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atelier de lecture

Pas de frontieres
pour l"amitié
niveau A2
Pierre Delaisne

àJeannineFleureNgoNyemb
Remerciements
Dans la même collection Avant-propos
NiveauA1
Disparition à Saint-Maio Virgule
Le casque mystérieux Mais ou est Louise ? Lecture:moded'emploi
Quinze jours pour réussir !
NiveauA1/A2 Lire est d'abord un plaisir : ne le gâche pas en t'arrêtant à
S.O.S.Urgences Opération vide-grenier chaque fois que tu rencontres un mot inconnu. Continue !
NiveauA2 La plupart du temps, tu pourras poursuivre ta lecture sans
Le jour ou j'ai raté le bus L'ours sort ses griffes probleme grâce au contexte.
Carton rouge ou mort subite Un printemps vert panique Si tu as l'impression que tu ne comprends pas quelque chose
C'est pas compliqué l'amour ! Les disparus de Fort 80yard d'important, n'hésite pas : reprends au début du chapitre.
Avertissement de conduite La fille qui vivait hors du temps
Crime d'auteur En scêne les s• Avant de passerau chapitre suivant, tu peux - si tu le veux -
Un agent três secret La révélation faire le point en répondant aux questions posées à la fin
du livre, page 54. Si tu as un doute, regarde les réponses
Conception
et directionartistiquede la couverture: page 63 : ainsi, tu sauras tout ce qu'il faut savoir pour
Christian Dubuis Santini © Agence Mercure comprendre la suite.
Conception de l'intérieur: Nicole Pellieux
Miseen page: Nelly Benoit
Pour t'aider, tu trouveras la liste des personnages à la page 6,
lllustrations(couvertureet intérieur): Marie Voyelle
une présentation de Douala à la page 53, et l'explication des
expressions marquées * dans le lexique page 58.
CréditsCDaudio:
Enregistrements, montage et mixage : Fréquence Prod
À la suite d'un accident de voiture de ses parents, Benoit se
Lecture : Bernard Gabay
Musique: Okapi, KOS19 retrouve seul à Douala, la plus grande ville du Cameroun.
Le roman Pasde frontieres pour l'amitié raconte comment
« Le photocopillage, c'est l'usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des
auteurs et des éditeurs.
J le collégien trançais découvre la réalité africaine grâce à
Largement répandu dans les établissements d'enseignement, le photocopillage menace l'ave- deux adolescents de son âge, Kamga et Mambo. Craintes et
nir du livre, car il met en danger son équilibre économique. li prive les auteurs d'une juste
rémunération.
préjugés sont vite effacés par une solide amitié.
En dehors de l'usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage
est interdite. » Lire n'est pas seulement un plaisir. La lecture te permet de
« La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, au terme des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que découvrir le monde francophone, d'affermir tes connais-
les copies ou reproductions strictement réservéesà l'usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyseset les courtes citations dans un but
sances, de revoir ou d'enrichir ton vocabulaire et de
d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite constater que, grâce au contexte, tu comprends beaucoup
sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. » {alinéa
1" de l'article 40) - « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, plus de chosesque tu ne le pensais !
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée parles articles 425 et suivants du Code pénal. »

© LesÉditions Didier, Paris,2011


Si tu le veux, tu peux noter les expressions qui te semblent
ISBN978-2-278-06957-6
Achevé d'imprimer en aout 2011 en ltalie par CANALE- Dépôt légal: 6957/01 personnellement utiles dans ton carnet de vocabulaire.
pour le professeur
Remarques Sommaire
Le texte proposé correspond à un niveau A2 de compétence
en lecture. Les personnages du roman Pas de frontieres
pour l'amitié ont sensiblement le même âge que le lecteur. Chapitre 1 L'arrivée à Douala 7
lls évoluent dans un milieu à la fois familier aux adoles- Chapitre 2 À la découverte de Douala 11
cents, à savoir la famille et l'école, et en grande partie
inconnu puisqu'il s'agit de sa transposition dans la réalité
Chapitre 3 Un programme intéressant 15
camerounaise. Chapitre 4 Au lycée Joss 18
Chapitre 5 Seul dans l'inconnu 21
Lesjeunes lectrices et lecteurs se mettront aisément dans
la peau de Benoí't, le collégien trançais. lls comprendront Chapitre 6 Chez les Ngassa 25
sesappréhensions et ses craintes en tant que seul jeune au Chapitre 7 Mambo 30
milieu d'hommes d'affaires dans un grand hôtel, ou comme
Chapitre 8 « On peut s'en sortir ! » 34
seul Européen au milieu d'Africains de son âge. Avec lui, ils
découvriront quelques aspects du monde francophone hors Chapitre 9 Retrouvailles 38
de Franceet apprendront à mieux comprendre ce qui unit et Chapitre10 Lesjeunes ont la parole ! 41
sépare les jeunes dans le monde.
Chapitre11 Le grand défilé 45
Les questions et activités proposées pour chaque chapitre Chapitre12 Oublions les frontieres ! 49
permettent aux lecteurs de vérifier qu'ils ont globalement
compris le texte et qu'ils ont repéré les informations néces- Douala : ce qu'il faut savoir 53
saires pour la compréhension du récit.

Quand, pour les besoins spécifiques de l'histoire, le vocabu-


Questions et activités 54
laire utilisé dépasse les connaissancessupposéesacquisesau Lexique 58
niveau de compétence A2, nous avons veillé à expliquer dans Réponsesaux questions 63
le lexique, page 58, les mots utiles pour une compréhension
globale du texte ou une bonne compréhension de points de
détail importants afin que les éleves saisissent l'évolution
des personnages et découvrent la réalité camerounaise.

5
Les Pouchain, une famille française :
monsieur Bernard Pouchain
madame Sylvie Pouchain
et leur fils Benott, collégien

Les Ngassa, une famille camerounaise:


monsieur et madame Ngassa
et leurs enfants :
Kamga, lycéen de l'âge de Benoit CHJlPITI{E1
deux filles plus jeunes
L'«rrivéB«IJ01~«L«
Autres personnages :
Mambo Etoga, cousine de Kamga est le choc de l'atterrissage* qui a réveillé Benoit.
monsieur Tina, collegue camerounais de monsieur - Ça va, Benoit ? lui demande son pere. Nous
Pouchain sommes arrivés ! Tiens, signe ta carte* de débarquement,
je l'ai remplie pour toi.
Lieux : Douala et Limbé, au Cameroun Benoit, encore à moitié endormi, signe et prend son sac
à dos. Il sort de l'avion, suivi de ses parents.
- Ça y est, nous sommes en Afrique ! Enfin !...
Benoit ne peut pas en dire plus. Il ressent d'un seul coup
une forte pression sur le ventre, il a du mal à respirer. Son
pere sourit :
- Il fait bien 35 ºC dans les couloirs de l'aéroport, sans
parler de l'humidité* ! Mais tu vas t'y habituer !
- Je ne sais pas. Mais quand on est partis au début de
l'apres-midi, il faisait moins cinq à Paris ...
- En février, en France, c'est une température normale,
comme ici 35 ºC.

7
- ] e préfere quand même la chaleur ! s' exclame madame - Exactement !
Pouchain. La policiere note quelque chose, donne des coups de
tampon *, puis rend les passeports à monsieur Pouchain.
Il faut parcourir de tres longs couloirs, tous les passa- - Bienvenue au Cameroun et bon séjour !
gers transpirent*. Les Européens semblent fatigués de leur
voyage et parlent peu ; les Africains sont contents d'être Apres ces formalités, les Pouchain doivent encore récu-
arrivés, parlent fort et rient beaucoup. pérer leurs bagages. Benoit les repere tout de suite.
Puis c'est le premier contrôle, rapide : il faut simple- Demier contrôle: la douane*. Les douaniers les laissent
ment montrer un certificat* de vaccination contre la fievre passer sans poser de question.
jaune. Au contrôle suivant, il y a la queue* et deux files :
une qui ·avance assez vite et une autre qui piétine. Monsieur Pouchain aperçoit de loin monsieur Tina, son
-Bien entendu, on doit prendre la file qui n'avance pas ! collegue camerounais dans la société forestiere. Il lui fait
s'exclame Benoit. de grands signes. Benoit et ses parents se fraient un pas-
- C'est normal ! lei, tu es un étranger, lui explique sa sage dans la foule des familles qui se retrouvent. Monsieur
mere. Tu dois avoir un visa, on veut savoir ce que tu viens Tina les rejoint et les salue. Il s'empare des valises et se
faire ici. Les passagers de l'autre file sont camerounais. Tu dirige vers son 4x4*.
verras, au retour, ce sera la même chose à Paris : toi, tu
passeras tres vite, mais certains étrangers devront attendre Avant d'arriver au véhicule, on leur demande au moins
des heures, surtout s'ils ne sont pas blancs. vingt fois s'ils sont à la recherche d'un hôtel, s'ils veulent
Le tour des Pouchain arrive enfin. Monsieur Pouchain un taxi, s'ils ont besoin d'aide pour porter leurs bagages.
donne les passeports et les cartes de débarquement à la Enfin, monsieur Tina met valises et sacs à dos à l'arriere
policiere. de la voiture. Benoit et sa mere s'installent derriere, son
- Bonjour, madame. pere prend place à côté de son collegue. Les vitres sont
- Bonjour. Vous arrivez par le vol Air France de Paris ? baissées.
- Oui, madame. Des mains se tendent pour demander de l'argent, des
- Monsieur Bernard Pouchain, vous êtes là pour affaires. mains de femmes, des mains d'enfants. Benoit a peur que
Je vois que vous venez souvent ici. la voiture ne blesse quelqu'un en avançant. 11est fatigué.
- Oui, je travaille pour une exploitation * forestiere. 11y a trop de monde, trop de bruit. Et ces gens sont telle-
- Madame Sylvie Pouchain, votre épouse, et votre fils ment différents : ils effrayent* un peu Benoit.
Benoit vous accompagnent comme touristes ...
La voiture roule maintenant rapidement dans la nuit.
Au bout d'une vingtaine de minutes, ils traversent un
quartier avec de grands bâtiments entourés de jardins.
Monsieur Tina donne des explications, dit qu'on est à côté
du consulat français. Benoit ne l'entend plus. Les yeux
grands ouverts, il regarde sans voir. Finalement, la voiture
s'arrête devant un hôtel moderne. Des employés prennent
les valises.
Pendant que monsieur Pouchain remplit les fiches à la
réception et montre les passeports, Benoit et sa mere mon-

CHJ.lPITf,E~
tent dans les chambres. Benoit se remet lentement. I1a une
grande chambre à côté de celle de ses parents. 11y fait frais.
11a un immense lit, un bureau, un fauteuil, la télévision et '
une salle de bains. Quand monsieur Pouchain les rejoint, deIJ01~«Lct
J.lLctdéecn~verte
ils réalisem* tous qu'ils ont faim.
1 est 8 heures quand Benoit se réveille. 11 pousse le
11ss'installent dehors, dans le jardin de l'hôtel. La nuit volet* pour faire entrer la lumiere et découvre au loin
a chassé la chaleur et il fait bon. 11sse détendent. Benoit des bateaux sur le fleuve Wouri. 11 rejoint sa mere au
déguste un cocktail de jus de fruits pressés, ses parems restauram pour prendre le petit déjeuner. Son pere est déjà
boivent une biere. parti à sa premiere réunion de la journée.
- La biere est excellente ! dit madame Pouchain. Madame Pouchain est installée pres d'une fenêtre don-
- Ce n'est pas étonnant, explique monsieur Pouchain, nant sur le jardin et boit un café.
c'est une tradition qui vient du temps ou le Cameroun - Bonjour, maman ! Ça va ?
était une colonie allemande. - Oui, merci Benoí:t. Tu n'es pas trop fatigué?
Monsieur Pouchain conseille sa femme et son fils qui - Pas du tout ! ]'ai tres bien dormi, mais j'ai faim !
découvrent la cuisine locale : ndomba* d'agneau servi - Regarde le buffet. Tu as !'embarras* du choix : pain,
avec des bananes* plantains pour Benoit, capitaine* pour croissants, beignets*, petits gâteaux aux dattes* ou
madame Pouchain. Une vraie soirée de vacances apres ce aux arachides*, fromage, fruits ... Et si tu veux, tu peux
long voyage ! commander une omelette ou des ~ufs au bacon ! Et ce
n'est pas tout !
- Derriere vous, madame.
- Oh moi ! le matin, tu sais, je suis heureux avec un bol
Madame Pouchain et Benoit regardent les titres. 11y a
de céréales* et un bon café au lait ! C'est ce que je vais
peu de choix, et les petits livres de contes sont tres chers,
prendre. Mais il y a aussi des fruits ! Je vais prendre une
beaucoup plus chers qu'en France.
mangue*.
- Tu as vu les prix ! Je comprends pourquoi papa em-
porte souvent des bouquins* pour ses collegues. Comment
Benoit et sa mere décident de partir à la découverte de la
font les parents pour acheter des livres à leurs enfants ?
ville apres le petit déjeuner. Madame Pouchain change de
demande Benoit.
l'argent à la réception car, au Cameroun, on ne peut payer
- C'est bien là le probleme. 11faut être riche pour s'ache-
en euros que dans certains grands magasins. Ailleurs, il
ter des livres ...
faut avoir des francs* CFA. On lui donne également un
- C'est pas juste ! conclut Benoit.
plan de la ville.
Comme il ne fait pas encore trop chaud, madame Pou-
Au début de l'apres-midi, madame Pouchain et Benoit
chain et Benoit vont à pied jusqu'à l'Hôtel de ville ou ils
déjeunent au bord du Wouri. Son mari lui a dit qu'on y
visitent le musée de Douala. Ensuite, ils se rendent à la
servait d'excellents poissons cuits sur les braises*, une
place du Gouvernement ou ils découvrent le palais des
spécialité de Douala.
anciens rois Bell, une construction d'allure asiatique qu'on
- Bernard avait raison. Le poisson est excellent, et on est
appelle « la pagode ».
si bien au bord de l'eau, à l'ombre des arbres ...
- Oui, je resterais ici toute la journée !
Il fait de plus en plus chaud, la marche à pied devient
- Qu'est-ce que tu veux faire avant de rentrer à l'hôtel?
pénible. Ils ont envie de voir autre chose que des monu-
- Je ne sais pas, maman ... Mais je ne veux plus marcher.
ments historiques. Madame Pouchain fait signe à un taxi
- On peut aller au marché des Fleurs et des Arts.
pour aller dans le centre.
- Tu veux acheter des fleurs ?
Ils traversent plusieurs quartiers - modernes et riches
- Non, bien sür, mais on y trouve des statuettes, des
ou plus anciens et pauvres aux maisons basses - avant
masques, des tableaux ...
d'arriver dans une rue tres animée. Benoit et sa mere
- Mais, maman, pour acheter quelque chose, il faut
descendent du taxi. Ils regardent les petites boutiques
savoir marchander* !
et les petits magasins, trouvent les réclames amusantes.
- Je ne veux pas acheter,je veuxjuste regarder. De toute
Finalement, ils entrent dans une librairie.
façon, j'ai déjà dépensé une fortune* en taxi !
- Pardon, madame, nous cherchons des livres de contes,
- Bon, d'accord ! Allons là-bas !
demande madame Pouchain à une vendeuse.
Quand ils quittent le restaurant, un marchand s'approche
d'eux et montre un sac à madame Pouchain. Elle n'est pas
intéressée. Le marchand veut lui vendre du parfum, puis
un bracelet*. 11insiste*, mais madame Pouchain résiste*.
- Maman, tu amais dü acheter quelque chose et
faire baisser le prix ! Cest comme ça qu'on apprend à
marchander !
- Moque-toi de moi, Benoí:t ! Tu peux me dire pourquoi
ce marchand nous a choisis pour vendre sa marchandise ?
11y avait assez de monde devant le restaurant !
-Cest pas compliqué, maman: on était les seuls blancs !
Et tu sais que les touristes blancs sont riches ! CHRPIT[{E ~
'Unprosr«mm6
intér6ii«nt
aclame Pouchain et Benoí:t ont passé la journée à
découvrir la ville, une entreprise* bien fatigante
par une chaleur de 35 ºC ! Ils sont heureux de rentrer à
l'hôtel. Pour se détendre un peu, ils font quelques lon-
gueurs de piscine, puis attendent le retour de monsieur
Pouchain dans le jardin de l'hôtel.

- Est-ce que tu es content de ta journée, Benoí:t?


- Et comment, maman ! Mais j'aimerais rencontrer des
jeunes de mon âge.j'espere que papava trouver un moyen
de me faire aller dans un college ...
- j'en suis süre. Monsieur Tina connaí:t certainement
des ados*. Ce serait bien si tu passais la journée de demain
avec des collégiens, comme cela je pourrais accompagner
ton pere à Bertoua.

14 15
- J e peux aller avec vous si ça ne marche pas ? - ]'ai proposé à maman de prendre un moto-taxi,
- Ce n'est pas possible ... 11faut prendre un avion-taxi cela aurait été plus drôle, mais elle trouve g_uec'est trop
pour aller là-bas. Cest à plus de 400 kilometres d'ici, à dangereux.
l'est. 11 faut ensuite louer une voiture pour se rendre à - Pour se déplacer, un ben*-skin n'est pas plus dange-
l'exploitation forestiere. Mais je ne te laisserai pas seul. Si reux qu'autre chose, les conducteurs sont plutôt bons et
tu ne peux pas aller au college demain, je reste ici et nous ils se faufilent partout. Les petits cars* jaunes ne sont pas
poursuivrons* l'exploration de la ville. 11y a tellement de tres confortables, ils ne roulent pas vite mais, c'est vrai, on
choses à voir ! est plus tranquille.
- Je veux encore voir tellement de choses à Douala dans
l'.arrivée de monsieur Pouchain, accompagné d'un Afri- les prochains jours que je prendrai peut-être un moto-taxi
cain, interrompt leur conversation. Monsieur Pouchain la prochaine fois ! Nous n'avons pas encore visité de mar-
embrasse sa femme et Benoit, puis fait les présentations. ché. Je voudrais aussi voir les monuments de la période
- Chérie, je te présente monsieur Ngassa, un ami de allemande, ceux de l'époque française ...
monsieur Tina. Monsieur Ngassa, je vous présente mon - Je vous comprends bien, madame, mais je vous
épouse Sylvie, et mon fils Benoit. recommande de louer une voiture avec chauffeur à l'hôtel.
- Enchantée ! 11n'y a rien de mieux !
- Bonjour, monsieur. - ]'ai encore le temps de réfléchir. Demain, je vais à
- Bonjour, madame. Je suis tres honoré de faire votre Bertoua avec mon mari.
connaissance. Bonjour, Benoit. Est-ce que vous vous plai- - Cest ça. Et Benoit passera la joumée avec mon fils.
sez à Douala? Qu'est-ce que vous avez déjà visité? Benoit, monsieur Tina et ton pere m'ont expliqué que tu
- Nous sommes allés au palais Manga Bell... voulais aller au lycée* pour faire la connaissance d'adoles-
- Ah oui, « La pagode » ! cents de ton âge. Eh bien, mon fils Kamga serait heureux
- N ous sommes passés au marché des Fleurs et des Arts de te montrer son école. 11fréquente le lycéejoss, qui n'est
de Bonapriso. Cétait tres intéressant, mais il est difficile d'ailleurs pas tres loin de l'hôtel. Si tu veux, on passera te
de faire comprendre aux vendeurs qu'on veut seulement prendre demain matin dans le hall.
regarder, pas acheter. Sinon, nous avons déjeuné sur les
bords du Wouri.
- Je vois que vous connaissez déjà bien la ville !
- On s'est surtout beaucoup déplacés ... en taxi, et le taxi
coute cher !
tent l'hôtel. De grosses voitures avec chauff eur viennent
chercher des hommes d'affaires.
Benoit s'assoit à l'avant du 4x4 et met aussitôt sa cein-
ture de sécurité. Kamga et son pere sourient.
- Tu n'as pas besoin de mettre la ceinture pour faire
400 metres en ville, tu sais.
- Je préfere, répond Benoit, on ne sait jamais !
- Oui, tu as raison. On doit mettre sa ceinture, poursuit
monsieur Ngassa en attachant la sienne.
Puis il allume la radio. C'est RFI, Radio France interna-
tionale.
CHJ.lPITFtE4 - Vous écoutez la radio française?
- Oui, j'aime bien RFI. C'est une radio qui nous informe
J-lt\L~eéB
Joss sur la France et les pays africains. Mais j'écoute aussi les
radios locales pour la musique et pour savoir ce qui se
es qu'il sort de l'ascenseur, Benoit aperçoit mon- passe à Douala.
sieur Ngassa avec un adolescent. Benoit remarque que les enfants et les adolescents qui
- Bonjour, monsieur Ngassa. se rendent à l'école portent presque tous un uniforme.
- Bonjour, Benoit ! Voici mon fils, Kamga. Comme en France, ils ont leurs livres et leurs cahiers dans
- Bonjour, Kamga ! C'est sympa de me permettre de un sac à dos et ils discutent en marchant par groupes de
t'accompagner au lycée. trois ou quatre.
- Je suis heureux de t'aider. - Vous voilà arrivés ! s' exclame monsieur N gassa.
- Je suis garé juste devant l'hôtel. Le lycée est à deux - Merci bien, monsieur. Bonne journée !
minutes en voiture. Tu pourras rentrer à pied à l'hôtel - Bonne journée, papa !
apres les cours, explique monsieur Ngassa. Et si tu as peur Benoit suit Kamga dans la cour du lycéeJoss. 11est inti-
de te perdre *, Kamga ira avec toi. Bon, on y va ? midé*. 11ne connait pas encore Kamga et il se sent un peu
seul au milieu de tous ces éleves qui le regardent en riant.
À l'extérieur de l'hôtel, il ne fait pas encore trop chaud. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il comprend qu'il n'est
Les chauffeurs de taxi qui attendent leurs clients discu- pas comme les autres. Il est le seul blanc. Pas moyen de le
tent, les bagagistes sortent les valises des gens qui quit- cacher : tout le monde voit qu'il est étranger.

18
Kamga présente Benoit à ses copains et demande aux
différents professeurs s'il peut assister à leur cours. Tout
le monde est gentil avec lui, on lui pose mille questions -
qu'il a parfois bien du mal à comprendre car l'accent local
le déroute* un peu. De plus, il ne sait pas toujours quoi
dire. Il a souvent l'impression que Kamga et ses camarades
connaissent mieux les chanteurs et les musiciens français
ou les grands sportifs que lui.

En cours d'anglais, le professem l'a interrogé. Benoit a


eu du mal à répondre. Il avait un peu honte, mais il a pris sa

CHRPITf{E 5
revanche en mathématiques. Le cours d'histoire lui a beau-
coup plu. Jamais en France, au college, il n'avait appris et
compris autant de choses dans un cours d'histoire.
Pendant la récréation, on lui demande pourquoi il est S6t~ldctnsl'inconnt~
venu au Cameroun, ce qu'il est venu faire au lycée. Il sent
à travers quelques questions qu'il n'est peut-être pas le pres la findes cours, Benoit discute dans la cour du
bienvenu pour tout le monde, mais dans l'ensemble, les lycéeJoss avec Kamga et deux autres camarades.
éleves de la classe de Kamga sont tout simplement curieux - Benoit, que penses-tu de ta premiere journée dans un
et intéressés par Paris, la vie et le travail en France. lycée camerounais ?
Benoit aimerait lui aussi interroger les ados sur la vie au - Je ne sais pas quoi dire. C'était tres intéressant, j'ai
Cameroun mais il hésite, car il ne sait pas trop comment appris beaucoup de choses. Cest à la fois comme en
s'y prendre. Il se sent différent des jeunes qui l'entourent. France et tres différent...
Il croit comprendre ce que les éleves d'origine étrangere - Qu'est-ce qui est différent? demande Kamga.
ressentent au college en France. Pour lui, c'est sür, il va - Cest difficile à expliquer. Cest plutôt une impres-
bien s'entendre avec les autres éleves s'il revient les jours sion. lei, je me sens un peu plus libre, peut-être parce que
suivants au lycée. De toute façon, il rentre en France dans nous sommes dehors, qu'il fait chaud et que nous sommes
un peu plus d'une semaine. sous les palmiers. Pour moi, c'est déjà une atmosphere de
vacances !
- Tu te moques de nous !

'.21
- Non, pas du tout ! ]'essaie de vous expliquer ce que y a sans dou te beaucoup de points communs entre le lycée
je ressens. Je trouve l'atmosphere plus cool ici, mais en Joss et son college.
même temps, j'ai l'impression que vos professeurs sont - Assieds-toi, Benoit.
plus séveres ... Benoit s'assoit sur le bord d'une chaise, en face du
- lls font leur métier. On ne peut pas apprendre sans directeur.
discipline*. - Un monsieur Tina vient de m'appeler. Tes parents ne
- Je suis d'accord avec vous mais c'est quand même pourront pas rentrer à Douala ce soir ...
étonnant pour moi. Dans mon college, nous n'avons pas - Pourquoi ? demande Benoit en coupant* la parole au
autant de respect pour nos professeurs, en tout cas pas directeur. Excusez-moi, mais ...
pour tous. - Tes parents se sont rendus dans une exploitation
- Tu trouves ça bien ? forestiere ce matin. Ils ont eu un accident de voiture et
- Non, pas du tout ! Je crois que vous avez raison. ils ne pourront pas rejoindre l'aéroport de Bertoua ce soir.
Quand je repense au cours d'histoire, j'ai le plus grand - Est-ce que c'est grave ? Ils sont blessés ? Ils sont... ?
respect pour votre prof. - Rassure-toi. Ta mere a été hospitalisée, mais elle n'est
pas gravement blessée. Et ton pere va bien. 11t'appellera ce
La discussion est interrompue par la venue d'un direc- soir à l'hôtel. Monsieur Tina et monsieur Ngassa sont au*
teur* qui s'adresse directement à Benoit. courant. 11ne faut pas t'inquiéter.
- Bonjour. Benoit Pouchain ? - Je suis quand même inquiet. Qu'est-ce que je vais faire
- Oui, c'est moi, murmure Benoit étonné. ce soir sans mes parents? Ils avaient pensé à tout, mais pas
Le directeur hésite un peu, puis s'adresse aux trois à un accident à l'autre bout du pays ...
autres adolescents. - Je suis sür que ton ami Kamga va t'aider. 11t'attend.
- Je suis désolé d'interrompre votre conversation, mais Benoit se leve et se dirige vers la porte.
je dois parler à Benoit. Kamga, je te demande de l'attendre. - Merci bien, monsieur.
Tout d'abord, Benoit ne comprend pas ce qui se passe. - Au revoir, Benoit. Et courage !
- Benoit, est-ce que tu peux m'accompagner dans mon
bureau? 11faut que je te parle. Benoit traverse la cour comme un automate pour rejoin-
dre Kamga. 11 ne s'est jamais senti aussi seul. Qu'est-il
En entrant dans le bureau du directeur, Benoit est sur- arrivé ? Est-ce grave ? Est-ce qu'on est aussi bien soigné
pris de retrouver la même odeur* indéfinissable que celle dans un hôpital camerounais que dans un hôpital français ?
du bureau du principal* à Paris. 11se dit que, finalement, il Que peut-il faire ici sans ses parents?
- Benoí:t, que s'est-il passé ?
- Mes parents ont eu un accident de voiture. C'est mon-
sieur Tina qui a téléphoné au lycée.
- Ce n'est peut-être pas si grave que ça ! S'ils ne rentrent
pas ce soir, ils vont sürement rentrer demain.
- Oui, bien sür. Le directeur m'a dit que mon pere
m'appellerait ce soir.
- Tu veux rentrer à l'hôtel maintenant ? On peut aussi
aller chez moi. Je n'habite pas tres loin. Mon pere te
concluira à l'hôtel plus tard.
- Je préfere t'accompagner chez toi. Je ne connais
personne d'autre ici ... et je n'ai vraiment pas envie d'être
seul dans un hôtel ou il n'y a pas de jeunes de mon âge.
CHJlPIT[{E €)
ChBz LBiNscUid
e pere de Kamga est cadre* supérieur et les Ngassa
habitent dans le nouveau quartier* résidentiel de
Bonapriso. Ce n'est pas tres loin du lycéejoss, mais il faut
quand même une demi-heure de marche pour y aller.

Le plus souvent, monsieur Ngassa vient chercher son


fils en voiture ou bien Kamga profite de la voiture du pere
d'un éleve pour rentrer chez lui. Aujourd'hui, presque
tous les éleves ont déjà quitté le lycée.
- Ça ne te dérange pas si nous allons chez moi à pied ?
demande Kamga à Benoit.
- Non, mais marcher avec cette chaleur, ce n'est quand
même pas tres drôle !
- C'est vrai, et tu n'as pas l'habitude. ]'espere que mon
pere va pouvoir venir nous chercher. Je l'appelle et je lui petites filles en lui prenant chacune une main pour
explique la situation en deux mots. l'entrainer vers un fauteuil.
- Merci bien, Kamga. - Si tu veux, on peut appeler tes parents, propose
monsieur Ngassa.
Peu apres, la voiture de monsieur Ngassa s'arrête devant - Oui, j'y pensais, mais mon portable* ne fonctionne
le lycée. Monsieur Tina avait déjà raconté au pere de pas ici.
Kamga que monsieur et madame Pouchain avaient eu un - Ce n'est pas un probleme. Tu peux appeler de chez
accident dans la région de Bertoua et qu'ils ne rentreraient nous. Tu as leur numéro ?
pas avant le lendemain ou le surlendemain.
- Benoit, je te propose de diner avec nous ce soir. Je te - Papa, c'est toi, papa? C'est Benoit ! Qu'est-ce qui s'est
ramenerai à ton hôtel apres. D'accord ? passé ? Comment va maman ?
- Merci, monsieur ! répond Benoit en souriant. La conversation ne dure pas tres longtemps, car mon-
11est heureux de passer la soirée chez les Ngassa. 11ne sieur Pouchain a encore beaucoup de problemes à régler.
se voyait pas descendre au restaurant de l'hôtel et encore Sa femme doit rester en * observation à l'hôpital provin-
moins diner seul dans sa chambre. cial. Si tout va bien, les parents de Benoit seront de retour
- Comme ça, tu vas faire la connaissance de ma mere et à Douala dans deux jours. 11ssont rassurés d'apprendre
de mes deux petites sreurs ! s'exclame Kamga. que Kamga et ses parents s'occupent si bien de leur fils.

Quand il gare sa voiture, monsieur Ngassa montre un Pendant le repas, tout le monde est aux petits* soins
immeuble* voisin à Benoit. pour Benoit. Madame Ngassa choisit les plus beaux mor-
- C'est là qu'habite l'ami de ton pere, monsieur Tina. ceaux de poulet avant de le servir. 11a beau protester : rien
Nous nous connaissons depuis longtemps. C'est lui qui n'y fait ! Les filles sont assises de chaque côté de lui et lui
m'a demandé si Kamga voulait bien te montrer son lycée. demandent s'il veut boire quelque chose, s'il veut encore
du riz ... Monsieur Ngassa et Kamga lui posent toutes
En entrant dans l'appartement, monsieur Ngassa crie* sortes de questions sur la vie en France, sur Paris, sur les
à la ronde: pays qu'il a déjà visités.
- Bonjour, tout le monde! Nous avons de la visite! Maintenant que Benoit sait que ses parents vont bientôt
- Bonjour, Benoit, sois le bienvenu, dit simplement la revenir, il est plus détendu. 11répond, donne des détails,
mere de Kamga. Entre, entre dans le salon. pose lui-même des questions, rit. 11 est heureux. 11 a
- Bonjour, Benoit ! Bonjour, Benoit ! crient les deux l'impression d'être chez des amis qu'il connaitrait depuis
longtemps. Il se sent* à l'aise dans cette famille qui vient Benoit n'ose rien dire. Kamga s'est rapproché de lui et
de l'adopter*. sourit. Monsieur Ngassa répond avec chaleur:
- Bien sür ! Et comme ça, je vous emmenerai directe-
- Il est déjà tard, Benoit. Je vais te ramener à l'hôtel. ment au lycée demain matin !
- Oh! déjà ! Je me sentais si bien avec vous. Il y a long- Il se tourne ensuite vers Benoit :
temps que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée. - Il faut quand même que nous prévenions* l'hôtel
Merci bien ! avant que la police te recherche. Et puis tu dois prendre
Benoit se leve comme à* regret et prend* congé de ta brosse à dents et des vêtements propres pour demain.
madame Ngassa. Les petites filles sont déjà couchées. Allons-y !
- Au revoir, Kamga. Et merci pour tout !
- Benoit, est-ce que nous nous voyons demain ? Apres
le lycée, je vais rendre visite à ma cousine. Elle habite à
New Bell...
- Oui, ce serait super ! On peut d'abord aller au lycée
ensemble, puis aller voir ta cousine.
- Est-ce que tu as besoin de quelque chose pour la nuit
à l'hôtel?
- Non, merci, répond Benoit d'une voix subitement
triste.
D'un seul coup, il vient de se rappeler qu'à l'hôtel, au
petit déjeuner, il sera seul, adolescent, étranger au milieu
d'hommes d'affaires. Il sait que s'il a* un moment de
cafard, il ne pourra parler à personne, que sa seule conso-
lation sera la télévision ! Madame Ngassa a parfaitement
compris.
- Pourquoi est-ce que Benoit ne passerait pas la nuit
ici ? Nous pouvons lui préparer un lit. Demain matin, il
mangera en famille avec nous. Cest quand même mieux
que de prendre le petit déjeuner à l'hôtel entouré d'incon-
nus. Qu'en pensez-vous?
- Oui, merci, Kamga. J e me dépêche !
Un quart d'heure plus tard, Benoit rejoint la famille
Ngassa à table. 11s'attendait à un petit déjeuner classique,
comme en France ou à l'hôtel, mais en fait c'est un repas
aussi copieux* et aussi délicieux que le diner de la veille.
11mange avec appétit.
11se régale de kokis*, évite le ndolé* qu'il trouve trop
amer*, découvre le macabo*, reconnait les bananes plan-
tains qu'il a tant aimées au restaurant. 11y a aussi plein de
fruits : bananes, papayes, mangues, corossols*, prunes ...

CHRPITf{E 7 - Benoit, il faut bien manger parce que tu n'auras rien


d'autre avant ce soir ! dit monsieur Ngassa.
- Rien avant ce soir ! Je ne sais pas comment je vais
h-1dmbo faire ...
- Mais non ! papa plaisante, comme toujours ! On
- Réveille-toi, Benoit ! 11faut se lever ! Dépêche-toi ! s'achetera des beignets devant le lycée si on a faim,
11n'y a personne dans la salle de bains, profites*-en ! dit explique Kamga.
Kamga en secouant Benoit.
- Oui... Comment ? Benoit est heureux de retrouver les copains de Kamga
Benoit ouvre les yeux et ne comprend qu'au bout de au lycée. Maintenant qu'ils se connaissent un peu mieux,
quelques secondes qu'il est chez les Ngassa. 11a passé une ils ont de véritables discussions.
nuit tres agitée. Dans ses rêves, il voyait ses parents blessés, Benoit comprend que le Cameroun n'est pas le pays
entourés de mendiants* qui criaient et leur demandaient d'immenses forêts et de grandes réserves d'animaux qu'il
de l'argent pour les laisser partir. 11 se voyait aussi au imaginait. 11suffit de regarder les bateaux dans le port, les
milieu d'une cour d'école, seul blanc au milieu d'Africains bâtiments administratifs, les hôtels modernes, les grosses
de son âge qui se moquaient de lui et qui parlaient une voitures qui circulent dans les rues pour comprendre
langue qu'il ne comprenait pas. qu'on est dans un pays en plein* développement, que les
11se retrouvait enfermé dans une chambre d'hôtel en jeunes sont enthousiastes.
train d'essayer d'ouvrir la porte qui était bloquée. 11criait, Kamga et ses camarades, eux, ont bien du mal à croire
mais personne ne l'entendait ! Quel affreux cauchemar ! que beaucoup d'éleves français sont pessimistes quand ils
pensent à leur avenir alors qu'ils vivent dans l'un des pays dü quitter le lycée. Et pas question d'aller dans un lycée
les plus riches du monde ! privé quand on n'a pas d'argent !
- Excuse-moi, je ne savais pas, dit Benoit gêné.
Mambo Etoga, la cousine de Kamga, habite dans le - Tu ne peux pas savoir. C'est comme ça, c'est tout !
quartier pauvre de New Bell, l'un des quartiers les plus - Mais tu ne dis pas tout, Mambo ! Aujourd'hui, tu
grands et les plus peuplés de Douala. La plupart des rues vas bien à l'école ! Benoí:t, Mambo fréquente le Centre de
ne sont pas asphaltées*. Elles sont bordées de petites formation féminine pour jeunes filles déscolarisées* !
échoppes* ou on trouve de tout : des réfrigérateurs, des - Mais c'est super ! s'exclame Benoí:t. Comme ça, tu
radios, des vêtements, des produits alimentaires exposés peux continuer tes études et apprendre un métier. Ce n'est
sur des comptoirs*, des pneus ... 11y a aussi des bars et pas trop difficile ?
des petits restaurants. Les maisons, ou plutôt les cases*, - Si tu veux, tu peux m'accompagner demain au Centre
construites en bois, en tôle* et autres matériaux indéfinis- de formation. Tu pourras voir ce qu'on fait.
sables, semblent fragiles. On est bien loin de Bonanjo et - Eh bien, d'accord ! Ça m'intéresse beaucoup ! Kamga,
de Bonapriso ! tu crois que je peux aller demain au Centre avec Mambo ?
11y a énormément de monde. Les gens discutent, rient, - Pas de probleme !
font du commerce, nettoient, des hommes poussent des
chariots chargés de marchandises. De retour chez les Ngassa, Benoí:t raconte sa journée.
Pour Benoit, c'est un autre monde, un monde qu'il a Dans la soirée, ses parents appellent et lui annoncent leur
parfois entrevu à la télévision, en France, et qui lui sem- retour le lendemain.
blait irréel. En allant se coucher, Benoí:t est sür qu'il ne fera pas de
mauvais rêves cette nuit.
Les Etoga habitent dans une maison qui donne sur une
cour et qu'on ne voit pas de la rue. Mambo est contente
de voir son cousin et de faire la connaissance de Benoí:t.
Elle les fait entrer dans une grande piece, tres simplement
meublée. lls prennent place dans de grands fauteuils.
- Et toi, Mambo, tu vas à quelle école? demande Benoit.
- Oh, moi ! il y a longtemps que j'ai abandonné* l'école,
répond Mambo en soupirant*. Comme mes parents ne
pouvaient pas m'aider, j'ai connu* l'échec scolaire et j'ai
- Et ce sont les parents qui paient? s'étonne Benoit.
- Ben oui ! s'exclame Mambo. Qui d'autre ?
- De plus, enchaine Kamga, même quand les parents
peuvent envoyer leurs enfants au lycée, ils ne peuvent pas
toujours les aider quand ils n'ont pas compris quelque
chose en classe.
- Moi, j'ai pu aller au lycée mais quand on a de mauvais
résultats scolaires, continue Mambo, on redouble*. Et si
on doit redoubler plusieurs fois, on est exclu * du lycée.
- 11 n'y a alors que deux choses possibles, explique
Kamga : ou bien on t'inscrit dans un lycée privé, mais ça

CHJlPIT[{E 8
coute encore beaucoup plus cher qu'un lycée public, ou
bien tu arrêtes tes études !
- Maintenant, tu sais pourquoi j'ai arrêté l'école ! Mes
s'en..sortir! »
<< Ôn ptn,\t parents n'*avaient pas les moyens de m'envoyer dans un
lycée privé.
enoit et Kamga accompagnent Mambo au Centre de - Je suis vraiment désolé pour toi, murmure Benoit.
formation féminine de New Bell. Benoit a bien du - Tu sais, il y a beaucoup de jeunes dans ma situation,
mal à comprendre que de jeunes adolescents quittent surtout des filles.
l'école en cours de route au lieu de continuer leurs études. - Pourquoi des filles ? veut savoir Benoit.
- Mambo, je ne comprends pas. Même si on n'aime Avant que ~ambo puisse répondre, Kamga s'exclame:
pas ça, tout le monde sait que l'école est quelque chose - Parce que les parents pensent que les études sont plus
d'important ! déclare Benoit. importantes pour les garçons que pour les filles ! Quand il
- Tout le monde le sait, Benoit, c'est vrai. Mais qu'est-ce y a plusieurs enfants dans une famille, les parents envoient
que tu peux faire sites parents n'ont pas d'argent? souvent les garçons dans une bonne école, et apres il ne
- Je ne parle pas des parents, mais des enfants ... leur reste plus d'argent pour les filles.
- Attends ! attends ! dit Kamga en lui coupant la parole. - Chez nous, la question ne se posait pas. Mes parents
Tu ne sais peut-être pas que le lycée est payant au Came- ont toujours été justes, mais ils n'avaient vraiment pas les
roun. Il faut payer* l'inscription, les livres et les fourni- moyens.
tures* scolaires, !'uniforme. Ça coute tres cher ! - Qu'est-ce que tu as fait alors? demande Benoit.
- Apres l'école, j'ai cherché un petit boulot*. J'ai été Mambo fait visiter le Centre de formation à Benoit et à
bonne*. Ça permettait d'apporter un peu d'argent à la Kamga. Elle leur montre les différentes sections de forma-
famille. tion : couture, cuisine, poterie*, bureautique ... auxquelles
s'ajoutent des cours de français et de maths, de morale et
Mambo raconte que son emploi de bonne ne lui plaisait d'hygiene *.
pas. Elle rêvait d'ouvrir un atelier de couture. Mais pour
cela, il fallait non seulement qu'elle apprenne à coudre* Les éleves sont âgées de 15 à 25 ans environ. Comme
mais aussi qu'elle ait de bonnes connaissances de base elles viennent de quartiers défavorisés* ou la vie est diffi-
pour gérer* son affaire. cile, elles sont suivies* par des assistantes sociales qui les
C'est une amie qui lui avait parlé du Centre de forma- préparent à trouver une nouvelle place dans la société.
tion. Monsieur et madame Etoga avaient tout de suite
été d'accord pour y inscrire leur fille, même s'ils devaient - Quand on quitte le Centre, on a une formation qui
renoncer* au petit soutien financier qu'elle leur apportait. nous permet de travailler comme les au tres et de gagner
Cela les rassurait. notre vie, conclut Mambo. Et puis, toutes les jeunes filles
Une fille sérieuse qui a une formation professionnelle qui ont fréquenté le Centre forment une grande famille.
trouve toujours du travail et évite* les dangers du désreu- Elles continuent à s'entraider, longtemps apres avoir
vrement* et du chômage. En travaillant bien, et avec un terminé leur formation.
peu de chance, elle réussirait dans la vie !

- Mambo, ce n'est pas trop dur de tout recommencer


quand les filles de ton âge terminent leurs études ?
demande Benoit.
- Au début, c'est tres difficile, bien sür. Mais nous
sommes toutes dans le même cas et nous nous entrai-
dons*, explique Mambo.
- Mais quand même, tu n'es jamais découragée* ? veut
savoir Kamga.
- Si, et c'est normal. Mais on retrouve vite son courage
parce qu'on sait que c'est le seul moyen de s'en sortir.
- Comment vas-tu, maman ? Quand papa a téléphoné,
je n'ai pas tres bien compris ce qui s'était passé.
- C'est un accident idiot, comme tous les accidents,
commence monsieur Pouchain. l'.avion-taxi est arrivé plus
tard que prévu à Bertoua et pour arriver à l'heure à notre
rendez-vous, j'ai conduit un peu trop vite. De plus, je ne
connaissais pas la voiture.
- C'était une voiture tres puissante. La route était
assez bonne et nous roulions tres vite, continue madame
Pouchain. II n'y avait pas de circulation et nous parlions.
Tout à coup, nous avons vu un arbre en travers de la route.

CHJlPIT[{E ~ - ]'ai été surpris, j'ai freiné* de toutes mes forces, mais
la voiture a quitté la route.
- Qu'est-ce que faisait cet arbre au milieu de la route ?
I{BtrtH~VdiLLBi demande Benoit.
- C'est assez fréquent. II s'agissait tout simplement
pres la visite du Centre de formation, Benoit est d'une déviation*. lei, le tronc* d'arbre qui barre la route
allé reprendre ses affaires chez les N gassa et est remplace souvent le panneau « attention déviation ! »,
retourné à l'hôtel. répond son pere.
11ne sait pas à quelle heure ses parents doivent arriver - ] e me suis évanouie *...
et achete un journal camerounais pour passer le temps. - Nous n'étions pas tres loin de notre lieu de rendez-
11s'installe dans un fauteuil pres de la piscine, dans le vous avec mes collegues. Je leur ai téléphoné et ils sont
jardin. 11ne peut* s'empêcher de penser à Mambo et au arrivés tres rapidement. Entre-temps, ta mere avait repris
courage qu'elle a eu de reprendre l'école. 11se demande s'il connaissance, mais elle avait des vertiges*. Heureuse-
ferait une chose pareille. Évidemment, la question ne se ment que Bertoua a un hôpital provincial. Un collegue l'a
pose pas en France. emmenée là-bas ou on l'a prise* en charge.
Les voix de ses parents le tirent* de ses réflexions. - Oui, j'ai vraiment eu de la chance. Le personnel de
- Benoit, te voilà ! s'exclame monsieur Pouchain. l'hôpital était parfait, mais il fallait que je reste au moins
Benoit et ses parents s'embrassent. Monsieur et madame 24 heures en observation.
Pouchain prennent place à côté de leur fils.
- Finalement, nous nous sommes presque plus inquiétés
pour toi. Qu'est-ce que tu allais faire tout seul à Douala?
-Mais nous avons été tout de suite rassurés quand nous
avons appris que tu étais chez les Ngassa.

Les Pouchain se rendent dans le restaurant climatisé*


pour diner. Cette fois, c'est Benoit qui explique la carte et
les spécialités camerounaises à ses parents. Les repas par-
tagés avec les Ngassa ont fait de lui un expert !
Benoit raconte à ses parents ce qu'il a vécu pendant les
trois derniers jours : la gentillesse de Kamga et de la famille
Ngassa, le lycée, la découverte de New Bell, la visite du
Centre de formation féminine avec Mambo ...
CHJlPITf{E 1ô
ei ld pdrole !
Leicjtn~nont
- Qu'est-ce qu'on fait demain ? demande madame
Pouchain à son fils.
e lendemain, Benoit et Kamga se retrouvent dans le
- Je ne sais pas ce que tu veux faire, mais Kamga m'a
hall de l'hôtel avant de se rendre au lycéejoss à pied.
appris que c'était la semaine culturelle à Douala. 11m'a
- Benoit, tu as vraiment de la chance d'être à Douala
proposé de l'accompagner.
pour la semaine culturelle !
- Bon alors, apres-demain ?
-Apres-demain, c'est férié*. C'est la fête de lajeunesse ! - Oui, je vois que vous êtes tout excités au lycée, mais
qu'est-ce qu'elle a de spécial cette semaine?
Et je veux voir le grand défilé place de l'UDEAC* à
- Pour nous, c' est la semaine des jeunes. C'est le moment
Bonanjo, avec Kamga et ses amis !
de l'année ou l'on peut s'exprimer.
- Mais s'exprimer sur quoi?
- Sur ce que l'on veut, c'est nous qui choisissons.
- Kamga, excuse-moi, mais je ne comprends rien !
Kamga réfléchit, puis reprend la parole.
- C'est vrai, tu ne peux pas savoir. Demain, c'est la fête
de lajeunesse.
- Oui, ça je lesais. C'est un jour férié. mari », de Oyono* Mbia. On est sürs d'avoir du succes
- C'est ça. Depuis l'indépendance*, on fête la jeunesse parce que tout le monde aime bien cette piece !
au Cameroun, parce qu'elle représentel'avenir du pays. - C'est quel genre de piece?
- Et c'est pour ça qu'il y ale grand défilé demain ! - Une comédie !
- Oui, mais on a pensé que participer à cette manifes-
tation *, ce n'était pas assez. Alors, on a donné la parole aux Kamga parle des pieces de théâtre à succes et de leurs
jeunes. Nous pouvons parler de nos problemes, donner auteurs, il explique les danses traditionnelles, fait le por-
notre opinion sur tout ce qui nous intéresse ... trait des musiciens et des chanteurs à la mode. Benoit
- Et ça se passe comment? a bien du mal à ne pas confondre tous ces noms qui se
- Comme on veut. Tout est possible. 11 y a même ressemblent et qui ne lui disent rien.
des écoles qui ne font rien de particulier cette semaine.
Normalement, les plus grands, les éleves de terminales* - Benoit, est-ce qu'en France vous avez quelque chose
organisent des conf érences, des débats. qui ressemble à notre semaine culturelle ? demande
- Et ils parlent de quoi? Kamga.
- Ils parlent de leurs problemes : des études ou du choix - Non, Kamga, nous n'avons rien de ce genre.
d'un métier apres le bac par exemple, du chômage, de la - Mais alors ? Vous ne montez pas de spectacles comme
lutte contre le SIDA*, de la pauvreté ... nous?
- Ce n'est pas tres gai ! - On ne peut pas comparer. Il y a bien des colleges et
- Tu as raison, mais pour les plus grands, c'est impor- des lycées qui jouent une piece de théâtre ou donnent un
tant de parler de leurs difficultés, de leur avenir. concert à la finde l'année, mais ça ne se fait pas partout.
- Et que font les éleves de notre âge ? - Et vous n'organisez pas de conférences sur les sujets
- Nous ? Eh bien, on montre plutôt la culture et la qui vous intéressent ?
tradition. On interprete des chants à la mode - ce n'est - Nous, on fait régulierement des exposés, on organise
pas ce qui manque -, des danses traditionnelles. On joue des débats en classe. On invite aussi des gens connus.
aussi des pieces de théâtre. Pour les plus jeunes, il y a les - Nous aussi, mais la semaine culturelle, c'est tout autre
concours du meilleur lecteur, des jeux ... chose ! C'est un travail collectif, on peut montrer qui nous
- Et toi, qu'est-ce que tufais? sommes et de quoi nous sommes capables ...
- Je voulais te faire la surprise, mais bon ... Tu vas me - On n'a pas ça chez nous. C'est dommage ! Mais ça ne
voir avec mes camarades dans « Trois prétendants* ... un nous empêche pas de nous exprimer.
-Comment?
-On discute entre copains, on communique avec l'Inter-
net, on se téléphone.
- Vous ne faites rien en groupe ?
- Les groupes, tu sais, ce* n'est pas trop mon truc. Peut-
être que nous sommes trop individualistes. En dehors du
sport, on n'a pas l'esprit de groupe. Mais est-ce que c'est
quelque chose d'important ?
- Je ne sais pas. Le Cameroun et la France, c'est pas la
même chose.
- Tu as raison ! Mais il y a quand même quelque chose
que je vous envie*, Kamga, j'ai l'impression que vous êtes
optimistes et que vous n'abandonnez pas tout de suite, au
CHJ.IPIT[{E11
contraire. Chez nous, on attend souvent que ça se passe.
- Ne va pas trop vite, Benoí:t ! Tu n'es là que depuis
LBsr«nddéfiLé
quelques jours. La semaine culturelle est un événement
important, c'est sür, mais ça n'empêche pas que beaucoup u petit déjeuner, Benoí:t est tout excité en pensant
de jeunes sont découragés. au grand défilé qui marque la fin de la semaine
culturelle.
- Si seulement on avait aussi une fête de la Jeunesse en
France, soupire Benoí:t. lei, c'est un jour férié !
- Tu ne trouves pas que tu as assez de vacances comme
ça ! lui réplique sa mere.
- Mais je ne parle pas de vacances, je parle des jours de
fête. Une fête pour les jeunes, c'est super ! C'est comme ...
C'est comme la fête du Travail le 1er Mai, par exemple. Et
puis, ça montre qu'on prend les jeunes au sérieux !
- Benoí:t, enfin, ce n'est pas comparable ! s'exclame son
pere.
- Et pourquoi ce n'est pas comparable?
- Écoute, Benoit, je ne sais pas ou* tu veux en venir, 11fait des photos. À un moment, il est tellement pris par
mais chaque pays a ses fêtes. Ça dépend de son histoire, le spectacle qu'il se trouve séparé de Kamga. 11a beau le
de sa tradition. Le Cameroun est indépendant depuis une chercher dans la foule *, il ne le retrouve pas. 11est bel * et
quarantaine d'années, il est en train de se construire. Rien bien perdu et il ne sait pas comment rentrer à l'hôtel.
ne peut se faire si les jeunes se désintéressent de leur pays. Un policier observe Benoit depuis quelques minutes. 11
C'est pour ça qu'il faut une fête de lajeunesse. se dirige vers lui.
- Et la France, elle, n'a pas besoin des jeunes ? - Je peux t'aider? demande-t-il à Benoit.
- Benoit, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit Benoit n'aime pas les gens en uniforme, mais il ne peut
réplique monsieur Pouchain. pas partir en courant.
- Ton pere a raison, dit madame Pouchain avec calme. - Bonjour, monsieur. J'étais avec des amis, mais je les ai
Un pays a les fêtes qui lui sont utiles. Par exemple, les perdus dans la foule. Je voudrais rentrer à l'hôtel ou sont
fêtes chrétiennes et les fêtes musulmanes sont des jours mes parents, mais je ne connais pas le chemin.
fériés, parce qu'il est impensable de faire une différence - Et il est ou ton hôtel ?
entre les deux religions principales du Cameroun. On fête - À Bonanjo, à côté du consulat français.
aussi la Journée internationale de la femme pour rappeler - Bon, suis-moi.
aux hommes que les femmes et les hommes ont les mêmes
droits ... Le policier discute avec deux collegues qui se tiennent
- Et alors? à côté de leur voiture.
- Ce ne sont pas les fêtes qui comptent, mais ce qu'elles - Monte! Nous allons te ramener à tes parents.
représentent. On n'a pas besoin de jours fériés pour inciter Quelques minutes plus tard, la voiture de police s'arrête
à la tolérance* ou pour dire l'importance de la jeunesse. devant l'hôtel. Benoit entre, encadré par deux policiers.
On demande à ses parents de se présenter à la réception.
Benoit n'est pas* convaincu. 11pense qu'une fête de la - Benoit ! s' écrient en * cha!ur son pere et sa mere quand
Jeunesse serait une bonne chose. Les jeunes sont toujours ils voient leur fils entre deux policiers. Que s'est-il passé?
importants, au Cameroun, en France ou ailleurs ! Qu'as-tu fait ?
Benoit retrouve Kamga et ses copains place de l'UDEAC - Madame, monsieur, nous vous ramenons votre fils qui
à Bonanjo. Toutes les écoles, de l'école primaire au lycée, s'était perdu pendant le grand défilé. Rassurez-vous, il n'a
défilent devant les autorités* de la ville. Benoit est tres rien fait de mal. Nous voulions seulement être sürs qu'il
impressionné par cette formidable manifestation ! retrouverait ses parents ici !
Benoit et ses parents remercient les policiers.
V
\f •
Dans le jardin de l'hôtel, Benoit montre les photos du
défilé à ses parents. 11est enthousiasmé par tout ce qu'il
a vu.
- Papa, je voudrais envoyer des photos à mes copains
du college par mail. C'est possible ici ?
- Je ne sais pas, mais je peux demander à mes collegues
demain au bureau.
- Merci bien, papa.
- Alors, tu es toujours plus camerounais que les
Camerounais ? demande madame Pouchain pour provo-
quer gentiment son fils.
- Maman, j'ai bien le droit de dire ce que je pense. Et
c'est vrai, j'ai beaucoup aimé le défilé ! Ce serait bien de CHRPITI{E 12
faire quelque chose du même geme en France ...
- Décidément, tu es drôlement entêté* ! Ôl,\bLioniLBifrontiàrBi!
- Oui, ça me plairait ! mais je sais que ce n'est pas
possible. Et puis, je ne suis pas completement idiot, je es jours suivants, Benoit va au lycée avec Kamga et
me rends bien compte qu'on est privilégiés* en France, retrouve souvent Mambo avec lui en fin de journée.
quand je pense à tout ce qu'on peut faire pendant l'année Ses parents aimeraient lui faire visiter la région ou lui
scolaire : du sport, de la musique, des sorties au théâtre, au faire découvrir des animaux sauvages dans un pare, mais
cinéma, ou au concert... Benoit préfere passer ses journées avec ses nouveaux amis.

La famille Pouchain prend un verre dans le jardin


de l'hôtel. 11est déjà tard, mais il fait si bon dehors que
personne n'a envie d'aller se coucher.
Monsieur Pouchain vient de finir sa biere.
- Elle est vraiment excellente, cette biere ! Apres-
demain, ce sera fini. La boite* m'attend à Paris. Et toi,
Benoit, tu dois reprendre l'école.
- Déjà ! j'aime bien le college, mais c'est dommage de son accord et promettait de convaincre sa sceur de
repartir aussi vite. Je me suis fait beaucoup d'amis. permettre à Mambo de venir.
- Console-toi, tu vas retrouver ceux de Paris, lui dit sa Quand les Pouchain descendent le lendemain matin
mere. dans le hall de l'hôtel pour prendre les papiers et la clef de
- Oui maman, tu as raison, mais ce n'est pas la même la voiture de location, Kamga et Mambo les attendent déjà.
chose ...
- Bon, demain, c'est vacances ! Je ne travaille pas. Quelle belle journée !
Qu'est-ce qu'on peut faire avant de retrouver l'hiver avec Tout le monde apprécie la belle plage de sable noir à
son verglas et sa neige ? demande monsieur Pouchain. l'ombre des grands arbres. Par chance, le temps est clair
- On pourrait peut-être aller au bord de la mer, à Limbé et on peut voir le mont Cameroun. C'est un jour de vraies
par exemple. 11y a de belles plages, et ce n'est pas loin de vacances avec promenade en pirogue* et repas de poisson.
la montagne, propose sa mere.
- Cest une bonne idée. 11y a de magnifiques plages de Monsieur et madame Pouchain passent une journée
sable noir. On pourra aussi faire un tour en pirogue. Et en amoureux apres leur accident de voiture et avant de
avec un peu de chance, on verra le mont Cameroun. Et retrouver le rythme infernal de la vie à Paris.
puis, ce n'est pas loin d'ici, seulement à une petite heure Les trois adolescents, eux, discutent. 11s se rendent
en voiture. Benoit, qu'en penses-tu? compte que les jeunes de France et du Cameroun ne
- j'aimerais bien, mais demain c'est le dernier jour et je se connaissent pratiquement pas. Ils souhaitent que ça
voulais le passer avec Kamga et Mambo. Je préfere rester change : ils veulent communiquer, échanger des informa-
ici ! tions, en apprendre plus sur les autres, leur pays, leur vie,
- Bernard, on peut bien emmener Kamga et Mambo leur culture. Ils se savent différents mais aussi tellement
avec nous, non ? Cest aussi une maniere de les remer- semblables.
cier de ce qu'ils ont fait pour Benoit quand nous avons eu
notre accident. - On pourra peut-être communiquer par Internet, dit
- Maman, tu es géniale ! Tu es d'accord, papa ? Kamga. Mon pere est équipé* à la maison.
-Bien sür, mais il faut d'abord demander à leurs parents, - Mais est-ce que ça marche toujours bien à Douala ?
répond monsieur Pouchain. demande Mambo.
- 11faut téléphoner au pere de Kamga, monsieur Ngassa. - Ce n'est pas grave. On peut toujours essayer. Si ça
11n'est pas encore trop tard. ne fonctionne pas, on peut s'écrire, s'envoyer des photos
Quelques minutes plus tard, monsieur Ngassa donnait ou des articles par la poste, déclare Benoit. Et puis, je
pense que j'accompagnerai de nouveau mes parents aux
prochaines vacances.
Douala : ce qu'il faut savoir
- Moi, j'ai un rêve, dit Kamga. j'aimerais bien que le Douala est située sur la rive gauche du fleuve Wouri, à
lycée Joss soit jumelé avec un établissement français et 25 kilometres de l'océan Atlantique. Avec environ 1,5 mil-
qu'on organise des échanges entre deux classes de même lion d'habitants, c'est la plus grande ville du Cameroun.
Cest aussi la capitale économique du pays, l'un des plus
niveau.
grands ports d'Afrique et l'un des principaux aéroports.
- Ça permettrait de mieux se comprendre et de sup- Le climat chaud et humide est tres mal supporté par les
primer* les préjugés, déclare Mambo. Européens. C'est pourquoi les touristes ne restent pas sur
-Alors, il* n'y a plus qu'à s'y mettre ! conclut Benoit. place, mais se rendent rapidement sur les plages de Limbé
ou au pied du mont Cameroun (un volcan de 4 100 metres
Monsieur et madame Pouchain regardent les ados. de haut) à une heure de voiture du centre-ville.
Monsieur Pouchain pense à haute voix: Douala a été la capitale de la colonie allemande
« Kamerun » de 1885 à 1919. On peut encare voir le siege
- Finalement, je crois que Benoit a raison. La jeunesse
du gouvernement allemand à Bonanjo, c'est aujourd'hui
est sans doute la chose la plus importante au monde ! Et une sous-préfecture. Le palais Manga Bell a été construit
quand je vois Benoit entouré de Kamga et Mambo, je suis parles Allemands pour le roi Auguste Manga Ndumbe.
optimiste ! La ville garde également de nombreuses marques de la
colonisation française qui a duré de 1919 à l'indépendance
en 1960. On y parle français, les rues portent souvent le
nom de grands hommes (avenue du Général de Gaulle,
boulevard du Général Leclerc, rue Pierre Loti, rue Georges
Clemenceau ...). Le palais de Justice et la chambre de
commerce ont été construits par les Français.
Douala est divisée en quartiers tres différents les uns des
autres. Bonanjo et Bonapriso sont des quartiers résidentiels
et administratifs construits* en dur. Cest là que se trouvent
l'hôtel de Benoí:t, le lycée Joss, l'Hôtel de ville, la place du
Gouvernement. Akwa est le quartier moderne des affaires.
Dans les quartiers plus pauvres, les cases sont plus nom-
breuses que les constructions en dur et les rues ne sont
pas asphaltées, mais partout le commerce est roi, dans les
petites boutiques des quartiers défavorisées aussi bien que
dans les magasins des quartiers modernes.
2. Monsieur Ngassaécoute une radio trançaise.
Questions et activités 3. Le lycée Jossn'est pas loin de l'hôtel.
4. Benoit a beaucoup aimé le cours d'histoire.
Aprêsla lecturedu chapitre1 5. Benoit pense qu'il comprend maintenant ce que les
Dissi /esaffirmations suivantessont justes ou non. élêves étrangers ressentent dans un collêge trançais.
1. Benoit supporte bien la chaleur et l'humidité.
2. Au contrôle de police, les Européens attendent plus Aprêsla lecturedu chapitre5
longtemps que les Camerounais. Dis si /esaffirmations suivantessont justes ou non.
3. Monsieur Pouchain vient souvent au Cameroun pour 1. Benoit, Kamga et sescamarades comparent le lycée
son travail. camerounais et le collêge trançais.
4. Les gens qui demandent de l'argent effrayent Benoit. 2. Le pêre et la mêre de Benoit sont à l'hôpital.
5. Au diner, un capitaine vient saluer madame Pouchain. 3. Monsieur Ngassasait que les parents de Benoit ont eu
un accident.
Aprêsla lecturedu chapitre2 4. Benoit s'inquiête beaucoup pour ses parents.
Répondsaux questions. 5. Benoit a envie d'être seul et il rentre à l'hôtel.
1. Qu'est-ce que Benoit peut voir desa chambre?
2. Qu'est-ce que Benoit prend au petit déjeuner? Aprêsla lecturedu chapitre6
3. Pourquoi est-ce que madame Pouchain change de Répondsaux questionssuivantes.
l'argent à la réception de l'hôtel ? 1. Ou habitent les Ngassa? Et monsieur Tina?
4. Comment Benoit et sa mêre se déplacent-ils ? 2. Qu'est-ce que Benoit apprend en téléphonant à
5. Pourquoi le marchand s'est-il adressé à madame son pêre?
Pouchain à la sortie du restaurant? 3. À qui Kamga doit rendre visite le lendemain ?
4. Qui propose que Benoit passe la nuit chez les Ngassa ?
Aprêsla lecturedu chapitre3 5. Pourquoi Benoit doit-il passer à l'hôtel aprês le diner?
Dissi les affirmations suivantessont justes ou non.
1. Le lendemain, Benoit ira à Bertoua avec ses parents. Aprêsla lecturedu chapitre7
2. Bertoua est située à plus de 400 kilomêtres de Douala. Dis si les affirmations suivantessont justes ou non.
3. Monsieur Ngassaest un ami de monsieur Tina. 1. Benoit a passé une bonne nuit calme chez les Ngassa.
4. Monsieur Ngassaveut montrer Douala à madame 2. Benoit découvre que le Cameroun est un pays
Pouchain. d'immenses forêts et de grandes réserves d'animaux.
5. Benoit va accompagner Kamga Ngassaau lycée. 3. Dans les petits magasins de New Bell, on peut acheter
de tout : des appareils ménagers, des vêtements et des
Aprêsla lecturedu chapitre4 produits alimentaires.
Dissi les affirmations suivantessont justes ou non. 4. Les maisons de New Bell ne semblent pas três solides.
1. Benoit attend Kamga et son pêre devant l'hôtel. 5. Mambo tréquente un centre de formation féminine.

54
Apresla lecturedu chapitre8 2. La fête de la Jeunessea lieu le dernier jour de la semaine
Répondsaux questionssuivantes. culturelle.
1. Pourquoi est-ce que Mambo a arrêté l'école? 3. Benoit n'a pas le temps de prendre des photos du défilé.
2. Pourquoi est-ce que les filies font souvent moins 4. Benoit se perd dans la foule et deux policiers le
d'études que les garçons? ramenent à l'hôtel.
3. Qu'est-ce que Mambo a fait aprês avoir quitté l'école? 5. Même s'il n'y a pas de fête de la Jeunesse en France, la
4. Pourquoi est-ce que les parents de Mambo ont tout situation des collégiens trançais est meilleure que celle
de suite été d'accord pour l'inscrire au Centre de des jeunes Camerounais.
formation?
5. Pourquoi Benoit est-il sur qu'il ne fera pas de Apresla lecturedu chapitre12
cauchemars dans la nuit ? Dis si Jesaffirmations suivantessont justes ou non.
1. Benoit n'a pas envie de rentrer tout de suite à Paris.
Apresla lecturedu chapitre9 2. Le sable jaune de la plage de Limbé brille au soleil.
Dissi les affirmations suivantessont justes ou non. 3. Lestrois ados veulent échanger des informations apres
1. Benoit lit un journal trançais pour passer le temps. le retour de Benoit en France.
2. L'avion-taxi des Pouchain est arrivé en retard à Bertoua. 4. Kamga souhaite qu'on organise des échanges entre
3. Les Pouchain n'ont pas respecté le panneau « attention les classesde son lycée et les classesd'un college trançais.
déviation ! ». 5. Monsieur Pouchain est optimiste quand il regarde
4. Le personnel de l'hôpital provincial était parfait. les trois ados discuter.
5. Benoit va passer les deux jours suivants avec sa mêre.
Apresla lecturede tout le roman
Apresla lecturedu chapitre10 1. Donne un autre titre au roman.
Dissi les affirmations suivantessont justes ou non. 2. Écris une critique de cette hisoire pour le journal de
1. Le jour de la fête de la Jeunesse est un jour férié. ton collêge.
2. Au Cameroun, on fête la jeunesse depuis l'indépendance 3. Écris une lettre à l'auteur du livre.
du pays parce qu'elle représente l'avenir. 4. Parle de Pasde frontieres pour /'amitié sur ton blog ou
3. Kamga va jouer dans une piêce d'Oyono Mbia. sur celui de l'école.
4. Pendant la semaine culturelle, toutes les écoles doivent
présenter un spectacle.
5. Benoit trouve que les jeunes Camerounais sont plus
optimistes que les jeunes Français.

Apresla lecturedu chapitre11


Dissi Jesaffirmations suivantessont justes ou non.
1. Benoit pense qu'une fête de la Jeunesse serait une
bonne chose dans tous les pays.
la cartede débarquement:document à remplir pour
Lexique la police des frontiêres de l'aéroport
la case: habitation traditionnelle construite avec
Lesexplicationsdonnéesne tiennent compte que du sensdes
des matériaux légers
expressionsdans /e texte.
ce n'est pastrop montruc fam. : je n'aime pas beaucoup ça
fam. = familier ; f. = féminin ; m. = masculin ; qqn = quelqu'un ; les céréalesf. : graines qu'on mange avec du lait le matin
qqch. = quelque chose le certificatde vaccination: document qui prouve qu'on est
protégé contre une maladie
à regret : sansen avoir envie climatisé: ou il fait plus frais que dehors grâce à
abandonner l'école : quitter l'école, arrêter sesétudes la climatisation
l'ado m.lf. : adolescent(e) Geune âgé de 12 à 18 ans) le comptoir: table longue et étroite
adopterqqn : considérer qqn comme qqn de la famille connaitrel'échecscolaire: ne pas réussir à l'école
amer: qui a un gout désagréable construiten dur: construit en béton, en pierre
l'arachidef. : cacahuête, fruit qui mQrit sousterre copieux(euse) : avec beaucoup de chosesà manger
asphalté: qui a un revêtement dur (:t:terre, sable) le corossol: fruit exotique
l'atterrissagem. : moment ou l'avion touche le sol coudre: faire de la couture, faire des vêtements
être au courantde qqch. : savoir qqch., être informé couperla paroleà qqn : interrompre qqn qui parle
les autoritésde la ville f. : les personnes importantes, crierqqch. à la ronde: annoncer qqch. d'une voix forte
qui ont du pouvoir la datte : fruit du palmier
avoirun momentde cafard: avoir un moment ou l'on est être découragé:perdre l'envie de continuer
triste et déprimé défavorisé: qui a moins de moyens ou de possibilités
la bananeplantain: banane légume qu'on mange cuite qu'un autre
le beignet : pâte renfermant un fruit, un légume, du poisson... dérouterqqn : étonner et embarrasser qqn
et qui est cuite dans l'huile déscolarisé : qui a quitté l'école à l'âge ou elle est obligatoire
bel et bien : vraiment, réellement le dés<Euvrement: situation de qqn qui n'a rien à faire
le ben-skinfam. : moto-taxi à Douala la déviation: route qu'on doit prendre parce que la route
la boite fam. : lieu de travai 1,entreprise normale est interdite
la bonne: personne qui fait le ménage et la cuisine pour qqn le directeur: au Cameroun,i/ y a plusieurs directeurs
et habite chez lui dans une éco/e
le boulotfam. : travail, emploi la discipline: rêgles pour que l'ordre rêgne à l'école
le bouquinfam. : livre la douane: contrôle des marchandisesà la frontiêre
le bracelet: bijou qu'on porte au bras l'échoppef. : petite boutique
les braisesf. : morceaux de bois qui brQlent sansflammes effrayerqqn : faire peur à qqn
le cadresupérieur: personne qui a de hautes responsabilités !'embarrasdu choixm. : difficulté de choisir parce qu'il y a
dans une entreprise beaucoup de choses
le capitaine: gros poisson d'eau douce en ch<Eur: en même temps, ensemble
le petit carjaune fam. : taxi à Douala en observationf. : sous surveillance médicale
s'en sortir: venir à bout, sortir d'une situation difficile le mendiant:personne qui demande de l'argent en tendant
être entêté : ne pas changer facilement d'avis la main
s'entraider:se soutenir, s'aider les uns les autres le ndolé: plat composé de feuilles cuites accompagnées
une entreprisebienfatigante: action, projet qui fatigue de viande ou de poisson
envierqqch. à qqn : souhaiter avoir la même chose que qqn le ndombad'agneau: spécialité (plat de viande de mouton)
être équipé: avoir le matériel, les appareils nécessaires ne pasavoir lesmoyens:ne pas avoir assezd'argent
s'évanouir: perdre connaissance
éviterqqch. : ne pas rencontrer qqch. une odeurindéfinissable : qqch. d'imprécis qu'on sent
exclureqqn : renvoyer qqn, mettre qqn à la porte avec le nez
l'exploitationforestieref. : entreprise qui vend le bois ou tu veuxen venir : ce que tu veux me faire comprendre
de la forêt Guillaume OyonoMbia (né en 1939): auteur camerounais
qui a écrit de nombreuses piêces de théâtre
férié : Gour) ou l'on ne travaille pas
ne pasêtre convaincu : garder son opinion
la fortune: beaucoup d'argent
la foule : grand nombre de personnes rassemblées payerl'inscription: payer pour devenir élêve d'une école
les fournituresscolaires f : tous les objets nécessairespour se perdre: ne plus retrouver son chemin
travai Iler à l'école être aux petitssoinspour qqn : tout faire pour que qqn
le francCFA:monnaie de la Communauté financiêre africaine se sente bien
(1 euro = 656 CFA) la pirogue: bateau long et étroit fait dans un tronc d'arbre
freiner: ralentir, arrêter la marche d'un véhicule en pleindéveloppement:qui se modernise rapidement
le portable: téléphone mobile
gérersonaffaire : bien s'occuper de son affaire, la poterie: fabrication d'objets enterre cuite
ici de son atelier de couture poursuivrel'exploration: continuer la visite
l'humiditéf : l'eau qui se trouve dans l'air ne pas pouvoirs'empêcher de: être obligé de
l'hygienef. : rêgles de propreté pour rester en bonne santé prendrecongéde qqn : dire au revoir à qqn
il n'y a plusqu'à s'y mettre: il faut commencer le plus vite prendreqqn en charge: s'occuper de qqn
le prétendant: homme qui espere se marier
possible
l'immeublem. : grand bâtiment à plusieurs étages prévenirqqn : informer qqn
l'indépendance f : situation d'un Etat libre le principal: en France, directeur d'un collêge
être privilégié:avoir des avantages
insister:demander ou proposer plusieurs fois
être intimidé: être gêné par qqn qui fait un peu peur profites-en: c'est le moment d'y aller
le quartierrésidentiel: partie de la ville ou les gens
le koki: gâteau à base de haricots et d'huile de palme
(en général aisés)habitent
le lycée: correspondau college et au lycéetrançais le quatre-quatre(4x4): grosse voiture tout-terrain
la queue: groupe de personnes qui attendent leur tour
le macabo: plante exotique. On en mange les feuilles
et les racines. réaliserqqch. : comprendre qqch., se rendre compte de qqch.
la mangue: fruit exotique redoubler: recommencer une classe
la manifestation: événement organisé pour attirer le public renoncerà qqch. : perdre qqch.
marchander : discuter pour payer qqch. moins cher résister: ne pas céder, ne pas accepter
se sentirà l'aise: se sentir bien, ne pas être gêné Réponses aux questions
le SIDA: maladie transmise par voie sexuelle ou par le sang
soupirer: respirer bruyamment pour exprimer le regret
Chapitre1
être suivipar une assistantesociale: être aidé et conseillé
par une femme qui s'occupe des personnes en difficulté Oui: 2, 3, 4 Non: 1, 5
supprimerlespréjugés:combattre et détruire les idées fausses
Chapitre2
qu'on a sur certaines personnes
1. li peut voir des bateaux sur le fleuve Wouri.
le tampon: objet avec lequel on met une marque dans 2. li prend un boi de céréales, du café au lait et une mangue.
le passeport 3. Elle a besoin de francs CFAparce qu'on ne peut pas payer
la terminale: derniere classedu lycée partout en euros.
tirer qqn de sesréflexions: interrompre les penséesde qqn 4. D'abord, ils vont à pied à l'Hôtel de ville et à la place du
la tôle : feuille de métal Gouvernement. Ensuite, ils prennent un taxi parce qu'il fait
la tolérance: compréhension et respect de ceux qui sont trop chaud.
différents de moi 5. Parce que le marchand espere vendre quelque chose à une
transpirer:avoir de l'eau qui sort de la peau parce qu'on a
touriste blanche/européenne, qui a surement de l'argent.
trop chaud
le tronc: partie d'un arbre entre le sol et les branches Chapitre3
l'UDEACf. : Union douaniere et économique de l'Afrique Oui: 2, 3, 5 Non: 1, 4
centrale (aujourd'hui CEMAC: Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale). Laplace a gardé son nom. Chapitre4
Oui : 2, 3, 4, 5 Non: 1
le vertige : impression que l'on va tomber
le volet: sorte de porte qui empêche la lumiere d'entrer Chapitre5
par une fenêtre Oui: 1, 3, 4 Non: 2, 5

Chapitre6
1. Les Ngassahabitent dans le nouveau quartier résidentiel
de Bonapriso, à une demi-heure de marche du lycée Joss;
monsieur Tina habite dans un immeuble voisin.
2. Benoit apprend que sa mere doit rester en observation à
l'hôpital provincial, que ses parents rentreront à Douala deux
jours plus tard et qu'ils sont rassurésde le savoir chez les
Ngassa.
3. Kamga doit rendre visite à sa cousine apres le lycée.
4. C'est madame Ngassaqui propose que Benoit passela nuit
chez eux.
5. li faut qu'il prévienne l'hôtel. li a aussi besoin desa brosse à
dents et de vêtements propres.
Chapitre7
Oui: 3, 4, 5 Non: 1, 2

Chapitre8
1. Mambo avait de mauvais résultats scolaires et ne pouvait pas
rester au lycée. Sesparents n'avaient pas les moyens de payer
un lycée privé, c'est pourquoi Mambo a dü arrêter l'école.
2. Parce que les parents pensent que les études sont plus
importantes pour les garçons que pour les filies. lls envoient
souvent les garçons dans de bonnes écoles et ils n'ont plus
assezd'argent pour les filies.
3. Elie a cherché un petit boulot et a travaillé comme bonne.
4. Le Centre de formation donne une bonne formation
professionnelle aux filies, ce qui leur permet de trouve.r du
travail et, avec un peu de chance, de réussir dans la vie.
C'est ce que les Etoga souhaitent pour leur filie.
5. Parce que ses parents lui ont annoncé au téléphone qu'ils
seraient de retour à Douala le lendemain.

Chapitre9
Oui: 2, 4 Non: 1, 3, 5

Chapitre10
Oui:1,2,3,5 Non:4

Chapitre11
Oui: 1, 2, 4, 5 Non:3

Chapitre12
Oui : 1, 3, 4, 5 Non:2

Apresla lecturede tout le roman


Réponsesindividuelies

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