Vous êtes sur la page 1sur 23
Prof. THEQUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des faculés de droit DROIT ET SYSTEME FISCAL IVOIRIEN Chargée du cours : Pélagie THEOUA épse N'DRI, Maitre de conférences agrégée de droit public Objectif général du cours : L'objectif de ce cours est de permettre aux apprenants de maitriser, une part, les régles générales applicables 4 I’établissement et au prélévement de limpdt en Cote d'Ivoire, d’autre par, es techniques d’imposition que renferme le systéme fiscal ivoirien. Objectifs spécitiques du cours: Ce cours a pour objectifs spécifiques de permettre & Papprenant : de connaitre la théorie générale relative & l'imp6t; de connaitre les régles générales de l’imposition en Cote d'Ivoire; de maitriser les différentes catégories d’impéts prélevés en Céte d'Ivoire ; avoir une parfaite connaissance des régimes d’imposition applicables en Céte dIvoire. Mode d’évaluation : Les apprenants seront évalués a partir d’une épreuve écrite de 2 heures maximum, Il s'agira soit d'un cas pratique, soit d’un questionnaire, soit d'une épreuve qui Tegroupe les deux types d’exercice évoqués. Prof. THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit INTRODUCTION Le droit fiscal est la branche du droit qui recouvre l'ensemble des régles de droit relatives aux impéts. Il désigne aussi la participation des sujets de droit (personnes physiques ou personnes morales) a l’organisation financiére de I’Etat et a I’expression de sa politique économique et sociale. Quant a l'expression « syst8me fiscal », elle est utilisée pour désigner l'ensemble des impéts, ainsi que leurs mécanismes de prélévement, appliqués & un moment donné dans un pays déterminé. Tel que percu, la connaissance du droit fiscal ivoirien (Chapitre I) permet de mieux apprécier le systéme fiscal en vigueur (Chapitre ID). CHAPITRE I : LE DROIT FISCAL IVOIRIEN Selon messieurs Lucien MEHL et Pierre BELTRAME, «la science fiscale comprend en premier lieu la théorie de l’impét. C’est ... la science fiscale pure... Cela étant, le législateur ivoirien se fonde sur les fondamentaux de la théorie de I’ impot (Section 1) pour mettre en ceuvre la technique de ’impét (Section Il). SECTION I: LA THEORIE DE L’IMPOT. L’étude de la théorie générale de l’impét conduit 4 examiner les sources du droit fiscal (Paragraphe 1) et la notion d’ « impot » (Paragraphe TI). PARAGRAPHE I : LES SOURCES DU DROIT FISCAL I existe plusieurs sources du droit fiscal. Toutefois, la distinction est faite entre les sources internes (A) et les sources externes (B), A: LES SOURCES INTERNES DU DROIT FISCAL Dans ordre juridique interne, le droit fiscal est articulé autour de plusieurs Sources qui peuvent étre regroupées en deux catégories : les sources textuelles (1) et les sources non textuelles (2). Prof. THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des Jacullés de droit 1. LES SOURCES TEXTUELLES Elles seront regroupées en deux catégories : les bases constitutionnelles et les bases Iégislative et réglementaire. Les bases constitutionnelles 1 s'agit, d'une part, de certaines dispositions constitutionnelles qui fondent Mexistence de l'impdt. Ce sont, notamment, l'article 93 de la Constitution qui dispose que « Le Parlement vote la loi et consent I’impot ». Cette disposition consacre la Iégalité de Vimpét, Dans la méme logique, l'article 101 al. 1- 13° de Ja Constitution dispose que « laloi fixe les régles concernant (...) 'assiette, e taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature ». On reléve, d’autre part, 4 principes fondamentaux de valeur constitutionnelle qui Bouverne Ie droit fiscal : Je principe de la Iégalité (article 101 al. 1- 13° de la Constitution) ; Je principe du consentement annuel a ’imp6t (article 93 de Ia Constitution), le principe de ’égalité devant I'impdt (article 43 de la Constitution) et le Principe de la nécessité de I’impot (article 43 de la Constitution). Les sources législatives et réglementaires En principe, la compétence d’édiction des lois ordinaires et des lois de Finances reléve de la compétence du parlement, conformément aux articles 93 et 101 al.1- 13° dgja mentionnés ; sauf les cas exceptionnels d’édiction des textes fiscaux par le pouvoir exécutif. A c6té des lois, certains Principes généraux du droit sont considérés comme ayant valeur législative, C’est le cas du principe de la territorialité fiscale qui signifie que le pouvoir fiscal de I’Btas s'exerce sur son territoire. Hormis la compétence I¢gislative, il existe des cas oi le législateur peut habiliter Te Gouvernement a prendre des mesures fiscales par ordonnance (article 106 al.1 de la Constitution). De méme, en cas de circonstances exceptionnelles, l"exécutif adopte les textes fiscaux par ordonnance. 2. LES SOURCES NON-'TEXTUELLES . Elles regroupent la doctrine et la jurisprudence La doctrine Prof. THEOUA Pélagie, Mutre de Conférences Agrégee des faults de droit Il faut distinguer entre la doctrine d°école et 1a doctrine administrative. La doctrine d’école renvoie & l'ensemble des écrits des auteurs sur des points de droit et qui peuvent inspirer le législateur. Quant a In doctrine administrative, elle renferme l'ensemble des avis et commentaires que fait l'administration fiscale des textes fiscaux et des directives qu'elle adresse & ses agents relativement a I'interprétation et a l'application de ces textes (les circulaires, les lettres, les notes de service, les mesures d’ ordre intéricurcs....). La jurisprudence C’est l’ensemble des décisions de justice rendues sur une question de droit. Dans ce cadre, le juge participe a I’élaboration constante de la Joi fiscale par son interprétation en vue de son application. En effet, le juge est parfois amené a préciser le sens des concepts ou A élaborer des théories interprétatives qui constituent des sources du droit fiscal. D’ailleurs, il a le pouvoir de corriger l’évaluation établie par l’administration fiscale (en cas de contentieux) et donc de modifier imposition individuelle. Les sources interes du droit fiscal coexistent avec les sources externes. B : LES SOURCES EXTERNES Les sources externes du droit fiscal sont essentiellement les conventions fiscales et les normes communautaires 1- LES CONVENTIONS FISCALES INTERNATIONALES Il existe deux catégories de conventions fiscales: les conventions fiscales bilatérales et les conventions fiscales multilatérales. Les conventions fiscales bilatérales sont des contrats conclus entre Etats et entre Etats et organisations internationales afin déviter la double imposition, l’absence d’imposition ou de favoriser l’assistance administrative mutuelle entre les Etats parties au contrat. Les conventions fiscales multilatérales sont des accords ou des traités en matiére fiscale qui visent Ia suppression des bai (éres douaniéres et I"harmonisation des legislations fiscales. L’exemple type en matiére de relation commerciale est le General Agreement on Tarnifs and Trade (GATT) ou le traité de Marrakech dans le cadre de l’OMC. Prof. THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit Cependant, l'application des conventions fiscales est entravée par les paradis fiscaux, les franchises fiscales (exonérations et immunités accordées par les Btats) et les fuites devant la charge fiscale (fraudes et évasions fiscales). Par ailleurs, dans l’ordre communautaire il s’est construit un véritable droit fiscal. 2. LES NORMES COMMUNAUTAIRES Ce sont les actes juridiques édictés pour réglementer les systémes fiscaux des Prats membres des regroupements communautaires, II s‘agit notamment des reglements et des directives communautaires en matigre fiscale. Les reglements communautaires sont des actes juridiques de nature générale et “mpersonnelle émanant de l’autorité exécutive de la communauté qui ont un effet direct Par application immédiate dans Vordre juridique interme des Etats membres, Les directives communautaires, au contraire, lent les Etats quant aux résultats & atteindre. Toutefois, leur application dans chaque Etat est subordonnée aux mesures d’ordre internes (appelées normes de transposition) prises par les autorités nationales compétentes en vue de faire produire aux directives leurs effets, Ex: directive 2°03/2009/CM/UEMOA relative "harmonisation des législations des Etats membres en matiére de droit d’accises. Les sources du droit fiscal étant déterminées, il faut préciser la quintessence de In notion « d’imp6t ». Prof. THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facults de devi PARAGRAPHE II: LA NOTION D’IMPOT L’étude de la notion d’impét peut étre effectuée en examinant successivement la nature de limpét (A) et ses différentes classifications (B). A: LA NATURE DE L’IMPOT S'interroger sur la nature de I’impét c’est se poser la question suivante : qu’est- ce que impét ? Selon Lucien Meh! et Pierre Beltrame « l’impdt est une prestation pécuniaire Tequise des personnes physiques ou morales de droit privé, voire de droit public, d’aprés leurs facultés contributives, par voie d’autorité, a titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des dépenses publiques ou A des fins d’intervention. de la puissance publique », De cette definition, il ressort que I’impét est : - Un prélévement pécuniaire obligatoire. Cela signifie qu’il est pergu en argent contrairement & un recouvrement en nature, sauf dans des cas exceptionnels oi un recouvrement en nature est admis. En outre, il est tun acte de puissance publique. La création et le prélévement de I’impdt reléve de la compétence exclusive des pouvoirs publics. - Un prélévement effectué a titre définitif et sans contrepartie déterminée. L’imp6t est établi de maniére unilatérale & la charge exclusive des contribuables. Il ne donne pas lieu 4 un remboursement. Cela le différencie de l’emprunt public. - Un prélévement 4 double finalité Ta une finalité financiére et une finalité non financiére. Sa finalité financiére est la Principale. L*imp6t sert 4 renflouer les caisses de I'Etat et & assurer la répartition des charges financiéres publiques entre les contribuables. Sa finalité non financiére réside dans le fait que l"impét peut étre utilisé comme moyen d’action économique et sociale a travers I'interventionnisme fiscal. La notion dinterventionnisme fiscal raméne & l'utilisation de limpdt dans un but économique et social. Ainsi, l’impét peut servir, soit & lutter contre inflation, soit & décourager la consommation, soit & encourager emploi. L’impét tel qu’appréhendeé different des autres prélévements obligatoires. Prof. THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des. facultés de droit B- LA DISTINCTION DE LIMPOT AVEC LES NOTIONS VOISINES La taxe, la redevance, les taxes parafiscales et les cotisations sociales sont des Prélevements obligatoires. Mais, V'imp6t, prélevement obligatoire A titre principal, se distingue de ces prélévements obligatoires subsidiaires. La redevance est une rémunération pour les services rendu (exemple de redevance : 'e page des routes). La taxe administrative est un prélévement obligatoire peru des Particuliers a l'occasion d'un service rendu ou simplement offert, Ainsi, contrairement 4 Timpét, la taxe et la redevance sont prélevées & Voccasion d'un service rendu (contrepartie déterminge & la différence de Timp6). Les taxes parafiscales sont des prélévements obligatoires pergus dans Vintérét économique ou social au profit d'une personne morale de droit public ou privé autre que TEtat, les collectivités décentralisées ou leurs Etablissements Publics ou administratifs (EPA). A la difference de impor, elles sont pergues en faveur d’organismes exclues du bénéfice du prélévement fiscal. C'est exemple de la redevance RTI. Les cotisations sociales sont des apports des personnes protégés ou de leurs employeurs a des institutions octroyant des prestations sociales, en vue d’acquérir et de maintenir le droit A ces prestations. Si elles sont obligatoires, elles sont destinées a financer des régimes de protection sociale prédéfinis, Tl existe plusieurs types dimpéts. C’est ce qui explique qu’ils fassent objet de classification. B: LA CLASSIFICATION DES IMPOTS La diversité des impéts ne facilite pas leur classification. Mais, nous retiendront trois types de classifications fondées sur des critdres différents, 1- LA CLASSIFICATION IMPOT REEL ET IMPOT PERSONNEL On appelle impét réel, Iimpét qui frappe une chose ou une opération en elle- méme, c'est dire, dans sa nature, sa quantité, sa valeur monétaire, en faisant abstraction de Ja personne du contribuable, Prof. THEQUA Pélagic, Matire de Conférences Agrigée des facultés de droit Au contrare, 'impét personnel est un imp6t personnalisé, c'est A dire aménagé en fonction de la situation particuligre du contribuable. Il répond a la volonté dassurer plus de justice sociale. 2. LA CLASSIFICATION IMPOT DIRECT ET IMPOT INDIRECT L'impot direct frappe directement les biens et revenus d'une personne du seul fat quelle les posséde. Il frappe la matiére imposable de fagon stable et permanente, L'impot indirect frappe le contribuable individuellement a l'occasion des dépenses quil effectue. Il frappe la matiére imposable de fagon intermittente, a l'occasion de certaines opérations. En outre, l"imp6t direct est supporté directement par le contribuable Iui-méme. Pour I'imp6t indirect, le contribuable n'est qu'un intermédiaire, il peut rejeter le poids de Timp6t sur les autres, Par ailleurs, il existe un autre critare lié au mode de recouvrement. Liimpét direct est en principe pergu au moyen d'un titre exécutoire préalablement établi par Vadministration (le réle) et notifié au contribuable (ex : impét foncier). L'impét indirect est peru sans émission préalable de réle, sans démarche de Tadministration. Le montant est souvent acquitté spontanément sans intervention de Padministration fiscale (TVA). 3 LA CLASSIFICATION IMPOT SUR LE REVENU, IMPOT SUR LA DEPENSE ET IMPOT SUR LE CAPITAL L'impot sur lerevenu frappe ’acquisition d'un revenu parle contribuable (ex: Impot Sur les traitements et salaires). L'impdt sur la dépense frappe la richesse quand elle sort du capital 1e contribuable sera frappé quand il uilisera sa richesse pour se procurer des Aenrées et des services (ex :TVA). En rélité il s'agit d'un imp6t payé chaque fois qu'il ya une dépense. L’impot sur le capital porte sur le capital mobilier, soit lors de ses mutations a titre onéreux ou non ( droit de succession et de donation), soit du simple fait de sa détention Gmp6t sur la fortune). Le capital est la richesse accumulée, ce qui constitue la fortune. L’cxamen des sources du droit fiscal, de la notion d’impét et de la classification des différents types d”impots met fin & approche théorique de l’impét. Toutefois, i permet d’aborder la question de la technique de "impét. Prof. THEQUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit SECTION II: LA TECHNIQUE DE L'IMPOT Bhudier la technique de l’imp6t, c’est s’interroger sur imposition. Imposer c’est contraindre les particuliers ct les entreprises 4 payer Pimpét, c'est a dire a verser de Vargent aux fonds publics sans contrepartie. Cette tache est réservée I’ Administration fiscale, L'imposition s'effectue selon des techniques précises (PARAGRAPHE 1) et donne lieu A des contréles réguliers qui aboutissent A un contenticux complexe (PARAGRAPHE I). PARAGRAPHE I : LES MECANISMES D’IMPOSITION Le prélévement fiscal donne lieu a trois opérations : l’assiette, la liquidation et le recouvrement de l’impét. A: L’ASSIETTE DE L'IMPOT Liassiette de l’imp6t est définie comme l’ensemble des opérations qui ont pour but de rechercher, de déterminer et dévaluer la matitre imposable. Mais en régle générale, cette notion est confondue avec celle de base d’imposition ; c’est-a-dire la base sur laquelle est assis |’imp6t et auquel il faut appliquer un tarif pour déterminer la dette impor. La détermination de l’assiette de Pimpot induit deux actions indispensables : - Ia constatation de la matitre imposable. Cette phase implique la détermination par administration fiscale du fait générateur de imposition. Ce fait générateur, qui est l’opération ou l’éveénement cjni donne naissance a la dette fiscale, est prévu par la loi en vertu du principe de la Iégalité de Pimpét. Cette tche de constatation de la matiére imposable peut étre accomplie a la suite d'un recensement ou d'une déclaration d’existence de la matiére imposable a Vinitiative du contribuable. Ex : la loi prévoit le paiement d'un impos foncier par tous ceux qui possédent un bien immobilier. Le fait de posséder un bien immobilier est le fait générateur, prévu par la loi, qui rend un contribuable redevable du paiement de l'impét foncier. Il revient a l'administration fiscale de constater la possession d'un bien immobilier par un contribuable. Prof. THEOUA Pelagic, Mate de Conférences Agrégée des fcultés de droit - Pévaluation de la matiére imposable. Il existe deux maniéres d’évaluer la matitre imposable. Dang Vévaluation indirecte, la matiére imposable est évaluée soit A partir des Signes extérieurs de richesse déterminés par le législateur (valuation indiciaire), soit par la fixation préalable par I'administration fiscale d'un montant fixe de Vimpét a payer (évaluation forfaitaire). Au contraire avec Pévaluation directe, c'est le montant exact de la richesse qui est recherché. Le systéme de la déclaration contrélée, faite par le contribuable lui-méme ou par un tiers, est la méthode de droit commun. Ainsi, le contribuable lui-méme ou le tiers redevable (en cas de prélévement a la source par exemple) calcule Jui-méme la valeur de la matiére imposable et la communique a l’administration fiscale Par le systéme de la déclaration. Aprés la détermination de lassiette de Limp6t, il faut procéder a Ja liquidation et au recouvrement. B: LA LIQUIDATION ET LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT La liquidation consiste a calculer V'impét, c’est-a-dire a étabiir le montant de la dette fiscale du contribuable par application d’un taux d’imposition ou d?un tarif a la base imposable. La liquidation est parfois a la charge de I'Administration, Dans beaucoup de cas cependant, le contribuable procéde lui-méme & la liquidation de Iimp6t, Une fois I'impét liquidé, le recouvrement est ensemble des procédures par lesquelles s’effectue le transfert du montant de limpét da dans les caisses du Trésor public, Le recouvrement peut étre amiable ou forcé. Le recouvrement est dit amiable Jorsyue le contribuable (celui au nom duquel est établiimpét) ou le redevable (personne 4 qui 'administration fiscale peut demander Ie paiement de Timp6t) paie volontairement Vimpét dans le délai imparti. Le recouvrement est forcé lorsque, aprés une défaillance du contribuable ou du redevable, l’administration fiscale recourt 4 la puissance publique, particuliérement au privilege de l'action d’office, pour recouvrer sa créance. Dans tous les cas, le recouvrement de l’impét n’exclue pas le contréle fiscal. 10 Prof. THEOUA Pélagie, Matire de Conférences Agrégée des faultés de droit PARAGRAPHE II: LE CONTROLE FISCAL I existe des instruments du contréle et des Procédures de redressement, A: LES INSTRUMENTS DU CONTROLE L’administration dispose de moyens de contrdle assez variés qu’elle est tenue utiliser suivant des procédures préétablies, Au titre des moyens du contrdleil y a d’abord le droit de communication qui ¢st le droit pour administration fiscale de recueillir des informations auprés de Certaines personnes, organismes ou administration en vue deffectuer des controles des Aéclarations d'un contribuable. Il y a ensuite la demande de renseignements, Péclaircissements et de justifications qui permet & "Administration des impéts de demander au contribuable tous renseignements, justifications ou éclaircissements relatifs aux déclarations souscrtes ou aux actes déposés. Enfin, les droits @enquete et de perquisition offre a administration a possbilté de rechercher les manquements du contribuable, Elle peut se faire présenter les facture, la comptabilité, les documents Professionnels. Elle procéde & la constatation matérelle des éléments exploitation avec l’établissement d'un procés-verbal consignant les manquements. Les résultats de Sette enguéte ne sont pas directement utilisables par Tadministration, il faut une vérification de la comptabilité. On parle de droit de visite pour désigner le droit de Perquisition et de saisie de Yadministration fiscale dans les locaux professionnels et privés, Concernant les procédures de contrdle, il existe un contréle sur pidce et un Controle sur place. Le controle sur pidce est un examen interne des documents fournis Par Je contribuable. Il se veut critique et global. On confronte Jes données de la 4éclaration avee Yensemble des informations du Centre des Impots. Quant au contréle sur place, c'est un contrdle exteme. Il consiste & vérifier la comprabilité (pour les entreprises) et lensemble de la situation fiscale personnelle (pour {es particuliers). La vérification de la comptabilité est done l'ensemble des opérations vi ont pone ubjet dexaminer dans Jes Iocaux de Pentreprise la comptabilité de celle-ci et de la confronter a cerlaines données de fait ou matérielles, afin de contréler les Aéclarations souscrites et de faire Jes redressements nécessaires. n Prof. THEOUA Pélagie, Mattre de Conférences Agrégée des facultés de droit B: LES PROCEDURES DE REDRESSEMENT U existe une procédure contradictoire et une procédure unilatérale. La procédure contradictoire intervient lorsqu’on constate une inexactitude, une omission ou une dissimulation dans les éléments servant de base au calcul de Timpét. L'administration fiscale adresse au contribuable une notification de redressement qui doit comporter certaines indications (la période de l'imposition, le montant de Pimpét... observations. En cas de désaccord, il peut saisir le supérieur hiérarchique qui donnera Le contribuable a 30 jours pour faire parvenir son acceptation ou ses un avis. La procédure unilatérale ou imposition d’office consiste a déterminer unilatéralement les bases @imposition d’aprés les informations de |’administration. C'est une mesure a caractére de sanction. Les mécanismes de contréle mis en @uvre peuvent aboutir a une conciliation entre l'administration fiscale et le contribuable ou donner lieu & un véritable contentieux fiscal. Le juge est alors saisi. L’impét est le moyen de financement principal de I’Etat. Il garantit le fonctionnement régulier de celui-ci. A cet effet, il doit étre prélevé dans le cadre d’un systéme fiscal performant. 2 Prof. THEOUA Pélagie, Motire de Conférences Agrégée des facultés de droit CHAPITRE IL : LE SYSTEME FISCAL TVOIRIEN Le systéme fiscal ivoirien repose sur la loi n°63-524 du 26 décembre 1963 portant Code Général des Impéts. Les dispositions de ce texte font réguliérement l’objet de modifications avec les différentes annexes fiscales. Outre le Code Général des Impéts, peuvent étre notamment cités le livre de procédures fiscales (loi n°97-244 du 25 avril 1997); les principaux décrets et arrétés d’applications ; le nouveau Code des investissements du 7 juin 2012, ete, Le systéme fiscal ivoirien est lun syst@me essentiellement déclaratif. Cela signifie qu’il est laissé au contribuable Vinitiative de déterminer sa dette fiscale et de la déclarer lui-méme, sous réserve d’un droit de contréle reconnu a I’administration fiscale. Celle- ci se compose de la Direction Générale des Impéts (DGI) chargée du prélévement de la fiscalité intérieure et de la Direction Générale des Douanes (DGD) chargée du prélévement de la fiscalité de porte, Il comprend divers impéts (chapitre 1) dont les modalités de détermination sont fonction des différents régimes d’imposition (chapitre Il). SECTION I : LES PRINCIPAUX IMPOTS ET TAXES Ce sont les impéts direots, les impéts indirects et les droits ’enregistrement. PARAGRAPHE I : LES IMPOTS DIRECTS ly en existe quatre grands groupes : les imp6ts sur les bénéfices, les contributions des Patentes et des licences, les impéts fonciers et les imp6ts sur les revenus du travail et sur les capitaux mobiliers. A: LES IMPOTS SUR LES BENEFICES Us regroupent Jes impéts sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), sur les bénéfices agricoles (BA) et les impéts sur Jes bénéfices non commerciaux (BNC). Ces impéts sont prévus par les articles 1 4 85 du Code Général des Impéts (CGI). Ils sont établis sur les bénéfices des professions commerciales industrielles, artisanales; forestiéres ou agricoles, miniéres et pétroliéres ; ou les bénéfices des professions non 3B Prof. THEOUA Péagi, Maire de Conférence Agrégée des facultés de droit commerciales (les professions libérales telles les notaires médecins, avocats...). Ils sont dus au titre des bénéfices nets réalisés en Céte d'ivoire. Sont imposables les personnes ou les sociétés quelle que soit leur forme juridique. Le bénéfice imposable est le bénéfice net obtenu aprés déduction de tous les fais et charges dument justifiés et engagés dans T'intérét de Pexploitation (charges déductibles).Toutefois, les amendes & occasion d'une infraction la legislation sur les Prix, les impOts, taxes et droits sur les marchandises, ne sont pas déductibles des Dénéfices (charges non déductibes). Ainsi,lerésultat comptable de Pentreprise doit étre corrigé pour obtenir le résultat fiscal qui constitue Passiette sur laquelle est appliqué le taux de Pimpot, Lorsque le résultat fiscal est bénéfciare, le contribuable détermine Vimpét BIC ou BA ou BNC en appliquant le taux fixé sur le dit résultat. Le taux actuel Applicable est de 25% pour les personnes morales et les personnes physiques (article 8 de annexe fiscale au budget de 2019). Les entreprises du secteur des télécommunications, des technologies de Vinformation et de la communication, sont imposées a hauteur de 30% du résultat fiscal, Lorsque le résultat fiscal est nul ou déficitaire, le contribuable assujetti au régime normal d’imposition paye un impét minimum forfaitaire. B:LA CONTRIBUTION DES PATENTES ET DES LICENCES Nous les étudicrons de maniére successive, 1- LA CONTRIBUTION DES PATENTES Ta contribution des patente est due par toute personne physique ou morale ‘Mi exerce en Cl un commerce, une industri, une profession libérale, ou qui rend des Services non compris dans les exonérations, Elle est prévue par article 264 du CGI, La patente est composée de deux droits : ~ Un droit sur le chiffre @affaires égal a 0,5% du chiffre d'affaires ou des recettes brutes hors taxes (HT) de Pannée Précédente avec un minimum de perception de 4 Prof. THEOUA Pélagie, Matire de Conférences Agrégée des facultés de droit 300.000 FCFA et un maximum de perception en fonction du montant du chiffre d'affaires, ~ Un droit sur les valeurs locatives des locaux affectées d l’activité 2. LA CONTRIBUTION DES LICENCES Toute personne ou toute société se livrant a Ia vente de boissons en gros ou en détal, alcooliques ou fermentées, soit A consommer sur place soit A emporter, est assujettie & lun droit de licence pour chaque établissement. La licence n’est pas due par le Commergant qui se borne & vendre de laleool de menthe pharmaceutique, ou de lait ou autre produits médicamenteux alcoolisés. La contribution des licences est constituée par tun droit fixe selon la nature et la localisation de I’établissement. A ce droit s'ajoute la contribution nationale. C: LES IMPOTS FONCIERS ET LES PRELEVEMENTS ASSIMILES Nous examinerons d’abord les impéts fonciers, et ensuite les prélévements assimilés. 1. LES IMPOTS FONCIERS Ce sont I’impot sur le revenu foncier (IRF) et les imp6ts sur le patrimoine foncier (rR. L'IRF est pergu a raison du revenu tiré de la location d’un immeuble bati ou non bati (article 149 CGD). Le redevable de limp6t est le propriétaire ou le possesseur, le concessionaire, l’usufruitier, le propriétaire du sol. L’impét sur le revenu foncier est fixé & 3% de la valeur locative des immeubles productifs de revenus. La valeur locative @un bien est le prix du bail, c’est-a-dire le prix que le propriétaire du bien aurait pu en tirer s’il le mettait en location. L’IPF comporte deux catégories : I’Impét sur le Patrimoine Foncier des Propriétés Baties (IPFPB) et l’imp6t sur le patrimoine foncier des propriétés non baties. L’imp6t sur te patrimoine foncier des propriétés baties est calculé A raison de la valeur locative de l'année précédente, des propriétés imposables. Ce taux est aujourd'hui en 15 ‘of, THEOUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrépée des facultés de droit Principe de 9% de la valeur locative des immeubles batis et des immeubles non bitis Productifs de revenu. Toutefois, ce taux différe dans certains cas, L’impét sur le putrimoine foncier des propriétés non baties est prélevé a 1,5% de la valeur vénale du terrain non biti, La valeur vénale est le prix d’achat ou de vente, 2- LES PRELEVEMENTS ASSIMILES Mya d'abord la taxe de voirie, d’hygiéne et d’assainissement (article 166 CGI). Son taux est fixé 82% de la valeur locative des immeubles. ILy a ensuite l'acompte au titre des impéts sur les revenus locatifs. Dans cette catégorie figure le taux de 15% du montant brut des loyers payés au titre des baux administratifs par les régies des forces armées, de la gendarmerie ct des eaux et foréts; les entreprises relevant d’un régime réel d’imposition ; Jes ambassades et les organismes intemmationaux ; les agences immobiliéres Ty a enfin la taxe d’habitation fixée forfaitairement 4 20 000 par an. En régle générale, les déclarations fonciéres sont faites au plus tard le 15 février de chaque année. D: LES IMPOTS SUR LES REVENUS DU TRAVAIL ET LES CAPITAUX MOBILIERS Nous examinerons successivement ces deux catégories d'impéts. 1- L’IMPOT SUR LES REVENUS DU TRAVAIL Ce sont notamment les impéts sur les traitements salaires, pensions et rentes viagéres (ITS) et 'Impét Général sur le Revenu (GR), LITTS est établi sur les revenus provenant des traitements public et privé des Soldes, des indemnités et émoluments des salaires, des pensions, et rentes viageres & exclusion des revenus exonérés (art, 116 CGI). Les pensions et rentes viageres sont des allocations périodiques dont le paiement est en général assur aux bénéficiaires toute leur vie. L’impot est dai par les ficiaires des revenus imposables. Le revenu net imposable est égal au total des rémunérations bruts, déduction faite d’un abatement de 16 Prof. THEOUA Pélagic, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit 20%. Le taux applicable au revenu net imposable est de 1,5%, A défut, le taux de 12% est appliqué sur le revenu brut (article 120 CGN). LITGR est un impét personnel, global et annuelretenu a la source et reversé par "employeur. Le revenu imposable est le montant total du revenu net réalisé au cours de année. Il est dd par toute personne physique ayant en Cote d'Ivoire une résidence habituelle. Pour les salariés, le calcul tient compte du nombre de part correspondant au hombre d’enfants & charge et & la situation matrimoniale (article 248 CGI). Les taux ‘pplicables au revenu net imposable sont fixés d'une fagon progressive pour chaque tranche de revenu (article 251 CGN) 2. LIMPOT SUR LES CAPITAUX MOBILIERS Les revenus de capitaux mobiliers sont composés des revenus des valeurs mobiligres et celles des eréances. Les valeurs mobilires sont des placements & revenus Yariables telles que les actions et es pars socials (article 180 CG), L’impat s’applique 3 tous les bénéfices ou produits non mis en réserve ou non incorporés au capital et & Toutes les sommes mises 3 Ia disposition des associé, actionnaires ou porteurs depart (es dividendes, les revenus des actions et parts de société). Les taux varient en fonction des valeurs mobiliges concernées, Ainsi, il est fix€& 10% pour les dividendes payés par les sociétés cotées en bourse régionale des valeurs mobiliéres, L'impot sur les revenus des créances s'applique aux intéréts et tous produits des créances présentant lecaractée juridique d'un prét, des dépots de sommes d'argent, des comptes courants, des cautionnements en numéraires, des emprunts autres qw'obligatares. Le taux de Fimpdt est de 18%, toutfois des taux particuliets peuvent tre appliqués (article 180 236 CGN). Les impots directs étant présentés, il convient d’examiner les impéts indirects, PARAGRAPHE II: LES IMPOTS INDIRECTS Is portent sur la consommation des biens et services. La distinction est faite entre les taxes sur le chiffre d'affaires et les autres taxes indirects. v Prof. THEQUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit A: LES TAXES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES Ce sont la TVA (Taxe sur Valeur Ajoutéc) et les Taxes sur Obligations Bancaires (TOB). 1- LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE La TVA est une taxe générale, unique qui s’applique sur la dépense de tous les biens et services sauf exonérations légales (article 339 CGI). La TVA est un impdt sur a consommation a paiement fractionné. C'est-a-dire qu’a chaque stade de la transaction ©u production, la TVA est due. Les producteurs et les vendeurs doivent reverser & PEtat a TVA sur le montant total de leur vente, mais sous déduction de la TVA qui leur a 6 facturée sur ces mémes produits par leurs propres fournisseurs. En conséquence : TVA due égale 4 TVA collectée moins TVA déductible. TVA due = TVA collectée- TVA déductible La TVA s'applique sur les livraisons de biens et les prestations de services offectuées a ttre onéreux par un assujetti a exception des activités salaries et agricoles. Le taux général est de.18% du montant de la marchandise ou de la prestation de service. Ce taux est réduit & 9% pour le lait et les pAtes alimentaires & base de blé dur 4 100%. 1. LA TAXE SUR LES OPERATIONS BANCAIRES Elle concerne les activités bancaire ou financiére et dune maniére générale, le commerce des valeurs et de I’argent. Le taux de la taxe est de 10%, sauf sur les agios bancaires des crédits d’équipements informatiques et industriels et sur les crédits acquisition de logiciels pour lesquels le taux est de 5% sur les bases hors taxe (article 113 CG). B: LES AUTRES TAXES INDIRE( Il s’agit de la taxe sur les publicités, les contrats d’assurance ct les droits Aaccises, La Taxe sur la publicité est une taxe spéciale applicable aux sommes versées pour Ja diffusion des messages publicitaires dont sont exonérés. les messages publicitaires Aiffusés par des associations sportives reconnues par leur ministére de tutelle. La taxe 18 Prof. THEQUA Pélagic, Maitre de Conférences. Agrégce des fucultés de droit ¢stassise sur les montants des messages publicitaires au tarif de 3% du chifire d'affaires hor taxes, Elle est due par les régisseurs des messages publiitaires ou a défaut par les Personnes qui en assurent la diffusion (article 421 CGN. La Taxe sur les contrats d'assurance est pergue sur les primes d’assurance Stipulges dans toutes les conventions d’assurance ou de rentes viagéres conclues avec une compagnie d’assurance. Il existe des cas d’exonération (articles 424 et 425 CGD. On peut citer en exemple les réassurances, les actes conte les accidents du travail. Les taux varient en fonction des catégories d’assurance (article 422 et suivants). Tes droits d'accises sont consttués de différentes taxes qui frappent certains Produits. Sont concemés entre autres les produits pétrolier, les boissons alcoolisées, et non alcoolisés a l'exception de l'eau, les tabacs et les cartouches. Le tarif de 'impdt Varie en fonction des biens ou produits concernés. PARAGRAPHE III : LES DROITS D°ENREGISTREMENT Les droits denregistrement définissent un prélévement pergu & Yoccasion d'un acte juridique appelé lenregistrement. Is sont prévus parle livre troisiéme du CGI. Ces droits d'enregistrement concernent un trés grand nombre dactes, II peut s’agir @'actes notariés comme les astes portant transfert de propriété. Ils concement également les démarches de succession lors de décés, et les actes juridiques lors de procédures Judiciaires. Us comespondent aux frais engagés par un agent appartenant aux services Spécialisés de administration fiscale pour mener & bien la formalité d'eurcgistrement, Ot sont en ce sens assimilés & un impot percu par lat. Tandis que certains actes font Tobjet d'une obligation denregistrement, d'autres peuvent étre librement enregistrés Pour apporter une valeur juridique a la démarche (par exemple pour une reconnaissance de dette, un bail d'immcuble, etc). Par exemple, il est prévu un droit fixe de 18 000 franes pour les: jugements rendus sur incidents aw cours dinstanee et sur les exceptions (Arl, 703 dn CGI et un droit fixe de 24 000 francs pour les juycinents des wy "of. THROUA Usage, Matire de Conferences Ayreige des faults de rol (ribunaux criminels ot arréts des cours d'appels contenant des dispositions définitives ne Pouvant donner liew au droit proportionnel ou au droit progressif (art, 705 du CGI). 'S REGIMES D'IMPOSITION I existe 4 régimes imposition adaptés a la taille des entreprises, notamment "importance de leurs chiffres d’affaires ou recettes annuelle > la Taxe Forfaitaire des Petits Commergant et artisans (TFPCA) > L'impét synthétique ; + Leréel simplifié d’imposition; - Leréel normal imposition. Ces régimes peuvent étre classés en 2 grandes catégories: les régimes d'imposition forfaitaires et les régimes «imposition sur des bases réelles, PARAGRAPHE I: LES REGIMES D’IMPOSITION FORFAITAIRES Ce sont le régime de la TEPCA et le régime de l'imp6t synthétique A+ LE REGIME DE TAXE FORFAITAIRE DES PETITS COMMERCANT ET ARTISANS (TFPCA) Le régime de la taxe forfaitaire est régi par "ordonnance n%61-123 du 14 avril 1961 Qui a été plusieurs fois modifiée, Conformément d ce texte, la TFPCA est due par toutes les petites entreprises dont le montant total du chiffre d'affaires n’atteint pas 5 Millions ou qui sont énumérés par la loi (ex : Les vendeurs en ambulance, les vendeurs 4 Pétalage, les cordonniers, réparateurs de véhicules a deux Toues et blanchisseurs qui n’emploient aucun salarié et qui utilisent un petit outillage main...). Elle est représentative de la contribution des patentes, des licences, des taxes Communales, des traitements salariaux et de la contribution a la charge des employeurs, C’est un régime d’impdt trés simplifié qui prévoit le versement dune cotisation 20 Prof. THEOUA Pélaie, Maitre de Conférences Agrégée des faculté de droit forfaitaire. On parle de for fait lorsque le montant de Vimpot a payer est fixé d'avance par le Iégislateur, La TFPCA est pergue par la mairie (receveur municipal) commune dans le périmétre de la “t Par les services des impdts en dehors de ce périmétre. Le paiement est ffeetué en fonction de Ia catégorie a laquelle appanient le contribuable. Pour la premiére catégorie soumise & une taxe journalire, le paiement s’effectue par 'a remise d'un ticket numéroté au redevable, Pour la deuxiéme Catégorie soumise A une taxe mensuelle, constaté par la remise @un timbre mobile qui devra étre collé au verso de la formule. Concemant la troisitme catégorie soumise également des taxes mensuelles, les edevables sont tenus de se faire délivrer leur formule spécial de janvier. 3: LE REGIME DE LIMPOT SYNTHETIQUE L'impot synthétique est une cotisation forfaitaire anmuellec dont le tarif est fixé parla loi en fonction des tranches de recettesrélisées(chiffre d'affnires) I se substitue& la fois la contribution des patents, a l"impot su les bénéfices industriels et commerciaux Gta la TVA. Il comporte toutefois un certains nombres obligations pour le contribuable. Depuis la réforme apportée par 'annexe fiscal ala loi n°2014- 861 du 22 décembre 2014 portant budget de I'Etat pour l'année 2015, sont soumis & impo synthétique, les Contribuables, personnes physiques ou morales (modification portée par l"annexe fiscale au budget 2015) qui réalisent un chiffre d'affaires annuel compris entre 5 et 50 millions, Les contribuables soumis & limpét synthétique sont astreints & la production d'une Comptabilité établie selon le systéme minimal de trésoretie qui comporte : un registe chronologique des achats et dépenses, un livre des ventes et des prestations réalisées. Ils Sont tenus de fournir leurs états financiers de fin de l’exercice au plus tard le 30 juin Suivant la date de cloture de lexercice comptable. a Prof. THEQUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des faculté’s de droit PARAGRAPHE II: LES REGIMES D’IMPOSITION SUR DES BASES REELLES 1! stagit du régime du réel simplifié d'imposition et du régime du réel normal imposition. A: LE REGIME DU REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION Depuis la réforme apportée par I’annexe fiscale a la loi n°2014- 861 du 22 décembre 2014 portant budget de I'Etat pour l'année 2015, le régime du réel simplifié s'applique au contribuable dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 millions ct 150 millions, 1 faut souligner qu’il existe pour les personnes imposables des possibilités option. L’option est I"acte par lequel le contribuable qui ne remplit pas es conditions Pour étre imposé sous un régime fiscal demande expressément A y étre soumis. Ainsi les contribuables qui sont normalement soumis au régime de I'imp6t synthétique Peuvent étre imposés sous le régime du réel simplifié d'imposition sur option de leurs Parts avant le 1* février de chaque année, L’option prend effet au 1* janvier de l'année au cours de laquelle elle est exercée, Les contribuables soumis au régime du réel simplifié d'imposition doivent aussi souscrire 4 une déclaration de TVA et A une déclaration d’impét sur les traitements et salaires, Ils doivent également produire leurs états financiers annuels conformément au droit comptable OHADA. B: LE REGIME REEL NORMAL D° IMPOSITION Avec la réforme de 2014, sont soumis au régime récl normal, les entreprises dont le chiflre d'affaires annucl, toutes taxes incluses, excéde 150 millions de francs CFA. Les assujettis au régime simplifié d'imposition peuvent opter pour le régime réel normal d’imposition. Les contribuubles soumis & ce régime doivent souscrire a plusicurs déclarations. I s’agit entre autres : ~ Pela date de cléture de l"exercice comptable pour les entreprises qui réalisent un chifire d'affaires de plus de un milliard. Prof. THEQUA Pélagie, Maitre de Conférences Agrégée des facultés de droit ~ De la déclaration de résultat au plus tard le 30 mai suivant la date de cloture de Fexercice comptable pour les entreprises qui réalisent un chiffre affaires de moins d'un milliard En outre ils sont tenus de produire leurs éats financiers annuels conformément au droit comptable OHADA, au droit comptable bancaire ou au code de la conférence inter Africain des marchés des assurances (CIMA). Les directions générales des impOts et des douanes ont pour role essentiel de collecter V'impdt et dappliquer les sanctions oficieles prévues par la Toi lorsque le Contribuable se soustrait & son devoir fiscal. Les sanctions fiscales sont fonction de la Bravité des irégularités constatées. Toutefois, elles ne peuvent pas méconnaftre les garanties reconnues aux contribuables 23

Vous aimerez peut-être aussi