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Nom: Roaa Walid Kamal (L3 sc po)

Au cœur de l’épistémologie se trouve la notion de connaissance. La connaissance, en


termes simples, fait référence à de vraies croyances justifiées. Cependant, une compréhension
plus approfondie de la connaissance révèle ses complexités tel que les points de convergences
et de divergences entre les branches de la philosophie de la connaissance qui sont:
l’épistémologie, l’ontologie, la gnoséologie et la méthodologie et les différents courant de
pensée en épistémologie.
Nous allons donc aborder une réflexion rapide de ces quatre conceptions en soulignant les
différences entre eux et ensuite nous allons nous concentrer sur l'épistémologie et ses grandes
écoles.

1. La différence entre épistémologie, ontologie, gnoséologie et méthodologie

1.1. l’epistemologie
Le terme « épistémologie » est attribué au métaphysicien écossais James Frederick Ferrier
(1808-1864), qui l’avait utilisé pour décrire sa « théorie de la connaissance ». Du point de vue
étymologique, celui-ci se compose des termes grecs épistémè et logos qui se traduisent
respectivement par « connaissance, savoir » et « discours, langage ». L'épistémologie est
ainsi une branche de la philosophie de connaissance qui se concentre sur la production du
discours de la connaissance scientifique ainsi elle n'est pas une science, mais une réflexion
sur la science. Plus précisément, c'est l'étude de la nature de connaissance, elle permet de
définir ce qu' un savoir juste ou légitime ce qui fait de l’épistémologie l’étude du savoir
humain au sens général , le terme est également employé aujourd’hui pour désigner ce que
l’on pourrait nommer la « théorie du savoir scientifique », qui vise à établir les règles de la
connaissance scientifique.
L'épistémologie vise donc à rechercher des réponses à certaines interrogations ayant pour but
d’apprécier la véracité des informations émises par les internationalistes, telles que :
Qu’est-ce que la connaissance? Comment produisons-nous les connaissances et sur quoi se
fondent-elles ? Quelles sont ses limites? Peut-on acquérir une connaissance capable
d’expliciter la réalité des faits ? Comment vérifier que cette réalité ou « vérité » existe bien ?
L'épistémologie traite donc de la nature de la croyance, de la justification, de la vérité et de la
rationalité. Elle cherche à comprendre comment les individus et les communautés
parviennent à connaître et à comprendre le monde. Ainsi l’épistémologie est le produit des
réflexions non seulement des philosophes mais aussi des scientifiques. En termes simples,
l’épistémologie demande comment nous pouvons savoir ce que nous prétendons savoir.

1.2.l'ontologie

C’est la branche de la philosophie qui s’intéresse à la nature de la réalité (objective ou


subjective) à observer et les composantes de cette réalité, leurs caractéristiques et leur liant.
Elle essaye de répondre à des questions telles que: Qu'est-ce qui existe? et Quelle est la
nature de l'être ? L'ontologie étudie les catégories fondamentales de l'existence, telles que les
objets, les propriétés, les événements et les relations. En résumé, l’ontologie se concentre sur
la compréhension de ce qui existe et de la façon dont les choses sont catégorisées.

1.3. La gnoséologie
La gnoséologie est la théorie générale de la connaissance, de ses sources, de ses moyens, de
ses formes et de ses résultats : La théorie de la connaissance s'occupe de la connaissance en
général c'est à dire la capacité générale des connaissances de toutes sortes qui ne sont pas
nécessairement des connaissances scientifiques ce qui différencie l'épistémologie de la
gnoséologie.

1.4. La méthodologie
La méthodologie fait référence à l'étude des méthodes, procédures et pratiques utilisées pour
mener des recherches ou des enquêtes dans un domaine d'étude particulier, c'est-à-dire
l’ensemble des outils et techniques permettant de dégager et analyser les informations
disponibles sur un cas étudié, en un mot: la stratégie de recherche.
Elle fournit le cadre d’une enquête systématique et guide la manière dont les connaissances
sont acquises, vérifiées et organisées. La méthodologie établit les règles, techniques et
normes qui permettent aux chercheurs de recueillir des données, d'analyser des informations
et de tirer des conclusions fiables. Essentiellement, la méthodologie fournit les outils et les
approches utilisés pour mener des recherches ou des enquêtes dans diverses disciplines.

2. Les Écoles de l'épistémologie


2.1. Le rationalisme(17ème siècle)
Le rationalisme part de l’hypothèse platonicien que « toute connaissance valide provient soit
exclusivement, soit essentiellement, de l’usage de la raison ». Pour les rationalistes
l’expérimentation joue donc un rôle secondaire, car elle ne conduit qu’à la vérification de ce
qui a été déduit des principes généraux, et non à l’acquisition de connaissances. Ils utilisent la
déduction comme mode de raisonnement
Parmi ses philosophes :Descartes (1596-1650), Leibnitz (1646-1716) et Kant (1724-1804)

2.2. L'empirisme( 18e siècle)


Cette école suppose que toute connaissance vient essentiellement de l’expérience et que la
science progresse en fournissant des observations à partir desquelles des lois et des théories
peuvent être dérivées. Les principaux représentants de l'empirisme sont : Bacon (1561-1626),
Locke (1632-1704) et Newton (1642-1726).

2.3. Le positivisme ( 19e siècle)


Cette école s'inspire de l'empirisme tout en accordant une plus grande importance au
raisonnement. Il vise à relier des données expérimentales à l'aide de lois mathématiques
exprimées le plus simplement possible. Nous attribuons le courant positiviste au philosophe
Auguste Comte (1718-1857) ainsi qu'aux physiciens Mach (1838-1916), Bridgman
(1882-1961) et Bohr (1885-1962). Ce courant s'inspire de l'empirisme, dans le sens où il
adhère uniquement aux faits d'observation, mais reconnaît l'importance du raisonnement en
ajoutant que les sciences s'efforcent, à l'aide des mathématiques, de les relier aux données
empiriques les plus simples possibles. Il convient de noter que les positivistes insistent sur
l'utilisation du raisonnement inductif, qui permet de passer des faits aux hypothèses. Ainsi,
des positivistes comme le philosophe et économiste Stuart Mill (1806-1873) et le généticien
Fisher (1890-1962) ont développé des méthodes inductives, s'appuyant sur les probabilités et
les statistiques, pour obtenir des lois probables à partir d'un ensemble de mesures.

2.4. Le constructivisme (20e siècle)


Pour les constructivistes, ce qu’on appelle « réalité » est en fait une « réalité construite ».
Cela ne veut pas dire qu’ils nient l’existence d’une réalité indépendante mais ils pensent
qu’on ne pas la connaître. Les fondateurs de cette école affirmaient que la réalité ne pouvait
être comprise par les méthodes des sciences naturelles, en recherchant la cause inconnue d’un
phénomène observé. La priorité est donnée donc à la compréhension au détriment de
l’interprétation positive car les faits sociaux et politiques ne deviennent intelligibles que si
l’on s’intéresse aux interprétations et aux significations que leur donnent les acteurs. Ainsi
l’idée fondamentale de la sociologie wébérienne commence par la compréhension du sens
que seul le sujet peut donner aux phénomènes et à l’action sociaux. Bien que cette position
soit ancienne dans les sciences sociales, elle n’a trouvé la chance de se développer en science
politique que depuis les années 1980, posant les bases de nombreuses positions
constructivistes. Cette école met l'accent sur le rôle actif du connaisseur ou le chercheur dans
la construction de ses connaissances. Selon les constructivistes, la connaissance n’est pas
simplement découverte ou reçue passivement du monde extérieur, mais elle est plutôt
activement construite par les individus à travers leurs processus cognitifs et leurs interactions
avec leur environnement. Le constructivisme reconnaît la nature subjective de la
connaissance, suggérant qu'elle est influencée par les expériences antérieures, l'origine
culturelle et le contexte social d'un individu. L'un des principaux partisans du constructivisme
est Jean Piaget, un psychologue suisse qui s'est concentré sur le développement cognitif des
enfants. Piaget a soutenu que la connaissance se construit à travers un processus
d'assimilation et d'accommodation, dans lequel les individus assimilent de nouvelles
informations dans leurs structures cognitives existantes et s'adaptent à ces structures pour
accueillir de nouvelles informations. Ce processus met en évidence le rôle actif de
l’apprenant dans la construction des connaissances.

2.5. Le réalisme critique


Les réalistes voient que les modèles scientifiques, les lois et les théories sont des
constructions destinées à prédire certains aspects d'une réalité objective qui existe
indépendamment de l'observateur. Ce courant a mis en question la nature ontologique de la
réalité telle que vue par les réalistes et les effets de cette vision sur la manière dont nous
construisons la connaissance. La réalité (d’où le nom de réalisme) peut exister par elle-même,
mais la connaissance que nous pouvons en avoir n’est qu’une vision parmi d’autres.Le
réalisme critique adopte donc certains postulats du positivisme et donne un caractère
relativiste à ceux qui sont plus déterministes. D'une part, il accepte l'existence d'une réalité
indépendante du chercheur, et d'autre part, il reconnaît l'impossibilité pour ce dernier d'y
accéder malgré toutes les expériences et observations qu'il peut réaliser. Bien que le
constructivisme et le réalisme offrent des perspectives distinctes sur l’épistémologie, ils ne
s’excluent pas nécessairement mutuellement. En fait, de nombreux philosophes et
universitaires reconnaissent l’intérêt d’intégrer des éléments des deux positions. Le
constructivisme souligne l'importance des expériences personnelles et des interactions
sociales dans la construction des connaissances, tandis que le réalisme met l'accent sur
l'existence d'une réalité objective qui peut être connue et comprise.
En guise de conclusion, nous avons abordé les différentes branches de la philosophie qui
traitent la connaissance ce qui souligne son importance ensuite nous avons élaboré les cinqs
écoles de l'épistémologie en remarquant que chaque courant présente sa propre perception de
la connaissance, et que cette conception n'est pas toujours conciliable avec celle avancée par
d'autres courants.
Références
● Jean-Marc Ferry,Épistémologie des sciences politiques
● Méthodes de la science politique. De la question de départ à l"analyse des données
● XII. Roy Bhaskar. Le réalisme critique britannique Régis Meissonier, Dans Les
grands auteurs aux frontières du management (2022), pages 147 à 156.
● https://les-yeux-du-monde.fr/ressources/18480-epistemologie-ontologie-methodolog
ie/
● https://sites.google.com/site/epistemologieenseignement/

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