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1) On peut dire que Les Fleurs du Mal de Baudelaire est organisé comme une tragédie.

Tout d'abord, le recueil est divisé en six sections, chacune représentant un acte dans
la structure d'une tragédie classique. Les titres des sections reflètent cette structure :
"Spleen et Idéal", "Tableaux Parisiens", "Le Vin", "Fleurs du Mal", "Révolte", et "La
Mort". Cette division suggère une progression dramatique, du désespoir initial à la
révolte, puis à la mort inévitable. De plus, le thème central du recueil est la
souffrance humaine, la condition tragique de l'existence, et la recherche d'un salut
impossible. Les poèmes sont remplis d'images de la mort, de la maladie, de la
décadence et de la corruption, créant ainsi une atmosphère sombre et pessimiste,
propre à la tragédie.

2) L'animalité représente les instincts primaires de l'être humain, qui sont souvent
associés à la sensualité, au désir et à la recherche de plaisir physique. C'est la
tendance de l'être humain à se laisser guider par ses impulsions immédiates, à
satisfaire ses besoins corporels et à rechercher des sensations fortes : La Géante
(XIX) “J’eusse aimé vivre auprès d’une géante, comme aux pieds d’une reine un chat
voluptueux.”. D'autre part, la spiritualité représente la tendance de l'être humain à
s'élever au-dessus de sa condition animale, à rechercher des valeurs supérieures
telles qu’un sens plus profond à l’existence, une voie vers la perfection, la divinité et
la vérité : Semper Eadem (XL) “Quand notre coeur a fait une fois sa vendange, vivre
est un mal. C’est une secret de tous connu.”.

3) La section "Fleurs du Mal" est consacrée aux aspects les plus sombres et tragiques
de l'existence humaine. La section "Révolte" exprime la colère de Baudelaire face à
l'oppression et à la corruption de la société dans laquelle il vivait. Enfin, la section "Le
Vin" explore le thème de l'évasion et de l'ivresse, comme moyen de transcender la
condition humaine et d'atteindre une sorte de liberté spirituelle.

4) Le mot "spleen" est un terme clé utilisé par Baudelaire pour décrire un état
émotionnel complexe de mélancolie, de tristesse et d'ennui profond : Spleen (LXXV,
LXXVI, LXXVII) “L’âme d’un vieux poëte erre dans la gouttière avec la triste voix
d’une fantôme frileux.”, “Rien n’égale en longueur les boiteuses journées”, “Rien en
peut l’égayer, ni gibier, ni faucon.”.

5) Le livre "Les Fleurs du Mal" de Baudelaire a été poursuivi en justice à sa publication


en 1857 pour "outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs", notamment en
raison de ses poèmes qui abordent des thèmes jugés scandaleux ou immoraux à
l'époque. La presse de l'époque a souvent qualifié le livre de "débauché", de
"sulfureux", de "scandaleux" et de "dangereux pour la jeunesse".

6) Le "frisson nouveau" évoqué par Hugo fait référence à la manière dont Baudelaire
parvient à émouvoir le lecteur en utilisant des images, des métaphores et des
expressions nouvelles et inattendues. La poésie de Baudelaire est caractérisée par
son style singulier, marqué par une vision sombre et pessimiste de la vie, mais
également par une grande beauté formelle et une richesse de la langue française.
7) Cette section est caractérisée par un fort sentiment de mélancolie, de tristesse et
d'angoisse qui reflète l'état d'esprit du poète lui-même. Le poème "Le guignon" décrit
une série d'événements malheureux qui semblent s'acharner sur le narrateur, le
laissant sans espoir ni réconfort. "L'Albatros" compare l'albatros, un majestueux
oiseau des mers, à un poète maladroit et incompris qui est ridiculisé et rejeté par la
société “Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l’empêchent de
marcher”. Dans "La vie antérieure", Baudelaire explore l'idée d'une vie passée dans
laquelle il se sentait plus heureux et en paix “ C’est là que j’ai vécu dans les voluptés
calmes”. Enfin, dans "La Beauté", Baudelaire décrit sa passion pour la beauté, tout
en reconnaissant qu'elle est éphémère et fragile.

8) Dans "Le Chat", Baudelaire utilise l'image de son appartement pour représenter son
état d'esprit : un lieu clos et isolé, reflétant la souffrance intérieure du poète. Dans
"Causerie", Baudelaire utilise l'image de son palais pour représenter sa détresse : un
lieu de désordre “Mon cœur est un palais flétri par la cohue”. Dans
"L'Héautontimorouménos", Baudelaire utilise l'image de d’un vaisseau pour
représenter son son coeur, sa souffrance intérieure. C’est un lieu de tourment et
d'angoisse, où il est piégé par ses propres pensées et émotions. Enfin, dans
"L'Irrémédiable", Baudelaire utilise l'image d’un navire pour représenter sa douleur :
un lieu de désespoir, où il est prisonnier de ses propres émotions.

9) Dans le premier poème de son recueil, Baudelaire donne une image très pessimiste
de l'homme. La citation « Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches » souligne
sa faiblesse et sa corruption, et mettant en avant la décadence morale de la société
dans laquelle il vit.

10) Dans "Bohémiens en voyage", la vie des bohémiens est tragique car elle est à la fois
libre et précaire, marquée par l'exclusion et la marginalisation “Par le morne regret
des chimères absentes”. Dans "L'Homme et la mer", la vie de l'homme est tragique
car elle est confrontée à l'infini et à l'incertitude, marquée par l'impossibilité de
trouver un sens à son existence “La mer est ton miroir; tu contemples ton âme dans
le déroulement infini de sa lame, et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.”.
Dans "Don Juan aux enfers", la vie de Don Juan est tragique car elle est marquée
par la vacuité de sa quête, condamnée à un éternel recommencement. Dans
"Châtiment de l'orgueil", la vie de l'homme est tragique car elle est marquée par
l'hubris, la démesure, qui finit par être punie “Comme un homme monté trop haut,
pris de panique”,”Tout le chaos roula dans cette intelligence”. Enfin, dans "Chant
d'automne", la vie de l'homme est tragique car elle est marquée par la fuite du temps
et la fragilité de l'existence “Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres”.

11) Baudelaire considère que le pire des vices est l'ennui, la monotonie, la banalité de la
vie quotidienne. Dans "L'ennemi", Baudelaire décrit l'ennui comme un ennemi qui
s'infiltre dans l'esprit et qui est impossible à chasser “Traversé çà et là par de brillants
soleils”. Dans "De profundis clamavi", Baudelaire décrit l'ennui comme une
malédiction qui frappe les âmes les plus sensibles et les plus créatives “Du fond du
gouffre obscur où mon coeur est tombé”. Dans "un fantôme", Baudelaire décrit
l'ennui comme un fantôme qui hante les esprits les plus faibles et les plus
vulnérables “. Dans "Confession", Baudelaire avoue qu'il a souvent été victime de
l'ennui et qu'il a cherché à le fuir en se livrant à toutes sortes d'excès. Enfin, dans
"L'Horloge", Baudelaire décrit l'ennui comme une force qui ronge la vie et qui mène à
la mort “.

12) Dans "La beauté", Baudelaire présente la beauté comme quelque chose de
séduisant et de fascinant, mais également comme quelque chose de trompeur et de
fugace “Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour”. Il montre ainsi que la
beauté peut être à la fois attirante et dangereuse. Dans "Le masque", Baudelaire
décrit le masque comme quelque chose qui permet de dissimuler la véritable identité
et de se présenter sous une fausse apparence “La femme au corps divin, promettant
le bonheur, par le haut se termine en monstre bicéphale!”. Il montre que le masque
dissimule la véritable identité sous des apparences charmeuses. Dans "Hymne à la
beauté", Baudelaire présente la beauté comme quelque chose d'absolu et de divin,
mais également comme quelque chose d'éphémère et de fragile “Viens-tu du ciel
profond ou sors-tu de l’abîme”. Il montre ainsi que la beauté peut être à la fois
transcendante et vulnérable.

13) Dans "La chevelure", Baudelaire décrit la chevelure de sa bien-aimée avec une
grande admiration et une certaine tendresse “Je plongerai ma tête amoureuse
d’ivresse”. Cependant, cette admiration se double d'une certaine peur et agressivité,
car Baudelaire décrit également les cheveux comme étant un “pavillon de ténèbres
tendues”. Dans "je t'adore à l'égal de la voute nocturne", Baudelaire exprime son
admiration et son adoration pour sa bien-aimée “Et t’aime d’autant plus, belle, que tu
me fus”. Cependant, il la caractérise aussi de “bête implacable et cruelle”. Dans "Tu
mettrais l'univers entier dans ta ruelle", Baudelaire décrit une femme qui a le pouvoir
de séduire et d'enchanter tous ceux qui croisent son chemin. Cette femme est à la
fois une source de fascination et une menace pour les hommes “fagueuse grandeur!
sublime ignominie!”. Dans "Sed non satiata", Baudelaire décrit une femme qui est
insatiable et qui cherche à satisfaire ses désirs à tout prix. Cette femme est à la fois
fascinante et effrayante, car elle est prête à tout pour assouvir ses passions en la
qualifiant de “démon sans pitié”. Enfin, dans "Duellum", Baudelaire décrit une relation
conflictuelle entre un homme et une femme métaphorisée par un combat sanglant
entre deux guerriers montrant la douleur et la violence de cette relation.

14) Dans "Le balcon", Beaudelaire décrit une scène d'amour passionné et érotique qui lui
permet de s'échapper momentanément du Spleen. Il décrit la beauté de la femme
aimée et la façon dont elle l'apaise “O toi tous mes plaisirs! ô toi tous mes devoirs!,
“Que ton sein m’était doux! que ton coeur m’était bon!”. De même, dans "Toute
entière", Baudelaire décrit une femme aimée qui apaise sa douleur et lui permet
d'oublier ses tourments intérieurs “Elle éblouit comme l’Aurore et console comme la
Nuit”. Dans "Harmonie du soir", le poète trouve un répit dans la beauté du coucher
de soleil et de la nature qui l'entoure “Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!”.
Dans "Le poison", le poète trouve un réconfort dans le plaisir de l'ivresse, malgré les
dangers qu'elle représente “Le vin sait revêtir le plus sordide bouge d’un luxe
miraculeux”. Enfin, dans "Causerie", Baudelaire trouve un répit dans la conversation
et le partage intellectuel avec un ami “Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et
rose!”.

15) Pour le poète, les parfums sont des portes d'accès à des mondes sensuels et
mystérieux, capables d'évoquer des souvenirs, des émotions et des sensations.
Dans "Les correspondances", Baudelaire évoque les correspondances entre les
parfums et suggère que chaque parfum peut évoquer des images et des sentiments
spécifiques “Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, qui chantent les
transports de l’esprit et des sens”. Dans "Parfum exotique", le poète décrit le parfum
séduisant et attirant de sa femme “Je respire l’odeur de ton sein chaleureux
qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone”. Dans "Une charogne", Baudelaire
utilise l'odeur de la charogne pour décrire la putréfaction de la vie “La puanteur était
si forte, que sur l’herbe vous crûtes vous évanouir”.

16) Le poème “Don Juan aux enfers” est pour moi, est une véritable Fleur du Mal, car
Baudelaire imagine à travers celui-ci le châtiment réservé au simple mortel coupable
d'avoir défié Dieu, et ayant péché par excès d'orgueil. C’est donc un exemple
efficace de l’idéal que cherche à exprimer l’auteur ainsi que l’intime lien entre la vie
et la mort, le bien et le mal.

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