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KRID AHMED Redressement fiscal

République Tunisienne Université de Sfax


Ministère de l’Enseignement Supérieur Ecole Supérieure de Commerce
de la Recherche Scientifique

Rapport De Stage

Présenté pour l’obtention du diplôme de Mastère

TCFF

LE REDRESSEMENT
FISCAL

Présenté et soutenu publiquement par: Dirigé par:


KRID AHMED Mme. SAWSEN BOUJLEBEN
Mr. MOEZ CHABEEN

Année universitaire 2015 -2016

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KRID AHMED Redressement fiscal

Dédicaces

Je dédie ce rapport aux êtres qui me sont les plus chers


À mes très chers parents : Béchir et Alia

Rien au monde ne pourrait compenser les sacrifices que vous avez consentis pour mon

éducation et pour mon bien-être afin que je puisse me consacrer pleinement à mes

études. Puisse Dieu, le tout puissant, vous procure santé, prospérité et longévité.

À mon frère : WADIE

A ma chère : EMNA

Merci pour votre aide, votre soutien et votre patience. Je vous dédie ce modeste travail

en signe de reconnaissance et d'admiration.

À tous ceux qui me témoignent leur sympathie et que je considère comme étant des amis

à part entière.

De tous mon cour


Ahmed KRID

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KRID AHMED Redressement fiscal

Remerciements

C'est avec grand plaisir que je me permets d’exprimer ma vive et respectueuse


reconnaissance à toutes les personnes qui m'ont aidé de près ou de loin à la réalisation de
ce travail, et plus particulièrement à :
Madame « Sawsen Boujelbène » pour m’avoir encadré pour établir ce rapport de stage
Monsieur « Moez Chabeen » pour m’avoir fait un grand honneur en m'acceptant
d’effectuer ce stage au sein de leur honorable cabinet et pour la vaste connaissance qui
m’ont donné dans le domaine pratique

Je remercie aussi tous ceux qui m’ont apporté leur soutien et leur aide spécialement mes
parents, mon frère et mes amis TCFFiens sans qui l’achèvement de ce travail aurait été
beaucoup plus difficile.

Le succès et la réussite de mon stage n'auraient pas été possibles sans la participation
effective du personnel du Cabinet. À cet effet, je remercie tout le personnel du Cabinet,
qui m'a bien accueilli chaleureusement au sein de son équipe et ont collaboré pendant
ma période de stage, à me former, m'initier et me guider tout au long de mes travaux
pour appliquer toutes mes connaissances théoriques d’une façon réelle et pratique.
J’exprime mes vifs remerciements aux honorables membres du Jury d’avoir accepté de
juger ce modeste travail.

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KRID AHMED Redressement fiscal

SOMMAIRE

Dédicace ………………………………………………………………………..…………………………….……………………….…….2

Remerciement………………………………………………………………………..…………………..………………………………3

Sommaire …………………………………………………………………………………………..……..……………………………….4

Abréviations ………………………………………………………………………………………………..…………….………………6

Introduction -----------------------------------------------------------------------------------------------------------7

Chapitre1 : La phase préalable au redressement fiscal-----------------------------------------------------9

Section1 : les principaux techniques et moyens de vérification fiscale---------------------------------9

Section2 : Rôle de l’expert comptable à cette phase-------------------------------------------------------13

Chapitre2 : Phase de redressement fiscale--------------------------------------------------------------------14

Section1 : Les formes de vérification fiscale------------------------------------------------------------------14

Section2 : La notification des résultats de la vérification et l’opposition du contribuable--------26

Section3 : L’ATO-----------------------------------------------------------------------------------------------------31

Section4 : Synthèse des procédures de la VA et le rôle du comptable à renforcer les droits du


contribuable----------------------------------------------------------------------------------------------------------38

Chapitre 3 : La partie pratique ----------------------------------------------------------------------------------41

Section1 : Présentation du lieu de stage et des tâches effectuées-------------------------------------41

Section2 : XYZ -------------------------------------------------------------------------------------------------------43

Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………………….60

Conclusion générale………………………………………………………………………………………………………………..61

Bibliographie.………………………………………..…………………………………………………………………………………63

Table des matières…………………………………………………………………………………………………………………..64

Annexes…………………………………………………………………………………………………………………………….…….66

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Liste des tableaux

Nom du tableau Page


La notification des résultats de la VA
Calcul du CAHT redressé 46
Calcul du résultat fiscal 47
Calcul de l'IRPP 47
Les acomptes provisionnels 47
Récapitulation du TVA 48
TCL 48
Les R/S 48
Redevance 2012 et 2013 48
Récapitulation des sommes d'impôts restants à payer 49
L'opposition du XYZ

Les tableaux concernant les redressements à porter sur


50 ; 51
2010

Les tableaux concernant les redressements à porter sur


51 ; 53
2011

Les tableaux concernant les redressements à porter sur


54 ; 55
2012

Les tableaux concernant les redressements à porter sur


56 ; 58
2013

Récapitulation des impôts en principal 58

Lors de l'accord final

Reconstitution du CA et du Bénéfice net avec les nouveaux


59
taux
Récapitulation des impôts à payer lors de l'accord 60
Apport du CMC 60

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Abréviations

AP : ---------------------- Acompte Provisionnel


ATO : --------------- Arrêté de Taxation d’office
CDPF : ---------- Code des Droits et Procédures
Fiscaux
DGELF : -- Direction Générale des Etudes et de
la Législation Fiscale
IRPP : ---- Impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques
R/S : --------------------------- Retenu à la Source
TVA : ---------------- Taxe sur la Valeur Ajoutée
TCL : --Taxe au profil de la Collectivité Locale
VA : -------------------- Vérification Approfondie

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INTRODUCTION :

Selon l’article 2 du CDPF qui stipule que “ l’accomplissement du devoir fiscale suppose
la déclaration spontanée de l’impôt dans les délais impartis et le respect des autres obligations
prescrites par la législation fiscale“ , le système fiscal tunisien est un système déclaratif,
caractérisé par le dépôt spontané des déclarations par les contribuables et basé essentiellement
sur le principe de la déclaration contrôlée.
Les déclarations spontanées des contribuables sont présumées exactes mais demeurent
soumises au contrôle de l'administration fiscale conformément à la législation fiscale en
vigueur.
Ce contrôle est doté à l’administration fiscale par l’article 5 du CDPF dont l’objectif
recherché consiste à s'assurer de l'exactitude et de la régularité des déclarations fiscales
déposées auprès de l'administration et d'assurer par conséquent la surveillance du système
déclaratif par la relance des contribuables n'ayant pas satisfait à leurs obligations déclaratives
et le contrôle formel ou approfondi des déclarations et dossiers.
Pour exercer ce droit de contrôle l’administration fiscale dispose de plusieurs moyens et
pouvoirs permis par les articles 5 à 18 du CDPF. En cas de non concordance entre les
déclarations déposées spontanément et les informations obtenues suite à l’exercice de ses
droits, l’administration fait appel aux techniques de redressement qui prennent la forme d’une
vérification préliminaire des déclarations, actes et écrits détenus par l’administration fiscale ou
d’une vérification approfondie de la situation fiscale du contribuable.
De l’autre coté les contribuables peuvent contester les impositions ou sanctions fiscales
jugées arbitraires ou injustifiées. Ces montants peuvent peser parfois beaucoup pour le
contribuable causant, dans certains cas extrêmes, la détérioration de sa situation financière et
sa continuité d’exploitation. Ainsi, en gérant bien le déroulement des opérations de contrôle
fiscal, les contribuables peuvent maitriser au mieux l’issue de la vérification et éviter ainsi
toute mauvaise surprise.
Toutefois, le droit ne semble pas avoir placé l’administration fiscale sur un même pied
d’égalité avec le contribuable. En effet, investie d’une mission de service public,
l’administration fiscale est chargée de veiller à ce que les contribuables s’acquittent de leurs
dettes fiscales vis-à-vis de la société. Pour ce faire, le législateur l’a doté de prérogatives de
puissance publique : le contrôle fiscal, la taxation d’office, le recouvrement forcé de l’impôt.
Ainsi, la relation entre le contribuable et l’administration s’apparente, ainsi, à une relation

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d’antagonisme1. Par conséquent, entre une administration qui veut s’accaparer tous les droits
pour assurer avec efficience sa mission de service public d’une part et d’autre part, un
contribuable qui cherche naturellement à fuir l’impôt, l’expert comptable est appelé à jouer un
rôle très important pour trouver l’équilibre entre la protection des droits de son client
contribuable et les droits de l’administration fiscale.
L’objectif de ce travail est d’étudier les différentes étapes de contrôle fiscal, tout en mettant en
exergue le rôle du comptable durant ces différentes phases et ce à travers l’étude du cas de la
société XYZ qui a fait l’objet d’une vérification approfondie en 2014.
A traves ce travail, j’ai obtenu des informations précises sur les procédures de redressement
fiscale et plus précisément de la VA, des méthodes d’imposition et surtout en extracomptable
puisqu’elle fait l’objet du cas pratique ainsi que le rôle du comptable. En plus, j’ai revue les
apports des lois des finances 2013, 2014,2015 et 2016 dans ce sujet ainsi que l’année d’entrer
en application.
Indiquant dans le premier chapitre, intitulé la phase préalable au redressement fiscale,
les principaux moyens et techniques de vérification fiscale (section1), Le rôle de l’expert
comptable dans cette phase (section2). Dans le deuxième chapitre, intitulé la phase de
redressement fiscale, les formes de vérification fiscales (section1), la notification des résultats
de vérification fiscale (section2) et l’arrêté de taxation d’office (section3) tout en annonçant le
rôle du comptable dans ces différentes phases de redressement. Ce chapitre se conclut par la
synthèse des procédures de VA et le rôle du comptable à renforcer les droits du contribuable
(section4). Et dans la 3ème chapitre, intitulé la partie pratique, une présentation du lieu de stage
et des tâches effectuées sera l’objet de la 1ère section et un cas de « XYZ » dans la deuxième.

1
Maalej N.(2007) : ‘L’administration fiscale française face au contribuable : quelle évolution’, colloque ayant
pour thème « La puissance publique », faculté de droit et faculté des lettres et sciences humaines de l’Université
Jean Moulin Lyon III

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CHAPITRE 1 : La phase préalable au redressement fiscale :

L’administration fiscale a le droit de vérifier la sincérité et l’exactitude des déclarations


déposées spontanément par le contribuable et des autres obligations fiscales par le biais des
mécanismes donnés par le législateur.

Section 1 : Les principaux techniques et moyens de vérification


fiscale :
1.1 : la demande des renseignements, éclaircissements ou
justifications concernant la situation fiscale du contribuable :

Selon l’article 6 du CDPF, l’administration fiscale peut, dans le cadre de sa mission de


contrôle et de vérification, demander tous renseignements, éclaircissements ou justifications
concernant la situation fiscale du contribuable.
 Pour les demandes de renseignements :
Elles permettent à l’administration fiscale d’obtenir des informations auprès du
contribuable et des tiers.
Ils portent sur tous les éléments relatifs à la situation fiscale du contribuable tel que son
patrimoine ou les éléments de train de vie…

 Les demandes d’éclaircissement :


Elles permettent à l’administration fiscale d’obtenir des explications sur certaines
anomalies ou encore sur des contradictions ou des discordances importantes, soit entre les
différents éléments de la déclaration, soit entre ces éléments et des déclarations antérieures
ou des renseignements qu’elle détient. Le contribuable doit éclaircir d’une manière
compréhensible tel ou tel fait jugé obscur par l’administration sans pour autant être astreint
à apporter des preuves. Le degré de précision de la demande d’éclaircissement est plus
élevé qu’en matière de demande de renseignements. Cependant, le contribuable n’est pas
obligé d’apporter la preuve de la réalité du dit fait. Ceci fera plutôt l’objet de la réponse à
une demande de justification.

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 Les demandes de justifications :


Elles sont destinées à permettre à l’administration fiscale d’obtenir la justification et la
preuve des éléments déclarés par le contribuable. Ainsi, grâce à la connaissance qu’elle a
des mouvements de capitaux ou des variations survenues dans les patrimoines,
l’administration peut, par exemple, interroger le contribuable sur l’origine de fonds ayant
servi à financer ses acquisitions, dés lors que l’importance des sommes en cause, au regard
des montants déclarés, laisse supposer l’existence de revenus dissimulés.

Pour les demandes d’éclaircissements et de justifications, ils ne peuvent être adressés


qu’aux contribuables et jamais à un tiers.
En plus, l’art 7 du CDPF donne à l’administration le droit de demander dans le cadre de la
vérification de situation fiscale d’un contribuable les états détaillés de son patrimoine et des
éléments de train de vie visées aux articles 42 et 43 de code l’IRPP et de IS.
 Apport de la loi de finance 2016 : (art 14) :

Les dispositions de l’article 43 du code de l’IR et de l’IS ne s’appliquent pas aux :


 montants souscrits, jusqu’au 31 décembre 2016, au capital initial ou à son
augmentation des entreprises qui réalisent des investissements
 aux montants employés dans la création de projets individuels dans des secteurs ou
des activités ouvrant droit au bénéfice des avantages fiscaux conformément à la législation en
vigueur.
 et les montants déposés, jusqu’au 31 décembre 2016, dans des comptes épargne en
actions ou dans des comptes épargne pour l’investissement.
C'est-à-dire que l’administration fiscale n’interroge pas sur l’origine des fonds employés
dans les conditions ci-dessus.

1.2 : le droit de communication :


1.2.1 : Le droit de communication générale : (Art 9 ; 16 CDPF)
 Le droit de communication auprès du contribuable : (Art 9)

L’art 9 du CDPF traite des contribuables soumis à l’obligation de tenir une comptabilité en
les obligeant à communiquer aux agents de l’administration fiscale, tous registres, titres
documents, ainsi que les programmes, logiciels et applications informatiques utilisés pour
l’arrêté de leurs comptes ou pour l’établissement de leurs déclarations fiscales, ainsi que les
informations et les données nécessaires à l’exploitation de ces programmes, logiciels et

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applications enregistrées sur supports magnétiques et les enregistrements et traitements y


afférents.
Certains documents et pièces à un caractère non fiscal ou comptable, mais susceptibles de
constituer des pièces justificatives pour certaines opérations ayant une incidence fiscale ou
justifiant des écritures comptables, entrent dans le champ d’application de droit de
communication tel que les PV des assemblées ou des conseils d’administration… qui justifient
plusieurs mouvements comptables.
Pour le rapport d’audit fiscal, il n’entre pas dans le champ législatif du droit de
communication. Ce dernier ne pouvant être exercé qu’en vertu d’un texte, le contribuable peut
valablement ne pas communiquer les rapports d’audit ou de revue fiscale (et le vérificateur est
en mesure de refuser la déductibilité des honoraires y afférents). Par contre, les contribuables
sont obligés par l’art 57 du code de l’IRPP et de l’IS de déposer les rapports d’audit légal
auprès de centre ou du BCI duquel ils relèvent.
 Le droit de communication sur place :

Selon paragraphe 1 de l’art 16 du CDPF, les services de l’Etat et des collectivités locales,
les établissements et entreprises publics, les organismes et sociétés contrôlées par l’Etat, les
PM du secteur privé et les PP doivent communiquer aux agents de l’administration fiscale sur
demande écrite et pour consultation sur place les registres, la comptabilité, les factures et les
documents qu’ils détiennent dans le cadre de leurs attributions ou dont la tenue leur est
prescrite par la législation fiscale. Ils doivent, en outre, faire parvenir aux agents de
l’administration fiscale, sur demande écrite, des listes nominatives de leurs clients et
fournisseurs et les montants correspondants, et ce dans un délai ne dépassant pas 30 jours à
compter de la date de notification de la demande.
Cette demande doit être notifiée, en se référant à l’art10 du CDPF, soit par les agents de
l’administration, soit par huissier de trésorerie, soit par un huissier notaire, soit par LRAAR.
Par ailleurs, et conformément au paragraphe 3 du l’art 16, les officiers publics (notaires,
huissier-notaires, greffiers des tribunaux) et les dépositaires d’archives et de titres publics,
doivent permettre aux agents de l’administration fiscale, à ce habilités, de consulter sur place
les actes, registres et pièces des dossiers détenus ou conservés par eux dans le cadre de leurs
fonctions et de prendre, sans frais, les enregistrements, extraits et copies nécessaires pour le
contrôle des actes et déclarations.
Il est à noter que malgré que l’art 16 du CDPF ne cite ni le CMF ni la BVMT parmi les
personnes concernées par le droit de communication, le TPI de Tunis a estimé que

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l’administration fiscale pouvait, dans le cadre de cet art 16, demander au CMF une liste des
opérations de cession des actions enregistrées à la BVMT.
 Déclaration relatifs aux marchés publics :

Selon paragraphe 2 de l’art 16 du CDPF, les services de l’Etat et des collectivités locales,
les entreprises et les établissements publics et les sociétés dont le capital desquelles l’Etat
détient directement ou indirectement une participation doivent faire parvenir spontanément
aux services de contrôle fiscal compétents tous les renseignements relatifs aux marchés pour
construction, réparation, entretien, fourniture, services et autres objets mobiliers qu’ils passent
avec les tiers et ce selon un modèle établi par l’administration et dans un délai ne dépassant
pas 30 jours à compter de la date de leur passation.

1.2.2 : Droit de communication spécifique : (art 17 ; 18 du CDPF)

 Le droit de communication à l’égard des établissements bancaires et


postaux : (Art 17)
L’art 17 du CDPF modifié par les dispositions de l’art 12 de la loi de finances
complémentaire 2014 a mis à la charge des établissements bancaires, postaux, les
intermédiaires en bourse et les compagnies d’assurances l’obligation de communiquer à
l’administration fiscale, sur demande écrite et dans un délai ne dépassant pas 10 jours à
compter de la date de notification de cette demande, les informations et documents demandés
et qui sont limités et énoncés dans cet article.
Ces établissements ne sont autorisés à communiquer les relevés bancaires et des épargnes
qu’après la présentation d’une autorisation judiciaire qui doit être délivrée dans un délai ne
dépassant pas 72 heures à partir de la présentation de la demande de l’administration fiscal et
ceci après vérification que le contribuable est soumis à un contrôle fiscal approfondi et
l’expiration de délai de communication des relevés ou en cas de manquement même partiel.
Ces dispositions sont seulement applicables aux contribuables soumis à un contrôle fiscal
approfondi à partir du 1 janvier 2015.
Toutefois, ce droit peut être exercé par l’administration fiscale pour les contribuables en
situation de défaut total :
 A tout moment, et
 Sans autorisation judiciaire.

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 Le droit de communication à l’égard du Ministère public (Art 18) :

Conformément à l’art 18 du CDPF, le ministère public communique aux services de


l’administration fiscale tous les renseignements et documents présumant une fraude fiscale ou
tout autre agissement ayant pour but de frauder l’impôt ou de compromettre son paiement.

Section 2 : Rôle de l’expert comptable dans cette phase :

Cette phase précède la vérification approfondie à laquelle l’administration fiscale peut


recourir en cas d’existence des contradictions ou des discordances importantes, soit entre les
différents éléments de la déclaration, soit entre ces éléments et des déclarations antérieures ou
des renseignements qu’elle détient, pour obtenir des impôt additionnels. Ceci peut obliger le
contribuable à payer des montants importants ce qui peut causer la détérioration de sa
situation financière et menacer sa continuité d’exploitation.
Pour cela, l’expert comptable a un rôle fondamentale de faire connaitre le contribuable ses
obligations fiscales et de veiller sur le respect de son client à ses obligations et d’assurer
l'exactitude et la régularité des déclarations fiscales déposées auprès de l'administration.

Ces obligations peuvent être classées comme suite :


 Les obligations déclaratives :

Les obligations déclaratives du contribuable comprennent notamment:


-La déclaration d’existence;
-Les déclarations relatives à la déclaration et au paiement de l’impôt et les documents à
joindre à ces déclarations pour justifier la liquidation de l’impôt.
-La déclaration de l’employeur;
-La déclaration de cessation…
 Les obligations en matière de comptabilité :

-L’obligation de tenue de comptabilité ;


-L’obligation de présenter la comptabilité aux agents de l’administration fiscale ;
-La conservation des documents comptables.

 Les obligations en matière d’établissement et d’utilisation des factures


 La retenue à la source

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Ainsi, et généralement, c’est l’expert comptable qui répond aux demandes


d’éclaircissements et de justifications adressées à son client.
Outre la tenue et l’assistance comptable, l’audit fiscal est une mesure nécessaire pour
détecter les anomalies et les irrégularités et par la suit pour réduire le risque fiscal.
Le non respect de ses obligations et la détection des irrégularités par l’administration
fiscale, à travers ses techniques et moyens précitées dans la première section, sont les causes
de la vérification fiscale. Quelles sont alors les formes de vérification fiscale ?et quel est le
rôle de l’expert comptable ?

Chapitre 2 : La phase de redressement fiscale

Dans ce chapitre, on va présenter les formes de la vérification fiscale, les résultats de ces
vérification, la discussion de ces résultats et l’ATO, tout en précisant le rôle du comptable.

Section 1 : Les formes de vérification fiscale


Selon l’article 36 du CDPF, le contrôle fiscal prend la forme d’une vérification
préliminaire des déclarations, actes et écrits détenus par l’administration fiscale ou d’une
vérification approfondie de la situation fiscale du contribuable.

1.1 : La vérification préliminaire : (Art 37 du CDPF)

Dans cette sous section, on va présenter les procédés d’investigation et les caractéristiques de

la vérification préliminaire.

1.1.1 Les procédés d’investigation dans le cadre de la vérification


préliminaire :

Selon l’article 37 du CDPF, “ La vérification préliminaire des déclarations, actes et


écrits détenus par l’administration fiscale s’effectue sur la base des éléments y figurant et de
tous documents et renseignements dont dispose l’administration. “

L’article 48 de la loi des finances 2010 a précisé la notion « tous documents et


renseignements dont dispose l’administration. » Il s’agit :

 Des renseignements obtenus dans les déclarations déposés par les tiers et le
contribuable lui-même.

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KRID AHMED Redressement fiscal

 Des renseignements obtenus dans le cadre du droit de communication (Art 16).


Mais, le droit d’information doit être générale et ne pas viser une ou plusieurs personnes
précises.
 Les renseignements collectés suite aux droits de visite (art 8) qui ne peuvent
être utiliser que pour les forfaitaires BIC.

En revanche, il est interdit de recourir à la comptabilité, c'est-à-dire que l’administration


fiscale ne peut pas se baser sur la comptabilité du contribuable pour lui notifier des
redressements dans le cadre d’une vérification préliminaire.

En effet, selon la doctrine administrative, l’administration fiscale ne peut, dans le cadre


de la vérification préliminaire et pour les besoins de cette vérification, demander la
communication de la comptabilité tenue par le contribuable (Texte DGI n°2002/33-Note
Commune n°20 de l’année 2002).

L’utilisation de la comptabilité comme base de vérification préliminaire risque de


constituer une vérification approfondie « déguisée » ou « à distance » 2

L'interdiction de recourir à la comptabilité implique que l’administration est incapable


de fonder des redressements basés sur la contestation ou la requalification des données
comptables portées dans les états financiers ou les déclarations fiscales. Il en est ainsi, selon le
Tribunal Administratif, pour la nature d’une charge comptabilisée (remise ou ristourne).
A titre d’exemple, « Dans son arrêt n°39448 du 21/12/2009, le tribunal administratif a
sanctionné les travaux de contrôle de l’administration qui, dans le cadre d’une vérification
préliminaire, a réintégré dans la base de l’IS des remises accordées par une société et non
portées sur sa déclaration de l’employeur. Le contrôle de la nature d’une charge déduite et de
sa qualification fiscale pour savoir si elle constitue une ristourne à porter sur la déclaration de
l’employeur ou si elle constitue seulement une simple remise commerciale suppose que
l’administration fiscale examine la comptabilité et les factures en demandant les
éclaircissements qui s’imposent. Selon le tribunal administratif, de tels procédés
d’investigation ne peuvent être mis en œuvre dans le cadre du contrôle approfondi. »
Choyakh (2013).

2
M.KOSSENTINI, les garanties du contribuable lors de la vérification fiscale, Revue Tunisienne de Fiscalité
n°7, p.309)

15
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1.1.2 : Les particularités de la vérification préliminaire :


a) L’inapplication de l’avis préalable de vérification :
L’administration met en œuvre la vérification préliminaire sans formalisme particulier.
En effet, la vérification préliminaire n’est pas subordonnée à la notification d’un avis
préalable (Article 37, CDPF).
b) La demande préalable de renseignements, éclaircissements ou
justifications :
A compter de la date d’entrée en vigueur de la loi de finances pour gestion de l’année
2010, l’administration fiscale, dans le cadre des opérations de vérification préliminaire, doit
demander par écrit des renseignements, éclaircissements ou justifications concernant
l’opération de vérification.
Commentant cette mesure, qui vise à renforcer les garanties des contribuables dans le
cadre de la vérification préliminaire et de permettre à l’administration fiscale de liquider
l’impôt exigible sur des bases objectives, la doctrine administrative précise que cette demande
peut concerné notamment :
 La confirmation ou l’infirmation des renseignements dont dispose l’administration
fiscale et touchant la situation fiscale du contribuable telle la réalisation d’un chiffre
d’affaires non déclaré,
 Des justifications relatives aux charges ou dégrèvements fiscaux déduits de l’assiette
de l’impôt,
 Des justifications relatives à la satisfaction des conditions légales requises pour
bénéficier d’un régime fiscal particulier.
Cette demande doit être notifiée conformément aux dispositions de l’article 10 du CDPF et
le contribuable doit répondre par écrit dans un délai de 10 jours à compter de la date de
cette notification.
c) La possibilité de procéder à une vérification approfondie pour un
contribuable ayant déjà fait l’objet d’une vérification préliminaire :
Selon l’article 37 du CDPF, l’administration garde le droit de procéder à une vérification
approfondie après avoir effectué une vérification préliminaire. Celle-ci ne fait pas obstacle à la
vérification approfondie de la situation fiscale. Ainsi, la vérification approfondie peut
s’effectuer au titre des mêmes impôts et de la même période sur lesquels a porté la vérification
préliminaire.

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KRID AHMED Redressement fiscal

1.2 : La vérification approfondie (Art37 à 46 CDPF)

Selon l’article 38 du CDPF, La vérification approfondie de la situation fiscale porte sur


tout ou partie de la situation fiscale du contribuable ; elle s’effectue sur la base de la
comptabilité pour le contribuable soumis à l’obligation de tenue de comptabilité et dans tous
les cas sur la base de renseignements, de documents ou de présomptions de fait ou de droit.

Par «situation fiscale du contribuable», il faut entendre sa situation vis-à-vis des impôts
dont il est redevable légalement ainsi que vis-à-vis des autres obligations fiscales mises à sa
charge par la loi.

Selon la doctrine de l’administration fiscale, la vérification approfondie peut porter sur


toute la situation fiscale du contribuable comme elle peut porter sur une partie de cette
situation, c’est-à-dire un ou plusieurs impôts ou une ou plusieurs périodes (Bodi - Texte DGI
n° 2002/33 - NC n° 20/2002). Si la vérification s’est limitée à certains impôts, droits et taxes,
ceux qui n’ont pas été contrôlés peuvent l’être ultérieurement et ce, dans la limite des délais de
prescription.

Le CDPF a entouré la vérification approfondie de plusieurs garanties pour le


contribuable vérifié.

Les irrégularités commises au cours de la vérification fiscale risquent, dans certains cas,
d’entraîner la nullité des impositions supplémentaires lorsqu’elles violent les garanties du
contribuable.

1.2.1 : Les caractéristiques de la vérification approfondie :


Les caractéristiques de la vérification approfondie se résument dans les garanties offertes
par le législateur aux contribuables. Ces garanties sont :

 L’information préalable du contribuable par la notification d’un avis de mise en


vérification 15 jours au moins avant la date de commencement du contrôle.
 La limitation dans le temps de l’opération de vérification : cette limitation concerne à
la fois la durée de déroulement de la vérification (qui ne doit pas excéder la période de
6 mois à partir de la date de commencement effectif de la vérification lorsque la
vérification s’effectue sur la base d’une comptabilité tenue conformément à la

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KRID AHMED Redressement fiscal

législation ou à une année dans les autres cas) et l’étendue de la période vérifiable
(délais de prescription fixée par la loi).
 Le contrôleur fiscal doit être habilité et il est tenu au secret professionnel (art 13 et 15
du CDPF)
 La possibilité de se faire assister par un conseil ou de se faire représenter par un
mandataire.
 Obligation de motivation des redressements (le rejet partiel ou total de l’opposition du
contribuable, la taxation d’office).
 Le droit de discussion des résultats du contrôle (art 42, 43,44 et 44 bis du CDPF).
 Interdiction de procéder à une nouvelle vérification approfondie.

1.2.2 : Base de la vérification approfondie (Art 38 du CDPF) :

a) La nature de vérification :
Selon l’article 38 du CDPF, la vérification approfondie peut prendre deux formes :

 Une vérification de comptabilité :


Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité de la comptabilité et la
comparaison entre les informations fournies par les déclarations déposées par le contribuable
et les écritures comptables.

 Une vérification extra comptable :

Elle se base sur les renseignements, les documents et les présomptions de fait ou de droit.

 Les présomptions de fait sont les présomptions formées notamment des comparaisons
avec des données relatives à des exploitations, des sources de revenus ou des
opérations similaires.
 Les présomptions de droit sont les présomptions prévues par une disposition expresse
de la loi fiscale et dont notamment :
 La présomption prévue par l’article 30 de code de l’IRPP et de l’IS, et qui
permet d’assimiler à des revenus distribués, les sommes mises à la disposition
des associés, directement ou par personnes interposées, à titre d’avances, de
prêts, ou d’acomptes, à l’exception de celles entre mères et filiales.

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KRID AHMED Redressement fiscal

 La présomption prévue par l’article 42 du même code et qui permet de


reconstituer le revenu net global d’une personne physique à partir des éléments
de train de vie.

Il est à noter que « a travers plusieurs prises de position, la doctrine administrative


avait considéré que le recours aux éléments extracomptables ne pouvait être envisagé
qu’en cas d’absence, défaut de présentation ou de rejet de la comptabilité ». (Le contrôle
fiscal 2013. Mr Faez Choyakh).

b) Conséquences du rejet de la comptabilité ou du défaut de présentation de


la comptabilité au service fiscale lors d’une vérification approfondie :

 La constatation d’une infraction pénale pour défaut de présentation des documents


comptables et application d’une sanction fiscale pénale sous forme d’une amende
variant entre 100 dinars et 10.000 dinars.
 La notification d’une mise en demeure accordant au contribuable un délai de 30
jours pour présenter les documents comptables aux agents vérificateurs.
 A défaut de présentation de la comptabilité dans ces 30 jours, la comptabilité n’est
pas opposable à l’administration fiscale
 La durée de la vérification approfondie est portée de 6 mois à une année
 La remise en cause, parfois, du droit à déduction de la TVA au titre des achats des
biens et services
 La remise en cause de la déduction des bénéfices réinvestis sous forme de
dégrèvements physiques ou financiers.
 Le recourt aux présomptions de fait et de droits
 Le reversement de la charge de la preuve, c'est-à-dire que la charge de preuve
incombe au contribuable.
c) Exemples des cas de rejet de la comptabilité :

Outre le défaut de présentation de la comptabilité, cette dernière peut être rejetée.

Selon la doctrine administrative, parmi les situations du rejet de la comptabilité, on peut citer :

 Caisse créditrice

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KRID AHMED Redressement fiscal

 Recettes globales : les contribuables doivent évidemment détailler leurs recettes et


notamment au stade du gros par la tenue d’un journal des ventes enregistrant les
factures par ordre chronologique et avec leur montant.
 Livre d’inventaire : le code de commerce fait obligation aux commerçants de tenir un
livre d’inventaires côté et paraphé.
 Les achats : le montant annuel des achats locaux, ou des importations doit concorder
avec les factures d’achat d’une part et les renseignements recueillis auprès des
fournisseurs d’autre part.

Ainsi, selon la jurisprudence tunisienne, le rejet de la comptabilité est fondé lorsque :

 La comptabilité n’est pas appuyée par des pièces justificatives


 Le contribuable n’a pas pu prouver que si le compte caisse était souvent créditeur,
c’était par omission de ses versements personnels, et que les résultats déclarés étant
anormaux.
 Il y a eu omission de recettes insuffisance de quantités de valeurs ou marchandises à
l’inventaire et de comptabilisation des opérations à crédit.
1.2.3 : Le déroulement de la vérification approfondie :

a) L’avis préalable de vérification approfondie :

a1) Le caractère obligatoire de l’avis :


Selon l’article 39 du CDPF, les opérations de vérification approfondie de la situation
fiscale font obligatoirement l’objet d’une notification d’un avis préalable.

L’avis est notifié au contribuable à son domicile réel ou élu déclaré à l’administration
fiscale, et ce, conformément aux procédures prévues par l’article 10 du CDPF (Article 39,
CDPF). Par conséquent, la notification doit être effectuée au moyen de ses agents, des
huissiers- notaires, des officiers des services financiers ou par lettre recommandée avec accusé
de réception. La notification obéit aux dispositions du CPCC (Article 10, CDPF).

Bien que la loi soit restée muette sur les conséquences d’un défaut de notification de
l’avis préalable, il est fort probable que ce défaut soit sanctionné par la nullité de la
vérification et ce, compte tenu du caractère impératif des dispositions de l’article 39 du CDPF
régissant l’obligation de notification de l’avis préalable. C'est d’ailleurs la solution qui est
retenue par la jurisprudence française.

20
KRID AHMED Redressement fiscal

a2) Le délai entre l’avis de vérification et la date du commencement de la


vérification :
Conformément aux dispositions de l’article 39 du CDPF, l’avis se vérification qui
doit préciser la date du commencement de la vérification qui doit s’écarter de 15 jours au
moins de la notification de l’avis. Ce délai permet au contribuable de se préparer à la
vérification fiscale et de requérir le cas échéant l’assistance d’un conseiller.

Sur les effets juridiques du non respect de ce délai de 15 jours, la position des juges
de fond n’est pas identique, oscillant entre annulation de la procédure et validation de son
irrégularité.

En effet, « Dans une affaire où l’administration a notifié un avis de vérification le 4


janvier 2003 indiquant que la vérification débute le 18 janvier 2003 (soit 14 jours après la
notification), le TPI de Sfax n’a pas annulé l’ATO, en estimant que le non respect du délai
de 15 jours ne constitue pas une violation d’une procédure substantielle et fondamentale,
après avoir constaté que la remise effective des documents comptables a eu le 21 janvier
2003.

En revanche, selon le TPI de Tunis, la notification de l’avis préalable 14 jours avant


le commencement des opérations de vérification entraine la nullité de la taxation d’office,
puisque le délai de 15 jours prévu par l’article 39 du CDPF constitue un délai de rigueur
nécessaire pour permettre au contribuable de se préparer matériellement et
psychologiquement pour les opérations de contrôle ». Choyakh (2013)

Il est à noter que pendant cette durée, rien n’empêche l’administration d’user d’autres
prérogatives dont l’exercice n’est pas forcément lié aux procédures de contrôle approfondi.

a3) Le contenu de l’avis préalable :


Selon l’article 39 du CDPF, l’avis se vérification approfondie doit comporter :

- Les indications relatives au service chargé de la vérification et son cachet ;

- La mention expresse du droit du contribuable de se faire assister durant le


déroulement de la vérification et la discussion de ses résultats par une personne de son
choix ou de se faire représenter à cet effet par un mandataire conformément à la loi ;

21
KRID AHMED Redressement fiscal

- Les impôts concernés par la vérification ;

- L’agent ou les agents qui en sont chargés ;

- La date du commencement de la vérification qui doit s’écarter de quinze jours au


moins de la date de la notification de l’avis ;

b) La date de commencement de la vérification approfondie :

Aux termes de l’article 40 du CDPF, la date du commencement effectif de la


vérification approfondie est mentionnée dans l’avis de la vérification. C'est-à-dire à partir du
16ème jour à compter de la date de notification de l’avis.

En application des dispositions de l’article 39 du même code, l’administration fiscale


peut différer, à son initiative ou à la demande écrite du contribuable, le commencement de la
vérification pour une durée ne dépassant pas 60 jours.

En plus, la doctrine administrative exige que la demande écrite soit motivée.

Lorsque la vérification est différée, son commencement effectif est constaté par un
procès-verbal établi conformément aux modalités prévues par les articles 71 et 72 du CDPF,
c’est-à-dire établi conformément aux modalités de verbalisation en matière fiscale pénale et
dont notamment la condition relative à l’établissement du procès-verbal par deux agents
assermentés et habilités à cet effet.

c) La durée effective de la vérification approfondie : (Art 40 du CDPF)

La durée de la vérification approfondie est calculée à compter de la date de son


commencement mentionnée dans l’avis de la vérification jusqu’à la notification des résultats
de la vérification prévue par l’article 43 du CDPF.

La date à laquelle la vérification est achevée est une question de fait. Il importe,
cependant, que l’administration procède à la notification des résultats de la vérification avant
l’expiration de la durée maximale de vérification.

La durée effective maximale de la vérification approfondie de la situation fiscale est


fixée à six mois lorsque la vérification s’effectue sur la base d’une comptabilité tenue
conformément à la législation en vigueur et à une année dans les autres cas.

22
KRID AHMED Redressement fiscal

 Il est remarqué que le temps passé par l’administration lors de l’exercice de son droit
d’information (demandes de renseignements, d’éclaircissements et de justifications,
exercice du droit de communication), de son droit de visite (en vue d’effectuer des
constatations matérielles ou des perquisitions) ou de son droit de saisie ne sera pas
décompté dans le délai limite de déroulement de la vérification fiscale dès lors que les
opérations susvisées aient lieu avant le commencement des opérations de vérification.

 Ne sont pas également prises en compte pour le calcul de cette durée, les interruptions
de la vérification intervenues pour des motifs attribués au contribuable ou à
l’administration et ayant fait l’objet de correspondances sans que la durée totale de ces
interruptions puisse excéder 60 jours (Article 40, CDPF).

 Aussi, les retards dans les réponses aux questions posées par l’administration fiscale
lors du contrôle ne sont pas décomptés. À cet égard, le fisc peut demander des
renseignements, éclaircissements ou justifications en rapport avec la vérification.
Lorsque la demande est écrite, le contribuable doit y répondre par écrit, dans un délai
ne dépassant pas 20 jours (au lieu de 10 jours, selon loi de finance 2014) à compter de
la date de la notification ou de la remise directe de la demande de l’administration
fiscale ; le retard dans la réponse aux demandes de l’administration fiscale n’est pas
pris en compte pour le calcul de la durée de la vérification approfondie de la situation
fiscale
d) Le lieu de déroulement de la vérification approfondie :
La vérification approfondie de la situation fiscale se déroule dans les locaux de
l’entreprise. La vérification peut avoir lieu dans les bureaux de l’administration fiscale sur
demande écrite de l’entreprise ou à l’initiative de l’administration fiscale en cas de nécessité.

«Le cas de nécessité visé par le texte peut concerner l’absence de local mis à la
disposition des agents de l’administration ou bien la mise à la disposition des agents de
l’administration d’un local qui ne remplit pas les conditions normales de travail (un local
extrêmement exigu, un local ne remplissant pas les conditions d’hygiène nécessaires...) ».

23
KRID AHMED Redressement fiscal

e) La nature des rapports entre le contribuable et les vérificateurs durant le


déroulement de la vérification approfondie :

La discussion entre le contribuable et les vérificateurs durant la vérification approfondie est en


principe orale ;

Toutefois, les vérificateurs peuvent demander par écrit au contribuable, en cas de nécessité :

 Tous les renseignements, éclaircissements et justifications concernant sa situation


fiscale, et le délai maximal pour répondre par écrit est fixé en général à 20 jours à
compter de la date de notification de la demande ;
 Des états détaillés du patrimoine et des éléments de train de vie prévus par l’article
42et 43 du code de l’IRPP et l’IS ; le délai maximal pour présenter ces états est fixé à
30 jours à compter de la date de notification de la demande.
f) Le droit de se faire assister :
Le contribuable peut, durant le déroulement de la vérification approfondie, se faire
assister par une personne de son choix (un de ses salariés, un conseil fiscal, un exploitant
d’un bureau d’encadrement et d’assistance fiscales, un avocat etc.)

g) La possibilité de saisir le chef hiérarchique de vérificateur :


Bien que non prévue au niveau des textes législatifs, cette faculté a été admise au niveau
du Guide du contribuable publié par le Ministère des Finances. S’adressant au contribuable, ce
Guide dispose : «Lorsque des difficultés apparaissent durant la vérification, vous pouvez saisir
le chef hiérarchique direct du vérificateur ».

1.3: Rôle du comptable à cette phase :

D’abords, l’article 12 de la loi n° 2002-16 du 4 février 2002 portant organisation de la


profession des comptables, interdit aux membres de la compagnie et à leurs salariés
d’assumer une mission de représentation devant les tribunaux de l’ordre judiciaire ou
administratif ou auprès des administrations et organismes publics. Toutefois, ils peuvent
assister leurs clients auprès des services administratifs dans le cadre de leurs fonctions.

24
KRID AHMED Redressement fiscal

En respectant les conseils donnés par son comptable, le contribuable vérifié peut assurer
une bonne gestion de vérification approfondie.

En gérant bien le déroulement des opérations de contrôle fiscal, les contribuables peuvent
maitriser au mieux l’issue de la vérification et éviter ainsi toute mauvaise surprise.

Parmi les conseils et les procédures à faire par le comptable pour aider et encadrer son
client, on peut citer :

 La revue globale du dossier fiscale :

« Entre l’annonce de la vérification et le début du contrôle, c’est le temps de procéder


à un audit succinct de l’ensemble des opérations de l’entreprise et de vérifier que
l’intégralité des obligations déclaratives a été correctement respectée, que la
comptabilité et les livres comptables obligatoires sont à jour et disponibles, que les
justificatifs et pièces comptables sont complets, disponibles et correctement classés et
que la documentation complémentaire est également à jour et complète ». Choyakh
(2013).

 L’information du contribuable sur les étapes de la procédure et sur les droits,


obligations et garanties relatifs aux opérations de vérification.
 La préparation des documents habituellement demandés dans le cadre de la
vérification approfondie eu vue de leur présentation aux vérificateurs.
 Conseiller son client de désigner un interlocuteur privilégié au sein de l’entreprise
car la gestion relationnelle est fondamentale lors de déroulement des opérations de
contrôle.
L’interlocuteur unique doit être apte à fournir le maximum de renseignements et
suffisamment compétent pour discerner les incidences des informations qu’il
donnera.
 Aider son client à analyser l’opportunité de demander le changement du lieu ou le
report de la date de commencement des opérations de vérification.
 Conseiller son client de bien se comporter vis-à-vis du vérificateur
 L’importance d’instaurer un débat permanent avec les vérificateurs :
« Une bonne gestion des opérations de contrôle doit se matérialiser par l’existence
d’un véritable dialogue transparent, sincère, évolutif et constructif entre les agents
et la contribuable. » Choyakh (2013).

25
KRID AHMED Redressement fiscal

Section 2 : La notification des résultats de la vérification et


l’opposition du contribuable

Selon l’article 43 de CDPF, l’administration fiscale notifie au contribuable, par écrit, les
redressements relatifs à sa situation fiscale.

La notification des résultats de la vérification est un acte de procédure essentiel


permettant à l’administration fiscale de remettre en cause les bases imposables initialement
déclarées d’un contribuable, tout en lui faisant connaitre la motivation et la nature des
rectifications qu’elle se propose d’apporter à ces bases d’imposition déclarées, ainsi que les
suppléments d’impôt en résultant.

Cette notification s’effectue conformément aux procédures prévues par l’article 10 du


CDPF.

2.1 : Le contenu de la notification des résultats de la


vérification :

Selon l’article 43 du CDPF, la notification des résultats de la vérification doit


comporter :

- Les indications relatives au service de l’administration fiscale chargé de la


vérification ;
- L’agent ou les agents chargés de la vérification ;
- Les impôts et la période concernée par la vérification ;
- La nature de la vérification fiscale (préliminaire ou approfondie) ;
- Les chefs de redressement et la méthode retenue pour l’établissement des nouvelles
bases d’imposition ;
- Le montant des impôts exigibles en principal ;
- Les pénalités exigibles ;
- Les rectifications éventuellement apportées aux crédits d’impôts, aux reports
déficitaires et aux amortissements régulièrement différés ;
- L’invitation du contribuable à formuler ses observations, ses oppositions ou réserves
relatives aux résultats de la vérification dans un délai de 45 jours à compter de la date

26
KRID AHMED Redressement fiscal

de notification (apport de la loi de finance 2014 qui a remplacé la période de 30 jours à


45 jours).

2.2 : Les effets de la notification des résultats de la vérification :

La notification des résultats de la vérification fiscale au contribuable produit les effets


suivants :

- L’interruption des délais de prescription au titre des impôts et périodes mentionnés


dans la notification ;
- L’ouverture d’un délai de 45 jours permettant au contribuable de répondre par écrit à
ces résultats ;
- La détermination du délai de retard sur la base duquel sont calculées les pénalités de
retard.

2.3: Discussion des résultats de la vérification :

2.3.1 L’opposition à la notification des résultats :

L’article 44 du CDPF offre une garantie au contribuable puisqu’il édicte que ce dernier doit
répondre, par écrit, aux résultats de la vérification fiscale dans un délai de 45 jours à compter
de la date de la notification.

Cette réponse écrite du contribuable comportera ses observations, oppositions ou réserves


concernant les résultats qui lui ont été notifiés.

 En cas de défaut de réponse par le contribuable dans cette durée, la taxation est établie
d’office.
 Selon l’article 45 de CDPF, en cas d’un accord total ou partiel, le contribuable doit
matérialiser son accord par la souscription d’une déclaration rectificative et d’une
reconnaissance des dettes, l’affaire est clause sur la partie ou il y a l’accord.

2.3.2 : La réponse de l’administration à l’opposition du contribuable :

En cas de désaccord, l’administration doit répondre, par écrit, à l’opposition dans un délai
de 6 mois à partir de la date de l’opposition.

Ce délai est prévu par la loi de finance 2014 puis ce qu’aucun délai n’était prévu avant.

27
KRID AHMED Redressement fiscal

Selon l’article 44 bis, cette réponse doit être motivée et le contribuable disposera de 15
jours pour répondre à la réponse de l’administration.

2.3.3 : La réponse du contribuable à la réponse de l’administration


fiscale :

Suite à la notification de la réponse de l’administration à l’opposition du contribuable aux


résultats de la vérification fiscale, un délai de 15 jours est ouvert afin de permettre de
formuler par écrit ses observations, ses oppositions et ses réserves relatives à cette
réponse. Ce délai commence à courir à compter de la notification de la réponse de
l’administration fiscale au contribuable.

2.3.4 : Les scénarios possibles à cette phase :

 En cas de défaut de réponse par écrit du contribuable ou en cas de réponse hors délai,
l’administration procède à l’établissement d’un arrêté de taxation d’office.
L’administration fiscale ne pourrait établir l’ATO qu’après l’expiration du délai de 15
jours prescrit par l’article 44 bis du CDPF, et ce, même en cas de réception de la
réponse du contribuable avant l’expiration de ce délai.

 En cas d’un accord total, le contribuable doit matérialiser son accord par la
souscription d’une déclaration rectificative et d’une reconnaissance de dettes.

 En cas de désaccord total, l’administration fiscale peut établir l’ATO sur la base des
résultats notifiés au contribuable.

 L’accord partiel est concrétisé par la signature des déclarations rectificatives, d’une
reconnaissance partielle des dettes et par l’établissement d’un ATO pour le reste des
points.

28
KRID AHMED Redressement fiscal

2.4 : La réduction ou le rehaussement des résultats de la


vérification fiscale :

Dans cette sous section, on va présenter les situations et les procédures de réduction ou de
rehaussement des résultats de vérification fiscale.

2.4.1 : Les situations de réduction ou de rehaussement des résultats


de vérification fiscale :

La notification des résultats de la vérification au contribuable est, en principe, définitive.


Mais, en se référant à l’article 46 du CDPF, L’administration fiscale peut déroger au caractère
définitif de ces résultats notifiés dans l’une des deux situations suivantes :

 La réparation des erreurs matérielles contenues dans la notification des résultats de la


vérification ou dans l’ATO : et ce sans pour autant réviser les points initialement
soulevés et sans formuler de nouveaux chefs de redressement.
Comme exemples d’erreurs matérielles, la note commune n°20/2012 cite l’application
d’un taux d’imposition erroné ou la commission d’erreurs dans la liquidation de
l’impôt.
 La disposition de renseignements relatifs à l’assiette de l’impôt ou à sa liquidation et
dont l’administration fiscale n’a pas eu connaissance précédemment :
La note commune n°20/2012 cite l’exemple de l’accroissement du patrimoine du
contribuable ou la réalisation d’achats ou de ventes qui ne sont ni comptabilisés ni
déclarés ou lorsque le contribuable présente des justifications qui n’ont pas été prises
en compte au niveau des résultats de la vérification ou de l’ATO.
2.4.2 : Les procédures de réduction ou de rehaussement des résultats
de vérification fiscale :
a) Cas de réduction des résultats :
La réduction des résultats de la vérification peut intervenir avant et après la
notification de l’ATO.
Avant la notification de l’ATO, elle s’effectue, soit en phase de la procédure
contradictoire de discussion des résultats avec le contribuable, soit en cas de non
opposition dans le délai de 45 jours à compter de la date de notification.

29
KRID AHMED Redressement fiscal

Après la notification de l’ATO, elle s’effectue obligatoirement dans le cadre de la


procédure contentieuse par la présentation d’une demande soit au tribunal de
première instance, soit à la cours d’appel, selon le cas, saisie de l’affaire tant qu’un
jugement définitif n’a pas été prononcé.

b) Cas de rehaussement des résultats de la vérification fiscale :


Avant la notification de l’ATO, le rehaussement de ces résultats s’effectue par une
notification complémentaire des résultats de la vérification sans notifier un avis de
mise en vérification approfondie, toute en observant les procédures relatives à la
discussion de ces résultats.

Après la notification de l’ATO, le rehaussement s’effectue par la présentation


d’une demande écrite au TPI en tant qu’un jugement de première instance n’a pas
été prononcé. Mais si les audiences au niveau du TPI sont achevées, le
rehaussement s’effectue par une notification complémentaire des résultats de la
vérification sans notifier un avis de mise en vérification approfondie. La
notification complémentaire peut aboutir en cas de désaccord entre le contribuable
et l’administration sur ses résultats à l’établissement d’un deuxième ATO qui est
opposable devant le TPI.

2.5: Rôle du comptable dans cette phase :

Dans cette phase de notification des résultats de la vérification fiscale, le comptable doit
étudier les chefs de redressement mentionnés par l’administration, vérifier l’exactitude et
la régularité des redressements, déposer une déclaration rectificative pour la partie sur
laquelle il y a un accord et formuler, par écrit, ses oppositions, observations et réserves sur
la partie restante et ce dans un délai de 45 jours pour la première opposition et de 15 jours
pour la deuxième.

Il doit aussi vérifier le respect par l’administration des garanties de son client tel que la
réponse à l’opposition dans les 60 jours qui suit la notification de l’opposition et
l’expiration du délai de 15 jours, offert à son client pour donner sa réponse à la réponse de
l’administration, avant de l’établissement de l’ATO.

30
KRID AHMED Redressement fiscal

En plus, il faut vérifier qu’aucune année de la période concernée par le redressement n’est
prescrite à la date de la notification des résultats de la vérification puis que cette dernière
entraine l’interruption du délai de prescription.

Section 3 : L’arrêté de taxation d’office (ATO)

Selon l’article 42 de la loi de finance 2014, à partir de l’année 2014 la taxation d’office est
établi au moyen d’un arrêté motivé :

- Du directeur général des impôts ;


- Du chef de l’unité du contrôle national et des enquêtes fiscales ;
- Du directeur des grandes entreprises ;
- Du chef du centre régional de contrôle des impôts.

Avant 2014, c’est le ministre de finance ou son délégué (qui est généralement parmi les
personnes susmentionnées) qui est habileté d’établir la taxation d’office, si le ministre
change, le délégué ne peut pas établir l’ATO d’où la naissance d’une situation de blocage
total. Et grâce à cet article 42 de la loi de finance 2014, c’est d’office, parmi ses
compétences fonctionnelles (sans délégation), les personnes susmentionnées peuvent
établir l’ATO.

3.1: Les cas d’établissement de la taxation d’office


Conformément à l’article 47 du CDPF, la taxation d’office est établie dans les cas suivants :

 S’il y a un désaccord total ou partiel sur les résultats de la vérification fiscale ;


 Défaut d’opposition aux résultats de la vérification fiscale ;
 Défaut de dépôt de déclaration ;
 L’établissement des amendes fiscales prévues par les articles 84 et 85 du CDPF.

Ce travail s’intéresse aux deux premier cas qui sont en relation avec le redressement fiscal.

3.1.1 : Taxation d’office en cas d’absence de réponse sur les résultats de


la vérification fiscale :

Le paragraphe 1 de l’article 47 du CDPF stipule que « la taxation est établi d’office…


lorsque le contribuable ne répond pas par écrit à la notification des résultats de la
vérification fiscale ou à la réponse de l’administration fiscale à son opposition à ces
résultats conformément aux dispositions des articles 44 et 44 bis du présent code ».

31
KRID AHMED Redressement fiscal

C'est-à-dire après l’expiration du délai de 45 jours ou de 15 jours offert au contribuable


sans réponse.

3.1.2 : Taxation d’office en cas de désaccord :

En cas de désaccord totale suite à la discussion des résultats de la vérification,


l’administration fiscale établie un ATO sur la base de la notification des résultats de la
vérification fiscale.

En cas de désaccord partiel, la partie sur laquelle il y a l’accord fait l’objet de la signature
d’une reconnaissance des dettes et d’une déclaration rectificative et l’administration
fiscale établie un ATO sur la base des points litigieux.

3.2 : le contenu de la taxation d’office

Selon l’article 50 du CDPF, l’ATO doit comporter les mentions obligatoires suivantes :

 La mention du service fiscal émetteur de l’ATO ;


 Le nom, prénom et grade de vérificateur ;
 La date du commencement et d’achèvement de la vérification approfondie ;
 La méthode de l’imposition (sur la base de comptabilité ou extra comptable, les
présomptions de droit et de fait…) ;
 Les fondements légaux ;
 Montant de l’impôt en principal et pénalité réclamé ;
 La recette des finances à laquelle ces montants seront constatés ;
 La rectification du crédit d’impôt s’il y a lieu ;
 La rectification du report déficitaire ou des amortissements différés s’il y a lieu ;
 Information explicite du contribuable de son droit à suspendre cet ATO par le
paiement de 10% 3du principal ou la production d’une caution bancaire pour le 15% de
ce principal ;
 Information explicite du contribuable de son droit de s’opposer à l’ATO devant le TPI.

3
C’est un apport de la de finance 2016, ces taux ont remplacés le taux de 20%.

32
KRID AHMED Redressement fiscal

« En pratique, l’administration se réfère généralement à un rapport de taxation incluant les


éléments de motivation de la taxation d’office en précisant que ledit rapport fait partie
intégrante de l’ATO. Selon le TPI de Sfax, l’administration ne viole pas l’article 50 du CDPF
lorsqu’elle porte la méthode d’imposition retenue et les fondements juridiques de l’arrêté non
pas dans la taxation d’office, mais dans le rapport de taxation d’office, lequel fait partie
intégrante de l’arrêté. » (Mr Faez Choyakh : Le contrôle fiscal 2013)

L’ATO doit être motivé, cette obligation suppose que l’administration puisse informer le
contribuable et le juge d’une manière claire et intelligible sur les éléments qui ont conduit les
vérificateurs à contester les bases spontanément déclarées et par suite à leur redressement.

3.3 : Les caractéristiques de l’ATO

En se référant à l’article 52 du CDPF, l’ATO produit trois effets à savoir : Le caractère


exécutoire de l’ATO, les conditions de suspension de l’exécution de l’ATO et la présomption
d’exactitude de l’ATO.

3.3.1 : Le caractère exécutoire de l’ATO :


L’ATO est exécutoire même dans le cas ou il a fait l’objet d’une contestation par le
contribuable devant la juridiction compétente.

Le receveur des finances ne peut poursuivre le recouvrement des sommes objet de l’ATO
avant l’expiration du délai de 60 jours à compter de la date de notification de l’ATO au
contribuable.

3.3.2 : Les conditions de suspension de l’exécution de l’ATO :


Dans un délai de 60 jours de sa notification, l’exécution de l’ATO est suspendue par
l’accomplissement de l’une de ces deux actions :

- Le paiement de 10% 4du montant de l’impôt en principale ou ;


- La production d’une caution bancaire pour 15% du principal.

Il est à noter que les sommes dues au titre de la retenue à la source et les pénalités y afférentes
ne sont pas concernées par la suspension de l’exécution et le receveur des finances peut
poursuivre leur recouvrement.

4
Les taux de 10% et de 15% ont remplacés le taux de 20%, selon la loi 53/2015 relatif à la loi de finance 2016.

33
KRID AHMED Redressement fiscal

Pour le montant de l’impôt objet de la caution bancaire, il est recevable auprès de


l’établissement bancaire é l’expiration d’une année à compter de la date de notification de
l’ATO à moins que la date de jugement de première instance soit antérieure. L’établissement
bancaire ne peut opposer aux services de recouvrement la poursuite des biens du contribuable.

 Apport de la loi de finance 2016 :


L’article 61 de la loi de finance 2016 a porté un assouplissement des conditions de suspension
d’un ATO :

 L'exécution de l'arrêté taxation d’office est suspendue à compter du 1er janvier 2016 :

 le paiement de 10% du montant de l'impôt en principal exigible dans un


délai de 60 jours à compter de la date de la notification dudit arrêté ;

 la production d’une caution bancaire de 15% du même montant dans le


même délai.

 La suspension de l’exécution de l'arrêté taxation d’office s’étend jusqu’à la date de


notification du jugement de 1ière instance.

 La caution bancaire est recouvrée dans la limite des montants confirmés par le
jugement de 1ière instance lorsque ce jugement est prononcé et notifié dans un délai
d’une année à compter de la date de notification de l’arrêté de taxation d’office.

3.3.3 : La présomption d’exactitude de l’ATO :


L’ATO bénéficie d’une présomption simple d’exactitude. C’est pour cette raison que
l’administration fiscale doit motiver les résultats et c’est au contribuable la charge de la
preuve contraire. En effet, le contribuable taxé d’office ne peut obtenir la décharge ou la
réduction de l’impôt mis à sa charge qu’en apportant la preuve de la sincérité de sa
déclaration, de ses ressources matérielles ou du caractère exagéré de son imposition.

a) La preuve de la sincérité des déclarations :

« Cette preuve peut concerner, par exemple, des inscription portées dans la comptabilité.
Le contribuable apportera la preuve qu’une telle charge ou une telle TVA est liée à
l’exploitation, est normale ou bien qu’elle est appuyée par des pièces justificatives
probantes. Il prouvera le caractère erroné des informations obtenues par l’administration
grâce à son droit de communication » (Le contrôle fiscal 2013. Mr Faez Choyakh).

34
KRID AHMED Redressement fiscal

b) La preuve des ressources matérielles :

« Le contribuable taxé d’office selon ses dépenses personnelles,…ou selon l’accroissement


de son patrimoine, doit, pour écarter la présomption d’enrichissement visée par l’article 43
de code de l’IRPP et de l’IS, apporter la preuve de la source de financement des dite
dépenses et la preuve que ces sources ont été exclusivement affectés à ce financement. »
(Le contrôle fiscal 2013. Mr Faez Choyakh).

c) La preuve du caractère exagéré de l’imposition :

« Le contribuable peut démontrer, par exemple, le caractère excessif du taux de marge


utilisé pour la reconstitution des ses bases d’imposition….. Ainsi, pour combattre la
reconstitution de ses recettes ou de ses bénéfices, le contribuable taxé d’office peut
critiquer la méthode de reconstitution des bénéfices et du chiffre d’affaires adoptée par
l’administration. » (Le contrôle fiscal 2013. Mr Faez Choyakh).

3.4 : Le rôle du comptable dans cette phase :


En suivant les nouveautés apportées par les lois de finance, le comptable peut faire
bénéficier son client des articles 65 et 66 de la loi de finance 2016.

 Abattement des pénalités de recouvrement et des frais de poursuite


(art.65) :

Les contribuables ayant des dettes fiscales constatées ou objet d’une notification des résultats
de contrôle, peuvent déposer une demande pour bénéficier de la réduction des pénalités de
retard, de contrôle et de poursuites à condition de déposer toutes les déclarations échues à la
date de dépôt de la demande. La réduction des pénalités susvisées est accordée dans la limite
de :

 100% des pénalités en cas de paiement du principal de la dette dans un délai de 3


mois,

 80% des pénalités en cas de paiement du principal de la dette dans un délai de 6 mois,

 60% des pénalités en cas de paiement du principal de la dette dans un délai de 9 mois,

 50% des pénalités en cas de paiement du principal de la dette dans un délai de 12 mois.

35
KRID AHMED Redressement fiscal

 Abattement des pénalités de recouvrement, de contrôle et des frais de


poursuite (art.66) :

 « Extension de l’abattement des pénalités de recouvrement aux pénalités de contrôle et


aux pénalités de retard de recouvrement et des frais de poursuite objet des résultats de
vérification fiscales notifiés avant le 1er janvier 2016.
 Cet abattement s’applique:

 Aux créances fiscales constatées avant le 1ier janvier 2016;

 Aux créances résultantes de résultats de vérification fiscales notifiées


avant le 1ier janvier 2016

 L’abattement en question est accordé selon les mêmes taux prévus par l’article 65
susvisé, et ce, sous réserve du dépôt d’une demande écrite à cet effet auprès du
receveur des finances compétent avant l’expiration de l’exercice 2016.

• Les conditions:
 Dépôt d’une demande écrite auprès du receveur des finances compétent avant la fin
de l’année 2016.
 Le taux de l’abattement est déterminé en fonction des délais de règlement des
créances objet de la demande du contribuable.
 La décision de l’abattement ne peut être accordée qu’après règlement du montant
total des créances objet de la demande du contribuable et du reliquat des pénalités
et des frais de poursuite.
 Le dernier délai de règlement est fixé au 31 décembre 2017 ».

(Les principales dispositions de la loi de finance 2016.Mme Hbiba Louati)

En plus, en cas de confirmation du montant de crédit de TVA par l’administration fiscale au


sein des résultats définitifs de redressement, le contribuable peut déposer une demande de
restitution du dite montant.

En cas de désaccord sur le contenu de l’ATO, peut s’opposer à ce dernier, dan un délai de
60 jours de la date de notification de la taxation d’office, devant le tribunal de première

36
KRID AHMED Redressement fiscal

instance dans la circonscription à laquelle se trouve le service fiscale chargé de l’affaire.


D’où la naissance d’une phase postérieure au redressement fiscal qui est la phase de
contentieux.

Section 4 : synthèse des procédures de la vérification approfondie


et rôle de l’expert comptable à renforcer les droits du
contribuable

4.1 : Synthèse des procédures de vérification approfondie :

Avis date de notification des

Préalable commencement de VA Résultats de VA

/ / /

1 2 3
L’opposition r é p o
l’administration
réponse de contribuable

du contribuable à l’opposition du contribuable à la réponse de l’adm.


L’ATO

/ / / /

4 5 6

1= La période entre l’avis préalable de mise en VA et le commencement de cette vérification


est au moins de 15 jours.

2= c’est la période de la vérification approfondie qui peut être 6 mois si la vérification est sur
la base de la comptabilité et 1 année dans les autres cas.

37
KRID AHMED Redressement fiscal

Selon l’article 39 du CDPF, l’administration fiscale peut différer, à son initiative ou à la


demande écrite du contribuable, le commencement de la vérification pour une durée ne
dépassant pas 60 jours.

Selon l’article 38, en cas de défaut de présentation de la comptabilité à la date de


commencement, une mise en demeure est adressée au contribuable en accordant 30 jours pour
la présenter. La durée de VA ne se prolonge pas par ces 30 jours, elles sont inclues dans le
calcul des 6 mois ou de l’année.

3= c’est la période offerte au contribuable pour formuler ses oppositions, observations et


réserves. Cette période est portée par la loi de finance 2015 de 30 jours à 45 jours.

4= avant la loi de finance 2015, le CDPF n’a prévu aucune limite dans le temps pour que
l’administration répond à l’opposition du contribuable. Mais, comme renforcement des
garanties de ce dernier, la loi de finance2015 a limité cette durée à 6 mois à compter de
l’opposition.

5= en cas de désaccord sur des points dans la réponse de l’administration, le contribuable peut
formuler sa réponse dans 15 jours. En cas de défaut de réponse ou un désaccord sur cette
réponse, l’administration peut établir un ATO.

 Il est à noter que les points sur lesquelles il y a un accord, durant ces phases de
discussion, se matérialisent par la signature d’une reconnaissance des dettes et une
déclaration rectificative.

4.2 : Rôle du comptable à renforcer les droits du contribuable :


Tout d’abord, le comptable doit informer son client sur ses garanties offertes par le législateur.
Ces garanties peuvent être résumées comme suite :

- L’opération de vérification approfondie ne débute qu’après avoir notifié au


contribuable, selon l’article 10 du CDPF, un avis de mise en vérification approfondie ;
- Le déroulement de la vérification approfondie se fait en principe dans les locaux du
contribuable ;
- La limitation dans la durée de la vérification approfondie, selon l’article 40 du CDPF,
à 6 mois si la vérification se fait sur la base d’une comptabilité et à un an dans les
autres cas ;
- La limitation dans l’étendu de la vérification approfondie (dans la limite de la durée de
prescription) à 4 ans si le contribuable est en règle et à 10 ans si le contribuable est en
défaut ;

38
KRID AHMED Redressement fiscal

- Selon l’article 13 du CDPF, les vérificateurs doivent être habiletés (avoir au moins la
grade de contrôleur) et, selon l’article 15 du même code, tenus du secret
professionnel ;
- Selon l’article 42 du CDPF, le contribuable peut se faire assister par une personne ou
représenté par un mandataire de son choix ;
- L’obligation de l’administration pour motiver les résultats de redressement ;
- Le droit donné au contribuable pour discuter les résultats de redressement.

Ensuit, on peut classer le rôle du comptable en deux phases : avant le commencement de la


vérification et tout au long de ses procédures.

4.2.1 : Le rôle du comptable avant le commencement de la vérification :

Parmi les rôles du comptable à cette phase on peut citer :

• Aider son client à analyser l’opportunité de demander le changement du lieu ou le


report de la date de commencement des opérations de vérification.
• Une revue globale du dossier fiscal est nécessaire pour savoir le niveau du risque et le
réduire en rectifiant les anomalies détectées.
• Préparer les documents habituellement demandés par les vérificateurs.
• Insister sur le coté relationnel qui a un rôle fondamental lors de déroulement des
opérations de contrôle.
• Examiner le contenu de l’avis de mise en vérification approfondie, des années
vérifiables et des impôts objet de vérification.

4.2.2 : Le rôle du comptable lors de la vérification approfondie (VA) :

• Durant les procédures de la vérification fiscale, la communication avec les


vérificateurs est très importante. Il faut savoir bien gérer la situation et bien répondre
aux questions posées.
• Après avoir reçu les résultats de la VA, le comptable doit analyser les chefs de
redressement, rédiger ses observations, oppositions et réserves pour les notifiées à
l’administration fiscale dans un délai de 45 jours comme il est prévu par l’article 44 du
CDPF et déposer une déclaration rectificative et faire signer son client une
reconnaissance de dette pour la partie avec laquelle il est convaincu (article 45 du
CDPF).

39
KRID AHMED Redressement fiscal

• Si la VA se fait en extra comptable, le comptable doit étudier les méthodes utilisées


par l’administration pour reconstituer le chiffre d’affaire et le bénéfice ainsi que les
taux utilisés.
• De la même façon, après avoir reçu la réponse de l’administration qui se fait dans un
délai de 6 mois, le comptable rédige une réponse à cette réponse dans un délai de 15
jours.
• Si les procédures aboutirent à l’établissement d’un ATO qui ne peut être établi
qu’après l’expiration les 15 jours au dessus mentionné, le comptable informe son client
de la possibilité de suspendre cet ATO après avoir étudier sa validité et inciter son
client et l’aider à trouver les moyens de financement le plus tôt possible pour
bénéficier davantage des avantages des articles 65 et 66 de la loi de finance 2016.
• Si l’administration confirme un crédit de TVA ou d’impôt dans ces résultats, le
comptable peut conseiller de déposer une demande de restitution qui sera bien sure
acceptée.
• Le comptable conseille aussi son client de ne pas payer le montant en espèce (s’il est
supérieur à 5000 dinar) pour ne pas être exposé à une pénalité de 1%.

Chapitre 3 : La partie pratique

Section 1 : Présentation du lieu de stage et des tâches effectuées


1.1 Le stage :
La connaissance théorique sans l’expérience pratique reste insuffisante pour affronter la vie
professionnelle, une expérience pratique joue un rôle primordial dans l’intégration de
l’étudiant à la vie professionnelle ,dans tous les domaines et surtout le domaine de la
comptabilité , l’expérience pratique offre à l’étudiant la possibilité de valider et concrétiser
ses acquis théoriques sur le plan pratique et de se familiariser avec les contraintes liées à ce
métier .

Pour réussir à s’intégrer dans ce domaine, un esprit de rigueur, aptitude à la maîtrise des
chiffres et des procédures, une excellente connaissance comptable financière, fiscale et
juridique sont autant de qualités nécessaires pour le comptable. Le coté relationnel compte
beaucoup dans ce domaine pour cela l’étudiant stagiaire doit développer ses capacités de
communication.

40
KRID AHMED Redressement fiscal

Ainsi le stage constitue un élément fondamental à notre formation et une liaison entre la
théorique et la pratique, c’est une occasion qui offre aux étudiants un contact direct avec les
professionnels et leur permet de rassembler, analyser et synthétiser leurs connaissances
théoriques et essayer de les appliquer.

Pour un étudiant de comptabilité qui cherche la polyvalence un cabinet d’expertise comptable


est fortement recommandé pour effectuer un stage de fin d’études.

Ce que j’ai bénéficié de ce stage :

- Réviser, tester et améliorer mes connaissances.

- Concrétiser mes connaissances sur le plan pratique.

- Avoir de la relation directe avec des professionnels.

- D’affronter l’aspect pratique des problèmes rencontrés.

- Distinguer entre l’aspect théorique et l’aspect pratique pour les travaux effectués au
sein d’un cabinet de comptabilité.

1.2 Présentation générale du lieu de stage :


1.2.1 : Historique :
« Cabinet Moez Chaaben (CMC) » est une personne physique créée en 2011. Elle est inscrite
au tableau de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie
Le siège social de la Cabinet « CMC » situé dans la citée d’affaire de Sfax dénommée « Sfax
El Jadida », rue « Taha Hsin » immeuble « Amira Place», 4éme étage appartement N°06,
Sfax.

1.2.2 Propriétaire :
 Mr Moez Chaabeen : expert-comptable, commissaire aux comptes et enseignant
supérieur.

41
KRID AHMED Redressement fiscal

1.2.3 Collaborateurs :
« CMC » est composé de cinq collaborateurs :
 Mme Neila Safi : Responsable Comptabilité. Formation en comptabilité
(Parcours Extra-universitaire) 12 ans expérience
 Mme Sawsan Chaaben : Responsable Paie. Licenciée en comptabilité ISAA
SFAX 2009

 Mme Dalel Aydi: Licenciée en comptabilité et elle a un diplôme prof en


comptabilité CPA.

 Mr Yassine Jarraya : Maitrisard en comptabilité IHEC SFAX 2010

 Mr Mohamed Chakroun : licencié en comptabilité et il a un diplôme de master


« Techniques Comptable Financière et Fiscale ».

1.2.4 Domaines d'intervention :


Le cabinet « CMC » intervient dans des domaines variés de compétence notamment :
 Expertise comptable : Missions de tenue de comptabilité, d’assistance à
l’établissement des états financiers, d’audit légal (commissariat aux comptes) et
d'audit contractuel.

 Missions de conseil dans le domaine de la gestion générale de l’entreprise.

 Prestations juridiques, fiscales et d'autres accessoires liés à la mission comptable.

1.3 : Tâches effectuées :


Plusieurs tâches sont effectuées au sein du « CMC » parmi celles :
 Tenue de la comptabilité : saisir avec le logiciel «poly compta» plusieurs écritures
comptables (achat, vente, banque, salaire, déclaration, impôts, CNSS ……) et avoir un
dossier sous ma responsabilité.

 Classification des factures et vérification celles qui sont non probantes.

 Participer à un entretien avec des clients pour justifier ses comptes.

 Participer à un entretien avec des agents de bureau de contrôle en tant que représentant
d’un client en VA.

42
KRID AHMED Redressement fiscal

Section 2 : La société XYZ


XYZ est une personne physique, son activité est la vente en gros des pièces de rechange.

Ses revenus sont classés, donc, dans la catégorie BIC. Elle est soumise au régime réel.

Elle est assujettie à la TVA et elle est soumise à l’IRPP, les acomptes provisionnels, au TFP,
FOPROLOS, TCL (au taux de 0.2%), R/S (sur les montants payés supérieurs à 2000 dinar
TTC avant 2014 et à 1000 dinar TTC à partir du 1/01/2014) et à la redevance de
compensation.

Le 9/6/2014, elle a reçu un avis de mise en VA pour les années 2010/2011/2012 et 2013 pour
les impôts suivants :

• IRPP
• Acomptes provisionnels
• TVA
• R/S
• TFP
• FORROLOS
• Droit au Timbre
• La redevance de compensation5.

Cet avis est prévu par l’article 39 du CDPF.

5
1% du revenu globale imposable minoré du montant de l’IRPP et majoré des bénéfices exonérés (si ce
montant > 20 000dt) dans la limite de 2000dt, sans ce limite à partie de la loi de finance 2014. Cette redevance
est annulée par la loi de finance 2016.

43
KRID AHMED Redressement fiscal

2.1 : Etude des procédures de la VA :

9/6/2014
24/6/2014 6/11/2014
/ de mise
Avis / /
date de commencement Notification des
en VA
de la VA résultats de la VA
15 jours
135 jours= 4.5 mois
Cette durée conforme à
la durée de la VA < 1 an (comparer à une année
l'article 39 du CDPF
puisqu'on est dans un cas de rejet de comptabilité)

cette durée est conforme à l'article 40 du CDPF

6/11/2014 5/12/2014 14/4/2015


/ / /
Notification oppositions et Réponse de

des résultats observations de XYZ l'administration

30 jours 130 jours

la notification des résultats avant la loi de finance 2015, l'administration

est avant le 1/1/2015 et donc XYZ n'a pas de limite dans la temps pour répondre

doit répondre dans un délai de à l'opposition. A partir du 1/1/2015, cette

30 jours conformement à l'art 44 durée est limitée à 6 mois.

du CDPF. Si la réponse est hors 44

délais l'administration peut l'ignorer


et établir l'ATO

KRID AHMED Redressement fiscal

Ces procédures de discussion n’ont pas été finalisées par une réponse dans les 15 jours qui suit
la réponse de l’administration à l’opposition de XYZ (conformément à l’article 44 bis du
CDPF). Mais, à cause de l’inacceptation de l’administration fiscale des remarques inclues
dans l’opposition et l’insistance du CMC sur ses remarques grâce à son expérience et sa
connaissance du secteur d’activité de XYZ, une lettre a été envoyer au DGELF dans laquelle
on a critiqué les taux de marge brut et net pratiqués par l’administration. La DGELF a été
convaincu de l’avis de CMC et une deuxième imposition a remplacé la première.

Il est à noter que la date de la lettre est le 18/06/2015 et la réponse de l’administration à


l’opposition de XYZ est le 14/04/2015, cette durée est supérieure à 15 jours. Or, selon l’article
47 du CDPF, l’administration peut établir un ATO en cas de désaccord dés l’expiration des 15
jours donné au contribuable pour former sa réponse. D’où on peut conclure l’importance de la
coté communication et relationnelle avec l’administration et le rôle de l’expert comptable à
réconcilier entre l’intérêt de l’administration et celui de son client.

2.2 : Présentation du contenu de la VA :


2.2.1 : La notification des résultats de la VA (Annexe1) :

Puisque les procédures de la VA se déroulent au cours de l’année 2014 et XYZ est en règle
(dépose régulièrement ses déclarations fiscales avant l’échéance légale), les années vérifiables
sont les 4 dernières (2010/2011/2012 et 2013) ce qui coïncide avec celles objet de la VA ainsi
que la notification des résultats s’effectue au cours de la même année.

Il est à noter que toutes les mentions obligatoires prévues par l’article 43 du CDPF existent.

45
KRID AHMED Redressement fiscal

a) Les chefs de redressement :

Les chefs de redressement mentionnées dans l’annexe1 relatif à la notification des résultats de
la VA sont :

• Une minoration du CA déclaré ;


• Des R/S de 1.5% sur les montants supérieure ou égale à 2000 dinar n’ont pas effectués
• Le non déclaration de la redevance de compensation pour l’année 2012.
b) La nature de la vérification :

On est dans un cas de rejet de comptabilité et donc la vérification a été faite en extracomptable
en s’appuyant sur des présomptions de fait et de droit conformément à l’article 6 du CDPF.

En effet, la comptabilité a été rejetée pour les causes suivantes :

• L’absence de compte client ni global ni détaillé, la comptabilisation des ventes est


limité à la classe 7 en contre partie de la compte 54 (caisse) ce qui ne permet pas à
l’administration de suivre les opérations de ventes et fait perdre la comptabilité sa
crédibilité et sa force comme moyen de preuve.
• La contradiction entre les marges brutes qui sont de 21.5% pour 2011 et de 8.9% pour
2013, ainsi les marges nettes qui sont parfois négatives malgré l’utilisation des mêmes
ressources ce qui s’explique par le non respect de principe de rattachement des charges
aux produits.
c) La méthode de redressement :

Comme on a déjà dit, les redressements ont été faite en s’appuyant sur les présomptions de
faite et de droit.

En effet, l’administration a utilisé :

• Les factures d’importation et un taux de marge brut de 21.5% pour reconstituer le


CA ;
• Un taux de 10% du CA redressé pour déterminer le revenu net ;
• Ces taux sont déterminés sur la base des dossiers similaires actifs dans ce secteur
ainsi que la marge brute déclarée en 2011.
d) Les redressements :

46
KRID AHMED Redressement fiscal

On se basant sur les factures d’achats déposés, il y a des importations relatives à 2011
comptabilisées en 2012 (213642.815dt / TVA : 47011.787dt) et d’autre relatives à 2012
comptabilisées en 2013 (112471.153dt / TVA : 22400.457dt) d’où il faut les régularisées
pour reconstituer le CA.

En effet :

 Calcul du CAHT redressé :

2010 2011 2012 2013


Cout 104004.156 144938.607 504368.674 591706.177
comptabilisé
Régularisation 0.000 213642.815 -101171.662(1) -112471.153
Cout d’achat 104004.156 35851.422 403197.012 479235.024
global
La marge brute 21% 21% 21% 21%
CA redressé 126365.050 435676.428 489884.370 582270.554

(1) = (-213642.815+112471.153)

 Calcul du résultat fiscal :

2010 2011 2012 2013


CA redressé 126365.050 435676.428 489884.370 582270.554
Taux de marge 10% 10% 10% 10%
nette
Résultat fiscal 12636.505 43567.643 48988.437 58227.055

 Calcul de l’IRPP :

Année 2010 2011 2012 2013


CA redressé 126365.050 435676.428 489884.370 582270.554
Revenu global 12636.505 43567.643 48988.437 58227.055
brut
Déduction 0.000 0.000 485.428 512.260
commune
Revenu global net 12637.000 43568.000 48504.000 57715.000
imposable
IRPP due 2184.250 11095.400 12576.200 15725.250
MIN d’impôt(1) 150.776 530.806 588.406 1374.924
Impôt payé 398.200 0.000 929.000 3805.811
AP payé 702.000 990.180 0.000 1571.708
AP restant à payer 0.000 975.645 9985.860 8606.430
R/S 0.000 77.170 1456.650 1954.981
IRPP restante à 1084.050 9052.405 204.690 0.000
payer

47
KRID AHMED Redressement fiscal

Crédit d’impôt 213.680

(1) 0.1% du CATTC


 Récapitulation des acomptes provisionnels :

Année 2010 2011 2012 2013


Base de l’AP(1) 780.000 2184.250 11095.400 12576.200
AP due(2) 702.000 1965.825 9985.860 11318.580
AP payé 702.000 990.180 0.000 1571.708
R/S 0.000 0.000 0.000 1140.442
AP restante à 0.000 975.645 9985.860 8606.430
payer

(1) L’impôt de l’année précédente


(2) 0.9*base de l’AP
 Pour TVA :

L’administration a remarqué que des ventes à des clients divers ont été soumises au TVA
de 18% sans majoration de 25% et par la suite ces ventes ainsi que la minoration du CA
ont été soumises au taux de 22.5%.

Récapitulation du TVA (des 12 mois pour chaque année) : (voir détail dans l’annexe1)

Année 2010 2011 2012 2013


CA soumis à 89 362.473 64 398.958 260 055.710 573 765.919
18%
CA soumis à 37 002.577 371 277.470 229 828.660 8 504.635
22.5%
TVA collectée 24 410.825 95 129.243 98 521.476 105 191.408
TVA 17 286.507 76 229.281 86 385.966 95 182.971
déductible
TVA payé 3 918.125 1 736.558 0.000 0.000
Restant due 3 206.193 17 163.404 22 594.130 0.000
Crédit TVA 10 458.619(1) 450.182(2)
CA TTC 150 775.875 530 805.671 588 405.846 687 461.962

(1) Provient des mois 10/11/12


(2) (105 191.408-95 182.971-10 458.619)
 Pour TCL :

Année 2010 2011 2012 2013


CA TTC 150 775.875 530 805.671 588 405.846 687 461.962
TCL due(1) 301.552 1 061.611 1 176.812 1 374.924
TCL payé 327.518 308.929 804.505 1 492.025
Restant due 0.000 752.682 372.307 0.000

48
KRID AHMED Redressement fiscal

(1) 0.2% du CA TTC


 R/S non effectué : (voir détail Annexe1)

Année 2011 2012


R/S de 1.5% 322.118 61.671

 La redevance de compensation :

Année 2012 2013


Base de redevance(1) 35 926.809 41 989.545
Redevance(2) 359.268 419.895
Montant payé 0.000 236.925
Restant due 359.268 182.970

(1) Revenu imposable-IRPP (on n’a pas des revenus exonérés)


(2) 1% de la base

 Récapitulation des sommes d’impôts restantes à payer et des pénalités :

Année 2010 2011 2012 2013 Total


Somme 4 290.243 27 944.136 33 516.255 8 789.400 74 540.034
impôts en
principal
Les pénalités 2 463.816 13 156.746 11 496.314 1 577.955 28 694.831
103 234.865

Il est à noter que le crédit de TVA a été porté de 60 946.483dt à 450.182dt.

2.2.2 : L’opposition de XYZ (effectuer par CMC) : (Annexe2)

Comme il est indiqué au dessus (dans la partie théorique) à propos le rôle du comptable,
CMC a étudié la méthode d’imposition et les taux appliqués par l’administration et il a
dégagé des critiques.

Le 5/12/2014, CMC a notifié à l’administration ses oppositions qui sont résumées dans :

• Pour reconstituer le CA, l’administration a utilisé le montant des achats et non pas
des achats consommées et donc elle a ignoré les montants de stock final et initial.

49
KRID AHMED Redressement fiscal

• Pour les achats relatives à une année et comptabilisé dans l’autre (2011 et 2012),
elles constituent des achats de fin d’année qui ne peuvent pas être vendus durant le
même exercice et par la suite elles constituent une partie du stock.
• L’administration a utilisée les mêmes taux de marges pour les 4 années, or, selon
CMC, ces taux ont été diminués en 2012 et 2013 à 17% au lieu de 21.5% et 8% au
lieu de 10% à cause de l’accroissement du dollar par rapport au dinar de 25% (et
les achats de XYZ sont des importations en dollar) et l’impossibilité d’augmenter
les prix de vente vue la concurrence et pour maintenir les clients.

L’imposition proposée par CMC est comme suite :

 Récapitulation des stocks initiaux et finaux des années objet de redressement :

Année 2010 2011 2012 2013


SI 22 078 277 405 390 007
SF 22 078 277 405 390 007 289 130

 Pour 2010 :

CA REALISE AU TITRE DE 2010


MONTANT EN
TND

CHIFFRE D'AFFAIRE REDRESSE PAR L'ADMINITRATION FISCALE 126 365,050

STOCK FINAL 2010 NON VENDU VALORISE AU COUT DE REVIENT 22 078,423

STOCK FINAL 2010 VALORISE AU PRIX DE VENTE MARGE 21.5% -26 825,284

(1)
CHIFFRE D'AFFAIRE REALISE 2010 AVEC MARGE 21.5% 99 539,766

(1) Peut être aussi déterminé à partir des achats consommés : (104004.156-
22078.423)*1.215=99 539.766

BENEFICE REALISE 2010 ET IRPP 2010 A PAYER

50
KRID AHMED Redressement fiscal

MONTANT EN
TND

CHIFFRE D'AFFAIRE REALISE 2010 AVEC MARGE 21.5% 99 539,766

COEFICIENT DE BENEFICE NET SELON L'ADMINISTRATION FISCALE 10%

BENEFICE 2010 AJUSTE BIC 9 953,977

DEDUCTIONS COMMUNES

DEDUCTIONS AU TITRE DE CNSS INDEPENDANT 433,555


BENEFICE 2010 IMPOSABLE 9 520,422

BENEFICE 2010 IMPOSABLE ARRONDI AU DINAR SUPERIEUR 9 521,000

IRPP 2010 DU 1 429,200

IRPP 2010 DÉJÀ PAYE 398,200

ACOMPTES PROVISIONNELS 2010 DÉJÀ PAYES 702,000

IRPP A PAYER EN PLUS 329,000

LIQUIDATION DE LA TVA CONCERNANT L'EXERCICE 2010

MONTANT MONTANT MONTANT

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 22.5% 37 002,577 22,50% 8 325,580

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 18% 62 537,189 18,00% 11 256,694

TVA COLLECTEE SUR VENTES 2010 99 539,766 19 582,274

TVA DEDUCTIBLE 2010 17 286,507

TVA DUE 2010 DE 12 MOIS 2 295,767

TVA DÉJÀ PAYE AU TITRE DE 2010 3 918,125

TVA A PAYER EN PLUS 0,000

LIQUIDATION DE LA TCL CONCERNANT L'EXERCICE 2010

51
KRID AHMED Redressement fiscal

MONTANT HORS
TVA MONTANT TVA MONTANT TTC

CHIFFRE D'AFFAIRE TTC 99 539,766 19 582,274 119 122,040

TCL 2010 DU 238,244

TCL DÉJÀ PAYE 2010 327,518

TCL A PAYER EN PLUS 0,000

 Pour 2011 :

CA REALISE AU TITRE DE 2011


MT en TND
STOCK INITIAL 2011 22 078,423

ACHATS 2011 361 347,574

STOCK FINAL 2011 (LE STOCK COMPREND LES 5 DERNIERES IMPORTATIONS DE 277 404,706
2011)

ACHATS CONSOMMES 2011 106 021,291

MARGE BRUTE 21,5%


CHIFFRE D'AFFAIRE 2011 HORS TVA AJUSTE 128 815,869

BENEFICE REALISE 2011 ET IRPP 2011 A PAYER


MONTANT EN
TND

CHIFFRE D'AFFAIRE REALISE 2011 AVEC MARGE 21.5% 128 815,869

COEFICIENT DE BENEFICE NET SELON L'ADMINISTRATION FISCALE 10%

BENEFICE 2011 AJUSTE BIC 12 881,587

DEDUCTIONS COMMUNES

DEDUCTIONS AU TITRE DE CNSS INDEPENDANT 475,167


BENEFICE 2011 IMPOSABLE 12 406,420

BENEFICE 2010 IMPOSABLE ARRONDI AU DINAR SUPERIEUR 12 407,000

IRPP 2011 DU 2 126,750

52
KRID AHMED Redressement fiscal

IRPP 2011 DÉJÀ PAYE 0,000

AVANCE SUR IMPORTATION 77,170

ACOMPTES PROVISIONNELS 2011 DÉJÀ PAYES 990,180

ACOMPTES PROVISIONNELS 2011 A PAYER(1) 296,100

IRPP A PAYER 2011 EN PLUS 763,300

(1)
ACOMPTES PROVISIONNELS 2011

MONTANT EN TND
IRPP 2010 DU 1 429,200

ACOMPTES PROVISIONNELS AJUSTES 2011 1 286,280

ACOMPTES PROVISIONNELS 2011 DÉJÀ PAYES 990,180

ACOMPTES PROVISIONNELS A PAYER AU TITRE DE 2011 296,100

LIQUIDATION DE LA TVA CONCERNANT L'EXERCICE 2011

MONTANT MONTANT MONTANT

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 22.5% 64 416,912 22,50% 14 493,805

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 18% 64 398,958 18,00% 11 591,812

TVA COLLECTEE SUR VENTES 2011 128 815,870 26 085,618

ACHATS DÉJÀ DECLARES 2011 144 938,607 29 217,494

IMPORTATION FIN D'ANNEE 2011 RESTANT EN STOCK 2011 216 408,967 47 860,862

TVA DEDUCTIBLE 2011 361 347,574 77 078,356

REPORT TVA 2011 50 992,738

TVA DÉJÀ PAYE AU TITRE DE 2011 PERDUE 1 736,558

53
KRID AHMED Redressement fiscal

REPORT TVA 2011 AJUSTE 50 992,738

LIQUIDATION DE LA TCL CONCERNANT L'EXERCICE 2011

MONTANT HORS
TVA MONTANT TVA MONTANT TTC

CHIFFRE D'AFFAIRE TTC 128 815,870 26 085,618 154 901,488

TCL 2011 DU 309,803

TCL DÉJÀ PAYE 2011 308,929

TCL A PAYER EN PLUS 0,874

 Pour 2012 :

BENEFICE REALISE 2012 ET IRPP 2012 A PAYER

MONTANT EN TND

CHIFFRE D'AFFAIRE REALISE 2012 AVEC MARGE 17% 302 322,163

COEFICIENT DE BENEFICE NET AJUSTE 8%

BENEFICE 2012 AJUSTE BIC 24 185,773

DEDUCTIONS COMMUNES

DEDUCTIONS AU TITRE DE CNSS INDEPENDANT 475,167


BENEFICE 2012 IMPOSABLE 23 710,606

BENEFICE 2012 IMPOSABLE ARRONDI AU DINAR SUPERIEUR 23 711,000

54
KRID AHMED Redressement fiscal

IRPP 2012 DU 5 138,300

IRPP 2012 DÉJÀ PAYE 0,000

AVANCE SUR IMPORTATION 1 456,650

ACOMPTES PROVISIONNELS 2012 DÉJÀ PAYES 0,000

ACOMPTES PROVISIONNELS 2012 A PAYER(2) 1 914,075

IRPP A PAYER 2011 EN PLUS 1 767,575

(2)
ACOMPTES PROVISIONNELS 2012

MONTANT EN TND
IRPP 2011 DU 2 126,750

ACOMPTES PROVISIONNELS AJUSTES 2012 90% DE L'IRPP 2011 1 914,075

ACOMPTES PROVISIONNELS 2012 DÉJÀ PAYES 0,000

ACOMPTES PROVISIONNELS A PAYER AU TITRE DE 2012 1 914,075

LIQUIDATION DE LA TVA CONCERNANT L'EXERCICE 2012

MONTANT MONTANT MONTANT

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 22.5% 42 266,453 22,50% 9 509,952

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 18% 260 055,710 18,00% 46 810,028

TVA COLLECTEE SUR VENTES 2012 302 322,163 56 319,980

IMPORTATIONS DÉJÀ DECLAREES 2012 252 613,343 54 648,704

REPORT DE TVA 12-2011 50 992,738

IMPORTATION FIN D'ANNEE 2012 RESTANT EN STOCK 2012 112 556,076 22 992,387

TVA DEDUCTIBLE 2012 365 169,419 128 633,829

REPORT TVA 12-2012 72 313,849

TVA DÉJÀ PAYE AU TITRE DE 2012 PERDUE 0,000

55
KRID AHMED Redressement fiscal

REPORT TVA 12-2012 AJUSTE 72 313,849

LIQUIDATION DE LA TCL CONCERNANT L'EXERCICE 2012

MONTANT HORS
TVA MONTANT TVA MONTANT TTC

CHIFFRE D'AFFAIRE TTC 302 322,163 56 319,980 358 642,143

TCL 2012 DU 717,284

TCL DÉJÀ PAYE 2012 804,505

TCL A PAYER EN PLUS 0,000

 Pour 2013 :

CA REALISE AU TITRE DE 2013


MONTANT EN
TND
STOCK INITIAL 2013 390 006,710
ACHATS 2013 (sans tenir compte des 3 dernières importations 2012 inscrites en
479 150,101
2013)
STOCK FINAL 2013 289 130,644

ACHATS CONSOMMES 2013 580 026,167

MARGE BRUTE 17,0%

CHIFFRE D'AFFAIRE 2013 HORS TVA AJUSTE 678 630,615

BENEFICE REALISE 2013 ET IRPP 2013 A PAYER

MONTANT EN TND

56
KRID AHMED Redressement fiscal

CHIFFRE D'AFFAIRE REALISE 2013 AVEC MARGE 17% 678 630,615

COEFICIENT DE BENEFICE NET AJUSTE 8%

BENEFICE 2013 AJUSTE BIC 54 290,449

DEDUCTIONS COMMUNES

DEDUCTIONS AU TITRE DE CNSS INDEPENDANT 512,260


BENEFICE 2013 IMPOSABLE 53 778,189

BENEFICE 2013 IMPOSABLE ARRONDI AU DINAR SUPERIEUR 53 779,000

IRPP 2013 DU 14 158,700

IRPP 2013 DÉJÀ PAYE 3 805,811

AVANCE SUR IMPORTATION 1 954,981

ACOMPTES PROVISIONNELS 2013 DÉJÀ PAYES 1 571,708

ACOMPTES PROVISIONNELS 2013 A PAYER(3) 3 052,762

IRPP A PAYER 2011 EN PLUS 3 773,438

(3)
ACOMPTES PROVISIONNELS 2013

MONTANT EN TND
IRPP 2012 DU 5 138,300

ACOMPTES PROVISIONNELS AJUSTES 2013 90% DE L'IRPP 2012 4 624,470

ACOMPTES PROVISIONNELS 2013 DÉJÀ PAYES 1 571,708

ACOMPTES PROVISIONNELS A PAYER AU TITRE DE 2013 3 052,762

LIQUIDATION DE LA TVA CONCERNANT L'EXERCICE 2013

57
KRID AHMED Redressement fiscal

MONTANT MONTANT MONTANT

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 22.5% 104 864,696 22,50% 23 594,557

TVA COLLECTEE SUR VENTES SOUMISES AU TAUX DE 18% 573 765,919 18,00% 103 277,865

TVA COLLECTEE SUR VENTES 2013 678 630,615 126 872,422

IMPORTATIONS DÉJÀ DECLAREES 2013 460 630,489 98 163,418

REPORT DE TVA 12-2012 AJUSTE 72 313,849

TVA DEDUCTIBLE 2013 460 630,489 170 477,267

REPORT TVA 12-2013 43 604,845

TVA DÉJÀ PAYE AU TITRE DE 2013 PERDUE 0,000

REPORT TVA 12-2013 AJUSTE 43 604,845

LIQUIDATION DE LA TCL CONCERNANT L'EXERCICE 2013

MONTANT
HORS TVA MONTANT TVA MONTANT TTC

CHIFFRE D'AFFAIRE TTC 678 630,615 126 872,422 805 503,037

TCL 2013 DU 1 611,006

TCL DÉJÀ PAYE 2013 1 492,025

TCL A PAYER EN PLUS 118,981

LIQUIDATION DE LA REDEVANCE DE 1% CONCERNANT L'EXERCICE 2013


REVENU
GLOBAL IRPP 2013 BASE REDEVANCE

BASE REDEVANCE DE 1% 53 779,000 14 158,700 39 620,300

REDEVANCE DUE 2013 396,203

REDEVANCE DÉJÀ PAYEE 2013 236,925

58
KRID AHMED Redressement fiscal

REDEVANCE A PAYER EN PLUS DE 2013 159,278

 Récapitulation des impôts en principale en prenant en considération les oppositions de


CMC :

IMPOTS EN PRINCIPAL
2013 2012 2011 2010

IRPP 3 773,438 1 767,575 763,300 329,000

AP 3 052,762 1 914,075 296,100 0,000

TVA 0,000 0,000 0,000 0,000

TCL 118,981 0,000 0,874 0,000

R/S 0,000 61,671 322,118 0,000

REDEVANCE 159,278 0,000 0,000 0,000

TOTAL 7 104,459 3 743,321 1 382,392 329,000

2.2.3 : La réponse de l’administration à l’opposition du XYZ : (annexe3)

Le 14/04/2015, l’administration a notifié, à travers ses agents conformément à l’article 10 du


CDPF, sa réponse à l’opposition de XYZ dans laquelle elle a refusé les remarques et réserves
de CMC en motivant (conformément à l’article 44 bis qui prévoie que le refus de l’opposition
doit être motivé) ce refus par :

• Pour le non prise en compte du stock final : la vérification a été faite en


extracomptable en s’appuyant sur les présomptions de faite qui sont les factures
d’importation et par la suite l’administration ne peut pas utiliser des données de la
comptabilité comme la valeur du stock et par conséquent elle a utilisé le montant des
achats au lieu des achats consommés.
• Pour les taux de marges : l’administration a dit que ce sont les taux du secteur ainsi
que XYZ n’a pas prouvé le caractère exagéré de ces taux.

2.2.4 L’accord final :

59
KRID AHMED Redressement fiscal

Après avoir refusé son opposition, CMC a insisté sur le caractère exagéré de l’imposition
et il a envoyé une lettre au DGELF (Annexe4) dans laquelle il a demandé la possibilité
d’utiliser le montant de stock et il a prouvé le caractère exagéré de l’imposition.

Après ces discussions, CMC a réussi à réconcilier l’intérêt de l’administration et celui de


son client en s’accordant sur les points suivants :

• Le non utilisation du montant du stock et se baser sur les achats d’importation ;


• Réduire le taux de marge brut pour les 4 années de 21.5% à 15% et le taux de
marge net de 10% à 7%.

Pour conclure, la même méthode d’imposition que dans la notification des résultats de la VA
est utilisé mais par les nouveaux taux.

Ce tableau résume la reconstitution du CA et du bénéfice net avec les nouveaux taux :

Année 2010 2011 2012 2013


Couts des achats 104 004,156 358 581,422 403 197,012 479 235,024
Taux de marge brut 15% 15% 15% 15%
CA redressé 119 604,779 412 368,635 463 676,564 551 120,278
Taux de marge nette 8 372,335 28 865,804 32 457,359 38 578,419
(7%)

Ce qui fait abouti à des montants d’impôt détaillé dans l’annexe 5 et qui sont résumés comme
suite :

2010 2011
IMPOTS
Principal Pénalité Principal Pénalité
42,74
IRPP 99,400 2 5 527,990 1 713,667
89,46 33,99
AP - - 0 5
TVA 2 414,312 1 154,351 13 538,569 5 497,490
TCL - - 697,676 237,208
R/S 322,118
REDEVANCE
TOTAL 2 513,712 1 197,093 19 853,695 7 804,478

2012 2013 TOTAL


Principal Pénalité Principal Pénalité Principal Pénalité
4,0
- 4,000 - 00 5 627,390 1 764,409

60
KRID AHMED Redressement fiscal

446,47
6 016,320 1 564,235 3 357,420 5 9 463,200 2 044,705
48,00
19 078,594 5 475,678 - 0 35 031,475 12 175,519

310,456 68,300 - - 1 008,132 305,508


61,671 - 383,789
3,4
243,533 46,271 49,286 50 292,819 49,721
501,92
25 648,903 7 220,155 3 406,706 5 51 423,016 16 723,651

En plus, le crédit de TVA est porté de 60 946,483dt à 8 254,637dt.

Conclusion :
Pour conclure cette partie pratique, on va présenter l’apport de CMC dans ce dossier :

APPORT DE CMC
Principal Pénalité Total Crédit de TVA
Montants lors de la
notification des RT de la VA
74 540,034 28 694,831 103 234,865 450,182
Montants finaux
51 423,016 16 723,652 68 146,668 8 254,637
La différence 23 117,018 11 971,179 35 088,197 7 804,455
CMC a réussi, donc, de réduire le montant à payer par son client de 34% et de porter le crédit
de TVA à 8 254.637dt.

 Une demande de restitution du montant de crédit de TVA, déjà confirmé, a été déposée.
 Puisque les créances résultantes de résultats de vérification fiscales sont notifiées avant
le 1ier janvier 2016, une demande a été déposée (qui doit être avant l’expiration de
l’année 2016) conformément à l’article 66 de la loi de finance 2016 pour bénéficier de
l’abattement des pénalités. CMC incite sont client à payer avant l’expiration des 3 mois
à compter de la notification de l’accord finale pour bénéficier d’un abattement de 100%
des pénalités.
 Ainsi, puisque le montant est supérieur à 5000dt, le paiement sera effectué par un
chèque certifié pour ne pas être pénalisé de 1%.

Conclusion générale :

61
KRID AHMED Redressement fiscal

L’objectif de ce travail est d’étudier les différentes étapes de contrôle fiscal, tout en mettant en
exergue le rôle du comptable durant ces différentes phases et ce à travers l’étude du cas de la
société XYZ qui a fait l’objet d’une vérification approfondie en 2014.
Tout d’abord, dans une phase préalable au redressement fiscal, on a annoncé les moyens et les
techniques accordées par le CDPF à l’administration fiscale pour contrôler les contribuables.

En suite, et en cas de détection des incohérences entre les informations obtenues et celles
déposées spontanément, l’administration utilise une des formes de redressement qui se clôture
par la notification des résultats de la vérification comme il est détaillé dans le deuxième
chapitre. Ce dernier détaille aussi les discussions qui se déroulent sur ces résultats et
l’établissement des ATO ainsi que une section récapitulative des procédures de la VA et de
rôle du comptable tout au long de ces procédures qui sont mis en exergue dans le cas pratique.

En fin, un cas pratique de la société XYZ est présenté dans lequel une étude juridique a été
faite pour savoir le degré de conformité aux procédures prévus par le CDPF, une présentation
des documents objet de la VA et une conclusion de l’apport de CMC dans ce dossier.

Dans ce cas pratique, XYZ est soumis en 2014 à une VA des années 2010, 2011,2012 et 2014
au titre de l’IRPP, l’AP, TVA, R/S, TFP, FOPROLOS, Droit au timbre et la redevance de
compensation.

A traves ce travail, j’ai obtenu des informations précises sur les procédures de redressement
fiscale et plus précisément de la VA, des méthodes d’imposition et surtout en extracomptable
puisqu’elle fait l’objet du cas pratique ainsi que le rôle du comptable. En plus, j’ai revue les
apports des lois des finances 2013, 2014,2015 et 2016 dans ce sujet ainsi que l’année d’entrer
en application.

62
KRID AHMED Redressement fiscal

 CDPF
 CHOYAKH, F. (2013) : « Le contrôle fiscal » ;
OPUS éditions,
 CODE DE L’IRPP ET DE L’IS
 Ben Ahmed R. (2015) « Contrôle et
contentieux fiscal » ; cours mastère TCFF,
 LOUATI, H. (2016) : « La loi de Finances et le
Résultat Fiscal 2016 » ; séminaire organisé
par ESCS, janvier.

Bibliographie :

63
KRID AHMED Redressement fiscal

Table des matiè res


Dédicace …………………………………………………………………………………………………………….………………….2

Remerciement………………………………………………………………………………………………………..………………3

Sommaire ………………………………………………………………………………………………………………..…………….4

Abréviations …………………………………………………………………………………………………………………..………6

Introduction --------------------------------------------------------------------------------------------------------7

Chapitre1 : La phase préalable au redressement fiscal--------------------------------------------------9

Section1 : les principaux techniques et moyens de vérification fiscale------------------------------9

1.1 La demande des renseignements, éclaircissements ou justifications concernant la


situation fiscale du contribuable------------------------------------------------------------------------------9
1.2 Le droit de communication-------------------------------------------------------------------------10
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1.2.1 Le droit de communication général-----------------------------------------------------------10

1.2.2 Le droit de communication spécial----------------------------------------------------------------12


KRID AHMED Redressement fiscal

2.4.2 Les procédures de réduction ou de rehaussement des résultats de la vérification


fiscale-------------------------------------------------------------------------------------------------------------29
2.5 Rôle du comptable à cette phase---------------------------------------------------------------------30
Section3 : L’ATO------------------------------------------------------------------------------------------------31
3.1 Les cas d’établissement de l’ATO---------------------------------------------------------------------31
3.1.1 Taxation d’office en cas d’absence de réponse sur les résultats de la VF----------------31
3.1.2 Taxation d’office en cas de désaccord------------------------------------------------------------32
3.2 Le contenu de l’ATO-------------------------------------------------------------------------------------32
3.3 Les caractéristiques de l’ATO--------------------------------------------------------------------------33
3.3.1 Le caractère exécutoire de l’ATO-------------------------------------------------------------------33
3.3.2 Les conditions de suspension de l’exécution de l’ATO----------------------------------------33
3.3.3 La présomption d’exactitude de l’ATO------------------------------------------------------------34
3.4 Rôle du comptable à cette phase---------------------------------------------------------------------35
Section4 : Synthèse des procédures de la VA et le rôle du comptable à renforcer les droits
du contribuable-------------------------------------------------------------------------------------------------37
4.1 Synthèse des procédures de la VA --------------------------------------------------------------------37
4.2 Rôle du comptable à renforcer les droits du contribuable ------------------------------------38
4.2.1 Rôle du comptable avant le commencement de la VA ----------------------------------------39
4.2.2 Rôle du comptable lors de la VA --------------------------------------------------------------------39
Chapitre 3 : La partie pratique ------------------------------------------------------------------------------40
Section1 : Présentation du lieu de stage et des tâches effectuées---------------------------------40
1.1 Stage ---------------------------------------------------------------------------------------------------------40
1.2 Présentation générale du lieu de stage -----------------------------------------------------------41
1.2.1 Historique --------------------------------------------------------------------------------------------41
1.2.1 Propriétaire -------------------------------------------------------------------------------------------41
1.2.2 Collaborateurs ---------------------------------------------------------------------------------------42
1.2.3 Domaines d’intervention --------------------------------------------------------------------------42
1.3 Les tâches effectuées -----------------------------------------------------------------------------------42
Section2 : XYZ ---------------------------------------------------------------------------------------------------43
2.1 Etude des procédures de la VA ------------------------------------------------------------------------44
2.2 Présentation du contenu de la VA --------------------------------------------------------------------45
2.2.1 La notification des résultats de la VA --------------------------------------------------------------45
2.2.2 L’opposition de XYZ ------------------------------------------------------------------------------------49
2.2.3 La réponse de l’administration à l’opposition de XYZ -----------------------------------------59
2.2.4 L’accord final --------------------------------------------------------------------------------------------59
Conclusion.............................................................................................................................60
Conclusion générale……………………………………………………………………………………………………………61
Bibliographie.………………………………………..……………………………………………………..…….……….…….63
Table des matières ………………………………………………………………..………………………………………….64
Annexes……………………………………………………….…………………………..…………………….…………………66

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KRID AHMED Redressement fiscal

ANNEXES
Annexe n°1 La notification des résultats de la VA
Annexe n°2 L’opposition de XYZ
Annexe n°3 La réponse de l’administration à l’opposition de XYZ
Annexe n°4 La lettre au DGELF
Annexe n°5 Les résultats finaux

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