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registres, la soprano a connu un destin exceptionnel, perpétuellement
Cee ee ee ce encs
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des époques et des esprits de chapelle. Maria Callas a su insuffler au bel
Ceara ec My eee CRC Ma eas
rou tyt aay
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Ne Cee aco)
Sere ory
s : Une vie, une voix36 Jésus : ce que l’on sait vraiment
«Jésus face a Histoire. Est-il possible d’étudier Jésus indépendamment
de toute conviction religieuse ? LAntiquité a livré sur lui et sur
les premiers chrétiens plus de sources fiables que sur bien des grands
personnages. Des sources que les historiens savent interpréter et
cexploiter pour leurs recherches. ENTRETIEN AVEC JAN-MARIESALAMITO
+ Qui sont les Evangélistes ? Que nous apprennent les textes du Nouveau
‘Testament, rédigés dans la seconde moitié du" siécle, sur leurs propres
auteurs, Marc, Matthieu, Luc et Jean ? PARFRANCOIS HUGUENIN
* L’Eglise face a l’épreuve du martyre. Que représentait le martyre pour
les premiers chrétiens et pour 'autorité romaine ? PARFRANCOISHUGUENNN
22 Leffondrement des Mayas
Les spécialistes commencent & expliquer la crise violente qui ravagea
les cités mayas entre le Ix et le X* siécle. PARANA GARCIA BARRIOS
58 Cervantés 4 Alger
En 1575, le futur écrivain est fait prisonnier par des Barbaresques, qui
le garderont captif a Alger durant cing ans. paRJOSE MANUELLUCIA MEGIAS
70 Les guerriers de Sparte
Vainere ou mourir. Tel était l'état desprit des soldats les plus
redoutés et les plus rusés de la Grétce antique. PAR AViER MURCIA ORTURO
6 vacruaure
10 tes personnaces
William et Caroline Herschel
Aidé de sa sceur, le savant allemand a
révolutionné lastronomie moderne,
14 vevenement
LEmpire khazar
Du vit au sce i fut le rempart de
pire byzantin face aux Arabes.
18.aviequoriiewe
Les espions au Moyen Age
éiarges ent eur ryaume
80 vain ou temps
Napoléon et Joséphine
Une histoire d'amour et de pouvoir
sur fond de bataille des Pyramides
et de sacre impérial
86 1s cranve vécouverte
Les tétes d'Ife
Un explorateur allemand élabore
tne théorie trouble sur la localisation
de l/Atlantide en Afrique,
SOLES LIVRES ET LEXPOSITION
SS U'HISTOIRE EN SORTANT
98 LA QUESTION DES LECTEURSPEFC
ae ~~
Joawsts , J
HISTON RE
-MALESHERBES PUBLICATIONS
(0, avene Perre-Mendes- ance
(Ce hea, 75707 Paris Codex 1. TH = 0248 88 46 00
Directeur de ta publication MICHEL sre
REDACTION:
Redacteuren he :JEAN-MARC BASTIERE
BReaseabons DIIERT CONSULTANTS
Aeylnw CAURENT COURCOUL
‘Ont cllabere ce amar: [ACUES-OLIVIER BOUDON,
‘SEANGJOH. pRECEON, SVIVIEBRIET ANA GARCIA BARRIOS,
Ric GARCLA MORAL. MATHILDE Ga fRANGOIS HUGUENIN,
HDUAKDO JUAtez VALERO FRANCOW KASBL DIDIER LET7,
JOSE MANGEL LUCIA Mts JAviER MCT
Extucs parca Misina, ANTONIO RATT,
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Traduction: AMELIE COURAL)ISABELLE LANGLOS-LEFEBVRE,
[NELLY LHERMILLIER. ANNE LOPEZ.
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Faction: NATHIALTE COMMUNEAU etic
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Spleen phioge ica
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tomta depotL'EDITORIAL &
Chére lectrice, cher lecteur,
Le magazine que vous tenez en mains est le numéro 100
Histoire & isations. Voici donc l'occasion, aprés
un voyage de neuf ans a travers les siécles, de vous exprimer
notre reconnaissance et de vous redire ce qui nous anim
offrir un plaisir du récit toujours renouvelé, ouvrir nos pages
aux meilleurs historiens, contempler une iconographie
exceptionnelle.
Plonger dans la vie des grandes civilisations @’hier et
aujourd'hui posséde aussi cette vertu précieuse : élargir notre
regard et nous faire réver en nous abstrayant d’un quotidien
parfois contraignant et anxiogane !
Notre magazine, qui a trouvé trés vite, dans la presse historique,
une place incontournable et reconnaissable entre toutes,
n’a cessé, année aprés année, de se développer avec des dossiers
plus étoffés et plus denses, des conseils accrus de sorties et
de lectures, une actualité éclairée par la profondeur historique,
des rubriques nouvelles comme « la question des lecteurs », etc.
Si nous sommes, comme vous sans doute, attachés au caractére
irremplacable d’un magazine papier que l'on touche, respire
et découvre en prenant son temps, nous avons aussi 4 coeur
de proposer ’accés numérique a toutes les archives du site
histoire-et-civilisations.com et a plus de 500 podcasts
de notre chaine storiavoce.com.
Avec ce numéro de fin d’année consacré, avec son dossier
principal, a ce que les historiens peuvent aujourd’hui dire
(ou pas) de Jésus, nous vous souhaitons une excellente lecture !L'ACTUALITE
PREHISTOIRE DE VAMERIQUE
Premiers pas en arriére
La découverte d'empreintes fossiles humaines dans le sud des Etats-Unis a bouleversé
la datation et les théories sur les premiers peuplements du continent nord-américain
nn grand pas vient
@étre franchi
sur la question
controversée des
premiers peuplements de
VAmeérique du Nord. De
nouvelles études confirment
que des hommes vivaient
bien sur ce continent voici
23 000 ans, bien plus tot,
qu’on ne le croyait. Dévoi-
Ies grace a V’érosion, des
cempreintes de pas avaient,
été découvertes au Nou-
‘veau-Mexique, fossilisées
dans la roche, dans le parc
national des White Sands,
surlesberges d'un lac assé-
ché, devenu un désert de
gypse blanc quiadonnéson
nom au parc. Le site a éga-
ement conservé des traces
@’animaux, comme des
‘mammouths ou des oups.
Période glaciaire
Datées une premiére fois
en 2021 par les scienti-
fiques, les traces de pieds
gardaient néanmoins leur
mystere, car les résultats
avaient été trés controver-
sés. Ils ne reposaient que
sur une méthode, celle duu
carbone 14présent dansune
plante aquatiquemélée aux
empreintes humaines. Deux
autres techniques considé-
réescomme plus fiables ont
été utilisées dans une nou-
velle étude, et les résultats
publiésdanslarevue Science
semblent apaiser ledébat qui
agitaitlespréhistoriens. Les
scientifiques ont cette fois
prélevé des pollens fossili-
sés,etle carbone 14adonné
des dates remontant entre
23.400 ans et 22 600 ans.
Pour confirmer ces résul-
tats flsontutiiséladatation
par luminescence stimulée
optiquement, qui permet
de déceler quand certains
‘minéraux, comme le quartz,
‘ont vu pour la demiere fois
Ialumiére, Cette méthode
a fixé la date a 21 500 ans.
Plusde doute pourlescher-
cheurs les humains étaient
déja présents en Amérique
durantledernier maximum
dlaciaire, de 26500819000
avant notre ere,
Or jusqu’ici,latheserete~
nue était que les hommes
avaient franchi le détroit de
Béring, en provenance de
Sibérie orientale, ily aenvi-
10n.13 500 ans, apres la fin
du dernier maximum gla-
ciaire. On pensait qu’avant
celalesglaces qui couvraient
Je nord du continent ren-
daient presque impossible
les migrations humaines
par le détroit de Béring.
Cette époque fut considé-
1ée comme celle de la pre-
miére culture américaine,
appelée culture de « Clo-
vis »,dunom d'une villedu
Nouveau-Mexique. Cette
importante découverte
remet tout en question :qui
étaient les premiers habi-
tants d’Amérique et par od
sont-ilsarrivs ?,La plus vieille mosquée de France
Cest un édifice emblématique du patrimoine de Ile de Mayotte que les archéologues ont
investi pour des fouilles : une mosquée du xvr' siécle, la plus ancienne du territoire national
aplusanciennemos
quée de France se
trouve a... Mayotte.
Et plus exacte-
ment a Tsingoni, ot elle a
fait Vobjet durant été et
une partie de Pautomne
une campagne de fouilles
approfondies, sous la mai-
trise d’ouvrage de la mai-
rie, Datant du xvr siécle, la
mosquée,emblématique du
patrimoine mahorais, a été
classée monument histo-
rigue en 2015. Elle souffrait,
de problémes d’infiltra-
tions, sans doute a cause
un enduit ne permettant
pas aux murs de respirer.
Pour obtenir le feu vert et
centreprendre les travaux de
restauration, des fouilles
archéologiques, indispen-
sables, ont été menées par
Vinrap (institut national de et embellie avec deux ailes été mises en évidence par
recherches archéologiques latérales et un mihrab, puis des sondages — des défunts
préventives) continue a se modifier sans doute musulmans, car
: au cours des sigcles. Les les dépouilles étaient pla-
Capitale du sultanat — archécloguesontanalyséles_céessurle coté droit latéte
Un premier diagnostic, différentescouchesdesédi- en direction de La Mecque.
réalisé en 2016, avait révé- ments danse sol,et déca-__Cettemosquéede'Tsingo-
leédes traces doccupation _pé les murs de la mosquée _niétant toujoursenactivité
das le xr siécle, ainsi que pourétudierlespierresetles les chercheurs interrom-
laprésence d'une mosquée enduitsutiliséslorsdesdif- _paient le travail durant les
primitive en pierre datant férentesphasesdeconstruc~ _ tempsdepriére,cequiaper-
du xiv'sidcle: il s‘agissait tion, et d’autres matériaux misunchantier trés ouvert,
alors d’une petite struc comme le coral, la roche ot les fidéles n’hésitaient
ture de type swahili, sans volcanique ou le mortier. pas a venir rencontrer les
tour-minaret, composée Sous les épaisses couches archéologues et échanger
Pune salle unique. La ville de peinture, ils ont mis au _surlesméthodes tradition
de Tsingoni a connu un jour des entrelacs sculptés. nelles de construction. Les,
cessor important en deve Et ils ont eu la surprise de _analysesenlaboratoire per-
nant lacapitale du sultanat trouverunmorceaudeCoranmettront de dater plus pi
deMayotteauxvr'sidcle.Laniché dans un mur. A Vex- _cisément les traces de bati
mosquéeest alors agrandie _térieur, six sépultures ont antérieures au xvr siécle.LACTUALITE
Deux rondins quichangent tout
Une structure en bois vieille de 476 000 ans pourrait révolutionner nos connaissances
sur les capacités technologiques des espéces antérieures 3 Homo sapiens.
eboisneseconserve aux hypotheses. II pour
pascommelapierre! rait s’agir d’une passerelle
C’estdoncunedécou- oubien d’une plate-forme
verte extraordinaire surélevée permettant aux
qui a été révélée en Zam- habitants — des chai .
bie:unestructureenbois, seurs-cueilleurs, qui peut ‘i ne
travaillée pardeshumains, étre s’installaient a un ‘
datant de 476 000 ans. endroit pour une saison —
Ce qui en fait la plus d’évoluer sur unespace sec
ancienne jamais trou- encasd’inondations.
vée,réalisée une époque Pour dater ce bois, les
oi notre espace n’exis- chercheurs ont utilisé la
tait pas encore! Les plus méthode de datation par
anciennes traces actuel- luminescence : les cris
lement connues d’Homo taux comme le quartz ou
sapiensremontent eneffet le feldspath stockent de
A environ 300 000 ans, et _’énergie proportionnelle-
se situent au Maroc. ‘ment au temps passé dans
Vobscurité, cette technique
Enformede croix permettant de mesurer le
Fouillé par des préhisto- temps écoulé depuis leur
riens de Belgique et du derniére exposition a la
Royaume-Uni, esiteloca~_ lumiére.
lisé prés des chutes dela L'assemblage montre
riviére Kalambo, dans le en tous cas des capacités
nord de la Zambie, est un cognitives que les scien~
endroit en permanence tifiquesn’imaginaient pas
hhumide,quibénéficie,avec pour des périodes aussi
les inondations, de l’'ap-_anciennes. On savait que
port desédiments. Lebois, des Homo utilisaient du
‘qui généralement pourrit bois, mais pas de maniere
et se désagrége, a pu étre sophistiquée, et la plus
ainsipréservé. Léquipe, qui _vieille structure en bois
publie ses résultats dans connue jusqu’alors ne
latevue Nature, a décou- remontait qu’ag 000 ans,
vert un assemblage en Ce qui conduit Larry
forme de croix:deuxron- Barham, principal auteur
dins superposés, emboi- de l'étude et professeur a
tés grace a une entaille T'université de Liverpool, a
de plus de 10 cm de large, déclarer dans un commun
pratiquée intentionnelle- qué: « Oubliez I’étiquette
ment, et donc forcément “Age de pierre”. Ces gens
réalisée par des humains. fabriquaient quelque chose
A quoi servait-elle ? Les de nouveau et de grand, a
chercheursen sont réduits partir du bois. »HISTOIR
CIVILISATIONS
Voyagez tous les mois au cceur de l'histoire! Fe
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ee a re
iat 8
eset te inf es tes stave & Cans lage bets,
‘ener des bess.)
Caeser inde es oes es parenaesd ste & Cats
CI Me y=), =A Le™ LES PERSONNAGES
William et Caroline Herschel,
les yeux rivés vers le ciel
Ayec l'aide de sa sceur, 'astronome allemand parcourait le ciel a la recherche de corps
célestes inconnus, grace a d’énormes télescopes construits de ses propres mains.
Unduo
d’astronomes
passionnés
1738
William Herschel voit
le jour 8 Hanovre. En 1757,
ilfuit saville, occupée par
les Francais, et se réfugie
fen Angleterre
1772
Caroline Herschel ejoint
William en Angleterre,
ou elle Fassiste dans
ses observations
astronomiques.
1781
La découverte d'Uranus
fait décoller la carriére
de Wiliam, qui est
nommé astronome
du oi dAngletere,
1822
Wiliam s'teint
Slough, apres
‘avoir ouvert la vole
’Tastronomie
scientifique modeme
1848
Caroline s'éteint 3 son
tour deux ans aprés avoir
16 récompensée de la
‘médaille for de la science
par le roi de Prusse
¢ Allemagne a l’Angle-
terre, de la musique a
Yastronomie, de 'anony-
mat ala célébrité :Vétour-
dissante trajectoire de Friedrich
Wilhelm et de Caroline Lucretia
Herschel témoigne des profonds
antagonismes et dubouillonnement
intellectuel qui ont métamorphosé
Europe du xvur siécle,
Danslamodeste famille allemande
oii le frére et la sceur voient le jour,
la passion pour la musique se trans
met de génération en génération. Né
€n1738 a Hanovre, le jeune Friedrich
Wilhelm Herschel apprend a jouer
de différents instruments et devient
hautboiste dans la garde hanovrienne
Lorsque laguerre de Sept Anséclateet
que armée francaise occupe sa ville
natale en 1757, il décide de se réfu-
gier en Angleterre. D’abord copiste
de partitions a Londres, od il arrive
lespoches vides ge de 18 ans, puis
organiste et professeur de musiquea
Bath, ilconnaft une fulgurante ascen-
sion gracea ses talentsde virtuose et
decompositeur.
Epris de musique, William Her-
schel— c'est ainsi qu’ilse fait appeler
désormais —n’en consacre pasmoins
de temps a Vastronomie, une disci-
pline en plein essor au xvur siécle. I
commence en 1766 a tenir un jour-
nal d’observations astronomiques,
Bath, od sa sceur Caroline le rejoint
six ans plus tard pour épouser
cette autre passion gurls partagent.
Ensemble, ces deux musiciens
accomplisne tardent pas. faire leurs
preuves en astronomie,
Voyage dans les nébuleuses
Initiéalamécanique parlapratiquede
ses instruments et résolument attiré
par ’astronomie, William Herschel se
metaVouvrage:en1773,ilentreprend
de fabriquer son propre télescope a
réflexion, en substituant des miroirs
métalliques aux lentilles astrono-
miques des télescopes a réfraction
utilises par Galilée, puis perfection-
néspar Johannes Kepler et Christiaan
Huygens, dans lespoir d'en accrottre
lapuissance et laprécision. Pour don-
ner corpsacet ambitieux projet, dont
lemiroir concave nemesure pas moins
de 15 cm de diamétre, ingénieux
amateur aménage chez lui un atelier
optique, o® il faconne des moules
Grace au télescope qu’ila créé,
William Herschel découvre
une nouvelle planéte: Uranus.
‘Télescope 3 exon aig pa Willa Hersch,1u'l lui faut encore polit pendant di
Misauy "81774
met d'expl
utr |
\strument lui pe ere
a Lune et de dresser un
wtalogue
les étoiles doubles, comme I'étoil
Polaire, dont ilest lepremier adécou-
rit l'un des astres « compagnons
Sasceur participea leticheen
idant aclasser lesastres, a calcule
leurs positions et a réviser les résul
ats de leurs travau
Tne faut que quelques ai
William Herschel
de son propre télescope, pour faire s
plus grande découverte. Dans la nuit
vers la constellation des Gémeaux
oi il remarque la présence d’« une
curieuse nébuleuse oup ela
ine comete ». Au bout de quelques
s, apres avoir calculé son orbit
lavérité se fait jour il s'agissait belet
bien d’une nowvel Ste, qui sera
Jus tard baptisée Uranus, la septi¢me
du Systéme solaire et la premiére
découverte depuis Anti les
DE FABULEUX
PAYSAGES
LUNAIRES
FASCINE PAR LA LUNE, com
Peer ee caat
ue an esses
Peotone
Ere ne aed
Etre ras)
Per caster!
article publié en 1780, il établit
«la forte probabilité, voire la
Cee eee a
eee
eet on eis
SE ar eel
SLE cst acs
Brrr
de verdure » & la surface dela
ecco cr
peer Ne eons
coe
luxuriantes
Cee ere
ion
oem ta
bases de la connai
mique ayant été consignées par Pto-
lemée au tr sidcle apr. J.-C
Véritable coup de tonnerre dans
iel scientifique, cette e fait
décoller la carriéxe de I'astronome
rice a 'intercession de l’influent
Joseph Banks, président de la Royal
Je Londres, William Her
>mmé astronome du Toi
George III, malgré les critiques de
ses détracteurs, D’aucuns cherchent
effet a discréditer sa découverte
Vat
qu'une simple étoLES PERSONNAGES
vingtaine de reprises depuis 1690,
minimisant du méme coup la puis-
sance du télescope de Herschel.
‘Au cours de la décennie suivante,
William et Caroline Herschel taillent
des miroits et assemblent des téles~
copesdeplusenplus volumineux. Au
réflecteur de 15 cm de diametre suc-
cadent ainsi des modeles de 22,5m
eet.
rs nee
puis de 48 cm de diamatre, respec
tivement montés sur des tubes de
3met de 6m de long. Internationa-
Jement réputés pour la précision de
leurs instruments, proportionnelle
la taille de leurs miroirs, les deux
astronomesne tardent pas arecevoir
une commande de l’observatoire
royal de Madrid. Réduit en cendres
en 1808, six ans aprés sa livraison,
par les troupes de Napoléon lors de
occupation francaise de l'Espagne,
cetélescope anéanmoins été recons:
truit entre 2001 et 2004, grace aux
plans quien avaient été conservés.
En 1789, le duo d’astronomes
achéve sa plus grande création : un
‘€lescope de 12 m de long sur 122m
de diamétre, qui restera
le plus grand du monde
jusqu’en 1845,et dont
tainsmiroirspésent plusde
3 tonne. Fort de ce coloss
financé en 1785 par une
subvention de 2.000 livres
accordée par le roi grce &
une nouvelle intercession
de Joseph Banks, William
Herschel espére élucider
Vénigme des nébuleuses
et découvrir Vorigine des
€toiles, voire percer le my:
tredelavie dansl'univers.UN TRAVAIL
D'EQUIPE
LA MANIPULATION du gigan-
tesque télescope était un
exercice périlleux, et William
et Caroline Herschel sem-
biaient piloter un vaisseau
spatial: lui posté au sommet,
sur une plateforme dobser-
vation & laquelle il accédait
par des escaliers, et elle 31a
base, dans une cabine oi elle
prenait des notes & la lueur
d'une bougie, entourée d'une
panoplie d'atlas, d'horloges,
de camnets et de tases vides.
Pour communiquer sans inter-
rompre leurs observations, le
frere et la sceur utilisaient un
systéme composé de clo-
chettes, d'une corde et d'un
pavillon,
Journal ébseratins de Cacne
Hertel ob ell consgnela découverte
ne come en 190,
Ce nouveau télescope est desti-
né a lobservatoire astronomique de
Slough, od William etCaroline s‘ins-
tallent pour Poccasion dans unemai-
son qui se transforme bientot en un
repaire de curieux, d’artisans et de
spécialistes du polissage. ILleur faut
solliciter un financement supplé-
‘mentaire pour terminer leur ouvrage,
portant son cott total a 4 ooo livres
pour la Couronne britannique. Des
son inauguration en1789,cetteprodi~
gieuse invention révéle son potentiel
en leur permettant de découvrir les
deux premiers satellites de Saturne:
‘Mimas et Encelade.
Aussi brillante que son frére
Cet instrument présente malgré tout
uninconvénient majeur :ladifficulté
de sa manipulation est proportion-
nelle a ses dimensions imposantes.
Non seulement le polissage de ses
vastes miroirs doit étre fréquent,
Tics Seite
Z eee 2 tem, a
DORSCTE.
penn ikers
pour éviter que leur surface ne se
déforme,ne se ternisse oune s’oxyde,
maisle téléscope se révele de surcroit
périlleux pour William et son frére,
Alexander, quifrdlent unjourlamort
en démontant ce colosse.
Pour permettrea William dene pas
nterrompre ses observations systé-
matiques du ciel, comme 'exige sa
méthode, sa soeur l'assiste de prés en
notant méticuleusement Vheure et la
position des différents corps célestes.
Noncontente d’apporter son précieux
concours aux travauixde son frére — ce
qui lui vaut de recevoir un salaire a
partir de 1787 —, Caroline fait elle-
méme la découverte de huit cométes,
ainsi que d'autres corps célestes.
Lentreprise familiale se poursuit
aprés1788, lorsque Caroline quittela
maison de Slough, devenue le domi-
cile conjugal de William et de son
épouse, Mary Baldwin. Au cours de
leur extraordinaire carriére, William
et Caroline ont catalogué des milliers
objets invisiblesaVceilnu, principa-
lement des nébuleuses et des étoiles
doubles, confrontant ainsi Europe
et son romantisme naissant ai
mensité de univers. En fabriquant
«un télescope capable [...] de pené-
trer espace et le temps », Williama
contribué afaconner une vision plus
moderne du cosmos, pergu comme
une réalité non plus statique, mais
‘dynamique et mouvante, parsemée de
grapes d’étoiles comparables a des
espéces végétales ou animales suivant
leur propre cycle ¢’expansion, puisde
décomposition.s
‘ARLOSPREGONELERO
a
Pt | in eect,
choir] Ra BaaA Sa
aot | eresLa Khazarie, l’empire juif
surgi des steppes
Entre le vir’ et le x® siécle, les velléités d’expansion musulmane vers I'Europe orientale
ont été contrecarrées par le puissant empire d'un peuple nomade a histoire singuliére.
uu vir siécle, les Khazars
fondérent un vaste et
puissant empire en uni-
fiant les steppes d’Eura-
sie : la Khazarie. Largement tombé
dans Voubli, ce peuple de légende
nen marqua pas moins I’Histoire
en contenant pendant plusieurs
sidcles la poussée de l’Islam, dont
Vexpansion menagait l’Empire
byzantin, D’aprés VPhistorien bri
tannique Douglas Morton Dunlop,
«lest peu douteux que, s‘iln’y avait
eu les Khazars dans la région nord
du Caucase, Byzance, rempart de la
civilisation européenne a V’Orient,
se serait trouvée débordée par les
Arabes ilest probable que histoire
de la chrétienté et de V'Islam aurait
étéensuite bien différente de ce que
nous en savons. » Dans l'Europe
orientale, du vit sigcle au milieu du
Ȣ sidcle, ce peuple des steppes par-
vint en effet a conquérir le sud de la
Russie, entre la mer Caspienne et
la mer Noire, et a s’étendre jusqu’a
la Crimée et au sud de 'Ukraine
actuelle. Pour les historiens, la
puissante cavalerie khazare aurait
ainsi permis au Vieux Continent de
repousser les tentatives d’invasion
lancées contre ses confins orientaux
par les successeurs de Mahomet,
bien décidés a étendre leur califat
aureste dumonde.
Cependant,ilest difficile de retra~
cer l'histoire des Khazars, sur les~
guels la principale source reste les
récits laissés par des peuples voi
ins au sujet de leurs irréductibles
-nnemis. On sait néanmoins avec
plus de certitude que les Khazars seseraient établis autour du v'siécle
dans le delta de la Volga, au nord du
Caucase. Comme nombre d'autres
nomades des steppes d’Eurasie, ils
auraient été poussés a migrer par
Vavancée d'autres peuples guer-
riers, enl’occurrence les Avars etles
Sabirs, précédés par les Huns qui
avaient déferléun siécle plus tat sur
Europe orientale, Aucun texte ne
nous est directement parvenu des
Khazars. D’aprés certains auteurs,
leur langue primitive aurait germé
de la branche ougrienne, originaire
de la Volga, comme celle des Hon-
gtois partis des steppes entre le vt
etle vir siécle, pour ensuite évoluer
vers un dialecte turco-tartare.
Une armée redoutable
Affranchie au milieu du vu" sigcle
des jougs successivement imposés
par 'empire des Huns puis par ’em-
pire des Tures occidentaux depuis
le ve siecle, la Khazarie vit fleurir
des disciplines comme Varchitec-
ture, 'économie, laculture et Part, et
atteignit de telles dimensions que le
monde musulman la désignait sousle
nom de « royaume du Nord ». Peuple
semi-nomade, les Khazars parse-
mirent leur royaume de villes pour-
‘vuesdemaisonsen pierre, de palaiset
de lieux de culte, oils vivaient dans
desconditions bien moins rustiques
que les autres peuples des steppes.
Parmi les villes de ce royaume diri
gé par un « Grand Khagan », plu-
sieurs remplirent successivement
LEVENEMENT
UN CARREFOUR COMMERCIAL
SITUEESURLAROUTE des caravanes, la Khazarie prélevait un
droit de 10 % sur la valeur des nombreuses cargaisons de
marchandises et d'esclaves qui transitaient sur son terri-
toire. Elle-méme produisait des fruits et un vin réputé en
cultivant avec le plus grand soin ses vastes terres arables.
la fonction de capitale: d’abord
Balandjar, dans le pigmont septen-
trional du Caucase, ensuite Saman-
dar, au bord de la mer Caspienne, et
enfin Atil (ou Itil), a cheval sur les
deux rives de la Volga. Citée dans de
nombreux textes médiévaux, cette
derniére fut notamment décrite par
Ibn Fadlan, un voyageur musulman
du x‘ sigcle: « Sur une rive habitent
Jes musulmans, sur autre leroiet sa
cour. Les musulmans sont gouver-
néspar l'un des officiers duroi quiest
lui-méme musulman. »
La puissance du royaume khazar
reposait sur son armée de métier de
7.000 412000 hommes, « qui en
temps de paix faisait régner ordre
dans la mosaique des ethnies et qui
entemps de guerre pouvait structu-
rer les hordes, lesquelles [...] comp-
taient quelquefois 100 000 hommes
cet davantage ». Déterminés aconqué-
rir la Transcaucasie, les Arabes s’y
heurtérent donc a de redoutables
guerriers, qui repoussérent systé-
matiquement leurs assauts et rem-
portérent les deux longues guerres
livrées entre 642 et 654, puis entre
722 et 737. Conscient de cette
contribution a intégrité de VEm-
pire byzantin, Pempereur Constan-
tin V alla jusqu’a épouser la fille
d'un Grand Khagan, qui lui donna
Conscient du réle de rempart que jouaient
les Khazars, I’Empire byzantin noua
avec eux une alliance contre le monde arabe.
‘Sokdvsbeantin eno. eligi Costar Vet eons Eon leKhazar (gauche ete), sic.EVENEMENT
un béritier plus tard surnommé
Léon IV «le KI
La religion pri
était une forme de chamanisme,
originaire comme eux des steppes
’Eurasie et majoritairement prati-
‘quée par des peuples turco-mon,
(comme les Turcs, les Mongols, les
Bulgates, les Huns, et probablement
itive des Khazars
les Hongrois). Ils consacraient de
rir
grandioses cérémonies un dieu-ciel
ls immo-
aient
dunom de Tengri, auque
jaient des chevaux. Ils rév
par ailleurs la Lune, Veau et le feu,
etarboraient des amulettes solaires.
Lachronologie traditionnelle situe
autour de 740 la conversion du roi,
de sa cour et de la classe militaire
dirigeante au judaisme, qui devint
Ja religion officielle de la Khazarie
ie
mmande
See
Dee
Leroikhazar B
lan aurait priscette
surprenante décision au terme d’un
débat théologique entre un musul-
man, un chrétienet un juif, o0 seul le
dernier serait parvenu a démontrer
la verité de son texte sacré, ’Ancien
face a celle du Coran et
Testament,
du Nouveau Testament
Une conversion politique
786-809), Oba-
Sous son régne
diah embrassa 4 son tour la relig
transmise par son grand-pére. Dansla
correspondance entre leministre juif
du calife de Cordoue et un roi khazar
postérieur dunom de Joseph (milieu
du x sigcle), ce dernier expliqua
‘qwObadiah « réformalaRegle
renforca la Loi selon la tra~
dition et usage, batit des
synagogues et des écoles,
assembla une multitude de
s d'Israél, leur distribua de
nt,
ifiquesprésentsd’or et d'argLES ANCETRES
DES JUIFS ?
LAPUBLICATION de La Treiziéme
tribu (1976) ft beaucoup parler
de son auteur, Arthur Koest-
ler.Issu d'une famille juive de
Hongrie, celuici y défendait en
effet 'idée que les juifs d'Eu-
rope ne descendaient pas des
peuples sémites de I'Orient
ancien, mais bien d'un peuple
turcique du Caucase qui se
serait converti au judaisme : es
Khazars. Aprés la chute de leur
royaume, ces derniers auraient
émigré vers 'Quest et donné
naissance aux communautés
ashkénazes d'Europe centrale
et orientale. Tous les spécia-
listes ont toutefois contesté
cette thése, formulée pour
désamorcer l'antisémitisme
del'époque
Falun dun mans aka
le Peatuae de Ratstome. 3
ct leur fit interpréter les 24 livres, a
Michna et le Talmud ». Des rudi-
ments a Vorthodoxie, la conversion
des Khazars s‘opéra donc progressi-
‘vement, de générationen génération.
Parmi les historiens doutant de
explication théologique et curieux
de percer les vrais motifs d’une telle
conversion figure John Bagnell Bury.
Au début du x« siécle, ce pionnier
des études byzantines écrivait «On
ne saurait douter que le souverain ait
6té poussé par des motifs politiques
[...]. Embrasser la foi de Mohamed
efit été dépendre spirituellement
des califes [..J, et le christianisme
risquait de faire de lui un vassal
ecclésiastique de I’Empire romain.
Le judaisme était une religion hono-
rable, possédant des livres sacrés que
respectaient chrétiens et mahomé-
tans; ill’élevait au-dessus des paiens
barbares, et Passurait contrelesinter-
ventions du calife oude Yempereur.»
Les Khazars se seraient donc conver-
tis aujudaisme pour desmotifs moins
religieux que politiques.
Un climat de tolérance
Les rois khazars n’imposérent pas
pour autant leur foi a la mosaique
de peuples qui composaient leur
empire: les tribus paiennes conti-
nuérent a adorer leurs idoles, et les
monothéismes chrétien et musul-
man a vénérer leurs Saintes Ecri-
tures. Persécutés dans I’Empire
byzantin, nombre de jufs gagnérent
ainsi la Khazarie entre le vir et le
x‘ siécle, attirés par son climat de
tolérance religieuse. « En Khazarie,
moutons, miel et juifs se trouvent
a foison », observa al-Mugaddasi,
un chroniqueur qui ne fut pas le
seul auteur ay constater leur poids
démographique. Exilés en Khaza-
rie, les juifs y introduisirent leurs
pratiques artistiques, artisanales,
agricoles et commerciales, ainsi que
alphabet hébreu, qui devint l’écri-
ture des couches les plus savantes
dela société,
‘a puissante Rus’de Kiev, fondée
aun siécle par des tribus vikings sur
lesrives du Dniepr et constituée par
les Slaves de ’Est,finit toutefois par
conquérir la Khazarie. Au bout de
deux années de guerres et d’incur-
sions, son grand-prince Sviatoslav *
parvint en 961 a faire tomber ses
principales forteresses, puis s’em-
parer de sa capitale Atil vers 968,
cengloutissant ainsiles derniersrestes
del’ Empire khazar.
AxToNORAT
aston
Pour en
savoir
plus
13 Treteitme Tribu. EmpireMLA VIE QUOTIDIENNE
Le regne
des espions,
au Moyen Age
Ambassadeurs, musiciens ou marchands.
. Les cours
étrangéres étaient le royaume des informateurs secrets.
Jilest une profession com-
mune a toutes les sociétés
humaines, c’est celle d’es
pion. Chaque fois qu’une
communauté a eu quelque chose &
protéger ~ un secret politique, un
vantage stratégique, une ressource
économique —, ses adversaires ont
cherchéa s’en emparer. Dans}'Europe
médiévale, la multitude des nations
et leurs affrontements ont rendu la
présence des espions indispensable.
De fait, la premiére mention du mot
espion dans un document date de
1264, lorsque les Vénitiens qualifient
dlespions les Allemands qui effec-
tuent des reconnaissances sur leur
territoire et enquétent auprés des
habitants ala recherche de renseigne~
ments. ’écrivain Tommaso Garzoni
(4549-1589) les définissait comme
«une catégorie de personnes qui
entrent secrétement dans une ville
pour transmettre leur proprearmée
des informations sur ’ennemi ».
Texistait alors plusieurs sortes
@espions. Le plus courant était
Yémissaire officiel assigné en terri-
toire ennemi, qui avait pour mission
de remettre un message. Ce pouvait
étre de simples messagers jusqu’aux
envoyés les plus honorables, appelés
hérauts, quiappartenaient &Varisto-
cratie. En principe, ces derniers
étaient censés se tenir alécart d'une
activité aussi déshonorante que es
pionnage. Mais, en1389, le héraut de
Louis IIL, roi de Sicile, qualifiait de
malhonnéteset d’espions ses homo-
logues dans toute l'Europe.
Officiels ou occasionnels
Quant aux ambassadeurs, envoyés
@un prince qui résidaient a la cour
@unautre souverain, ilsont toujours
&é considérés comme des espions
potentiels. Henri V d’Angleterre fit
ainsi emprisonner tous les ambassa-
deurs francais durant la planification
de Vinvasion de la France.
BOUCHE COUSUE.
AUPALAISDESDoGES, 3 Verise, une sorte
de botte aux lettres, appelée « bouche
du Lion », servait & dénoncer des fits de
maniére anonyme. Tout citoyen pouvait
yalisser un papier surlequel était inscrit la
personne quil accusat et son moti
Bouche Lona pois des Does 8 esis.
Outre cesespions « offciels »,pour
ainsi dire, beaucoup d’autres per-
omnes pouvaient occasionnellement
remplirles fonctions d’espion :mar-
chands, musiciens, médecins, reli-
giewx, voire pUlerins. Par exemple, un
astrologue espagnol déguisé en péle~
rin sur le chemin de Saint-Jacques-
de-Compostelle a été envoyé en
Angleterre pour participer dune ten
tative d’assassinat du roi Henri VIL
Comme il avait perdu deux dents et
que ce défaut physique le rendait faci-
Jement identifiable, il en avait fait
fabriquer deux de rechange en ivoire
de laméme couleur que les autres.
Deacon générale, au Moyen Age,
ondistinguait trois sortes d’espions,juotidiennes, de Ia plus grande
onfiance, et le plus souvent
embre de la Chambre du roi. Sa
ission consistait a gérer les infor
ations qui parvenaient au gouver-
yement a travers le réseau d’espic
lui-méme mis en plac
Jacques IV est curieu:
puisque son principal espion était
un simple garcon ’écurie
7
Les ambassades sont
de vrais nids d’espions
Cee an Taco
PvE eM ee Mee Mc con se
Cer eer ene ec Rue
Ce CE ee ete cee eee ica ed
Co eee
Peet ene ee cue
Pe Oe nc
En 1413, des envoyés du duc
Ce ae ea)
Ceca ect’
Ete ieee eCuemce ie
dans le pays. Ceux-ci, au ser-
Reet Ponca
Pee eee
eae etc
eee at acs
eee an en
Pees ete oy
Pee Tees
Peet anor ae
Ce ea
enon cea aed
de surveillerles personnes ren-
pened ea eesQUOTIDIENNE
Sele) a4)
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eee
Cel
See coe
Tecate.
ase eartecar el
em
ee ee ast
See erent
eee
er
eae
nd
seed
pion au ser
A cété de cet officier de la Cou-
ronne se trouvaient les agents de ter-
rain, dont lerdle était de recueillirles
informations. La plupart étaient des
agents occasionnels, que la Couronne
obligeait parfois & effectuer cette
tache enrraison d'une faute commis.
Beaucoup, cependant, le faisaient
pour de argent, pris surla caisse per-
sonnelleduroi. Ainsi, partir de 1378,
Nicolas Briser, espion francais payé
par ’Angleterre, recut chaque année
une rétribution de 50 marks. A la
méme époque, un certain Frank de
Hale, capitaine Calais, base anglaise
dans le nord de la France pendant la
guerre de Cent Ans, disposait d’un
budget de 104 livres pour payer
«divers messages et autres espions
LJ, pour espionner et connaitre la
volontéet les actesdes ennemisdela
France », ainsi que 50 marks pour la
propagation de fausses rumeurs.
Cy
De tous les espions, le plus utile
était agent retourné -direun
espion ennemi démasquéet contraint
de travailler comme agent double.
Dans la plupart des cas, I'agent
démasqué était liming, Maisiln’était
pas rare qu'il entre au service du
prince quil’avait capturé. Ce futlecas
de Thomas Turberville, emprisonné
par les Frangais en 1294 et contraint
de les servir la cour d’Edouard I
@’Angleterre, tandis que ses fils
étaient gardés comme otages en
France. L'année suivante, Turberville
fut démasqué, jugéet finalement exé-
cuté publiquement & Londres.
est
L’usage de la cryptographie
S'il était difficile de retourner des
agents capables d’obtenir un re
gnement exactetutile, il étaitencore
plus detransmettre une information
en territoire sar. Des systémes de
prorat’
oes
cxyptage ont été congus trés tot dans
Histoire pour protéger les rensei-
gnements secrets. Les plus simples
consistaient & remplacer des lettre
pardeschifites. On protégeaitle me:
sage en changeant ses lettres par une
série de chiffres ou de symboles sans
‘gnification apparente. Bien stir, il
fallait au préalable communiquer la
clé du code au destinataire et & lex-
péditeur pour le décryptage. Les
Archives générales de Simancas, en
Espagne, conservent des dizaines de
documents chiffrés, congus par 'am-
bassadeur d’Isabelle la Catholique
en Angleterre, le docteur Rodrigo
Gonzalez de Puebla, et plus tard par
lecardinal de Granvelle, avec des ins~
tructions et des négociations sur le
‘mariage du futur Philippe Il avec la
reine d’Angleterre.
evanche, les méthodes de
des agents occasionnelsLettre codée a l’ambassadeur de Londre
c 'ambassadeur des Rois Catholiquesalac ea Cres
ee car ne clé permet de déchiffrer Cras eusE
Pee ane aed que lui écrit une missive en utilisant ce systéme de codage
3 Vos Altesses 97. troupes ie la Bretagne
ee ee Or eee
oe Bi de by fi cle prada etre eb 188. Jl semblat done fn gulls Se Romsina
64. paix 8. le roi de France
‘piennent se rpeser ic, puisqu’on n eoait pas besoin dlls en 36. 97 ne
Ait 1 97, Les troupes
Bretagne perroaient sub-oenir a ers besins, fate de prisions. es ents cmtraires
ote ar pris date Ae de lem de Cage. Connells
seneeyewnce deer leshsi sherri sderatls
pas ordres |] De grands prparaif sont néesaires, cw 3 seulement exooyer
Wt uc ell tis, as fi as fire rte
"att 658 des dares parts de es 1. Da psi fat i ede
ent — (itt ds cis 3, 9 le deer Ea fe
102. Grenade
371. tenttoires
39, ilnest pas
ag et tat pins
(91. perdre
102. Grenade
92. gagné
—marchands, religieux, musiciens, Vespionnage était la plusmalhonnéte
paysans, artisans — étaient plusima- detransmettrelecontenuaugouver- des activités, car elle reposait sur la
ginatives. Les commergants au ser-nement. Pendant la guerre de Cent trahison de la confiance obtenue
vice du Conseil des Dix, responsables Ans, l’Angleterre a misen place un Tout au long de Histoire, la fin
durenseignement danslarépublique couloir protégé pour latransmission _attendue des espions était la mort,
de Venise, ont développé une de ce type d'information. Le point _aprésavoir été soumisauxméthodes
méthode métaphorique dans leurs de départ desdifférents agents surle de torture les plus variées. Trés peu
messages :lorsqu'lsécrivaient draps continent étaitla ville de Calais, et le d’espions démasqués ont survécu, et
vermeils, ils faisaient référence la passage sir pour la livraison des ceux quiont survécuT’ont fait au prix
marine turque; la marine espagnole informations se situait entre la ville d'une double trahison. Deméme, trés,
Gtait désignée sous le nom de draps frangaise de Wissant et la ville peu d’hommes honorables se sont
verts,etlenombrede drapssollicités anglaise de Douvres. Une fois sur le livrés une telle pratique au Moyen
correspondait aux unités militaires; territoire insulaire, un couloir sr Age. Cen’est qu’au xx¢ siécle que la
s‘ilsrecommandaient 'utilisationde vers Londres était prévu, jalonné de figure deT’espion a été débarrassée du.
lanappe de table, ils demandaient de _postes, avec des haltes obligatoires —discrédit, de 'infamieet de la calom-
Vartillerie, et sil fallait absolument danslesvillesdeCanterbury, Roches- nie quil'entouraient.
payer une livre de soie par envoi, lester et Southwark. En 1373, on dispo- ATMEL
agents réclamaient d’urgence un _saitd'unbudget de1 mark par jour par DocrEe¥ SORE ND
envoi de poudre a canon, homme et par cheval
Cependant, s'il était important de En tout cas, contrairement ea
protéger le contenu des messages, il VimageromantiquedeT'espionaven- sa *rplonnage au Moyen Age
Vétaitplusencoredesécuriserlecanal turierrépandueparlalittératureetle Plus | 20%
de communication entre les espions cinéma, pour la plupart des gens,fate le 1xXetle x’ si Secreta fare)
ol eel era a kets ee puis abandonnée
Sur cet effondrement longi i
a
Oe eS
Pometenerc etre
eePaces
Pree eed
Cet ec
se dresse le temple V de 'ancienne
Sees
Guatemala. Cet édifice de 57m
dehaut, situé sur 'acropole
eee eee)Pees Atta Ms bj
ee ius ane “
Senta gael
Campeche, surgit au milieu de
la végétation luxuriante. La ville VEE >
eee eae Say
Pee eae Se
era ee eu ‘
penedntre 600 et 900, les Basses Terres — un vaste ter-
ritoire comprenant le sud du Mexique, le Guate-
mala, le Belize, l’ouest du Honduras et le
Salvador — abritait les centaines de cités qui
constituaient la civilisation maya. L’une d’elles,
Cancuén, était une enclave prospére, politiquement liée
au puissant royaume de Calakmul, qui occupait une
position stratégique sur les routes commer-
ciales de la région. Parmi les nombreuses
inscriptions trouvées sur ses monuments,
la derniare date écrite remonte a 800.
Les preuves archéologiques indiquent
que la ville a subi a cette époque une vio-
lente attaque. La famille royale et d'autres
membres de lanoblesse ont été tués et jetés,
avec leurs emblémes de pouvoir et leurs
bijoux en jadéite, dans trois espaces funé-
raires improvisés:: un ravin et deux bas-
sins artificiels. Dans le plus grand bassin,
38 corps ont été retrouvés, dont ceux de
deux jeunes enfants. Tous présentaient des
traumatismes craniens précis et brutaux.
Cette violence n’est pas un fait isolé dans
le sud de aire maya. Dans les premiéres
décennies du 1x siécle, une crise politique
et sociale dans les Basses Terres a touché
presque toutesles villesmayas. Alafindela
période classique (250-900),les scribes, les
sculpteurs et les prétres ont cessé de sculp-
terdes monuments, les récits écrits sur les
actes des souverains se sont interrompus,
et laconstruction des acropoles, avec leurs
palais et leurs temples, s’est arrétée. Les
villes ont été abandonnées, parfois pour
coat
plateau r
influenc
atre occupées par des groupes de ruraux
gui se sont installés dans les palais et les
temples. Ce que les chercheurs ont appe-
16 ’« effondrement maya » commencait a
prendre forme.
Cet effondrement n’a pas été immédiat,
et il ne sest pas produit en méme temps
dans tous les royaumes. II s’agit d’un long
processus de décadence, qui aduré plus de
100 ans, une lente érosion qui s’est trans-
misede villeen ville. Le déclinacommencé
dans la région de Petexbattin, il s'est éten-
du a la région du fleuve Usumacinta, puis
a fait tomber peu a peu tous les royaumes
comme les pices d’un jeu de dominos. La
junglea commencé a reconquérir les terres
que lacivilisation maya avait soustraites ala
nature pendant des siécles. Les arbres et la
faune locale ont pris possession des palais,
des temples et des places.
Leffondrement des Mayas a fait 'objet
denombreuses études et a inspiré diverses
théories concernant ses causes. Les cher~
cheurs s'accordent a ire que c’estlasomme
de plusieurs facteurs quiaconduit la société
maya plonger dans une crise finale. Ainsi,
diverses hypotheses ont été émises, qui
fermi fi Pores
APUISSANCE
ROYALE
Lepanneau3 de
Cancuén, sculpté
en 795, montre
le roide la vile,
Tajal Chan Ahk,
accompagné
d'un noble et d'un
prétre. Musée
régional du monde
maya, Flores
(Guatemala)
aut dignitaie maya
Tete ensue dépoave
cdasiqu (600-900.EGE oe tics
Copnaley sete
Feemettent en cause la démographie, 'écono-
mie, la sécheresse, les affrontements et les
guerres, les maladies, la politique, la reli-
gion, et méme l’astronomie.
Lun des éléments déclencheurs de cette
terrible crise, selon certains historiens,
serait la surpopulation des cités mayas. Au
début du n* siécle, en effet, la civilisation
maya avait atteint le sommet de sa courbe
démographique. La cité de Tikal, dans I'ac-
tuel Guatemala, était la plus peuplée de
toutes les cités mayas jusqu’a cette date,
atteignant un pic d’environ 50 000 habi-
tants, avec une densité de population supé-
rieure a celle que 'on trouve aujourd'hui
dans certains Etats mexicains. En consé-
quence, Vapprovisionnement en nourriture
représentait un défi croissant, quia conduit
l’expansion des terres agricoles au moyen
de la déforestation des surfaces environ-
nantes. Mais il est probable que ces déve-
loppements n’aient pas permis de nourrir
une population aussi élevée.
Rébellions contre le pouvoir
Certains chercheurs ont également mis en
évidence, comme élément déclencheur de
lacrise maya, incidence de phénoménes
climatiques mondiaux qui se sont pro-
duits a cette époque. Des études récentes
sur le paléoclimat suggérent qu’autour du
1x* siécle des périodes prolongées de séche-
resse se sont succédé dans certaines régions
des Basses Terres, mais pas dans toutes.
Les mauvaises récoltes ont entrainé des
famines, des épidémies et des maladies
telles quele scorbut et la tuberculose. Dans
ce contexte de difficultés de toutes sortes,
les souverains n’ont finalement pas réussi
Aenrayer le chaos, la dispersion dela popu-
lationetlaruine du systeme politique. Avec
une structure hiérarchique aussi rigide que
celle des cités mayas, ot le roi était la plus
haute autorité et le responsable dela vie des
citoyens, les révoltes politiques internes et
les rébellions contre le pouvoir en période
de pénuries ne devaient pas étre rares.
Unautre facteur quia sans doute contri-
bué a la crise du monde maya a été les
LEMO
IDE MAYA
Ape
aor
6s drigés par de puissantes dynastie
meet
din ence maya en Ama
guerres entre royaumes et cités. Dans ’es-
pace maya, de grandes cités gouvernées
politiquement et religieusement par un roi
(gjaw) — lui-méme membre d'une dynas-
tie familiale qui se maintenait sur le tréne
pendant des sidcles — cétoyaient d'autres
royaumes plus petits, qui leur devaient
allégeance et étaient administrés par
des souverains de moindre impor-
tance, liés aux premiers par voie
dynastique. Les relations entretous
ces royaumes étaient compliquées,
et, en ces temps de tension, elles
donnaient liewa des conflits armés
qui entrainaient des migrations
massives de population. Ajoutons
cela que lesbataillesetles guerres
Statute dun digit maya dee de in
dans tat mexican de Capethe
eee
tye
eeStile 1 dePetas Negras.
‘Musée national darchelogie
et dethnologe Guatemala
‘éote desin dea stile
par Linda Schl 986,
‘Musée Ghrt ducts
elas Angeles.
i
:
i
i
j
}
i
LE SORT
DES
VAINCUS
‘CONNU SOUS LE NOM DE STétE 12, ce monolithe
représente une prise de captifs apres labataile
‘que la cité de Piedras Negras a menée contre
celle de Pomoné le 1" avril 792. La stéle est
présidée par le vainqueur, le souverain de Pie-