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Energies renouvelables entre le Nouveau Modèle de Développement et le … 176

Energies renouvelables
entre le Nouveau Modèle de
Développement et le Projet
de Loi de Finances 2022

Yousra, BENYETHO
Doctorante au Laboratoire Universitaire de Recherche en
Instrumentation et Gestion des Organisations « LURIGOR », Faculté des
Sciences Juridiques, Économiques et Sociales, Université Mohamed
Premier, Oujda, Maroc
Boulevard Hassan II, Lotissement Ben Mimoun, Rue El Boughaz, N°56,
OUJDA
0600449526
yousra.benyetho@ump.ac.ma

Abdelilah, EL ATTAR
Enseignant chercheur au Laboratoire Universitaire de Recherche en
Instrumentation et Gestion des Organisations « LURIGOR », Faculté des
Sciences Juridiques, Économiques et Sociales, Université Mohamed
Premier, Oujda, Maroc
Chef du Département des Sciences de Gestion
Coordonnateur du Master : Financement Banques et Investissement
Président du Centre de Recherche et de Développement de l’Oriental
[Adresse complète]
0660215657
a.elattar@ump.ac.ma

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Yousra, BENYETHO & Abdelilah, EL ATTAR 177

Résumé
Energies renouvelables entre le Nouveau Modèle de Développement et le Projet
de Loi de Finances 2022

Les ressources d’énergie se sont multipliées à travers les années et ont connu
plusieurs transformations, ce qui a stimulé la curiosité d’un certain nombre de
chercheurs vis-à-vis de leurs apports non seulement à l’industrie, mais plus
généralement aux économies des pays du monde. Ils ont alors commencé à
réaliser, surtout à travers des périodes de crises, que ces ressources jouent un rôle
prépondérant dans le changement des structures de certaines économies. Notre
pays de son côté, s’est investi dans une stratégie de transition énergétique dans le
but de promouvoir son développement. Dans cette optique, cet article cherche à
traiter les démarches pris par notre pays dans le but de mettre en œuvre cette
stratégie basée sur l’adoption des énergies renouvelables. Ceci dit, plusieurs
aspects de cette transition ont été cité, et nous avons pu réaliser, à travers les
avancées étalées dans le Nouveau Modèle de Développement du Maroc ainsi que
son Projet de Loi de Finances 2022, l’immense intérêt que porte notre pays à cette
stratégie, ainsi que son implication dans la promotion de l’exploitation des énergies
renouvelables par ses différents types, sans oublier la chance que peut présenter
certaines nouvelles découvertes (l’hydrogène vert) dans la réussite de ladite
transition.

Mots-clés : Energie Fossile, Energie Renouvelable, Nouveau Modèle De


Développement du Maroc (NMD), Projet de Loi de Finances 2022 (PLF 2022),
Développement Economique.
Classification JEL : O1

Abstract
Renewable energies between the New Development Model and the 2022 Finance
Bill
Energy resources have multiplied over the years and have undergone several
transformations, which has stimulated the curiosity of a number of researchers
regarding their contributions not only to industry, but more generally to the
economies of the countries of the world. They then began to realize, especially
through periods of crisis, that these resources play a preponderant role in changing
the structures of certain economies. Our country, for its part, has invested in an
energy transition strategy in order to promote its development. In this perspective,
this article seeks to address the steps taken by our country in order to implement
this strategy based on the adoption of renewable energy. This said, several aspects
of this transition have been cited, and we have been able to realize, through the
projections outlined in the New Development Model of Morocco as well as its
Finance Bill 2022, the immense interest that our country has in this strategy, as

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : Dossier 10, N° 1 : Mars 2022


‫… ‪Energies renouvelables entre le Nouveau Modèle de Développement et le‬‬ ‫‪178‬‬

‫‪well as its involvement in the promotion of the use of renewable energies by its‬‬
‫‪different types, without forgetting the opportunity that some new discoveries‬‬
‫‪(green hydrogen) may present in the success of the said transition.‬‬

‫‪Keywords: Fossil Energy, Renewable Energy, New Development Model of Morocco‬‬


‫‪(NDM), Finance Bill 2022 (FB 2022), Economic Development.‬‬
‫‪JEL classification: O1‬‬

‫الملخص‬
‫عنوان المقال بالعربية‬

‫تضاعفت موارد الطاقة عﻠﻰ مر السنين وشهدت العديد من التحوﻻت‪ ،‬مما أثار فضول عدد من الباحثين‬
‫فيما يتعﻠق بمساهمتها ليس فقط فﻲ الصناعة‪ ،‬ولكن بشكل عام فﻲ اقتصادات البﻠدان فﻲ جميع أنحاء العالم‪ .‬ثم‬
‫دورا رئيسيًا فﻲ تغيير هياكل بعض‬ ‫ً‬ ‫بدأوا يدركون‪ ،‬ﺧاصة ﺧﻼل فترات اﻷزمات‪ ،‬أن هذه الموارد تﻠعب‬
‫اﻻقتصادات‪ .‬وقد استثمر بﻠدنا بدوره فﻲ استراتيجية تحول الطاقة بهدف تعزيز تنميتها‪ .‬من هذا المنظور‪ ،‬تسعﻰ‬
‫هذه المقالة إلﻰ تناول الﺧطوات التﻲ اتﺧذتها بﻼدنا من أجل تنفيذ هذه اﻻستراتيجية القائمة عﻠﻰ تبنﻲ الطاقات‬
‫المتجددة‪ .‬فﻲ هذا الصدد‪ ،‬قد تم ذكر العديد من جوانب هذا التحول‪ ،‬وﻻحظنا اﻻهتمام الكبير الذي توليه بﻼدنا‬
‫لهذه اﻻستراتيجية‪ ،‬من ﺧﻼل ما قدمه المﺧتصون فﻲ تقرير النموذج التنموي الجديد لﻠمغرب وكذلك مشروع‬
‫قانون المالية لعام ‪ ،2022‬وكدا انﺧراط ممﻠكتنا فﻲ الترويج ﻻستغﻼل الطاقات المتجددة بمﺧتﻠف انواعها‪ ،‬دون‬
‫نسيان الفرصة التﻲ تقدمها ظهور بعض اﻻكتشافات الجديدة )الهيدروجين اﻷﺧضر( فﻲ نجاح التحول المذكور‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬الطاقة اﻷحفورية‪ ،‬الطاقة المتجددة‪ ،‬النموذج التنموي الجديد لﻠمغرب‪ ،‬قانون المالية ‪،2022‬‬
‫التنمية اﻻقتصادية‬

‫‪178‬‬
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Introduction
Le rôle de l’énergie dans le processus d’industrialisation et l’évolution
technologique a bien été observé au fil du temps.
En effet, l’histoire est preuve du rôle prépondérant qu’a joué l’énergie fossile
dans le processus d’industrialisation. Mais les ressources énergétiques à elles
seules ne peuvent permettre ladite révolution ; ces ressources n’ont pu se
démarquer que grâce à l’évolution technologique qui a permis ainsi leur
transformation en ressources exploitables par l’Homme.
D’abord, la production de briques, la fonte, le brassage et bien d’autres
pratiques industrielles se sont servies du charbon depuis l’époque médiévale
(Bradford, 2006). Ensuite, l’invention du moteur à vapeur ; cette invention était un
élément clé pour une extraction plus facile du charbon puisque la machine à
vapeur a pu éliminer l’eau des mines du charbon. Il y a également les inventions du
bateau à vapeur et la locomotive à vapeur. Mais l’invention qui a réellement
marqué un saut révolutionnaire est celle de l’électricité. Son émission aux bureaux
d’éclairages fut commercialisée en 1882, permettant ainsi l’alimentation de plus de
dix milles lampes en fin de la même année (Casazza et Delea, 2010). L’année 1885 a
été marquée par la création du premier moteur à combustion interne alimenté par
l’essence (la production de l’essence est apparue lors de la fabrication du kérosène
à des fins d’éclairage) (Bradford, 2006). En outre, le pétrole était une ressource
indispensable pour les outils de transport et même pour des fins militaires, une
dépendance qui a soulevé la question de l’inégale distribution de cette ressource
entre les pays du monde. Pour dépasser la crise et réduire la dépendance vis-à-vis
du pétrole, le gaz naturel forma une alternative accompagnée du charbon au
niveau du réseau électrique, alors que le réseau de transport resta principalement
lié à l’or noir.
Cependant, la crise pétrolière de 1973 a causé un certain grippage de la
situation économique des pays importateurs de l’or noir. Ensuite, le réchauffement
climatique _ principalement causé par les activités de l’Homme _ a sonné les signes
alarmants d’une situation qui risque de mener en péril non seulement notre survie
mais qui menace également la santé environnementale de notre planète Terre. Les
coups se poursuivent d’un côté avec la hausse du chômage et l’inflation causés par
la crise économique, et d’un autre côté par l’aggravation des catastrophes
naturelles dues au réchauffement de la Terre.
Quant est-il de notre pays ? Cherchant à promouvoir sa croissance et
améliorer sa situation tant économique qu’environnementale, comment le Maroc a
décliné sa stratégie énergétique ? est-ce que le PLF 2022 va dans le même sens que
la vision du NMD au sujet de cette stratégie ?
Dans cette optique, le présent travail cherche à présenter les différentes
étapes par lesquelles notre Royaume à passer pour mettre en place sa transition
énergétique, qui encourage l’adoption des énergies propres dans le but de

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préserver nos ressources naturelles, devenir un pays modèle à bas émissions


carbone, et soutenir son développement économique et durable.
D’abord, nous allons aborder les événements marquants de la transition
énergétique de notre pays. Ensuite, nous allons présenter la place de cette
transition dans le nouveau modèle de développement marocain. Enfin, nous allons
souligner les points qui ont été noté dans le projets de loi de finances 2022 au sujet
des énergies renouvelables.

1. Aperçu de la situation énergétique marocaine


Quand nous parlons des produits marocains exportés, nous faisons souvent
références aux produits agricoles. Notre pays qui ne possède pas de réserves
importantes en gaz et en pétrole échange ces produits contre ses besoins en
énergie primaire importée de ses voisins l’Algérie et l’Europe. Cette demande
d’énergie qui est plus particulièrement utilisée pour des fins d’électricité, s’est
accrue intensivement durant ces dernières années avec l’augmentation des taux
d’accès à l’électricité induit par l’exode rural, l’industrialisation, l’amélioration du
niveau de vie ainsi que par la croissance démographique (El-Katiri, 2016).
Ceci dit, les budgets du Maroc sont gravement menacés par sa dépendance
vis-à-vis des ressources fossiles importées, plus particulièrement le pétrole.
L’augmentation des prix du pétrole en 2011 et 2012 accompagné des coûts des
subventions liés à l’énergie ont plus particulièrement amplifiée le déficit budgétaire
de notre pays qui _ outre le pétrole _ importe également du gaz et du charbon. Un
déficit qui se creuse de plus en plus en l’absence de ressources alternatives propres
au Maroc (Amegroud, 2015).
En outre, plus de 90% de l’approvisionnement en énergie primaire est assuré
par les ressources fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) en 2016. Cette part
importante qu’occupe ce type de ressources, ainsi que l’augmentation de la
consommation énergétique et d’électricité du Maroc au fil du temps fait preuve
d’une augmentation préoccupante des émissions du CO2 ces dernières années.
Ainsi, commença la quête vers l’étude de nouvelles ressources se
préoccupant de dépasser la contrainte de l’épuisement et finitude des énergies
fossiles. Cette situation était souvent décrite sous l’expression « transition
énergétique ».
Selon le Rapport Spécial rédigé par le Groupe d’experts Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat (GIEC) (2011), « L’énergie renouvelable correspond à toute
forme d’énergie d’origine solaire, géophysique ou biologique qui se reconstitue par
des processus naturels à un rythme égal ou supérieur à son taux d’utilisation.
L’énergie renouvelable est obtenue à partir des flux d’énergie continus ou répétitifs
qui se produisent dans le milieu naturel et comprend des technologies à faible
émission de carbone, comme l’énergie solaire, hydroélectrique, éolienne,
marémotrice, houlomotrice et géothermique, ainsi que des combustibles
renouvelables tels que la biomasse ».

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En effet, certes, la notion d’énergie renouvelable a souvent été associé à la


problématique de l’environnement avec la prise en conscience des effets néfastes
du CO2 émis surtout par l’utilisation des énergies fossiles, mais aujourd’hui, cette
notion a été influencé par un certain nombre d’éléments qui ont inauguré son
utilisation dans d’autres domaines. Au niveau technologique, elle présente un
levier pour la promotion des nouvelles inventions telles que la voiture électrique.
Au niveau de l’économie, les entreprises considèrent de plus en plus son utilisation
puisque _ contrairement à l’énergie fossile _ elle n’est pas épuisable. Nous pouvons
même la trouver au niveau du secteur touristique en l’utilisant dans l’hôtellerie
comme élément attractif pour les touristes favorisant l’utilisation de l’énergie
propre.
Il est à préciser que l’évènement déclencheur de la prise en conscience des
opportunités que peuvent offrir les ressources renouvelables pour toute économie
dépendante des ressources fossiles était le deuxième choc pétrolier. Au Maroc,
cela était marqué par la création du Centre de Développement des Énergies
Renouvelables (CDER) en 1982 qui avait pour mission de promouvoir la réalisation
de projets d’énergie renouvelable et effectuer des études dans ce cadre. En 2010, il
devient « L’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables
et de l’Efficacité Energétique (ADEREE) » tout en joignant à sa mission une
meilleure maîtrise de la consommation d’énergie et son utilisation de manière plus
efficace (Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique AMEE, 2021).
La réalisation de plusieurs projets en énergie renouvelable a été stimulé par
le climat et la topographie dont jouit notre pays. En Mai 2018, le Maroc a été classé
15ème pays le plus attractive au monde en termes d’énergie renouvelable selon le
volume 51 de « Renewable Energy Country Attractiveness Index » publié par Ernst
& Young. Mais ce qui représente encore plus la fierté de notre pays est le fait qu’il
est classé premier en Afrique ainsi qu’au niveau de la région MENA (Middle East
and North Africa ; Moyen-Orient et Afrique du Nord). Cet achèvement nous appelle
à récapituler brièvement le potentiel énergétique du Maroc en matière de chaque
ressource dite renouvelable.
D’abord par rapport à l’énergie hydraulique, selon le Ministère de l’Energie,
des Mines et du Développement Durable (2017), la capacité installée en 2015 était
de 1 770 MW, cependant la dépendance forte du Maroc vis-à-vis des précipitations
entravent certainement le futur de la production d’hydroélectricité. En outre, notre
pays décide de s’orienter vers l’amélioration de la capacité de production des
centrales hydroélectriques en prospectant le développement de la technologie de
pompage pour atteindre une production de 3 GW en 2030.
En ce qui concerne l’énergie solaire, _ afin d’exécuter la stratégie de
transition énergétique visant à atteindre une part de 20% d’énergie solaire en 2030
_ le Maroc a lancé en 2009 « le projet d’intégration solaire » affilié à la création de
la MASEN (Agence Marocaine de l’Énergie Durable). Son objectif étant de
développer des CSP (Concentrated Solar Power) et d’équipements photovoltaïques
dans cinq régions différentes de notre royaume tout en visant par la production de

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2000 GW réalisée en 2020 à : économiser un million de tonnes équivalent pétrole


et éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an (Leidreiter et Boselli,
2015).
Au sujet de l’énergie éolienne, son programme intégré lancé en 2010 vise à
créer sur cinq différentes régions de notre pays des éoliennes pouvant atteindre
une capacité de 2000MW en 2020, tout en économisant 1,5 tonne équivalent
pétrole et évitant l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 (Leidreiter et Boselli,
2015).
Plus récemment, le directeur exécutif pour le développement de MASEN
Tarik Hamane, dans le cadre de l’Expo 2020 Dubaï qui se tient du 1er Octobre 2021
au 31 mars 2022, pendant son entretien publié dans le journal EcoActu le 12
Octobre 2021, déclare un certain nombre de réalisations en cours qui permettront
d’atteindre l’objectif de 52% d’énergie renouvelable d’ici 2030, bien avant ledit
deadline, à savoir : le démarrage des projets de construction à Boujdour, Taza, Jbel
Lahdid (Essaouira), Koudia El Beida (Nord) et à côté de Laayoune pour l’éolien,
construction de Nour Atlas et lancement de quelques 400 MW photovoltaïques
pour le solaire, et la construction de STEP de Abdelmoumen pour l’hydraulique.
Ceci, à savoir que nous sommes aujourd’hui à une part de 37% de capacité
électrique à partir des énergies renouvelables.
Il est à noter que, selon le Ministère des Affaires étrangères et de la
Coopération internationale (2018), ce sont l’ONEE (Office Nationale de l’Électricité
et de l’Eau Potable) et MASEN (agences gouvernementales) qui fournissent les
investissements nécessaires à la construction de centrales électriques sur le
territoire marocain. Le fait que le financement des projets d’énergie renouvelable
au Maroc provient particulièrement du budget de notre gouvernement (Fonds
Hassan II pour le développement économique et social, Fonds pour l’efficacité
énergétique (FEE), Fonds pour le développement énergétique, Fonds pour l’énergie
renouvelable (SIE) ainsi que des fonds propres de l’ONEE) a incité les autorités à
promulguer la loi 13-09 qui prévoyait la possibilité d’un financement de nature
privée. Ce fut une bonne démarche pour inciter d’autres pays à venir investir dans
le secteur énergétique de notre pays (tels que la France, l’Allemagne, l’Arabie
Saoudite et les Emirats Arabes Unis).
Enfin, outre la mise en place de la stratégie de transition énergétique, le
Maroc s’est distingué au niveau international par la ratification de la Convention-
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques de 1995, ainsi que du
Protocole de Kyoto en 2002 Adopté à la COP 7 de Marrakech. Nous ajoutons à cela
la signature et la ratification de plus de 100 conventions, traités et accords
internationaux. Entre autres, notre pays qui ne fait pas partie des pays à haute
production de gaz à effet de serre s’est tout de même engagé dans le cadre de la
COP 21 (Paris ; Décembre 2015) à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre en
2030 de 32% par rapport aux émissions se rapportant à la même année (Institut
Royal des Études Stratégiques IRES, 2017).

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En 2016, grâce à l’organisation de la COP 22 sur le territoire de notre pays et


plus précisément à Marrakech, le Maroc a pu profiter de cette initiative en
renforçant sa position de leader régional en matière d’énergies renouvelables et
d’efficacité énergétique.

2. Place des énergies renouvelables dans le nouveau modèle de


développement marocain
Le nouveau modèle de développement du Maroc (NMD) (2021) soutient
fortement l’émergence des projets des énergies renouvelables, et ce à travers
plusieurs aspects. A partir de ce rapport général, nous retenons les points suivants :
En effet, dans un contexte d’introduction de l’initiative privée ainsi que la
promotion du made in Morocco, il est indispensable de renforcer la régulation du
secteur énergétique qui est en constante évolution technologique.
En terme de compétitivité, il est recommandé de réformer ce département
par la réduction des coûts et le recours aux nouvelles énergies.
Pour ce qui est des choix stratégiques, bien exploiter les énergies marines
renouvelables est stipulé dans le 4e choix stratégique (Préserver les ressources
naturelles et renforcer la résilience des territoires au changement climatique), tout
en détachant financièrement le secteur de l’énergie de celui de l’eau selon le 5e
choix stratégique (Préserver les ressources en eau à travers une meilleure
valorisation de la ressource et une gestion plus rigoureuse de sa rareté pour les
générations actuelles et futures) du NMD.
Afin de créer plus d’emplois de qualité et de valeur, Le secteur énergétique
est retenue parmi les modèles nécessitant un financement et concrétisation de ses
réformes dès 2022. Ceci dit, le rôle des établissements et Entreprises Publics (EEP)
reste indispensable en fournissant du financement aux projets de ce secteur.
Il est à noter que selon ce modèle, les marocains du monde aux profils
hautement qualifiés constituent des ressources précieuses dans la réalisation des
objectifs du NMD, dont les réformes du secteur des énergies renouvelables. Ces
réformes sont dites avantageuses au Pacte vert de l’Union Européenne (UE), qui
cible l’importation de 40 GW de renouvelables à horizon 2050. En d’autres termes,
le Maroc pourra profiter de cette occasion pour exporter une part de sa production
des énergies propres à l’UE.
Enfin, étant donné que l’un des objectifs du NMD est de « Devenir le
champion régional de l’énergie à bas carbone », et ce en augmentant la part de
11% du renouvelable dans la consommation énergétique totale en 2019 à 40%
pour l’année 2035, il faut tenir en considération le changement climatique, la
modernisation de ces ressources propres sur le plan économique, la mise en place
et l’investissement dans plusieurs de ses projets pour promouvoir la compétitivité
ainsi qu’améliorer les choix technologiques.
Selon La Commission Spéciale Sur Le Modèle De Développement qui a été
chargé de rédiger ce rapport, et plus précisément au niveau de l’encadré 15 qui
discute des paris de ce NMD stipulant le Maroc comme champion de l’énergie

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compétitive et verte « Ce pari vise à faire de l’offre énergétique du Maroc un


déterminant majeur de son attractivité économique, avec une énergie qui soit
compétitive et de sources essentiellement renouvelables. La transition accélérée
du Maroc vers une économie sobre en carbone et compétitive, attractive pour une
utilisation industrielle, permettrait de faire du Royaume une référence en termes
de modes de production décarbonée, responsable et durable. Cela permettrait
d’élargir l’accessibilité de l’offre exportable marocaine aux marchés porteurs et
d’attirer sur le territoire national des investisseurs étrangers en quête
d’opportunités dans les secteurs de l’économie verte. Une réforme profonde du
secteur énergétique est nécessaire pour profiter des révolutions technologiques en
cours dans les énergies renouvelables et développer un marché ouvert à
l’investissement national et étranger. »
Au titre de ce NMD, Badr Ikken, directeur général de l’IRESEN, dans son
entretien publié dans le journal l’Opinion le 9 Juin 2021, étale un certain nombre de
démarches qui doivent être appliquées. Au niveau international, il faut chercher à
financer les projets d’énergie renouvelable au plus vite possible, à l’aide de la
participation de d’autres partenaires internationaux. Au niveau national, il faut
promouvoir l’exploitation des ressources renouvelables dans le secteur industriel,
le bon stockage, viser l’efficacité énergétique, recourir aux nouvelles technologies,
développer le département de l’hydrogène vert et celui des molécules vertes, et
donc déployer pleinement notre transition énergétique afin de réaliser l’objectif de
décarbonisation dans les différents secteurs. Tous ces éléments sont renforcés par
un bon travail d’équipe.

3. Projet de Loi de Finances 2022 dans sa dimension énergétique


Le volet de l’énergie renouvelable est présent dans la majorité des rapports
relatifs au Projet de Loi des Finances PLF 2022, qui a été adopté en Conseil de
gouvernement le 18 Octobre 2021. Par ailleurs, la note de présentation offre une
vue générale des démarches prises par les décideurs vis-à-vis de la promotion cet
énergie verte. D’un côté, nous avons les principales réalisations accomplies en
2021, telles que l’adoption de la loi 40-09 qui modifie et complète la loi 13-09 des
énergies renouvelables, la mise en service progressive des parcs éoliens Oualidia,
etc. D’un autre côté, il est recommandé de maîtriser les dépenses de
fonctionnement tout en veillant à la promotion de l’utilisation de ces énergies
propres et des et des technologies de l’efficacité énergétique. En 2022, il est prévu
de réaliser des capacités additionnelles en énergies renouvelables, afin d’assurer la
mise en place de la Stratégie Energétique Nationale.
Ceci dit, les éléments à retenir dans chacun des rapports du PLF 2022 se
présentent comme suit :
Le rapport économique et financier met l’accent sur le volet des énergies
renouvelables dans ses trois parties.
La première partie, qui se développe autour de la crise Covid, place ces
ressources propres comme solution durable contre l’épuisement des ressources

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fossiles. Une révélation stimulée par la prise en conscience de l’importance de


l’utilisation de ce type d’énergie dans ce contexte pandémique. Ayant comme
objectif la mobilisation d’une partie de ce type d’énergie au service de l’industrie,
et dans le but de se démarquer comme une base industrielle décarbonée et
circulaire, cette transition permettra non seulement de limiter le réchauffement
climatique, mais également de générer plus d’emploi et de soutenir une croissance
efficace et durable post-Covid pour notre Royaume.
La deuxième partie de ce rapport, qui récapitule les apports du nouveau
modèle de développement de notre pays, traite au départ les défis et opportunités
que présentent cette transition énergétique, tels que restreindre les échanges
commerciaux pour le respect de la flore, causer un désarroi de la chaine
d’approvisionnement puisque les fournisseurs doivent s’adapter aux normes de
production verte, perdre certains postes dans des secteurs à forte intensité de
carbone, générer des surcroîts de coût de fonctionnement et d’investissement lors
de l’accommodation aux nouveaux modes de production, pour ce qui est des défis.
En termes d’opportunités, passer à un modèle de production décarbonée se basant
sur les énergies renouvelables permettra de faire face au réchauffement climatique
et à la pollution et de prémunir la biodiversité et les ressources non renouvelables
pour la part environnementale, innover, développer des technologies et du savoir-
faire, et donc attirer les investisseurs, créer des emplois dans ce secteur d’énergie
et améliorer la compétitivité de notre pays pour la part économique, réglementer
les produits chimiques et améliorer les conditions de travail pour la part sociale.
Il est à noter que le Maroc vise à hisser sa position régionale et
internationale en matière d’indicateurs de l’économie verte (selon Green Future
Index 2021, notre pays est premier dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique
du Nord et 26ème à l’échelle mondiale), et ce à travers son engagement dans la
COP22 à adopter un système de budgétisation sensible au climat et à intégrer cette
dimension dans ses politiques budgétaires et fiscales.
Ceci dit, le NMD, dans le but de transformer la contrainte énergétique en
une réelle opportunité de développement, appelle à mobiliser le potentiel de
l’économie verte afin de protéger les ressources naturelles et renforcer la résilience
des territoires aux changements climatiques, et ce par la mise en œuvre de projets
territoriaux d’économie verte qui prennent en compte les potentialités des régions,
ainsi qu’à agir sur la réglementation financière pour l’aligner aux principes de
durabilité.
Un état des lieux de la transition énergétique fut également mentionné dans
cette partie dudit rapport. De façon concise, le Maroc a pu réduire sa dépendance
énergétique de de 97,5% en 2008 à 90,58% en 2019, la part des énergies
renouvelables dans la puissance électrique installée a atteint 37% à fin 2020, dont
la part du solaire et éolien a augmenté de 1,5% du mix électrique en 2008 à 15,8%
en 2020 et un certain nombre de lois, décrets, réformes institutionnelles et organes
de gouvernance et de gestion ont vu le jour. Cependant, certaines contraintes
entravent la réussite de cette stratégie énergétique, telles que la dominance de la

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part des combustibles fossiles, l’évolution constante de la demande d’énergie, son


coût élevé, son stockage limité, sa production chère qui diminue l’attractivité de
notre pays et pénalise le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des
entreprises marocaines au niveau international.
En outre, hormis l’identification de six orientations stratégiques qui visent à
faire du secteur énergétique un levier d’attractivité, de développement et de
compétitivité à bas carbone, quelques prérequis sont étalés par le PLF 2022, à
savoir : mobiliser des ressources financières importantes par le recours à de
nouvelles sources non conventionnelles, aux mécanismes de financement
internationaux comme la finance climat ou encore au partenariat public privé,
renforcer l’électrification de l’économie, installer de nouvelles capacités de
stockage et de raffinage au niveau local conformes aux standards internationaux,
harmoniser les réglementations énergétiques entre le Maroc et l’Europe, ainsi
qu’expérimenter et investir dans les filières d’avenir.
En termes de ressources hydriques, ce rapport récapitule l’importance que
donne le NMD au découplage financier Eau – Energie comme levier stratégique
pour aboutir à une gestion durable du secteur de l’eau et la préservation de la
sécurité hydrique du pays.
La troisième partie de ce rapport, qui traite l’espace budgétaire au service du
NMD, comprend la réduction du coût énergétique, le renforcement de la sécurité
énergétique et la promotion des énergies renouvelables à faible niveau d’émissions
de carbone pour améliorer le tissu productif national et soutenir la compétitivité.
Ces trois points représentent un levier de la mise en place du modèle énergétique,
et rentrent dans l’un des objectifs prioritaires du PLF 2022, à savoir la consolidation
des fondamentaux de la relance de l’économie nationale.
Le rapport des établissements et entreprises publics (EEP) à son tour,
présente l’intérêt que porte ces EEP dans l’instauration de la transition verte, et ce
à travers plusieurs pas : le développement et diversification de leurs ressources
renouvelables au titre de l’année 2022 incité par le circulaire du 24 Septembre
2021 du Ministre chargé de l’Economie et des Finances, l’ONEE et MASEN qui
donnent priorité au développement des énergies propres en poursuivant la
réalisation de leurs plans d’actions et des transferts budgétaires de l’Etat à ces EEP
en 2020 au profit du secteur de l’énergie et des mines de 2.098 MDH. Parlant
particulièrement de MASEN, ses réalisations ont été étalées de façon détaillée en
termes de projets solaires, éoliens et hydrauliques, tout en évoquant que l’objectif
initial d’atteindre 42% de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique
en 2020 n’a pas été honoré, vu que cette part est de 37%. Cependant, le rapport
préconise l’atteinte de cet objectif en 2022, ainsi que celui de 52% en 2025. Il est a
noté qu’il est prévu d’allouer 1.867 MDH en 2022 comme budget d’investissement
de MASEN, et 601 MDH au titre de 2023 et 2024, respectivement.
Ensuite, le rapport SEGMA (Services de L’Etat Gérés de Manière Autonome)
énumèrent les Instituts qui assurent la formation dans le domaine de l’énergie et
des mines, à savoir l’Institut des Mines de Marrakech et l’institut des Mines de

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Touissit à Oujda. Ces deux instituts ont pu gérer la scolarité pédagogique et


améliorer leurs conditions de formation et capacité d’accueil en 2020 et 2021, et
cherchent à actualiser leurs programmes de formation, à équiper leurs locaux de
matériel didactique, accomplir la digitalisation de la gestion pédagogique et
administrative, achever les travaux de réaménagement des salles de cours et des
ateliers et rationaliser les dépenses en eau et en électricité en utilisant l’eau de
forage pour les sanitaires. S’ajoute à cela l’ouverture d’une nouvelle spécialité dans
l’institut de Touissit.
Dans le rapport CST (Comptes Spéciaux du Trésor), développer les énergies
renouvelables et renforcer l’efficacité énergétique font partie des opérations
réalisées dans le cadre des dépenses des comptes d’affectation spéciale en 2020.
En 2021 et 2022, le budget prévisionnel, alloué au programme R&D dans les
domaines eau et énergie (ERANETMED) par Fonds national de soutien à la
recherche scientifique et au développement technologique est de 1.30 et 0.6 MDH
respectivement.
Quant au rapport des dépenses fiscales, il s’y fixe l’objectif de développer le
secteur des énergies renouvelables à travers un certain nombre de mesures à
savoir : d’un coté au profit des agriculteurs, exonération totale de la TVA à
l’intérieur et à l’importation des pompes à eau qui fonctionnent à l’énergie solaire
ou à toute autre énergie renouvelable utilisée dans le secteur agricole, d’un autre
coté au profit des entreprises, exonération totale de la TVA des opérations portant
sur les ventes des panneaux photovoltaïques, des opérations portant sur les ventes
chauffe-eaux solaires, ainsi que des opérations de transfert d’actifs relatifs aux
installations des énergies renouvelables réalisées dans le cadre de la loi n° 38-16.
En ce qui concerne le rapport Genre, le département chargé de l’énergie (DE)
s’est fixé comme objectif l’optimisation et renforcement des compétences
équitablement, et ce à travers un certain nombre de démarches telles qu’impliquer
la dimension genre dans ses plans d’action, effectuer une enquête en fin 2020 qui
analyse la situation des inégalités entre ses fonctionnaires par genre et y présenter
des solutions, ainsi qu’intégrer en 2021 un nouvel indicateur à sa chaîne de
résultats sensibles au genre.
Pour ce qui est du rapport foncier, il est à noter que le secteur de l’énergie
occupait une superficie globale d’environ 70% en 2020 (3.509 Ha) de la superficie
totale au profit de l’investissement mobilisée pour tous les secteurs d’activité (à
savoir que la région de Dakhla-Oued Eddahab a bénéficié de 99,74% de cette
superficie), et ce en vue de promouvoir le développement des énergies
renouvelables. Les investissements projetés et emplois pour ce secteur sont de
21.03% et 4.78% respectivement au titre du même exercice.
Dans la note de répartition régionale, les efforts déployés afin de concrétiser
la stratégie énergétique de notre Royaume sont étalés selon chaque région.
Différents projets ont été réalisé, en cours de réalisation et prévus dans plusieurs
territoires, et sont classé selon chaque type d’énergie renouvelable (solaire,
hydroélectrique et éolienne). Nous donnons l’exemple du Central Solaire Noor

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Energies renouvelables entre le Nouveau Modèle de Développement et le … 188

Midelt d’un coût de 7570 MDH et qui sera mis en service en 2022 pour le solaire, la
Station de Transfert d’Energie par Pompage Abdelmoumen de la région Souss-
Massa d’un coût de 3.2 MMDH et qui sera également mis en service en 2022 pour
l’hydroélectrique, et du Parc Eolien Aftissat 2 d’un coût de 3000 MDH autorisé en
2019 dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables pour l’éolien.
Nous donnons également l’exemple de l’achèvement de 2020 projets et 279
projets en cours de réalisation parmi les 700 projets prévus de réaliser dans le
cadre du Programme de Développement des Provinces du Sud, pour renforcer
l’intégrité de cette région au reste du Royaume.
A titre indicatif, nous trouvons parmi les grands projets d’investissement
régional des Etablissements et Entreprises Publics prévus au titre du PLF 2022, le
projet d’évacuation de l’énergie électrique produite par la centrale thermique de
Jerada dans la région orientale, ainsi que le projet Noor Tata dans la région Souss-
Massa.

Conclusion
Enfin, le Maroc, afin de promouvoir son développement, a déployé des
efforts notables dans la mise en place de sa stratégie énergétique. Cependant, nous
sommes loin de sa réalisation concrète. La première chose à remarquer c’est la non
réalisation de son objectif d’atteinte 42% de part d’énergie renouvelable dans son
mix électrique en 2020. Un échec justifié principalement par le retard de réalisation
de certains projets dans les délais fixés. Néanmoins, ceci n’a pas découragé les
décideurs et acteurs impliqués dans cette transition à continuer la poursuite de
leur objectif d’atteinte d’une part de 52% en 2030. Bien au contraire, étant incité
par les discours de sa Majesté, il est estimé d’atteindre cette objectif avant ladite
année. Cette affirmation est révélée aussi bien dans le PLF 2022 que dans l’Expo
2020 par MASEN.
En outre, nous avons remarqué l’harmonisation entre les politiques
précédemment employées dans ce contexte, le NMD et le PLF 2022. Il est à noter
que le PLF 2022 qui va dans le même sens des orientations du NMD, présente
également quelques perspectives d’amélioration au sujet de cette transition
énergétique, tout en présentant les différentes prévisions d’investissement dans
des projets d’énergie renouvelable et dans différents territoires du Royaume. En
effet, si le NMD recommande de financer et concrétiser les réformes du secteur
énergétique dès 2022, ces recommandations ont été pris en compte par le PLF
2022 à travers la prévision de construire des capacités additionnelles en énergies
renouvelables au fil de cette année, ainsi que la promotion des formations
professionnelles pour accompagner notre transition verte.
Par ailleurs, il y a lieu de mentionner des perspectives de développement des
énergies propres dans notre Royaume autre le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique,
à savoir la biomasse et l’hydrogène vert.
Selon Boulakhbara et al (2020) « Actuellement, le Maroc dispose d’un
potentiel de biomasse considérable grâce à une superficie forestière de plus de 5

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350 000 ha, des zones de Halfa de près de 3 300 000 ha, une superficie agricole de
près de 9 000 000 ha et un cheptel très diversifié (bovins, ovins, caprins, etc.)
d’environ 7 000 000 d’unités de bétail. Malgré ses énormes ressources en biomasse,
le Maroc ne dispose actuellement que de moins de 1% de sa capacité potentielle en
raison des dépenses initiales élevées et du manque de connaissances sur les
techniques et les processus de production d’énergie. […] Jusqu’à présent, deux
régions agricoles (Nord et Souss- Massa) ont été étudiées pour évaluer leur
potentiel énergétique en biomasse ».
D’après le Ministère de l’Energie des Mines et de l’Environnement (Janvier
2021) « L’introduction de l’industrie de l’hydrogène vert et de ses dérivés, « le
Power-to-X (PtX) », permettra au Royaume de diversifier son bouquet énergétique à
travers l’intégration de sources d’énergie renouvelable dans des secteurs difficiles à
décarboner. […] En effet, le Maroc pourrait s’appuyer sur ses infrastructures
gazières et portuaires bien connectées à l’Atlantique et à la Méditerranée pour
mettre en place une plateforme logistique d’exportation de l’hydrogène vert et de
ses produits vers l’Europe. Le World Energy Council (Conseil Mondial de l’Énergie) a
identifié, dans le cadre de son étude « Feuille de route Power-to-X », le Maroc
comme un des 6 pays avec un fort potentiel de production et d’exportation
d’hydrogène et de dérivés verts. […] Dans le secteur de l’énergie, l’hydrogène vert
peut être utilisé comme vecteur pour le stockage de l’énergie afin de réduire les
congestions du réseau et d’améliorer la flexibilité du système électrique national ».
Dans cette optique, il serait opportun de quérir la diversification des modèles
de financement de projets des énergies renouvelables dans ses différents types, à
travers des investissements provenant du secteur privé et de l’international, ainsi
que mettre l’accent sur le fort potentiel que peut avoir la concrétisation de projets
dans la biomasse et l’hydrogène vert sur le développement économique du Maroc.

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Energies renouvelables entre le Nouveau Modèle de Développement et le … 190

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