tran ‘iy Tage
Amis du Musée
et de
la Bibliothéque
Année 1987
XCIVE fascicule
MCMLXXXVILLes Amys du Vieux-Dieppe
‘Trésoriére konoraize
Mile Yvonne MAILLET, Mertigny
MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION.
Président
M, Henri CAHINGT, 46 avenue dea République. Neuville-lés-Dieppe, tél. 35 82.32 25
Vice-président
M. Michel FECAMP, 26 boulevard de Verdun, Le M&ropole. Dieppe. i. 35 84 33 09,
Vice-président chargé des Expositions
M. Pierre BAZIN, conservateur du chiiean-musée de Diepps, ruc de Chastes, tel. 35 8419 76
Searétsire général
M, Claude FERON, chemin des Braytres,Tenval-Dicgpe. él. 35 8438 93
Secréisire adjoint
M, Maurice DUTEURTRE, 67 bis, rue du Faubourg de la Basze. Dieppe. tél. 35 82 19 82
Scerétaire chargée des recherches archéologiques et des excursions
Mine Mireille BIALEK, Forritres du Ris, 76550 Offranville
Trésorier
M. Rober. GENNERAT, 92 route de Povrville. Dieppe, tél. 35 £4.21 18
‘Trésorier adjoint
M. Gérard DAGICOUR, 17 rue Jean Ribault, Dieppe. tél. 35 82.53 26
‘Membres
Madame Bemadette FECAMP, chemin du Golf, Dieppe ; Messieurs Marcel. CASEAU, 6 me
Caroline, Dieppe ; Michel LAISNE, le Hamelet - Saint-Aubin-sur Scie; Antoine VINCENT, 24 oe
Jules Ferry, Dieppe.
MEMBRES CORRESPONDANTS
MM. de COUDEKERQUE-LAMBRECIT, Penly;
Jacques GUILLOUET, musée de Douai.
SOCIETES CORRESPONDANTES
LAcadémie dee Sciences, Bellas Letires et Arte de Rowen
Centre Havrais de recherches historique s-Les Amis du Views Havre
Les Amis du Views Pécamp, Fécamp
Les Amis du Viewx-Caudebec, Caudebecren-Caue
Les Aric du Vieux Honfleur, Honfleur
Les Amis die Vieil Eu, Eu
Les Amis de Flaubert, Croisset
Les Narmands de Paris
Société Historique et Archéologique de Orme
Société Libre d'Bmulation de Seine-Maritime
Socidié Parisienne d Histoire et 'Archéologie Normandes, Nogent-sur-Marne
Socitid dEthnographie Prangaise, Paris
‘Association des Amis du Musée de la Marine, Paris
Société dArchéolagie et d'Histoire de ta Manche, Saint LA
Société d'Histoire et 'Archéologie de Gen
Las Amis des Monuments Rouennais, Rowen
Sociéié des Antiquaires de Picardie, Amiens
Le Views Saint Valery, Saint-Valery-en-Caux
Musée des Antiquités Nationales, chateau de Saint Germain en Laye
Sociésé d'Ptudes et de Recherches dhe Pays des Calties
Socidlé dlistoire de Longueuil (Canada)Yes Fuge ho, ey Shag
Amis du Musée et de la Bibliotheque
Association fondie le 5 mars 1912, déclare le 29 soit 1912
(conformément i la loi du 1* juillet 1901)
cenregistréc on « Journal Offiiel dela République Framcaite »
16 septembre 1912
Année 1987
XCIVE fascicule
SOMMAIRE DU BULLETIN
Procés-Verbal de I’ Assemblée Générale du 16 juin 1987 ....... 3
Claude Féron
Nécrologic écés de M. Marius David..........---- seen
Henri Cahingt
Activités des A.V.D. 1986/1987. ... .
Henri Cahingt
Sous la Révolution : La Terreur est ses influences sur les prénoms. 8
Claude Féron
Le Hameau du Pubel : Huit sidcles d’histoire.......--. 00005 12
Mireille Bialek
Les graffiti dieppois et normands . 332
Henri Cahingt
Non ! Guy de Maupassant n’est pas né a Fécamp-... +... +++ 37
Michel Fécamp
excursion de 1987. CompteRendu ....-- 2006200022005 45
Bernadette FécampPROCES-VERBAL
DE L'ASSEMBLEE GENERALE
DU 16 JUIN 1987
L’Assemblée générale des Amis du Vieux Dieppe a eu lieu le mardi 16
juin 1987 dans la salle habituelle des réunions a I'Hétel de Ville de Dieppe
sous la présidence de M. Henri CAHINGT, président de I'Association.
Assistaient le Président : MM. Michel FECAMP et Pierre BAZIN
Vice-présidents, GENNERAT Trésorier, Mmes Mireille BIALEK et
Bernadette FECAMP, MM. Marcel CASEAU, Michel LAISNE, Gérard
DAGICOUR membres du Bureau. MM. Claude FERON, Antoine VINCENT
et Maurice DUTEURTRE, empéchés, s'étaient excusés.
En ouvrant la séance le Président salue l'assistance composée de 38
membres, 53 autres s'étaient fait représenter.
M. Michel FECAMP indique que depuis la dernitre Assemblée
Générale les A.V.D. ont perdu 12 membres pour des raisons diverses mais
qu’en contrepartie 35 nouveaux membres ont été recrutés.
M. Michel FECAMP remplacant M. Claude FERON, absent, donne
lecture du Procés-Verbal de la précédente séance du 17 juin 1986.
Le Président donne connaissance des membres de I' Association décédés
depuis la dernigre Assemblée Générale : MM. Marius DAVID, LEBORGNE,
Paul PIZON, Roger THOUMYRE, Bertrand de VOGUE, Félix LEGROS.
‘Au nom de I'Association il exprime ses sentiments de tristesse aux familles
des disparus.
Lordre du jour appelait, comme chaque année, le renouvellement du
tiers des membres du bureau, ce qui concernait cette année : MM. Michel
FECAMP, Pierre BAZIN, Antoine VINCENT et Michel LAISNE. Tous
quatre reposent leur candidature aux fonctions de membres du Bureau. Ils sont
réélus a la majorité des votes des membres de I'Association présents ou
représentés,M. GENNERAT présente la situation financiére pour l'année écoulée.
Le compte de sa gestion est approuvé par I'Assemblée Générale.
M. Michel FECAMP indique les grandes lignes du projet de
commémoration du 75¢ anniversaire de la fondation des «AMYS DU VIEUX
DIEPPE» - Les manifestations auront lieu au milieu du mois d'octobre
prochain - Elles comprendront :
a) Une conférence sur les Portulans dieppois ct normands par M.
Michel MOLLAT DU JOURDIN, Professeur émérite a la Sorbonne, Membre
de l'Institut, membre de I'Académie des Inscriptions et Belles Lettres et de
T’Académie de Marine, historien de la vie économique et maritime, savant de
réputation internationale.
b) Une exposition de portulans de la célébre école dieppoise des XVIe
et XVIle sidcles, présentée au Chateau de Dieppe.
c) La remise & neuf 4 Argues, sur une maison de la grande place, de la
plaque commémorative de Pierre DESCELIERS, le fondateur au XVIe siécle
de I'école dieppoise de Cartographie, la plus ancienne et la plus importante de
France,
d) L'apposition d'une plaque honorant Georges GUIBON (ancien
Président des A.V.D.) sur la maison de sa naissance & Dieppe.
De son ¢6té M. Pierre BAZIN annonce la grande exposition de ‘année
1987 : «Les Eléphants sont parmi nous». Il expose les idées qui 'ont amené
& concevoir cette exposition avec I'approbation des Amis du Vieux Dieppe,
Amis du Musée.
Enfin Mmes BIALEK et FECAMP résument, en compte-rendu,
Yexcursion archéologique et historique qu’elles viennent d'organiser et de
commenter dans la région entre Neufchatel et Dieppe.
Deux communications terminent ensuite I'Assemblée Générale : La
premitre par M. Michel FECAMP et Mme BIALEK sur le lieu de naissance
de Guy de MAUPASSANT ; la seconde par M. Henri CAHINGT, la suite de
ses commentaires sur les "graffiti", commentaire, cette fois, consacré aux
"Inscriptions".
L'ordre du jour étant épuisé, la réunion est levée & 19 heures.NECROLOGIE :
DECES DE MARIUS DAVID
Si chaque année l'on évoque, a l'Assemblée Générale de I'Association,
les noms des membres de celle-ci décédés dans l'année, il est d'usage de
consacrer une courte notice dans le bulletin de cette Association au défunt qui
fut membre du bureau et prit part ainsi a tout ce qui constitua la vie et 'éclat
de I'Association.
Marius DAVID, qui avait 616 nommé membre du bureau en 1945, est
décéd6 le 25 mars dernier. I! fut donc administrateur des A.V.D. pendant 42
ans. Ceux qui ne l'ont pas connu au long de sa vie peuvent étre étonnés de ne
voir son nom que deux fois dans la table du Bulletin des A.V.D., (en dehors
de deux articles nécrologiques), 'une pour un bref commentaire sur une lettre
de Gustave FLAUBERT et l'autre pour un article remarquable sur Pierre
GRAILLON.
Crest que Tactivité historique, archéologique et artistique de Marius
DAVID s'est exprimée ailleurs. [I I'a concrétisée dans les colonnes de la
presse: les journaux, les périodiques, les revues, dans lesquels il a écrit
réguligrement durant cinquante ans, principalement dans les journaux
Paris-Normandie, Liberté Dimanche et la revue «Présence Normandé».
Marius DAVID possédait une érudition rare dans tous les domaines :
littéraires, artistiques, techniques. - Son esprit d'analyse était du plus fin et le
travail critique qu'il était amené a faire d'une ceuvre était généralement
convainquant par la justesse de son exposé.
Et cette activité critique qui aurait pO créer contre lui de irritation et
des sentiments de rancune était facilement admise tant Marius DAVID
s'exprimait avec une courtoisie rare. Il n'avait que des amis.
On regrette qu'avec de tels dons Marius DAVID, en dehors d'un texte
court pour une histoire de Dieppe en bande dessinée par le peintre Léon
GAMBIER, n’ait pas publié d'ceuvres importantes en matitres littéraire,
artistique ou historique. Souhaitons que les membres de sa famille retrouvent
dans ses papiers des manuscrits inédits, Nous sommes persuadé, qu’a défaut de
tels manuscrits, un choix fait parmi les multiples articles et chroniques
publiées par lui permetwrait de conserver matériellement un témoignage de la
Tichesse de son esprit et constituerait une ceuvre digne de son souvenir.
Henri CAHINGTCOMPTE-RENDU DES ACTIVITES DES A.V.D.
DEPUIS L'ASSEMBLEE GENERALE DE 1986
Le Chateau Musée, sous I'autorité de M. Pierre BAZIN, Conservateur,
avec l'aide financiére des A.V.D. dans leurs attributions «Amis du Musée», a
vu organisation de trois expositions.
La premitre ouverte le 10 mai 1986 et qui dura tout I’été, était
consacrée 4 lI'ceuvre d'un contemporain Edouard PIGNON, intitulée
«Plongeurs et Dames du Soleil.» Ce peintre a beaucoup fait parler de lui ces
demni&res années sous la plume de critiques contemporains. On aime ou on
naime pas. On admet ou on n’admet pas ses idées sur la conception de la
peinture. Mais pour cela il faut avoir vu les ccuvres du peintre. Et c'est pour
cela que les expositions sont nécessaires, car on ne peut se désintéresser des
mouvements intellectuels contemporains.
La deuxiéme exposition, ouverte le 10 octobre 86 et qui s'est
prolongée tout I'hiver, était consacrée aux objets et aeuvres d'art dans lesquels
vivaient au XVe sitcle les gens du Moyen-Age. Cette exposition, bien que
tardive en saison, a recu la visite de nombreux curieux, dont des éléves des
Etablissements guidés par leurs maitres.
Une troisitme exposition, ouverte le 14 mars 87, celle de Jacques
DESCHAMPS, a de nouveau montré les cuvres d'un contemporain,
conceptions picturales inédites, faites de tissus ou papiers tissés cousus ou
peints. Ces @uvres sont, comme celles de PIGNON, soumises a la
découverte et a l'appréciation du visiteur.
Les A.V.D., Amis du Musée ont acheté pour les collections du Musée
Yoriginal d'un beau plan en couleur de la ville de Dieppe dressé au XVIIe
siécle antérieurement a la destruction de la ville en 1694.
A la Bibliothéque, les A.VD., Amis de celle-ci, lui ont offert, sur
lindication du Directeur M. LAISNE, une lettre du peintre PISSARRO,
peintre réputé du sigcle dernier, qui a travaillé souvent a Dieppe et sur la cote
normande.
Les excursions archéologiques, artistiques et historiques commentées,
réservées aux A.V.D. recommencées en 1986, ont eu une suite en 1987.Liitinéraire passait par Bures, les manoirs de Follemprise et du Mesnil, le
manoir de Tourpes, le manoir ferme fortifié de la Valouine, le passage des
Cols entre les vallées et les longs cheminements dans les foréis des Nappes et
du Croc.
La présentation de Ja nature et des monuments, dans un contexte
historique se déroulant au fil des kilométes par la sonorisation de l'auto-car,
&tait assurée par Mmes BIALEK et FECAMP avec la compétence et la
rigueur déja appréciées I'an dernier,
Les activités individuelles en matiére historique et archéologique des
membres des A.V.D. ont donné lieu & des éditions.
Henri CAHINGT a publié un livre intitulé : «Arques 1454-1459». Il
ne s'agit pas d'un ouvrage d'histoire locale mais d'une étude d’ethnographie
tirée des actes juridiques d'un registre de notaire. Ce dernier, par ses fonctions,
était tenu d'appliquer les régles de la Coutume de Normandie déja rédigée
depuis le XIIe sitcle.
Ce qui permet, sous réserve de quelques usages locaux encore
maintenus, de voir comment vivaient au XVe siécle, non seulement les
habitants du bailliage de Caux (qui occupait presque toute I'actuelle
Seine-Maritime) mais encore ceux de toute la province de Normandie l'une
des plus importantes de France par sa superficie et sa population,
Claude FERON a continué la publication mensuelle de sa revue de
vulgarisation «Connaissance de Dieppe», éditée par I'lmprimerie BERTOUT.
Ay signaler comme présentation de documents inédits : un plan du Pollet,
datant de 1833, antérieur aux grands travaux du chenal du grand pont et un
mémoire de VAUBAN sur le port de Dieppe en 1694 aussit6t la destruction
de la ville par la flotte anglaise,
Le PrésidentSOUS LA REVOLUTION
Liinfluence de la TERREUR
sur les prénoms donnés aux enfants dieppois
en 1793 et en 1794
Cest au hasard de nos recherches, que nous avons ouvert le registre des
naissances des années 1793-1794, pour la ville de DIEPPE, registre qui est
conservé au Fonds ancien des Archives municipales de notre ville. Ce registre
date donc de la «seconde Terreur», une période qui va du 5 septembre 1793 au
28 juillet 1794. C’était I'époque of l'on disait que la terreur était A ordre du
jour ! Sans rappeler en détails I'exécution de l'abbé BRICHE sur lactuelle
place Nationale, le 22 avril 1794, il faut savoir que certaines communes
changérent d'appellations. Pour notre région, nous citerons par exemple le
village de Royville qui devint Peupleville et Saint-Valery-en-Caux,
Port-Pelletier. L'influence de cette période de terreur s'exerga aussi sur nos
quartiers dieppois et sur l'appellation de nos rues et places. Tl faut lire & ce
sujet, la délibération du Conseil Général de la commune de Dieppe, en date du
25 juin de cette année 1794. Et nous avons découvert récemment l'influence
sur les prénoms des enfants nés durant cette période heureusement de courte
durée mais qui marqua. Nous savions aussi des changements de noms de
personnes comme Leroy, etc...
Ces nouveaux prénoms donnés et qui ne furent qu'éphéméres, sont des
plus curieux de nos jours. Nous en avons fait un relevé que voici :
ANNEE 1793
23 décembre : Antoine Egalité MAGNAN, pére marin sur les vaisseaux
demeurant rue de Prison.
28 décembre : Pierre Zéphirin de la Montagne LE COMTE, pére perruquier
au service de la République, demeurant au Pollet, section de la
Montagne.
28 décembre : Joseph Guillaume Nivos D'AUFOIX; pére employé sur les
vaisseaux de la République, demeurant rue de la Rade, section Brutus.
ANNEE 1794
Jer janvier : Grégoire Egalité HONORE.
5 janvier : Chantale Amour de la Patrie RENARD, pére commis au
District.
20 janvier : Baptiste Républicain SASSIN, pére cabaretier, rue des quais.
20 janvier : Sophie Triomphante CREVIER, pére huissier, Grande Rue.
5 février : Jacques Egalité PEQUET.
9 février : Jacques Sans Culotte GUERY.20 février : Sévola Républicain BERTREND, pére concierge de la Société
Populaire des Sans Culottes de Dieppe, demeurant Grande Rue.
23 février : Marie-Aimée Egalité RIOLLE, pére Jean-Louis
TROUARD-RIOLLE, Grande Rue.
23 février : Egalité, SIMON, pére fabricant rue du Boeuf, section Marat.
24 février : Marie Madeleine Egalité POINTARD, pére serrurier, rue du
Beeuf, section Brutus.
11 mars : Rose Marguerite Triomphante Républicaine DUQUESNE,
ere marin, rue des Charrettes, au Pollet.
16 mars : Julie Germinal MONNET, pére chargeur, rue Farinette.
17 mars : Jean-Baptiste Fraternité COQUET, pere charpentier de navires au
Pollet, rue Lombarderie.
21 mars : Marie Aimable Egalité VATBLE, pére cloutier grande Rue.
21 mars : Augustin Fraternité REINE, pére matelot au Pollet.
4 avril : Jean Germinal SOUTIF, au faubourg de la Barre.
5 avril : Pierre Vincent Impérissable TOUZET, pére capitaine, rue des
quais.
6 avril : Marie Angélique Républicaine LE CLERC, pére tailleur, rue de
TEpée.
6 avril : Abeille La Raison BAUDELIQUE, pére Louis Maric
BAUDELIQUE, administrateur du Directoire du District de Dieppe,
tue Carolus.
Défenseur de la Patrie DUMONT, pire tonnelier, rue Belle
‘Vestue, section Marat.
6 avril : Jacques Prosper Républicain LE CANU, pére marchand orfévre,
Grande Rue.
7 avril : Marie-Madeleine Egalité DE CAUX, pére tonnelier, rue du Beeuf.
7 avril : Frangoise Egalité ASSELINE, pére matelot.
17 avril ; Floréal Frédéric VINCENT, pére commis au District, demeurant
Grande Rue.
20 avril : Charles Liberté STALLIN, pére tourneur, rue Carolus.
20 avril : Adélaide Jeanne Egalité SAINT-LAURENT, pére journalier,
demeurant rue du Mortier d'Or.
22 avril : Hyacinthe Floréal FLAMAND.
26 avril : Rose Floréal FOSSE, pére charpentier de maisons, demeurant au
Pollet, rue Bourdin.
2 mai : Frangoise Augustine Floréal DEVAUX, place du Moulin a vent.
5 mai : Véronique Rose Floréal JAMBON, pére scicur de long, demeurant &
Dieppe, rue du Hable.
5 mai : Floréal La Raison MICHEL, pére Louis Augustin Francois
MICHEL, commis au district, demeurant rue Farinette.
6 mai : Constant Unité VIE, ptre bourrelier, rue de l'Ancienne
Poissonnerie.
6 mai : Rose Floréal HEU, pére, employé sur les vaisseaux de la
République.
6 avril7 mai : Jean-Jacques Floréal PELISSIER, pére cabaretier, rue des quais.
7 mai : Marie Catherine Rose Floréal LECLERC, pére toilier, rue des
Veulais.
8 mai : Rose Floréal CASSEL, pére tailleur d'habits, rue Pelleterie.
10 mai : Floréal FOURNIER, pére journalier, Grande Rue, section Egalité.
10 mi jean Remi Floréal ROQUET, pére cordier, rue Maraine.
11 mai : Camomille Renault Floréal PAIN, casernier, demeurant au
ci-devant Saintes-Maries au Pollet, Grande Rue.
12 mai : Louise Catherine Egalité DOYERE, pére tailleur d'habits, Grande
Rue.
12 mai : Frédéric Egalité LE BRUN, pére tailleur, demeurant place
d'Armes.
13 mai : Rose Désirée Floréal POULAIN, pére cabaretier, demeurant sous
les Arcades.
14 mai : Charles Floréal CARPENTIER, pére boulanger, rue du Beeuf.
élicité Floréal VIARD, pre aubergiste, rue au Lait.
16 mai : Floréale La Raison VEPIERRE.
17 mai : Marie-Louise Floréale FLEURY, pére tailleur d'habits, demeurant,
tue des Petits Puits.
17 mai : Jean L'Humanité Victor SERON, pére maitre de bateau,
demeurant au Pollet, rue Bourdin, section de La Montagne.
18 mai : Joseph Honoré Floréal THIEFFRAY, pére tourneur "en os",
demeurant, rue du Coeur Couronné.
20 mai : Victoire Egalité DAMAMME, pére cordonnier, Grande Rue du
Pollet.
21 mai ; Alélaide Désirée Prairial ROUSSEL, pére perruquier, rue
Pelleterie.
25 mai : Jean-Francois Prairial MILLON, pére Charles Denis MILLON,
imprimeur, demeurant rue du Boeuf.
ler juin : Marie-Rose Amour de la Patrie DUNOGENT, pére commis au
District, demeurant rue aux Juifs.
4 juin : Louis Jean Prairial PUPIN, pére "Clincaillier", demeurant ruc
Notre Dame.
13 juin : Nicola Vertu Prairial GUILBEAU, pére marin sur les vaisseaux
de Ia République.
135 juin: Pier Thym GENECQUE, pére macon, demeurant rue du Mortier
20 jin + Aimée Egalité BELLETESTE, pére Louis Charles Vincent
BELLETESTE, marchand "yvoirier", demeurant Grande Rue de la
Barre, section des Sans Culottes.
27 juin: Liberté Egalité TELLIER, pére journalier, demeurant rue des
Petits Puits.
27 juin : Jacques L'Impérissable DAVRIL, pére maréchal, place d'Armes.
2 juillet : Glorieuse Unité MASSON, pére mercier, rue du Mortier d'Or.
-10-4 juillet : Jean Républi
République.
4 aotit: Pierre Nicolas Barra DANNET, pere mareyeur, rue Traversiére.
9 aoiit : Joseph Rossignol Thermidor CORNU.
13 septembre : Liberté Montagnard (enfant trouvé).
22 septembre : Sans Culotte Floréal JULIEN, pére patissier, rue de la
République.
23 octobre : David Défenseur PIERRE, pére tonnelicr au service de la
République.
in CORRU, pére matelot sur les vaisseaux de la
Nous avons négligé certes d'autres actes de naissance mentionnant des
prénoms courant comme Messidor, ou Messidore, Floréal,
Thermidor, Egalité, La Montagne, Prairial, L'Egalité,
Fraternité, Liberté, etc... Notre curiosité nous poussa jusqu’a ouvrir le
registre détat-civil de Newville (lés-Dieppe). Le secrétaire-greffier de la
Municipalité a cette époque, se nommait Armand Louis Marie Descarsins, et
é1ait Agé de 44 ans, lors de la déclaration de naissance de son fils, le 12
ventése An III, L'effet sur les prénoms ne fut que peu sensible dans ce
village, faubourg de Dieppe. Nous n’avons que Flore Egalité BENARD, en
1794, dont le pare était cabaretier.
Tl nous a semblé intéressant pour les Amys du Vieux Dieppe de leur
faire connaitre ce modeste travail.
Claude FERON
aLE HAMEAU DU PUBEL : huit siécles d'histoire
1 - HISTORIQUE
L’an dernier la promenade annuelle des A.V.D. s'est achevée par Ia visi-
te du Pubel. Découvrir le hameau, sans guide, reléve du jeu de piste... Enfin
parvenu sur les lieux, l'enchantement commence ; un étonnant manoir se pro-
file, niché dans un fouillis de végétation. Est-ce le chateau de la Belle au bois
dormant ou quelqu’étrange thébaide ?
Voici son histoire, étayée de documents inédits, sachant néanmoins que
bon nombre d'interrogations demeurent sans réponse...
Situation géographique :
Du village de Muchedent, une route étroite et sinueuse monte & I'assaut
de la forét d'Eawy en direction des Grandes-Ventes ; sur le plateau, un chemin
- prolongement de I'Allée des Limousins - s'enfonce sous la frondaison des
‘hétres majestucusement dressés ; en fin de parcours, I'allée se renforce de
béton, derniers vestiges d'une rampe de V 1. Puis on apercoit la barriére d'une
vaste cour-masure ; 4 150 m d’altitude, des batiments, disséminés dans un en-
clos planté d'arbres fruitiers, occupent une partie d'un essart d'une trentaine
dhecrares,
Le hameau du Pubel est limité 4 l'Est et au Sud par la forét, A 'Ouest
en contre-bas par les plaines de Muchedent et de Torcy-le-Grand, au Nord par
des herbages encaissés, emplacement d'un hameau, dit le Vafel, dépeuplé ala
fin du XIXe siécle. L'accés au Pubel par I'Allée des Limousins n'est emprun-
16, vraisemblablement, que depuis la seconde moitié du XIXe siécle lorsque
les propriétaires furent ventois. En effet, partant de l'actuelle départementale
154 qui relie Torcy 4 Muchedent, une route figure sur le plus ancien plan
connu, daté de 1665 ; cette voie serpentait en limite de forét, la pente était
taide et des paliers permettaient aux attelages de souffler avant d'atteindre le
domaine ; une entrée, encadrée de deux imposants piliers, 8 demi-ruinés, en
brique rose, ne remonte qu'au XVIlle siécle.
Le nom :
En 1175, selon Toussaint DUPLESSIS, le lieu s‘appelle Bulbert ; en
aie1406, on lit Le Busbel dans le «Coutumier d'Hector de Chartres» ‘"), Des
1488, apparait Pubel mais en 1593, on le dénomme de nouveau Le Busbel, en
1616 Le Pusbert, au XVUle siécle Pubelle ou Pubel : autant d'orthographes
différentes, comme il est coutume d’en rencontrer pour les noms de personnes
ou de lieux.
M. Francois de BEAUREPAIRE (arriére-petit-fils du célebre archiviste
de Seine-Inférieure, Charles de BEAUREPAIRE) précise que dans les textes du
Moyen-Age, le "I" et le "s" se confondent : Bulbert peut se lire Busbert; il se
rallie 3 la thése de GYSSELING qui voit dans le nom "Bulbert" une forma-
tion de type germanique et l'apparente & I'allemand "Budberg", la syllabe
"berg" signifie "mont" ; il ne peut expliquer le premier élément. Le nom au-
rait €volué phonétiquement en Busberg d’oi Busbert, Bubel et Pubel ; le ha-
meau domine la vallée.
M. de BEAUREPAIRE signale une autre interprétation, proposé par
DAUZAT et ROSTAING, qui voient dans le nom Boubers, la représentation
d'un nom d'homme germanique "Budberht", Pubel pouvant se rapprocher de
Boubers.
Ces deux définitions permetent-elles de situer lorigine du Pubel aux
environs du Vie siécle, c'est-A-dire A la période des Grandes Invasions de ces
hordes barbares, Francs venus de Germanic qui, par vagues successives, fini-
rent par envahir la Gaule et lui donner le nom de France?
I n'est pas réaliste d'espérer retrouver des archives susceptibles de con-
firmer cette hypothése.
Les origines :
Les manuscrits consultés révélent qu'un corps de ferme existe, au XIle
sigcle, au Bulbert ; il reléve du domaine ducal, donné au prieuré de
Saint-Laurent-en-Lyons (commune de Beauvoir-en-Lyons, Seine-Maritime),
par Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie. La donation s'étend a une
autre ferme, distante d'un kilometre et demi, appelée 'époque «La Mare Jon-
quense», en 1665 «Le désert du Pubel», au XVIMle sitcle "lEssart” et de nos
jours "Les Essarts".
Les religieux de Saint-Laurent construisent au Pubel un prieuré et une
chapelle.
(1) ms 70 4, 118 Archives Départementales de Seine-Maritime, tansorit par Alain ROQUELET conservatesr
‘ux ADSM, sous le titre «La vie de la for8t normande a la fin du Moyen-Age» Sté d Histoire de Normandie,
1984,
==Les possesseurs ecclésiastiques :
Le monastére aurait été fondé en 1151 par Hugues de GOURNAY 8 la
Ferté (La Ferté-Saint-Samson) et transféré a Saint-Laurent avant 1175, doté de
plusieurs donations, notamment par Henri II. Les bénéficiaires sont des cha-
noines réguliers de Saint-Augustin,
Pendant le sige de Rouen, le pricuré de Saint-Laurent, est pillé et par-
ticllement brilé en 1592, par larmée d'Henri IV répandue dans la campagne ;
i subsiste en ruines jusqu’en 1606 puis est remis en état.'!
Les moines détachés au Pubel exploitent les terres ; dans le
"Coutumier" de 1406, on lit «Le prieur de Busbel a en la forét d’Eavy boiz sec
en estant [sur pied] ef le vert en gesant [tombé a terre] sans cable (pas le droit
de prendre le bois que le vent abat), hors deffens [réserve]. (...) A franc pasna-
ge et pasturage pour toutes ses bestes de sa noureture, hors deffens. Item, se
ledit prieur prenoit ou abatoit en ladicte forest un chesne vert, il en seroit tenu
paier LX solz tournois et n’auroit pas l'arbre et sy perdroit le ferement [hache]
(...) Item, semblablement le houx et la blanche espine en lande, le pommier
et le mellier [néflier), hors deffens (...) Et pour ce, ledit prieur et ses succe-
seurs sont et seront tenus faire prieres et oroisons pour ses fondeurs»
[fondateurs].
Dans la premitre moitié du XVIe sitcle, le Pubel est un pricuré
"simple”2) donné a dom Jean DESHAYES, religieux de labbaye du Valasse,
par Je premier prieur de Saint-Laurent, mais en 1554, un de ses successeurs
affirme que les biens du Pubel et de la Mare Jonqueuse appartiennent &
Saint-Laurent ! En 1637, Michel DOUBLET est nommé au Pubel par le
pricur de Saint-Laurent. Sa dalle tumulaire (de 50 x 50 cm) a été retrouvée,
dans l'abbaye de Notre-Dame de Bondeville, par l'abbé COCHET, en 1872 ;
est gravée l’épitaphe suivante :
«Cy-gist noble home michel doublet
en son vivant prieur de Ste Marguerite
du Pubel, sindic du clergé et curé de
st ribert du grand torsi qui deceda
le 29e de novembrel661 agé de 52
ans, priez dieu pour le repos de son ame
requiescat in pace»
Lui succéde frere Georges ULGER.
{0)_Répertoire des Abbayes et pricurés de Seine-Maritime : Beauvoir-en-Lyons pas Odile LE BERTHE - Rouen
1979.
(2) prlearé qui «s &é disteat d'une abbeye, au commencement métairc ob Yon envoyait ou 2 moines pour le
frire-valoir ; i dépend toujours de quelque abbaye ; le prieuré simple noblige gu’a dire son bréviaire : diction
naire de 1740, imprimé 8 Trévoux par les Jésuites.
-14-En 1695, le prieur est l'abbé d AUBERT de VERTOT, né au manoir
de Bennetot (canton de Fauville-en-Caux) le 25 novembre 1655, mort 4 Paris
Ie 15 juin 1735. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages.
Son blason et deux portraits ont été placés dans le vestibule du manoir
actuel par Monsicur LAMBERT, propriéiaire au XXe sitcle.
En 1728, pour la ferme des Essarts du Pubel, André DURDENT
prieur, connait des difficultés avec son fermier, Robert CRESSON, qui s'est
enfui aprés avoir vendu tous ses biens !
Le curé des Ventes témoigne :
«Je soussigné curé des Venies certifie d tous ceux quil peut appartenir
qu'un nommé Robert CRESSON mon paroissien et fermier de M. le prieur
du Pubel s‘est enfury de la ferme aprés avoir vendu tout ce quil a pu tant de
ses meubles que de sa recolte et que la vendue ne s‘est monté qua cent hut li-
vres dix sols non compris les frais de la saisie-vendue et des gardiens qui se
montent a vingt trois livres dix sols sur celle de cing cens quarante cing livres
qui lui sont dues non compris lannée presente afaire les bleds et marcs dont
on ne lui offre que quatre vingt livres eu egard au mauvais etat ou sont les
terres. Ce que jay signé ce jourdhuy dix neuf octobre mil sept cens vingt huit
presence des themoins soussignes.»
La vente est annoncée le dimanche 12 septembre par «Jean BOUL-
LARD sergeant royal au bailliage de caux, viconté d’Arques, demeurant gran-
de rue @ Dieppe, paroisse saint-rémy». Il certific s'@tre déplacé, a la demande
du prieur du Pubel, aux Ventes d'Eawy et proclame :
«Je fais savoir & toutes personnes que mercredy prochain neuf a dix
heures du matin au hameau de Leschard (sic) parroisse des Ventes, il sera pro-
cede a la vente de plusieurs biens meubles, effets, bestiaux, grains et fruits
appartenant a robert cresson, instance et requeste dudit sieur ‘prieur aux char-
ges qui seront pour lors declarees a laquelle fin et a ce que personne nen igno-
e affiché autant du present, au principal portail de l'esglise des ventes d'eavy
et aussi affiché aux parr. de torcy le grand, sainte-foy, muchedent et autres
lieux.»
En 1732, l'archevéque de Rouen, aprés s'étre entouré des conseils du
doyen au prieuré de Bacqueville, aprés avoir vu les copies de toutes les char-
tes, entendu les doléances de Monsieur de MAUPIN, (prieur commandataire
de St-Laurent, en 1732), qui «auroit eu egard a la modicité du bien qui reste
aux dits Srs chanoines réguliers et pour leur donner le moyen d'entretenir
dans la maison de St-Laurent en Lyon le nombre de chanoines réguliers acou-
tumés et y soutenir la régularité, consenti a extinction dudit prieuré du
Pubel et que les biens du Pubel et de la mare jonqueuse fussent réunis ala
-15-‘manse conventuelle dudit prieuré de St-Laurent», et apres avoir regu un
commissaire Iui assurant que le prieuré du Pubel «n‘était d’aucune utilité au
presire et pour les paroisses voisinnes, que les prieurs n'y font aucun service,
quits y disent la messe quand il leur plait et délaissent les honoraires de ceux
qui leur en font dire», le prélat ordonne : enous de notre authorité archiepis-
copalle avons eteint et suprimé tout titre ou vray ou supposé du prieuré du
pubel. Donné a Gaillon en nostre palais archiepiscopal le 4 avril 1732.»
Des circonstances, indéterminées a ce jour, ont rendu caduque cette dé-
cision ; les textes étudiés démontrent qu'un pricur a continué & habiter au
Pubel jusqu’a la Révolution.
En avril 1739, dans le journal de la "recepte” du prieuré de St-Laurent,
on lit cette référence : «en un voyage au Pubel et prise de possession dudit
bénéfice : 41 livres.»
Le 18 avril 1742, Louis de LAISEMENT, licencié en droit, prend
Possession du prieuré de Ste-Marguerite du Pubel.
En 1775, malgré les protestations des derniers chanoines, V'archevéque
de Rouen supprime définitivement le prieuré de St-Laurent et réunit ses biens
le Pubel et 'Essart du Pubel compris - & ceux du séminaire Saint-Nicaise de
Rouen,
En 1776, le chanoine régulier DOUCET est prieur au Pubel.
Pour la méme année, les Archives départementales conservent 2 lettres
dun M. MARY a M. LE BER, supérieur de St-Nicaise ; la premitre du 24
mai:
«Je regrette infiniment Monsieur le pauvre prieur du Pubel, je n'ai eu
Vhonneur de le connaitre que par quelques lettres qu'il m’a écrites dans lesquel-
les il m‘a fait Uhistoire de la maison de St-Laurent et qui mavait inspiré pour
lui une profonde vénération, Mille remerciements des notes que vous avez la
bonté de m’envoyer sur le prieuré du Pubel ; il parait en effet que ce n'était
originairement qu'une ferme mais une longue possession a changé l'état des
choses et il n’est pas possible de revenir @ ce qui a été fait.»
La seconde du 29 mai :
«Je ne doute pas qu'il y ait des coureurs en route pour le prieuré du
Pubel ; j'ai pris le plus promptement quil m‘a été possible les mesures né-
cessaires pour empécher la prévention.»
Monsieur CAHINGT propose l'explication suivante au sujet de
“coureur" et "prévention” :
=ie—cdl s'agit du bénéfice que constitue le Pubel. La jouissance de ce béné-
fice a du se trouver vacante par un événement, comme le décés du bénéficiai-
re. Les intéressés a la jouissance du bénéfice manceuvrent pour empécher, au
moins provisoirement, le droit de prévention dont dispose le pape ou en
France 'évéque et ce par une prise de possession plus rapide que lui.»
En 1783, le sieur Jacques-Joseph BOUCHIQUET, prieur, loue & PO-
CHON la ferme des Essarts pour un loyer annuel de 1100 livres ‘!”
Le premier octobre 1786, le méme prieur signe, ave Nicolas LEFEEZ,
un bail qui doit expirer A la St-Michel de 1792.
En mars 1789, date de la rédaction du Cahier de doléances de la parois-
se de Muchedent, on trouve parmi les exempts de la Taille : M. BOUCHI-
QUET, pricur du Pubel (manoir, jardin, bois taillis).
Le Cahier des Ventes d'Eawy, se termine ainsi : «L‘on a omis d’em-
ployer dans ledit cahier quill y a dans ladite paroisse deux fermes qui appar-
tiennent au domaine (...) et en outre une autre ferme qui dépend du prieuré du
Pubel de valeur de 1000 | qui est aussi excempte de vingtiémes, ce qui donne
encore une surcharge d'impots d lad. paroisse.»
En 1791, le Pubel est vendu comme «bien national» en application de
la loi, votée le 2 novembre 1789 par l'Assemblée. Elle stipule que les biens
ecclésiastiques sont «d la disposition de la Nation.» On adjoint bient6t les
domaines de la Couronne et plus tard (en 1796) les terres des émigrés. «Des
terres jusque ld propriété de l'Eglise, du roi ou d'une minorité de nobles, pas-
sérent d des milliers de propriéwaires nouveaux, bourgeois surtout et paysans
aisés. Les acquéreurs devinrent naturellement des partisans de la Révolution,
décidés & empécher le retour de l'Ancien Régime qui leur eiit repris ces
biens»'?-
Crest ainsi que le Pubel est adjugé le 23 juillet 1791 & Jacques
FLOUEST, négociant & Dieppe, pour la somme de 36.200 livres, acquittée
en 5 paiements, de novembre 1791 au 9 messidor an III (juin 1795). Aux ar-
chives Départementales, lacte est classé dans le fonds du Directoire du Dis-
trict de Dieppe ; la copie destinée & FLOUEST, ainsi que les 5 récépissés des
acomptes versés, se trouvent parmi "les papiers” de Monsieur ct Madame
LEMONNIER, agriculteurs 4 Muchedent. Le titre de propriété porte au dos
du dernier feuillet :
«contrat dacquisition de la ferme terre bois et prieuré du Pubel sur
Muchedent le 23 juilet 1791 ainsi que les arrangements que j‘ay pris avec le
citoyen BOUCHIQUET cy devant prieur du dit Pubel.»
TY NDUPRE : histoire dune commune, Grandes Veates - 1901 -
(2) MALET ISAAC L'Histoire T. IL. Collestion Marabout,
-17-Cette mention révéle que le pauvre prieur a &é mis A la porte avec
ménagement par Tacquéreur.
Autre indication a la suite de la premiére :
«les piéces relatives d ces arrangements étant particuliéres & mon pére,
il ne me les a pas remises.»
et
«les piéces non remises par mon pére sont jointes au présent depuis sa
mort»
signé Jacques FLOUEST
Malheureusement ces «arrangements» ont disparu...
Les propriétaires civils :
Jacques Nicolas FLOUEST, pére, né en 1743, mort entre 1805
et 1825 & Yocourt (Somme), membre d'une famille dieppoise tes connue
(lle a donné des ivoiriers, sculpteur, peintre, professeur de dessin), habite rue
de l'Epée, en 1791, Adjudicataire du Pubel, il agrandit son patrimoine rural
par lacquisition, le 6 juillet 1796, d'une ferme A Muchedent, dépendant de la
succession d'un émigré, Frangois-Adrien LEVAILLANT, écuyer, sieur DES
MARETS, décédé en 1793. Le sieur DES MARETS résidant & St-Saéns, a la
verrerie du Lihut, avait acheté cette ferme en 1770 & Charles-Parfait DECA-
QUERAY, écuyer, sieur de MONVAL. Dans I'acte de vente, une disposition
spécifie que le sicur DES MARETS doit assurer la reconstruction du presby-
tre de Muchedent, 3 la place de Charles DECAQUERAY.
Le 22 messidor an XII (11 juillet 1805) Jacques FLOUEST vend, chez
Maitre BOISSEAU a Dieppe, Le Pubel et la ferme de Muchedent a son fils
Jacques FLOUEST, lui aussi gros négociant Dieppe ; il réside rue du
Haut-Pas.
«
Lacte de vente entre les FLOUEST prévoit des baux de 3, 6 ou 9 ans ;
dans la cession conclue entre FLOUEST fils et son gendre CANU, en 1827,
on apprend que le fermier LEPREVOST et son prédécesseur ont commis des
dégats & la maison de ferme.
Le fermier est le sieur BOULANGER quand le docteur CANU vend &
Jacques BLARD en 1832 ; en 1853, il s'agit du sieur MOREL. Lorsque
BLARD vend en 1856, il propose de prendre un bail de 9 ans. En 1877, 4
personnes vivent au Pubel. Entre 1890 et 1900, LOUVEL est gérant du
domaine de BUREL-TRANCHARD ; il habite I'ancien prieuré, le manoir
€tant loué & une vieille demoiselle. On trouve FERRAND locataire de 1909 &
1921 ; il occupe le manoir avec sa femme et leurs 10 enfants. Puis ce sont
COURTOIS et TERRIEN, de 1932 4 1935, Monsieur PHILIPPE loue la
ferme entre 1935 et 1945. Ses enfants inscrivent une dédicace sur le Livre
Or:
-2-Henri, en mai 1942: «Le Pubel, ce vieux chateau, s'il est agréable a
visiter, il est triste 2 habiter» ; sa sour, Marguerite, renchérit, en mars 1943:
«en consultant ce livre on s‘apercoit que les visiteurs ne tarissent pas d’éloges
pour ce viewx chéteau du Pubel, le visiter est agréable peut-étre mais I'habiter
Test beaucoup moins.»
En 1944, les Allemands, aprés avoir construit une rampe de lancement
de V 1 la limite de la cour-masure, expulsent la famille PHILIPPE, qui se
réfugie @ Muchedent ; les bombardements alliés, miraculeusement précis,
6pargnent les maisons, les bombes atteignent leurs objectifs ou se perdent
dans la forét en amont... Une cinquantaine de soldats installée tout d'abord
dans le manoir, campe sous les arbres jusqu’a la fin de la guerre !
M, PHILIPPE quitte le Pubel en 1945, il est remplacé par M. Louis
MASSUGER, sa femme et leurs 14 petits jusqu'en 1980 ; & cette date deux
enfants, Michel et Paulette, reprennent I'exploitation de la ferme jusqu’en
octobre 1986.
Il- ARCHITECTURE
Aprds plusieurs mois de fructueuses recherches - 6 combien passion-
nantes | - historique du Pubel a pu éire reconstitué. Mais de quelles époques
datent les batiments visibles actuellement ? A ce jour, beaucoup diincertitu-
des subsistent...
Les constructions :
Lorsque les chanoines arrivent en 1175, ils découvrent «la maison du
pubel avec toutes ses dépendances», sans doute une habitation y compris une
table, avec grenier. Il n'en reste rien !
Les religieux s'installent-ils dans la maison ou construisent-ils un
prieuré et une chapelle ? Nous l'ignorons...
Cing sidcles plus tard, sur le plan de 1665, conservé a la Bibliotheque
Nationale, on peut voir :
= une chapelle
~ une maison proche (le prieuré)
~ des constructions éloignées de quelques centaines de matres.
Lloccupation des sols est, semble-t-il, maintenue ainsi jusqu’en 1782
A cette époque, le prieuré a été reconstruit au méme endroit, sans doute, en
1770 (la pierre millésimée, incluse dans la hotte d'une cheminée, a été - de-
puis peu - malencontreusement masquée par un enduit de plate), C'est un
batiment élevé en assises alternées de silex et de brique, couvert d'un toit en
ae.batitre gami de tuiles ; un couloir central, percé d'une baie sur chaque facade,
dessert, & gauche une grande piéce éclairée par 4 fenétres, & droite une cuisine
et une chambre en enfilade, (avec la méme disposition des fenétres), chacune
pourvue d'une cheminée ; le grenier occupe tout le comble, une cave voiitée
s’étend sous la moitié de la maison.
Le prieuré se prolongeait, 4 ! Ouest par une charretterie et une étable
(vétuste et abattue depuis quelques mois), a "Est par un mur terminé par un
petit colombier qui pouvait accueillir une centaine de pigeons ; les boulins
sont encore intacts.
Dans les rdles de la Taille, pour Muchedent au XVIle sidcle, l'appel-
lation de la maison varie : on lit "Manoir" "pavillon" “prieuré’ "mannoir
presbitaire” (sic). Est-elle habitée lorsque FLOUEST pére est propriétaire des
lieux entre 1791 et 1805 ?
Le fils vend, en 1825, cette maison comme «une maison de garde»,
celle que BLARD prétera A GRAILLON en 1833 ; désignée "maison de mat.
tre" dans la vente BLARD-TRANCHARD en 1856, nous avons vu qu'elle
est occupée par LOUVEL a la fin du XIXe siécle.
Jugé trop petit pour abriter le fermier FERRAND et sa nombreuse
famille, lancien prieuré est déserté ; il se dégrade au fil des ans lorsque M.
DENIS entreprend de le restaurer il y a une dizaine d'annécs,
A quelques métres, vers I'Est, la maison du fermier, 4 pans de
bois et torchis, présente, sur une poutre, linscription : «jai este fait par Jac-
ques Pigne 1782».
La lecture du bail de 1786 nous renseigne sur les biens loués :
«une partie de la ferme du Pubel consistante en maison chambres,
écurie et laiterie en un seul corps de biitiment et un grenier régnant sur
le tout, en une étable @ vache quil {le fermier] pourra convertir en un scel-
lier sil le juge a propos ; en le culas de la grange a droitte de la battiére,
deux autres aitres a la suite dudit culas faisant aujourdhuy des celliers qu'il
pourra meitre en vacherie sil le souhaite et lusage du pressoir (...) aura en
outre ledit preneur la liberté de cuire son pain au four dudit sieur bailleur
étant dans sa masure. (...) se réservant ledit sieur bailleur le pressoir, le gre-
nier au-dessus du chandellier de letable a vache ; de plus, laditte ferme, con-
sistante en onze accres ou env. de terre en labour, en deux pieces, dittes de la
barre, et des trois coins ; lesquelles commencent a la barre du coté de torcy et
septendent jusqua la piece ditte des quatres acres, bornés dorient et occident
ar les bois du sieur bailleur en une partie de pastis renfermée enire le fossé
prolongé sur la routte des Limouiens» (sic).
~24-FAC-SIMILES DE JUSTIFICATIONS
|ANT GUSTAVE DE MAUPASSANT A MIROMESNIL
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«Vigie de Dieppe» des 17,
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LE MANOIR DU PUBELLE DOMAINE DU PUBELPour distinguer la partie couvent de la ferme, «le prieur promet, de la-
venue plantée sur lalignement du nouveau batiment, le long de laquelle il
‘fera faire un fossé cet hiver depuis sa barre jusqua la foret pour servir de limi-
tes et de clotures ; ladite masure dudit prieuré sera bornée du coté dudit prieuré
par un fossé que le sieur bailleur fera faire en droitte ligne et passera contre
letable et remontera vers la maison du fermier a trente a trente cing pieds de
distance et ira gagner par un coude le fossé de la cour du prieuré.» (...) «Le
fermier pourra défouire comme il le jugera a propos la petite partie du patis
donnant devant la porte de la maison pour en faire un jardin que le sieur bail-
leur s‘engage d'environner de fossés...»
La ace des "fossés" est encore visible dans le verger.
La maison du fermier, couverte de grandes tuiles roses, est déja trans-
formée en étable en 1894,
Dans I'enclos que se réserve le prieur, se dresse également 1a cha-
pelle sous le vocable de Ste-Marguerite ; elle est orientée : le chevet & Est,
Tentrée a l'Ouest. Reste encore 4 découvrir sa date de construction...
Les immeubles décrits précédemment constituent l'acquisition de
FLOUEST, en 1791 ; or nous découvrons un domaine différent en rendant
visite A Xavier DENIS. Si nous voyons la maison du fermier, transformée en
étable, le prieuré devenu maison de garde puis abandonnée pendant des an-
nées, nous n’apercevons de la chapelle que le clocheton, au-dessus d'un toit en
ardoises ; elle se trouve enserrée dans une construction d'une rare élégance,
élevée en briques roses, qui évoque la villa palladienne....
Qui a construit cette surprenante maison entourée d'un jardin relié &
une allée de tilleuls par un escalier 4 plusieurs degrés ? Les Religieux ?
FLOUEST pére ou fils ?
L’adjudication au Dieppois indique :
«dans la municipalité de Muchedent, une ferme dite du Pubelle, ayant
appartenu au cidevant prieuré de ce nom et consistant tant en masure edifiée
dune chapelle, maison du ci devant prieur, maison et batiments a usage de
fermier et en un jardin qu'en quarante sept acres ou environ de terre en labour
‘patis et bois taillis ; la dite ferme occupée en partie par Mr le cidevant prieur,
le surplus affermé aux sieurs francois Mate, Nicolas Le Feez et Mathieu
Gosse.>
En 1805, la cession de FLOUEST & son fils est décrite ainsi :
<=«une ferme ditte du Pubel située dans la commune de Muchedent ayant
appartenu au cidevant prieuré de Pubel et consistante tant en masure édifiée
d'une chapelle, maison du cidevant prieur, maison et batimens & usage de
fermier», etc... Mais plus loin, on peut lire :
«font partie de la présente vente tous les lambris de quelque nature
quils soient, alcoves, refends, parquets, plaques de cheminée, sonnettes avec
leurs ressorts, la grosse cloche de la chapelle, l'horloge, décorations de la ditte
chapelle et tout ce qui en dépend ainsy que tous les objets scellés tels qu’ils
soient ; sont exceptées les glaces de telle maniére qu'elles sont attachées.»
Le 2c extrait de l'acte de 1805 ne renforce-t-il pas l'idée que cette
"villa" est l'ccuvre de FLOUEST pére, cédant a la mode du retour au classi-
cisme en architecture ?
L’engouement pour ce style s‘amplifie dans les années 1780 et se pro-
longe jusqu'au milieu du XIXe sitcle. Des catalogues de modeles circulent
tant pour Tarchitecture que pour le décor intérieur ou le mobilier. FLOUEST,
riche négociant, au cceur des affaires, vit 2 Dieppe, toujours en relation avec
TAngleterre. «C'est en Grande-Bretagne que le palladianisme connait son plus
vaste développement qui se déroule en deux phases ; la premiere se situe au
début du XVIle siécle, la seconde dans la moitié du XVI ile siécle voit une dif-
fusion du palladianisme qui apparait comme une des composantes du style
alors en vigueur, c'est-d-dire le néoclassicisme. (...) Bien que Palladio ait été
connu en France au XVie et au XVIlIle siécle surtout par l'intermédiaire de
son Traité, il semble que les architectes francais s‘en soient alors peu inspi-
ré ; il fallus attendre le milieu du XVille siécle pour que l'on redécouvre véri-
tablement 'importance de son ceuvre grace 4, d'une part la réfraction sur la
France du palladianisme anglais, d’autre part 'étude sur le terrain que purent
en faire certains architectes francais voyageant en Italie du Nord.
A partir du milieu du XVIMfe siécle les transformations sociales (acces
de nouveaux groupes d la richesse) et 'évolution du gout (recherche du raffi-
nement dans la distribution, volonté de confort, désir d'ostentation) aménent
les architectes a construire une nouvelle catégorie de demeures, trés différentes
des types traditionnels du chateau classique ou rococo. Ces "petites mai-
sons” : villas, pavillons, "cazins” se voulant en effet plus appropriées d une
vie orientée vers I'agrément ou la pratique nouvelle en France de la
*villégiature” que les anciens et trop vastes chateaux ancestraux, C'est ainsi
que V'on se tourne tout naturellement vers les modéles palladiens. L’obsession
du plan carré, organisé autour d'un salon central doté d'un éclairage zénithal se
Tetrouve chez de nombreux architectes (ANTOINE, MIQUE)»").
(Q) PALLADIO 1508-1580 : Petit joumal de Yexposition itinéramte nbalisée par la CAISSE NATIONALE DES
‘MONUMENTS HISTORIQUES ET DES SITES, présensée & Roven en 1987,
=StieLe manoir du Pubel illustre la présentation du livre "PALLADIO" par
James S. ACKERMAN :
«Le monde occidental compte des centaines de milliers de maisons,
déglises et d édifices publics @ facade symétrique ornée de demi-colonnes et
surmoniée d'un fronton, qui dérivent des schémas concus par Andrea PAL-
LADIO. C'est l'architecte qu’on a le plus imité, Son influence a dépassé celle
de tous les autres architectes de la Renaissance réunis.»
Ainsi le hameau du Pubel répond aux conceptions de PALLADIO qui
construisait des villas en Vénétie comme les hobereaux romains avaient édi-
fié leurs demeures : sur une hauteur, entourées de l'exploitation agricole, avec
jardins, cour, batiments ordinaires pour abriter les paysans, les animaux et
les récoltes. Le jardin anglais et le potager sont ceinturés de murs formant un
parallélépipéde dont les angles s'agrémentaient de 4 pavillons, l'un, anté-
Tieur, d'un modéle différent, comme le montre une carte postale des années
1900 ; c’était en 1945 un biicher ; en ruine, il n'a pas été restauré comme les
3 autres, construits entre 1805 et 1825.
Au bout du potager, cOté Est (que l'état des licux désigne comme un
cimetigre, encore A explorer...) apparait enfouie sous ic lierre une petite
maison dont le toit est effondré ; & ce jour, elle n'a pas révélé sa destina-
tion...
Le manoir :
Extérieur = sur un plan & peine rectangulaire la “villa” présente qua-
te faces différentes & deux ou trois niveaux. Son toit en batitre, surmonté du
clocheton de la chapelle, est percé de quatre petites baies rectangulaires.
Quatre cheminées d'angle ont leurs souches soit incorporées dans la comniche,
a Ouest, soit habillées d'une élégante mouluration & Est.
- au Nord, la facade latérale, divisée en cing travées & deux niveaux, se
prolonge vers Quest par une construction d'une hauteur supérieure. Une
porte sculptée en bois plein, dans la partie médiane, deux fenétres encadrées
de colonnes toscanes & demi-engagées et surmontées de curieux linteaux de
forme pyramidale tonquée ainsi que mois autres baies, occupent le
rez-de-chaussée. Un bandeau délimite I’étage attique percé de 6 ouvertures :
quatre carrées et deux rondes, certaines remaniées.
-ATEst, le pignon déploie une apparente nudité due aux baies aveu-
gles ou murées. Il a &1é repris. le premier niveau compte cing baies, la baie
médiane est encadrée de colonnes & demi-engagées dont l'important linteau en
talus est tres endommagé. Un large bandeau souligne le second niveau com-
portant quatre ouvertures : deux rectangulaires (l'une aveugle) et deux petites,
carrées. Au-dessus, trois ouvertures centrées sont surmontées d'un
ceil-de-beeuf ovale ; le tout est coiffé par les larges rampants du toit.
-27-- au Sud, la décoration du mur latéral se réduit a un bandeai ‘ing
baies rectangulaires au re: haussée et cing, presque carrées, & Tattique ;
vers l'Ouest, on retrouve l’élévation a deux niveaux relevée au Nord, avec ta-
bles saillantes également.
- A 1Ouest, le pignon comprenant l'entrée principale offre tout le
charme de la demeure du XVIle siécle. D'une sublime harmonie, elle parle &
Tesprit, 'ordonnance & deux niveaux, de rythme ternaire, séduit.
La partic centrale, au parement légerement saillant par Ie jeu de bossa-
ges continus, souvre a chaque niveau d'une baie en plein cintre A tympan
ajouré en éventail. De hautes croisées éclairent les pices. La porte, & l'identi-
que de celle remarquée facade Nord, accuse trois sidcles. le rez-de-chaussée
s'anime de huit colonnes toscanes, jumelées, nichées, d'une rare facture ; au
second niveau, il s‘agit de pilastres dans la méme composition. Une large
comniche régne sur cette facade, couronnée d'un léger fronton avec retour, omé
dun ceil-de-beeuf ovale. L’équilibre des proportions et la recherche du décor
procédent de I'ceuvre d'un grand architecte,
L'intérieur est loin de décevoir ! On découvre un vestibule central
rectangulaire dont les murs, rythmés de pilastres cannelés a chapiteaux ioni-
ques, sont peints en faux-marbre. Des portes A deux battants s‘ouvrent de cha-
que c6té sur une piéce presque carrée lambrissée et en face sur la chapelle qui
apparait entourée sur trois cétés. Elle se termine par une abside, & pans cou-
pés et creusés de deux grandes niches symétriques, vides de statues depuis
longtemps ; les murs sont dissimulés par un lambris, sur les trois quarts de
Ia hauteur, comprenant 4 portes dont 2 peintes de scenes mythologiques en-
core trés colorées. La modénature évoque les XVIle et XVIlle siécles, Ces
boiseries n'ont pas un caractére religieux, il s'agit 4 'évidence de réemploi
mais d’oit viennent-elles ? D'un chateau "dépouillé” a la Révolution ? d'acqui-
sition ? de récupération dans une maison ruinée ? Le saurons-nous un jour ?
Au-dessus du lambris, sous 'amorce de la voate, le mur est décoré
d'une haute frise en stuc présentant des motifs délicats et gracieux ; tout Je
répertoire du décor ornemental de style Louis XVI y est développé : médail-
Ions, chapelets, chutes de feuillage, petites rosaces, neeuds, entrelacs.
Qui a remplacé un grand médaillon, au-dessus de la porte d’entrée, par
un blason ovale (!) en bois, avec devise latine, que I'abbé DAOUST pense
lire, malgré certaines lettres disparues : ARIS FOCISQUE LABORO : «je
travaille pour les autels et pour les foyers» ? On voit, en chef une Tuche et 2
initiales "J" ou "JJ" et "B" et en pointe une croix pattée, pommetée, accom-
pagnée de 3 croissants, 2 et 1. Est-ce Jacques BLARD ?
-28-Tels qu'ils se présentent, les murs de la chapelle sont bien difficiles &
dater d'autant que les archives sont quasi inexistantes.
Le sanctuaire est sous le vocable de Sainte-Margerite ; «d l’époque de
la fondation du prieuré de Pubel, sainte-Marguerite était trés populaire en
Normandie, elle fut au Xe siécle la patronne de plusieurs chapelles de lépro-
series. On lui connait dans la province 228 lieux de culte, dont 9] dans l'ac-
tuel diocése de Rouen.» '
Une référence est citée pour le XVIe sitcle : capella sancte Margarete.
En 1715, l'archevéque d'AUBIGNE se rend au Pubel : «25 juin 1715,
nous aurions visité la chapelle du prieuré de pubel sous le titre de
Ste-Marguerite, située au hameau et ferme de pubel de lad. paroisse de Mu-
chedent, laquelle, on nous a asseuré estre dépendante de St Laurent en Lyons
et estre possedée titre par un chanoine régulier dud, prieuré de St Laurens
qui jouit de deux masures (dont les Essarts] avec terres lahourables et bois, le
tout plouvant valoir annuellement 450 ou 500 livres, a charge de dewx mes-
ses la semaine acquittées par led. religieux demeurani sur le lieu, en laquelle
visite nous aurions remarqué que le d, chapelle est fort propre et assez bien
décorée et bien entretenue, que la pierre de lautel n'est point consacrée, y
ayant trois chasubles et du linge suffisamment, dont ce de tout ce que dessus
nous avons fait dresser le procede verbal nous reservant a nous faire payer nos
droits de visite.»
La chapelle est incluse dans T'adjudication de 1791. Est-elle maintenue
comme lieu de culte par ses propriétaires civils ? Nous avons vu que la gros-
se cloche et les décorations sont citées dans l'acte de 1805.
Liabbé COCHET, en 1850, signale que «!'autel et le rétable de léglise
des Grandes Ventes proviennent de l'ancienne chapelle de Ste-Marguerite du
Pubel» ; d'aprés le texte, l'ensemble était placé dans la chapelle de la Vierge
(croisillon Nord du transept). En 1901, M. DUPRE écrit «2 cévé d'un vitrail,
on peut voir un tableau sur toile représentant "I'Annonciation" qui ornait
Fancien autel de la chapelle provenant de St-Marguerite du Pubel. Cet autel a
&é donné, sur la demande de U'abbé PICARD, d la chapelle des Es-
sarts-Varimpré, son pays natal, celui qui le remplace est dit d un ouvrier de
Rouen.»
Aux Essarts-Varimpré (prés de Londinigres) on découvre dans la petite
chapelle un trés beau et imposant rétable, richement décoré et un autel qui
contrastent singuliérement avec les pauvres murs de ce modeste sanctuaire.
Le tableau "I'Annonciation” daté de 1820 est toujours en place dans l'église
des Grandes Ventes ; ses dimensions correspondent a celles du rétable.
(1) Doctear FOURNEE
b=En 1923, M. MIELOT des A.V.D. commente la visite au Pubel : «/a
chapelle avec ses deux volets qui se replient pour dissimuler l'autel, semble
plut6t avoir été utilisée comme salle de fétes, certaines peintures profanes
qu’on retrouve sur les panneaux des lambris sont tres susceptibles de confir-
mer cette opinion.» Depuis, l'un des volets a disparu.
Il y a quelques semaines, nous en étions a ce stade des découvertes. M.
DENIS vient de déposer les boiseries de la chapelle ; les murs d'origine, for-
més d'un appareil de silex éclatés, présentent tous les métres une assise de
briques roses, on trouve également des grés en soubassement ou en plein mi-
lieu d'une muraille ; un mortier, peint en rouge d'un faux appareil de pierre,
couvre les surfaces sur une hauteur d'environ 1,80 m ; au-dessus et se pro-
Jongeant sous la frise en stuc, apparaissent des vestiges de peintures murales
indéchiffrables ! Le mur, c6té Ouest, enduit au XVIIle siécle, vient d’étre dé-
gagé ... surprise ! il est également décoré d'une composition picturale aux
tons jaune dor, rouge, violet-noir, c'est un "Jugement demier”..
ATEst, nous avons découvert, sous le méme enduit, des peintures dif-
férentes qui ne sont pas encore entidrement dégagées.
Monsieur LEGRAND (qui dirige un atelier de restauration d'ceuvres
d'art) entame des recherches pour dater ces vestiges ; il en communiquera le
résultat aux A.V.D. dans le bulletin 1988.
En sortant de la chapelle, dans le hall, on peut voir, 8 gauche, un
puits ? ouvrage maconné de briques, ayant une profondeur d'environ 5 m, que
les anciens fermiers et I'tat des lieux, nomment "les oubliettes” !
Au Nord et au Sud, deux pices communiquant avec la chapelle, com-
plétent le rez-de-chaussée.
Al'étage, la méme disposition des chambres agréables et intimes, avec
alc6ves, niches, placards, cabinets de toilette, aux plafonds en stuc d'une ad-
mirable finesse, confirme limpression d'un grand souci d'ormementation et de
confort ; tous les lambris, d'époques différentes, semblent, 14 aussi, étre du
réemploi. Divers morceaux de papiers peints, vus dans les alcéves ou pla-
cards, remontent (selon M. Bernard POTEAU, expert en papiers peints a
I'H6tel Drouot) A 'Empire et a la Restauration (Louis XVII).
FLOUEST fils a di poursuivre !'aménagement du manoir puisque
sous les vestiges de tenture Empire retrouvées A I'étage sur les murs de 2
chambres, on voit également des papiers peints imitant la toile de Jouy, en
camaieu gris pour les premiers et rose pour les seconds, caractéristiques de la
fin du XVIMe siécle.
0Lexpert a prélevé des échantillons ; donnés par M. DENIS 8 la Biblio-
théque FORNEY a Paris, ils ont été restaurés et figurent & présent dans les
collections qui comportent plus de 3000 modéles de revétements muraux.
On accéde au comble par un minuscule escalier, escamotable, dissimu-
é dans le lambris du palier ; il conduit A de ts petites chambres, en pi-
gnons, faiblement éclairées par les cils-de-beuf des frontons. Elles étaient
destinées au personnel.
Dans les baux, les propriétaires se réservaient ces pices ainsi qu'une
des grandes salles du rez-de-chaussée ; c’était une coutume pour les maisons
louées, Le cas a été relevé pour une ferme A Offranville, en 1591.
Quelle moisson de “trésors" regroupés en un méme lien ! En voici
autres, toujours exposés dans la chapelle : deux tableautins, en stuc poly-
chrome, représentent les profils juvéniles d'un homme et d'une ferme, d’épo-
que Louis XVI, le dauphin et Marie-Antoinette ?
Nous avons été également intrigués par une peinture sur bois, vissée
sur le panneau supérieur d'une porte ; apres un léger nettoyage, nous
admirons un groupe de 3 personages, drapés dans de larges manteaux aux
plis ondoyants ; l'un, de rouge vétu, s'appuie sur un tres long glaive. Qui
sont-ils ? Le suspense se prolonge ... en retournant le tableau, apparait - en
camaieu gris - un adolescent, superbe, tenant dans la main ga
terminé par une fleur de lis ... Un dauphin ?
Qui a fixé cette peinture a la détempe que l'on peut attribuer & la Re-
naissance ? Que représentait Ja seconde, placée sur la porte den face, de la
méme époque, répertoriée & linvoniaizc de 1945 ? Oi est-elle ? « (photo 2)
Cette inscription ne mériterait pas de longs commentaires si Je regretté
Olivier de PRAT, archiviste aux Archives de France, passionné par Jes décou-
vertes et l'étude des graffiti, n'avait recherché s'il retrouverait trace du cavalier
ANCEL de 1760 dans les archives de l'Armée. Le 31 mars 1958 il nous écri-
Vait. ’ai réussi d retrouver notre ANCEL du beffroy de Rue. I! s‘appelait
Barthélémy, naquit 4 Baroy en Lorraine prés de Lunéville en 1743, avait la
taille de 5 pieds 6 pouces, le cheveu chétain, yeux bleus, le visage long mar-
qué de petite vérole. Entré au régiment de Royal Lorraine, compagnie de
Pontbriand le ler mars 1761. Il était en garnison 4 Montreuil en 1762 et fut
congédié le ler février 1763. Rentré au régiment le 8 avril 1764, il gravit ious
les grades par suite de trois rengagements, devint Maréchal des logis chef le
10 juin 1792 et enfin Sous-lieutenant le 26 Nivose AN II. Je perds sa trace
ensuite et n’ai pas la date de sa mort.»
Ainsi cet obscur ANCEL est redevenu un personnage, un ancien soldat
de métier qui a passé au moins trente ans sous les armes. Soldat de Louis XV
d'abord, de Louis XVI ensuite puis des Armées de la Révolution oll aprés
avoir conquis tous ses grades il était devenu officier en 1792, La s'arrétent les
renseignements recueillis. Fit-il les guerres de la Révolution et ensuite celles
de Empire ? C'est peu probable car il était né en 1745 et aurait eu 50 ans en
1793. I aurait été alors bien vieux pour un soldat.
Dans la tour de Saint-Jacques & Dieppe un bel écu aux armes de France.
Trois fleurs de lys (2 et 1) avec, croisés au-dessus : les insignes du pouvoir
royal : le sceptre et la main de justice. Au travers du dessin, le graveur a ins-
crit en capitales une vigoureuse déclaration : «VIVE LE ROY». Profession de
=33-foi politique qui remonte au XVIle sigcle étant donnée la forme des majuscu-
les utilisées. (photo 3)
Dans I'église de Caudebec-en-Caux, au sommet de l'escalier de la tour,
gravée dans la pierre sur une surface environ 0m,37 sur Om,57 : une inscrip-
tion en lettres gothiques : «CEANS EST L'ESCOLE D’ESCRIPTURE». La
lettre C qui commence la phrase occupe toute la largeur de l'inscription. Elle
déroule son architecture végétale faite de tiges et de feuilles, sur la totalité de
la gravure qu'elle encadre sur deux cétés. Le dessin est d'une élégance rare qui
est encore celle des lettres ornées des manuscrits du moyen-age. le travail est
probablement de la fin du XVme siécle. La phrase citée est vraisemblablement
Toeuvre du maitre graveur car ses lettres sont réguliéres et bien dessinées, mais
la suite est faite de lettres de plus en plus mal formées et dénuées de sens.
Cette derniére partie est probablement Ieuvre des apprentis de I'Escole d'Ecri-
ture. Au-dessus de l'inscription, & droite, le prénom Guillaume, inachevé,
suivi de quelques lettres d'un mot incomplet. Peut-étre le nom du Maitre
décriture. (photo 4)
Dans la grande salle du ler étage de la tour de l'église Saint-Jacques, &
Dieppe encore, se montre un grand panneau décoratif (0m,56 x 0m,90). Il pré-
sente deux anges aux ailes déployées soutenant entre eux un écu rond portant,
en grandes majuscules enlacées les lettres A et M. L’écu est surmonté d'une
couronne aux fleurons en fleurs de lys et est entouré d'un collier de grains
ronds dont certains, de place en place, sont plus gros que les autres. (photo 5)
Il parait évident que ce décor, dans une église, est dédié a la Vierge
Marie, les lettres enlacées évoquant les deux premiers mots de la Salutation
Angélique : «AVE MARIA», tandis que le collier qui entoure l'écu rappelle le
chapelet, instrument de la priére & la Vierge Marie recommandé au XIIme sié-
cle par Saint-Dominique.
Quelle circonstance est & la base de cette composition ? La majorité des
graffiti de la grande salle de I'église Saint-Jacques sont de la premiére moitié
du XVIime siécle. Il semble qu'il faille évoquer ici un important événement
religicux de '€poque : le voeu de Louis XIII. Ce Roi avait solennellement dé-
claré qu'il mettait la France sous la protection de la Vierge Marie.
Sur les murs des églises et chapelles on rencontre fréquemment le sigle
LHS. (Jesus Hominum Salvator) (Jésus Sauveur des Hommes), La tour, &
Saint-Jacques de Dieppe, en contient plusieurs. A retenir sur le mur Sud de la
salle une gravure si soignée et si profonde qu'elle est une véritable sculpture.
Les trois lettres, de facture gothique, savamment équilibrée et enlacées, sont
d'une grande élégance. (photo 6)
En face, sur le mur Nord, un grand écu ovale surmonté d'une couronne
-34-contient le sigle. L'intérét de ce graffito réside dans la rigueur de la composi-
tion ; symétrie des masses et architecture de l'ensemble oU le pied de la croix
prend appui sur la traverse de la lettre H. Par ailleurs les lettres sont comme
faites en bois faconné au tour. Le fagonnage au tour est utilisé dans le style
Louis XII, ce qui date ce graffito du milieu du XVIle siécle.
Les croix en forme de calvaires se rencontrent partout en quantité in-
nombrable. C'est I'expression principale de la foi chrétienne intimement liée a
histoire des pays comme la France. Mais & c6té de la figuration sommaire du
signe de la croix on rencontre des images du calvaire savamment élaborées.
(photo 7)
Dans la grande salle de la tour de Saint-Jacques a Dieppe; le dessin, en
graffiti, 'un grand calvaire planté sur un socle de deux marches de pierre. AP-
puyés au deux bras de la croix, les instruments de la passion : Téponge imbi-
bée de fiel au bout d'un baton et la lance pour percer le corps du christ. De
chaque cété de la croix, en écriture gothique, a droite la lettre A, & gauche la
lettre M ou W car la gravure a été reprise et est incertaine. Etant donné le
sujet de la composition, il semble qu'il faille lire W. En effet la tradition,
pour évoquer Dieu, est d'inscrire un a et un w, en réalité un Alpha et un
(Omega, premibre et demniére lettres de Falphabet grec antique, exprimant par 18
la parole de Dieu : «Je suis le commencement et la fin.» (photo 8)
Dang la méme tour d’église, un autre calvaire érigé sur une pyramide de
pierre. Il est encadré par les majuscules UetS, et, & hauteur de sa base, porte
Ja date 1647.
Mais est-ce vraiment un calvaire ?. La croix dessine Je chiffre 4, cou-
ronné par une fleur de lys. Cest un exemplaire du célébre «Quatre de Chiffre»
guia intrigné tant de générations et provoqué une abondance de commentaires
pour tenter d'en trouver la signification et T'histoire dont personne,
aujourd'hui, ne peut étre sir. (photo 9)
On rencontre en France, ce «Quatre de Chiffre» dans toutes régions et
‘au cours de tous les siécles, du moyen-Age au XVIlle sitcle. On le trouve sur
des murs des constructions, sur des vitraux, sur des enseignes, sur des armoi-
ries, sur des manuscrits, sur des livres imprimés, sur des actes notariés, parmi
des graffiti.
Le graphisme s'en exprime par un signe qui ressemble au chiffre quatre
formé d'une croix Jatine avec une diagonale du sommet de la croix A l'extrémi-
1é du bras, soit A gauche soit a droite. Ce signe est souvent omé, sur le bras
de la croix, de petites barres perpendiculaires ou de croisillons. I! appuie son
pied sur deux V enlacés ou opposés ou jumelés. On trouve encore, comme
Gans un blason, autour de la figure principale, des étoiles & plusieurs branches,
des fleurs ef des lettres majuscules et minuscules
a