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Droit musulman

La vie moderne, avec son évolution constante nous donne l'impression que la loi islamique n'est
plus tout à fait adaptée aux conditions de vie actuelles des Marocains. À l'exception de la Turquie
et de la Tunisie, qui ont laïcisé leur système juridique en remplaçant la loi coranique par des
codes européens, la plupart des pays musulmans maintiennent leur attachement à l'islam et au
droit musulman, comme en témoignent leurs constitutions ou leurs lois (comme la constitution
marocaine de 2011 qui déclare que le Maroc est un É tat musulman et que l'islam est la religion
d'É tat). Malgré cette préférence pour le droit musulman, les régimes islamiques tendent à
s'aligner sur le droit européen Ex : ART 505 DU CP "Quiconque soustrait frauduleusement
une chose appartenant à autrui est coupable de vol et puni de l'emprisonnement d'un à
cinq ans et d'une amende de 200 à 500dirhams. " La sanction c'est l'emprisonnement et non
l'amputation de sa main droite. En ce qui concerne le droit marocain, la loi d'unification du 26
janvier 1965 a apporté d'importantes réformes et a réduit la portée du droit musulman
classique. Bien que le droit musulman traditionnel demeure une source fondamentale de notre
droit positif, cela se reflète principalement dans les domaines du statut personnel, familial et
successoral, ainsi que dans le cadre des immeubles non immatriculés.

Les usages et les coutumes

Les usages et coutumes peuvent être définis comme l’ensemble de règles créées de manière
spontanée et dégagées par la pratique.

Au Maroc, bien que le système juridique repose en grande partie sur des textes formels tels que
la Constitution, les lois et les décrets, il est important de souligner que les coutumes et les usages
ont également une influence significative en tant que sources de droit. Cette influence est
particulièrement notable dans le domaine du droit commercial, où les coutumes et les usages
revêtent une importance considérable. En fait, le droit commercial a émergé comme un droit
coutumier, avec les marchands qui ont élaboré leurs propres règles pour régir leurs transactions
commercial.

Les commerçants de chaque milieu d’affaire prennent l’habitude de stipuler des clauses
répétitives dans leurs contrats ces stipulations deviennent avec le temps tellement connues qu’il
devient inutile de les prévoir dans les contrats.

Les usages de commerce peuvent concerner les lieux de paiement, la date, le délai, les
obligations des parties…

L'article 2 du code de commerce précise qu'il est statué en matière commerciale


conformément aux lois et aux coutumes et usages du commerce et l'article 3 précise que «
les coutumes et usages spéciaux et locaux priment les coutumes et usages généraux ».

Les usages et coutumes sont importants car les lois adoptées par les É tats peuvent parfois être
rigides, imposées, ne répondant pas aux évolutions économiques et aux besoins des
commerçants. Par contre, les usages sont créés par les commerçants, donc ils sont censés être
mieux acceptés par ces derniers et plus adaptés à leurs besoins.

En matière d’usages, on distingue entre les usages conventionnels et les usages de droit.

Les usages conventionnels :


Les usages conventionnels sont des usages dont l’application dépend de la volonté des parties. Il
s’agit des usages qui ont une valeur supplétive.

Chaque branche d’activités a ses propres usages qui s’appliquent aux commerçants membres de
cette branche. Ils n’appliquent de manière négative, c'est-à -dire en cas de silence de la loi ou en
cas de silence du contrat (le contrat est la loi des parties).

Tous les commerçants sont censés connaitre les usages de leur propre branche d’activités. En
cas de litige devant le juge, le commerçant qui invoque l’usage conventionnel doit en apporter la
preuve : le juge n’est pas censé connaitre l’usage conventionnel.

Les usages de droit ou les coutumes :


Contrairement à l’usage conventionnel, l’usage de droit a un caractère positif ; il a le même
régime juridique qu’une règle de droit (caractère obligatoire), souvent il est très ancien. Il est
consacré par la jurisprudence et est beaucoup plus rare que l’usage conventionnel. Exemple : la
solidarité entre commerçants est présumée.

Cet usage s’applique uniquement en matière commerciale puisqu’en matière civile la solidarité
ne se présume pas. Cela veut dire qu’en cas de pluralité des débiteurs, le créancier peut
demander à l’un d’entre eux le paiement de la totalité de la dette. Par contre, en matière civile, en
cas de pluralité des débiteurs, chacun doit payer sa part respective.

L’usage de droit doit être appliqué d’office par le juge, puisque ce dernier est censé connaître
l’usage de droit contrairement à l’usage conventionnel.

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