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LES PSYCHOTHERAPIES

DE L’ADOLESCENT

Introduction : bref rappel des caractéristiques de l’adolescence

Comme nous l’avons vu lors du premier cours, l’adolescence est un passage de

l’enfance à l’âge adulte, c’est un passage du familier à l’étranger.

La principale préoccupation de l’adolescent est la quête d’identité.

Lors de l’adolescence, on observe différentes transformations : des

modifications biologiques, physiques, des modifications au niveau du

développement intellectuel et dans l’investissement des autres.

Il faut faire attention à ne pas trop psychiatriser un adolescent car sa

personnalité n’est pas figée, il faut tenir compte de l’environnement. La

pathologie se signe toujours par une rigidité des comportements observés.

Beaucoup de comportements d’adolescent ne sont pas pathologiques en eux-

mêmes. Ces comportements sont un moyen d’expression trouvé par l’adolescent.

Freud disait que l’adolescence est une pathologie normale.

Dans un premier temps, nous verrons les spécificités de l’entretien avec

l’adolescent, puis dans un second temps, les divers types de psychothérapie de

l’adolescent.

I. Les spécificités de l’entretien avec l’adolescent

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1. La demande :

Il existe un décalage entre la demande des parents, celle de l’adolescent, et

la proposition thérapeutique.

Il faut faire évoluer la demande, en effet, une décision thérapeutique trop

rapide dès la première consultation mène souvent à l’abandon ou à une

inefficacité, il est préférable que cette décision arrive après un temps d’attente

et de latence. En effet, un temps d’attente où la demande peut s’élaborer et où

un véritable lien thérapeutique peut se construire, pourrait être l’élément le

plus important à prendre en compte (Dazord et al., 1993). Cette attente permet

aussi d’évaluer la tolérance de l’adolescent et de ses parents face à la relative

frustration, de juger des possibilités d’alliance thérapeutique ou au contraire

d’apparition des résistances, d’apprécier la capacité de persévérer dans la

demande et la démarche ou au contraire d’arrêter aussitôt.

Il est rare qu’un adolescent demande spontanément une aide psychologique.

Lorsque ce sont les parents qui font la demande, il s’y oppose souvent, du moins

au début. L’adolescent se pose souvent la question de sa « normalité », et plus

profondément il peut être envahit par la « peur d’être fou ». Il ne refuse pas

toujours cette demande de consultation par déni de ses propres difficultés et

projection sur le thérapeute de sa propre crainte pathologique, ce refus peut

s’inscrire aussi dans la dynamique du processus psychique de l’adolescence, en

particulier, à travers une attitude d’opposition ou à l’inverse d’identification à l’un

de ses parents.

Il arrive que les parents ne viennent que sur une pression externe, la

succession des entretiens permet alors d’évaluer la motivation minimale ou

l’importance de la pression sociale. A l’opposé, les deux parents peuvent être

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demandeurs. En effet, dans la majorité des cas, les parents perçoivent la

détresse ou la souffrance de leur enfant et sont prêts à engager un travail de

réflexion, mais le cas le plus fréquent est celui où la demande et l’alliance au

traitement concerne un seul parent. Le refus d’un parent témoigne souvent d’une

crainte de désignation pathologique, identique à celle de l’adolescent et

s’accompagne en général de coalition transgénérationnelle pathologique.

2. Les premiers entretiens :

Ils sont très importants car la qualité de la relation thérapeutique future et

la qualité de l’investissement mis par l’adolescent et sa famille dans la thérapie,

peuvent dépendre de la qualité des premiers contacts.

Lorsque l’adolescent est accompagné de sa famille ou d’une personne

affectivement proche, il convient, avec l’accord de l’adolescent, de les

rencontrer seuls puis avec lui afin de :

- mesurer et analyser les conflictualités dans la dynamique relationnelle

ainsi que les idéaux de chacune des parties.

- Dédramatiser les visages de la symptomatologie.

- Les associer, au moins par l’information, au soin. Cela évite un sentiment

d’exclusion dans la famille et/ou une tentative de maîtrise familiale. Cela

permet de poser le cadre.

Lors des premiers entretiens, il est important de repérer le fonctionnement

psychopathologique de l’adolescent et d’évaluer la qualité des interactions

familiales. Le repérage du fonctionnement psychopathologique permet de

distinguer les conduites qui seraient du registre du compréhensible, du vécu, en

un mot, du « normal », et les conduites qui seraient du registre de

l’incompréhensible, du symptôme, en un mot, du pathologique.

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Concernant le fonctionnement psychopathologique de l’adolescent, il faut évaluer

dans quelle mesure sa conduite est en rupture par rapport à son passé, ou au

contraire, dans quelle mesure elle semble traduire une continuité qui est soit

symptomatique, soit structurelle ; l’existence d’un lien entre la symptomatologie

de la petite enfance et celle de l’adolescence traduit une organisation plutôt

fixée.

Concernant les interactions familiales, elles permettent de préjuger des

possibilités qu’a l’adolescent de se constituer en tant que personne, avec ses

limites propres, son histoire familiale et son projet existentiel.

3. Cadre formel et maniement des rendez-vous :

Pour la plupart des adolescents, il est préférable que ce soit le thérapeute

qui fixe les rendez-vous en raison de leur passivité. Cela permet au thérapeute

de signifier à l’adolescent sa préoccupation :

- sur son monde psychique et ses conflits internes

- sur sa conviction qu’il peut l’aider, et que cette aide est nécessaire

- sur son désir de ne pas le laisser se dégrader ou s’enfoncer dans des

conduites de plus en plus pathologiques (Marcelli, Braconnier, Widlöcher).

Cela représente une des premières limites que le thérapeute pose à

l’adolescent.

Le rythme et la régularité des séances assurent une fonction de pare-

excitation et instaurent une continuité de fond, ce qui représente pour

l’adolescent une garantie de fiabilité de cette relation nouvelle. L’établissement

de ce cadre donne à l’adolescent, l’occasion de tester la disponibilité du

thérapeute ainsi que sa capacité à tenir compte de l’urgence subjective de sa

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demande. Il y a alors mise en jeu de mouvements transférentiels et contre-

transférentiels. La poursuite du travail peut être compromise par le refus

d’avancer un rendez-vous.(Bursztejn).

4. Distance relationnelle :

Le thérapeute doit éviter 2 dangers avec l’adolescent : la séduction et la

magie. Pour tout adolescent, être écouté avec attention, avoir le sentiment

d’être enfin compris peut susciter un intérêt certain, vite ressenti comme une

menace de séduction. L’émergence de ce sentiment de séduction amplifie

généralement les conduites symptomatiques, exacerbe les défenses, et peut

conduire à une rupture d’avec le thérapeute pour tenter précisément de

contrôler celui-ci. La croyance en la magie attribue au thérapeute et à la

démarche clinique une toute puissance auprès de laquelle l’adolescent est parfois

tenté de se réfugier au début mais qui exacerbera rapidement les composantes

les plus pathologiques de la personnalité et rendra plus difficile le processus

thérapeutique, ainsi, le thérapeute doit s’efforcer de maintenir une bonne

distance avec l’adolescent, ce qui permet que le travail de réflexion introspection

devienne possible. Cela permet de prendre la mesure d’une motivation à une

éventuelle psychothérapie à long court.

5. La proposition thérapeutique :

Le clinicien fait part à l’adolescent et aux parents de ses constatations, de

son avis, et des propositions thérapeutiques appropriées. Des propositions

thérapeutiques sont donc formulées avec leur objectif, leur cadre, leurs

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modalités. Au cours de ces consultations, il est fréquent que des clarifications ou

des interprétations ponctuelles ont pu avoir un effet mobilisateur.

Le thérapeute précise à l’adolescent ce qu’il dira aux parents et ce qu’il considère

comme étant le problème personnel ne concernant que l’adolescent lui-même, ceci

afin de favoriser le désengagement du lien souvent pathologique à l’égard des

objets parentaux. A l’égard des parents, il donnera aussi son avis sur l’aspect

pathologique ou non des conduites incriminées en le reliant plutôt au vécu

affectif responsable (angoisse, dépression, anxiété, malaise…). D’un coté, il est

inutile et même néfaste de renforcer l’explication « réactionnelle » des

difficultés de l’adolescent, d’un autre côté, il faut préserver l’intimité de

l’adolescent concernant ses fantasmes, ses angoisses secrètes, sa violence

haineuse, son désir de passivité…

6. L’alliance thérapeutique :

Dans le cadre des premiers entretiens, l’attention du clinicien doit se porter

sur cette alliance thérapeutique qui, pour se développer nécessite certaines

conditions :

- la reconnaissance que les difficultés de l’adolescent lui sont propres. Ses

difficultés traduisent son désarroi et n’ont pas comme intention première

d’agresser la personne des parents.

- La reconnaissance d’une souffrance propre à chacun, l’adolescent d’un côté

et le ou les parents de l’autre.

- La conviction que les difficultés peuvent être attribuées à un facteur

psychologique et qu’elles justifient un travail de réflexion sur soi même et

la famille, elle implique donc de parler de soi.

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- L’acceptation qu’un certain temps sera nécessaire avant de retrouver un

meilleur équilibre même si l’espoir d’un traitement magique reste toujours

présent.

7. Le travail de la phase terminale :

Ce travail est très important dans un travail analytique. J. Novick a

énoncé des critères au commencement de la phase terminale du

processus analytique :

- L’idée d’une fin prochaine doit être reconnue et acceptée par l’analyste et

par l’adolescent ; cela entraîne des changements significatifs dans le

transfert et le contre-transfert.

- Des changements significatifs des modes de relation aux parents doivent

s’être produits.

- Il doit être possible pour l’adolescent de parler des évènements vécus au

passé, cela pourrait être considéré comme un signe de passage à l’âge

adulte.

Pour la finalité du traitement, il faut ouvrir le sujet à une meilleure capacité

d’accueil à l’égard de lui-même, de son passé. Il faut que l’adolescent puisse

s’ouvrir à l’autre, à la différence, au changement.

Les premiers entretiens avec l’adolescent sont très importants car ils vont

déterminer le type de psychothérapie le plus approprié pour l’adolescent.

II. Les divers types de psychothérapie de l’adolescent

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1. La psychothérapie d’inspiration psychanalytique

Elle se définit comme un système de communication s’établissant dans une

relation interpersonnelle grâce à un certain type de travail qui consiste à

analyser cette relation et qui porte sur le fonctionnement mental. Ce travail

utilise l’interprétation, la suggestion, l’abréaction, la clarification, contrairement

à la cure type qui n’utilise que l’interprétation. De plus, la psychothérapie

d’inspiration psychanalytique se distingue aussi de la cure type par la situation de

face à face, par le nombre de séance et par sa durée.

La psychothérapie d’inspiration psychanalytique a des buts précis adaptés à

chaque adolescent :

- Atténuer ou faire disparaître un ou plusieurs symptômes.

- Changer certains secteurs de la personnalité et certains secteurs

de la vie du sujet.

- Permettre au minimum à l’adolescent de coexister avec ses troubles,

son angoisse et ses affects.

- Diminuer l’influence de ses troubles, angoisses et affects sur sa vie

personnelle, familiale, scolaire, professionnelle et sociale.

- Bref, répondre plus directement que la cure analytique au désir de

guérir.

Un autre objectif consiste à mettre à jour les conflits liés à l’incapacité

de l’adolescent à renoncer à son attachement libidinal, à ses objets originaires et

à donner ainsi un sens à ses symptômes. Les conflits tournent aussi autour du

désir d’être adulte et de s’identifier au parent oedipien à travers le corps

sexuellement mature pour pouvoir faire comme ce dernier dans une relation à un

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objet sexuel nouveau, et du désir de rester enfant avec un corps sexuellement

immature pour conserver le lien à l’objet sexuel originel : la mère.

Un des objectifs plus central est d’aider les adolescents à saisir la nature de la

relation à leur corps propre, les aider à se sentir maître de ce corps en tant que

source de gratification sexuelle plutôt que l’utiliser comme instrument de

décharge de leur agressivité.

La situation psychanalytique et la relation thérapeutique offre une occasion

unique de créer un espace au sein duquel l’adolescent peut vivre ses désirs

contradictoires dans la sécurité de la relation transférentielle.

Le thérapeute doit aider l’adolescent à parvenir à une compréhension de la

nature des mises en acte et des pensées utilisées de manière défensive dans la

relation thérapeutique.

L’indication de la psychothérapie d’inspiration psychanalytique repose sur la

reconnaissance chez l’adolescent, chez sa famille et chez le thérapeute lui-

même, d’une part, de la gravité de ce qui est arrivé ou arrivera, et d’autre part,

de la vulnérabilité que suscite pour l’avenir une pathologie grave.

Une autre indication est la capacité de l’adolescent d’établir une relation et de

développer une capacité à se préoccuper de son monde interne et d’entrer en

contact avec la source de ses conflits.

La psychothérapie d’inspiration psychanalytique est recommandée dans les

organisations conflictuelles où domine la compulsivité et les affects dépressifs,

ainsi que dans les cas où une cure type n’est pas possible pour des raisons

matérielles.

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Une contre-indication de la psychothérapie d’inspiration psychanalytique,

peut être de graves défauts de motivation et de capacités reflexives.

2. La cure type

• exigences de la cure type:

- exigences liées à la réalité externe : La durée du traitement sur une

longue période de temps et à un rythme suffisant nécessite un

arrangement de base qui n’est pas toujours facilement réalisable.

- exigences liées à l’adolescent lui-même : il faut que l’adolescent ait

la possibilité de supporter un minimum de recul face aux difficultés

auxquelles il est confronté. Il doit éprouver une réelle souffrance

interne, ne pas être trop projectif, avoir un Moi suffisamment

solide pour faire appel à des solutions venant de l’intérieur, il doit

ressentir un net désir de se connaître.

- Exigences du psychanalyste : Le psychanalyste doit pouvoir

accepter d’être un objet partiel pour l’adolescent, d’être soumis aux

attaques de haine et aux mouvements d’omnipotence de la part de

l’adolescent. De plus, le psychanalyste doit être capable de prendre

au sérieux sa propre adolescence et son passé.

• Les réserves à la cure type :

- La régression liée au cadre constitue un risque chez un sujet dont le Moi

n’est pas suffisamment organisé de façon stable, ce qui fait que l’analyste

peut facilement devenir un espion intrusif, persécuteur et menaçant

l’identité.

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- Les positions narcissiques de l’adolescent favorisent de façon trop facile et

rapide, le sentiment que l’analyste est un autre soi-même dont la perte

potentielle constitue une menace.

- La tendance à l’agir et le besoin d’ancrage dans la réalité externe menace le

cadre analytique.

- Les résistances extérieures découlant du milieu dans lequel vit le patient

mettent en échec la psychanalyse car elle reste difficilement interprétable

dans et par le processus transférentiel.

Au vu de ces nombreuses réserves et des exigences de la cure type, on peut

penser qu’elle n’est pas la thérapie la plus adaptée à l’adolescence, certains

auteurs disent d’ailleurs qu’elle n’est réservée qu’à un petit nombre d’adolescent.

3. Le psychodrame psychanalytique

Il est particulièrement adapté aux problématiques de l’adolescence. En effet,

il inclut dans ses règles des paramètres qui vont dans le sens des défenses

habituelles de l’adolescent : défense par le recours à l’agir, défense par

l’accrochage à la réalité externe, utilisation de l’espace pour figurer une distance

par rapport aux objets difficile à contrôler. Cependant, dans le psychodrame, il

est important que l’adolescent soit capable d’utiliser le « faire semblant », et que

les frontières entre le sujet et l’autre soient suffisamment claires.

Le psychodrame offre à l’adolescent des possibilités nouvelles en lui ouvrant à

la fois un espace de jeu et un espace thérapeutique, un espace pour l’agir et un

temps pour la réflexion.

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Le psychodrame peut soit s’organiser autour d’un groupe de patients associé à

deux ou trois psychanalystes, soit s’adresser à un seul patient parmi un groupe

de quatre à six thérapeutes comprenant un directeur de jeu et des co-

thérapeutes. Le meneur de jeu assume une continuité narcissique, les co-

thérapeutes devenant des supports d’identification, des objets partiels ou même

des instances psychiques, la scène du psychodrame représentant alors un espace

psychique élargi.

L’objectif du psychodrame est de mettre en jeu les défenses de l’adolescent

afin de les transformer en des paramètres fondateurs du cadre. Le psychodrame

offre des possibilités de projections supportables pour le moi car contrôlables

dans l’actualité du jeu. Il offre également une possibilité de figuration de

l’activité psychique grâce à l’étayage sur la réalité externe représentée par les

différents participants.

Dans le psychodrame, le patient, qui est invité à dire la pensée où la scène qui

lui vient à l’esprit, dialogue avec le meneur de jeu, qui, lui, ne joue pas. Le patient

choisit les co-thérapeutes qui incarneront les rôles des personnages de la scène

choisie. Le meneur de jeu scande la séance, il peut par exemple, interrompre le

jeu et reprendre ensuite avec le patient des éléments de la scène jouée. Les co-

thérapeutes entendent dans le dialogue initial qui se tient entre le patient et le

meneur de jeu, des contenus inconscients qu’ils vont s’efforcer de traduire,

d’interpréter dans le jeu. L’analyse peut également porter sur la différence qui a

pu apparaître entre ce que le patient dit dans le jeu et hors du jeu.

Le psychodrame est proposé à des adolescent quelque soit le trouble dont ils

souffrent. Il est indiqué lorsque de grandes résistances se manifestent par

rapport au transfert.

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4. Les thérapies familiales

a) Les thérapies familiales systémiques

Carole Gammer et Marie-Christine Cabié disent que : « Lorsque commence

l’adolescence, la structure familiale est restée stable autour de la famille

nucléaire et de la famille étendue pendant plus de 10 ans. Brutalement, la famille

doit délimiter de nouvelles frontières permettant à l’adolescent de partir et de

revenir. Chaque membre doit trouver une nouvelle place, un nouveau rôle, revoir

ses investissements vis-à-vis du monde extérieur. L’autonomisation de

l’adolescent est complémentaire de celle des parents. »

Le cadre des thérapies familiales systémiques regroupe l’ensemble des

thérapies dont l’action se centre, non pas sur l’individu désigné comme malade par

le groupe familial, mais sur l’ensemble des interactions qui président aux

échanges entre les divers membres de ce groupe.

Ces thérapies se basent sur la théorie des systèmes et la théorie de la

communication.

La théorie des systèmes repose sur quelques principes simples :

- Le principe de l’homéostasie d’un système : toutes les forces

tendent vers une situation d’équilibre stable. Le niveau d’anxiété

globale du système tend à croître lorsqu’une menace de dislocation

ou de déséquilibre apparaît.

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- La nécessité de changer les types d’interaction pour retrouver un

nouvel équilibre quand l’un des membres du système change : cette

notion du changement s’oppose au principe de l’homéostasie et

explique la résistance au changement thérapeutique. La fonction

familiale du malade est en effet de préserver cette homéostasie.

- Dans la thérapie systémique, le système familial est plus que la

somme de ses parties, il fonctionne à un niveau différent. La

fonction première du système est adaptative, l’équilibre du système

est plus important que l’équilibre des éléments individuels qui le

composent.

Théorie de la communication (Watzlawick, Selvini) : Les règles qui régissent

les interactions entre les membres de l’ensemble qui sont soit implicites soit

explicites, servent à établir et structurer les différents rôles ainsi qu’à décoder

les messages entre les divers membres.

La théorie de la communication repose sur cinq principes :

- une personne en situation d’interaction ne peut pas ne pas

communiquer, le refus de communication étant un type particulier

de communication.

- Tout message comporte deux canaux distincts : un canal digital qui

est le message verbal et un canal analogique qui est le message non

verbal. Les messages de chacun de ces niveaux peuvent être en

harmonie, en dysharmonie ou contradictoire. Les messages en

dysharmonie ou contradictoire définissent la communication

paradoxale.

- Le message émis n’est pas équivalent au message reçu. Le récepteur

peut ne recevoir qu’une partie du message ou utiliser un système de

décodage différent de l’émetteur.

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- Communiquer sur la communication n’est possible que si le système

est ouvert. L’ouverture peut soit provenir d’une capacité de chacun

des membres à prendre le recul nécessaire soit de l’introduction

d’un nouvel élément (le thérapeute) incitant à la métacommunication.

- Il existe deux grands types de communication répondant à deux

types de relation : communication symétrique ou en miroir et

communication de type complémentarité.

En thérapie familiale systémique, le travail consiste dans un premier temps

à repérer les types de communication de la famille puis de choisir la meilleure

technique pour créer une ouverture dans le système.

Il semble important dans les thérapies familiales systémiques de prendre en

compte le mythe familial et la place respective des générations (enfant(s),

parents, grands-parents).

Modalités pratiques :

- lorsque la famille a donné son accord pour la thérapie familiale

systémique, il est indispensable que le thérapeute ne rencontre

jamais un membre de la famille isolément.

- La durée des séances est toujours assez longue, leur rythme est de

une à deux fois par mois en général. Le thérapeute peut être assisté

d’autres thérapeutes qui sont soit en position de co-thérapeute soit

en position d’observateur. Une rediscussion régulière de l’indication

de la thérapie avec la famille est souhaitable.

- Le thérapeute doit avoir une formation adapté, il se doit d’être

actif (intervention pour redistribuer la parole….).

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Le rôle du thérapeute familial consiste à permettre aux membres de la

famille de découvrir eux-mêmes le sens symbolique de ses interactions en

distribuant autrement la communication. Le thérapeute doit centrer ses

interventions sur le récepteur du message afin que celui-ci puisse expliciter son

propre système de décodage.

Les thérapies familiales systémiques sont particulièrement indiquées pour

diverses formes de psychose à l’adolescence et pour l’anorexie mentale à

l’adolescence.

b) Les thérapies familiales d’inspiration psychanalytique

Les thérapeutes familiaux font souvent référence à travers le processus de

séparation-individuation, à la notion d’identification. Ainsi, Ladame, considère que

dans les familles d’adolescent perturbé, les parents utilisent fréquemment de

façon excessive, les mécanismes de projection et surtout d’identification

projective, cette utilisation excessive entrave chez l’adolescent la constitution

d’une image de soi authentique et individuée et empêche la différenciation entre

l’adolescent et ses parents, donc empêche toute séparation entre l’adolescent et

ses parents.

Pendant l’adolescence, les membres de la famille doivent négocier une nouvelle

façon d’ « être avec » l’autre et « avec » la famille, et par conséquent la

reconnaissance d’une nouvelle image de soi et de l’autre.

A. Eiguer : théorie du « porte-parole » : le groupe familial canalise sa

problématique autour d’un personnage qui fait office de porte-parole et qui peut

souffrir de cette fonction. Malade ou non, le porte-parole est doté d’un

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narcissisme défaillant et fragile, ce qui lui donne la capacité de se charger de la

mission qui protège les autres.

Il peut arriver qu’au cours des reconstructions de l’histoire de soi et de la

famille effectuée par l’adolescent, les mythes familiaux deviennent d’une

importance déterminante, les mythes prescrivant comment une réalité doit être

vécue et comment elle doit être lue.

Les mythes peuvent assurer l’homéostasie familiale, au prix souvent de l’équilibre

individuel.

Stierlin décrit plusieurs types de mythes :

-les mythes d’harmonie où tous les membres s’efforcent de réécrire l’histoire de

la famille en présentant une histoire de bonheur et d’harmonie.

-les mythes de rédemption ou de disculpation où un membre de la famille est

soit- disant à l’origine du malheur, il doit dès lors se désigner comme source du

malheur et se racheter, il devient le bouc émissaire.

- le mythe du salut qui est une extension du mythe de la rédemption où la famille

peut être sauvée par une intervention d’une personne puissante et omnipotente

qui rendra le bonheur à la famille.

Le problème du mythe représente le point de convergence entre les thérapies

familiales systémiques et celles d’inspiration analytique, même si la manière

d’aborder ce mythe diffère d’une pratique à l’autre.

Souvent les thérapies familiales d’inspiration psychanalytiques reprennent le

cadre des thérapies familiales systémiques c'est-à-dire que le thérapeute

rencontre la famille avec un refus de rencontrer un de ses membres seul, les

séances sont longues et espacées, et la présence de plusieurs thérapeutes avec

ou sans observateur, l’intervention portant plus volontiers sur le « receveur » du

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message que sur l’ « émetteur » et la nécessité d’être actif dans la distribution

de la parole. Cependant dans les thérapies familiales d’inspiration

psychanalytique, l’attention porte de façon plus nette sur le contenu latent de la

communication que sur son expression manifeste.

A l’adolescence, la crise évolutive générée par la nécessité de séparation

devient une crise d’identité et une crise refondatrice de l’identité, le travail qui

est effectué a à voir avec un processus identificatoire complexe qui ne concerne

pas uniquement l’adolescent mais tous les membres de sa famille en tant que

système. Pour ces raisons, une famille « normale » peut devenir confuse par

rapport à ses limites et peut nous apparaître ambivalente et ambiguë dans ses

relations aussi bien externes qu’intériorisées, mais elle est aussi un puissant

creuset de changement qui permet la résolution éventuellement définitive de

conflits hérités de l’enfance ou transmis depuis plusieurs générations aussi bien

pour les adolescents que pour les parents.

La présence d’un adolescent dans une famille constitue toujours un facteur de

reviviscence et de réactivation de la problématique familiale dans son ensemble :

comment les rapports transgénérationnels vont-ils s’établir ou se rétablir avec

cet individu qui se transforme en adulte ? Comment le groupe familial se

réorganise – t-il face à l’éventualité du départ prochain de l’un de ses membres ?

Quelle place dans le mythe familial l’adolescent va-t-il choisir ou être contraint

d’occuper ? Comment la reviviscence chez les parents de leur propre adolescence

et de leur « crise parentale » entrera-t-elle en résonance avec la « crise de

l’adolescent » ?

5. Les psychothérapies de groupe d’inspiration psychanalytique

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Les groupes d’adolescent fonctionnent souvent dans un lieu thérapeutique, il

peut s’agir d’adolescents hospitalisés, en institution, en foyer ou en appartement

thérapeutique. Ces groupes sont surtout destinés à comprendre et à améliorer

les relations et interactions entre l’individu, l’institution, son personnel et les

autres patients. Le groupe est alors utilisé comme un relais de la thérapie

institutionnelle, une préparation ou un accompagnement à la psychothérapie

individuelle. Ce groupes sont en général ouverts, les participants ne sont pas

forcément les mêmes d’une séance à l’autre. La durée des groupes est

indéterminée, ils sont animés par des adultes qui travaillent dans l’institution.

Un des moteurs essentiels de l’action des thérapies de groupe est représenté

par leur fonction cathartique au niveau de l’affect : décharge de la tension

interne en présence des autres membres du groupe, mais cette dimension

cathartique met en relief une des difficultés du maniement des groupes

d’adolescent : risque de l’agir et d’une éventuelle décompensation psychique.

R. Brockbank résume les points psychanalytiques sur lesquels il faut

s’appuyer :

- le déplacement des conflits que l’adolescent ne peut pas résoudre avec ses

parents sur les autres membres du groupe.

- l’élaboration des relations aux objets homo et hétérosexuels en dehors des

objets parentaux qui renvoient à la problématique oedipienne trop brûlante.

- le remaniement des identités aussi bien individuelles que groupales, en effet la

groupalité à l’adolescence est une groupalité identitaire transitoire puisqu’elle

aide à faire passer le sentiment d’identité de la famille au groupe.

- la modification des idéaux, en effet, le jeune adolescent va se prémunir de la

perte de l’idéalisation infantile en recherchant un substitut temporaire comme

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la croyance en une idéologie, l’idéalisation d’un adulte, mais surtout la

« relation avec un groupe de pair qui assume une fonction d’étayage transitoire

du narcissisme et des identifications »(D. Marcelli et al. 1991).

D. Meltzer (1977) montre que l’adolescent se sert souvent de chacun des

membres du groupe pour y projeter une partie clivée de lui-même. Le groupe

permet à la fois le clivage et la dispersion des parties clivées de soi sur chaque

membre du groupe, avec le risque que la confusion d’identité due à l’identification

projective, envahissent le groupe, mais en même temps, ce mécanisme permet

une réunification de ces parties grâce à cette régression qui fait éprouver le

groupe comme une unité.

Le dispositif des thérapies de groupe d’inspiration psychanalytique :

On peut travailler d’abord au niveau du groupe pour que celui-ci se constitue

en tant qu’entité stable, ensuite, après des périodes d’indifférenciation, quand

les membres du groupe ont retrouvé une identité personnelle tout en

reconnaissant leur appartenance au groupe, l’analyse individuelle est alors

accessible. La tâche du groupe est l’entraide (chacun prend une place de co-

thérapeute en utilisant les capacités d’identification des membres du groupe

entre eux ainsi que les effets de miroir). Les séances sont régulières en temps,

en lieu et en heure suivant les règles de la cure type pour pouvoir interpréter

dans l’ici et maintenant les différents transferts. Dans ces groupes et à cet âge,

la différenciation dehors-dedans doit être maintenu avec détermination. La règle

principale est celle de l’association libre pour laisser émerger une organisation

groupale à partir d’une certaine régression et de la vie fantasmatique des

participants. Il est préférable que le groupe soit animé par un seul thérapeute

pour analyser au mieux le contre-transfert. Les interprétations se font sur le

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vécu et les émotions groupales dans un premier temps (transfert du groupe sur

le thérapeute et de ses membres sur le groupe), et dans un second temps les

interprétations visent plus le vécu individuel dans le groupe (transfert des

individus sur le groupe, sur le thérapeute et sur les autres membres du groupe).

Dynamique des groupes d’inspiration psychanalytique :

La période initiale est très angoissante car le groupe est traversé par des

fantasmes archaïques de vide, de morcellement et de persécution diffuse. C’est

face à ces régressions que les inquiétudes sont les plus grandes (ex : peur de

devenir fou). Dans cette période, ils imaginent que les conflits internes

pourraient déboucher sur un éclatement du groupe et ils mettent à l’épreuve

aussi bien le contenant physique (parle fort, se déplace…) que les capacités

contenantes du thérapeute.

Dans ces périodes, il y a toujours à craindre les passages à l’acte plutôt

individuels que groupaux si la régression est trop rapide et le psychothérapeute

pas assez contenant. On observe ensuite une période difficile où le climat est

lourd et tendu : les membres du groupe cherchent à expulser les « mauvais

objets » ou plus exactement ce qui est ressenti comme un obstacle au mauvais

fonctionnement.

Le thérapeute est à la fois en dehors et au-dedans du groupe. La désignation d’un

bouc émissaire ne se fait de façon stable que quand, pour une raison ou une

autre, le thérapeute ne prend pas cette fonction.

Le groupe accède alors à une phase nouvelle où tous les membres sont associés à

l’unité groupale. Le groupe devient un lieu de restauration narcissique dans un

mouvement d’idéalisation des rapports interindividuels, chaque membre et le

groupe dans son entier sont investis comme des extensions du Moi. Dans un

espace aconflictuel, on assiste alors à une régression vers un fantasme groupal

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omnipotent qui renvoie à la mégalomanie narcissique. Ce mouvement s’apparente

tout à fait à ce que Anzieu (1984) appelle « l’illusion groupale » : le groupe alors

baigne dans un climat assez jubilatoire et exubérant. Il faut remarquer qu’à ce

moment, l’objet libidinal devient le groupe et non plus le psychothépaute. La

restauration narcissique et l’idéal du Moi expliquent l’intérêt et même la

nécessité des groupes de pairs comme famille de remplacement, médiateur

identificatoire.

Le groupe thérapeutique d’inspiration psychanalytique a une autre visée qui est la

sortie de l’illusion groupale qui confronte à la castration et à la nécessité

d’assumer une certaine dépression, seul accès à une problématique oedipienne qui

fait passer selon l’expression de Anzieu (1984) du groupe fraternel au groupe

associatif. Cette conception correspondrait pratiquement à une « sortie » de

l’adolescence qui permettrait de retrouver une identité individuelle tout en

acceptant l’identité groupale et en réaménageant les identifications oedipiennes.

Modalités et aménagements du dispositif :

Le thérapeute devrait occuper une position centrale dans le groupe et se

présenter comme une image identificatoire idéalisée. Il cherche à minimiser les

effets de groupe, l’analyse reste centrée sur l’individu et il est recommandé que

le thérapeute soit actif et présente une image idéalisante et montre une

certaine fermeté (E. Schaefer, 1982, Cramer Azima, F.J., Richmond, 1989).

Indications de la thérapie de groupe d’inspiration psychanalytique :

- approbation des parents à la proposition de traitement de groupe,

en particulier quand ceux-ci manifestent une volonté d’entreprendre

eux-mêmes parallèlement une forme ou une autre de thérapie

interpersonnelle.

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- La curiosité de l’adolescent par rapport aux groupes, ses membres,

ses coutumes et ses attentes.

- « l’appétit social » (Slavson) qui implique un degré d’empathie et de

conscience interpersonnelle tout autant qu’un désir de se lier avec

les autres.

- Un niveau d’anxiété suffisamment bas pour supporter les tensions

interpersonnelles du groupe sans éclat et sans perte de contrôle.

Les groupes d’adolescent ont tendance à être plus intenses et éphémères que

les groupes d’adulte, la vitesse des échanges est souvent plus rapide et la

probabilité d’évènements imprévisibles plus grande (ex. : confrontations,

explosions affectives, arrivées et départs intempestifs). La tendance à défier

les règles du groupe et l’autorité du thérapeute est plus marquée, il est donc

préférable que le nombre de participants soit inférieur à celui préconisé dans les

groupes d’adultes, c'est-à-dire 5 ou 6 adolescents.

Avec les adolescents, il est important de savoir s’il faut mettre en place un

cadre apaisant avec des modes de communication plus matures où les

interactions sont strictement verbales, ou un cadre plus régressif en

encourageant des modes de communication davantage associés à l’enfance

(s’asseoir n’importe comment, de quoi dessiner à disposition…).

6. Les psychothérapies corporelles (somatothérapie)

Selon Jean-Luc Sudres, il est important d’écouter le corps de l’adolescent car

celui-ci peut être un lieu d’expression.

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Avec les adolescents, les aspects biophysiologiques qui sous-tendent les

thérapies corporelles apparaissent comme des atouts majeurs pour désamorcer

l’auto-renforcement des conduites pathologiques en permettant une restauration

narcissique.

Les somatothérapies semblent plus intéressantes pour les adolescents les plus

vulnérables et qui ont de grandes difficultés à tolérer la relation

psychothérapique directe et toute activité interprétative (Jamet, 1989).

Les thérapeutes utilisant diverses techniques de relaxation ont défini des

indications : manifestations névrotiques, troubles fonctionnels, maladies

psychosomatiques…, et des contre-indication : la psychose, l’hypochondrie,

troubles obsessionnels…

Objectifs principaux de la somatothérapie :

- Restauration-installation des capacités à métaboliser, introjecter

et mentaliser

- Affirmation de l’être corps et du soi.

- Relance du développement du sujet dans un processus

d’apprentissage de la vie.

Au niveau psychanalytique, on retrouve la somatanalyse.

La somatanalyse a été crée en 1980 par R. Meyer. C’est une thérapie analytique

qui intègre les pratiques corporelles et le travail verbal. C’est l’intégration de

différents aspects développés par les thérapies corporelles (contact corporel,

expression émotionnelle) et du cadre analytique (interprétation qui donne sens à

un fait émotionnel, corporel, verbal).

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D’un point de vue méthodologique, la somatanalyse s’inscrit :

- Dans un cadre organisationnel analytique : la méthode analytique se

structure dans un cadre immuable pour aborder la personne dans sa

globalité avec des moyens globaux avec association libre sans

censure, dans une relation transféro-contre transférentielle et une

intervention de l’analyste sous forme d’interprétation.

- L’être humain évolue dans 3 cadres de vie : le groupe, le couple et

l’individu seul. Ces cadres de vie veulent démontrer que toute

pathologie naît dans l’une de ces positions et que la guérison

intervient surtout dans la même position. C’est la raison pour

laquelle la somatanalyse existe en 3 formes correspondant à ces 3

cadres de vie c'est-à-dire en groupe en couple et en solo Meyer,

1993) :

- Dans les 3 directions existentielles : psychique, corporelle et

sociale. La somatanalyse met en place 3 canaux de communication :

le canal verbal, le canal corporel par le langage corporel et le

toucher, et le canal social par le cadre thérapeutique et ce

qu’énonce du social la parole.

L’indication principale de la somatanalyse est le non-dit somatisé.

Exemple de ce qu’on peut faire en somatanalyse (A. Liénard) :

Il y a des entretiens de face à face qui sont fait, cependant, ces entretiens

ne se font pas forcément dans des fauteuil en face à face, ils peuvent se faire

par exemple assis par terre sur des coussins, éloignés l’un de l’autre pour

permettre un état de détente. Pour engager le corps, il est possible d’inviter le

patient à s’étendre de préférence au sol, de l’encourager à se concentrer sur sa

respiration en la forçant un peu en une hyperventilation, à se concentrer sur les

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effets des processus physiologiques, à se laisser aller à cette respiration. Au fur

et à mesure que la respiration devient plus profonde et plus rapide, il est

possible d’aider l’adolescent par une induction à visualiser (les mots et les images

proposés dépendront des ressources du patient inventoriées en entretien

préliminaire). L’hyperventilation et la concentration d’attention amplifient les

sensations et les émotions physiques pré-existantes ou induisent de nouvelles. Il

est possible d’encourager l’adolescent à s’abandonner aux sensations et aux

émotions émergentes, à trouver des moyens d’expression appropriés dans le son,

le mouvement, la grimace, le tremblement, le cri.

Il est bien d’encourager à décrire avec un minimum de mots l’action de l’énergie

dans le corps : blocage, pressions, douleur, crampe, sensations physiologiques,

angoisses corporelles. Le but étant de soutenir le processus existant plutôt que

d’imposer un schéma extérieur.

Conclusion :On a pu voir que les psychothérapies de l’adolescent sont

diverses et variées. Il est donc important de faire des entretiens

préalables afin de proposer à l’adolescent la thérapie la plus adaptée.

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Références bibliographiques :

Braconnier, A., Chiland, C., Choquet, M. (2002). Traiter à l’adolescence.

L’adolescent : un patient pas comme les autres. Paris : Masson.

Sudres, J.L., Liénard, A., et al. (1995). L’adolescent, son corps, sa thérapie.

Marseille : Editions Hommes et Perspectives.

Adolescence. Psychothérapie 2000 sous la direction de François Ladame.

Printemps 2000, Tome 18, n°1.

Psychothérapies et adolescence. (1999). Acte du colloque, septembre 1998,

Magog, Québec. Montréal : hôpital st justine. 1999.

Marcelli, D, Braconnier, A, Widlöcher, D. (2004). Adolescence et

Psychopathologie. Paris, Masson.

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