Résumé
REB 33 1975Francep. 5-76
J. Darrouzès, Listes episcopates du concile de Nicée (787) . — Les listes conciliaires restent la source principale de la
géographie ecclésiastique ancienne (jusqu'au IXe s.). Celles du concile de 787 portent témoignage de la situation particulière des
évêchés de l'Illyricum avant leur intégration dans le système hiérarchique byzantin. L'étude de la répartition intérieure des
suffragants par métropoles repose sur un tableau général des noms selon les diverses listes de présence et de signature ; les
noms grecs de ce tableau sont reclassés dans un index alphabétique des sièges (en français). Malgré la médiocrité des éditions,
l'utilisation de ces listes est possible à condition d'appliquer les critères de la hiérarchie des sièges.
Darrouzès Jean. Listes épiscopales du concile de Nicée (787). In: Revue des études byzantines, tome 33, 1975. pp. 5-76.
doi : 10.3406/rebyz.1975.2026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1975_num_33_1_2026
LISTES ÉPISCOPALES
DU CONCILE DE NICÉE (787)
Jean DARROUZÈS
II existe deux traductions latines du texte grec des actes. Celle d'Anastase
le Bibliothécaire, en raison de sa date, possède une autorité comparable
à celle du texte grec, dont on ne connaît aucun manuscrit aussi ancien;
son édition n'est pas plus avancée que celle du texte grec du point de vue
critique1, mais comme les défauts ne portent pas sur les mêmes passages
ou les mêmes noms, la traduction ancienne garde ses avantages. La traduc
tion due à Gybertus Longolius2, dont on ne connaît pas le modèle grec,
donne lieu à une constatation troublante au sujet des listes. Tandis qu'il
n'y a aucune contradiction fondamentale entre le grec édité et la traduction
d'Anastase, la seconde traduction comporte deux anomalies. D'une part,
la liste C, abrégée dans la recension gréco-latine, est décalquée sur la liste B,
comme si les autres évêques (οι λοιποί επίσκοποι)3 passés sous silence
s'étaient prononcés en C exactement dans le même ordre qu'en B. D'autre
part la liste finale de cette traduction, au lieu de correspondre à la liste gréco-
latine des signatures (notre F), s'aligne exactement sur la liste E. Cette quasi-
identité de Ε et de F satisfait la logique : les signatures4 ajoutées à la fin
des actes de la septième session paraissent incomplètes et contradictoires
si elles ne concordent pas avec la liste des Pères inscrits au protocole comme
présents. Il semble que c'est au nom de la logique que le traducteur, ou son
modèle grec non identifié, opère une harmonisation qui fait concorder
la liste de présence Ε avec la liste de signature F.
Avec ce rapport entre la liste Ε et la liste F, on touche à un point capital.
En supposant que le texte grec et la version ancienne représentent le texte
authentique déformé seulement par les accidents naturels, mais de faible
envergure, la différence des deux nombres (343 en E, 302 en F)5 ne provient
pas d'un accident ; elle correspond à une réalité historique, aux conditions
différentes — de date certainement, de lieu très probablement — qui com
mandent la formation des deux listes. La liste F n'est pas calquée sur la
liste E, mais les noms manquants ne représentent pas le groupe d'opposants
attestés au début du concile et réintégrés6 ; il ne s'agit pas non plus d'une
lacune grave, parce que la liste des signatures conserve son ordonnance
propre, une répartition des évêques exacte selon la hiérarchie des sièges et
leur appartenance à une province. J'anticipe un peu sur les conclusions d'une
analyse, parce que les actes du Concile ne fournissent pas une autre hypo
thèse de travail. Il en irait tout autrement si une opposition s'était manifestée
au cours des débats, ou bien si la tradition du texte présentait une contradic
tion entre le grec et le latin ; comme il n'y a pas lieu d'envisager une absten
tion pour raison dogmatique, ni une lacune importante par perte accidentelle
de noms, la seule hypothèse de départ est que la liste F se trouve dans les
mêmes conditions que les autres et que son état dépend des modalités réelles
de la signature finale.
Dès le moment où les listes conciliaires (présence ou signature) adoptent le
classement hiérarchique fondé sur la dignité du siège, elles présupposent
l'existence d'une liste type et le recours à un état administratif qui sert de
norme à la chancellerie pour les préséances. Pour le premier concile (Nicée,
325), la liste originale ne suivait pas probablement un ordre géographique ;
les 318 Pères sont connus par des listes remaniées dans les collections cano
niques7. La liste des Pères de Chalcédoine (451) repose déjà sur des données
différentes : les actes donnent au moins trois listes authentiques, dont la
plus longue appartient à la sixième session et constitue la signature de
l'horos. Que ces trois listes soient indépendantes, c'est-à-dire composées
exactement pour la circonstance de l'acte où les place le compte rendu,
8. E. Honigmann, The original list of the members of the council of Nicaea, the Robber-
Synod and the council of Chalcedon, Byz. 16, 1942-1943, p. 41-80. Une édition critique ne
peut apporter tous les renseignements que fournirait la forme diplomatique de l'original.
9. E. Chrysos, Die Bischofslisten des v. ökumenischen Konzils (553), Bonn 1966 (cité
dans la suite : Chrysos); les tableaux comparatifs des listes dans cet ouvrage s'arrêtent
au vie concile.
10. Les listes sont citées par le nom de leur auteur suivi du numéro du siège d'après
l'édition reçue :
— Epiphane = H. Gelzer, Ungedruckte und ungenügend veröffentliche Texte der
Notitiae episcopatuum, Abhandlungen (Munich) 21, 1901, p. 534-542.
— Nicéphore = Notitiae 6, 8 et 9 de Parthey.
— Parthey = G. Parthey, Hieroclis Synecdemus et Notitiae graecae episcopatuum,
Berlin 1866.
— Basile de Jalimbana = H. Gelzer, Georgii Cyprii Descriptio orbis romani, Leipzig
1890, p. 1-27 (les nos 1-529).
— Léon = même édition qu'Epiphane, p. 550-559.
— Notitia (numérotée de 1 à 13, sans indication d'auteur) = édition de Parthey.
— Hiéroklès (ou Synekdèmos), avec la numérotation reçue dans les diverses éditions.
11. Pour la topographie des sièges j'aurai l'occasion de citer plusieurs fois :
Ramsay = W. M. Ramsay, The Historical Geography of Asia Minor, Londres 1890.
Robert, Villes = L. Robert, Villes d'Asie Mineure2, Paris 1962.
12. Michel le Syrien, Chronicon, xi, 24 : Chabot, II, p. 520.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 9
noms tient compte d'au moins deux manuscrits1 7 qui permettent d'éliminer
des lacunes du texte édité. Mais la tradition manuscrite, comme en témoi
gnent toutes les éditions de listes conciliaires et de Notitiae, comporte des
variantes concernant le redoublement des consonnes, les iotacismes complex
es, l'accentuation du génitif pluriel (type Πέρτων-Περτών). Pour trans
poser ces formes au nominatif, il faut recourir nécessairement à la tradition
et à l'usage le plus courant, sans corriger toutefois l'unanimité sur une forme
donnée (Χαφετόπων, au lieu de Χαιρέταπα-Κερέταπα ) ; même discutables,
ces formes conservent leur intérêt. Néanmoins ce travail de critique passe
généralement au second plan, parce qu'il exige une véritable édition. De
même les noms des évêques, omis dans le tableau général et relevés seul
ement dans les listes partielles, exigeraient un apparat considérable sans
grand profit pour l'identification des sièges ; on insistera cependant sur
quelques cas où la différence des noms de personne fournit le critère indi
spensable pour la distinction des villes homonymes et l'élimination des
doublets. L'abréviation de certains noms grecs produit une hésitation
fréquente sur Κωνσταντΐνος-Κώνστας, Γρηγόριος-Γεώργιος et autres,
parfois même du grec au latin (Θεόδωρος-Theodosius, Λέων-Leontius,
Μαριανός-Marinus) ; même en choisissant le nom attesté le plus grand
nombre de fois, on n'est pas sûr d'atteindre le nom exact.
A. — MÉTROPOLES
Les métropoles sont enregistrées dans six listes : deux de présence (AE),
deux de vote (BC), deux de signature (DF) ; le nombre et la variété
favorisent l'observation des divergences réelles qui séparent une liste
conciliaire d'une liste administrative. Si on élimine des listes les sièges
présumés extérieurs à l'empire, en l'occurrence des sièges occidentaux,
l'accord entre les préséances conciliaires et l'ordre des Notitiae1 saute
17. J'ai utilisé une collation manuscrite de H. Gelzer sur le Vatican. Ottobon. 27,
f. 192-200, auquel il donnait le sigle H; mais le témoin le plus important paraît être le
manuscrit V, c'est-à-dire le Taurinensis Β II 9, f. 135r~v, 138r~v. J'adopte la forme cor
recte, ou plus normale (par rapport au texte imprimé), quand elle est attestée par l'un
de ces témoins ; cependant il ne s'agit pas ici d'établir un apparat critique, mais de réduire
les anomalies.
1 . La concordance avec les trois Notitiae est indiquée par le numéro de la dernière colon
ne : numéro commun pour les métropoles à Epiphane, Nicéphore et Basile de Jalimbana.
Les métropoles totalement absentes sont donc : 11 Sébasteia, 13 Mélitènè, 28 Philippou-
polis, 32 Markianoupolis. L'ordre des noms est aligné sur celui de la liste F, sauf pour
Séleukeia et Sylaion ; entre F et A (par rapport à la Notifia, où les sièges occidentaux
ne figurent pas) la différence concerne A 20-24.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 11
aux yeux. Laissant de côté pour le moment les sièges qui ne figurent pas
dans la Notifia d'Epiphane, j'examinerai les divergences qui peuvent
s'expliquer par les circonstances du concile, et les variations en queue
de liste qui troublent l'ordre et le total des métropoles.
Variations occasionnelles
Dans une liste conciliaire les divergences ne sont réellement expliquées
que si les Actes donnent une raison, comme c'est le cas pour la plupart
des absences dans la liste A. Le protocole d'ouverture omet les suspects
d'hérésie, exclus de droit, dont le concile doit régler la situation. Basile
d'Ankyra, Théodore de Myra et Théodose d'Amorion (un archevêque)
comparaissent et sont réhabilités dès la première session2 ; ils votent à la
deuxième : Β 4, 16 et 60. Les autres suspects, dont la cause reste en suspens
à la fin de la première session, ne sont réintégrés qu'au début de la troi
sième3, où ils prennent part au vote ; il s'agit d'Hypatios de Nikaia,
Grégoire de Pisinous, Léon d'Ikonion, Léon de Rhodos, Grégoire de
Pisidia, Nicolas de Hiérapolis et Léon de Karpathos (un archevêque) :
C 8, 19, 24-26, 31 et D 78 (les archevêchés ne figurant pas en C). Dans
l'intervalle, au début de la deuxième session, un mandator impérial présente
au concile Grégoire de Néokaisareia qui fait amende honorable séance
tenante et dont l'absolution est prononcée aussi à l'ouverture de la tro
isième session4; il vote à son rang : C 15. En dehors de ces suspects, on
remarque l'absence des représentants de la Thrace et de la Macédoine
(Hérakleia, Thessalonikè, Traïanoupolis) et de celui de Sidè, qui ne s'explique
plus par la même raison. Il en est de même pour les absences dans la liste
F dont la raison ne se trouve pas exprimée.
Pour l'ordre des sièges, les dérogations les plus graves se produisent
dans la liste de vote. Au niveau des métropoles, la liste Β ne s'écarte pas
plus que les autres de l'ordre établi ; en C au contraire, on voit Katanè,
Tauroménion, Gotthia et Karpathos, assimilés ailleurs aux archevêchés,
s'infiltrer parmi les métropoles : C 16, 18, 32 et 35 ; les deux derniers
toutefois ne franchissent pas le rang de Hiérapolis (C 31), mais les dépla
cements de plus faible envergure constatés aussi en Β (26 : Katanè avant
5. S'il y a inversion de noms, la faute pouvait se trouver dans le modèle qui servit
pour la traduction d'Anastase; dans sa préface, ce dernier déclare vouloir corriger la
traduction faite sous Hadrien Ier, mais ne parle pas d'une copie différente, ou d'un autre
exemplaire du texte grec; celui qui était conservé à Rome n'était pas nécessairement un
authentique (avec signatures autographes) et des variantes pouvaient se produire dans les
copies de chancellerie. Le schéma théorique établi par L. Wallach (Traditio 22, 1966,
p. 113-114) uniquement par rapport à la lettre d'Hadrien Ier demande à être confirmé
pour l'ensemble dans lequel elle s'insère.
6. Les délégués, dont le nom est accompagné de la lettre t. (τοποτηρητής, τόπον
επέχων ) , sont désignés le plus souvent par le terme έκ προσώπου en D (signatures) ;
l'autre liste de signatures (F) emploie généralement τοποτηρητής, quelquefois τόπον
επέχων (F 15, 21), une fois έκ προσώπου (F 12). J'omets le nom du topotérète lorsque
le nom de l 'évoque est cité : par exemple Thomas de Sardinia représenté par le diacre
Epiphane.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 13
8. Le renseignement le plus sûr concernant cette ville est qu'elle était située sur la via
Egnatia; mais l'archevêque d'Apros ne suit pas les mouvements de l 'higoumène Grégoire,
délégué de Tyana.
9. Voici quelques cas isolés : Hérakleia de Thrace (DEF : Europe était un nom périmé),
Nikopolis de (Vieille) Epire (ABD), Andrinople de Thrace (AE); Dyrrachion: Δυρραχια-
νών χώρας της 'Ιλλυρικών επαρχίας (D). Avec la désuétude du nom de province, on
constate une plus grande indépendance par rapport à la division ancienne des diocèses
(Pont-Asie) qui jouait encore un rôle dans les préséances conciliaires au vie siècle; voir
Chrysos, p. 162-163.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 15
par comparaison avec les listes connues, en particulier les deux Notitiae
(Epiphane et Nicéphore) qui s'accordent sur le nombre de trente-trois
métropoles (1 Césarée - 33 Hiérapolis). La liste A observe une concor
dance presque parfaite, puisqu'elle ne déplace que le siège de Mokissos :
selon l'estimation des Notitiae, ce dernier devrait avoir en A le n° 19.
Mais l'ordre de ce protocole, qui semble au début du concile se conformer
au classement officiel, ne se maintient pas de manière aussi rigoureuse
dans le protocole suivant (D), où Ankyra, par exemple, passe avant
Hérakleia; c'est un cas où l'erreur de copie devient probable, tellement
l'ordre des dix-douze premiers sièges était considéré comme intouchable.
Avant les ixe-xe siècles, cette stabilité s'étendait d'ailleurs à toute la liste.
Les vingt-six premiers sièges (Césarée-Mokissos) n'ont pas varié depuis
Justinien jusqu'au IXe siècle, et Léon VI ne modifia leur ordre que par
insertion de 16 Thessalonique, 27 Corinthe, 28 Athènes ; le rang de Mokissos
passe alors à 29. Mais on touche déjà là à une autre question, celle de la
place des évêchés de rillyricum, qu'il faut examiner à part.
Après l'époque de Justinien, on avait donc enregistré l'entrée de sept
nouveaux sièges : 27 Phasis - 33 Hiérapolis. Dans les listes historiques
(présence aux séances et signature en corps), qui témoignent directement
du mouvement des sièges et de l'érection des métropoles nouvelles, c'est
toujours en queue de liste que se manifestent les changements dont les
listes administratives ne rendent compte qu'à retardement10, du moins
selon les recensions qui en sont conservées. Autour du point fixe, à la
limite inférieure constituée par Hiérapolis, l'ordre se relâche très nettement
dans toutes les listes, comme le montre la comparaison avec les Notitiae
(ordre commun d' Epiphane, Nicéphore et Basile de Jalimbana).
Notitiae A Β C D Ε F
26 Mokissos 23 24 18 18 28
27 Phasis 20 22 34 33 33 29
28 Philippoupolis — — — — — —
29 Traïanoupolis — — — 31 31 —
30 Rhodos — — — 32 32 30
31 Adrianoupolis 24 27 — 34 34 31
32 Markianoupolis — — — — — —
33 Hiérapolis — — 31 35 35 34
Séleukeia 21 23 29 30 39 33
Sylaion 22 25 21 36 36 32
10. Presque toutes les Notitiae contiennent des notes additionnelles concernant une
ville, la date ou l'auteur d'un changement, par exemple la note sur Maximianai dans Basile
de Jalimbana : EO 34, 1935, p. 467-469 (V. Laurent); REB 19, 1961, p. 198-207 (V. Grumel).
16 J. DARROUZÈS
B. — ARCHEVÊCHÉS
15. L'érection de Nazianzos se produit dans la seconde moitié du xie siècle : Ramsay,
p. 285. Les deux villes sont métropoles dans la Notifia 10, 31 et 74 : Parthey, p. 198-199.
16. V. Laurent, op. cit., p. 495; Grumel, Regestes, nos 439-440.
1. Cela se vérifie dans la plupart des conciles : Chrysos, p. 25-33 (présence et souscrip
tion) ; dans les tableaux (p. 146-147), l'auteur ne met pas de séparation entre les métropoles
et les archevêchés. A l'articulation des degrés, les confusions peuvent se produire entre
métropoles et archevêchés, non entre archevêchés et évêchés, parce que ceux-ci se groupent.
Par exemple, en 553, Séleukeia se trouve en contact avec les archevêchés (byzantins),
mais aucun archevêché ne descend au-dessous des suffragants du prototrône (Césarée de
Cappadoce), sinon par accident.
18 J. DARROUZÈS
Archevêchés du patriarcat
2. Mansi 13, 1154·4; on sait qu 'Amorion fut réintégré en seconde session, Karpathos
à la troisième (avec Hiérapolis).
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 19
d'un fait historique qui n'est pas attesté par d'autres sources. La Noîitia
De Boor traite le nom de Gotthia uniquement comme nom d'éparchie
et avance le nom de Doros (ό Δώρου) pour la ville principale; mais ce
document ne concerne pas directement la hiérarchie épiscopale3. Pour
compléter ce mouvement régional, l'archevêché d'Abasgie, Sébastoupolis,
passe des derniers rangs à un niveau plus élevé ; mais à la différence des
deux autres, dont la liste administrative ignore la place avant le xe siècle,
Sébastoupolis ne reçoit en 787 qu'un avancement temporaire.
Euchaïta ne figure pas dans la liste A ; la liste F la place au-dessus de
Bizyè et les listes DE donnent la séquence suivante : Hiérapolis, Sylaion,
Sikélia, Euchaïta, Gotthia, Séleukeia. La promotion d'Euchaïta se produisit
au IXe siècle dans des circonstances qui révèlent une des causes de l'érection
des métropoles : l'ambition d'une personne jointe à la prospérité de la
ville4. L'analogie avec Trébizonde ne manque pas de force, en raison
du voisinage géographique et des ambitions qui font sortir les villes de
leur rang à partir déjà de 787.
Le dernier nom remarquable est celui de Derkoi. Comme le nom manque
dans la Notifia, même parmi des suifragants, Derkoi en queue de liste
fait la même figure que Sylaion au seuil des métropoles. Le franchissement
est clair, sauf en B, dont l'autorité n'est pas suffisante pour annuler DEF.
D'après l'estimation du concile, Derkoi est détaché de sa province, l'Europe
thrace, et siège parmi les archevêques ; ce rang n'est inscrit qu'à la fin
du IXe siècle : Léon, 78 (23e archevêché sur 49).
D'une manière générale les variations de rang correspondent donc très
clairement à des changements historiques, qui affectent davantage les
régions périphériques de l'empire et des villes dont le statut est en cours
de mutation. Pour préciser le sens du témoignage il faudrait aussi tenir
compte des villes absentes et des régions non représentées par comparaison
avec la liste administrative globale ; mais il importe surtout ici de mettre en
relief les rapports très positifs entre une liste conciliaire et les Notitiae.
10. Mansi 12, 1073c-ß; Anastase le Bibliothécaire trouva que le texte de la lettre
d'Hadrien lu en traduction au concile n'était pas complet et il a ajouté les parties manq
uantes. On a émis l'hypothèse que ces omissions proviennent en réalité d'une révision des
Actes faite sous Photius (voir p. 6, note 4) ; Anastase me paraît dire clairement que la
lettre d'Hadrien fut expurgée pour ménager les opposants, dont l'action avait d'ailleurs
empêché le concile en 786.
11. Un rapport géographique peut être envisagé entre Thessalonique, Traïanoupolis,
et indirectement Tyana : voir p. 14.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 25
Apsartianoi. Les trois évêques se rejoignent dans F 106-108, entre les suffra-
gants d'Asie et ceux de Chypre, donc entre la deuxième et la troisième
métropole : ce qui correspond encore à cet endroit à une haute préséance.
Ces noms n'appartiennent à aucune liste des évêchés byzantins, mais ils
sont identifiables : Salona (Spalato), Arba (Rab), Apsara-Opsara (Ozor).
On a mis en doute l'existence à cette date d'un Jean de Salona attesté dans
la liste épiscopale latine de la ville12 et sur lequel il n'y a pas d'autre témoi
gnage que la mention du concile ; le nom de Jean a certainement beaucoup
plus de poids que ceux de Pierre et de Léon, cités par une chronique tardive.
Les mentions grecques d'Abaritianoi et d'Apsartianoi n'ont pas attiré
l'attention des historiens. Farlati pourtant avait relevé les noms d'Ursus
Abaritiensis et de Laurentius Apsartianensis13, sans prêter attention à
la qualité de leur mention historique. Selon Constantin Porphyrogénète14,
le peuplement de ces îles s'était maintenu jusqu'à son temps et dans l'orbite
de l'empire. A l'époque du concile on ne sait pas quels rapports les deux
évêques Ursus et Laurent entretenaient avec leur métropolite (Aquila).
La liste E, dans sa finale confuse où se rencontrent des évêques isolés
de plusieurs provinces, inscrit un évêque Jean de Dékatéra : Ε 327. Il
faudra revenir sur ce nom dans l'examen du contexte, mais on peut dire
déjà que l'identification repose sur le témoignage de Constantin Porphy
rogénète ; il s'agit de l'évêque de Cattaro (Kotor), dont la forteresse avait
résisté aux incursions arabes. La place de cet isolé ne contredit en rien
le rang honorifique des évêques de la même région, comme on le verra
par l'analyse de cette finale Ε où se trouve le nom en hapax.
Il est donc bien évident que tous les Occidentaux (Italie du Sud, Dalma-
tie, Macédoine, Hellade et Crète) reçurent au concile une préséance qui
les mit globalement au-dessus des Orientaux, c'est-à-dire, dans cette circons
tance,des métropoles et des évêchés du patriarcat de Constantinople. S'il
y eut dans ce geste diplomatique un semblant de concession à l'égard de
l'ancienne Rome, la lettre de Taraise à Hadrien Ier après le concile montre
que cette concession n'allait pas très loin ; selon le patriarche, le concile
12. D. Farlati, lllyricum sacrum, III, Venise 1751, p. 42. L'évêque Jean porte le même
nom que Jean le Ravennate bien connu par son activité dans le diocèse de Salona (Spalato,
Split) au vne siècle ; voir la comparaison moderne des listes dans F. Bulic et J. Bervaldi,
Kranotaksa solinskih biskupa uz dodatak Kronotaksa spljetskih nadbiskupa, Zagreb 1912,
p. 170 (et tableaux annexes) ; à défaut, voir le compte rendu de l'ouvrage : An. Boll.
33, 1914, p. 270-271.
13. Op. cit., V, p. 183.
14. De administrando imperio, 29 : Moravcsik-Jenkins, p. 138285~290 (Commentary,
p. 112). Le texte ne dit rien de la langue, de la nationalité, du statut ecclésiastique des îles
d'Arba et d'Opsara où la population s'est maintenue.
26 J. DARROUZÈS
comprenait les apocrisiaires du pape, les délégués des Eglises d'Orient (Jean
et Thomas) et l'assemblée de tous les évêques du diocèse de Constantinople :
συναθροισθέντων πάντων τών θεοφιλών επισκόπων της ενταύθα διοικήσεως1 5.
Ainsi les honneurs rendus aux délégués occidentaux — légats du pape
exceptés — n'ont pas tout le sens qu'on pourrait supposer dans un concile
œcuménique. L'oikouménè dont il s'agit est surtout celle qui gravite autour
de l'empereur et du patriarche de la nouvelle Rome ; avant de trouver leur
place fixe dans l'orbite — ce qui demanda plus d'un siècle —, les évêchés
occidentaux connurent une période de surestimation à laquelle le concile
de 787 donne le ton. Et c'est le synode de Constantinople qui procéda
à un reclassement à l'entrée du Xe siècle. Mais bien avant cette mesure
administrative, selon la déclaration de Taraise, ces sièges étaient considérés
comme rattachés au diocèse patriarcal et au pouvoir impérial.
C. — ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS
Tandis que les métropoles et les archevêchés se rangent dans leur groupe
selon un ordre comparable à celui des Notitiae, les évêchés de province
ne suivent aucune règle évidente en dehors de la préséance du groupe déter
minée par le rang de leur métropole. Cette corrélation entre la préséance
de la métropole et celle de ses évêchés permet sans doute d'analyser les
groupes par référence aux listes administratives, mais à l'intérieur du groupe
aucune règle ne commande l'ordre des évêchés. Si dans l'intervalle de quel
ques semaines les évêques peuvent se ranger de plusieurs manières, alors que
la dignité du siège ne varie pas et que l'évêque est le même, il est évident que
la préséance n'est pas déterminée à l'avance et de l'extérieur, comme pour les
dignitaires supérieurs, du moins dans ces réunions générales, où doit se reflé
tercependant l'usage observé par les évêques à l'intérieur de leur province.
15. Mansi 13, 459. Il y a une allusion à la formule de convocation dans Théophane,
ad ann. 6278 (De Boor, p. 461 n~12) : ol βασιλείς προσεκαλέσαντο πάντας τους υπό την
έξουσίαν αυτών επισκόπους ; d'après le contexte, le chroniqueur ne retire de ce total que
les apocrisiaires de Rome et d'Orient, soit quatre personnes.
1. Un monastère de Therma est représenté au concile par l'archimandrite Baanès :
Mansi 13, 152β; ce nom ne doit avoir aucun rapport avec la ville de Cappadoce. La ville
qui portait en Galatie seconde le nom de Therma, en 451, se nommait autrement en 787 :
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 27
Siège Titulaire A Β D Ε F
Nyssa Jean 60 63 84 84 76
Basilika Therma Georges 61 — 85 85 77
Kamouliana Georges 62 64 86 86 79
Kiskissa (oi) Sotèrichos 63 65 87 87 78
soit Myrikion ( = Μηρυκίου : Basile de Jalimbana, 274), soit Hag. Agapètos (Léon, 306).
Les localités de Bithynie dont le nom est associé à des thermes (Pythia, Prousa) n'ont pas
de monastère dénommé Therma. C'est une des principales différences entre la liste épis-
copale et la liste des monastères (suite de la liste D) que celle-ci n'a aucun point de repère
géographique.
2. La forme originale de Kiskissos est incertaine probablement par la faute des éditeurs ;
le pluriel n'apparaît pas dans les variantes des Notitiae.
J. DARROUZES
Siège Titulaire A Β D Ε F
Mastaura Constantin 64 66 90 91 81
Brioula Georges 65 67 91 93 82
Nyssa Théodose 66 68 94 95 83
Tralleis Théophylacte 67 69 89 90 84
Magnesia A. Basile 68 70 95 91 97?
Prinè Ignace 69 53 92 92 —
Anéa Sabas 70 71 97 98 103
Magnesia M. Basile 71 73 96 97 97?
Palaiapolis Grégoire 72 72 99 100 95
Kaloè Théophane 73 74 100 101 92
Algiza Léon 74 75 101 102 87
Eugaza Nicodème 75 76 102 103 102
Baréta Lykastos 76 77 103 104 99
Hypaipa Théophylacte 77 78 88 88 91
Erythra Eustathe 78 — 107 108
Lébédos Théophane 79 79 105 106 83
Kymè Stratonikos 80 80 106 107 89
Tymnos Théophile 81 — 108 109 —
Myrinè Cosmas 82 81 109 110 105
Elaia Olbianos 83 82 110 111 85
Pitanè Pardos 84 83 111 112 86
Pergamos Basile 85 84 112 113 94
Atrammytion Basile 86 85 113 114 90
Atandros Marianos 87 86 114 115 98
Assos Jean 88 87 115 116 96
Phokeia Léon 89 89 116 117 93
Gargara Nicéphore t. 90 90 98 99 101
Agaè Constantin t. 91 91 93 94 100
Sion Philippe 92 92 104 105 88
Tion Théophylacte 93 — — — —
Arkadioupolis Nicéphore — 88 — 331 104
Dans cette province, l'ordre des sièges donne l'impression d'une plus
grande stabilité, sauf dans la liste F qui offre plus de divergences ; celle-ci
donne quatre noms de plus, dont trois seulement figurent aussi dans E.
30 J. DARROUZÈS
Brysis et Nikaia (ou Nikè)4 passeront parmi les archevêchés sous Léon VI.
Le nom de Madyta ne s'est pas encore imposé, puisque l'évêque Léonide
signe encore : de Koila (F 117), qui était le nom ancien, comme l'indiquent
DE : ήτοι, Κοίλα. Ce cas montre que le second terme de l'équivalence n'in
dique pas nécessairement l'appellation nouvelle qui supplante l'ancienne.
La liste F donne un évêché inconnu par ailleurs : Lithoprosopon. Dans la
liste E, ce nom se trouve en finale entre Lébédos et Arkadioupolis (Asie) ;
malgré ses divergences, la liste F semble préférable pour la localisation de
Lithoprosopon, mais un témoignage indépendant serait encore nécessaire
pour situer cet évêché dans la métropole d'Héraclée en toute certitude.
Siège Titulaire A Β D Ε F
[Nikaia Léon 328 1141
Rhaidestos Jean 94 93 117 118 115
Panion Jean 95 94 118 119 118
Kallioupolis Melchisédech 96 95 119 120 116
Madyta (Koila) Léonidès 97 96 121 122 117
Tzouroulon Sisinnios 98 — 122 123 122
Charioupolis Théophylacte 99 97 120 121 119
Daonion Thomas 100 98 123 124 —
Théodoroupolis Grégoire 101 99 124 125 126
Chalkis Sisinnios 102 100 125 126 121
Brysis Jean 103 101 127 128 —
Lizika Benjamin 104 102 126 127 123
Lithoprosopon Jean — — — 330 120
Hexamilion Constantin t. — — — — 124
Métra Constantin — — — 333 125
Sur les sept suffragants que les Notitiae attribuent à la Galatie, six sont
présents; il manque Tabia (Epiphane, 127 = Nicéphore, 151). La liste E,
qui donne le nom de Kibia-Tabia avec hésitation, pourrait contenir un
vestige de la présence au concile de ce septième évêque. Le nom de Kinna
ne provoque pas tout seul les deux variantes Nèssos et Kibia-Tabia. En D,
Nèssos peut provenir d'une confusion à partir du nom de l'évêque Synésios,
tandis que le passage de Kinna à Tabia suppose une faute intermédiaire.
Deux fois la traduction de Longolius maintient le nom de Tabia, mais elle
4. Mais Nikaia ne fait pas partie en réalité de cette province; son insertion F 114 doit
s'expliquer par l'analyse de la finale particulière de la liste E : voir p. 56-58.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 31
Siège Titulaire A Β D Ε F
Ioulioupolis Constantin 105 107 133 134 127
Aspona Pierre 106 110 137 138 131
Kinna Synésios 107 111 (134) (135) 130
Anastasioupolis Théophile 108 112 135 136 128
Minzos (Mnizos) Léon 109 — 136 137 129
Bèrinoupolis Anthime 110 — 138 139 132
ignore Nèssos qui devient Cynes5. Ce serait un grand hasard que l'évêque
de Tabia porte le même nom que l'évêque de Kinna, bien que Synésios
se rencontre plusieurs fois au concile ; la présence effective de Tabia aurait
laissé plus de traces.
La rencontre Iounopolis-Ioulioupolis (Β 106-107)6, deux noms à l'ortho
graphe très instable, devient possible dans la liste B, où les votants ne suivent
pas strictement les préséances, et s'écartent même de leur province. On ne
sait si le jeu de mots provient du scribe ou des évêques eux-mêmes.
Siège Titulaire A Β D Ε F
Kythroi Spyridon 111 — 128 129 110
Soloi Eustathe 112 113 129 130 109
Kition Théodore 113 114 130 131 111
Trimithous Georges 114 115 131 132 112
Amathous Alexandre 115 116 132 133 113
5. Comparer les trois passages : Mansi 13, 624°, 725A, 734B ; le nom de l'évêque Synés
iosfait le lien entre Κίννης (AB), Νήσσου (D), Κφίας/Ταβίας (Ε), Κίνης (F).
6. L'iotacisme introduit Ίλιούπολις ou Ήλιούπολις ; aucune liste ne donne le nom
exact de Mnizos.
32 J. DARROUZÈS
La place des suffragants varie selon les listes : AB, après Héraclée;
DE, après Ancyre ; F, après Sardes. La place normale à la suite des suffra
gants d'Ancyre n'est pas troublée par le fait que le métropolite d'Ancyre
était sur la sellette comme suspect à la première session (A) ; il reprend
son rang en B, et le procès fait au métropolite ne met pas en cause les
suffragants. Au niveau des trois sièges Héraclée, Ancyre et Cyzique, la
liste D offre une petite variante, mais sans rapport avec celle qui affecte
les évêchés d 'Hellespont. En tout cas la chancellerie elle-même ne répugne
pas à adopter deux ordres de préséance, A et Ε étant des protocoles ; il
est plus facile d'intervertir les noms des métropoles individuellement qu'un
groupe de suffragants, mais l'erreur est possible dans les deux cas. Cependant
la liste F ne se contente pas de renvoyer 1 'Hellespont après la Lydie (Sardes),
elle brouille complètement l'ordre des noms par rapport aux autres listes :
ou bien les évêques n'ont pas signé l'horos dans l'ordre, ou bien la transmis
sion de cette liste — comme il est plus probable — est défectueuse ; les
noms de Lydie témoignent du même désordre, sans provoquer cependant
de confusion entre des évêchés de province différente.
Du point de vue historique, la mention d'Adraneia a son importance,
parce que les Notitiae manifestent à l'égard de cette ville une certaine hési-
Siège Titulaire A Β D Ε F
Mélitoupolis Michel 116 118 139 140 159
Adraneia Sisinnios — 117 140 141 160
Germé Théodore 117 119 141 142 155
Adranouthèrai Basile 118 120 142 143 153
Poimanènon Léon 119 121 143 144 150
Okè Syméon 120 122 144 145 154
Dardanos Stratègios 121 — 145 146 158
Lampsakos Jean 122 123 146 147 151
Palaia Théodote 123 — 147 148 156
Ileos Nicétas 124 124 149 151 152
Troas Léon 125 125 148 149 —
Abydos Théodore 126 126 150 150 157
Argiza10, une ville qui n'a pas eu le titre d'évêché. En Hellespont, la suc
cession des toponymes est encore un peu confuse.
Siège Titulaire A Β D Ε F
Tripolis Anastase 127 127 152 152 143
Trakoula Léon 128 128 151 153 147
Sala Etienne 129 129 154 154 —
Tabala Jean 130 130 153 155 140
Silandos Etienne 131 131 155 157 134
Périkomma Nicolas — 132 156 158 142
Thyateira Isoès t. — — 157 156 —
Sétai Jean 132 133 158 159 138
Akrasos Constantin — — 159 160 —
Lip(a)ra Basile — 134 — — —
Maionia Théophane 133 135 160 161 135
Stratonikeia Michel — 136 161 162
Philadelpheia Lykastos 134 137 162 334 133
Tralleis Michel 135 138 163 335 145
Gordos Grégoire 136 139 164 163 146
Daldè Jean 137 140 165 164 139
Hyrkanis Eustathe 138 114 166 165 148
Attaleia Joseph — 142 167 166 149
Hermokapèleia Théopistos 139 — 168 167 141
Hiérokaisareia Zacharias — 143 169 168 144
Kéraseis Michel — — 170 169 137
Eramia Grégoire t. — — — — 136
Toutes les listes s'accordent sur le nom de Tabala, alors que les Notitiae
ne connaissent que Gabala. Une simple confusion des lettres initiales
fournirait une explication suffisante pour un cas particulier, mais non pour
une série aussi importante, du moment que le nom ancien Tabala est bien
établi12 ; la faute de copie se rencontre dans la liste du concile de Chalcé-
doine où Honigmann maintient Tabala comme authentique et Gabala com
mevariante13. Faute de mentions dans les sources byzantines, on ne sait
dans quelle mesure Gabala s'est substitué à Tabala comme appellation
courante, car le nom turc Davala se rattache plutôt au nom ancien ; la
forme Gabala transmise par les Notitiae demande donc à être contrôlée
de l'extérieur14.
12. L. Robert, La Carie. II. Le Plateau de Tabai et ses environs, Paris 1954, p. 82-84.
13. Byz. 16, 1941-1942, p. 55 (n° 263).
14. Pour l'orthographe on ne retrouve pas exactement en Sétai l'ancien Saittai ;
d'autres variantes touchent Silandos (Silangos, Silandros) et Maioneia (Myonia, Lymaion).
J. DARROUZES
Siège Titulaire A Β D Ε F
Hélénoupolis David 140 144 171 170 169
Lophos Kyrion 141 145 172 171 164
Apollonias Théophylacte 142 147 174 173 161
Kaisareia B. Constantin 143 146 175 174 162
Basilinoupolis Georges 144 148 176 175 163
Aristè Léon 145 149 177 176 165
Adranous Nicéphore 146 150 178 177 166
Daskylion Basile t. 147 151 173 172 168
Prousa Théodore — — 179 178 167
Prainétos Jean — — — 343 302
La liste Β (152 : Karinè) admet ici un évêque étranger qui vote hors de son
groupe. Pour le reste les quatre listes s'accordent; DE ne déplacent que
Daskylion, tandis que F suit un ordre différent comme dans la plupart
des provinces.
De ces villes de Bithynie les seules qui ne sont pas encore identifiées
sont Lophos et Aristè (Néokaisareia)15. En 787, Aristè et Néokaisareia
fusionnent, tandis que la Notifia de Léon (224 et 227) les distingue encore ;
mais cet inventaire administratif n'implique pas que les deux évêchés sont
en activité. Si le nom d'un monastère Eristè coïncide avec celui de la ville,
celle-ci se situe à l'ouest ou au sud-ouest de l'Olympe, dans la région
d'Atroa; l'évêché devait être intermédiaire entre Adranous et Apollonias.
L'équivalence proposée par les Notitiae et quelques variantes des listes
conciliaires montrent que Lophos-Kadosia-Gallos sont unis par des rap
ports géographiques et historiques : ce sont des villes ou des bourgades
qui abritent le siège episcopal d'un district. Aucun des trois noms n'a été
localisé et les hésitations concernant la rivière Gallos (à l'est ou à l'ouest
du Sangarios) gênent quelque peu l'identification de la ville homonyme.
D'après un itinéraire de Théodore de Sykéôn, on rencontrait un lieu nommé
Galos sur le parcours de Nicomédie à Germia16, par la route certainement
qui passe à l'est du Sangarios. De même qu'il existait au moins deux rivières
du nom de Gallos17, cette appellation pouvait appartenir à une localité
15. Comme monastère, Eristè apparaît dans la Vie de saint Joannice, 13 : A ASS,
novembre, IV, p. 344. Ce monastère, qui porte peut-être le même nom que la ville (Aristè
ou Eristè), est situé dans une région nommée Pandèmos, reliée, semble-t-il, à celle d'Atroa.
Les listes DE citent Νεοκαισαρείας ήτοι 'Αρίστης.
16. Vie de Théodore de Sykéôn, 160 : Festugière, I, p. 138e4"66 ; la χώρα (et le τόπος)
του Γάλου se rencontre après un arrêt είς Σύνας, mais il n'est pas précisé à quelle distance
de Nicomédie s'arrête le saint.
17. Sur ce problème du Gallos, voir l'article de W. Ruge concernant la Phrygie :
RE 20/1, 795-798; M. Waelkens, Pessinonte et le Gallos, Byz. 41, 1971, p. 349-373.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 37
sans rapport avec la rivière. A l'est de la Bithynie, les frontières des deux
métropoles (Nicomedie et Nicée) n'ont jamais été bien définies, mais
d'après la carte il semble impossible que Nicomedie étende sa juridiction
à l'est de Prousa, sur la vallée du Gök Su, le Gallos de la Phrygie Epictète.
Gallos (Kadosia-Lophos) ne pouvant donc se trouver dans cette région,
au sud de Nicée, il faut s'orienter vers l'autre partie de la province et vers
la partie du thème des Optimates qui rejoignait, à l'est du Sangarios, le
thème des Bucellaires. C'est ce que suggère peut-être aussi l'ordre des listes
où, mis à part Prainétos qui est hors-cadre, se dessine un ordre géographique :
les évêchés les plus proches de Nicomedie sont Hélénoupolis et Lophos ;
l'autre partie commence à Basilinoupolis et se trouve presque coupée de la
métropole par l'archevêché de Kios. On constate ici la différence avec les
Notitiae, qui, du moins pour Nicomedie, mettent en fin de liste les évêchés
les plus récents, à savoir Gallos, Néokaisareia, Kadosia-Lophoi (Epiphane,
181-183), ou Gallos-Lophoi, Daphnousia, Eristè (Basile de Jalimbana,
199-201 = Léon, 225-227).
Siège Titulaire A D Ε F
(9. Crète)
Lampe Epiphane — 180 179 179
Hérakleion Théodore — 181 180 —
Knossos Anastase — 182 181 170
Kydonia Méliton — 183 182 173
Kisamos Léon — 184 183 177
Soubrita Théodore — 185 184 178
Phoinix Léon — 186 185 175
Arkadia Jean — 187 186 176
Eleuthernè Epiphane — 188 187 172
Kantanos Photeinos — 189 188 174
Chersonèsos Sisinnios — 190 189 171
(10. Achaïe - Hellade)
Képhallènia Georges t. — 191 190 188
Kerkyra Philippe — 192 191 189
Troizènè Antoine 108 193 192 183
Monembasia Pierre 253 194 193 182
Aigina Gabriel 254 195 194 181
Porthmos Léon 255 196 195 184
Oréos Philippe — 197 196 185
Zakynthos Léon — 198 197 190
Lemnos Jean — — 336 180
21. Voir la liste des archevêques, p. 20. Le haut rang obtenu par les évêchés très
obscurs de Salona, Arba et Apsara fait contraste avec celui des évêchés grecs plus proches
de la capitale.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 39
Siège Titulaire A Β D Ε F
Mêla Nicétas 148 153 200 199 186
Gordoserba Néophyte 149 154 201 200 187
Linoè Léon 150 155 199 198
de Nicée est aussi une de celles dont les évêchés sont le moins connus;
les trois qui sont représentés en 787 sont ceux de la Notitia d'Epiphane
(185-187) et de Nicéphore (213-215). Les trois évêchés ajoutés par Basile
de Jalimbana (206, 208, 209 = Notitia de Léon 232-234) furent créés au
cours du ixe siècle ; on en a la preuve au moins pour Maximianai22. Le
nom de Mêla est un peu incertain du fait que les Notitiae offrent diverses
variantes (Μελίτου, Μελανών, Μελής) et donnent une équivalence avec
Modrina, qui pose un autre problème, car suivant que Modrina est mise
en rapport avec Modra sur le Gallos de Phrygie Epictète (Strabon), ou
Modrènè à la frontière du thème des Bucellaires (Constantin Porphyro-
génète), on aboutit à deux identifications contradictoires : Inegöl(?) à
l'ouest, Mudurnu à l'est. Mêla, qui fut nommée aussi Ioustinianoupolis,
était certainement l'évêché le plus notable ; et le fait que Mélagina fut
toujours une importante propriété impériale23 favorise l'hypothèse de
Ramsay sur un rapprochement entre Mêla, Mélina et Mélagina, dont la
position est intermédiaire entre Inegöl et Mudurnu, un peu au sud de
Lefke. Aucune de ces identifications n'est encore certaine. La seule ville
ancienne qui devint évêché de Nicée, Taios (Regio Tattaios), se trouve
à l'est du Sangarios, où se pose le problème des frontières avec la métropole
de Nicomédie ; nous pensons que cette métropole dépassait aussi le San
garios et possédait sur la rive est l'évêché de Lophos (Kadosia - Gallos :
voir p. 36).
22. C'est une note concernant cette ville qui sert en grande partie à dater la compila
tion de Basile de Jalimbana : voir p. 15, note 10.
23. Comme ville de garnison, Mélagina (Malagina) joua un certain rôle entre le concile
avorté de 786 et celui de 787 : Mansi 12, 991e.
24. Les variantes concernant Etenna ont leur pendant dans les Notitiae : Parthey,
p. 347, sous Έτταίνης ; la forme Γέμων (dans F 191) n'est cependant qu'une faute d'édi
tion; il doit en être de même pour Zèla : Σήλων Α, Ζάλων D.
40 J. DARROUZES
Siège Titulaire A Β C D Ε
(12. Sidè)
Aspendos Léon 151 203 202 193
Etenna Jean 152 156 202 201 191
Orymna Etienne 341 266
(15. Tyana)
Sasima Constantin 158 159 208 — 192
et celles des suffragants et d'autre part cet ordre concorde avec celui des
Notitiae de l'époque (Epiphane, Nicéphore), à condition de tenir compte
de quelques absences : par exemple, à ce niveau, celle des métropolites
de Sébasteia et de Mélitènè. Au sujet de la Pamphylie, on a remarqué
l'ascension de Sylaion vers le rang des métropoles (voir p. 16). L'inci
dence de cette ascension, parmi les suffragants, n'est peut-être pas négli
geable : Orymna que je rattache à Sidè d'après la Notitia (Epiphane,
193 = Nicéphore, Notitia 8, 266), passe, dans F 266, en Pamphylie seconde
(Pergè). Il doit exister un problème territorial concernant la répartition
des évêchés entre ces métropoles ; sans doute Orymna n'est cité que deux
fois (arrivée tardive ?), mais quel empêchement interdit à l'évêque de se
joindre à sa province officielle ?
Il faut relever les mentions de Zalichos pour comprendre la suite.
A 155 : Μαριανου τοποτηρητου Ζαλίχου ; Β 257 : 'Ανδρόνικος πρεσβύτερος
και εκ προσώπου Λεοντοπόλεως, ήτοι Ζαλίχου ; D 204 : 'Ανδρόνικος πρ.
και εκ πρ. 'Ιωάννου έπ. Ζαλίχου ; Ε 203 : Κώνστα επισκόπου Ζαλίχων.
L'accord des deux listes indépendantes BD fait donner la préférence à
Andronic comme légat et à Jean comme évêque. En effet, le nom de
Konstas donné par Ε est une contamination évidente avec Constantin
de Zèla. Le nom de Marianos en A ne provient pas d'une confusion
semblable, puisque l'homonyme le plus proche, Marianos, topotérète de
Théodore d 'Andrapa, ne figure pas dans les listes AB ; on peut imaginer
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 41
25. Smyrne paraît aussi avoir eu deux délégués : voir p. 19. Ces changements n'ont pas
le même sens pour un nom d'évêque ; si on admet que le titulaire du siège n'a pas changé
pendant le concile, le changement provient d'une erreur.
42 J. DARROUZÈS
Siège Titulaire A Β D Ε F
(16. Gangrai)
Amastris Grégoire 159 103 209 207 —
Iounopolis Hérakleios 160 106 210 208 195
Dadybra Nicétas 161 160 211 209 197
Sora Théophane 162 104 212 210 196
(17. Klaudioupolis)
Prousias Théophile 163 161 214 212 201
Krateia Constantin 164 164 215 213 200
Adrianoupolis Nicétas 165 162 — 214 199
Hérakleia P. Jean 166 163 213 211 198
Tios Michel 181 — 338 202
(18. Néokaisareia)
Komana Théodore 167 — 218 217 203
Rhyzaion Nicétas 168 165 216 215 206
Polémonion Constantin — — 217 216 205
Kérasous Jean — — 219 218 204
ensuite avec ses collègues (F 202) ; mais ce passage de la liste Β n'est pas
très sûr.
Les listes DEF subissent en cet endroit des accidents de transmission
du texte. En raison de l'accord continu entre D et E, leurs divergences
proviennent d'omissions : Nicétas d'Adrianoupolis et (Michel) de Tios
ont dû être sautés par un copiste. Dans Ε 210-212, la collation du manusc
rit V de Gelzer comble la lacune survenue dans le grec (saut de Théo-
phane à Théophile) :
Théophane <de Sora, Jean d'Hérakleia, Théophile} de Prousa.
Dans F, où nous avons rétabli le grec d'après le même manuscrit (du
n° 176 à 200) le saut se produit de Nicétas à Nicétas, F 197-199 :
Nicétas <de Dadybra, Jean d'Hérakleia, Nicétas} d'Adrianoi.
Le fait que la version latine a reclassé Nicétas Cladibrensis (même forme
dans le latin E) avant Arkadia28 indique que cette erreur est ancienne
et que le manuscrit V mérite la plus grande attention.
Dans le diocèse du Pont le groupe homogène attesté à la fin du concile
(DEF) ne comprend pas Trébizonde (voir Epiphane, 241 = Nicéphore,
320), mais ajoute Rhoizaion (Rhizaion, Rhyzaion) à la liste des Notitiae.
La liste F (29) montre que l'évêque Christophore de Phasis peut prendre
le titre de Trébizonde. Cette titulature reste à vérifier par l'édition critique,
mais la Notifia de Nicéphore, qui inscrit deux fois Trébizonde (82 : arche
vêché, 320 : suffragant), témoigne aussi de l'ascension de la ville qui sera
élevée au rang de métropole durant le IXe siècle.
28. C'est-à-dire entre F 175 et F 176 de notre liste. Dans la version latine de F, il doit
exister un rapport entre le reclassement de Nicétas Cladibrensis et celui de Theophanes
Lebedi absent également dans le grec et situé par le latin entre F 58 et F 59, trop haut pour
un évêché d'Asie. L'intervalle qui concerne Dadybra (de 175 à 198) est égal à celui qui
concerne Lébédos (59 à 81 : début de l'Asie dans la liste F) ; cette répétition laisse supposer
un défaut ancien à distance égale ou parallèle.
44 J. DARROUZES
Siège Titulaire A Β D Ε F
(19. Pisinous)
Klanéos Nicéphore 169 166 220 219 207
Troknada Léon 170 167 221 220 208
(20. Myra)
Korydalla Léon 171 — 228 227 214
Patara Anastase 172 168 225 224 —
Nissa Georges 173 169 226 225 210
Araxos Etienne 174 — 233 232 218
Pinnara Théodore 175 170 223 222 209
Sidyma Nicodème 176 171 229 228 216
Oiniandos Georges 177 172 234 233 219
Kandiba Constantin 178 173 227 226 213
Zènonopolis Staurakios 179 174 236 235 221
Limyra Léon 180 175 230 229 220
Kaunos Etienne 181 176 224 223 211
Tlos Constantin 182 177 231 230 212
Komba Constantin 183 178 235 234 222
Orykanda Pierre t. 184 179 232 231 215
Phasélis Jean t. 185 180 222 221 217
EF. Certains noms ont pu évoluer à l'époque byzantine, mais non jusqu'à
ces déformations.
Siège Titulaire A Β D Ε F
Karia Théophylacte t. 186
Kibyra Grégoire 187 182 237 236 223
Tabai Basile 188 183 238 237 224
Néapolis Dorothée 189 184 239 238 225
Alabanda Constantin 190 — 240 239 226
Hérakleia L. Grégoire 191 185 244 243 227
lassos David 192 186 241 240 228
Mylassa Grégoire 193 187 242 241 229
Bargylia Serge 194 188 243 242 230
Mindos Jean 195 189 245 244 231
Stadeia Staurakios 196 190 246 245 232
Stratonikeia Grégoire 197 191 247 246 233
Hyllarima Anthime 198 — — — —
— —
.
31. V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l'empire byzantin, V, 1, Paris 1963, p. 377-378.
46 J. DARROUZÈS
Siège Titulaire A Β D Ε F
Chonai Dosithée ? 202 192 266 263 241
Chairétopa Michel 203 193 249 248 246
Oualentia Pantoléon 204 194 250 249 245
Pelta(i) Georges 205 195 251 250 242
Atanassos Christophore 206 196 252 251 —
Euméneia Léon 207 197 253 252 239
Akmoneia Paul 208 198 256 253 236
Timénouthèrai Grégoire 209 199 257 254 247
Traïanoupolis Philippe ? 210 200 254 255 240
Alé(os ?) Léon 211 201 255 256 237
Lounda Nicéphore 212 202 258 257 —
Appia Georges 213 203 259 258 243
Siblia Jean — 220 260 259 244
Trapézoupolis Zacharias — 232 261 260 238
Sébastè Léon — 258 262 261 —
Kidyssos André — — 265 262 —
32. Je n'ai pas trouvé mention de Stadeia dans l'ouvrage de L. Robert qui décrit prin
cipalement le plateau ouest de la Carie ; si une source permet d'expliquer l'origine du nom
de Stadeia, elle doit être encore peu connue.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 47
c'est seulement la liste Ε qui donne tous les noms en suite ininterrompue,
en changeant seulement le rang de Chonai par rapport à AB. Les quatre
derniers, absents dans A, pourraient être des suspects réadmis comme
leur métropolite après une profession de foi ; le concile ne donne pas
cependant de précisions sur l'attitude des suffragants à l'ouverture de
l'assemblée. A part les quatre derniers, les autres évêchés paraissent rangés
dans un ordre géographique du sud vers le nord, avec Euméneia et Akmo-
neia au centre, l'évêché d'Appia (le plus éloigné de Laodicée) se trouvant
en queue. La place variable de Chonai, qui correspond à un groupement
fréquent des listes (AB, DE, F), n'indique rien sur la situation de la ville
dans la métropole du point de vue administratif; elle devint archevêché
(Léon, 87), mais AB la laissent dans son cadre régional.
L'itinéraire de Hiéroklès a servi de point de départ pour l'identifica
tion de Valentia (Oualentia), dont le nom n'a pas été admis par les Notitiae.
L'ordre des listes, en 787, invite à chercher l'évêché dans la même région
que Sanaos, près du lac d'Anaua (Aci göl). Mais Sanaos ne fut pas un
évêché, à la différence de Synaos-Ankyra : Epiphane, 322 = Nicéphore,
406 = Basile de Jalimbana, 355. Il semble probable que la Notitia de Léon
admet un doublet en plaçant un Synaos sous Laodicée, puis Ankyra et
Synaos sous Hiérapolis : Léon, 388, 619-620; rien n'indique que ce Synaos
pourrait être Sanaos-Valentia33. Kérétapa appartient à la même région
de la province, mais dans son cas, le nom romain de Diokaisareia qui
semble désigner la même ville n'est pas utilisé pour l'évêché. L'identifi
cation du site n'entraîne pas nécessairement l'identité de deux toponymes,
quand la paire peut être dissociée34. Un toponyme turc Kayser peut
conserver aussi le nom de Diokaisareia sans livrer le site de Kérétapa.
Le cas d'Alia-Alina est probablement différent; l'identification proposée
par Honigmann35 repose sur une forme grecque du nom qui n'est pas
sûre, car les listes donnent ici un radical Aie-, non Alin- ; celui-ci n'est
33. L'identification proposée par Ramsay vaut pour Sanaos, comme l'a montré plus
récemment Robert, Villes, p. 338-340 ; n'ayant pas lu l'article où ce dernier a exposé ses
preuves {Anatolia 4, 1959), j'ignore s'il prend position au sujet du doublet Synaos de la
Notitia.
34. Robert, Villes, p. 105-121, 318-338. Il y a de bonnes raisons d'identifier Kérétapa-
Diokaisareia dans la plaine de Karayiik avec un toponyme persistant, Kaysar-Kayser ;
Kayadibi indiqué par Ramsay (plus a l'ouest) n'est pas le seul site urbain à envisager ;
bien que rien n'oblige à séparer les deux noms, une dissociation reste possible. Cet exemple
montre que l'emploi de ήτοι a son importance pour une identification, car on ne relève
pas dans les listes d'évêchés une équivalence concernant Kérétapa (Chairétopa) ou
Valentia (Oualentia).
35. Byz. 10, 1935, p. 643-645.
48 J. DARROUZÈS
même pas certain dans les Notitiae, si bien que le rapprochement avec
un Alin viran (ruines d'Alin) perd son point d'appui36.
Naturellement la forme des noms utilisée à la date du concile n'est pas
nécessairement la vraie. Kérétapa est suffisamment attesté pour prouver
que la forme adoptée ici par toutes les listes est le fruit d'une recomposition
étymologique : Χαφέτοπα37. Les noms difficiles comme Kidyessos n'arrivent
pas à trouver la forme correcte, qui a pu évoluer ; dans les deux citations
du concile, la finale est estropiée et les Notitiae proposent toute la variété
des iotacismes en omettant aussi Y epsilon : Κΐ,δυσ-, Κιδισ-, Κηδισ-
(Parthey, p. 355), plus ici Κισησ-. Pas une fois on ne trouve Πελτών ;
Χωνών une seule fois, mais avec doute. Le plus difficile est de déterminer,
dans une édition sans apparat réel, ce qui revient à l'éditeur et ce qui
correspond à l'usage du temps, et dans quelle mesure les pièces administrat
ives conservent l'usage local.
Parmi les noms d'évêques deux variantes sont à relever. Traïanoupolis
(AB = Tranoupolis DEF) a pour évêque Léon (AB) ou Philippe (DEF) ;
on préférera Philippe parce que Léon doit s'introduire par contamination
entre Léon d'Euméneia et Léon d'Aléos (Alia). L'évêque de Chonai est
ou bien Théodose (AB), ou bien Dosithée (DEF) ; la confusion de ces
deux noms n'est pas courante, mais le groupe DEF a toujours l'avantage
parce qu'il correspond à deux signatures indépendantes (D et F) et à un
protocole. Malheureusement on ne peut appliquer ce critère très simple
à la solution de toutes les difficultés venues de l'édition.
Le désaccord inhabituel entre D et Ε doit provenir d'un déplacement
de noms accidentel, qui brouille la distinction avec la province précédente
(D 266, Chonai, vient après Nakoleia) et avec la province suivante (voir
Amblada, D 278 et Ε 276). Dans la liste F, la succession des nos 253-257
du texte latin est confirmée au moins par un manuscrit grec, la collation
de V par Gelzer. Certains noms ne retrouvent nulle part la forme correcte
ou classique, à cause de la complexité de la forme (Prymnèssos, Kinna-
boros)38, ou par suite de fautes habituelles : chute de la lettre initiale
dans <St>ektorion, ou difficulté dans la finale du génitif dans Otrous
(A donne Ότρών, les autres "Οτρου ou "Οστρου).
36. Même comme toponyme turc, le nom Alinveren est moins significatif que ne le
pensait Honigmann : cf. Robert, Villes, p. 431, note 3.
37. De même l'accord orthographique sur Τιμενουθήρων peut dépendre d'une fausse
étymologie concernant Téménothyrai ; la confusion est inverse dans Hadrianouthèrai
(voir p. 33 n. 8).
38. La variante concernant Prymnèssos (Προ- AB, Πρυ- DE) se rencontre au concile
de Chalcédoine ; celle de Κινναβώρου (-Βάρεως DEF) semble plutôt une faute d'écriture.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 49
Siège Titulaire A Β D Ε F
Eukarpia Constantin 214 204 264 268 252
Hiérapolis Michel 215 205 271 269 253
Nakoleia Nicétas 216 109 268 265 249
Prymnèssos Christophore 217 206 275 274 —
Phyteia Nicolas 218 207 272 271 259
Kinnaboros Théophylacte 219 208 273 272 256
Augoustoupolis Nicétas 220 209 276 275 255
Kottyaeion Constantin 221 210 267 264 250
Midaeion Georges 222 211 277 278 248
Dokimion Léon — 212 269 266 251
Mèros Damianos — 213 274 273 254
Ipsos Théophylacte t. 223 214 263 267 258
Otrous Etienne t. 224 215 279 277 260
<St>ektorion Jean t. 225 216 270 270 —
Polybotos Grégoire t. — — 280 279 257
Siège Titulaire A Β D Ε F
(24. Ikonion)
Amblada Constantin 226 217 278 276 261
Perta Epiphane 227 218 — 339 262
(25. Antiocheia P.)
Philomèlion Sisinnios 228 219 281 280 264
Pappa Michel 229 221 282 281 263
Tymbriada Jean — — — 504 265
Sagalassos Jean 230 222 287 286 —
Apameia K. Sisinnios 231 223 283 282 —
Konata Constantin 232 224 284 283 —
Adada Nicéphore 233 — 285 284 —
Tityassos Pierre 234 — 286 285 —
Baris Léon 235 — 288 287 —
Séleukeia P. Pierre 236 — 289 288 —
Sozopolis Léon t. 237 225 — — —
La délégation de Pisidie comprend les deux tiers des évêchés, très diminués
en Β et F. L'ordre de ADE est le même, sauf pour Sagalassos ; on ne peut
en tirer aucun renseignement certain. Deux villes ont leur nom très malt
raité, surtout Tityassos, selon l'orthographe de Hiéroklès, difficile à
retrouver dans les trois mentions. Ramsay (Asia Minor, p. 388) cite la
forme Petrasi, d'après la version latine du concile par Longolius ; cette
forme aberrante combine le nom de l'évêque (Pierre) avec celui de la ville.
Siège Titulaire A Β D Ε F
(26. Pergè)
Magyda Marianos 238 226 291 290 268
Attaleia Paul 239 — — — —
Phogla Nicéphore 240 227 290 289 267
Andida Léon — 228 292 291 269
Eudokias Calliste — — 303 302 277
Lagina Constantin — — 304 303 279
Korydala Jean — 260 305 304 281
Kremma Théodore — 261 306 305 278
Adrianè Constantin — 262 307 306 280
(27. Mokissos)
Parnassos Etienne — — 293 292 270
Doara Bardanès — 256 294 293 —
Siège Titulaire A Β D Ε F
Sibyla Léonce 241 238 319 318 294
Prakana Manzon 242 229 311 310 290
Germanikoupolis Théodore 243 230 316 315 —
Kélentéris Eustathe 244 231 312 311 291
Sykè Sisinnios 245 233 317 316 —
Kardabounda Zacharias 246 234 313 312 296
Mousbada Sisinnios 247 235 314 313 292
Lamos Eustathe 248 236 315 314 293
Zènonolis Théophylacte 249 — — — —
Dalisandos Constantin 250 — 318 317
Lauzanda Anastase 251 — — —
Arkanda Macaire 252 — —
Philadelpheia Etienne — 237 320 319 295
52 J. DARROUZÈS
39. Je néglige un autre partage en deux groupes, celui des Cyclades (Rhodes) : D 308-
310, 322-323 = Ε 307-309, 325-326 = F 271-276 (où Samos, isolée en finale Ε 342,
a été reclassée exactement). Ce désordre en finale est donc plus accentué en DE que dans la
liste F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 53
Siège Titulaire Β D Ε F
Chios Théophile 49 308 307 271
Mèlos Galation — 309 308 274
Léros Serge — 310 309 272
Andros Constantin — 322 325 275
Tènos Eustathe — 323 326 276
Samos Hérakleios — — 342 273
Siège Titulaire Β D Ε F
Débeltos Eustrate 245 295 294 282
Sozopolis Euthyme 246 296 295 283
Boulgarophygon Théodore 247 297 296 284
Plotinoupolis Georges 248 298 297 285
Perbéris Basile 249 299 298 288
Pamphylon Michel 250 300 299 289
Skopélos Roubim 251 301 300 286
Gariéla Sisinnios 252 302 301 287
Siège Titulaire Β D Ε F
Métalloupolis Eudoxios t. — 321 320 —
Kadoi Théodore 239 324 321 299
Tibérioupolis Michel 240 325 — —
Ankyra Constantin — 326 — 298
Azanoi Jean 241 327 — 300
Mosyna Théophylacte — 328 322 301
Dionysioupolis Basile 242 329 323 —
Synaos Etienne — 330 324 297
46. Le nom de Thrace est beaucoup plus vivant qu'Hémimont ; les villes d'Héraclée,
d'Andrinople, de Nicée sont dites de Thrace pour être distinguées des homonymes.
56 J. DARROUZÈS
D. — FINALE DE LA LISTE Ε
Ε (finale) A Β D Ε F Province
327 Dékatéra Jean — — — — — (Illyricum)
328 Nikaia Thr. — — — — 114 Europe
329 Lébédos 79 79 105 106 (59?) Asie
330 Lithoprosopon — -— — — 120 Europe
331 Arkadioupolis — 88 — — 104 Asie
332 Hérakleioupolis — — — 82 71 Arménie I
333 Métra — — — — 125 Europe
334 Philadelpheia 134 137 162 — 133 Lydie
335 Tralleis 135 138 163 — 145 Lydie
336 Lemnos — — — — 181 (Hellade)
337 Amisos 153 — — — 194 Hélénopont
338 Tios — (181) — — 202 Honorias
339 Perta 227 — — 262 Lycaonie
— 218
— — —
340 Tymbriada 265 Pisidie
341 Orymna — — — — 266 Pamphylie
342 Samos — — — — 273 Cyclades
343 Prainetos — — — ■ — 302 Bithynie
52. Sur Hérakleioupolis, voir p. 18. L'île de Lemnos, selon le classement de Hiéroklès,
appartenait à l 'Hellade ; elle est donc en place dans F 181. Dans la finale E, Lemnos vient
après les évêchés de Lydie (Sardes, la sixième métropole dans Epiphane) et se tient donc
aussi à son rang, celui de la Crète et de l'Hellade (voir p. 37).
53. Mansi 13, 384β : Apameia (58), Lébédos (59), Germia (60), Arkadioupolis (61),
etc. Du moment que le rang normal de Lébédos est assuré par les listes ABD, l'identif
icationne pose aucune difficulté ; mais il est possible que l'insertion de Lébédos dans la
liste grecque F (Vatican. Ottobon. 27) provienne d'une correction faite sur les autres listes.
Je n'ai pas inscrit Lébédos dans la liste générale F, parce que le passage reste à vérifier
pour l'édition critique.
58 J. DARROUZÈS
54. Voir la notice de V. Grumel : REB 14, 1956, p. 169-173 ; le texte de Photius :
REB 29, 1971, p. 14118.
55. Syn. CP(22janv.) : H. Delehaye, col. 414-416. Le nom de Léon n'est pas mentionné
dans les récits parallèles : Théophane Continué (Bonn, p. 216-217), Kédrènos (Bonn,
II, p. 184-185). Les chroniqueurs appliquent à Manuel d 'Andrinople le titre άρχιερεύς
et l'épithète ίερώτατος ; le Synaxaire nomme le métropolite Manuel άγιώτατος
επίσκοπος, Georges de Débeltos άρχιερεύς et Léon de Nikaia επίσκοπος. Ce ne sont
donc pas les sources censées plus proches des réalités ecclésiastiques qui conservent les
termes techniques et observent la propriété des termes ; la mention de l 'évêque Léon ne
signifie strictement rien concernant le titre de son siège à la date de l'événement. Les
deux victimes de l'année 817, Manuel et Léon, ne doivent pas différer des deux évêques,
Manuel d 'Andrinople et Léon de Nicée, qui assistèrent au concile.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 59
beaucoup plus bas. A défaut d'autre preuve positive, on pourrait donc inter
préter le rang de Nikaia de Thrace comme celui de plusieurs autres villes
en voie de promotion qui se détachent d'une façon ou de l'autre de leur
milieu naturel : Sylaion, Trapézous par exemple. Dans ce cas, la position
de Nikaia en Ε 328 aurait un sens équivalent à celui de F 1 14, et même plus
fort puisque Ε situe la ville avant les suffragants d'Asie.
Le critère de la préséance devient très délicat à manier dans une liste
fragmentaire, mais puisque le principe semble avoir été appliqué avec
méthode, certaines conclusions sont permises. Pour achever l'analyse,
il faut en effet envisager le cas du premier nom de la liste, Dékatéra, attesté
uniquement par E. Un tel isolement ne porterait pas à conséquence, si
l'évêché et son titulaire Jean étaient connus par ailleurs. La Notitia De Boor
(des Iconoclastes) cite un groupe insolite de suffragants de Philippopoli :
7. ό Λιθοπροσώπου, 8. 6 Δεκαστέρων, 9. ό Λεβέδου56. Il est certain d'une
part que ces toponymes n'ont jamais été relevés dans cette éparchie, surtout
comme évêchés, et que d'autre part ce groupement des noms doit provenir
de la liste du concile de 787. La place même de ces noms dans la liste Ε
a été interprété par un compilateur comme équivalant approximativement
à celle des suffragants de Philippopoli ; ni la métropole, ni les suffragants
ne paraissent au concile. Le reclassement de Lébédos en Asie, de Lithopro-
sopon en Europe enlève toute autorité à cette Notitia concernant aussi
Dékastéra, c'est-à-dire Dékatéra. Dans la liste conciliaire, Dékatéra prend
un relief particulier par sa position en tête d'une série dotée de son ordre
hiérarchique propre. Conformément aux préséances, l'évêché ne pouvait
passer avant les suffragants de l'Asie que pour trois raisons : ou bien il
appartenait à la métropole de Césarée, ou bien c'était un archevêché,
ou bien c'était un évêché occidental assimilé en 787 à un archevêché. La
troisième hypothèse est la seule valable, parce que les sources byzantines
ne connaissent qu'un Dékatéra : Cattaro, ou Kotor. Constantin Porphy-
rogénète37 relate l'insuccès d'une attaque arabe contre Dékatéra en 867 ;
les listes latines concernant l'évêché ne mentionnent pas l'évêque Jean58.
par des erreurs courantes dans la copie des listes (sauts du même au même,
transpositions, omissions, additions marginales, etc.), qui ne mettent pas
en cause la valeur globale de la liste et son caractère authentique, malgré
l'impression défavorable que suscitent par endroits les lacunes.
A la fin de cette recherche, j'ai eu la curiosité de vérifier le total des évêchés
attestés en additionnant simplement les nombres partiels (métropoles,
archevêchés et suffragants par provinces). On obtient le nombre de trois
cent soixante, auquel il faut ajouter les cinq présidents laissés ici hors numér
ation. Or ce total de trois cent soixante-cinq concorde, à deux unités près,
avec le nombre de trois cent soixante-sept qui est celui de la tradition jur
idique garantie par Photius, Balsamon, Aristènos et Harménopoulos60.
Un total de trois cent cinquante61, bien que provenant d'un témoin direct,
le patriarche Nicéphore, paraît avoir été arrondi, tandis qu'un nombre
plus précis suppose un travail de vérification des diverses listes qui pouvait
être fait par la chancellerie de la même manière que par les érudits à l'heure
actuelle d'après le texte des Actes. Théoriquement on peut imaginer que
l'une des listes authentiques du concile contenait ce nombre exact de trois
cent soixante-sept (ou cinq) noms; mais ce détail important aurait été
connu déjà sous le patriarche Nicéphore. Il est donc vraisemblable que le
nombre avancé par Photius provient d'une liste globale obtenue par la
comparaison des diverses listes et composée sans doute pour les besoins
de l'administration civile et ecclésiastique. Le fait que les listes, telles que les
présentent des éditions médiocres, permettent d'obtenir un résultat très
proche des calculs anciens indique clairement que les textes authentiques
n'ont pas eu besoin d'être trafiqués au ixe siècle, et en hypothèse par Photius,
pour que la tradition juridique adopte un nombre plus précis que celui de
Nicéphore.
A Β D Ε F
1 Καισαρείας -> -> ->-
2 'Εφέσου ->
3 Κωνσταντείας -> -> Κυπρίων νήσου
4 Κυζίκου 'Αγκύρας Θεσσαλονίκης Ήρακλίας ->
5 Σάρδης Κυζίκου 'Αγκύρας Άγκυρας ->
6 Νικομήδειας Σάρδης Ηράκλειας Κυζίκου
7 Χαλκηδόνος Νικομήδειας Κυζίκου Σάρδ(εων) ->
8 Κρήτης Σάρδεων Νικομήδειας ->
9 Σαρδινίας Χαλκηδόνος Νικομήδειας Κρητών νήσου Κρήτης
10 Δυρραχίου -> Κρητών νήσου Νικαίας -^·
11 Άμασείας Σαρδινίας Νικαίας Θεσσαλονίκης Χαλκηδόνος
12 Τυάνων Σίδης Χαλκηδόνος Σιδητών
13 Γαγγρών Τυανέων (Σίδης) Σίδης Άμασείας
14 Κλαυδιουπόλ. Γαγγρών Σαρδινίας -> Γαγγρών
15 Σταυροπολιτών Κλαυδιουπόλ. Δυρραχιανών Δυρραχίου Σαρδινίας
16 Λαοδικείας Μύρων Τυάνων -> Δυρραχίου
17 Συνάδων Καρίας Άμασείας -> Νικοπόλεως
18 Πέργης Συνάδων Ναζιανζού Μωκισοϋ Κλαυδιουπόλ.
19 Νικοπόλεως Λαοδικείας Γαγγρών Νεοκαισαρείας
20 Φασιδίου Πέργης Κλαυδιουπόλ. -> Πισινοϋντος
21 Σέλευκε ίας Νικοπόλεως Νεοκαισαρείας -> Μύρων
22 Συλαίου Φάσιδος Πισινοϋντος -^. Σταυρουπόλ.
23 Μωκισσοΰ Σελευκείας Μύρων -> Λαοδικείας
24 Άδριανουπόλ. Μωκισοϋ Λαοδικείας -> Συνάδων
25 'Ρηγίου Συλαίου Συνάδων 'Ικονίου
26 Γοτθίας Κατάνης Αντιοχείας Π. ->
27 Κατάνης 'Αδριανουπόλ. Καρίας Πέργης
28 Ταύρο μένε ίας Πομπηϊουπόλ. 'Ικονίου Μωκησοϋ
29 Μεσσήνης Ταυρομενίας Νικοπόλεως -> Τραπεζοϋντος
30 Πανόρμου Γοτθίας Πέργης 'Ρόδου
31 Βιβόνων Βιζύης Τραϊανουπόλ. -> Άδριανουπόλ.
32 Λεοντίνης Σμύρνης 'Ρόδου —> Συλαίου
33 Ταυριανών Μεσσήνης Φάσιδος Τραπ. Φάσιδος Σελευκείας
34 Άγ. Κυριακής 'Απαμείας Άδριανουπόλ. ->■ Ίεραπόλεως
35 Κροτώνης 'Αποστολίας Ίεραπόλεως -> 'Ρηγίου
36 Νησίων Γερμίων Συλαίου -> Γοτθίας
37 Καρίνης Πανόρμου Σικελίας Εύχαΐτων Σουγδάων
38 Τροκάλεως Άρκαδιουπόλ. Εύχαϊτών Γοτθίας Κατάνης
39 Λιλυβαίου Βιβόντων Γότθων Σελευκείας Ταυρομενίου
40 Τροπαίων Λεοντοπόλεως Σελευκείας Σουγδάων Συρακούσης
41 Νικοτερών Παρ ίου Σουγδάων Σμύρνης Μεσήνης
42 Συρακούσιων Λεοντίνης Σμύρνης 'Ρηγίου Πανόρμου
43 Βιζύης Μιλήτων 'Ρηγίου Πατρών Βιβόνων
44 Πομπή ϊουπόλ. Ταυριανής (Προκοπίου) Κατάνης Λεοντίνης (-ινης)
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 63
Β D
45 Σμύρνης Προικοννήσου Κατάνης Ταυρομενίου Ταυριανών
46 Λεοντοπόλεως Άγ. Κυριακής Ταυρομενείου Μεσσήνης Άγ. Κυριακής
47 Άπαμείας Μεθύμνης Μεσσήνης Πανόρμου Λιπαριτών
48 Γερμίο:>ν Κροτώνων (Panormi) (Βιβώνων) Κροτώνων
49 Άρκαδιουπόλ. Χίου (Leontinae) Λεοντίνης Καρίνης
50 Παρίου Κίου Βιβώνων Τροκάλεως Λιλυβαίου
51 Μιλήτου Νησίων Τροκάλεως Ταυριανής Τροκάλεως
52 Νικοπόλεως "Απρου Τ αυριανή ς Άγ. Κυριακής Τροπαίων
53 Προικοννύσου Πρίνης Άγ. Κυριακής Λιπαριτών Νικοτέρων
54 Μεθύμνης Κυψέλλων Λιπαριτών Κροτώνων Εύχαίτων
55 Κίου Τροπαίων Κροτώνων Καρίνης Πομπηϊουπόλ.
56 "Απρου Σουγδαίων Καρίνης Λιλυβαίου Βιζύης
57 Κυψάλλων Νικοτέρων Λιλυβαίου Τροπαίων Σμύρνης
58 Σουγδάων Νικοπόλεως Τροπαίων Νικοτέρων Άπαμείας
59 Μεσημβρίας Μεσημβρίας Νικοτέρων Βιζύης Γερμίων
60 Νύσσης 'Αμωρίου Βιζύης Πομπηϊουπόλ. Άρκαδιουπόλ.
61 Βασ. Θερμών Δρισιπάρων Πομπηϊουπόλ. Σαλονιντίας Παρίου
62 Καμουλιανών ('Ρηγίου) Σαλονηντιανής Άπαμείας Β. Μιλήτου
63 Κισκισσών Νύσσης (Άπαμείας) Β. Γερμίων Προικονήσου
64 Μασταύρων Καμουλιανών Γερμίων Άρκαδιουπόλ. Σεβαστουπόλ.
65 Βριούλων Κισκισσών Άρκαδιουπόλ. Σεβαστουπόλ. Κολωνείας
66 Νύσσης Μασταύρων Σεβαστουπόλ. Νικοπόλεως Μεθύμνης
67 Τράλλης Βριούλλων (Κολωνείας ) Παρίου Κίου
68 Μαγνησίας Ά. Νύσσης Παρίου Μιλήτου Νικοπόλεως
69 Πρίνης Τράλλης Μιλήτου Προικονήσου "Απρου (ου /ω)
70 Άνέων (Magnesiae) Προικοννήσου Κολωνείας Κυψέλλων
71 Μαγνησίας Μ. Άνέων (Κολωνείας) Ίβαριτιανών Ήρακλειουπόλ.
72 Παλαιάς Πόλεως Άβαριτιανών Μεθύμνης Κοτράδων
73 Καλόης Μαγνησίας Μ. Μεθύμνης Κίου Δριζυπάρων
74 Άλγίζων Κάλπης Κίου Άπρω (ω /ου) Μεσημβρίας
75 Εύάζων Άλγίζων "Απρου Κυψέλλων Δέρκων
76 Βαρετών Εύγάζων Κυψέλλων Άψετιανών Νύσσης
77 Ύπαίπων Βαρετών Άψαρητιανών Καρπάθου Βασ. Θερμών
78 Ερυθρών Ύπαίπων Καρπάθου των Τράδων Κισκισσών
79 Λεβέδων Κροτάδων Δριζιπάρων Καμουλιάνων
80 Κύμης ...Ζυπάρων Μεσημβρίας Μιτυλήνης
81 Τύμνων Μυένης Μεσημβρίας Δέρκων Μασταύρων
82 Μυρρίνης Έλαίας Δέρκων 'Ηράκλειας Βριούλων
83 Έλαίας Πιττάνης Αμορίου Νύσσης+Λεβέδου
84 Πιτάνης Περγάμου Νύσσης Τράλλης
85 Περγάμου Άτραμμυτοϋ Βασ. Θερμών Έλαίας
86 Άτραμμυτείου Άτάνδρου Καμουλιάνων Πιτάνης
87 Άτάνδρον Άσσου Κισκισσών Άλγίζων
88 Άσσου Άρκαδιουπόλ. (Hypaepensium) Ύπαίπων Σ ιών
89 Φωκείας Τράλλης Μιτυλήνης Κύμης
90 Γάργαρων Μασταύρων Τράλλης Άτραμμυτείου
91 Άγάης Βριούλων Μασταύρων Ύπαίπων
92 Σιών Πρίνης Καλόης
93 Τίων 'Ραιδεστού Άγάης Βριούλων Φωκίας
94 'Ραιδεστού Π αν ίου Νύσσης Άγάης Περγάμου
95 Π αν ίου Καλλιουπόλ. Μαγνησίας Νύσσης Παλαιάς Πόλεως
96 Καλλιουπόλεως Μαδύτων Μαγνησίας Μ. Μαγνησίας Άσσων (-οϋ)
(ν 4 J. DARROUZES
A Β D Ε F
97 Μαδύτων Χαρ ιουπόλεως Άνέων Μεάνδρου Μαγνησίας
98 Τζουρουλοϋ Δαονίου Γάργαρων Άνέων Άτάνδρου
99 Χαριουπόλεως Θεοδωρουπόλ. Παλαιάς Πόλ. Γάργαρων Βαρετών
100 Ταονίου Χαλκίδος Καλόης Παλαιάς Πόλ. Άγάης
101 Θεοδωρουπόλ. Βρύσεως Άλγίζων Καλόης Γάργαρων
102 Χαλκίδος Λιζίκων Εύάζων Άλγίζων Εύάζων
103 Βρύσεως Άμάστριδος Βαρετών Εύγάζων Άνέων
104 Λιζίκου Σαρών Σ ιών Βαρετών Άρκαδιουπόλ.
105 Ίουλιουπόλεως Δέρκων Λεβένδου Σιών Μυρίνης
106 Άσπόνης Ίουνοπόλεως Κύμης Λεβέδου Σαλουντιανης
107 Κίννης Ίουλιουπόλεως 'Ερυθρών Κύμης Άβαριτιανών
108 Άναστασιουπόλ. Τροιζήνος Τύμνου 'Ερυθρών Άψαρτιανών
109 Μίνζου Νακωλείας Μυρίνης Τύμνων Σόλων
110 Βερινουπόλεως Άσπόνης Έλαίας Μυρίνης Κύθρων
111 Κύπρων Κίννης Πιτάνης Έλαίας Κιτίου
112 Σόλων Άναστασιουπόλ. Περγάμου Ποττάνης Τριμιθοΰντος
113 Κιτίου Σόλων Άτραμμυτείου Περγάμου Άμαθοΰντος
114 Τριμιθοΰντος Κιτίου Άτάνδρου Άτραμυτ (είου ) Νικαίας Θρ.
115 Άμαθοΰντος Τριμιθοΰντος Άσσου Άτάνδρων 'Ραιδεστοΰ
116 Μελετιουπόλεως Άμαθοΰντος Φωκίας Άσσου Καλλιουπόλ.
117 Γέρμης 'Αδρανείας 'Ραιδεστού Φωκίας Κοίλων
118 Άδρανουθύρο:>ν Μελιτουπόλ. Πανίου 'Ραιδεστοΰ Πανίου
119 Ποιμανηνών Γέρμης Καλλιουπόλ. Πανίου Χαρ ιουπόλεως
120 "Ωκης Άδρανουθύρων Χαριουπόλεως Καλλιουπόλ. Λιθοπροσώπου
121 Δαρδάνων Ποιμανινοΰ Μαδύτου Κ. Χαριουπόλεως Χαλκίδος
122 Λαμψάκου "Ωκης Τζουρουλοϋ Μαδύτου Κ. Τζουρουλοϋ
123 Παλαιών Λαμψάκου Δαονίου Τζουρουλοϋ Λιζίκων
124 Ίλέου Ίλεοΰ Θεοδωρουπόλ. Δαονίου Έξαμιλίου
125 Τρωάδων Τρωάδων Χαλκίδος Θεοδωρουπόλ. Μέτρων
126 'Αβύδου -> Λιζύκων Χαλκίδος Θεοδωρουπόλ.
127 Τριπόλεως ~> Βρύσεως Λιζίκων Ίουλιουπόλεως
128 Τρακούλων -» Παλ. Κύθρων Βρύσεως Άναστασιουπόλ
129 Σάλων -> (Σόλων) Παλ. Κύθρων Μίνζου
130 Ταβάλων Ταβάλλων Κιτίου Σόλων Κίνης
131 Σιλάγγου Σιλανδου Τριμιθοΰντος Κιτίου Άσπόνης
132 Σέτων Περικόμματος Άμαθοΰντος Τριμιθοΰντος Βερινουπόλεως
133 Μυωνίας Σέτων Ίλιουπόλεως Άμαθούντων Φιλαδέλφειας
134 Φιλαδέλφειας Λίπρων Νήσσου Ηλιουπόλεως Σιλανδου
135 Τράλλης Μαιωνείας Άναστασιουπόλ. (Κι-) (Τα) βίας Μαιονίας
136 Γόρδων Στρατονικείας Μίνζου Άναστασιουπόλ. (Eramiae ?)
137 Δάλδης Φιλαδέλφειας Άσπόνων Μίνζου Κερασέων
138 Όρκάνης Τράλλης Βερινουπόλεως Άσπόνης Σετών
139 Έρμοκαπηλείας Γόρδων Μελιτουπόλεως Βερινουπόλεως Δάλδης
140 Έλενουπόλεως Δάλδης Άδρανίας Μελητουπόλεως Ταβάλων
141 Λόφου Όρκάνης Γέρμης Αδρανείας Έρμοκαπηλείας
142 Άπολλωνιάδος Άτταλείας Άδρανοθύρων Γέρμης Αύρηλιουπόλ.
143 Καισαρείας Ίεροκαισαρείας Ποιμανινών Άδρανουθύρων Τριπόλεως
144 Βασινουπόλεως Έλενοπόλεως "Ωκης Ποιμανινοΰ Ίεροκαισαρείας
145 'Αρίστης Λόφου Δαρδάνου "Ωκης Τράλλων
146 'Αδρανούς Καισαρείας Λαμψάκου Δαρδάνου Γόρδου
147 Δασκυλίου Άπολλωνιάδος Παλατών Λαμψάκου Τρακούλων
148 Μελής Βασινουπόλεως Τρωάδων Παλαίων (-ών ) Ύρκανίδος
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 65
Β D
149 Γορδοσέρβων 'Αρίστης 'Τλαίου Τροάδ/ων/ος Άτταλείας
150 Λινόης Άδρανοϋ 'Αβύδου Ποιμανινοΰ
151 Άσπένδων Δασκυλίου Τρακούλων Ήλαίου /'Ιλίου Λαμψάκου
152 Έτένων Καρίνης Τριπόλεως — >■ Ήλαίου /'Ιλίου
153 Άμίνσου Μέλης Ταβάλων Τρακούλων Άδρανουθηρών
154 Σήλων Γορδοσέρβων Σάλων "Ωκης
155 Ζαλίχου Λινόης Σιλάνδρου Ταβάλων Γέρμης
156 Σινώπης Έτένων Περικόμματος Θυατ(εί)ρων Παλαίων(-ών)
157 Νικοπόλεως Άνω Ζήλων Θυατήρων Σιλάνδου Αβύδου
158 Σασίμων Σινώπης Σέτων Περικόμματος Δαρδάνου
159 Αμάστρης Σασίμων 'Ακρασοϋ Σέτων /Σετών Μελιτουπόλεως
160 Ίουνοπόλεως Δαδύβρων Λύμα ίων 'Ακρασοΰ Άδρανίας
161 Δαδύβρων (Προυσιάδος) Στρατονικείας Μαιονίας Άπολλωνιάδος
162 Σόρων Άδριανουπόλ. Φιλαδέλφειας Στρατονικείας Καισαρείας Β.
163 Προυσιάδος 'Ηράκλειας (Τράλλης) Γόρδου Βασιλινουπόλ.
164 Κρατείας Κρατείας Γόρδου Δάλδης (-ής) Λόφου
165 Άδριανουπόλ. 'Ρυζαίου Δάλδης 'Τρκανής Αρίστης
166 Ηράκλειας Κλανέων 'Τρκανής 'Ατταλείας Άδρανοΰς
167 Κομάνων Τρωκνάδων Άτταλείας Έρμοκαπηλίας Προύσης
168 Τοιζαίου Πατάρων Έρμοκαπηλίας Ίεροκαισαρείας Δασκυλίον
169 Κλανέων Νύσσης Ίεροκαισαρείας Καισαρέων Έλενουπόλεως
170 Τροκνάδων Πινάρων Κερασέων Έλενουπόλεως Κνωσσοϋ
171 Κορυδάλων Σιδύμου Έλενοπόλεως Λόφου Χερσονήσου
172 Πατάρων Ούνιάνδων Λόφου Δασκυλίου Έλευθέρνης
173 Νισσα Κανδίβων Δασκυλίου Άπολλωνιάδος Κυδωνίας
174 Άράξων Ζηνοπόλεως Άπολλωνιάδος Καισαρείας Καντάνου
175 Πιννάρων Λιμύρων Καισαρείας Βασιλινουπόλ. Φοινικίου
176 Σιδύμων Καύνων Βασιλινουπόλ. Νεοκαισαρείας Αρκαδίας
177 Ούνιάνδου Τλών Νεοκαισαρείας Άδρανοϋ (ς ) Κισάμου
178 Κανδήβων Κόμβρων 'Αδρανούς Προύσης Σουβρίτων
179 Ζηνωνοπόλεως 'Τρκανών Προύσης Λάμπης Λάμπης
1 80 Λιμύρων Φασήλιδος Λάμπης Ήρακλειουπόλ. Λήμνου
181 Καύνων Τίου Ήρακλειουπόλ. Κνωσσοΰ Αίγίνης
182 Τλών Κιβύρης Κνωσσοϋ Κυδωνίας Μονεμβασίας
183 Κόμβων Τάβων Κυδωνιάς Κισάμου Τροιζήνος
184 Όρικάνδων Νεαπόλεως Κισάμου Σουβρίτων Πορθμοΰ
185 Φασήλιδος 'Ηράκλειας Σουβρίτων Φοίνικος Ώρεοϋ
186 Καρίας Ίασσοϋ Φοίνικος Αρκαδίας Μέλης
187 Κιβύρης Μυλάσσου 'Αρκαδίας Έλευθέρνης Γορδοσέρβων
188 Τάβων (Βεγυλίων) Έλευθέρνης Καντάνου Κεφαλήν ίας
189 Νεαπόλεως Μύβδου Καντάνου Χερσονήσου Κερκυραίων
190 Άλαβάνδων Σταδείας Χερσονήσου Κεφαλληνίας Ζακύνθου
191 'Ηράκλειας Στρατονίας Κεφαλληνίας Κερκυραίων Έτένων
192 Ίασσοϋ Χώνων Κερκυραίων Τροιζήνος Σασίμων
193 Μυλάβων Χαιρετόπων Τροιζήνος Μονεμβασίας Άσπονδου
194 Βεγυλίων Οΰαλεντίας Μονεμβασίας Αίγίνης Άμισοΰ
195 Μίνδου Πέλτων Αίγίνης Πορθμού Ίουνοπόλεως
196 Σταδίας Άτανασσοϋ Πορθμού Ώρεοΰ Σωρών
197 Στρατονικείας Εύμενείας Ώρεοΰ Ζακύνθου Δαδύβρων
198 'Υλαρίμων Άκμονείας Ζακύνθου Λινόης Ηράκλειας Μ.
199 Άμυζόνος Τιμενουθήρων Λινόης Μέλης Άδριανών
200 'Αλικαρνασσού Τραϊανουπόλ. Μέλλης Γορδοσέρβων Κρατείας
66 J. DARROUZÈS
A Β D Ε F
201 Κεράμων Άλέους ...Δοσέρβων Έτένων Προυσιάδος
202 Χώνων Λούνδων (Έτέννων) Άσπένδου Τίου
203 Χαιρετόπων Άππείας Άσπένδου Ζήλων Κομάνων
204 Ούελεντίας Εύκαρπίας Ζάλων Σινώπης Κερασούντος
205 Πέλτων Ίεραπόλεως Σινώπης Άνδράπων Πολεμωνίου
206 Άτανασοϋ Προμισου Άνδράπων Ζαλήχων 'Ρυζαίου
207 Εύμενείας Φυτείας Ζαλίχων Άμάστρης Κλανέου
208 Άκμωνείας Κινναβόρου Σασίμων Ίωνοπόλεως Τροκνάδων
209 Τιμενουθήρων Αύγουστοπόλ. Άμάστρης Δαδύβρων Πιννάρων
210 Τραϊανουπόλ. Κοττυαίου Ίουνοπόλεως Σόρων Νήσσα
211 Άλέου Μηδαείου Δαδύβρων Ήρακλείας Κάμνου
212 Λούνδων Δοκιμείου Σόρων Προυσιάδος Τλών
213 Άππίας Μήρου Ηράκλειας Κρατείας Κανδίβων
214 Εύκαρπίας "Αψου Προυσιάδος Άδριανουπόλ. Κορυδάλων
215 Ίεραπόλεως "Οτρου Κρατείας 'Ρυζαίου Όρικάνδου
216 Νακωλείας Έκτορίου 'Ριζαίου Πολεμωνίου Σιδύμων
217 Προβυσσοϋ Άμαλάνδρων Πολεμωνίου Κομάνων Φασηλίδος
218 Φυτείας Περτεών Κομάνων Κερασούντος Άράξου
219 Κινναβώρου Φιλομηλίου Κερασούντος Κλανέου 'Τνιάνδου
220 Αύγουστουπόλ. Σιβλείας Κλανέου Τρωκνάδων Λιμύρων
221 Κοττυαείου Πάπων Τροκνάδων Φασήλιδος Ζηνοπόλεως
222 Μηδιαίου Σαγαλλείου Φασήλιδος Πιννάρων Κόμβων (-ών)
223 Ύψοΰ Άπαμείας Κ. Πιννάρων Κάμνου Κιβύρης
224 Ότρών Κανάνης Κανούας Πατάρων Τάβων (-ών )
225 Έκτορίου Σωζοπόλεως Πάτρων Νησα /Νισδ Νεαπόλεως
226 Άμβλάδων Μαγύδων Νάσας Κανδίβων Άλαβάνδου
227 Πέρτων Φλόγων Κανδίβων Κορυδάλων Ήρακλείας
228 Φιλομηλίου Άνδίδων Κορυδάλων Σιδύμων Ίασσοϋ
229 Πάππων Πρακάνων Σιδύμων Λιμύρων Μυλάσσης
230 Σαγαλλάου Γερμανικοπόλ. Λιμύρων Τλών Βαργυλίων
231 Άπαμείας Κ. Κελενδέρεως Τλών Όρυκάνδων Μίνδου
232 Κονάνης Τραπεζοπόλεως Όρικάνδης Άράξου Σταδείας (Κνίδου)
233 Άδάδων Συκης Άράξου 'Τνιάνδου Στρατονικείας
234 Τυασοϋ Καρδαβούνδων Οίνιάνδου Κόμβων Αλικαρνασσού
235 Βάρης Μουρβάδων Κόμβων Ζηνοπόλεως Κεράμου
236 Σελευκείας Μ. Λάμων Ζηνουπόλεως Κιβύρης Άκμωνείας
237 Σωζοπόλεως Φιλαδέλφειας Κιβύρης Τάβων (-ων) Αλέων (-ών )
238 Μαγύδων Σιβίλλων Τάβων Νεαπόλεως Τραπεζουπόλεως
239 Άτταλίας Κάδους Νεαπόλεως Άλαβάνδων Εύμενείας
240 Φλόγγων Τιβεριουπόλεως Άλαβάνδου Ίασσοϋ Τρανοπόλεως
241 Σιβύλλων Άζάνων Ίασσοϋ Μυλάσσης Χώνων-Χωνών
242 Πρακάνων Διονυσιουπόλ. (Mylasensium) Βαργυλίου Πέλτων
243 Γερμανικοπόλ. Νικοπόλεως Βαργυλίων Ήρακλείας Λ. Άππίας
244 Βελενδέρεως Κολωνέ ίας Ήρακλείας Λ. Μύνδου Σουβλίου
245 Συκης Δεβελτοϋ Μύβδου Σταδείας Ταλατίας
246 Καρδαβούνδων Ζωροπόλεως Σταδίας Στρατονικείας Χαιρετόπων
247 Μουσβάδων Βουλγαροφύγου Στρατονικείας Αλικαρνασσού Τιμενουθήρων
248 Λάμων Πλουτινουπόλ. 'Αλικαρνασσού Χαιρετόπων Μηδαείου
249 Ζηνουπόλεως Περβέρεως Χαιρετόπων Ούαλεντίας Νακωλείας
250 Δαλισανδοΰ Παμφύλου Ούαλεντίας Πέλτων (-τλ- ) Κοττυαείου
251 Λαυζάνδων Σκοπελέως Πέλτων Άτανασ(σ)οΰ Δοκιμείου
252 Άρκάνδων Γαριάδου Άντανασοΰ Εύμενείας Εύκαρπίας
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 67
D
253 Μονεμβασίας Εύμενείας Άκμονείας Ιεραπόλεως
254 Έγένης Τρανουπόλεως Τιμενουθήρων Μηροΰ
255 Πορθμού 'Αλέων Τρανουπόλεως Αύγουστοπόλεως
256 Δοάρων (Acmoniae) 'Αλέου (-ων) Κινναβάρ(εως)
257 Λεοντοπόλεως (Timenutensium) Λούνδων Πολυβώτου
258 (Λούνδων) Άππίας "Ιψου
Σεβαστής
' Αλικαρνασσού
259 (Άππίας) Σιβλίων/Σίβεως Φυτείας
260 Κορυδάλων Σύβεως Τραπεζουπόλεως "Οστρου
261 Κρημνών Τραπεζουπόλεως Σεβαστής Άμβλάδων
262 Άδριανής Σεβάστειας Κιδεστοΰ Πέλτων
263 'Τψοΰ Τόνων Κ. Πούππων
264 Εύκαρπίας Κοττυαείου Φιλομηλίου
265 Κηδισωσοΰ Νακωλείας Τυμβριάδων
266 ΨΌνοΰντος Κ. Δοκιμείου Όρύμνων
267 Κοττυαείου "Ιψου Φόγλων
268 Νακωλείας Εύκαρπίας Μαγύδων
269 Δοκιμίου Ίεραπόλεως <Άν>δίδων
270 Έκτορείου Άκτορίου Παρνασσού
271 Ίεραπόλεως Φυτείας Χίου
272 Φυτείας Κινναβάρεως Λέρου
273 Κινναβόρεως Μήρου (Μυ-) Σάμου
274 Μύρου Προμισοΰ Μήλου
275 Πρυμισοΰ Αύγουστοπόλεως "Ανδρου
276 Αύγουστοπόλεως Άμβλάδων Τήνου
277 Μιδαείου "Οτρου Εύδοκιάδος
278 Άμβλάδων Μιδαείου Κρεμνών
279 ("Οτρου) Πολυβώτου Λαγ(ί)νων
280 Πολυβάτου Φιλομηλίου Άδριανής
281 Φιλομηλίου Πάπ(π)ων Κοδρούλων
282 Πάπων Άπαμείας Κ. Δεβελτοΰ
283 Άπαμείας Κ. Κονάνης Σωζοπόλεως
284 (Κονάνης ) Άδάδων Βουλγαροφύγου
285 Άδάδων Τοτιασσοϋ Πλουτινο (υ )πόλεως
286 Τοτιάσσου Άγαλασσοϋ Γαρι(έ)λης
287 Συγαλασσοϋ Βάρης Σκοπέλου
288 Βάρης Σέλευκε ίας Περβέρεως
289 Σέλευκε ίας Φόγλων Παμφ(ύ)λου
290 Φλόγων Μαγύδων Πρακάνων
291 Μαγύδων Άνδίδων Κελενδέρεως
292 Άνδίδων Παρνασσού Μουσβάδων
293 Παρνασσού Δοάρων Λάμου
294 Δοάρων Δεβελτοΰ Σιβίλ(λ)ων
295 Δεβελτοΰ Σωζοπόλεως Φιλαδέλφειας
296 Σωζοπόλεως Βουλγαροφύγου Καρδαβούνδων
297 Βουλγαροφύγου Πλουτινουπόλεως Συννάου
298 Πλωτινουπόλεως Περβέρεως(-εραίου) Άγκυρας
299 Περβεραίου Παμφίλου Κάδους
300 Παμφίλου Σκοπέλου Άζάνους
301 Σκοπέλου Γαριέλων Μοσύνων
302 Γαριέλων Εύδοκιάδος Πραινέτου
303 Εύδοκιάδος Λαγ(ίνων)
304 Λιγύνων Κουδρούλων
68 J. DARROUZES
D Ε
305 Κουδρούλων Κρημνών
306 Κρημνών Άδριανής
307 Άδριανής Χίου
308 Χίου Μήλου
309 Μήλου Λέρου
310 Λέρου Διοκαισαρείας Πρ.
311 Διοκαισαρείας Κελενδέρεως
312 Κελεντέρεως Καρδαβούνδων
313 Καρδαβούνθου Μουσβάδων
314 Μοσβάδων Λάμου
315 Λάμου Γερ μανικοπόλεως
316 Γερμανικοπόλεως Συκηα(-κίων)
317 Συκής Δαλισανδοΰ
318 Δαλισανδοϋ Σιβήλων
319 Σιβήλων Φιλαδέλφειας
320 Φιλαδέλφειας Μετελλουπόλεως
321 Μετελλουπόλεως Κάδων
322 "Ανδρου Μοσύνων
323 Τήνου Δ ιονυσουπόλεως
324 Κάδων Συννάου
325 Τιβεριουπόλεως "Ανδρου
326 Άγκυρας Τήνου
327 Άζάνων Δεκατέρων
328 Μοσύνων Νικαίας Θράκης
329 Διονυσουπόλεως Λεβέδου
330 Συνάου Λιθοπροσώπου
331 Άρκαδιουπόλεως
332 Ήρακλειουπόλεως Μ.
333 Μέτρων
334 Φιλαδέλφειας
335 Τράλλεων
336 Λήμνου
337 Άμισοϋ
338 Τίου
339 Πέρτων /Περτών
340 Τυμβριάδων
341 Όρύμνων
342 Σάμου
343 Πραινέτου
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 69
IsAURiE (Séleukeia) : Arkanda (?), Dalisan Klanéos 169 A, 166 B, 220 D, 219 E,
dos, Germanikoupolis, Kardabounda, 207 F.
Kélentéris, Lamos, Lauzanda, Mous- Klaudioupolis 14 A, 15 B, 20 DE, 18 F.
bada, Prakana ( = Diokaisareia), Knidos = Stadeia 232 F (cf. p. 46).
Sibyla, Sykè, Zènoupolis ; cf. p. 51. Knossos 182 D, 181 E, 170 F.
Koila = Madyta 117 F.
Kadoi 239 Β, 324 D, 321 Ε, 299 F. Koloneia 224 B, 71 D, 70 E, 65 F.
Kaisareia (Bith.) 143 A, 146 B, 175 D, Komana 167 A, 218 D, 217 E, 203 F.
174 E, 162 F. Komba 183 A, 178 B, 235 D, 234 E,
Kaisareia (Capp.) 1 ABDEF. 222 F.
Kallioupolis 96 A, 95 B, 119 D, 120 E, Konana 232 A, 234 B (Kan-), 284 D,
116 F. 283 E.
Kaloè 73 A, 74 B (Kalpè), 100 D, 101 Ε, Konstantia Kyprou 3 ABDEF.
92 F. Korydala (Lycie) 171 A, 228 D, 227 E,
Kamnos, pour Kaunos 223 E, 211 F. 214 F.
Kamouliana 62 A, 64 B, 86 DE, 79 F. Korydala (Pamph.) 260 B, 305 D, 304 E,
Kanana, pour Konana 224 B. 281 F.
Kandiba 178 A, 173 B, 227 D, 226 E, Kotor, voir Dékatéra.
213 F. Kotiada 79 D, 78 E, 72 F.
Kantanos (Chantax) 1 89 A, 1 88 E, 1 74 F. Kottyaeion 221 A, 210 B, 267 D, 264 E,
Kardabounda 246 A, 234 B, 313 D, 250 F.
312 E, 296 F. Koudroula, pour Korydala 305 D, 304 E.
Karia (= Stauroupolis) 15 (et 186) A, Krateia 164 AB, 215 D, 213 E, 200 F.
17 B, 27 DE, 22 F. Kremna 261 B, 306 D, 305 E, 278 E.
Karinè 37 A, 152 B, 56 D, 55 E, 49 F. Krètè (Gortynè) 8 AB, 10 D, 9 EF.
Karpathos 78 D, 77 E. Krotonè 35 A, 48 B, 55 D, 54 E, 48 F.
Katanè 27 A, 26 B, 45 D, 44 E, 38 F. Kydonia 183 D, 182 E, 173 F.
Kaunos 181 A, 176 B, 224 D (Kanoua), Kymè 80 AB, 106 D, 107 E, 89 F.
223 E (Kamnos), 211 F. Kyproi, pour Kythroi 111 A.
Kélentéris (-déris) 244 A (Bel-), 231 B, Kypros, voir Konstantia.
312 D, 311 E, 291 F. Kypséla 57 A, 54 B, 76 D, 75 E, 70 F.
Kythroi (Paloria Kythron DE) 111 A
Képhallènia 191 D, 190 E, 188 F.
Kéramos 201 A, 235 F. (Kyproi), 128 D, 129 E, 110 F.
Kéraseis 170 D, 169 E, 137 F. Kyzikos 4 A, 5 B, 7 D, 6 EF.
Kérasous 219 D, 218 E, 204 F.
Kérétapa, voir Chairétopa. Lagina 304 D, 303 E, 279 F (Lagna).
Kerkyraioi (Kerkyra) 192 D, 191 E, Lamos 248 A, 236 B, 315 D, 314 E,
189 F. 293 F.
Kibia, pour Kinna 135 E. Lampe 180 D, 179 EF.
Kibona, pour Bibona 48 E. Lampsakos 122 A, 123 B, 146 D, 147 E,
Kibyra 187 A, 182 B, 237 D, 236 E, 151 F.
223 F. Laodikeia 16 A, 19 B, 24 DE, 23 F.
Kidyssos (Kidyessos) 265 D (Kèdisosos), Laranda (dans Arkanda ?), voir p. 53.
262 E (Kidestos). Lauzanda 251 A.
Kinna 107 A, 111 B, 134 D (Nèssos), Lébédos 79 AB, 105 D, 106 (et 329) E,
135 E (Kibia ?), 130 F. 83 F (cf. p. 28-29).
Kinnaboros 219 A, 208 B, 273 D, 272 E, Lemnos 336 E, 180 F (Limbos).
256 F. Léontinè 32 A, 42 B, 49 DE, 44 F.
Kios 55 A, 50 B, 74 D, 73 E, 67 F. Léontopolis (Hélén.) = Zalichos 257 B.
Kisamos (Kiss-) 184 D, 183 E, 177 F. Léontopolis (Isaurie) 46 A, 40 B.
Kiskissa (-soi) 63 A, 65 B, 87 DE, 78 F. Léros 310 D, 309 E, 272 F.
Kition 113 A, 114 B, 130 D, 131 E, Lilybaion 39 A, 57 D, 56 E, 50 F.
111 F. Limbos, pour Lemnos 180 F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 73