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LE MARDI, jour néfaste pour les élèves du Msid, me laisse dans la bouche un goût d’amertume .

Tous les mardis


sont pour moi couleur de cendre.
Il faisait froid, ma nuit avait été peuplée de cauchemars .Des femmes échevelées menaçaient de me crever les
yeux, m’envoyaient au visage les pires injures .Parfois, l’une d’elles me balançait à travers la fenêtre et je
m’enfonçais lourdement dans le vide .Je criai.Une main, combien douce, se posa sur mon front.
Le matin, je me rendis au Msid selon mon habitude .Le fqih avait son regard de tous les mardis .Ses yeux
n’étaient perméables à aucune pitié .je décrochai ma planchette et me mis à ânonner les deux ou trois versets qui y
étaient écrits.
A six ans ,j’avais déjà conscience de l’hostilité du monde et de ma fragilité ,je connaissais la peur , je connaissais
la souffrance de la chair au contact de la baguette de cognassier .Mon petit corps tremblait dans ses vêtements trop
minces .J’appréhendais déjà le soir consacré aux révisions .Je devais ,selon la coutume ,réciter les quelques
chapitres du Coran que j’avais appris depuis mon entrée à l’école .A l’heure du déjeuner , le maître me fit signe de
partir .J’accrochai ma planchette .J’enfilai mes babouches qui m’attendaient à la porte du Msid et je traversai rue.
Ma mère me reçut assez froidement .Elle souffrait d’une terrible migraine .Pour enrayer le mal, elle avait les
tempes garnies de rondelles de papier bleu copieusement enduites de colle de farine .Le déjeuner fut improvisé et
la bouilloire sur son brasero entama timidement sa chanson .Lalla Aicha, une ancienne voisine, vint nous rendre
visite .Ma mère la reçut en se plaignant de ses maux physiques que moraux .Elle affectait une voix faible de
convalescente,s’étendait sur les souffrances de telle partie de son corps,serrait violement des deux mains sa tête
empaquetée dans un foulard .Lalla Aicha lui prodigua toutes sortes de conseil,lui indiqua un fqih dans un quartier
éloigné ,dont les talismans faisaient miracle .Je me tenais timide et silencieux dans mon coin.
Chapitre 2ème,La Boite à Merveilles

Compréhension/langue :

1- La boîte à merveilles est :


a- un roman d’aventure ; b- une biographie ; c- une autobiographie ;
d- un journal personnel.
-Recopiez la bonne réponse.
2- Quel est le genre de ce texte ? Justifiez votre réponse.
3- Etudiez l’énonciation en complétant le tableau suivant :
Quatre indices de ……………………………
personne

4- Pourquoi l’enfant redoutait le mardi ?


5- Comment le narrateur avait-il passé sa nuit ?
6- Pourquoi la mère l’avait –elle reçu froidement ?
7- Que proposait Lalla Aicha à la mère pour soigner son petit ?
8-justifiez l’emploi de l’imparfait dans le texte
9- Relevez du passage :
A- Trois termes relatifs au champ lexical des sentiments ;
B- Trois termes relatifs au champ lexical de la maladie ;
10-Transposez au discours indirect l’énoncé:
la mère a demandé à Aicha : « est-ce que tu te souviens de la fête d’Achoura ? »

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