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SCIENTIFIQUES

Pour maîtriser l’intégralité des démarches et techniques Erwan Beauvineau •Jeanne-Laure Dormieux
Christophe Honnorat • Émilie Ramel

Chimie
du programme (réaliser et exploiter un diagramme de

TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES
Bode, déterminer une équivalence, etc.) et tout savoir sur
TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES
le matériel, les composants (interféromètre de Michelson, CPGE scientifiques et Concours
carte d’acquisition, etc.) et les manipulations pas à pas. Travaux pratiques

11 sujets de TP guidés Fiches méthode et conseils


pour acquérir les bons réflexes
11 sujets de TP guidés
avec les questions possibles
du jury
TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES
Pour vous préparer efficacement à l’épreuve (étude 29 fiches techniques et
démarches expérimentales
accompagnées de + de 250 photos

CPGE scientifiques et Concours


et schémas explicatifs

d’un filtre à pont de Wien, génération d’impulsions 20 VIDÉOS


de TP pas à pas

électriques, etc.), dans la perspective du concours.


Les TP sont accompagnés de conseils pour lire et
comprendre le sujet, organiser sa paillasse, réaliser les
expériences et répondre aux questions du jury.
Travaux pratiques

Physique
Tous les corrigés détaillés et commentés
Pour comprendre chaque étape des TP, acquérir les
bons gestes et assurer le jour J.

21 vidéos pour suivre pas à pas


toutes les techniques et démarches
expérimentales du programme.

Fiches méthode et conseils 11 sujets de TP guidés


pour acquérir les bons réflexes avec les questions possibles
Marc Cavelier est professeur Frédéric Bruneau est du jury
en classes préparatoires professeur en classes
scientifiques au lycée
Chateaubriand à Rennes.
préparatoires scientifiques au
lycée Joliot-Curie à Rennes. TP 24 fiches techniques et
démarches expérimentales
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SCIENTIFIQUES

Physique
TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES

CPGE scientifiques et Concours

Travaux pratiques

Marc Cavelier est professeur en classes préparatoires scientifiques au lycée


Chateaubriand à Rennes.
Frédéric Bruneau est professeur en classes préparatoires scientifiques au
lycée Joliot-Curie à Rennes.
Vidéos en ligne

Sommaire des vidéos en ligne


Fiche 1. Composants électroniques
Fiche 2. Alimentations stabilisées
Fiche 3. Générateurs de fonctions
Fiche 4. Multimètres
Fiche 5. Oscilloscope numérique
Fiche 6. Synchroniser un oscilloscope
Fiche 7. Plaques d’essais Labdec
Fiche 8. Réaliser un circuit sans problème de masse
Fiche 9. Relever la caractéristique d’un dipôle
Fiche 10. Mesurer une amplitude
Fiche 11. Mesurer une période ou une fréquence
Fiche 12. Mesurer un déphasage
Fiche 13. Réaliser un diagramme de Bode
Fiche 14. Carte d’acquisition
Fiche 15. Réaliser une analyse spectrale avec une carte d’acquisition
Fiche 16. Réaliser une analyse spectrale avec un oscilloscope
Fiche 19. Goniomètre
Fiche 20. Régler une lunette autocollimatrice
Fiche 21. Interféromètre de Michelson
Fiche 22. Régler un interféromètre de Michelson avec un laser
Fiche 23. Régler un interféromètre de Michelson sans laser

Crédits :
p. 7 © science photo/Adobestock
Tous les autres schémas et photographies de cet ouvrage ont été produits par les auteurs et les
équipes pédagogiques.

ISBN : 978-2-311-40569-9

Conception de couverture : Hung Ho Thanh


Conception LaTeX et mise en page : Sébastien Mengin

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou
reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective »
et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute
représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par
quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants
du Code pénal. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au
Centre français d’exploitation du droit de copie : 20 rue des Grands Augustins, F-75006 Paris.
Tél. : 01 44 07 47 70
© Vuibert – avril 2019 – 5 allée de la 2e DB, 75015 Paris
SOMMAIRE
Partie 1. Fiches méthode ................ 7
Fiche A L’épreuve de TP, 9

Où trouver des renseignements ? 9


Les lieux de passage 10
Conditions matérielles 10
Bien se comporter 11

Fiche B Incertitudes de mesure, 13

Un exemple : mesure de résistance à l’ohmmètre 14


Incertitude-type 15
Propagation des incertitudes 18
Synthèse : le bon sens vaut tous les calculs ! 22

Fiche C Rédiger un compte-rendu de TP, 23

Le compte-rendu écrit 23
Communication orale : les appels 26
Le cahier de laboratoire 26

Partie 2. Fiches techniques et démarches


expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Fiche 1 Composants électroniques, 29

Fiche 2 Alimentations stabilisées, 37

Fiche 3 Générateurs de fonctions, 43

Fiche 4 Multimètres, 49

Fiche 5 Oscilloscope numérique, 55

3
SOMMAIRE

Fiche 6 Synchroniser un oscilloscope numérique, 59

Fiche 7 Plaques d’essais Labdec, 63

Fiche 8 Réaliser un circuit sans problème de masse, 67

Fiche 9 Relever la caractéristique d’un dipôle, 73

Fiche 10 Mesurer une amplitude, 77

Fiche 11 Mesurer une période ou une fréquence , 83

Fiche 12 Mesurer un déphasage, 87

Fiche 13 Réaliser un diagramme de Bode, 93

Fiche 14 Carte d’acquisition, 99

Fiche 15 Réaliser une analyse spectrale avec une carte d’acquisi-


tion, 107

Fiche 16 Réaliser une analyse spectrale avec un oscilloscope, 117

Fiche 17 Matériel usuel d’optique, 123

Fiche 18 Lire sur un vernier, 137

Fiche 19 Goniomètre, 141

Fiche 20 Régler une lunette autocollimatrice, 147

Fiche 21 Interféromètre de Michelson, 151

4
SOMMAIRE

Fiche 22 Régler un interféromètre de Michelson avec un laser, 155

Fiche 23 Régler un interféromètre de Michelson sans laser, 165

Partie 3. Travaux pratiques guidés . . . . . 169


TP 1 Étude d’un filtre à pont de Wien, 171

TP 2 Étude d’un oscillateur quasi-sinusoïdal, 179

TP 3 Mesure d’une inductance par détection synchrone, 185

TP 4 Focométrie, 191

TP 5 Étude d’un réseau optique. Application à la spectrométrie,


199

TP 6 Applications de l’interféromètre de Michelson, 207

TP 7 Sélection d’une harmonique, 215

TP 8 Génération d’impulsions électriques, 225

TP 9 Vase de Mariotte, 235

TP 10 Mesure de la célérité dans un câble coaxial, 243

TP 11 Biréfringence d’un transparent, 249

Partie Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255

5
Remerciements
Nous tenons à remercier en premier lieu nos proches qui ont fait preuve d’une infinie
patience pendant l’élaboration et la rédaction de cet ouvrage, en particulier Martin
Bruneau qui a photographié les plaques d’essai Labdec. Nous souhaitons également
associer les équipes techniques des lycées Joliot-Curie et Chateaubriand à Rennes,
tout particulièrement Jean-François Dondon qui a réalisé les photographies des éclairs
obtenus à la machine de Wimshurst. Enfin, un grand merci à Tom Dewulf pour la
photographie du cœur du Michleson.
Partie 1

FICHES MÉTHODE
Fiche A

L’épreuve de TP

La place des travaux pratiques aux concours est un peu particulière. C’est la seule
épreuve où les savoir-faire expérimentaux sont évalués directement. Les autres épreuves
orales font appel essentiellement aux connaissances du cours et elles testent leur assi-
milation. Cette épreuve est également particulière par sa durée, trois heures en général.
S’il y a des épreuves de TP de physique-chimie dans chaque filière, à l’inverse, certains
concours n’organisent cette épreuve que dans une filière.

Où trouver des renseignements ?


Dans tous les cas, nous vous conseillons de consulter les rapports des épreuves des
sessions précédentes pour avoir une meilleure idée des attentes du jury et des écueils
à éviter. Voici un tableau récapitulatif des adresses où vous pouvez trouver les notices
et les rapports.

À retenir. SCEI

Le site SCEI centralise tous les renseignements ou les liens nécessaires concer-
nant les concours scientifiques. L’adresse internet est la suivante https://www.
scei-concours.fr/index.php. La rubrique Concours et Banques donne les liens
vers les sites des différentes banques d’épreuves.

Banque PT http://www.banquept.fr/index.php
Mines-Ponts https://mines-ponts.fr/index.php
Centrale Supélec http://www.concours-centrale-supelec.fr
CC INP http://www.concours-commun-inp.fr/fr/ccinp.html
ENS http://www.ens.fr
ENS Lyon http://www.ens-lyon.fr
ENS Paris-Saclay http://ens-paris-saclay.fr
ENS Rennes http://www.ens-rennes.fr
École polytechnique (X) https://www.polytechnique.edu
Agro-Veto https://www.concours-agro-veto.net/spip.php?rubrique252

9
Physique. Techniques expérimentales et TP

Les lieux de passage


Les lieux de passage diffèrent selon les filières et sont évidemment susceptibles de
changer au cours des années.
Dans la filière BCPST, les travaux pratiques de physique se déroulent au lycée Pierre-
Gilles-de-Gennes, à Paris (ENCPB).

Mines-Ponts Centrale CC INP ENS X


ENS Paris ENS Paris
Banque PT ENS Paris Saclay ENS Paris Saclay
Saclay Saclay
Filière TSI Centrale Supélec
Sup Optique
Filière MP IUT Orsay
Centrale Supélec
Telecom Paris Sup Optique Chimie Paris ENS Paris Polytechnique
Filière PC
Tech Centrale Supélec Tech Saclay
Telecom Paris Sup Optique ENS Paris ENS Paris
Filière PSI
Tech Centrale Supélec Saclay Saclay
Tableau A.1. Lieux des épreuves de TP selon les filières et les écoles.

Vous pouvez constater que, selon les filières, il n’y a pas toujours une épreuve de TP.

Remarques

En filière PC, les épreuves sont communes à l’École polytechnique et à l’ESPCI.


D’autre part, la durée est presque toujours de trois heures, sauf en filière PC
pour les ENS où elle est de quatre heures. Enfin, au concours CC INP, l’épreuve
de TP est couplée à l’épreuve orale. Ainsi, si vous passez le TP de physique, alors
vous aurez un oral de chimie, et réciproquement.

Conditions matérielles
Papier
Apporter le matériel nécessaire pour rédiger un compte-rendu : crayons, stylos, règles...
Le papier vous sera fourni : copies pour le compte-rendu définitif, brouillons, papier
millimétré, papier semilogarithmique pour des diagrammes de Bode. En général, les
compte-rendus attendus doivent être succincts, de l’ordre d’une copie double.

Logiciels à votre disposition


La place des outils informatiques est de plus en plus grande. Ainsi, dans la plupart des
cas, vous disposez d’un poste avec
• une suite bureautique, avec son tableur, type Libre Office® ;
• au moins un tableur scientifique, type Regressi® ;
• parfois une distribution Python™, avec un environnement de développement
intégré type Pyzo.

10
Fiche méthode A – L’épreuve de TP

Calculatrice

FICHES MÉTHODE
Pour cette épreuve, vous pouvez apporter votre calculatrice. Il est fortement conseillé
de le faire, car il est souvent peu commode d’effectuer des calculs numériques avec
un ordinateur. En revanche, il peut être efficace de remplir un tableur afin de vérifier
rapidement une loi de comportement, de vérifier si on a commis une erreur manifeste
de mesure, ou bien de rajouter des points de mesure dans une zone de variations
rapides.

Bien se comporter
Bien se comporter à l’épreuve de travaux pratiques revêt plusieurs aspects.

Règles de sécurité
Pour toute activité expérimentale, il convient de respecter un certain nombre de règles
de sécurité. En chimie, les risques sont très liés à la diversité et à la dangerosité des
produits manipulés. En physique, la majorité des expérimentations proposées sont
dans les domaines de l’électricité et de l’optique.
En optique, le danger principal vient de l’utilisation des lasers. Les risques sont indiqués
par la classe du laser. En pratique, on ne manipule que des lasers de classes 1 et 2. Le
tableau suivant indique les dangers encourus selon la classe du laser. Il faut faire
particulièrement attention à ne jamais regarder directement un faisceau laser et aux
réflexions parasites. Ne mettez pas en danger vos voisins !

classe 1 Lasers intrinsèquement sans danger.


classe 2 Lasers à rayonnement dans le visible, de puissance inférieure à 1 mW. Pro-
tection de l’œil assurée par le réflexe palpébral.
classe 3a Lasers de puissance moyenne (< 5 mW). Vision directe dangereuse si elle est
supérieure à 0,25 s ou effectuée à travers un instrument d’optique.
classe 3b Lasers dont la vision directe est toujours dangereuse (puissance comprise
entre 5 mW et 500 mW). Ces lasers sont potentiellement dangereux si un
faisceau direct ou une réflexion spéculaire est regardé par l’œil non protégé.
classe 4 Lasers toujours dangereux en vision directe ou diffuse, créant des lésions
cutanées et oculaires (puissance supérieure à 500 mW). Ils constituent un
danger d’incendie. Exposition dangereuse au rayonnement direct ou diffus
pour l’œil et la peau.

Tableau A.2. Dangers des lasers selon leur classe.

Le danger omniprésent est le danger électrique. Même si on ne manipule que rarement


des puissances importantes, il convient de ne pas être imprudent, pour éviter des
brûlures et des chocs électriques.

Conseil méthodologique
Une façon de prévenir les risques électriques est de dessiner au préalable les
schémas des montages que vous devez réaliser. Cela doit vous permettre d’éviter
des courts-circuits par exemple.

11
Physique. Techniques expérimentales et TP

Pendant l’épreuve
Quand vous passez l’épreuve de TP, un examinateur vous accompagne à votre paillasse
(après un éventuel tirage au sort) et vous explique rapidement quel est l’objectif du
TP, la problématique. Il vous donne également des indications sur le matériel à votre
disposition et quelques consignes de sécurité s’il y a lieu. Malgré un stress bien légitime
en début d’épreuve, soyez très attentif aux informations qui vous sont données. Dans
le même ordre d’idée, lisez attentivement TOUT le sujet et évitez de traiter d’autres
questions que celles qui vous sont posées.
Pendant le TP, il faut montrer ses compétences expérimentales, par exemple en sachant
régler l’oscilloscope numérique, et faire preuve d’esprit critique vis-à-vis des résultats
de mesure. Il est attendu que vous confrontiez les résultats d’expérience à un modèle
de connaissance qui permettrait de les expliquer. Lorsqu’on constate des écarts impor-
tants, soit la mesure a été réalisée dans de mauvaises conditions, soit il faut remettre en
cause le modèle. Dans ce dernier cas, il faut savoir identifier quelles sont les hypothèses
fragiles. Retenez que la théorie est au service de l’explication des observations et que
ces dernières ainsi que leur exploitation doivent occuper l’essentiel de votre temps.

Bonne utilisation du matériel


Un autre aspect qui fait partie de l’évaluation lors d’un concours est lié au comporte-
ment. Prenez soin du matériel qui vous est confié, de façon à ce qu’il reste en bon état.
D’ailleurs, ceci sera évalué au même titre que votre capacité à répondre à des questions
pointues sur les phénomènes physiques observés. S’il y a des consignes dans le sujet
indiquant qu’il faut appeler l’examinateur avant d’allumer un appareil, respecter ces
consignes. Enfin, à la fin de votre épreuve, n’oubliez pas de ranger votre espace. Les
candidats ayant une paillasse mal tenue sont pénalisés.

 Attention ! Que faire en cas de panne

Si vous avez un matériel défectueux, sachez l’identifier, le tester pour vous en


assurer (donc le problème ne vient pas d’un mauvais usage). Ensuite, appeler
au plus tôt l’examinateur qui pourra éventuellement le remplacer. Dans tous
les cas, il en sera tenu compte dans l’évaluation finale.

Dans un autre registre, la plupart des sujets vous suggère des appels à l’examinateur
qui s’occupe de votre évaluation, souvent au nombre de deux. Noter qu’il doit gérer
plusieurs candidats en même temps, donc il ne sera pas toujours disponible. Avant
d’appeler l’examinateur, faites le point rapidement sur éléments-clés que vous voulez
communiquer. Un discours désordonné vous desservira, de même qu’un vocabulaire
non rigoureux. D’autre part, soyez prêt à répéter certains gestes expérimentaux devant
l’examinateur, en expliquant votre démarche. Soyez attentifs à la gestion de votre temps.
Même si vous n’avez pas réussi à élaborer complètement un protocole, n’hésitez pas à
appeler l’examinateur qui, à l’occasion de ce dialogue qui s’engage (il s’agit bien d’un
oral !), vous donnera des indications pour sortir de cette ornière.

12
Fiche B

Incertitudes de mesure

La détermination des incertitudes est le domaine de la métrologie et nous ne ferons


que l’effleurer. Il s’agit essentiellement de faire preuve de bon sens.
L’acte de mesurer, ou mesurage consiste à déterminer une grandeur a priori inconnue,
appelée mesurande (voir Figure B.1). Ce qu’il faut garder à l’esprit est que la grandeur
que l’on cherche à mesurer restera inconnue. En effet, il n’existe aucun critère qui per-
mette à l’expérimentateur de s’exclamer « Eurêka ! j’ai trouvé la valeur vraie », d’autant
plus que les grandeurs physiques habituelles sont susceptibles de fluctuer à cause de
l’agitation thermique. Pour faire une analogie, le mesurage s’apparente à l’activité d’un
institut de sondage.

x x

mesurande xvrai
mesura « erreur »
ge
xmesuré

Figure B.1. Écart entre la valeur mesurée et la valeur vraie. Attention ! La valeur
vraie n’est pas connue.

À retenir. Précision

Une mesure est dite précise si elle est à la fois fidèle et juste. Ces notions, liées à
la répétition de l’acte de mesurage expriment le fait que :
• les mesures successives sont regroupées dans un petit intervalle autour
d’une même valeur (fidélité) ;
• les mesures ne sont pas affectées par une erreur systématique (justesse).
Notons qu’il peut être extrêmement délicat de repérer et éliminer des erreurs
systématiques.

13
Physique. Techniques expérimentales et TP

Un exemple : mesure de résistance


à l’ohmmètre
Il existe plusieurs méthodes de détermination de résistances inconnues, mais la plus
simple à mettre en œuvre est d’utiliser un multimètre réglé en ohmmètre, comme le
montre la photographie suivante (voir Figure B.2).

gamme

valeur
affichée

fonction
ohmmètre

Figure B.2. Mesure d’une résistance électrique à l’ohmmètre.

Conseil méthodologique
Pour mesurer la résistance d’un composant à l’ohmmètre, il faut le retirer du
circuit pour le brancher directement aux bornes de l’ohmmètre.

Exemple

Dans l’exemple de la photographie, le constructeur annonce une résistance


de 10 kΩ. La valeur affichée au multimètre est 9,8629 kΩ. L’affichage indique
également la gamme (ou le calibre), à savoir 10 kΩ.

Sur une mesure unique comme celle-ci, le constructeur du multimètre indique com-
ment calculer l’incertitude sur la valeur de la résistance. La formule utilisée dépend
de la gamme, mais elle a toujours le même format. Ainsi, pour la gamme 10 kΩ, le
constructeur indique
∆R = 0,05% × lecture + 0,006% × gamme

Donc, pour l’exemple choisi, il vient


∆R = 0,05% × 9,8629 · 103 + 0,006% × 10 · 103 = 5,5 Ω.

14
Fiche méthode B – Incertitudes de mesure

FICHES MÉTHODE
À retenir. Comment écrire le résultat ?

Voici les recommandations :


• ne garder qu’un seul chiffre significatif pour l’incertitude, ce qui conduit à la
majorer ;
• le dernier chiffre significatif de la mesure est au même niveau que celui de
l’incertitude.

Pour l’exemple choisi, la résistance « vraie » est dans l’intervalle [9863 − 6; 9863 + 6],
soit R = 9863 ± 6Ω, avec une probabilité de 95 % (voir sous-section « Intervalle de
confiance »).

Remarques

Il convient d’adapter la gamme (le calibre) du multimètre à la grandeur mesurée.


Il serait très maladroit de choisir la gamme 10 kΩ pour mesurer une résistance
de valeur annoncée 100 Ω.

Incertitude-type
Cas d’une étude statistique (erreur de type A)
Dans certains cas, on peut avoir intérêt à répéter la même mesure plusieurs fois, voire
un grand nombre de fois. L’idée est que les sources d’erreur aléatoires se moyennent.
Éventuellement, seules subsistent les erreurs systématiques, s’il y en a. Ces dernières
sont parfois délicates à déceler.
On suppose alors que le résultat de la mesure constitue une variable aléatoire qui subit
l’influence d’un grand nombre de paramètres supposés indépendants et aléatoires.
Notons xi le résultat de la i e mesure d’une campagne de N mesures de la même
grandeur, par exemple l’accélération de la pesanteur avec un accéléromètre en chute
libre. Alors, on peut définir la moyenne et l’écart-type selon

1 PN

moyenne x= xi


N i =1

v
N
t 1 P
u
écart-type σ = (xi − x )2


N − 1 i =1

σ
On définit l’incertitude-type par u (x ) = p .
N

 Attention ! Signification de l’incertitude-type

L’incertitude-type caractérise la dispersion des résultats autour de la valeur


moyenne. Par conséquent, elle donne seulement une indication sur la précision
de cette dernière. On peut montrer en statistiques que, en l’absence d’erreur
systématique, la valeur moyenne est un estimateur sans biais de la valeur vraie.
C’est la raison pour laquelle cette approche est pertinente.

15
Physique. Techniques expérimentales et TP

À retenir. Intérêt de l’étude statistique

On se rend compte immédiatement que multiplier le nombre de mesures permet de


diminuer l’incertitude-type, à condition de respecter les conditions de répétabilité,
à savoir même opérateur, mêmes réglages des appareils et mêmes conditions
expérimentales. En fait, si le nombre de mesures est suffisant, in fine, c’est la
précision des appareils de mesure qui déterminera l’incertitude sur la mesure. Ainsi,
si on répète la mesure de la largeur d’une enveloppe avec un double-décimètre, on
affinera la connaissance de la position de la moyenne, mais l’incertitude-plancher
est définie par la résolution de la règle, même si l’incertitude-type statistique
devient aussi faible que l’on veut (voir sous-section « Cas d’une lecture sur une
règle »).

Cas d’une lecture sur une règle


Il existe de nombreuses situations où l’expérimentateur doit lire sur une échelle graduée.
En voici quelques exemples :
• taille d’un objet, mesurée à la règle ou au pied à coulisse ;
• position d’une lentille, d’un objet ou d’une image sur un banc d’optique ;
• position angulaire d’une lunette sur le plateau d’un spectrogoniomètre.
Dans la majorité des cas, la position lue ne coïncide pas exactement avec une gradua-
tion de la règle ou du vernier. La seule chose que l’on puisse affirmer avec certitude
est que la lecture est dans un intervalle correspondant à la plus petite subdivision de
l’étalon de mesure.
Sur un double-décimètre usuel ou un réglet, la plus petite subdivision est le millimètre.
Sur un vernier de spectrogoniomètre, la plus petite subdivision est la minute d’angle.

Exemple Que vaut l’incertitude-type dans ce cas ?

(∆x )min
La doctrine indique que u type = p pour une distribution de probabilité
12
supposée rectangulaire. Examinons l’exemple suivant de la mesure de la largeur
d’une enveloppe.
Plaçons-nous du point de vue du
lecteur qui observe la photographie
de la Figure B.3. La plus petite sub-
division est le mm. La graduation
12 cm est bien alignée sur le bord
droit de l’enveloppe alors que le
bord gauche est situé entre 1,1 cm
et 1,2 cm. On peut affirmer que la
Figure B.3. Mesure de la largeur
largeur est comprise entre 10,8 et
d’une enveloppe.
10,9 cm. L’incertitude-type vaut ici
1 mm
p ' 0,3 mm, en ne conservant qu’un seul chiffre significatif.
12

16
Fiche méthode B – Incertitudes de mesure

FICHES MÉTHODE
Remarques

Sur cette photo, les sources d’incertitude auxquelles on peut penser sont :
• la règle n’est pas strictement perpendiculaire aux bords de l’enveloppe,
en supposant que la machine qui fabrique les enveloppes garantit un
parallélisme « parfait » des bords, c’est-à-dire notre outil de mesure –
à savoir la règle – n’est pas assez sensible pour mettre en évidence un
éventuel défaut ;
• la photographie peut introduire une erreur de parallaxe, à travers l’angle
de prise de vue. En pratique, on peut bouger la tête de façon à limiter cet
effet.

Intervalle de confiance
L’écriture du résultat final est assorti d’un niveau de confiance, c’est-à-dire qu’on
affirme que le résultat vrai (qu’on ne connaîtra jamais) est dans l’intervalle d’incertitude
avec un taux de confiance de X %. En général, le niveau de confiance choisi est de 95 %.
Ainsi, pour une étude statistique dont on suppose qu’elle est bien décrite par une loi de
probabilité gaussienne, l’incertitude élargie à 95% vaut 2 écarts-types : Uélargie = 2u (x ).
En revanche, pour une loi rectangulaire comme pour la lecture sur une règle (résultat
p (∆x )min
admis), on a Uélargie = 0,95 3u type = 0,95 . Autrement dit, l’incertitude élargie
2
coïncide presque avec la demi-graduation. C’est ce résultat simplifié qu’il faut retenir.
Si on applique ce raisonnement à la mesure de la largeur de l’enveloppe, on pourra
écrire L = (108,5 ± 0,5) mm.
En conclusion, les coefficients d’élargissement pour obtenir une incertitude élargie
avec un taux de confiance de 95 % sont différents selon la loi de probabilité. Il vaut 2
pour une loi gaussienne et 1,65 pour une loi rectangulaire.

Remarque

Très souvent, la notice d’un multimètre ne précise pas s’il s’agit d’une
incertitude-type ou élargie. Usuellement, on suppose qu’il s’agit d’une incerti-
tude élargie à 95 %.

Attention ! Pourquoi avoir mis auparavant l’accent sur les incertitudes-

 types ?

La difficulté provient des situations où on combine des incertitudes décrites


par des lois de probabilité de natures différentes, par exemple une gaussienne
et une rectangulaire.
Dans ce cas, seules les incertitudes types se combinent de la façon suivante :
2 2 2
u combinée = u gaussienne + u rectangulaire

17
Physique. Techniques expérimentales et TP

Exemple

Grâce à la mesure de la période propre d’un pendule simple, on peut déterminer


la valeur locale de l’accélération de la pesanteur g . Dans ce cas, g dépend
uniquement de la longueur du pendule et de la période mesurée T0 . La mesure
de la longueur du pendule s’effectue avec un appareil de type règle. D’autre
part, la mesure de la période propre s’effectue avec un chronomètre et elle peut
facilement être répétée pour obtenir une incertitude-type statistique. On peut
supposer que la statistique associée à cette mesure de période est gaussienne,
alors que la statistique associée à la mesure de la longueur du pendule est
rectangulaire.
Pour passer de l’incertitude type combinée à l’incertitude élargie, avec un taux
de confiance à 95 %, conventionnellement, nous multiplierons par 2, ce qui
revient à supposer que tout se passe comme si la distribution de probabilité glo-
bale était gaussienne. Enfin, on ne garde qu’un seul chiffre significatif pour cette
incertitude élargie et la prudence veut qu’on l’arrondisse par valeur supérieure.

Remarque

Cet arrondi par valeur supérieure change évidemment le niveau de confiance.


On peut imaginer que remplacer 0,19 uSI par 0,2 uSI ne modifie pas trop les
choses. En revanche, arrondir 0,11 uSI à 0,2 uSI paraît assez brutal et l’arsenal
technique mis en œuvre pour estimer l’incertitude paraît un peu vain.

Propagation des incertitudes


Il n’est pas rare que la grandeur cherchée ne soit pas directement mesurable, mais
le résultat d’un calcul à partir de grandeurs mesurées. Dans cet ordre d’idée, il y a la
confrontation entre les résultats expérimentaux et un modèle qui fournit une loi de
comportement.
Donnons quelques exemples :
• la distance d dont on a charioté le miroir mobile d’un Michelson peut servir
à la détermination de l’indice d’une lame transparente mince d’épaisseur e et
d’indice n (voir Fiche TP 6. Applications de l’interféromètre de Michelson) selon
la formule d = (n − 1)e ;
• dans un circuit R LC série, la valeur de l’inductance propre de la bobine est
souvent très mal connue. La fréquence de résonance de la tension aux bornes
de la résistance est confondue avec la fréquence propre f0 du circuit, dans un
modèle linéaire. Beaucoup de multimètres permettent aujourd’hui de mesurer
la capacité C (ou bien il faut faire confiance au constructeur). Par conséquent,
1 1
on a f0 = p =⇒ L = .
2π LC 4π f02 C
2

18
Fiche méthode B – Incertitudes de mesure

Calcul d’incertitude

FICHES MÉTHODE
COMPLÉMENT (Propagation des incertitudes)

Dans le cas où la grandeur cherchée est de la forme y = f (x1 , x2 ), la formule


générale de la propagation des incertitudes, donnant l’incertitude-type sur y ,
s’écrit :
v
t ∂f 2 ∂f 2
u ‹  ‹
uy = u x1 +
2 u x22 .
∂ x1 ∂ x2

Dans le cas de la distance d = x2 − x1 (voir Fiche TP 6. Applications de l’interféromètre


de Michelson) qui est mesurée comme l’écart entre deux positions,
p px1 et x2 , du miroir
mobile, l’application de la formule ci-dessus donne u d = 2u x1 = 2u x2 .
La question est alors de savoir comment calculer l’incertitude sur n ou L connaissant
les incertitudes sur d et e d’une part, sur f0 et C d’autre part.
Pour des formules qui ne mettent en jeu que des produits ou des lois de puissance, on
préfère calculer des incertitudes relatives. Ainsi, pour la détermination de l’inductance
L , on calcule l’incertitude-type par la formule donnant l’incertitude relative :
v
u (L ) t u (f0 ) 2 u (C ) 2
u ‹  ‹
= 2 + .
L f0 C
L’incertitude élargie sur L sera alors ∆L = 2u L .

Conseil méthodologique
Pour retrouver cette expression, on peut s’appuyer sur la différentielle logarith-
mique :
1 dL dC df0
L= =⇒ ln(L ) = − ln(4π2 ) − ln(C ) − 2 ln(f0 ) =⇒ =− −2
4π2 f02 C L C f0

En supposant que les incertitudes relatives sur C et f0 sont des grandeurs indé-
pendantes entre elles, on retrouve le résultat indiqué.

Et en pratique ?
Dans ce cas précis, la valeur de la capacité est mesurée au multimètre et la fréquence
f0 est repérée par la résonance aux bornes de la résistance. L’incertitude qu’on calcule
avec la notice est plutôt une incertitude élargie. À la résonance, la tension aux bornes
de R est en phase avec la tension d’entrée, ce qui se détecte finement en mode XY.
L’incertitude est ici essentiellement liée au repérage de la fréquence pour laquelle le
déphasage est nul. L’intervalle de fréquences qui donne un déphasage nul est assimilé
à une incertitude élargie également.
Finalement, sans réellement savoir à quelles lois de probabilité ces incertitudes expé-
rimentales obéissent, nous les utilisons telles quelles dans la formule ci-dessus pour

19
Physique. Techniques expérimentales et TP

obtenir l’incertitude déjà élargie sur L . Ce n’est pas d’une propreté absolue, mais c’est
ce qu’il y a de plus simple comme démarche.

Utilisation du logiciel gum


Jean-Marie Biansan a développé un logiciel de calcul des incertitudes qui permet
de s’affranchir des calculs fastidieux liés à la formule de propagation des erreurs. Ce
logiciel gratuit est disponible à l’adresse http://jeanmarie.biansan.free.fr/gum_
mc.html (licence GNU GPL). Le logiciel existe en deux versions, dont une pour les élèves
qui permet de travailler à partir d’un fichier préparé par l’enseignant. Ce logiciel est
en général disponible sur les postes informatiques qui sont à disposition pendant
l’épreuve de travaux pratiques.
Une première fenêtre invite l’utilisateur à écrire la formule donnant y en fonction des
grandeurs x1 , x2 , .. appelées mesurandes d’entrée.
Après avoir validé la formule, on remplit un tableau intitulé grandeurs d’entrée avec
les valeurs mesurées, appelées estimateurs des grandeurs x1 , x2 , ...
Pour chacune de ces grandeurs, on indique l’incertitude en cliquant sur le + de la
colonne ajouter source erreur. Pour chaque source d’erreur, une nouvelle fenêtre
apparaît où on précise s’il s’agit d’une erreur de type A (statistique) ou de type B (mesure
unique) et quelle est la loi de probabilité associée.
On valide le tableau des grandeurs d’entrée et le logiciel calcule l’incertitude sur la
valeur de y à différents niveaux de confiance. Dans la version élève, seule la propagation
des erreurs est mise en œuvre. Dans la version professeur, un onglet supplémentaire
propose une méthode dite de Monte-Carlo, basée sur des tirages aléatoires, pour
estimer l’incertitude.

Exploitation graphique d’une loi


Bien souvent, un modèle physique nous permet d’interpréter les résultats expérimen-
taux. Une façon élégante d’exploiter ce modèle consiste à réaliser une exploitation
graphique.
Ainsi, on peut imaginer étudier la fréquence de résonance d’un circuit RLC série en
fonction de la capacité C , avec pour objectif la détermination de l’inductance propre
L de la bobine. La loi s’écrit :
1 1
f0 = p =⇒ f02 = .
2π LC 4π 2 LC
Seules les lois linéaires sont vérifiables à l’œil. Par conséquent, il paraît opportun de
représenter 4π2 f02 = ω20 en fonction de 1/C . Si le modèle d’interprétation est correct,
on devrait observer une droite de pente 1/L . On pourrait évidemment représenter 1/C
en fonction de ω20 pour obtenir une droite de pente L .

Conseil méthodologique (Comment exploiter le nuage de points


obtenu ?)
Il est toujours possible de dessiner au jugé une « bonne » droite, mais il est plus
judicieux d’utiliser un logiciel de type tableur qui permet de réaliser des régressions
linéaires. En l’absence d’informations sur les incertitudes associées à chaque point

20
Fiche méthode B – Incertitudes de mesure

expérimental, le logiciel cherche les coefficients a et b qui minimise la quantité

FICHES MÉTHODE
N
X  2
D= yi − (a + b xi ) ,
i =1

où (xi , yi ) sont les coordonnées du point expérimental numéro i et N le nombre


total de points représentés. En l’occurrence, pour l’exemple de la détermination
de L , l’information recherchée est la pente b . Cette méthode d’optimisation est
encore appelée méthode des moindres carrés.
C’est ce qui a été fait dans l’exemple ci-dessous, grâce à l’instruction linregress
du module stats de la bibliothèque scipy. La courbe représente les fréquences
de résonances (en Hz) d’une corde de Melde en fonction du nombre de nœuds
observés. La droite est le résultat de la régression linéaire effectuée par le logiciel.
c
Le modèle usuel d’interprétation donne l’expression théorique suivante fn = n
2L
où c est la célérité des ondes de vibrations et L la longueur de la corde.

Figure B.4. Fréquences de résonance d’une corde de Melde en fonction


du nombre de nœuds observés.

COMPLÉMENT (Comment obtenir l’incertitude sur la pente de la


régression linéaire b ?)

C’est beaucoup plus délicat. Une solution manuelle consisterait à dessiner deux
droites « extrêmes ». Cette méthode a davantage de sens quand on dispose
les incertitudes-type de chaque point de mesure. En toute rigueur, chaque
point expérimental, devrait être accompagné de barres d’erreur, c’est-à-dire
des incertitudes types associées, mais il y a beaucoup de situations où on ne le
fait pas, par exemple, sur un diagramme de Bode.
Par le calcul, on peut aller plus loin, comme expliqué dans l’article Incertitudes
expérimentales (François-Xavier Bally et Jean-Marc Berroir) paru dans le Bulletin
de l’Union des Physiciens (Vol. 104, novembre 2010, pp 995 - 1019).
À partir des résultats de mesure, et en considérant que l’incertitude sur les
valeurs de C sont négligeables devant celle sur la détermination expérimentale
de f0 , on commence par estimer l’incertitude type sur l’ordonnée des points

21
Physique. Techniques expérimentales et TP

par la formule
v
N
1 X
u 2
σstat yi − (a + b xi ) ,
t
y =
N − 2 i =1

puis on calcule l’incertitude-type sur b par la relation


v N
‚N Œ2
tN X X
stat 2
σb = σ y avec ∆=N xi − xi .
∆ i =1 i =1

Ces formules sont assez peu digestes et sortent du cadre du programme.

Remarques

Qu’en est-il de la validité d’un modèle ? On se limite ici au cas d’un modèle
linéaire. Lors du calcul de la meilleure droite obtenue par régression linéaire,
les logiciels fournissent un coefficient appelé coefficient de corrélation. Plus les
points sont proches de la droite calculée, plus ce coefficient est proche de 1.
Pour autant, cela ne signifie pas que le modèle est bon ! En fait, dans le cadre
du programme, nous ne disposons d’aucun test pour vérifier si un modèle
est en accord avec les résultats expérimentaux. Nous nous contenterons dons
d’un accord visuel, qualitatif. Nous vous renvoyons à l’article précité pour des
explications complémentaires.
Pourrait-on envisager une évaluation statistique de l’incertitude-type ? En
principe, non, car nous ne sommes pas dans les conditions de la répétabilité.
Ainsi, dans le circuit R LC , on modifie C pour modifier f0 .

Synthèse : le bon sens vaut tous les calculs !


Avant de se lancer dans des calculs parfois longs et fastidieux d’incertitudes, il convient
tout d’abord de recenser les sources d’incertitude et de ne retenir que celles qui sont
prépondérantes. Ainsi, quand on étudie l’incertitude sur la position d’une lentille sur
le banc d’optique ou d’une lunette auto-collimatrice sur un goniomètre, bien souvent,
l’erreur la plus importante consiste dans le repérage du phénomène observé, à savoir
la netteté d’une image ou le minimum de déviation par un prisme.
D’un point de vue pratique, réduire les incertitudes consiste à se placer dans les condi-
tions les plus favorables pour réduire l’incertitude relative sur chaque point de mesure,
par exemple, en choisissant un calibre mieux adapté.
Il est donc primordial de commencer par une analyse physique des sources d’erreurs
et de faire preuve de bon sens, plutôt que de se lancer à corps perdu dans des calculs.

22
Fiche C

Rédiger un compte-rendu
de TP

Un TP n’est pas juste fait dans le but de manipuler. Il s’inscrit au sein d’un ou plusieurs
chapitres du cours et son but final peut être la vérification d’une formule (voir TP9.
Vase de Mariotte), la mesure d’une ou plusieurs grandeurs (voir TP6. Applications de
l’interféromètre de Michelson) ou bien encore l’élaboration d’un filtre répondant à un
cahier des charges précis (voir TP7. Oscillogramme de la réponse du filtre à un signal
en créneau).
Que ce soit pendant les deux années de préparation ou le jour du concours, tout travail
pratique nécessite un compte-rendu. Le compte-rendu de TP permet de vérifier que le
candidat est capable de faire le lien entre le sujet du TP et les notions abordées dans le
programme de physique.
Il y a, le jour de l’oral de TP, deux façons de rendre compte de votre travail :
• le compte-rendu écrit ;
• les appels à l’examinateur.
Dans les deux cas, vous devez savoir présenter les étapes de votre travail de manière syn-
thétique, organisée, cohérente, compréhensible et vous devez utiliser un vocabulaire
scientifique adapté.
Nous proposons ici de donner quelques règles simples pour rédiger au mieux un
compte-rendu le jour du concours, puis nous présentons le déroulement des « appels »
en cours de séance. Enfin nous verrons comment on peut utiliser un cahier de labora-
toire pour compléter utilement le compte-rendu.

Le compte-rendu écrit
Conseil méthodologique
Il est préférable de rédiger votre compte-rendu au fur et à mesure du TP. Cependant,
l’objectif étant surtout de montrer vos savoir-faire expérimentaux et de répondre
à la problématique du sujet qui vous est proposé, il faut passer plus de temps
à manipuler qu’à écrire ! Il est donc important de rédiger de manière concise et
précise en mentionnant les éléments pertinents de votre travail pratique.

23
Physique. Techniques expérimentales et TP

Rédiger une introduction


Après avoir lu attentivement l’énoncé du TP, vous pouvez rapidement rédiger une intro-
duction ou au moins un premier jet de celle-ci. L’introduction met en avant plusieurs
points :
• Quel est l’objectif ou la « problématique » du TP ?
• Quels sont les moyens mis en œuvre pour y parvenir ?
• Quelles notions théoriques sont abordées ?

Exemple

Voici deux exemples d’introduction possible :

Pour le TP9. Vase de Mariotte.


L’objectif du TP proposé ici est de valider la formule de Toricelli qui donne la
vitesse d’écoulement d’un liquide par un trou percé à la base d’un récipient.
On utilise pour cela un vase de Mariotte. L’étude théorique est menée dans le
cadre d’un écoulement parfait, stationnaire, irrotationnel, incompressible et
homogène pour lequel on peut écrire la relation de Bernoulli.

Pour le TP7. Oscillogramme de la réponse du filtre à un signal en créneau.


L’analyse de Fourier montre qu’un signal créneau de fréquence f peut être obtenu
par superposition d’un ensemble de composantes sinusoïdales de fréquence n f
avec n ∈ N ∗ . Comment faut-il choisir la résistance R et la capacité C d’un cir-
cuit R LC pour isoler l’harmonique de rang 3 d’un signal créneau de fréquence
f = 100 Hz ?

Développer les résultats


Dans cette partie, vous devez présenter tout ce qui n’a pas été demandé au cours des
appels que ce soit en théorie ou en pratique. Cette partie ne doit contenir que des points
pertinents pour répondre à l’objectif ou à la « problématique » du TP ; l’examinateur
n’est pas là pour faire le tri de vos idées. S’il y a des questions dans l’énoncé du TP, res-
pectez bien la numérotation. La présentation des résultats expérimentaux peut se faire
sous différentes formes mais les modes les plus efficaces sont les tableaux de mesures
et les graphiques. Donnons quelques étapes-clés du point de vue expérimental.
Présentation de l’expérience ou du protocole
Il faut rappeler dans quel contexte vos mesures ont été réalisées. On doit, en électricité,
dessiner le montage en précisant les branchements des instruments (oscilloscope,
voltmètre, ampèremètre), détailler et justifier un choix de protocole (par exemple
le choix entre les deux protocoles dans le TP9. Vase de Mariotte), donner les étapes
essentielles de réglage de l’interféromètre de Michelson dans le TP6. Applications de
l’interféromètre de Michelson.

Présentation des mesures et des graphiques


Les mesures, quand elles sont en grand nombre, doivent être présentées dans un
tableau. La première colonne de votre tableau doit préciser le symbole de la grandeur

24
Fiche méthode C – Rédiger un compte-rendu de TP

mesurée et son unité. Pour chaque valeur, on peut préciser l’incertitude. Les mesures

FICHES MÉTHODE
peuvent être présentées sous la forme d’un graphique. Les graphiques doivent avoir
un titre, des noms avec les unités pour les axes et une échelle pertinente. Ils doivent
être tracés soit en utilisant l’informatique si cet outil est à votre disposition, soit sur
papier millimétré ou papier semi-logarithmique.

Présentation des résultats et interprétations


À partir de vos mesures vous devez en général en déduire différentes grandeurs par le
calcul ou graphiquement, ou encore les comparer à un modèle. Ici, vous devez vous
interroger sur la pertinence de vos résultats et de votre protocole. C’est le moment
de calculer l’incertitude ou au moins d’évoquer les incertitudes : il ne faut pas trop
vite tomber dans le piège technique du calcul de la propagation des erreurs, il est
préférable de déterminer les principales sources d’incertitudes et de les hiérarchiser
pour ne retenir que les plus importantes (voir par exemple l’analyse de la méthode
d’autocollimation dans le TP4. Focométrie).
Lors d’une comparaison expérience – modèle, il est indispensable de ne réaliser la
comparaison que dans la zone de mesure correspondant au modèle. Par exemple, si
on analyse le comportement en haute fréquence d’un filtre passe-bande il convient de
ne prendre que les points tels que leur fréquence soit très supérieure à la fréquence
centrale du filtre.

Rédiger une conclusion


Il faut garder un peu de temps, en fin de session, pour rédiger une conclusion. Dans
cette dernière, vous devez répondre à la « problématique » de départ ou dire si vous
estimez que les objectifs ont été atteints.

Exemple

Voici deux exemples de conclusion possible :

Pour le TP9. Vase de Mariotte.


La formule de Toricelli prévoit une relation linéaire entre le carré de la vitesse de
sortie du fluide et la hauteur d’eau dans le vase. L’expérience que j’ai réalisée
dans ce TP m’a permis de montrer qu’il y avait bien une relation linéaire. En
revanche, l’évaluation de l’intensité de la pesanteur par ce modèle conduit à une
valeur aberrante de g . La non prise en compte des pertes de charge et les erreurs
systématiques de notre protocole expliquent sans doute en partie l’écart entre
théorie et pratique.

Pour le TP7. Oscillogramme de la réponse du filtre à un signal en créneau.


Au cours de ce TP, j’ai donc réalisé un filtre passe bande avec un circuit R LC série.
Le filtre réalisé remplit son rôle de sélection de l’harmonique de rang 3 comme
composante principale du spectre du signal de sortie. Cependant on constate qu’il
atténue insuffisamment le fondamental et c’est ce qui provoque les variations
de l’amplitude. Ce TP est toutefois une bonne illustration du rôle du filtrage en
électronique.

25
Physique. Techniques expérimentales et TP

Communication orale : les appels


La plupart des sujets vous suggèrent des appels à l’examinateur qui s’occupe de votre
évaluation, souvent au nombre de deux. Noter qu’il doit gérer plusieurs candidats en
même temps, donc il ne sera pas toujours disponible. Avant d’appeler l’examinateur,
faites le point rapidement sur les éléments-clés que vous voulez communiquer :
• si c’est un élément de protocole, préparez un schéma propre de votre montage,
ou un organigramme des différentes étapes de mesure qui seront nécessaires ;
• si c’est un calcul théorique, préparez le avec soin pour le présenter rapidement.

Exemple

Par exemple dans le TP1. Étude d’un filtre à pont de Wien, l’énoncé mentionne
un appel de l’examinateur pour savoir comment vous allez « réaliser les
mesures nécessaires pour tracer sur papier semi-logarithmique le diagramme
de Bode ». Vous pouvez préparer un schéma du circuit où vous avez placé la
masse et les voies de l’oscilloscope et vous présenterez à l’oral le déroulement
du protocole en précisant le type de signal d’entrée choisi, l’amplitude choisie,
et le domaine de fréquence envisagé pour l’analyse.

Autre exemple dans le TP9. Vase de Mariotte, l’énoncé mentionne un appel


de l’examinateur pour répondre aux deux questions théoriques. Vous pouvez
préparer une réponse orale pour le rôle du bullage et avoir rédigé par écrit la
démonstration et ses hypothèses pour la vitesse de sortie du jet.

Le cahier de laboratoire
Acquérir des compétences pratiques est un long travail. Il demande de s’être confronté
à des difficultés qu’on a su analyser puis résoudre. Il peut être utile d’avoir un cahier
de laboratoire. Il permet une traçabilité essentielle pour l’historique des différents TP
réalisés au cours de votre préparation. C’est un complément indispensable à votre
compte-rendu de TP. Il faut y consigner les erreurs de manipulation et leur résolution,
comme un problème de masse dans la réalisation d’un circuit électrique, des modifi-
cations ou un chariotage trop rapide qui vous a fait rater les interférences en lumière
blanche sur un interféromètre de Michelson.
Vous pouvez y noter également toutes les valeurs expérimentales faites mais non
exploitées ou qui n’apparaissent pas dans le compte-rendu parce que vous avez tracé
directement un graphe.
N’hésitez pas non plus à y consigner des astuces techniques qui ne sont pas données
dans l’énoncé mais fournies à l’oral pendant le TP, comme placer des condensateurs
de découplage entre la borne +15 V et la masse, et la borne −15 V et la masse dans
l’alimentation d’un ALI pour supprimer certains bruits électroniques.
À l’inverse, il est inutile d’y recopier l’intégralité d’un mode opératoire ou bien de
répondre aux questions de l’énoncé.
Sa tenue doit être soignée (ce n’est pas un brouillon) et permettre à une tierce personne
de réaliser la même expérience dans des conditions identiques.

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