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INTRODUCTION

À l’heure de la crise de confiance et du mécontentement vis-à-vis des tiers et


médiateurs traditionnels, institutions, banques et États la technologie blockchain, qui
porte la promesse d’une désintermédiation et de la transparence, séduit et intrigue.

Le terme « blockchain » est apparu en 2008 et depuis nous assistons à une croissance
des projets basés sur cette technologie. Elle est souvent présentée comme une
innovation de rupture, aussi importante que la naissance de l’imprimerie ou
d'Internet. Ses impacts potentiels pourraient révolutionner nos systèmes
économiques et nos manières d’échanger : la blockchain est porteuse de
transformations profondes dans de nombreux domaines d'application. Elle peut à la fois
représenter une menace, dans ses intentions ou son utilisation, en créant des systèmes
de confiance basés sur des lois mathématiques qui s'affranchiraient des exigences
démocratiques ou une opportunité pour la démocratie, si elle est bien utilisée.
Cette technologie porte surtout la promesse d'une nouvelle gouvernance, à l'échelle
locale comme mondiale, basée sur des principes novateurs: collaboration,
décentralisation et transparence.

Les États et l’Union européenne s’intéressent de près à l’évolution de la technologie


blockchain et à son potentiel pour l’économie sociale. Le Comité économique et social
européen prépare actuellement un avis d’initiative sur la question de la blockchain et de
l’économie sociale, qui devrait être adopté en juillet 2019.

La technologie blockchain est donc au cœur de l’actualité.


I. Qu’est-ce que la technologie blockchain ?
1. HISTORIQUE ET AMBIVALENCES DE LA TECHNOLOGIES BLOCKCHAIN

La première blockchain est apparue fin 2008 avec la monnaie numérique bitcoin,
développée par un inconnu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Le projet bitcoin
est à la base un projet politique anarcho-capitaliste, un libéralisme empreint
d’individualisme, et qui a pour objectif de s’émanciper de la contrainte de l’État et des lois.
Cette idéologie rejette farouchement la démocratie et fait la promotion de formes
autoritaires, voire fascisantes, de gouvernement. Dans cette vision, décentralisation est
synonyme de disparition pure et simple de tout gouvernement. Remplacer des
intermédiaires, au premier rang desquels les pouvoirs publics, séduit en effet les milieux
ultralibéraux et libertaires.

Bien que, le bitcoin soit le produit d’un projet politique et la blockchain la simple technologie
qui a rendu possible ce projet, cette dernière reste aujourd’hui encore, assimilée au bitcoin
et aux crypto monnaies. Cette confusion illustre parfaitement l’ambivalence que porte cette
technologie.

En effet, la blockchain peut être considérée comme l’incarnation de valeurs politiques et


sociales, comme la transparence et la redistribution du pouvoir, mais aussi comme
l’incarnation de valeurs ultralibérales, qui refusent tout contrôle, aussi démocratique soit-il.
C’est dans cette ambivalence que se trouve la complexité de la technologie blockchain, à la
fois opportunité et menace pour l’économie sociale et la vision de la société qu’elle défend.
C’est pourquoi selon Michel Bauwens, fondateur de la P2P Foundation, il faut veiller à ce que
les instruments basés sur la blockchain ne soient pas hyper libertaires et capitalistes mais
reposent sur l’idée de bien commun et de coopération.

De même, l’idéologie à l’origine de la blockchain ne reconnaît pas le collectif, se


méfie de la gouvernance démocratique, et veut créer des systèmes entièrement
automatisés. Cela correspond à une vision “trustlessness” de la société où la confiance
dans l’humain est transférée dans la technologie, vision très éloignée des valeurs de
l’économie sociale, qui place l’humain et le collectif au premier plan.

Il est donc essentiel de distinguer la blockchain du bitcoin, qui n’en est qu’une application
possible qui repose sur une vision politique et économique ultralibérale du monde : un outil
de spéculation et de déni du collectif, bien loin des valeurs de solidarité.
L'anarcho-capitalisme est la combinaison du libéralisme ainsi que d'une philosophie individualiste. Selon ce courant politique, l'État serait
illégitime et menacerait la liberté individuelle et la liberté économique.
2. DEFINTION ET CARACTERISTIQUES

Blockchain désigne une chaine de blocs sur lesquels sont stockées des informations de toute
nature. La blockchain est définie généralement comme une « technologie de stockage
et de transmissions d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe
central de contrôle ». La blockchain est une technologie des registres distribués, ou DLT
(Distributed Ledger Technology), qui regroupe les systèmes numériques qui enregistrent des
transactions d'actifs et leurs détails dans plusieurs emplacements à la fois. La blockchain est
la technologie DLT la plus connue.

Une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges
effectués entre ses utilisateurs, et ce, depuis sa création. Pour se la représenter, l’image du
grand livre est fréquemment utilisée : la blockchain peut être comparée à un vaste registre
public intégrant l’ensemble des échanges effectués par ses utilisateurs depuis sa création.
Une de ses caractéristiques principales est qu’elle ne peut pas être modifiée. Les blocs sont
protégés par plusieurs procédés cryptographiques innovants qui rendent la modification
impossible à posteriori. C’est ce qui donne à cette technologie son caractère transparent : on
peut uniquement ajouter des opérations, mais pas les modifier ni les supprimer, elles sont
infalsifiables.

Plusieurs caractéristiques sont associées à la blockchain : désintermédiation, traçabilité,


transparence, consensus distribué, ineffaçable, structure distribuée, résilience, sécurité et
confiance. Toutes ces caractéristiques constituent le potentiel innovateur de la blockchain.

Les caractéristiques principales de la technologie blockchain sont :

a) LA DESINTERMEDIATION
La technologie blockchain permet d’échanger sans le contrôle d’un tiers. La validation et
l’ajout d’un bloc résultent d’un consensus entre les utilisateurs-validateurs, qui repose sur la
possibilité de vérifier leur travail de validation et qui rend inutile le contrôle par une
institution de référence. Tout est effectué sans l’intervention d’une autorité centrale, les
utilisateurs opèrent la surveillance, et se contrôlent mutuellement, assurant la
certification des sauvegardes et leurs cohérences.

Le tiers de confiance, une banque par exemple, est traditionnellement le seul moyen de
s’assurer qu’une transaction est valide, c’est-à-dire que les données (de la monnaie le plus
souvent) ont effectivement été transférées d’une personne A à une personne B, et que la
personne A n’est donc plus en possession des données initiales. La blockchain permet de
faire reposer la confiance uniquement sur la technologie et sur la possibilité pour tous et à
tout moment de contrôler les opérations et leur validation. La confiance est ici distribuée et
ne nécessite plus d’intermédiaire.
Bitcoin est « un système de monnaie électronique entièrement de personne à personne permettant d'effectuer des paiements en ligne, sans
passer par une institution financière ».
La blockchain est ainsi décentralisée tant sur le plan politique (personne ne la contrôle) que
sur le plan architectural (pas d’infrastructure centrale).

Cependant, aussi prometteuse soit-elle, cette désintermédiation poussée à l’extrême peut


poser de nombreux problèmes. L’absence de contrôle et de régulation par un tiers facilite
des comportements litigieux comme par exemple le blanchiment d’activités illégales. De
même, se pose la question de l’arbitrage en cas de litige, étant donné qu’il n’y a personne,
aucune institution vers laquelle se tourner en cas de dysfonctionnement.

b) La TRANSPARENCE
Une fois qu’un document est inscrit sur la blockchain, cela suffit à prouver que ce dernier
existe bien à l’instant T et qu’il n’a pas été modifié. La blockchain est qualifiée de
transparente car tout le monde peut la télécharger dans son intégralité et vérifier à tout
moment son honnêteté. Tous les utilisateurs de la blockchain peuvent ainsi voir les
transactions présentes et passées. Si la transparence est assurée pour les transactions,
l’anonymisation des utilisateurs remet cependant en cause cette caractéristique. En effet,
l’anonymat possible sur la blockchain peut être utilisé pour des activités frauduleuses,
difficiles voire impossibles à détecter et à réguler.

c) LA SECURITE
L’hébergement décentralisé fait également de la blockchain une technologie sûre : elle rend
quasi-impossible la suppression de toutes les copies des documents, qui existent sur une
multitude de serveurs à travers le monde. La blockchain a une grande résistance, car toutes
les données sont copiées dans les différents serveurs. Cela la rend résistante aux cyber-
attaques ou au contrôle de l’État. En effet, s’il est possible de s’attaquer à un ou plusieurs
ordinateurs, il est plus compliqué de s’attaquer aux blocs d’informations copiés dans
l’ensemble des ordinateurs connectés au réseau. Cela offre à la blockchain un haut niveau de
sécurité. La blockchain est donc considérée comme inattaquable et inviolable. Cependant,
cela la rend également difficilement régulable.

d) L’AUTONOMIE
La puissance de calcul et l’espace d’hébergement sont fournis par les nœuds du
réseau, c’est-à-dire les utilisateurs eux-mêmes. Il n’y a donc pas besoin d’infrastructures
centrales. Au sein d’une blockchain, l’infrastructure n’est plus concentrée dans les mains
d’une organisation mais est, au contraire, éclatée dans l’ensemble des points du réseau. Une
blockchain est donc autoportante et indépendante de services tiers.
Un token est un actif numérique transférable entre individu, instantanément et sans passer par une autorité centrale. C’est l’unité de base d’une
blockchain. Les crypto-monnaies, au premier rang desquelles le Bitcoin, sont des tokens
II. Quel est le fonctionnement des technologies
blockchain ?

1. FONCTIONNEMENT
Cette technologie repose sur un système de pair-à-pair décentralisé : les données ne
sont pas
hébergées par un serveur unique mais distribuées entre les utilisateurs, sans intermédiaire.
Une partie des utilisateurs détient des copies de la blockchain, qui se trouve donc présente
partout dans le monde. Ces centaines de copies sont sans cesse mises à jour simultanément.
Contrairement aux bases de données traditionnelles, qui sont administrées par des
opérateurs centralisés, la blockchain est administrée collectivement, par tous les nœuds du
réseau. Ces nœuds obéissent tous à un même protocole informatique, qui définit les
procédures à suivre, ainsi que les conditions à respecter pour mettre à jour la base de
données.

Concrètement, la technologie blockchain prend la forme d’un registre qui recense des
données, généralement des transactions, regroupées dans des blocs reliés entre eux. Un
bloc est simplement un ensemble d’informations mis ensemble, et les blocs sont reliés entre
eux de manière irréversible (par les chaînes). Chaque bloc est validé par les nœuds du
réseau, des utilisateurs-validateurs appelés les “mineurs”. Une fois validés, les blocs sont
horodatés et intégrés à la chaîne de blocs, accessible à tous les utilisateurs. La transaction
est alors visible pour le récepteur ainsi que l’ensemble du réseau. Les mineurs sont
rémunérés via des tokens8. Le seul moyen de modifier la blockchain est d'ajouter un bloc : il
n'est pas possible de changer un bloc existant ou de modifier les chaînes.
EXEMPLE DE GESTION DE TRANSACTION GRACE A LA BLOCKCHAIN
2. CONCEPTS

 Transaction

Une transaction est un transfert de valeur (monnaie virtuelle, token, etc.) entre deux
comptes, deux « portefeuilles ».

Chaque transaction est signée avec la clé privée du compte émetteur, fournissant ainsi la

preuve « mathématique » qu'elle provient bien du propriétaire du compte émetteur.


La signature empêche également toutes modifications de la transaction après son
émission.

Une fois signée, la transaction est « placée/déployée » sur un nœud quelconque du


réseau qui la diffuse à son tour, de proche en proche, sur tous les nœuds du réseau.

À présent, tout le monde sur le réseau peut utiliser la clé publique de l’émetteur pour
vérifier et s’assurer que la demande de transaction provient bien du propriétaire
légitime du compte. Si la transaction est valide, elle est alors incluse, avec d’autres
transactions en« attente », dans un bloc de la Blockchain, à son tour « exploité » par les
mineurs.

Une fois le bloc validé, le destinataire peut voir, dans son portefeuille, le montant de la
transaction.

Tout montant transféré est verrouillé sur l'adresse de réception et le montant à


dépenser
proviendra toujours des fonds précédemment reçus et actuellement présents dans le
portefeuille.

 Mining

Chaque transaction nouvellement créée donne lieu à une « écriture » dans une

Blockchain. Cette écriture entre dans le réseau par un nœud du système, qui vérifie et
contrô le que sa structure est correcte au regard des spécifications du protocole
implémenté et qu’elle est légitime par rapport aux écritures déjà enregistrées.

Si la validation de l’écriture est satisfaite, elle est alors « mise en attente » dans une liste
locale et diffusée via le réseau P2P à tous les nœuds du réseau. Dans le cas contraire,
elle est rejetée.
N’importe quel utilisateur peut être un miner du réseau et tous travaillent
simultanément. Ils sont libres de choisir quelles écritures ils incorporent dans leur bloc
en construction. Ce bloc est ensuite complété par un en-tête, qui contient en particulier
son hash et l’identifiant du bloc précédent.

É tant donné que le mining est (souvent) rémunéré, la validation d’un nouveau bloc
conduit (mais pas forcément) à une « compétition » des miners entre eux. Il est alors
possible, que la chaîne de blocs ait des splits (deux versions simultanées coexistant) qui
surviennent. C’est le cas par exemple lorsque deux mineurs arrivent à deux solutions
valides différentes pour le même bloc en même temps et à l'insu l’un de l’autre. Ce cas
peut également se produire lors de la « mise à jour de l’ensemble des copies
décentralisées » car la réplication des nouveaux blocs ne prend pas nécessairement le
même temps sur l’ensemble des nœuds (latence réseau par exemple). Il alors possible
qu’un des nœuds ne soit pas encore « synchronisé » alors qu’un nouveau bloc vient
d’être validé et ajouté.

Le réseau est conçu pour résoudre ces splits et ce dans un court laps de temps, de sorte
qu'une seule branche de la chaîne survit. C’est la chaine valide «la plus longue» qui est
retenue. La «longueur» de la chaîne ne se réfère pas à son nombre de blocs mais à la
difficulté la plus combinée. C’est une sécurité conçue pour empêcher les forks.

Comme les calculs nécessaires à la résolution d’un bloc sont volontairement énergivores
et nécessitent de plus en plus de ressources à mesure que le réseau croit, la plupart des
miners sont regroupés en coopératives. Ils forment alors une importante « puissance »
de calcul et augmentent, par conséquent, leurs chances de voir leurs blocs acceptés et
inclus dans la blockchain et être rémunérés.

Dès qu’un mineur reçoit un bloc d’un autre mineur, il arrête de construire le bloc en
cours, qui n’a pratiquement plus aucune chance d’être accepté. Il l’élimine de sa liste
d’attente locale toutes les transactions que contenait le bloc qu’il vient de recevoir, et
commence à construire un nouveau bloc.

C’est de cette façon que de nouveaux blocs sont produits et diffusés en continu à travers
le réseau.

 Smart Contract

Un « contrat intelligent » est un programme informatique autonome dont le code

Contrô le et conditionne, sous certaines conditions, le transfert de devises ou d'actifs


entre différentes parties.

Ils définissent non seulement les règles et les pénalités d'un accord de la même façon
qu'un contrat traditionnel ou qu’un engagement transactionnel. Mais ils peuvent
également, lorsque tous les engagements préalables à son exécution ont été respectés,
faire appliquer automatiquement ces obligations sans qu’aucune des parties ne puissent
s’y opposer.

Conçus et écrits à l’aide d’un langage de programmation haut niveau, les Smart Contract
peuvent être très complexes. Leur potentiel dépasse, de fait, largement le simple
transfert d'actifs. Ils permettent de simplifier et d’automatiser les processus « lourds » et

répétitifs pour lesquels aujourd’hui les gens paient des avocats et des banques à des
frais considérables.

Au vu de leur appellation, on a tendance à les assimiler à des contrats


classiques.Cependant, ils n’ont pas en eux-mêmes d’autorité juridique. Un Smart
Contract n’est qu’une application technique d’un contrat juridique.

 DApp (Decentralized Application)

Une application décentralisée est une application connectée à et utilisant une


Blockchain. Elle satisfait aux critères suivants :

 L'application doit être complètement ouverte (Open-Source) : Elle doit


fonctionner de manière autonome et sans entité qui contrôle la majorité de ses token.
L’application doit pouvoir adapter son protocole en réponse aux améliorations proposées au
niveau de la Blockchain qu’elle utilise. Malgré tout, tous les changements doivent être
décidés par consensus de ses utilisateurs.

 Les données d'application et les enregistrements d'opération doivent être stockés crypto-
graphiquement dans une chaîne de blocs (publique ou non) décentralisée afin d'éviter tout
point central d'échec.

 L’utilisation d’un jeton cryptographique (crypto-monnaie: bitcoin, ether ou un token natif de


son système) est nécessaire pour accéder à l'application.

 DAO (Decentralized Autonomous Organization)

Une DAO est une forme d’organisation, d’un fond d’investissement décentralisé et
autonome prenant place sur une Blockchain. Ouverte à tous et ses règles étant publiques,
elle ne s’appuie sur aucune juridiction et appartient aux personnes qui ont aidé à la créer et
à la financer.

Une DAO est constituée de deux parties, d’une part des actionnaires, c’est-à-dire des
détenteurs de token qui par leurs « investissements » ont aidé à la financer et d’autre part
des prestataires qui souhaitent faire financer leurs projets.

Le processus d’une DAO se résume ainsi :


Une crypto-monnaie est une monnaie électronique supportée par un réseau informatique décentralisé (en pair à pair) et dont les transactions et

l’émission reposent sur des algorithmes cryptographiques. Les crypto-monnaies fonctionnent grâce à la technologie blockchain

• Les actionnaires étudient et évaluent les projets qui leur sont soumis

• Ils débattent et décident tous ensemble par « vote » d’accepter ou de rejeter les projets
qui leurs sont proposés

• Dans le cas où le projet est accepté, le prestataire doit se conformer à ses engagements
et déploie/met en œuvre son service et/ou son produit

• Les avantages contractuels (monétaire ou non) négociés avec le prestataire lors de la


création du contrat de financement sont fournis aux actionnaires de la DAO

• Ceux-ci peuvent décider, dans le cas où il s’agit d’argent gagné, de le réinvestir dans d’autres
projets ou ils peuvent décider de se distribuer les récompenses et/ou partager les risques qui y sont
relatifs.

L’intérêt de monter une DAO est de pouvoir lever une grosse somme « d’argent » afin de financer de
gros projets « prometteurs » et ainsi, en cas de succès, récupérer plusieurs fois sa mise.

 Consensus

Selon la définition de Wikipédia : « Un consensus caractérise l’existence parmi les membres


d’un groupe d’un accord général (tacite ou manifeste), positif et unanime pouvant permettre
de prendre une décision ou d’agir ensemble sans vote préalable ou délibération particulière.
» Il est parfaitement adapté pour traiter du « Problème des Généraux Byzantins ». Dans le
mode de la Blockchain, le consensus désigne le mécanisme qui consiste à garantir qu’une
transaction n’est pas frauduleuse et qu’un bloc soit valide. Le seul moyen de faire émerger
une validation globale au sein du réseau, c’est d’obtenir un « vote général » entre toutes les
parties prenantes. L’hypothèse faite, c’est que les utilisateurs malveillants seront toujours
moins nombreux que les utilisateurs honnêtes. Il est donc important pour la sécurité du
réseau, qu’il existe des mécanismes et/ou des règles reconnus, partagés et validés par tous,
qui permettent de valider une transaction puis un bloc avant qu’il soit ajouté dans la chaine
de blocs.

Il existe de nombreuses méthodes d’obtention du consensus sur une blockchain. Les


principales sont:

 Proof Of Authority(PoA)

Une preuve d'autorité est le mécanisme de consensus d’une chaîne de blocs privée qui
donne essentiellement à un utilisateur ou à un nombre spécifique d’utilisateurs, le droit de
miner tous les blocs de la Blockchain.

 Proof Of Stake(PoS)
Proof of Stake ou preuve d’enjeu en français est un mécanisme qui se base sur le montant
de crypto-monnaie mis, à dessein, en dépôt par un utilisateur. Ce processus est appelé
minting et on parle alors de forgeurs.

Le principe est le suivant :

Un certain nombre de possesseurs de crypto-monnaie mettent en dépôt une partie de leurs


« avoirs » dans le cadre du mécanisme de preuve d’enjeu. Ils deviennent alors des «
validateurs ».

Lorsqu’un nouveau bloc est proposé à l’ajout de la blockchain, un validateur est sélectionné,
« aléatoirement » parmi tous les validateurs identifiés et se voit attribuer le droit de créer le
prochain bloc et donc d’être rémunéré.

La sélection d’un validateur est pondérée en fonction du montant total de crypto-monnaie


(ou token) qu’il a mis en dépôt. Ainsi par exemple, un validateur avec 10 000
« unités » aura dix fois plus de chance d’être sélectionné qu’un validateur avec 1 000
« unités ». Si ce validateur ne crée pas le bloc dans un intervalle de temps donné, il est alors
«abandonné » et un deuxième validateur est sélectionné, puis un troisième et ainsi de
suite.

 Proof Of work(PoW)

Proof of Work ou preuve de travail en français est un mécanisme de validation d’un bloc qui
repose sur la résolution « d’un problème crypto-mathématique complexe ». Le
processus de résolution est appelé mining et on parle de miners. Comme expliqué, il existe
une grande diversité de méthodes, chacune avec ses avantages et ses inconvénients, son
niveau de maturité et sa qualité d’implémentation. Leur compréhension est « primordiale »
car elles sont une composante essentielle au bon fonctionnement du réseau.

Citons en encore quelques une :

 « Pratical Bizantine Fault tolerance » (PBFT)


 « Proof of Hold » (PoH)
 « Proof of Use » (PoU)
 « Proof of Stake/Time » (PoST)
 « Proof of Minimum Aged Stake » (PoMAS)

3. Typologies
Il existe trois « types » de blockchain. Chacune correspondant à un périmètre précis :

 Publique :
Il s’agit de blockchains accessibles à n’importe qui dans le monde. Aucune permission n’est
à demander pour effectuer des transactions ou pour participer au processus de consensus.
Tous les acteurs sont en situation égalitaire dans leur participation au réseau. Bitcoin et
Ethereum sont les deux principales blockchains publiques.

 Privée :

Il s’agit de blockchains tournant sur un réseau privé, dans lesquelles tous les participants
sont connus et pour lesquelles la gouvernance est assurée par une organisation. Personne
ne peut y accéder et y participer sans y être autorisé.

 Consortium (Hybride) :

Il s’agit de blockchains dans lesquelles le processus de consensus (validation des


transactions/blocs) est contrôlé par un nombre connu et restreint de nœuds. Certains
nœuds peuvent être rendus publics (accès autorisé en lecture seule) tandis que d’autres
restent privés. Elles sont plus adaptées aux contextes régulés.
III. Les applications de la blockchain
Durant l’année 2015, la Blockchain a dépassé sa communauté Bitcoin originelle pour
s’imposer comme l'une des technologies structurantes de la prochaine décennie.
Couronnée par un nombre croissant de conférences, la visibilité de la technologie Blockchain
se propage à l’ensemble des secteurs financier et la compréhension des mécanismes
progresse.

La blockchain est l’architecture sous-jacente de la crypto monnaie bitcoin, qui reste


aujourd’hui le cas d’usage le plus connu. La première fonction de la blockchain a donc été le
transfert d’actifs financiers. Mais cette technologie ne cesse d’évoluer et est à la base de
bien d’autres applications qu’un réseau de paiement.

Elle est aujourd’hui utilisée aussi par d’autres acteurs et les opérations et données ne sont
pas nécessairement financières.

Son potentiel peut en effet s’appliquer à tous les domaines qui impliquent un échange, une
sauvegarde ou même une preuve et pourrait donner lieu à des usages révolutionnaires pour
la santé, l’énergie, l’industrie musicale, les politiques publiques, l’agriculture etc. Parmi les
applications possibles :

 Les « smart contract » exécutent automatiquement des actions validées au


préalable par les parties prenantes : le groupe d’assurance Axa a par exemple
testé le remboursement automatique des vols retardés via ce type de contrat.
 Le vote électronique a été testé par la ville de Zoug (Suisse) en 2018.
 La certification des droits d’auteurs, comme le propose la start-up Mediachain qui
permet aux artistes de déposer leurs créations sur la base de données, et tout en
gardant le contrôle sur elles et sur leur authenticité.
 La traçabilité des produits proposée par la plateforme Provenance.
 La blockchain peut être un outil pour la mise en œuvre de monnaies locales
complémentaires (MLC) numériques, à l’image du Léman, une MLC utilisée
dans plusieurs communes françaises et suisses. Cela permet de mieux répondre
aux besoins spécifiques des entreprises du réseau et de garantir une meilleure
traçabilité.

Elle peut également être utilisée pour mettre en place des systèmes de collaboration et de
gouvernance plus démocratiques, comme nous le verrons plus loin dans cette note.

L'anarcho-capitalisme est la combinaison du libéralisme ainsi que d'une philosophie individualiste. Selon ce courant politique, l'État serait
Illégitime et menacerait la liberté individuelle et la liberté économique.
.
 Onze EXEMPLES SECTORIELS

Les onze fiches suivantes donnent à voir comment la Blockchain peut bouleverser l’ensemble
des secteurs de l’économie. Chacune d’elle s’appuie sur une réalisation concrète, de la
startup au projet académique.

 Puissance Publique :

Etablir la confiance dans les données administratives

 Internet des Objets :

Créer de nouveaux business-models

 Notariat :
Fluidifier la création « d’actes authentiques »

 Assurance :

Faciliter la création de mutuelles à taille humaine

 Logistique :

Garanti la traçabilité des produits alimentaires

 Crowd-Equity :

Transformer les supporters en actionnaires

 Énergie :

Faciliter l’achat et la vente d’énergie autoproduite

 Culture :

Mieux rémunérer les droits d’auteurs à l’ère numérique

 Covoiturage :

Réduire le coût d’un trajet

 Vie privée :

Redonner à l’utilisateur le pouvoir sur ses données

 Citoyenneté :

Faciliter l'exercice du droit de vote

IV. Les opportunités de la blockchain

1) BLOCKCHAIN : UN OUTIL DE COLLABORATION AU SERVICE DE


L’INTELLIGENCE COLLECTIVE
L’économie sociale se propose de répondre au défi de la perte de confiance dans les
institutions par une solution innovante : la co-construction, qui s’appuie sur la force de
proposition des citoyennes, placées sur un pied d’égalité avec les autorités publiques ou
privées. Pourtant, l’intelligence collective et la coopération ne sont pas faciles à mettre
en œuvre notamment faute de systèmes de reconnaissance et de traçabilité de la
contribution de chacun, qui peut décourager à partager spontanément des informations
et idées.
La technologie blockchain permet la collaboration entre les utilisateurs et peut donc
constituer un outil d’émergence de l’intelligence collective, en expérimentant de nouvelles
pratiques d’innovation et de contribution partagées. Elle peut générer de nouvelles
plateformes de co-création et permettre à des individus de se regrouper et collaborer de
manière ouverte et décentralisée, en assurant une parfaite visibilité et traçabilité de la plus-
value apportée par chacun, incitant les individus à innover et partager leurs idées. La
décentralisation consensuelle de la confiance que permet la blockchain permet le
renforcement des capacités de coordination effective des individus.

La blockchain contribue à « horizontaliser » le monde, en facilitant les processus de


coordination, et en introduisant un esprit de partage, de mutualisation des apports des
membres de la communauté, et générer ainsi une coopération plus naturelle, plus équitable
et plus motivante.

La blockchain est une technologie qui permet à différents acteurs de se coordonner entre
pairs, elle peut donc amener à expérimenter de nouveaux systèmes de gouvernance fondés
sur des modèles plus collaboratifs. Cela pourrait faciliter la tâche des structures de
l’économie sociale, qui s’appuient très largement sur des partenariats. Il est possible de
regrouper et fédérer les activités de différentes structures sans avoir à supporter la
complexité de création d’une entité centrale pour gouverner les relations entre acteurs. La
blockchain peut ici permettre de modifier les dynamiques de compétition, en encourageant
la collaboration, créant des effets de réseau, de nouvelles synergies et un environnement de
travail plus collaboratif et participatif, qui repose sur la confiance partagée.

Il faut cependant noter que la technologie blockchain n’est pas par essence collaborative :
elle peut être extractive (for profit) et compétitive, selon la manière dont elle est construite
et utilisée. Elle est en effet appropriable par des acteurs motivés par le profit et l’extraction
de la valeur produite plutôt que par le bénéfice social et l’intérêt général, comme le souligne
Michel Bauwens. Il faut donc distinguer les utilisations de la blockchain en fonction de
plusieurs critères, et principalement de la finalité et de la manière dont la valeur créée est
redistribuée.

2) BLOCKCHAIN ET GOUVERNANCE DÉ MOCRATIQUE


Les principes et règles de fonctionnement des organisations de l’économie sociale sont
par essence démocratiques, le pouvoir décisionnel n’étant pas lié à la quantité de capital
détenu. Cependant, la mise en place de processus démocratiques et participatifs peut
parfois s’avérer complexe. Ici encore, la blockchain se révèle un outil novateur et
adapté. L’enjeu fondamental réside dans sa capacité à décentraliser le consensus et la
confiance entre acteurs, deux sujets centraux pour la gouvernance de n’importe quel
système. En effet, son fonctionnement lui fait porter la promesse d’un nouveau modèle
de gouvernance, qui ne repose pas sur une structure hiérarchique rigide et figée, mais
plutô t sur un système plus dynamique et plus fluide. Grâ ce à la blockchain, les règles de
gouvernance peuvent être automatiquement appliquées et ne peuvent plus être
modifiées, ni contournées. Toute personne ayant accès à la blockchain peut examiner
l’historique afin d’évaluer la légitimité des actions et décisions effectuées par
l’organisation. Son registre immuable et partagé de transactions permet la
transparence et la vérifiabilité, apportant ainsi une grande plus-value en termes de
responsabilité. Cela garantit une gouvernance plus transparente et responsable,
essentielle aux organisations de l’économie sociale.

Parmi les principes organisationnels démocratiques sur lesquels reposent les


organisations de l’économie sociale se trouvent l’adhésion volontaire et ouverte et le
contrôle démocratique par les membres. La blockchain offre ici une grande flexibilité qui
répond à ces deux principes. Les exigences en matière de gestion de l'identité, de parrainage
des membres, de surveillance sociale et de suivi peuvent être construites de manière
transparente sur une blockchain à des fins de vérification et de sécurité. Elle permet
également de mettre en œuvre le principe de décision par consensus en offrant de multiples
procédures de consensus.

De même, la technologie blockchain redonne leur place aux membres dans la prise de
décision : l'information est vérifiable par toutes et tous. La technologie repose entièrement
sur les utilisateurs et leur redonne du contrôle. La blockchain en tant que registre distribué
permet à une communauté de membres de s’auto-organiser de manière responsable et
transparente, et facilite les démarches administratives et de comptabilité, ce qui correspond
parfaitement aux besoins des organisations de l’économie sociale.

3) BLOCKCHAIN ET FINANCEMENT
La technologie blockchain est également source de nouvelles opportunités de
financement, plus démocratiques elles aussi, notamment grâce à la désintermédiation à
travers lequel les institutions qui régissent et dominent traditionnellement le système
financier, comme les États et les banques, perdent leur pouvoir, au profit de modes de
financements plus horizontaux. Le financement est l’un des obstacles les plus importants
pour les organisations de l’économie sociale, qui font face à des coûts de démarrage
importants, mais ne peuvent pas attirer les investissements de la même manière que les
entreprises traditionnelles. La blockchain bouscule les règles de l’économie numérique
classique. Grâce à la blockchain, il est possible de faire appel à une grande multitude
d’internautes pour les financements, sans recours à un tiers.

Il existe déjà actuellement plusieurs plateformes de financement participatif qui reposent


sur la technologie blockchain. Le financement via la blockchain permet également de régler
le problème de la confiance dans l’allocation réelle des fonds, en raison de sa transparence.

4) BLOCKCHAIN ET É CONOMIE SOCIALE : L’EXEMPLE DES


PLATEFORMES COOPERATIVES
La blockchain devrait permettre à davantage de plateformes coopératives décentralisées de
voir le jour, au détriment des plateformes capitalistes centralisées telles qu’Uber ou AirBnb,
qui servent d’intermédiaires dans les échanges. Développée en open source, la technologie
blockchain permet à l’offre et à la demande de se rencontrer, sans qu’une entreprise privée
n’ait obligatoirement de rôle dans cette mise en relation. Cela évite que les plateformes
capitalistes, dont les objectifs principaux sont d’acquérir un monopole de marché et des
rentes importantes, n’extraient la valeur produite par les utilisateurs sans aucune autre
redistribution (AirBnb empoche par exemple jusqu’à 15% de chaque transaction effectuée
sur la plateforme) et décident par elles-mêmes de leurs règles de fonctionnement. Sur ces
plateformes numériques, qui se réclament de l’économie collaborative, la valeur créée est
captée et délocalisée au profit d’investisseurs spéculatifs, sans considération pour l’apport
des usagers.

Ces plateformes reposent sur un système P to B to P (person-to-business-to-person)où


l’intermédiaire cherche à maximiser son profit. À l’inverse, la blockchain permet de créer des
plateformes coopératives qui reposent sur un système P to P (person-to-person ou
peer-to-peer) sans intermédiaire. Le mouvement Platform cooperativism, lancé aux États-
Unis, mise sur la solidarité et un changement de culture afin de reconnecter l’économie
digitale avec les utilisateurs et les communautés locales. L’économie collaborative a ici
pour principe le bien-être des parties prenantes et poursuit des objectifs sociaux, s’intégrant
ainsi dans le cadre de l’économie sociale.

Les plateformes coopératives qui reposent sur la blockchain permettent de répartir


directement la valeur entre ceux qui la créent, offrant une plus grande récompense et une
meilleure inclusion, et de donner le pouvoir de décision aux utilisateurs. L’objectif est de
valoriser ceux qui produisent et accroissent la valeur perçue ou réelle de la plateforme, tout
en imposant un partage équitable des revenus qu’ils en tirent ou des biens qu’ils produisent.
Le but premier des plateformes coopératives n’est pas le profit mais le service rendu à la
communauté, et c’est en cela qu’elles s’inscrivent dans l’économie sociale. Ces plateformes
tablent sur le modèle coopératif en invitant les différentes parties prenantes (usagers,
travailleurs, prestataires de services, etc.) à s’impliquer dans le financement et dans la
gestion de l’organisation. Cette approche assure un fonctionnement démocratique, grâce à
un contrôle par les usagers, un design et des fonctionnalités adaptées à leurs besoins, une
tarification des services et des conditions de travail plus conformes à leurs attentes

Il est cependant à noter qu’à l’heure actuelle, les opportunités que représente la blockchain
pour l’économie sociale restent encore très incertaines. Les plateformes coopératives qui
reposent sur la blockchain sont peu nombreuses et demeurent souvent au stade de projets.
Les plateformes qui permettent aux citoyennes ou aux entrepreneures de créer et
d’échanger de la valeur sans que cette dernière ne soit appropriée par des oligopoles ou des
monopoles privés n’ont pas encore vu le jour, en tout cas pas de manière reproductible à
grande échelle.
V. Cas d’usages de la blockchain
Les sociétés FinTech furent les premières à s’intéresser à la Blockchain et à l’utiliser
pour remplacer et révolutionner les processus et solutions des secteurs bancaire, financier et
assurantiel. Défaite de son étiquette FinTech son utilisation est envisagée et parfois mis en
œuvre dans des domaines d’activités extrêmement variés : supply chain, IoT (pour la
création de nouveaux business models autour du Sensing as a Service) ou encore pour
l’achat et la vente d’énergie.

Afin d’illustrer les possibilités et les avantages offerts par la technologie Blockchain, deux
cas d’usage un peu particuliers (originaux) sont étudiés.

1)É CHANGE D’ENERGIE PAIR-A-PAIR

 SolarCoin

Lancée en janvier 2014, portée et pilotée par la fondation du même nom, SolarCoin est une
blockchain publique utilisant une version simplifiée du protocole BitCoin.

S’inscrivant dans une démarche écologique de protection environnementale, son objectif est
de mettre en place un dispositif incitant à la production d’électricité solaire au niveau
mondial. Afin d’encourager et de motiver l’adhésion des producteurs autonomes d’énergie
solaire, une récompense leur est attribuée par l’octroi de tokens spécifiques appelées
solarcoins. Chaque solarcoin en circulation représente la production d’1 MWh (mégawatt-
heure) d’électricité solaire et possède une valeur fiduciaire. Gratuite et publique,
l’acquisition de solarcoins est ouverte à tout le monde et ne nécessite aucun frais
d’adhésion.

À terme, le but de SolarCoin est de créer une place de marché permettant aux citoyens,
entre eux, d’acheter et vendre de l’électricité produite par leurs installations
photovoltaïques. Elle compte sur les réseaux « Smart Grid » pour développer et
augmenter son utilisation.

L’inscription à SolarCoin suit un processus itératif très sécurisé pour s’assurer de


l'authenticité et de la viabilité de ses utilisateurs.

Dans ce contexte, la blockchain apporte des avantages significatifs :

 Création d’une « marketpace » décentralisée et désintermédiée d’achat et vente


d’électricité solaire autoproduite par des particuliers autonomes
 Historiser, tracer et fiabiliser (Proof of Stake Time) l’achat et la vente d’électricité
solaire
 Réappropriation par les citoyens de leur production énergétique solaire
 La fixation du prix de l’énergie n’est plus fixée par une agence de tutelle mais par le
marché lui-même.

2) SUPPLY CHAIN

 Everledger
Everledger, une société londonienne fondée en 2015, s’appuie sur la blockchain
HyperLedger Fabric pour sa solution de traçabilité, de suivi et d’authentification de
produits (alimentaires, etc.) et de marchandises. Elle a développé un réseau pour la
certification et le suivi de diamants, capable de prouver leurs provenances et d’identifier
leurs propriétaires.40 attributs par diamant (taille, pureté, lieu d’extraction…) sont
utilisés pour la génération d’un numéro de série gravé macroscopiquement sur le
diamant et ajouté à la blockchain.
Toutes les informations diamantaires sont répliquées sur les différents nœuds de la
blockchain, protégeant ainsi les données contre toute attaque et toutes falsifications.
En réalité, deux blockchains sont utilisées pour sa mise en œuvre :
• Pour assurer que les informations, à caractère « privé », échangées et partagées entre
les négociants en diamants et les acquéreurs ne soient pas diffusées à tout le
monde,elles sont stockées et gérées dans une blockchain privée (HyperLedger Fabric).
• La blockchain Bitcoin est utilisée quant à elle pour le suivi (historisation, horodatage,
immutabilité) des informations privées.
Là encore, l’utilisation de la blockchain apporte des avantages significatifs :
• Traçabilité infalsifiable et immutable des intervenants, du circuit et des données des
diamants permettant de lutter, efficacement, contre la fraude et le vol.
• Automatisation et autonomie des paiements grâ ce à la mise en place de Smart
Contract.
• Sociale : Contrô le des bonnes conditions de travail des sous-traitants en relevant les
incohérences entre le nombre de travailleurs déclarés et l’historique des volumes de
production
• Fluidifier les échanges et les traitements internationaux et douaniers

Dans un autre registre, en Chine, Walmart teste la technologie blockchain HyperLedger


Fabric pour améliorer et assurer la sécurité alimentaire de consommation de viande de
porc. Chaque morceau ainsi que le lieu et la façon dont il a été transformé, sa
température de stockage et sa date limite de conservation sont enregistrés dans la
blockchain offrant ainsi une « solution » de traçabilité et de certification de la « qualité »
de la viande.

VI. L’écosystème blockchain


 LES BLOCKCHAINS

Les différentes blockchains sont les « livres de comptes » qui enregistrent les utilisateurs et
les transactions d’un service donné : par exemple, les détails des transactions de la monnaie
Bitcoin sont enregistrés sur la blockchain Bitcoin. Une blockchain peut posséder des
spécificités techniques qui favorisent des types d’applications particulières ; c’est le cas de la
Blockchain MUSE pour la rémunération des droits d’auteurs.
L'ÉCOSYSTÈME BLOCKCHAIN —
 La couche technologique

Ces entreprises agissent comme l’interface technique entre une blockchain et les services
qu’elles proposent. Elles traitent les informations contenues dans une blockchain pour les
rendre actionnables par des services tiers.

Cependant, la croissance du modèle de blockchain privée tend à brouiller la séparation


entre une blockchain et cette couche technologique, à l’instar d’entreprises comme Ripple
ou Linq

 « Blockchain-as-a-Service »

Il s’agit d’applications utilisées directement par l’utilisateur final : leur fonctionnement


technique est transparent.

 Les utilisateurs

Les structures étatiques, acteurs privés, associations et particuliers qui bénéficient de services
Blockchain.

VII. CONCLUSION
Représentant un investissement non négligeable, la Blockchain n’est pas une solution
miracle et n’est pas nécessairement applicable (« rentable ») à tous les types de cas
d’usages. Afin de valider la pertinence de sa mise en place, le cabinet Deloitte a développé
une matrice de décision composée de plusieurs conditions et de plusieurs questionnements
auxquels il faut répondre :
Phénoménal buzzword, la blockchain est sur toutes les lèvres. C’est le SUJET hype du
moment dont tout le monde parle. En témoigne son incroyable emballement médiatique.

Modèle sécurisé de consensus décentralisé, la Blockchain ouvre le champ des possibles. Pas
un secteur d’activité ne lui échappe, ses cas d’usages semblent « illimités ».

Révolution économique, sociale et sociétale, elle a eu un impact mondial très fort. Déjà, en
fin d’année 2016, la devise était : « Partout et pout tout ! ».

Considéré comme la seconde révolution internet, elle promet de s’affranchir des entités de
confiance privée, comme les banques, les assureurs, les notaires, etc. Elle porte la vision de
redonner du pouvoir aux citoyens.

Pour autant, l’écart entre ses promesses attendues et ses mises en œuvre effectives a fait
douter de sa réelle viabilité et de son employabilité.
Il a fallu du temps (un an environ depuis l’annonce) avant que n’émerge des vrais cas
d’applications concrets et que la Blockchain devienne une « réalité ».

Aujourd’hui, en 2017, la mise en pratique et les avantages apportés par la Blockchain ne sont
plus à démontrer. Son marché compte plus d’une centaine de solutions. Il y en a vraiment
pour tous les « goûts ! ». Ses possibilités sont tellement nombreuses, qu’elle crée même de
nouveaux services, de nouveaux marchés.

Porté par sa communauté très active et ses acteurs moteurs, l’écosystème Blockchain a
atteint cette année, une certaine maturité.

Deux grandes catégories de Blockchain se distinguent. D’un côté les blockchainpubliques,


ouvertes à tout le monde (Bitcoin, Ethereum , Tezos, etc.), et de l’autre côté les blockchain
entreprises (Hyperledger, Ripple, MultiChain,etc.). Privées, elles ne sont accessibles que
pour des utilisateurs autorisés et connus. Son design et son activité sont sous la tutelle d’un
tiers de confiance.

La Blockchain est un sujet passionnant mais qui demande du temps et un investissement


important afin d’en tirer toute la quintessence. Un temps d’autant plus important que le
marché est encore en pleine évolution. Non triviale, la réalisation d’un projet Blockchain
peut très vite devenir complexe, voire insoluble. Il est donc impératif de s’assurer que
l’utilisation de la Blockchain se justifie dans le cas d’usage sélectionné.

De fait, c’est dès à présent qu’il faut investir dans la Blockchain. Le choix de la ou des
Blockchain(s) à étudier et à maitriser est primordial. L’écosystème Blockchain compte trop
de solutions différentes pour qu’elles soient toutes apprises.

Pour autant il ne se passe pas une journée sans que l’on parle des Blockchains. Et qui ne
comptera pas de Blockchain à son actif en 2017, pourrait bien être dépassé.
bibliographie:
Wikipedia

SATOSHI NAKAMOTO, Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System, 2008


https://bitcoin.org/bitcoin.pdf

KHAN ACADEMY, Bitcoin What Is It?, 2014

https://www.khanacademy.org/economics-finance-domain/core-finance/
money-and-banking/bitcoin/v/bitcoin-what-is-it

CRYPTOCOINNEWS, How The Blockchain can Digitize Regulation, 2015


https://www.cryptocoinsnews.com/block-chain-can-digitize-regulation/

Copyright Smile - Open Source Solutions pdf

Comprendre la blockchain, Livre blanc sous licence Creative Commons, édité par uchange.co,
Janvier 2016 (en ligne)

Primavera de Filippi, Blockchain et cryptomonnaies, Que sais-je ?, novembre 2018.

SWAN Melanie, Blockchain: Blueprint for a New Economy, O’Reilly Editions, 2015

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