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Bulletin de correspondance

hellénique

ΑΡΧΕΘΕΩΡΟΙ ΕΙΣ ΔΗΛΟΝ (Archetheoroi eis Délon)


Jacques Coupry

Citer ce document / Cite this document :

Coupry Jacques. ΑΡΧΕΘΕΩΡΟΙ ΕΙΣ ΔΗΛΟΝ (Archetheoroi eis Délon). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78,
1954. pp. 285-294;

doi : https://doi.org/10.3406/bch.1954.4563

https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1954_num_78_1_4563

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ΑΡΧΕΘΕΩΡΟΙ ΕΙΣ ΔΗΛΟΝ

de laSous
manière
le n°suivante
43 des deux
Inscriptions
fragments
de qu'il
Délosavait
(1), rapprochés
Mr A. Plassart
avec bonheur
a publié:

? πρ]ώτης. .. [πεντε]τηρίδος
ς άρχε[θέωρος '] ο'ίδε έθεσ-
Άπόλ]λωνι, vac.
Πλ]ωθεΐ,εύς vac.
5 ς εξ Οίο vac.
χος Κυδαθ[ηναιε]ύς vac.
Μελί,τεύ[ς] vac.
έων Έλε[υσίνιος] vac.
ατο

Par la suite, Mr G. Klafïenbach a proposé un autre aménagement du


texte (2) : « Der Abstand der beiden Fragmente voneinander muss unbe-
dingt grôsser gewesen sein, als ihn PL annimmt. Denn welches Wort
mit drei Buchstaben kônnte Z. 1 zwischen πρώτης und πεντετηρίδος
gestanden haben ? Es ist also doch wohl πρώτης και, δεκάτης πεντετηρίδος
zu ergânzen, wozu die Schrift nach den angegebenen Formen passen
wurde, und Z. 2 dann etwa : ής ό δείνα άρχεθέωρος και συνθέωροι ». — Ajoutons
qu'il faudrait changer aussi la restitution de la 1. 6, — introduire peut-
être une seconde colonne de noms ? Mais d'autre part πρώτη και δεκάτη
n'est pas régulier (en tout cas en attique...) : on attendrait ενδέκατη, —
comme, dans la suite de la série, μία και εικοστή. . . (3).
En vérité la copie sur laquelle a travaillé A. Plassart ne rendait pas
exactement compte de la position des caractères ; au surplus, 1. 2, on n'a
pas diminué de deux lettres, comme il était assez commode, l'intervalle

(1) Inscriptions de Délos, Périodes de l'Amphictyonie ionienne et de V Amphiclyonie attico-


délienne, dédicaces, décrets, ...publiés par A. Plassart. Paris, Champion, 1950 (Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres. Fonds d'épigraphie grecque. Fondation du Duc de Loubat).
(2) Deutsche Lileralurzeilung, 72e année, 3e cahier (mars 1951), col. 106.
(3) Cf. K. Meisterhans, Grammalik d. ail. Inschr., 3e éd., p. 163 s.
3
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qui séparait les fragments : ainsi a-t-on méconnu le vrai sens et la date et,
je crois, l'intérêt de l'inscription. On jugera, d'après la photographie ci-
jointe (fîg. 1) que les lacunes permettent bien d'écrire :
[ πρ]ώτης [πεντε]τηρίδος
[ ]ς άρχε[θέωρ]οι άνέθεσ-
[αν — Άπ]όλλωνι ν
[ Πλ]ωθεΐ.εύς ν
5 ις εξ Οΐο υ
χος Κυδαθ[ηναιε]ύς υ
Μελιτεύ[ς] ν
έων Έλε[υσίνιος υ
ατο

L'ajustement des restitutions, vers la fin des 1. 1, 2 et 6, confirme


suffisamment άρχε[θεωρ] — (au lieu d'un nom propre Άρχε — ?...):
car ο'ίδε est exclu, la troisième lettre n'étant pas un Δ, et il faut lire — οι
άνέθεσ|[αν]. Mais du même coup il s'agit de plusieurs archéthéores ;
et il s'agit aussi, les caractères de la gravure étant d'ailleurs ceux que l'on
pouvait attendre pour ce temps-là, des premières Délia pentétériques,
celles qui furent célébrées, comme en témoigne Thucydide (1), au
lendemain même de la grande purification opérée par les Athéniens à Délos
dans l'hiver 426/5 av. J.-C.
Il semble bien que la pierre, au-dessous du bandeau saillant, n'était
plus polie (cf. phot., fig. 1). Quant au bandeau, il a pu porter neuf ou dix
lignes ; et une remarque s'offre — qui n'est point décisive — : la qualité
du monument laisserait croire que le graveur a dû calculer judicieusement
ses marges supérieure et inférieure ; or si les lettres ατο (1. 9) représentent
la dernière ligne, les deux marges auront été parfaitement égales.
Sans chercher trop de raisons, plus ou moins claires ou complexes
(fondées sur la disposition matérielle de la dédicace et telles probabilités
statistiques, sur telles institutions ou mœurs générales grecques ou sur
le formulaire) contre l'hypothèse que des étrangers se soient associés aux
Athéniens en une telle consécration, ou même que d'autres officiants ou
liturges athéniens, ou plus simplement des συνθέωροι (2), aient été inscrits
ici à côté des archéthéores, on peut se contenter pratiquement, je crois,
de raisonner comme il suit. Admettons, 1. 4 et suiv., des noms alignés sur
une seule colonne : avant les démotiques des 1. 4 et 7, il faut bien supposer
au moins cinq lettres ; inversement, avant ypc, 1. 6, on ne supposera guère
plus de 7 ou 8 lettres. Si dès lors, en faisant débuter les 1. 1-9 sur la même
verticale, on attend ± 5/8 lettres avant [Άπ]όλλωνι, ± 8/11 lettres

(1) III, 104.


(2) καΐ συνθέωροι devrait intervenir entre άρχεθέωροι et ανέθεσαν; — σύν τοις θεώροις (?)
entre ανέθεσαν et Άπόλλωνι ? mais il faudrait accorder cela avec toute l'ordonnance du texte
sur la pierre.
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avant ς άρχε[θέωρ]οι, ± 6/10 lettres avant [πρ]ώτης, précisément ces lacunes


se prêtent aux plus banales et aux plus satisfaisantes des restitutions : la
toute simple formule άνέθεσ|[αν τώι Άπ]όλλωνι, un participe tel que
[αίρεθέντε?]ς, et le complément d'articles, ou d'un pronom et d'un article,
que le début commodément appelle (j'écris [Ο£δε της πρ]ώτης κτλ.). Et à
s'en tenir à l'intitulé — mais compte tenu du fait que la place possible
des noms qui suivent n'est pas variable indéfiniment — , même si telle

Fig. 1. — Inscriptions de Délos, n° 43.

autre construction ou telle autre nuance de sens ont affecté le début de


nos 1. 1 et 2, il n'est pas trop probable que des restitutions plus longues,
donc avec d'autres éléments essentiels, puissent aussi heureusement
répondre aux exigences d'équilibre des trois lignes.

On a voulu reconnaître des archéthéores de Délia pentétériques en


Nicias, dont une archéthéorie à Délos fut célèbre, et le reste pour nous
grâce à Plutarque (1), et qui, entre autres offrandes à Apollon Délien (2),

(1) Vie de Nicias, III, 4 et suiv.


(2) Ibid., 6 ; et cf. Inscr. de Délos, n» 41. ...
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consacra une couronne et des στλεγγίδες (1), — en Callias (fils d'Hippo-


nicos), qui également consacra des στλεγγίδες (2) (et sur ces deux lots de
στλεγγίδες, cf. infra), — voire en cet Autoclès (fils de Tolmaios), qui ne
consacra qu'une couronne, mais que les inventaires citent entre Nicias
et Callias (3). Autoclès fut le collègue de Nicias à la stratégie en 425/4,
424/3 et 418/7 (4) ; Callias, né vers 455, hérita de son père, mort peu avant
421, une énorme fortune, — et vivait encore en 371 (5) ; quant à Nicias
(qui ne devait point revenir de l'expédition de Sicile), F. Courby a voulu
placer son archéthéorie en 417 (6) ; mais ses raisons ne sont pas décisives (7),
et l'on a pu songer aussi bien à la date de 421 (peu avant ou peu après la
conclusion de la « paix de Nicias » ?) ou de 425 : cette dernière retenue
p. ex. par V. von Schoeffer (8) et G. Reincke (9). En tout cas les six noms
ou démotiques qu'on lit ou dont il reste des vestiges sur notre marbre,
1. 4-9, ne recoupent une mention ni α'Αύτοκλής Άναφλύστιος, ni de Καλλίας
Άλωπεκήθεν (10), ni de Νικίας Κυδαντίδης, — et ce nouveau texte doit
intervenir dans la discussion toujours ouverte sur la date de Γ archéthéorie
de Nicias : il serait piquant — et mériterait explication institutionnelle
ou morale — de devoir imaginer que celui à qui la théorie devait tout son
lustré ait été modestement inscrit comme [dernier ?] archéthéore d'une
liste de [sept] (non nommés selon l'ordre officiel des tribus)... — Mais il
reste, avant la fin de Nicias, les années 421 et 417 ; d'autre part, et si
vraisemblable que puisse paraître l'interprétation généralement acceptée,
rien tout de même ne prouve décisivement qu'un Nicias (ou un Callias, ...)
n'ait pas conduit une autre « théorie » que celle d'une fête pentétérique.
Pourquoi plusieurs (six ?) archéthéores athéniens pour une seule
députation ? — parce que les temps (de guerre et de lendemains de peste)
étaient difficiles (mais par exemple c'est seulement en 413/2 que fut instituée
très provisoirement, la synchorégie (11)) ? — parce que l'on voulut donner
à la première célébration de la fête un éclat tout particulier ? Il est bien

(1) Cf. Th. Homolle, BCH, X, 1886, p. 461 et suiv., = Michel, RIG, 815, 1. 113-114. On lira
et restituera, IG, II, 1653, 1. 7-8 : Στλεγ[γίδες] έπίτηκτ[ο|ι έν ξύλωι : ΗΙΙΙ : κα^ στέφανος
χρυσούς] δν Νι[κ]ί[α]ς [Νι]κ[ηρ]άτου [Ά]θηναΐος άνέθηκε].
(2) Homolle ('= Michel), ibi'd., 1. 115-116; IG, II2, 1652, 1. 9-10. .
·

(3) Homolle (= Michel), ibid., 1. 114-115; IG, II2, 1653, 1. 13-14.


(4) Thuc, IV, 53, 1 ; 118, 12 ; 119, 2 ; IG, I2, 302, 1. 16 ; Kirchner, PA, n° 2724. — Von
Schoeffer, De Deli ins. rébus, p. 47, attribuait à Autoclès l'archéthéorie de la deuxième pentétéris
(421).
(5) Kirchner, ΡA, n° 7826 ; Swoboda, P. W., s. υ. Rallias, 3, col. 1618 et suiv. — Von Schoeffer,
op. c, p. 48, attribuait à Callias l'archéthéorie de la troisième pentétéris (417).
(6) BCH, XLV, 1921, p. 185 ; Explor. arch. de Délos, XII: Les Temples d'Apollon, p. 223 s.
(7) Je reprendrai cette question dans mon étude générale sur Les Amphictyons d'Athènes
à Délos.
(8) Op. cit., p. 47.
(9) P. W., s. v. Nikias, 5, col. 323.
(10) Pour le démotique de Callias, cf. B. D. Meritt, Hesperia, V, 1936, p. 400, 1. 110, et p. 410.
(11) Cf. E. Cavaignac, Public, de la Faculté des Lettres de VUniv. de Strasbourg (fasc. 106),
Mélanges 1945, III, Études historiques, p. 15, 29-30.
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possible aussi que la pluralité des archéthéores pour la « théorie » athénienne


pentétérique, soit restée de bonne règle pour la suite et jusqu'en plein ive
siècle, — cependant, que de richissimes personnages, comme un Nicias
ou un Callias, pourraient ( ?) avoir assumé seuls, à l'occasion, toute la
charge. — En vérité, une mention α'άρχεθέωροι est depuis longtemps
connue, sur le « marbre Sandwich », au chapitre où apparaissent les dépenses
de la 10e fête pentétérique, celle de 374 av. J.-C. : άρχεθεώροις Τ (Ι) ; et
j'ai pu dans un autre document retrouver mention et chiffre semblables,
et dans un même contexte, en un chapitre où apparaissent les dépenses
de la fête pentétérique suivante, la 11e : grâce à une nouvelle lecture de la
pierre, et d'après le parallèle des « actes amphictyoniques » de 377/4 (2),
je restitue en effet de la façon suivante les 1. 39-43 des « actes » de 372/67 (3) :
[ Λήμματος κεφάλαιον τ]ώμ πέντε ετών υ Α Ρ1 [Γ1 Η Η Η Η ?]Ρ[ · Vide?
| 'Από τότο τάδε άνηλώ]θ[η ν Στέφανος άρισ]τεΐον τώι θεώι και τ[ώι] έργ[ασαμένωι
μισθός υ | Τρίποδες? . Άρχ]εθε[ώ]ροις : Τ υ Έ\[ς κο]μιδή[ν των θεωρών
~
καΐ τών χορ | ών ?? τριηράρχωι ν] Ρ Η[ϋ] Βοών [άριθ]μός
τ[ών εις την έορτήν ώνηθέν | των υ - - ν τιμή τότων απάντων? ν - -] ΡΔΡΗ ν. —
Le pluriel άρχεθεώροις a étonné les commentateurs, qui ont ou bien réservé
tout jugement (Kirchner (4), Laidlaw (5)), ou supposé que la dépense
s'appliquait à plusieurs fêtes, l'exercice administratif courant de toute
façon sur plusieurs années (Koehler(6), A. Mommsen(7)), ou admis que la
somme était partagée entre archéthéores de plusieurs cités (Tod (8)).
Le contexte n'invite guère à croire qu'il s'agisse d'autres dépenses que de
celles de la fête pentétérique (actes de 377/4 — « marbre Sandwich » (9) — ,
A, 1. 36 et 37, ή εορτή ; etc.), et, bien qu'il soit toujours un peu dangereux
d'éclairer un fait d'institution par un autre antérieur d'une cinquantaine
d'années, il apparaît maintenant parfaitement possible qu'il y ait eu encore,
au ive s., pour une seule «théorie» athénienne plusieurs archéthéores :
en tout cas il n'y a point là particulièrement un indice — et rien en général
ne prouve clairement — que la pentétéris créée par Athènes en 426/5 ait
jamais eu un caractère de fête « panhellénique » (10).
Il n'est guère facile de préciser quelles charges réelles représentait
l'archéthéorie des Délia pentétériques ; — et par exemple les archéthéores

(1) IG, II», 1635, A, 1. 34.


(2) Ibid., 1. 31-36.
(3) F. Durrbach, BCH, XXXV, 1911, p. 5, n° 1. Pour les 1. 39 et 40, cf. déjà J. Coupry,
BCH, LXII, 1938, p. 91 et suiv. — Cf. ma prochaine publication, dans Inscriptions de Délos,
fasc. 2.
(4) IG, II·, 1635, p. 275.
' (6)
(5) IG,
A History
II, 814,of p.Delos
279. (1933), p. 79.
(7) Philologus, LXVI, 1907, p. 452.
(8) Select, of Greek hist. inscr., II (1948), p. 80.
(9) IG, II2, 1635.
(10) P. Roussel, Délos colonie alh., p. 208, marque le caractère proprement athénien des
Δήλια, à la fin du ve siècle et au ive.
290 JACQUES COUPRY

avaient-ils, en quelque mesure, à s'occuper des chœurs ? (1) — En tout cas


nous avons un indice, lié aux archéthéores Nicias et Callias : ils ont consacré,
dans le Temple des Athéniens à Délos, l'un 103 et l'autre 119 στλεγγίδες (2),
et depuis longtemps Boeckh et Homolle ont reconnu, l'un d'après un passage
d'Héraclide de Tarente relevé par Érotien (3), l'autre plus directement
d'après la mention, dans un inventaire plus tardif du même Temple délien
et des mêmes objets, de στλεγγίδια θεωρικά (4), qu'il s'agissait d'une
parure de « théores ». Les générosités de Nicias et de Callias restent isolées,
et, de même que Plutarque présente l'archéthéorie de Nicias comme
exceptionnellement fastueuse, celle du richissime Callias peut avoir été aussi
exceptionnelle (répétons enfin que l'on croit d'ordinaire, mais qu'il n'est
même pas prouvé, que ces deux archéthéories aient eu lieu à l'occasion de
Délia pentétériques). Néanmoins je me demande s'il ne faudrait pas
rapprocher ce chiffre de « théores », un peu plus d'une centaine chaque fois, du
nombre de bœufs achetés pour la fête pentétérique de 374 (5) : 109 bêtes.
Ne serait-il pas assez normal que l'institution, le vœu, aient été le sacrifice,
tous les quatre ans, d'une « hécatombe » (6), et n'était-ce pas une mission
naturelle des théores, dans la πομπή, que de conduire (πέμπειν) les
victimes, — chacun donc sa victime, peut-être bien ? Et s'il fallait de 100
à 120 théores (à entretenir, parer... ?), et si l'on songe qu'ils s'éloignaient
d'Athènes, et que leur absence pouvait durer plusieurs semaines (7), — et
qu'enfin la fête pouvait réclamer un apparat autre que celui des personnes,
on imaginerait bien, sans doute, que lorsqu'on ajouta, en 426/5,
l'archéthéorie des Délia pentétériques à la liste des liturgies ordinaires, on ait
jugé utile de partager cette charge entre [six] archéthéores, — quand bien
même il y aurait eu dès cette date subvention du sanctuaire délien (8).
Mais il n'y a là qu'un jeu ténu d'hypothèses.

(1) Cf. Plutarque, Nicias, III, 4-5. Mais il ne faut pas vouloir tirer de trop rigoureuses
précisions de ce texte, — qui rapporte, aussi bien, des faits exceptionnels... — Théores et chœurs
sont distingués, IG, II2, 1635, A, 1. 34. D'autre part Aristote, Άθ. πολ., LVI, 3, mentionne
chorèges et archéthéore (la fin de ce dernier mot mutilée, et le singulier restitué), mais avec une
formule qui répond particulièrement à la députation athénienne annuelle à Délos.
(2) Th. Homolle, BCH, X, 1886, p. 461 et suiv., = Michel, RI G, 815, 1. 113-116.
V (3) Boeckh, Staatsh. d. Ath.3, II, p. 290.
(4) Inscr. de Délos, 1409, Bc, col. II, 1. 57, 59 ; cf. 1410, 6, 1. 6 ; — et cf. Ch. Michel, in Darem-
berg-Saglio, Dict. Anî., V, s. v. Théôroi, p. 209, n. 3.
(5) IG, II2, 1635 (« marbre Sandwich »), A, 1. 35-36. — La fête de 370 (cf. plus haut, p. 289
et n. 3) pourrait bien avoir ressemblé à celle de 374 ; la subvention accordée aux archéthéores
était en tout cas la même.
(6) On pouvait prévoir quelques victimes de plus...
(7) Comparer le cas de la théorie annuelle, en 399, lors de la condamnation de Socrate :
Xénophon, Mémor., IV, 8, 2; Platon, Phédon, 58 b.
(8) Cf. plus haut pour les années 374 et 370.
ΑΡΧΕΘΕΩΡΟΙ ΕΙΣ ΔΗΛΟΝ 291

Je réunis ici quelques notes, et souvent bien minces, presque toutes prises
lors de la révision que j'ai pu faire à Délos même, en 1953, des inscriptions
d'alphabet ionien classique (n° 36 et suiv.) réunies en ce premier fascicule des ID.
Nos 36 et 39. Il est un peu remarquable (?) que sur trois patronymiques qui
nous sont connus d'archontes déliens (n°e 36, 37 et 39), l'un réponde assez
vraisemblablement au nom de l'archonte même de 393/2, Φιλων[-?], et un autre
directement à celui de l'archonte de 392/1, Φάνος : cf. IG, II2, 1634, 1. 2 et 11 ; J. Coupry,
BCH, LXII, 1938, p. 237 et suiv.
N° 40. Il s'agit de la base d'un naïscos (cf. ci-contre, fig. 2, le dessin de la face
supérieure). « Dédicace... faite, semble-t-il,
par un magistrat (vs. 2) ». — πόλεως
se serait-il rapporté à un titre de fonction
publique ? le mot peut au moins aussi bien
s'être rattaché à une épithète de la déesse.
N° 45. La face supérieure des deux
fragments est conservée, comme l'a montré
l'éditeur ; mais cela oblige à rétablir une autre
correspondance de lignes que celle qui est
proposée : cf. fig. 3. On ne gardera pour la
première ligne que Ν Γ Ο Λ (et non ΙΙΌΛ,
la première barre oblique étant sûre ;
Ο ΙΟ 2,0 3OCM 'Απόλ[λωνι]? la fête des 'Απολ[λώνκχ] ? ou
Fig. 2. — Lit supérieur de ID, n° 40 un nom d'homme 'Απολ[λ — ]?...), et la
(partie droite piquetée ; profondeur de la seconde ligne se lira : Ι|χλ^ ος έδί-
cavité d'encastrement, à gauche : 0m046). δ[ασκεν], — à moins qu'il ne faille intervertir
l'ordre des fragments, et entendre : - - ος
έδίδ[ασκε, --]"^Ar*--?La direction et la forme des cassures inviteraient à
préférer la première solution, et même à croire que la lacune n'est pas trop longue
entre les deux pierres. - - ης 5Αθ[ηναΐ]ος έδίδ[ασκε] ? Cf. n° 46, 1. 3.

Fig. 3. — Inscriptions de Délos, n° 45.


292 JACQUES COUPRY

N° 46. Au lieu de (1. 4-6) :


τ ο ύ ςκ t θ -
αρισταςε-
[ δ ί δασκε ν ? ]
c'est à lira
qu'on la 1. 5 (dont il ne subsiste plus que la moitié supérieure des caractères)

αριστας έδ[ί]8
sans qu'on puisse savoir jusqu'où continuait la ligne : en tout cas on restituera
έδ[ί]δ[ασκε] sans point d'interrogation.
N°s 47 et 48.
En réunissant sous le n° 47 le soubassement d'autel Ε 351 et la dalle Ε 660

■_._*:
Fig. 4. — Inscriptions de Délos, n° 47.

qui apparemment a fait partie d'une table d'autel, l'éditeur rappelle la réserve de
Mr R. Vallois {Nouv. Archives des Miss. Scientif., XXII, 1921, p. 209), qui, en fait,
écrivait : « Une dalle fragmentaire trouvée dans les fouilles de la salle Hypostyle,
et qui porte sur la tranche des noms d'Athéniens dont il ne reste guère que le
démotique, appartient peut-être au revêtement supérieur du même monument.
Il faut noter cependant qu'elle était munie d'attaches en T, tandis que les
scellements de la krépis et du socle mouluré de l'autel sont en forme de queue d'aronde
allongée, avec trous de crampons quadrangulaires ». A la réserve ainsi exprimée
par Mr R. Vallois, j'en ajoute une qui tient à la gravure : les photos ci-contre
laissent apercevoir que le type d'écriture n'est pas exactement le même (fig. 4) :
ainsi les Ε et^, sur le soubassement (E 351), sont plus allongés en hauteur (et
le 5 plus ouvert) que sur la dalle (E 660).
Par contre le n° 48 (E 513, — où il y a place d'ailleurs pour une éventuelle
troisième ligne) offre mêmes aspects et mêmes mesures que n° 47, II (E 660)
(la surface, détériorée, ne s'est pas prêtée à une photographie lisible).
ΑΡΧΕΘΕΩΡΟΙ ΕΙΣ ΔΗΛΟΝ 293

Sur le bord droit d'E 660, les encoches (mordant sur les scellements en T)
et les extrémités non parées (en retrait sur la bande médiane parée : cf. sur tout
cela la description de Mr Plassart) accusent un retaillage grossier et tardif ; sur
la surface de la dalle — vers le milieu et près de ce bord droit — une croix chrétienne
a été dessinée sans art.
N» 59, I. 2 : lire εθε ' .
N° 69. Rappelons que Mr G. Klaffenbach (Deutsche Literaturzeitung, mars
1951, col. 106) supplée à la 1. 3, [βάλ]λ[εν]. D'autre part j'ai noté quelques
nouvelles lettres (dont plusieurs restent douteuses) aux 1. 5 et 6 :
ΟΕΓ
AI hh Ε I I
On aurait donc maintenant, 1. 3-6 :
μη δέ[βάλ]λ[ε ν]κ[α]
ταττ)νκρήν[ενμηδέν]....
...... ΟΕΓ δ ρ αχ μ
α ΙΗΗ[ί]ε()[α]ί (?) - -
Ν° 70. ΜΓ Plassart écrit : « A la 1. 5, après μήτε, signe moins haut que les lettres,
en forme de Ν inversé : M ». — Mais, à côté d'égratignures de la pierre, je ne puis
lire à cet endroit que les vestiges d'une lettre Λ, avec trace possible d'une barre
horizontale (A).
N« 79 :
[.... Κηφ]ισόδωρονΔ
[ ]νιονδτιεστΙ
[νάνήράγαθοςπ]ερ Ιτδνδήμοντδ
[ ν Δη λ ίων ]Γ_Ηκατατούςνό
5 [ μ ο υ ς* σ τ ε φ α ν ώ σ] α ν δ έ α ύ τ h ν κτλ.
— A ce texte de ΜΓ Plassart, ΜΓ Klaffenbach (Ι. c.) proposait d'ajouter, avec
un point d'interrog., 1. 4 : [άεί τε] εζη. Mais au lieu de r-H, je lis rENou ^EN.
Le parallèle, pour suppléer, m'échappe.
On aperçoit l'extrémité supérieure de lettres de la 1. 13 : [τ|οΐς άλλοις προξένοις]
και ευ[ερ|γέταις - -].
Ν° 80 : on supprimera un point sur la gauche, 1. 2 et 3 ; et on lira, 1. 3, εώνυ-
μ[ο]ς ([Κλ]|εώνυμ[ο]ς).
N° 82 : déjà publié par P. Roussel, IG, XI, 4, n° 892.
N° 83 : la disposition στοιχηδόν appelle [εύεργ|έτ]αις τ[οΐς Δηλ]|ίων, au lieu
de τ[ών Δηλ] | ίων ; cf. maintenant n° 85.
No 84 : déjà publié par P. Roussel, /G, XI, 4, n° 912.
N° 85. Il s'agit de deux fragments que Mr Plassart, sous réserve, a rapprochés.
Mr Klaffenbach (l. c.) écrivait : « Die von PL, allerdings « sous réserve », vorge-
294 JACQUES COUPRY

nommene Vereinigung der beiden Fragmente erscheint mir nicht glaubhaft ;


denn in dem oberen Fragment ist doch nur von einem einzigen Geehrten die
Rede, dagegen in dem unteren von mehreren». — Mais j'ai pu vérifier que le
rapprochement proposé par A. Plassart était justifié, — car les deux fragments
se raccordent matériellement, et voici le texte définitif :
ε]ύεργέτα ι ς
[ τ ο ΐ ςΔη λ ί]ω ν δ έ δ[ο]τ α ι'ε
[π ι μ] έ λ ε σ[θ] α ι δέαύ τ[ώ]ν τ
[ήνβο]υλήν[τ]ήνάε Ι β ο υ λ
5 [ ε ύ ου]σανδ[τ]ι ανεπαγγέ
[ λ λ]ωσ ι νά ν[α]γ ρ ά ψ [α ι δ έ τ-]
[όδ]ετοψήφ[ισματήνμέν ]
[βο]υλήνε ί ς [τ ο' β ο υ λ ε υ τ -]
[ ή ρ] ι ο ν, τ ο ύ ς [δ έ ίεροπο ι-]
10 [ ο υ] ς ε î ς τ è S [ε ρ ό ν . ]
vac.
Ν° 86 : entre la 1. 9 et la 1. 10, il a été sauté une ligne (d'ailleurs illisible) ; —
1. 10 (= 11) : ΛΙΚΛΙ ; — 1. 12 (= 13) : TOI^Ea.
Jacques Coupry.

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