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ou LES 3 PELERINS DE LA MECQUE OPERA COMIQUE EN 8 ACTEHS Poéme de Dancourr. — ‘Musique de Giuck PERSONNAGES: ROLES D’HOMMES ALI, Prince de Batsora srbwor, ' OSMIN, Esclave d' Au TaNoR. VERTIGO, Peintre BARYTON. LE SULTAN DEGYPTE (Petit Réle) —téxor. LE CALENDER Basse chantante. UN CHEF DE CARAVANE BARYTON. MORACHIN, (ne chante pas). : ACTE PREMIER ‘Le thiettre représente une place publique du Grand Caire. SCENE PREMIERE OSMIN seul Heureux l'amant qui se dépétre De Cupidon, Hélas ! Je tendre Ali, mon maitre, Wa pas ce don ; Un amour qu’on ne peut guérir, Depuis deux ans Ie font courier De province en provine Le pauvre prince Est malade & mourir, Quel déplaisiv | Enfin, aprés bien des fatigues, nous voila arrives au Grand Caire : tant mieux. La ville est grande, J'Y pourrai facilement trouver condition, car je suis, ‘obligé d’en. changer, puisque mon pauvre maitre loge Ie diable dans sa bourse. SCENE II. a OSMIN, UN CALENDER tenant une sonnette et une tirelire, Wah! ilfah! aht ROLES DE FEMMES REZIA, Favorite du Sultan BALKIS AMINE DARDANEE, BANOU, Esclave SOPRANO, sso sven Suipantesde soonano, SOPRANO. Suite et-garde du Sultan. — Esclaves de Résia. ~ Plusteurs portefaia : cosas Quielle espice d’homme est-ce 12° Le CALENDER, salue ironiquement Osmin, et chante Ven staccompagnant d'un instrument. Castagno castagna pista fa ache Rimagno Rimagna mousti li mache Quic billic tou tow gagne Mexa che fa ronquillo Fir lipimir li magne Se li mana verquillo Lerolo, lerala lo. osu, chante Lerolo, levala Ose, contrefaisant tes pirouettes cf lelerolo du Calender, iqui durent trop Iongtemps, tombe tout ctounds, et diten se re: Tevant Le diable temporte avec ton lerolo ! [Lz carsxoen rocommence Ia mémeariette, osmx aprés ariette Je vous demande pardon, je ne comprends rien Ace que vous dites. 1m CALENDER, Quoi, yous ne m’entendez pas! osu Non, parbleu! °Nimoi non plus. Cast une vieille chanson com- i “iqposée par Mahomet, dans le styleobscurde I'Alco- yan; nous la chantons, nous autres. calenders, -qjuand nous allons. demander ta charité. It tui pr: ‘osm _ Quoi! Cest pout demander ta charité? j'allais ous la demander moi-méme. Le CALENDER ‘osmnx Si bas que je n’ai pas de quoi diner ; mais je ne Voyez ma maitresse, Sa vive tendresse, Ses brillants attraits Finiront vos regrets : ‘Aimez sur nouveaux. trai Non, non, je n’aimerat plas, ‘On ma ravi ma princesse, ‘Tous vos discours sont supertlus. SCENE IX LES PRECEDENTS. — osm arrivant la bouche pleine, un saucisson dune main, wn morceau de pain de Vauire, ‘sats Venez; venex vite Voir cette maison, Dans cot heureux gite ‘Tout est & foison. Que de bonne chive! Venez vous refaire. ALBIS oman un petit palais Pour vous grands frais ‘Meublé toitt expres. Nombre de valets, Vins exquis au frais, Perdrix et bécasse, Divine frieasse. Ali! Je bon moyen Dialler vous refsire! “aut Quoi! goyrmand, yaurien, Ab! erains ma coltre. DALEIS ef oso Entrez, entre. au Je n'en ferai rien. Ihe faudra bien, + Je veux qu'il entre. BALES Entrez, crayez-moi.. sam Hl ira,.ma foi. au oss Point de résistance, Atle fandra bien. 1 ira, ma foi? Jo perds pationce Je wen ferai rie. CCoquin,laisse-m Quelle résistance, nen fera rien. Lira, ma foi! osuix Je tirallle, et impati Yemporte sur ses épaules. 6 de la résistance @’Al FIN DU PREMIER, ACTE ACTE DEUXIEME Le thédtre change, et reprécente une grande salle dans lo gol des Indes. On-y voit entrer, en dansant, plusiours es claves de Pun et de autre sexe, dont quelques-une portent ‘des rafiratchissements quis offtent a All et @ Osmin; ce dernier remplit ses poches et sa bouche, SCENE I ALL, OSMIN osm Eh bien! Seigneur, qu’en dites-vous? Est-ce qu'une réception si galante trouvera votre coeur sans reconnaissance. a> Des que je verrai-la dame, je la reme ses bontés ssa Vous la remercierez, dites-vous ; allons, allons done; est-ee qu'un homme d'honneur paié ainsi ses deties. Mais que de charmes j'apercois ; tenez, Ja Voici sans doute. » SCENE IT , soutenue par des esclaves, s’avan- gant lentement, OSMIN ALI, DAR osuin, aprés que Dardanée a tevé son voile, bas & Ati Seigneur, hum, la....., que pensez-vous de notre hotesse ? Elle est fort gracieus is DARDANER | Yai fait un réve des plus doux, Prince aimable, qu’en pensez-vous? Je vous voyais & mes genouk..... Dieu ! que jétais contente. Seriez-vous bien aise, entre nous, De m'avoir pour amante? Remplissez mon attente, ~ -Répondez-moi De bonne foi ‘ aut Rien n'est plus glorieux pour moi que Toftre din coeur comme le votre, la rose naissante en- vierait vos charmes, et si je pouvais aimer encore, ‘quel objet plus digne de mes veeux, qu'une beaut semblable & la votre, mais rien ne peut me faire | aimer : mon ame est aveuglée par une mélancolie | invincible, et ne peut vous rendre justice aussi Bien que mes yeux. ‘Vous ressemblez & la rose naissante, Vous fixeriez. le volage Zéphir, On vous prendrait pour Paurore brillante Qui sur ses pas fait voler le plaisir Mon cceur @une chaine nouvelle Ne veut pas recevoir les noeuds, Mais s'il pouvait etre infidéte, Vous seriez Vobjet de ses veeux. Savez-vous bien, mon prince, que vous yous en- tendez, on ne peut plus poliment, & piquer la vanité ‘une femme; mais je sms bonne, et je vais vous tirer d’erreur. Je ne Suis pas votre princesse adorée, Fen conviens, je ne suis qu'une de ses esclavi osm Estil possible! ‘Vous étes bien malicieuse; & quoi bon ce dégui- sement. DanDaNét ‘Vous le saurez. Au reste, ne me reprochez pas ma malice, vous m’en avez assez punie. DARDANEE A ma maitresse . Javais promis, Seigneur, Diser d'adresse Pour sonder votre eeur. Mais si mes yeux n'ont pu vainere votre douleur, Le Dieu de Ja tendresse Réserve cet honneur ‘A ma maitre: 2A RENCONTRE EAR ‘Vous allez la voir parattre : vous trouveyez. 4 qui parler, la voici, je vous laisse. SCENE HI AMINE, ALI, OSMIN- ‘ som at Ma foi, Seigneur, je crois qu'elle a raison, voila un minois qui vaut pour le moins celui que le cor- saire vous a escamoté au Manant, c'est bien a toi de faire de telles compa- raisons. Eh! quoi, seigneur Ali, une dame vous prévient, et vous. la recevez si mal! Cest me donner une bien mauvaise idée de votre politesse. L'amour ni Ja fidélité ne dispensent pas un galant homme des égards qu'il doit au sexe ALY \ Hélas! Madame, pardonne: si vous n’exigez de moi que de la ¢i Je cherche & vous faire Le sort le plus doux, Mais youlant vous plaire (Soit dit entre nous), Si je vous prie De maimer, me refuserez-vous? aut Helas! MN Parlez, sans vous contraindre, Vous n’'aver rien & craindre, ‘Tout invite A Tamour En ce charmant séjour. On dit que vous yous imaginer, Seigneur, quit n'y a point dobjet au monde capable de vous dédommager de la maitresse que vous avez perdue un entétement aussi singulier est digne de ma curiosité Vous pouver. la satisfaire, Madame, mais belle comme vous étés, il me semble que ma fdélité ne devrait pas vous paraitre singuligre. Si un perfide m'abandomait par caprice et par wconstance, fen ser is si . Vous serez contente — oA 1 neNconnE nonevcn quelque accident me-séparait de mon amant, et quil edt perdu Fespérance de me revoir, je ne lub ferais pas un crime d'avoir réparé ma perle. Au Vous ne vous Mattez done pas de. faire une impression \bien vive sur les easurs que vous cap- tivez? Pour moi, jai peine & concevoir qu'on puisse aimer quelqu’un, quand on a été Tamant d'une personne aussi belle qu’estimable. La comparaison fait loujours tort aux objets qui s‘offrent & un coeur aussi préventi que le mien. AMINE Mais ce compliment-la n'est pas fort poli, au moins. aut ‘ Gela se peut, mais yous devez me le pardonner, puisqu’il est dicté par "honneur. asia, piguée ‘Vous le croyex? au Jusqu'au moment qui.m‘otera le jour Jone cesserai point de répandre des larmes. Jamas les feux du tendre amour Ne pourront & mes yeux éclairer d'autres charmes. Non, pour tinle nouvelle chaine, Non, je ne forme point dinfddles désirs; ‘Ah 1 je ne,puis accorder des soupirs Qu’au cher et digne objet de ma cruelle peine. AMINE En vérilé, Seigneur, je suis on ne peut plus édifige de 1a sublimité de vos :soupirs. Le tendre Coridon n'a jamais mieux chanté les charmes @'Amarillis; il p’a jamais mieux joué de Ia musette que vous! ‘Allez done, pastor fido, vous. plaindre aux échos de ce bois des rigueurs de votre des- tinée. Couronnez-vous de myrthe et de.cypres, et faites crever de rire et d’ennui tous ceux qui auront la patience de vous écouter. Mais..... mais un amoureux comme Yous est du siécle or! Cétait donc un monstre de beauté que votre Rézia? aur Jen'ose vous dire & quel point elle était adorable! ce serait vous dire une in On va vous mettre & la porte. AMINE, Grest-i-dire, Seigneur, que vous ne pouvez mvaimer? , Eh! Madame, vous le: prenez mal: ne voyer vous pas qu'en ce moment vous vous colletez dans son ame avec sa premitte passion. sour Eh bien! je lui céde In victoire. Adieu done, petit ingrat; ah! ah! alt! ah Jai perdu tout mon ramage, ‘A mes appas vous avez fait outrage, Mais ce qui me'consolera, Al ah! ah! Ma maitresse me vengera. Cette charmante princesse De votre sauvage rudesse Etrangerient vous punira, Ant ah! ah! Et de nous deux dans cette affaire, Ce sera moi la dernidre Qui rira, Abt ah! ah! osu Qui diable se serait attendu & cette gaieté; vous wétes done aussi qu'une esclave? AMINE, ui, sans doute. ‘osane Ma foi! ta chose devient trop bouffonne, au moins. Dites-moi, belle enfant, je ne: suis pas un héros comme mon maltre, moi; il n'y a point de + coeur plus ordinaire que Te mien ; sic’est 1k ce que vous eherchez, vous navez qu'a le dire. anaiNE Oh! je vous crois aussi commun que votre mat- tre est extraordinaire, et je n’aime pas ces deux extrémités. Seigneur Ali, faisons une petite ga- geure. au Eh! sur quoi Sur votre indifférence. Je parie qu'elle ‘ne tien- dra pas contre les charmes de ma maitresse. : aut Je suis trop galant homme pour parier & coup sor. sos Je suis plus sire de mon fait que yous; nous allons voir, nous allons voir. Bn attendant, je vous souhaite le bonjour. Zn revenant ; Vous avez bien ~ fait de ne pas parier. Ah! ah! ah! Eile sort. LA. RENCONTRE IMPREVUE ; _ SCENE IV OSMIN, ALI ‘ osu La favorite se rit de nous; je crois qu'elle veut nous faire faire’ la reyue de tous les tendrons du © sérail. au My a toute apparence quelle se di ‘notre compte. : saan Ma foi, je commence a eraindre tout de bon; je suis d'avis (aller reprendre mon habit de Calen- der, que favais pendu aueroc. \. Fais ce que tu voudras. ‘DUO DIALOGUE ‘smn va jusque dans la coulisse par oX dolt arriver Rézia; ilrevient en fatsant de grands ers osm ‘On! oh! oh! Miracoto! Pourquoi ces cris, dis qu’as-tu done? ~ gms Vivat! vivat! cher patron, Serait-ce une vision? Oh! je te rosserai, ma foi. osu Me rosser, mon patron, pourquoi? Acheve done, explique-toi? 2 ‘Oh! coup du sort admirable, Ne serait-ce point le diable ? Sous de magiques attraits ? Mais, qu’est-ce done qui te transporte? Explique-toi done d'autre sorte. osnmy Ol! que ma surprise est forte, SCENE V ALI, REZIA, BALKIS aut Que vois-je, 6 ciel! e’est ame dé ma vie! nama, Enfin je vous revois, mon cher Ali, c'est mou! au Quoi! Rézia! quoi c'est vous que je vois! Le Ciel me rend ma princesse chérie ? ‘Ah! que mon Ame est attendrie ! Ven crois & peine et mon cceur et mes yeux ! au Quoi le sort & mes veoux Ne vous a point ravie Ali m’aime toujours, mon coeur est dans les cieux! ‘Aut lui baise tendremont la iain. (Fin du duo.) Ah! chére Rézia, que mon erreur m’a fait souf- fri’. pata Mon cher ‘Ali, je suis contente de votre fidélité. Yous l'avez, ce me semble, assez hien éprouvée... nfs Fayoue que je ne suis pas. trop raisonnable @avoir exigé de_vous de Ta constanco pour-une personne que vous ne deviez plus revoir : ot pourtant si yous en aviez aimé une autre que moi, Je sens que je ne vous aurais revu de ma vie. Sauf lespérance du retour, Vouloir rendre constant amour, Gest, j'en conviens, une folie; Mais cependant s'il eut fallu Quiune autre que moi vous edt pla, Voyez.ma fantaisie, Je ne sais si jeusse voulu ‘Yous revoir de ma vie au aurais mérité de vous perdre pour toujours Regardez, dessus Ia porte. S Tournez-vous, voyex ces traits. mais ‘salisfaites, je vous -prie, ma euridsité : quel | heureux sort vous rend & ma tendresse ? ‘LA: RENCONTRE IMPREVUE Le hasard le plus inespéré, et avarice du seé- erat, du corsaire qui nous a séparés. Quelle horreur n'ai-je pas éprouvée au moment, de cette cruelle séparation! Et nous donc, nous aurions attendri des pierres; mais nous-avions affaire & des pirates. Pour nous venger autant que nous le pouvions, nous disions mille injures an scélérat de capitaine, Savez-vous ce quil.y répondait? 11 nous présentait sa pipe et chantait ainsi : Ne pleurez point, mes mignonnes, Alllez, vous n'en mourrez pas. Ah! s'il n’avaibpas été corsaire, comme je Vaurais | dévisagé; mais ces brutaux-la sont trop grossiers pour soufirir poliment les égratignures d'une femme. Nous fimes de nécessité vertu; nous opposdmes le mépris aux indignités du coquin, et le courage nos infortunes. aut ‘Mais comment étes-yous arrivées au Caire? DALKIS Gest faute avoir été vendues ailleurs, et @avoir pu trouver des moyens de vous donner de nos nouvelles et de recevoir des votres; nous sommes bien persuadées que sans cela nous ne serions pas esclaves aujourd'hui, PALIIS Sans ime noire et mercenair De ce maudit chien de corsaire, Nous n’aurions pas depuis deux ans Passé si mal notre temps; Nous n'aurions pas court le monde, Tant sur la terre que sur londe, Et puis aprés dans un encan, 1 nous yendit au sultan, Aur Chere Réria, ne vous auraisje retrouvée que pour sentir une seconde fois le désespoir de vous perdre! Le Sultan yous posstde ! Gomment puis-j espérer de vous enlever de ses mains. nia Rassurez-vous, Ali; Tamour qu'il a pour moi Ya si fort subjugué, qu'il est plutot mon esclave que | mon maitre. Ine refuse rien & mes caprices, et Fespere trouver Vinstant de profiter de sa com- aisance pour me soustraire sa pourstite. Nen parlons plus, mon cceur ne veut s‘occuper miain- tenant que du plaisir de vous avoir retrouvé tou- jours fiddle. Ab! quill est doux de se revoir Apres une absence cruelle, Aprés avoir perdu Fespoir De faire triompher une flamme tidéle. Notre coeur tout entier se livre au sentiment, > Sous son pouvoir la voix expire, Pour peindre la douceur de cet heureux moment, ‘On ne dit rien, mais on soupire. Ah! quill est, ete, Je sens trop mon bonheur, ma chére Rézia, pour ne pas sentir en méme temps redoubler mes in- quidtudes. Le Sultan, peutétre, se lassera bientot de vos rigueurs. ima Gest ce quill faut dés demain prévenit parla fuite; nous.en avons une belle oceasion. Achmet partit hier pour Ja chasse, et n'en doit revenir que dans huit jours. aut Votre confiance passe dans mon coeur: je ne xois plus que ma félicité, BALKIS Voici ces danseurs étrangers, qui ont prépat par voipe ordre, la féte que. vous voulez donner-aur seigneur Ali; permettez-vous qu'ils entrent, tandis que je m’en vais faire un petit tour au sérail, pour voir ce qui s'y passe. ‘Venez, venez, troupe brillante, Et répondez & notre attente. ‘Venez par vos pas, par vos chants, Célébrer ici la constance Du plus rare couple d'amants Que Vamour ait sous sa pui Elle sort, SCENE VI ALI, REZL BALKIS, DARDANEE, AMINE; OSMIN, arrivent successivement. Une troupe de danseurs se présente et danse, Cet amusement est interrompu par Balhis qui revient précipitammént, DADKIS Ab! je suis en transe, Finissez la danse, Voila le Sultan, Fuyez 4 Vinstant. LX RENCONTRE IMPREVUE ‘Que viens-tu nous dire? DALES Tot, tot, qu'on se retire, Voilt le Sultan, Fuyer. 8 instant, Ta quitié la chasse. AL et niin Ah! ciel! quelle disgrace! Quel triste évinement! Quel faneste moment ! PALKIS 1 est entré subitement Dans notre appartement. au et niin Ah! ciel! quelle disgrte Que faut-il que je fasse? * ‘Quel funeste moment! RALKIS 1 frémit, il semporte, La fareur le transporte. nina ‘Ah! que nous apprends-ta! banpaNés ‘Tout est perdu! De la chasse, & Timprévu, ‘Achmet estrevenu, + Ttempéte, il fait rage, Ine parle que de carnage. aut Ali! je suis confondu! anv ‘Tout est perdu! Hi va, revient, s'agite : « Eh! vite, vite, Qu’on aille & leur poursuite! » niata, BALKIS, ALL Comment prendre a faite, 6 Dieu! que m’apprends-tu! Tout est perdu! ‘sans, entrant tranquillement, en se curant les dents Quoi, done! vous pleurez tous! Pourquoi ces larmes? qu'avez-vous? PALA, AMINE, DALEIS, DARDANSE La douleur me transporte, De frayeut je suis morte. Quelle peur vous transporte? BALK Que le diable Yemporte! ana et AL De la chasse, & l'imprévu, ‘Achinet est revent.. ‘ous ‘Tout est perdu! dis. cosas Et vite et vite, 1 faut prendre la faite, ‘LI, REA, BALRIS Comment prendre la fuite? Deviens-tu fou? Dis done par ot? osoane Comment, par oit? La frayeur yous transporte, On peut, par celte porte, Sans étre découverts, Fuir chez les Calenders. ous 1a raison, Laavis est bon, Tot décampons, Fuyons, fayons. FIN DU DEUXIEME ACTE ACTE Ill Le thédtre représente un magasin du caravansérail ; ‘on voit plusieurs portefaix occupés & préparer et @ emporter des ballots. SCENE PREMIERE UN CHEF DE CARAVANE, LE CALENDER, MORACHIN. LR CALENDER _-Vous étes hien pressé de partir cette fois-ci. ‘Vous aviez coutume de séjourner ici trois semaines, et depuis huit jours que vous eles arrivé, Vous. n'aver pensé qu’a vous eh aller. Ne craigner-vous pas de. faire quelque mauvaise rencontre dans.le ‘ésert? Ja saison des courses n'est pas encore passée. Lu cuRE La caravane est forte et bien armée; il nous est arrivé une foule de voyageurs qui ont bon pied, bon ceil, et si ces coquins d'arabes se présentent, ils seront bien recus. Ah! ¢a, frére, quest-ce que Je vous dois pour le droit de magasin? La caLsiNpER, Je me souviens trop bien des vingt bouteilles de marasquin de Corfou, dont yous me.fites présent 8 votre dernier passage : nous sommes quittes. 1 cae Oh! oh! grand merci.. Vous Vavez done trouvé bon? LR CALENDER Si je V'ai trouvé bon! quel dommage que tes Francs puissent en boire! un breuvage aussi sa- voureux devrait étre réservé pour les enfants du prophete. 1 omer Je ne veux pourtant pas en étre quitte & si bon marché, bas, et je vous prie daccepter un petit aril de vin de Ténédes qui n'est pas mauvais. it CALENDER En vérité, vous étes trop bon... bas, ott estil? ue came Le voici dans ce coin. Em CALENDER Bon, godtons-e. 1 own Non, non, ne Yentamez pas; jen ai 14 une bou- teille dans ma ceinture; je voulais m’en régaler la premiére halte, mais, ma foi, nous la boirons ensemble. 18 CALENDER Atlendez, prenez garde qu'on ne nous voie. Le cure Eh bien! vous autres, finirez-vous? MORACHIN Voila le dernier ballot qu'on emporte. Bon, éhargez les chameaux et que tout soit pret” pour le-départ dans une heure; allons, vite, vil 18 CALENDER 6! Morachin? NORACHIN ee Plalt-il, patron? Porte ce baril dans ma chambre. MoBACHIN, prenant le Baril ‘Oh! que ¢a sent bon! Lk CALENDER, Vraiment, je le crois; c'est une eau distillée avee des aromates d'Arabie, pour éclaircir le teint des sultanes. MORACHIN ‘Oh! mon maitre, ne voudriez-vous pas men donner un peu pour éclaireir le mien? LE CALENDER Voyer! le coquin! si ta y touches, compte sur mille bastonades. MonscuLN, s’en aldant La peste! que les sultanes doivent avoir up excellent fumet! Oh! que ¢a sent bon! Oh! que ¢a sent bon! SCENE II \ LE CHEF, LE CALENDER, tiront wne petite tasse de sa ceinture Or ga, nous voil& seuls, procédons &-V'exéeution 7 de la bouteille. : Ly cuxe, tirant aussi sa'tasse, et versant A vous, frére! [UB CALENDER. A votre santé, aprés avoir bu. Eh! Mahomet n’était pas plus heureux dans ses visions! Le cur Avouez qu'il n'y a point de serupules qui puis- sent tenir la contre ? Ma foi, le Prophéte met ses houris & trop haut prix; j'y renonce; je ne donnerais pas mon barit pour irente des plus célestes. Encore un coup. aA RENCONTRE munya LE CHRP, ‘Ah! ah! compere, vous y revenez? Tenoz. am cAtDER, Boit A yotre bon voyage! ‘ 1m ouRE Tope! ‘Mahomet, notre grand prophite avait pas la cervelle nette Quand i a défendu le : Cotte liqueur enchanteresse, Quil crut contraire & la sagesse, Est Fantidote du chagrin. Quine maitresse Fasse la tigresse Et vous regoive avec dédain, Buyez jusqu’a Fivresse, Bravez sa rudesse; ‘Moquez-vous de som air muti Buvoz jusqu'a l'ivresse, ‘Ami, voila la’ sagesse : A plein gosier boire du vin, Gest 18 le plus henreux destin? LE CALENDER ~ Ma foi, compére, toutes les vérités ne sont pas dans l'aleoran; on devrait y mettre cette chanson. Le oune ‘Ah ea, je vais donner quelques ordres essentiels mes gens; je ne vous dis pas adieu, nous nous < Teverrons. II sort, ~ SCENE HI Lg catenoun, seut Un bienfait n'est jamais perdn; ma générosité nenrichit pas mes calenders, il est vrai; mais je suis leur chef, et leur intérét ne doit marcher qu'aprés le mien. A quoi servirait détre & la tete des gens, si Yon ne faisait pas pour soi plus que pour les autres. Qu’entends-je ? SCENE IV LE CALENDER, ALL, REZLA, DARDANEE, AMINE, BALKIS, plusieurs exclaves arrivant avee précipi- tation. aut Ami, ton prince implore ton secours; sauve-nous Ja vie, prottge l'amour le plus tendre. J'ai retrouvé ma chére Révia, mais dans le moment que la fortune nous réunit, elle détruit ses faveurs par un évenement cruel. . aia, Le Sultan vient d’arriver de la chasse & l'impro- viste; nous cherchons un asile contre sa fureur et sa jalousi LB OALENDER Groyez-vous que personne ne vous ait vus entrer ici? aut Non; nous avons eu soin de prendre des rues détournées; et comme nous sommes sortis d'une maison particulidre assez. éloignée du sérail, il est probable qu'aucun des gens du Sultan ne sait de quel cOté nous avons tourné nos pas. LE CALRNDER, Hum, Taffaire est déligate, et c'est sans doute m’exposer & beaucoup que de protéger votre fuite. RBZIA Accepler ce didmant pour premier témoignage de notre reconnaissance. 1m CALENDER prenant Ia Dague Les ames généreuses n’essuyent jamais de con- tradictions. ...., il faut servir son prochain. aut Compte sur une-récompense bien plus grande, dés que nous serons en sdreté, niin’ au calender Mais croyez-vous que le Sultan ne nous fase pas chercher dans cette maison? LE CALENDER, ° Non, non, c'est & quoi il-ne pensera nullement ! ‘Au reste, sil s/avisait d'envoyer ici, ons’en liendrait au témoignage d'un homme tel que moi,” et vous jugez bien de la réponse que je ferais; mais comme un séjour trop long pourrait & la fin yous étre fumeste, profite du départ de la caravane qui est assemblée. Le chef est mon ami; vous vous ajusterez ensemble sur les mesures. prendre pour Voyager commodément; je vais de ce pas lui parler. paris Mais mon ami, sommes-nous bien en streté? Nétes-vous pas homme & vous lisser séauire crest-que. on ne sait que penser. quand onapeur..... Lae CALENDER Ah! Ah! Y songez-vous? Un Calender,.... Ah! Ah! Quelle pensée ! Un grand misérable! Il me faudrait éeorcher, Me tenailler, me hacher, Me mettre en capilotade, Puis en marmelade. Nous nous abandonnons 2 votre prudence et & votre probité. Li CALENDER Vous me rendez justice. 11 sort. SCENE V REZIA, ALI, BALKIS, AMIN! DARDANEE, Aut a Résia ‘La confiance que son zéle m‘inspire, aveugle mon coeur sur Je péril auquel nous sommes encore exposés, je ne puis penser qu'au bonheur de mo voir pris de vous. ia, La satisfaction que féprouve produit la méme tranquillité dans mon ame:, Le bonheur de vous revoir ne peut étre quel'augure d'un destin heureux pour moi. Maitre des coeurs, achéve torr ouvrage, Fais cesser mon esclavage, Romps ma chaine qui outrage, La félicité Nail de la liberté. Vole amour, et me dégage; ‘Mon cour ne voit dans Forage Que Vimage, Le doux présage Du bonheur Qui doit payer mon ardeur. Ant je le sens, lo bien supreme Est 'étre aimé de ce qu'on aime, Non, la grandeur, l’éclat du diadéme, ‘Cher amant, ne sont rien pour moi; Gher Ali, quand je.régne sur toi Le moride-entior est soumis & mes lois. SCENE VI Le CALENDER, Les PRECEDENTS Le cAnENDER @ Ati Seigneur, allez vite, le chef de la caravane yous attend dans une chambre partichliére. Le hasard* pourrait conduire ici quelques importuns qui vou interrompraient. ‘Venez charmante Rézia, puisse l'amour favorisor’ un voyage, entrepris sous ses auspices. Lis sortent, SCENE VII ~ LE CALENDER, BALKIS, OSMIN, qui survient DALKIS De la manitre dont yous arrangez les choses, on. peut espérer que nous en serons quiltes pour la peur. Ah! Osmin! te voila! Eh bien! n’avons-nous rien a craindre? ost La fuite de Rézia fait'an bruit du diable ; il faut entendre le carillon enragé que font dans les rues les colporteurs, grossissant la voix > « Voici la nou- velle ordonnance du Sultan 2 Yencontre d'une fille qui stest sauvée du sérail, & un Hiard! A un liard ! aun ton. différent, acheter mon dernier billet : dix mille sequins d'or! pour un liard! ils sont tout comptés. » Enfin, ils font un vacarme de tous les diables. LE CALEWERR IL fallait par curiosité prendre un de et osu Eh! vraiment je n'y ai pas manqué; jen ai un Ja, tenez, le voici-:Le Calender lit, bas. On peut, par cette somme excessive, juger du degré de sa fureur! 1 CALENDER Je vous quitte pour un moment, je vais voir si Von vous prépare & souper. Tt sort. osu Fort bien. Comment! le Sultan promet dix. mille sequins pour nous découvrir. Cette somme est bien tentante! Crois-ta le Calender assez désintéressé pour mé- priser une télle aubaine ? os. Lui? Gest le meilleur vivant que je connaisse ; tu_ne saurais croire avec quelle générosité il m'a offert ses secours sans mavoir jamais vu. LA-RENCONTRE-DMPREVUE fame rassures. ...j mais qu'elle est cette figure originale que je vois? ne sorais-ce pasun émissaire ‘du Sultan? osm Eh! non, c'est M. Vertigo, ce peintre frangais dont je Vai parlé tantot, en faisant collation. BALKIS Quoi! ce fou si comique ? osx Lui-méme. I! ya nous amuser en attendant le Boute-selle. It Vappelie, st, st, Monsieur Vertigo ? SCENE VI VERTIGO, les PRECEDENTS Ab! ah! gaillard! vous voila en tte &téte réglé; mais, aprés tout ce que je vous ai dit des femmes, ‘seriez-vous assez fou pour. * TALIS Ne eraigniez rien, Monsieur Vertigo, je ne veux faire tourner la téle & personne. Sérieusement? En ce cas vous étes une femme & peindre! Quo, ne servez-vous de moddle & toutes Jes autres! TRIO vunmigo, @ Bafhis Permettez. que je vous embrasse. atx Ah! yous me faites trop de grace. : vertigo A tous les cours, ma foi, ‘Vous donnerez la loi, . a Osmin, ‘Yous ayer l'air noble comme un roi- os, ‘Ah! vous me faites trop de gréce. ‘Ah! permettez que je vous embras ‘vunrieo a Balkis ‘Vous avez laccueil flatteur, ‘Le maintien séducteur, Enchanteur De Vadorable Gythérée. BALKIS et! OSM Je vois écrit dans vos beaux yeux Et sur votre front radieux, Que des peintres les plus fameux Yous étes te Coryphée. \s-nous, chérissons-nous, ssons-nous, embrassons-nous, Réjouissons-rious Comme des fous. verrio Ah! ma reine; que je voudrais bien que vous eussiex va le tableau que je viens d'achever pour e Sultan! ta moélleuse ‘peinturet Cest un banquet splendide oi: vingt personnes se liyrent & Ja joie. BALKIS Cest apparemment un festin de noces! VERTIGo, dun mouvement convulsif Honf! houft bouf! osu, bas a Bathis A quoi songez-vous de lui parler de noces? Pour Yappaiser, parlez-lui de son art. ‘TRIO varigo BALKIS ef Osi Houf! hout! 4a’ rage, Ho, ho, outrage, Monsieur Vertigo! Carnage, Sculpture, Le feu, le sang, Ia flamme {et le fer, Peintute, La terre et la mer, Gravure, . Du noir, du blane, du janne et Lenfer, du vert, Mortifer Du gris, dubleu elair, Venter, Et de Poutre-mer. Lucifer! vertigo BALKIS ef some Le cerele, le centre, Monsieur Vertigo, De Vindigo, De Tindigo. LOlympe, les ciewx, ‘Les Dieux, La terre et la mer, La flamme et enfer! BALRIS Appaisez-vous; un repas si joyeux ne pouvait étre servi que pour la fate du divorce. Ah! je respire. osu ILy avait dans votre tableau un buflet superbe, nrest-ce pas? vaenico Un buffet? oui... mais ce que j’en estime le plus est un groupe de symphonistes que j'ai repré- sentés dans le fond de la salle; je les ai peints avec tant dart qu'on devine aisément que c'est de la musique italienne quiils jouent. ‘BALRIS ~ Est-ce un adagio? vyanrico _ Signora,‘no. taxis Un allegro? venice Signora, no. satxis Un andante, un cantabile Spiritoso, amoroso? vmxnco Non, non. ossax Allegretto, staccato? Pizzicato? Non, un presto. Prestissimo, Cosi, cosi, coui, coui, ‘Tri tri, pran pan, larela, ‘Turelu, Et comment avez-vous fait pour peindre ces iurelu? que de coups de pinceaux! osx Co n'est pas touts je voudrais qu un ‘paysage de la-fagon de M. Vertigo: quelle noblesse, quelle majesté! Vous y voyez. de jeunes vaches blanches, comme neige...... qui bondissent avec des jeunes taureaux..... noits comm . Une perspective qui..... rapproche les objets, et les fait ressortir du tableau....., des masures rus- tiques..... qui forment des colonnades d'un goat sublime! Enfin, on peut dire “que..... N'avez-vous pas aussi fait le"pendant de votre repas? vaeriao En doutez-vous? le sujet est une batailfe. Des combats j'ai peint Phorreur, ~ Et j'inspire la terreur; D'un cdté la cavalerie ‘Le sabre au vent, De T'autre, l'infanterie Qui se défend; Les trompettes vont aussi-leur train. ‘Mon tableau n’a point de copies, Jy fais jouer des batteries, Entendre des mousqueteries; Yai peint jusqu'an bruit du canon: Bombom. RALKIS Quel rude peintre! Quand voiis aver représenté tout ce vaearme-li, vous doviez. avoir la migraine. Mais pendant que nous y sommes, visitons toute votre galerie. Vous avez sans doute encore d'autres. tableaux? vertigo Oui, mais rien n’égale, pour la force, le dernier ouvrage, en touchant son front, qui est sorti de Ki! est un torrent impétueux Elancé du haut des montagnes Qui, dans son cours violent, furieux, Désole nos montagnes, Anbres de ch, Maisons de li, Rien no résiste A sa furie. Le laboureur, Transi de peur, De frayeur, de terreur, Cherehe un abri pour sa vie, On voit partout le ravage et Phorreur, Tout roule, Tout s‘éeroule, Tout succombe, Tout tombe. W fait tomber Osmin, ose Aie, aig, aie! Monsieur Vertigo, il manque quel- que chose & votre torrent, vaeriao Comment !.comment! quoi done? os Ty manque une digue. Were ‘viterioo © AME ah! ah! voiei de quoi vous rassurer : dans Je méme tableau j'ai représenté Un ruisselet Bien clair, bien net, Qui dans la plaine riante Coule et serpente; 'Sur'ses bords verdoyants on voit d'aimables fleurs Peindre ses petits flots de leurs vives couleurs, ‘Et sur un sable d'or son onde pure Doucement, Amoureusement Murmu Son aimable gazouillement ‘Au doux sommeil invite la nature, Ecoutez. ses gli gla glou, Les soupirs de l'amour ne seraient pas plus doux. Parle. On entend ce doux murmure par les yeux. osu Nest-ce pas une chose admirable qu'avec un pew "/ de blane, de noir, de gris, de jaune, vous fassier --*" de si grands prodiges? venrico Ob! oh! il faut pour cela posséder I’ mélanger les coulem ALIS Oni,.ma foi, i faut savoir bien marier les cou- leurs. ‘YERtIGo, en frénétique Ah! abt abt osm a Balkis A quoi pensez-vous done, étourdie? yenrico Quel monstre, juste ciel, vient s‘offrir devant moi? Ah! ciel! Paffreux hymen, c'est lui, je Papercoi A son visage étique on peut le reconnaitre + © Qui Paméne en ces liewx? que veux-tu, double {traitre? » Mais il fuil... « Lache..., attends, Vertigo veut te (peindre. » 11a beau s*éloigner, je saurai bien 'atteindre; Je vais en le peignant sous ses traits naturels, Jusque chez les amants renverser, ses autels. Tl court apres Osmin qui st sauvé pour éyiter sa fureur, ‘quoigu’l Ini ait parlé plusieurs fois peintare, au travers de 8 déclaration. Osmin reparats tout essoullé, TA, ‘HENCONTRE, rurnivue SCENE IX “BALKIS, OSMIN, en entrant osm Jai, ma foi, cru quiil allait m’étrangler. BALI De mon cété, je n’avais pas moins peur; il faut avouer que la femme de cet homme} avait un grand talent pour Iui déranger la cervelle. Va-ten un peu au-devant du calender; je ne serai tran- quille que quand il sera de retour. coms Ty vole. SCENE X ~ ALI, REZIA, OSMIN, BALKIS au Oit vas-tu? ae oss Je vais voir un peu ce que fait le calender, s'il est de retour, et m'informer si le palanquin de ta princesse est prét. TE sort. aut Va. — Ab! chére Rézia, quill est flatteur pour mon amour de pouvoir vous jurer que je souftrirais plutot mille morts que de me séparer encore de yous. Si vous ayes tant de plaisir & le cent fois plus & l'entendre, épéter, jen ai DUO ENSEMLED Quil est doux de partager tes chaines Avec l'objet de ses désirs, Amour, on doit chérir des peines Qui rendent’si doux tes plaisirs. SCENE XI LES PRECEDENTS, DARDANEE, AMINE OSMIN, accourant ensemble Crest fait de nous. osu Le caravansérail est investi.

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