je ferais tout pour toi,
Krasivaya. »
La Fin !
Mots russes utilisés dans cette
histoire
Dah : Oui Nyet : Non Vashe zdorovie : un
toast pour un groupe, signifiant ‘Santé’
Za vas : réponse typique à un toast de
santé, ‘A toi’
Krasivaya : Beauté Shashlyk : Type de
shish kebab d’Asie Centrale souvent
consommé en Russie. Préparé
traditionnellement avec de l’agneau, mais
d’autres viandes peuvent être utilisées. La
viande est marinée avec du citron ou du
vinaigre et donne des saveurs acidulées
qui se mêlent bien avec la viande et les
épices.
Pastilla : spécialité sucrée servant à
l’origine à préserver les pommes.
Préparé à partir de pommes aigres et de
sucre ou de miel, puis rôti au four.
Note de l’auteur
Bonjour mes chéris !
J’espère que vous avez adoré la
deuxième partie de la série du Gang
Criminel Mikail ! N’oubliez pas de jeter
un œil au nouveau livre de mon amie
Bella Rose, « Son garde du corps Russe.
» C’est l’histoire d’un russe canon et je
suis sûre que vous allez l’adorer. Aperçu
GRATUIT à la page suivante !
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-Leona Lee

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La captive et le parrain de
Mafia Russe
(Gang Familial Mikail livre 1)
Par : Leona Lee
La captive et le parrain de
Mafia Russe

(Gang Familial Mikail livre 1)

Par : Leona Lee

Tous droits réservés.


Copyright 2014 Leona Lee
Chapitre 1
Olivia s’admira dans le miroir en se
remaquillant. Passant ses mains dans ses
cheveux noirs épais et bouclés, elle leva
les yeux de surprise en voyant un homme
entrer dans les toilettes des femmes.
Avant qu’elle ait eu le temps de lui
demander ce qu’il faisait là, il avait passé
un bras autour d’elle et recouvert sa
bouche avec un tissu de l’autre.
Criant contre sa bouche, elle commença à
agiter ses jambes sauvagement pour le
frapper, mais il la souleva facilement du
sol pendant qu’elle donnait des coups de
pied en l’air. Elle se sentait faiblir et sa
vision devint trouble. La panique
l’envahit tandis qu’elle tentait une
dernière fois de se libérer… puis tout
devint noir.
Deux heures plus tôt...
« Olivia, ne me dis pas que tu vas porter
ça au club, » lui demanda son amie Tanya
en regardant Sarah de la tête aux pieds
avec consternation.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« Rien, si tu te rends à un enterrement, »
répondit Tanya tandis que leurs amies
riaient.
« Ce n’est pas si mal ! » Elle s’observa
dans le miroir. Mais Tanya avait raison.
Elle ne savait vraiment pas s’habiller de
façon moins conservatrice. Après tout,
elle était la fille d’un politicien.
« Tu dois bien avoir quelque chose à te
mettre, » commenta Tanya en suivant
Olivia dans sa chambre à coucher.
« Je ne suis pas faite pour sortir en boîte.
» Elle s’affala sur le lit.
« N’importe quoi. On doit simplement
trouver quelque chose d’un style
différent. » Tanya s’approcha de
l’armoire d’Olivia, l’ouvrit et en tira des
vêtements. Elle marmonna en continu en
fronçant le nez de dégoût. « Trop vieux.
Trop de tissu. Antique. A jeter au feu. »
Tandis que l’armoire d’Olivia était
rapidement vidée de son contenu de
vêtements, elle contempla son amie avec
consternation. « Dis-moi qu’il y a
quelque chose de mettable ! » Tanya lui
lança un regard déçu tandis qu’Olivia
secouait la tête.
Olivia devait changer de sujet. « Je
n’arrive pas à croire qu’on soit enfin
diplômées, » dit Olivia rêveusement en se
jetant sur le dos. Elle venait de recevoir
son diplôme de Master en éducation.
« Oui, moi non plus. J’avais l’impression
que ça ne finirait jamais. Attends une
minute… » Tanya se pencha vers l’arrière
de l’armoire, en équilibre sur un seul
pied. Elle en retira une robe toujours dans
son emballage, descendit la tirette et en
tira une robe de cocktail rouge. « Tu as
une robe comme ça et tu ne la portes
jamais ? »
Olivia leva la tête et regarda Tanya. Elle
observa la robe dos nu rouge qui
descendait à mi-cuisse. « Oh, cette robe-
là, » marmonna-t-elle avant de reposer la
tête sur le lit. Tanya leva ses sourcils
parfaitement épilés.
« Je n’arrive pas à croire que tu aies une
telle robe. »
« Ma tante Carla me l’a achetée, mais
elle est trop débridée. »
Tanya rit. « Ah non, elle est parfaite. »
Elle jeta la robe sur le lit. « C’est décidé.
C’est celle-là que tu vas porter. »
« Le rouge est trop osé. » Olivia n’avait
pas assez de confiance en elle pour porter
du rouge. Elle n’était pas assez téméraire.
« Elle va t’aller comme un gant. » Tanya
lui fit un clin d’œil. « Allez, dépêche-toi
de te changer. »
Olivia se releva lentement et ramassa la
robe. La tenant contre elle, elle se
regarda dans le miroir. Pourquoi pas ?
Après avoir enfilé la robe, elle l’attacha
autour du cou et fronça les sourcils en se
regardant. En soupirant, elle glissa les
mains sous sa jupe pour retirer sa culotte
avant de dégrafer son soutien-gorge. Se
frottant la tête d’irritation, elle se regarda
à nouveau en tournant lentement sur elle-
même.
La robe épousait ses courbes à merveille.
Mais oserait-elle sortir sans lingerie ?
Ouvrant ses tiroirs, elle en fouilla le
contenu tout en sachant qu’elle ne
trouverait rien à glisser sous sa robe, le
tissu était bien trop moulant.
« Olivia, dépêche-toi ! » cria Tanya de la
pièce d’à côté.
Tirant sur sa jupe, elle regarda ses pieds.
Elle poussa un soupir, se débarrassa de
ses chaussures confortables et attrapa une
boîte à chaussures située sur l’étagère du
haut. L’ouvrant, elle regarda les sandales
à lanières que sa tante lui avait achetées
pour aller avec la robe. Elle vacilla sur
les talons étranges en les enfilant.
Elle inspira à fond. Je vais y arriver !
« Où est-ce que tu cachais ces courbes ?
» taquina Tanya tandis qu’Olivia
réapparaissait dans la pièce. Leurs amies
gloussèrent.
« Tu es magnifique, » lui dit Tracy alors
que Mélanie la sifflait.
« Tu crois ? Ce n’est pas trop révélateur ?
» Olivia se dandina inconfortablement.
Les autres filles la percèrent du regard.
« Non ! » crièrent-elles ensemble.
Ne laissant pas à Olivia l’occasion de
changer d’avis, Tanya passa un bras sous
le sien et l’escorta vers la porte.
Olivia se sentait nerveuse et excitée de
sortir avec ses amies. À son âge, elle
avait passé toute sa vie à prendre la voie
sûre, préférant rester chez elle pour
étudier au lieu de sortir faire la fête avec
ses amies. Mais ce soir, c’était différent.
Elle avait fini d’étudier et était décidée à
célébrer leur diplôme. Elle allait
s’amuser, pour une fois. Le seul
problème, c’est qu’elle ne savait pas
comment.
En balançant des noms connus, Tanya
était parvenue à placer leurs noms sur la
liste des invités du club le plus populaire
de New York, le Club Deranged. Ouvert
quelques semaines auparavant, le club
était à présent fréquenté par tous les VIP
de l’Upper East Side à Battery Park.
Olivia entra prudemment et observa
l’intérieur au look industriel.
Le serveur accompagna les filles dans les
escaliers jusqu’à l’espace VIP, où elles
se groupèrent le long de la balustrade
pour regarder la masse de corps danser
au rythme de la musique. Des rais de
lumière sortaient des spots, éclairant les
fêtards tandis que les lumières noires leur
donnaient une lueur étrange.
Olivia observa les danseurs en souhaitant
vraiment ne pas avoir trois pieds gauches
– si c’était même possible. Elle ne savait
pas bien danser ; du moins, c’était ce
qu’elle pensait, ne s’étant jamais
aventurée au-delà d’un miroir de chambre
pour se lancer sur la piste.
Elles se mirent à l’aise dans leur zone
assise, et Tracy commanda une tournée de
shots pendant que les filles regardaient
autour d’elles avec excitation. Quand le
serveur revint avec leurs boissons, Tracy
les distribua et porta un toast à leur
diplôme.
Olivia inspecta le petit verre rempli d’un
liquide ambre. Elle ne buvait pas souvent
et ne sirotait habituellement que des vins
et champagnes hors de prix aux soirées
politiques auxquelles ses parents la
forçaient à participer.
« Je compte jusqu’à trois. » dit Tracy. «
Un, deux, trois ! »
Avalant une gorgée, Olivia fit la grimace
et regarda ses amies boire leur verre cul-
sec. Elles la dévisagèrent jusqu’à ce
qu’elle les imite. Elle retint sa
respiration, ouvrit la bouche et avala le
shot, se forçant à ne pas tousser tandis
que la tequila lui brûlait le gosier. Elle
secoua la tête et ouvrit les yeux pour voir
le regard approbateur de ses amies.
Peu après, elles avaient avalé deux
tournées supplémentaires et se faisaient
santé.
Tanya se leva et attrapa sa main. « Viens,
il est temps d’aller danser, » dit-elle à
Olivia en la tirant vers elle.
« Je préfère rester ici. » Olivia essuya sa
paume pleine de sueur sur une serviette.
« Ah non, pas question, » réprimanda
Mélanie tandis que ses amies la mettaient
debout et l’entraînaient en bas des
escaliers.
« Allez, on va bien s’amuser, » cria Tracy
en sautant les marches d’escalier.
« Vous m’avez déjà vu danser, non ? »
Tanya éclata de rire. « Personne ne va te
regarder ici, il fait trop sombre. Allez,
vis ta vie. »
D’un hochement de tête douteux, Olivia
rejoignit ses amies sur la piste de danse
et tenta d’imiter leurs mouvements. La
musique était infectieuse et elle se
retrouva à se balancer en rythme. Les
yeux fermés, elle se laissa aller. L’alcool
n’inhibait pas complètement sa peur, mais
elle s’amusait tellement en secouant ses
boucles noires d’un côté à l’autre.
Un grand homme pâle et vêtu de noir vint
lui proposer une danse. Olivia gloussa en
refusant d’un signe de tête. Elle n’avait
aucune idée comment danser avec lui. Il
resta planté là, attendant qu’Olivia change
d’avis, avant que Tanya ne l’éloigne.
« Il a l’air bizarre, » avertit Tanya et
Olivia acquiesça.
Elles se rendirent dans une autre section
de la piste de danse, s’amusant toujours.
Décidant de faire une pause, elles
remontèrent les escaliers, mais Olivia
resta en arrière.
« Je reviens tout de suite, » leur dit-elle
en signalant les toilettes. Dans la file, elle
continua à taper du pied en rythme tout en
patientant. Lorsque vint son tour, elle
entra à l’intérieur et fut surprise de
trouver les toilettes relativement vides.
Elle se lava les mains et lorsque la
dernière femme sortit pour retourner dans
le club, elle se retrouva seule.
Elle se brossa les cheveux avant de se
repasser du gloss sur les lèvres. En se
regardant dans le miroir, elle fut
impressionnée par la jeune femme qui lui
rendait son regard.
C’est à ça que je ressemble quand je
m’amuse, pensa-t-elle. Olivia leva les
yeux en entendant la porte s’ouvrir et fut
surprise de voir entrer le gars qui lui
avait proposé une danse.
Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce
soit, il l’attrapa et recouvrit sa bouche
avec quelque chose tandis qu’elle luttait
pour s’échapper, mais il était trop fort
pour elle ; il souleva facilement sa
silhouette frêle et la tint en l’air pendant
qu’elle tentait de lui donner des coups de
pied.
Elle leva la main et parvint à lui griffer le
cou, mais au lieu de la laisser aller, il ne
fit que resserrer son emprise sur sa
bouche. En sentant la panique l’envahir,
la vision d’Olivia devint floue et ses
jambes retombèrent. Elle savait que
quelque chose n’allait vraiment pas, et
puis elle s’évanouit.
Chapitre 2
Olivia se rendit compte qu’elle était dans
une sorte de véhicule en déplacement
avant même d’ouvrir les yeux. Clignant
lentement des yeux, elle observa le
plafond inconnu. En entendant des voix
masculines, elle se remit en position
assise, grognant quand elle sentit son
estomac se retourner.
Quelle quantité d’alcool avait-elle bu la
veille ?
Elle se rendit compte que plusieurs paires
d’yeux l’observaient. Quand elle leva la
main pour se frotter les yeux, elle fixa
d’un regard confus la paire de menottes
attachée à ses poignets. Secouant la main,
elle suivit la chaîne des yeux pour la voir
attachée à un banc bas.
« Où suis-je ? »
« Samolet, » lui répondit une voix.
« Quoi ? »
« Avion. »
Fermant les yeux, Olivia pria ardemment
pour que ce soit une bonne blague ou un
très mauvais cauchemar alcoolisé.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle jeta un
œil intéressé aux alentours pour se rendre
compte qu’elle était dans une sorte
d’avion-cargo. Les autres passagers
étaient tous des hommes et étaient vêtus
de manière similaire en noir.
« Vous êtes enfin réveillée. » Elle vit un
homme de grande taille se rapprocher
d’elle. Le reconnaissant comme l’homme
du club, elle tenta de se relever.
« Vous ! Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que
vous voulez de moi ? »
Il répondit en éclatant de rire, et Olivia
fronça les sourcils. « Pourquoi ne me
répondez-vous pas ? » cracha-t-elle de
frustration. « Où est-ce que vous
m’emmenez ? » Elle paniqua en essayant
de se redresser et en se rendant compte
qu’elle en était incapable.
« En Russie, » répondit simplement
l’homme qui se tenait devant elle. Au vu
de la grimace sur son visage, Olivia
pouvait dire qu’il était amusé.
« Pardon ? » Olivia commença à se
débattre, tentant en vain de se débarrasser
de ses chaînes. Elles étaient trop serrées.
Laissant échapper un cri de frustration,
elle fut prise au dépourvu lorsque
l’homme la frappa au visage, l’envoyant
en arrière se cogner la tête contre le mur.
« Ne bougez pas ! » lui cria-t-il. Il plaça
une copie du journal USA Today du jour
devant elle. « Tenez-le, » aboya-t-il alors
qu’elle attrapait le journal. Il recula et
pris une photo avant de lui reprendre le
journal.
Olivia se frotta l’arrière du crâne. «
Pourquoi faites-vous ça ? » Elle sentit
des larmes couler et les essuya.
« Vous le saurez quand vous arriverez. »
Il s’éloigna et s’arrêta pour parler à voix
basse avec d’autres hommes. Ils la
regardèrent et se mirent à rire.
Elle enveloppa ses bras autour d’elle ;
elle aurait préféré être habillée de
manière plus conservatrice et se frotta les
bras pleins de chair de poule. Elle jeta un
œil vers les hommes et se sentit vraiment
seule. Si seulement Tanya avait été là.
C’était une dure à cuire et elle gérerait
clairement mieux la situation. Olivia se
demanda ce qui c’était passé pour les
filles, et si elles allaient bien.
S’inquiétaient-elles de son sort ?
Des heures plus tard, elle sentit l’avion
entamer sa descente et le déploiement du
train d’atterrissage. L’avion-cargo atterrit
avec un rebondissement et roula un petit
temps sur la piste avant de s’arrêter.
L’homme du club se dirigea vers elle, et
elle le fixa d’un regard apeuré. Détachant
ses menottes, il l’attrapa par le coude, la
traîna sur ses pieds et se dirigea vers la
rampe qui descendait vers le sol à
l’arrière de l’avion. En chancelant à côté
de lui, elle eut à peine le temps
d’examiner les alentours avant d’être
poussée à l’arrière d’une voiture.
Elle fut surprise qu’il ne prenne même
pas la peine de lui bander les yeux
pendant le trajet, mais d’un autre côté,
elle était dans un pays complètement
différent et dont elle ne connaissait même
pas la langue ; ce n’était pas comme si
elle allait pouvoir s’échapper facilement.
Le trajet lui sembla assez long et Olivia
tenta de faire attention à leur destination,
mais tous les panneaux d’autoroute étaient
écrits en cyrillique et le paysage n’était
fait que de neige. Le chauffeur la surprit
en tournant vers une route sinueuse et
pentue.
Par la fenêtre, elle vit enfin un immense
domaine, différent de tout ce qu’elle avait
pu voir auparavant. Après que le véhicule
ait ralenti jusqu’à l’arrêt, son ravisseur
ouvrit la porte et ne prit pas la peine
d’attendre qu’elle se glisse à l’extérieur
avant de la saisir par le bras et de la
traîner dehors. Olivia portait toujours sa
robe et ses talons et elle se tordit
douloureusement la cheville en essayant
de se redresser. Ne s’arrêtant pas pour
voir si elle allait bien, il marcha
rapidement vers la maison lourdement
gardée.
Une fois à l’intérieur, Olivia fut traînée
dans un long corridor. Elle tenta
d’examiner les lieux et fut surprise de
l’opulence de la demeure. Tout y était
massif, des plafonds voûtés aux peintures
de portraits surdimensionnés alignés le
long des murs comme une garde
d’honneur.
Ils descendirent un escalier en spirale et
son ravisseur fit une pause devant une
porte immense. Il poussa Olivia devant
lui par la porte avant d’allumer la
lumière. En clignant des yeux, elle
observa la pièce, qui était grande et ne
disposait que d’un lit.
Olivia se frotta les bras et grimaça en
sentant les bleus qu’il avait formés en
plantant ses doigts dans sa chair. Elle se
retourna en entendant la porte se fermer et
le bruit de la clé tourner dans la serrure.
Se précipitant vers la porte, elle
commença à la marteler.
« Attendez ! » hurla-t-elle. « Revenez !
Vous ne pouvez pas me laisser ici ! »
cria-t-elle, mais il ne revint pas. Elle
continua à marteler la porte jusqu’à
l’épuisement. Elle tomba au sol et
s’adossa à la porte. En observant sa
cellule de prison, le désespoir l’accabla ;
elle laissa tomber la tête entre ses genoux
et se mit à pleurer.
Alors qu’elle tentait de se remettre
debout, l’épuisement la submergea.
Chancelante, elle se dirigea vers le lit et
s’assit. Elle sentit le sommeil la gagner,
mais avant qu’elle ne puisse s’endormir
tout à fait, elle entendit la porte s’ouvrir.
Elle sauta sur ses pieds en voyant un autre
homme entrer. Ce n’était pas un de ses
ravisseurs.
Olivia le regarda entrer dans la pièce à
grands pas, ne prenant pas la peine de
fermer la porte derrière lui. Il était plus
grand que les autres hommes, ce qui
n’était pas peu dire, et sa présence
l’intimidait – l’arrière de ses jambes
heurta le matelas alors qu’elle se
rasseyait. Il avait des cheveux foncés
courts qui bouclaient autour de son col.
Ses sourcils noirs encadraient son visage
et sa barbe drue ne semblait avoir qu’un
ou deux jours. Il la dévisagea avec des
yeux gris perçants qui envoyèrent des
frissons dans son dos. Enveloppant ses
bras autour de sa poitrine, elle leva les
yeux vers lui.
« Qui êtes-vous ? » Il se retourna et ferma
la porte en la claquant avec un bruit qui
fit sursauter Olivia. Elle était très
consciente de sa carrure – il avait
l’envergure d’une montagne. La
démembrer serait une tâche facile pour
lui.
« Sergei. » Sa voix était si basse qu’elle
semblait vibrer dans ses os et elle ferma
les yeux.
« Qu’est-ce que vous voulez de moi ? »
« De vous ? Rien. De votre père, deux
millions de dollars. »
Olivia ouvrit les yeux d’un coup. C’était
donc la raison. L’argent !
Elle passa une main dans ses cheveux. «
Mes parents n’ont pas cette somme
d’argent. »
« Oh si, ils l’ont. » Il glissa les mains
dans ses poches et prit son temps pour
l’étudier.
« Vous semblez avoir beaucoup d’argent.
Pourquoi vous en faut-il plus ? Et
pourquoi l’argent de mon père ? Pourquoi
m’amener jusqu’en Russie ? »
« Vous posez beaucoup de questions. »
Elle fronça les sourcils. Bien sûr, qu’elle
avait beaucoup de questions. Qui n’en
aurait pas dans sa situation ? Sergei
soupira.
« Votre père a pris de mauvaises
décisions et a fâché les mauvaises
personnes. Il est temps qu’il comprenne
sa leçon, » dit-il calmement. En
l’écoutant, Olivia remarqua qu’il
s’exprimait bien et que son accent n’était
pas aussi fort que celui de son ravisseur.
« Donc ça a plus rapport avec ce que mon
père a fait plutôt qu’avec l’argent ? »
« Précisément. »
« Je ne vois pas bien pourquoi je dois
payer pour ses choix. »
« C’est le seul moyen d’attirer son
attention. » Sergei ouvrit la porte.
« Attendez, où allez-vous ? » Elle n’avait
pas fini de lui parler. Elle avait encore
des questions auxquelles elle voulait des
réponses.
« J’ai d’autres choses à faire. Vous devez
être fatiguée, reposez-vous. » Il fit un
signe de tête vers le lit avant de refermer
la porte derrière lui.
« Sergei, attendez ! » cria Olivia en se
précipitant vers la porte et en la
martelant, mais il ne revint pas, et ne lui
répondit pas. Elle donna un coup de pied
à la porte et jura.
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