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Cours :
Logique Mathématique
Mme Yosr SLAMA
Maître –assistante
DSI-FST
Volume horaire : 30 H
Motivations et objectifs
Dans le domaine de l’Informatique, la logique mathématique est très utilisée dans les
raisonnements, particulièrement pour tirer des conclusions (conséquences) à partir d’axiomes
(hypothèses).
Les informaticiens utilisent les concepts de la logique mathématique pour automatiser les
raisonnements.
2. Exemples de raisonnement
Nous présentons ici quelques exemples de raisonnement :
Raisonnement 1
Soient les trois propositions suivantes :
Raisonnement 2
Soient les trois propositions suivantes :
D) Si la lune est faite de camembert alors les astronautes vont manger la lune.
E) La lune est faite de camembert.
F) Les astronautes vont manger la lune.
Les deux raisonnements précédents sont corrects indépendamment de la vérité des hypothèses.
Par exemple l’hypothèse E) du raisonnement 2 est fausse si on se met dans le contexte de la vie
réelle, puisque la lune n’est pas faite de camembert. Cette hypothèse pourrait être vraie dans un
autre contexte imaginaire par exemple.
Le raisonnement, quant à lui, est toujours correct. Il se formalise par :
Raisonnement 3
Soient les trois propositions suivantes :
Le raisonnement « si G) et H) alors I) » est un raisonnement correct (de même que pour les
raisonnements 1 et 2)
Cependant, le raisonnement « si G) et I) alors H ») est un raisonnement incorrect. Ainsi, on
peut manger beaucoup et ne pas être gros. En effet, le raisonnement suivant n’est pas correct :
Si (p implique q) et (q) alors (p)
3. Formes de raisonnement
Afin d’introduire les prochains chapitres, à savoir la logique des propositions et la logique des
prédicats du premier ordre, nous présentons ici deux exemples de raisonnement respectivement
relatifs aux deux types de raisonnement.
Exemple 1
Soient les faits suivants :
C : il fait chaud,
H : il est humide,
P : il va pleuvoir,
F1 : C^H => P
F2 : C => H
F3 : C
Nous allons apprendre à répondre à la question en utilisant la logique des propositions ou
calcul des propositions (CP0) (voir chapitre 2).
Exemple 2
Soit le raisonnement suivant connu en philosophie :
Tout homme est mortel, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel
Afin de prouver ce raisonnement, si nous utilisons la logique des propositions, on définit alors
les propositions suivantes :
1. Introduction
Dans la logique des propositions, on s’intéresse à des phrases qui peuvent être vraies ou
fausses. Chaque phrase est appelée proposition.
Exemples :
p : « La neige est blanche »
q : « Le ciel est bleu »
Les propositions p et q sont atomiques (non décomposables).
La valeur vraie ou fausse qu’on donne à une proposition est dite valeur de vérité.
On représentera vrai par T et faux par F.
A partir des atomes on peut construire des propositions composées en utilisant les connecteurs
logiques :
NOT ¬
SI……..ALORS (implique) →
SI ET SEULEMENT SI (équivalent) ↔
ET ˄
OU ˅
Ces connecteurs vont servir à composer des propositions en utilisant éventuellement les
parenthèses.
Exemple : ((p˄q) →( ¬r))
Définition [FORMULE]
Une (fbf) formule bien formée (ou formule tout court) du calcul des propositions est définie
récursivement comme suit :
1. un atome est une fbf
2. si G est une fbf alors (¬G) est une fbf
3. si F et G sont des fbf, alors (F˄G), (F˅G), (F↔G) et (F→G) sont des fbf
4. toutes les fbf sont générées en utilisant uniquement les regles 1, 2 et 3.
Remarque
Quand il n’y a pas de confusion, on peut enlever certaines parenthèses.
Par exemple, F˄G au lieu de (F˄G)
On peut omettre d’utiliser les parenthèses en affectant un ordre de priorité croissante aux
connecteurs : ↔, →, ˅, ˄, ¬ . Autrement dit, le connecteur le plus prioritaire sera évalué en
premier.
Exemples :
p→ q˅r est équivalente à (p→ (q˅r))
p → q˄¬r ˅ s est équivalente à ( p → ( q˄((¬r) ˅ s)))
p˄ q → ¬r ˅ s est équivalente à ( p ˄q) → ((¬r) ˅ s)
On peut représenter les différentes valeurs de vérité par une table, dite la table de vérité
Définition [INTERPRETATION]
Considérons une fbf F contenant les atomes A1, A2, …An
Une interprétation de F est l’affectation d’une valeur de vérité T ou F à chacune des atomes de
F.
Exemple :
F : P ˄Q → R
On a 3 atomes ( P, Q et R) donc 8 interprétations de F
P Q R P˄Q P˄Q→R
T T T T T
T T F T F
T F T F T
T F F F T
F T T F T
F T F F T
F F T F T
F F F F T
Table de Vérité de F
Remarque :
Il convient de représenter une interprétation par l’ensemble {m1, m2,…mn} ou mi est soit Ai,
soit la négation de Ai
Par exemple, l’ensemble { P , ¬ Q , R}représente l’interprétation dans laquelle P , Q et
Reprennent respectivement les valeurs {T, F, T}
Définition
Une formule F est dite vraie dans une interprétation ssi F est évaluée à T dans cette
interprétation. Autrement, F est dite fausse dans cette interprétation.
Validité et inconsistance
Définition
Une formule est dite valide, ssi elle est vraie dans toutes ses interprétations.
Une formule est dite invalide ssi elle n’est pas valide (i.e. il existe une interprétation dans
laquelle elle est fausse).
Exemple :
F: ((P →Q) ˄ P) → Q
Définition
Une formule est dite inconsistante (ou insatisfiable, contradictoire), ssi elle est fausse dans
toutes ses interprétations.
Une formule est dite consistante (ou satisfiable) ssi elle n’est pas inconsistante (i.e. il existe
une interprétation dans laquelle elle est vraie).
Exemple :
F: (P →Q) ˄ (P ˄¬ Q)
P Q ¬Q P →Q (P ˄¬ Q) (P →Q) ˄ (P ˄¬ Q)
T T F T F F
T F T F T F
F T F T F F
F F T T F F
Remarques :
1. Si une formule est valide alors elle est consistante. L’inverse est faux.
2. Si une formule est inconsistante alors elle est invalide. L’inverse est faux.
3. Une formule est valide ssi sa négation est inconsistante.
4. Une formule est inconsistante ssi sa négation est valide.
Notion de modèle
Si une formule F est vraie dans une interprétation I, on dit que I satisfait F ou que F est
satisfaite par I. I est appelé modèle de F. Autrement, on dit que I falsifie F.
Par exemple, l a formule (P ˄(¬ Q)) est satisfaite par {P, ¬ Q}.
Exemple
G : (P →Q)
H : (¬P ˅Q)
Propriétés
• Notation :
• Propriétés de la négation :
¬ (¬F) = F
F˄¬F =
F˅¬F =
F˄ =
F˅ = F
F˄ = F
F˅ =
• Commutativité
F˄G = G˄F
F˅G = G˅F
• Associativité
• Distributivité
• Loi de MORGAN
¬(F˅G) = ¬F˄ ¬G
¬(F˄G) = ¬F ˅¬G
5. Forme normales
Il existe deux formes normales : FNC et FND
Définition [LITTERAL]
Un littéral est un atome ou la négation d’un atome
Cette forme normale est pratique car elle permet d’évaluer rapidement la valeur de vérité de la
formule : F est vraie si chaque Fi est vraie.
Il suffit alors de trouver une Fi fausse pour déduire que F est fausse.
Une formule F est dite sous FND si F= F1˅F2….˅Fn avec Fi une conjonction de littéraux.
Une FND est une disjonction de conjonction de littéraux.
Exemples :
(p ˄q ) ˅ (¬ r˄t)
(p˄q)
Cette forme normale est pratique car elle permet d’évaluer rapidement la valeur de vérité de la
formule : F est fausse si chaque Fi est fausse.
Il suffit alors de trouver une Fi vraie pour déduire que F est vraie.
Toute formule de la logique des propositions peut être écrite en FN en suivant les étapes
suivantes :
• Etape1 : utiliser les lois suivantes pour éliminer les connecteurs logiques→ et ↔
F→G = ¬F˅G
(F↔G) = (F→G) ˄ (G → F)
• Etape 2 : ramener les signes de négation immédiatement avant les atomes en utilisant
les lois suivantes :
¬(F˅G) = ¬F˄ ¬G
¬(F˄G) = ¬F ˅¬G
• Etape 3 : utiliser les lois suivantes pour transformer la formule et obtenir la FN désirée
(FNC ou FND).
F˄(G ˅ H) = (F˄G) ˅ (F˄H)
F˅ (G˄ H) = (F˅G) ˄ (F˅H)
6. Conséquence logique
Définition
On dit que B est une conséquence logique de A1, A2,…, An si et seulement si toute
interprétation qui satisfait à la fois A1, A2, … et An, satisfait aussi B.
On dit que B est une déduction de A1, A2, …, An et l’on note : A1, A2,…,An |= B
Exemples
Exemple 1 : A1 : p→q ; A2 : ¬q ; B : ¬p
Exemple 2 : A1 : p→(qr) ; A2 :(¬qs) ¬r; B : p→s .
Théorème 1
A1, A2, …An |= B ssi la formule (F1) (A1 A2 … An → B ) est valide.
Théorème 2
A1, A2, …An |= B ssi la formule (F2) (A1 A2 … An ¬ B ) est insatisfiable.
Propriétés 1
La relation |= est :
• Réflexive : A |= A
• Transitive : A |= B et B |= C alors A |= C
• Ni symétrique ni antisymétrique
Propriétés 2
• Si |= B alors , C |= B
• Si B alors |= B
• Si |= B et ,B |= C alors |=C
Remarques :
• Si |=B et = alors |= B ; B est une tautologie (on note |=B)
• Si |=B, B = alors |= ; est une contradiction (formule insatisfiable).
Théorème
Négation : |= ¬A ssi , A |=
Disjonction : , A |= C et , B |= C ssi , AB |= C
Conjonction : |= A et |=B ssi |=AB
Implication : , A |= B ssi |= A → B
Identité : , A |= B et , B|=A ssi |= A ↔ B
7. Exercices corrigés
Exercice 1.
Représenter les phrases suivantes par des formules du CP0:
F1 : si l’élève travaille sérieusement et s’il est toujours présent ou alors l’enseignant fournit un
cours clair, alors il va réussir.
F2 : l’élève ne peut réussir que s’il travaille sérieusement.
Solution :
Nous définissons les propositions suivantes :
ts : travailler sérieusement
p : être toujours présent
cc : l’enseignant fournit un cours clair
r : réussir
Exercice 2.
Déterminer si chacune des formules suivantes est valide ou invalide, satisfiable ou
insatisfiable :
F1 : p → ( p˄q)
F2 : p → (p˅q)
F3 : (p→ ¬q) ˄ (p˄q)
F4 : (p→ ¬q) → (p˄q)
Solution :
p q p˄q p˅q ¬q p→ ¬q F1 F2 F3 F4
T T T T F F T T F T
T F F T T T F T F F
F T F T F T T T F F
F F F F T T T T F F
D’après la Table de vérité (TV), on voit que F1 et F4 sont à la fois satisfiable et invalide, tandis
que F2 est valide et F3 est insatisfiable.
Exercice 3
Transformer les formules suivantes en FNC et en FND :
F1 : ¬ (p˅ q) →r
F2 : ¬ (p˄ q) →r
F3 : ((p → (q→r)) → ( q˄¬r)) → ¬p
Solution :
F1 = ¬ (p˅ q) →r = ¬ (¬ (p ˅ q) ) ˅ r = ((p ˅ q)˅ r)= (p ˅ q˅ r) à la fois FNC et FND
Exercice 4 :
Soient A1 : p →q, A2 : ¬ q et B : ¬ p. Montrer que A1, A2 |= B.
Les méthodes de la TV sont les plus faciles.
Choisissons ici la méthode qui consiste à montrer que (A1 A2 → B ) est valide en la
transformant en FNC.
((p →q) ¬ q) → ¬ p = ¬ ((¬p ˅ q) ¬ q)) ˅ ¬ p = (¬(¬p ˅ q) ˅ ¬(¬q)) ˅ ¬ p
= (p ¬q) ˅ q ˅ ¬ p = (p ¬q) ˅ (q ˅ ¬ p) = (p ˅ q ˅ ¬ p) (¬q ˅ q ˅ ¬ p) (FNC)
=
= d’où ce qu’on veut démontrer.
Choisissons maintenant la méthode qui consiste à montrer que (A1 A2 ¬B ) est valide en
la transformant en FND.
((p →q) ¬ q) ¬(¬ p) = ¬ ((¬p ˅ q) ¬ q p)
= ((¬p ˅ q) (¬ q p))
= (¬p (¬ q p))˅ (q (¬ q p)) = (¬p ¬ q p)˅ (q¬ q p) (FND)
1. Introduction
Le calcul des propositions (CP0) a des limites. En effet, on est un incapable de représenter tous
les raisonnements logiques en se limitant aux propositions. Soit l’exemple suivant :
Exemple :
Tout homme est mortel, Socrate est un Homme, donc Socrate est mortel
p : Tout Homme est mortel
q : Socrate est un Homme
r : Socrate est mortel
r n’est pas une conséquence logique de p et q dans le cadre de la logique des propositions. En
effet, les relations entre p, q et r ne sont pas utilisées dans la logique des propositions.
Si on paramètre les propositions en utilisant des variables et on utilise les expressions « il
existe » et « quel que soit », dits quantificateur, on passe à un autre type de raisonnement faisant
partie de la logique (ou le calcul) des prédicats du premier ordre (CP1). Principalement, trois
nouveaux concepts seront utilisés, à savoir termes, prédicats et quantificateurs, qu’on définira
dans la suite.
Exemple :
Soient x un symbole de variable et 1 et 2 des symboles de constantes. Soit "plus" le symbole
de fonction binaire (d'arité 2), tel que plus(x,y) désigne "x+y".
x, 1,2, plus(x,1) , plus(x,2) , plus(1,2), plus(plus(x,1),2) , plus(plus(plus(x,x),1), plus(x,2))sont
des termes.
Définition 2 : [prédicat]
Un prédicat associe une valeur parmi l'ensemble {T, F} à l’ensemble de ses arguments. Un
prédicat s'appelle n-aire si son arité est égale à n.
Définition3: [atome]
Soit P le symbole d'un prédicat n-aire et soient t1, t2, ..., tn des termes, alors P(t1, t2, ..., tn) est
dit atome ou formule atomique.
Exemple :
plus-grand(2,1) , plus-grand (plus(x,1),x), plus-grand (plus (x ,y) , 2), plus-grand (plus(plus
(x ,y),z) , plus (y ,z)) : sont des atomes
Avec les atomes, les connecteurs logiques et les quantificateurs et , on peut construire des
formules du calcul des prédicats.
Exemple :
F : (x) (p(x) → q(x))
La portée de dans la formule F est : (p( x) → q(x))
Il ya trois occurrences (apparitions) de la variable x dans la formule F. La première est dite
« occurrence du quantificateur ».
Remarque : La priorité des connecteurs est la même que pour CP0. Les quantificateurs sont
plus prioritaires que tous les connecteurs. Cependant, deux quantificateurs successifs
(identiques ou différents) sont toujours évalués du plus proche à la formule au plus éloigné (de
droite à gauche).
( y)((x) (p(x) → q(y)))
Exemple :
(x) p(x,y)
Les deux occurrences de x sont liées donc la variable x est liée.
La seule occurrence de y est libre donc la variable y est libre.
Remarque
Une variable peut être à la fois libre et liée dans une formule F.
Exemple :
(x) p(x,y) ˄ (y) q(y)
La première occurrence de y dans cette formule est libre
La deuxième et la troisième occurrence de y dans cette formule sont liées.
Donc la variable y est libre et liée dans cette formule.
Définition : Les fbf de la logique des prédicats sont définies récursivement comme suit :
1) un atome est une fbf.
2) si G et H sont des fbf alors (¬G), (G→H), (G˄H), (GH) et (G<→H) sont des fbf.
3) si G est une fbf et si x est une variable libre dans G, alors (x) (G) et (x) (G) sont des
fbf.
4) Seules les règles 1,2 et 3 permettent de construire des fbf.
Exemples :
(x) (y) P(x,f(y)) ˄ Q(a) et ( y) (x) (P(x,y) ˄ (y) Q(y)) sont des fbf
(Q(y)) P(x,f(y), (x) (x) Q(x) et ( x) (x) (P(x,y) ˄ (y) Q(y)) ne sont pas des fbf.
Pour toute interprétation d’une formule G dans un domaine D, la valeur de vérité de G est
déterminée selon les règles suivantes :
- si on connaît la valeur de vérité des formules G et H, on détermine la valeur de vérité des
formules (¬G), (G˄H), (GH), (G→H) et (G↔H) suivant les règles déjà étudiées pour la
logique des propositions.
- (x) G est évalué à T si G est évalué à T pour tout élément appartenant à D, sinon elle est
évaluée à F.
- (x) G est évalué à T si G est évalué à T pour au moins un élément appartenant à D, sinon
elle est évaluée à F.
Remarque :
Toute formule contenant des variables libres ne peut être évaluée. On suppose dans toute la
suite que les formules considérées ne contiennent pas de variables libres ou que les variable
libres sont traitées comme des constantes.
Remarque :
Afin de démontrer qu’une formule du CP1 est satisfiable (resp. invalide), il suffit de donner une
interprétation qui la satisfait (resp. qui la falsifie). Cependant, pour montrer d’une formule est
insatisfiable ou valide, comme le nombre des interprétations est infini, on procédera à une
démonstration par l’absurde. On supposera dans le cas de l’insatisfiabilité (resp. la validité)
qu’il existe une interprétation qui satisfait (resp. falsifie) la formule et on arrivera à une
contradiction.
5. Conséquence logique
Définition
Une formule G est dite conséquence logique des formule A1, A2,..., An, et l’on note A1,
A2,…,An╞ G, ssi toute interprétation qui satisfait A1, A2,…, An satisfait aussi G.
Remarque
Comme dans le cas de la validité et de l’insatisfiabilité d’une formule, la conséquence logique
se démontre elle aussi par l’absurde. On supposera qu’il existe une interprétation qui satisfait à
la fois A1, A2,...et An et qui ne satisfait pas G on arrivera à une contradiction.
On pourra aussi utiliser le raisonnement par l’absurde pour démontrer que (voir théorème 1 et
2 du chapitre 2).
Formules d’équivalence :
Soit F une formule contenant une variable libre x, notée F[x] et soit G une formule ne contenant
pas x. Soit Q un quantificateur Q ϵ {∃, ∀}. Nous admettons les règles d’équivalence suivantes.
R1 :
(Qx) (F[x]) G = (Qx) (F[x] G)
R2 :
(Qx) (F[x]) ˄ G = (Qx) (F[x] ˄ G)
R3 :
⅂(( ∀ x) F[x]) = ∃x ⅂F[x]
R4 :
⅂(( ∃x) F[x]) = ∀ x ⅂F[x]
Soient F[x] et H[x] deux formules contenant chacune la variable x et y un nom de variable
non utilisée ni dans F[x] ni dans H[x]
R5 :
(∀ x) F(x) ˄ (∀ x) H(x) = (∀ x) (F(x) ˄ H(x))
R6:
∃x F(x) ∃x H(x) = ∃x (F(x) H(x))
R7 :
∃x F(x) ˄ ∃x H(x) = ∃x ∃y (F(x) ˄ H(y))
R8 :
∀ x F(x) ∀ x H(x) = ∀ x ∀ y (F(x) H(y))
Généralisation
R9 :
(Q1x) F(x) ˄ (Q2 x) H(x) = (Q1 x)(Q2 y) (F(x) ˄ H(y))
Sauf si Q1=Q2=∀, on peut ne pas renommer dans ce cas (voir règle R5)
R10 :
(Q1x) F(x) (Q2 x) H(x) = (Q1 x)(Q2 y) (F(x) H(y))
Sauf si Q1=Q2=∃, on peut ne pas renommer dans ce cas (voir règle R6)
(F↔G) = (F→G) ˄ (G → F)
• Etape 2 : ramener les signes de négation immédiatement avant les atomes en utilisant
les lois suivantes :
¬(F˅G) = ¬F˄ ¬G
¬(F˄G) = ¬F ˅¬G
• Etape 3 : ramener les quantificateurs tout au début de la formule en utilisant les règles
R1, R2, R5, R6, R9 et R10 précédemment présentée (on renommer les variables si
nécessaire).
7. Exercices corrigés
Exercice 1
Donner deux interprétations différentes de la formule : (x) (y) p(x,f(y)) ˄ Q(a)
Solution
Soit I1 l’interprétation défini sur D={h} tels que : a=h ; f(h)=h ;P(h,h)=T ; Q(h)=F
Soit I2 l’interprétation défini sur D= N tels que : a=0 ; f(x)=x2 ;P(x,y) désigne que x est plus
petit ou égal à y ; Q(x) désigne que x est pair.
Exercice 2
Donner les valeurs de vérité de la formule : H =(x) (y) p(x,f(y)) ˄ Q(a) dans les
interprétations définies dans l’exercice 1.
Solution
H est fausse dans I1 (car Q(a)=Q(h)=F) et vraie dans I2 (car 0 est pair et pour tout entier x, il
existe un entier y, tel que x est plus petit que y)
Exercice 3
Ecrire avec des quantificateurs les propositions suivantes :
1) f est la fonction nulle (où f est une fonction de R dans R).
2) Le dénominateur D de f s’annule au moins une fois sur R.
3) f est l’identité de R (c’est-à-dire la fonction qui, à chaque réel, associe lui-même).
4) Le graphe de f coupe la droite d’équation y = x.
5) f est croissante sur R (où f est une fonction de R dans R).
6) Pour tout point M du plan P, M est sur le cercle C de centre Ω et de rayon R si et seulement
si la distance de M à Ω vaut R.
Solution.
1) ∀x ∈ R, f(x) = 0.
2) ∃x ∈ R/ D(x) = 0.
3) ∀x ∈ R, f(x) = x.
4) ∃x ∈ R/ f(x) = x.
5) ∀(a, b) ∈ R2 , (a ≤ b ⇒ f(a) ≤ f(b)).
6) ∀M ∈ P, (M ∈ C ⇔ ΩM = R).
Exercices
EXERCICE 3 : En associant les énoncés élémentaires «Paul est étudiant», «Quentin est
étudiant», «René est étudiant» aux propositions p, q, r, respectivement ; associer à chacun des
énoncés suivants la formule propositionnelle qui semble lui correspondre sémantiquement :
(a) Paul et Quentin sont étudiants.
(b) Paul ou Quentin est étudiant.
(c) Exactement un seul parmi Paul et Quentin est étudiant.
(d) Ni Paul ni René ne sont étudiants.
(e) Au moins l’un des trois n’est pas étudiant.
(f) Un seul parmi les trois n’est pas étudiant.
(g) Seulement deux, parmi les trois, sont étudiants.
(h) Si Paul est étudiant, Quentin l’est.
(i) Si Paul est étudiant, Quentin l’est ; sinon Quentin ne l’est pas.
(j) Paul est étudiant à condition que René le soit.
(k) Que René soit étudiant est une condition nécessaire pour que Paul le soit.
(l) Que René soit étudiant est une condition suffisante pour que Paul le soit.
(m) Que René soit étudiant est une condition nécessaire et suffisante pour que Paul le soit.
(n) Paul n’est étudiant que si exactement l’un des deux autres l’est.
(o) Si Paul est étudiant alors au moins l’un des deux autres ne l’est pas.
EXERCICE 4 :
1°) Soit p désignant la proposition « l’enfant sait lire » et q désignant la proposition «l’enfant
sait écrire».
Donner la traduction dans le langage courant des propositions suivantes :
(1) p q ; (2) p (q) ; (3) (q → p) ; (4) (p) (q) ; (5) (p) (q)
2°) Même question avec p la proposition « l’homme est mortel » et q désignant la proposition
«l’homme est éternel» et les propositions :
(1) (p q) ; (2) (p) (q) ; (3)(p q) ; (4) p (q) ; (5) (p → (q))
EXERCICE 5 : Sachant que x,y sont vrais et z est faux, trouver les valeurs de vérité des
propositions :
(1) (x (y z)) (y z) ;
• (2) (y → x) (x ↔ y) (z x).
EXERCICE 7 : Pour chacune des formules suivantes, déterminer si elle est valide, invalide,
satisfiable ou insatisfiable.
a) (p) → p
b) p→ p
c) p→ (p q)
d) (p q) q
e) (p q) →q
f) (p → q) →(q → p)
g) p (q →p)
h) p ((p→q))
EXERCICE 1 :
On se place dans la logique des prédicats du premier ordre et on considère :
R prédicat d'arité 1 S et T prédicats d'arité 2
f et g fonctions d'arité 1 h fonction d'arité 2
On rappelle que "=" est un raccourci d'écriture pour le prédicat d'arité 2 « Egal».
On considère les formules suivantes :
2) Simplifiez-les formules bien formées en enlevant les parenthèses inutiles au regard des
règles de priorités.
3) Déterminez les occurrences liées et les occurrences libres dans les formules bien
formées.
EXERCICE 2 :
Si P (x) et Q(x) représentent respectivement “x est un nombre rationnel” et “x est un
nombre réel”, formaliser les phrases suivantes :
• chaque nombre rationnel est un nombre réel
• certains nombres réels sont des nombres rationnels
• chaque réel n’est pas nécessairement un rationnel
EXERCICE 3 :
Symboliser et formaliser les trois axiomes suivants définissant les entiers naturels :
• chaque entier a un et un seul successeur immédiat
• il n’y a pas d’entier pour lequel 0 est le successeur immédiat
• chaque entier autre que 0 a un et un seul prédécesseur immédiat
EXERCICE 4 :
P (x), L(x), R(x, y, z) et E(x, y) représentent respectivement “x est un point”, “x est une
droite”, “z passe par x et y” et “x = y”. Formaliser la phrase suivante : pour chaque
couples de points différents, il y a une et une seule droite qui passe par ces deux points.
EXERCICE 5 : - Le panda et le bambou -
Traduire en formules du CP1 les énoncés ci-après en utilisant les 5 prédicats suivants :
- Mange(x,y) : x mange y.
- Herbivore(x) : x est un animal herbivore.
- Vegetal(x) : x est un végétal.
- Bambou(x) : x est un bambou.
- Panda(x) : x est un panda.
1. Les herbivores ne mangent que des végétaux.
2. Aucun herbivore ne mange tout type de végétal.
3. Il y a des végétaux que ne mangent aucun herbivore.
4. Les pandas sont des herbivores qui ne consomment que des bambous.
Traduire les énoncés suivants en langage des prédicats du premier ordre. On utilisera 4 prédicats
unaires destinés à l'identification des objets décrits dans ces énoncés (par exemple, Feuille(x) a
pour signification : x est une feuille) et le prédicat Dans(x,y) vrai si et seulement si x est dans
y.
EXERCICE 8 :
Formaliser les raisonnements suivants :
1. Aucun oiseau se nourrissant au sol n’est de couleur chatoyante. Les traine-buissons sont
des oiseaux qui se nourrissent au sol. Donc aucun traine-buisson n’est de couleur
chatoyante.
2. Quelques oiseaux chanteurs percent les graines de cerises. Tous les oiseaux chanteurs
sont des oiseaux. Tous les oiseaux qui percent les graines de cerises ont de gros becs.
Donc certains oiseaux chanteurs ont de gros becs.
3. Tous les oiseaux sont soit des pinsons soit des fauvettes de saule. Des oiseaux sont
entrain de chanter à proximité du sol. Les pinsons ne chantent pas à proximité du sol.
Donc tous les oiseaux sont des fauvettes de saule.
4. Les bouvreuils peuvent chanter deux notes à la fois. Les bouvreuils sont des oiseaux. Il
y a quelques bouvreuils. Donc il y a quelques oiseaux qui peuvent chanter deux notes à
la fois.
EXERCICE 9
On considère les deux formules suivantes utilisant les deux prédicats binaires R et S :
(F1) ∃x ∀y (R(x,y)) → S(x,y))
(F2) ∀x ∃y (R(x,y)) → S(x,y))
1. Donner un modèle de la formule (F2) qui ne soit pas un modèle de la formule (F1).
2. Le domaine d’interprétation est l’ensemble des entiers naturels supérieurs ou égaux à 2.
L’interprétation de R est la relation d’inégalité « inférieur(e) ou égal(e) » et celle de S est
la relation « divise » (dans le sens de la division euclidienne définie sur les entiers).
a. Donner les valeurs de vérité des formules F1 et F2 dans cette interprétation.
b. En gardant les mêmes significations pour les prédicats R et S, modifier le domaine
d’interprétation pour que les deux formules soient vraies.
EXERCICE 10
On considère les deux formules de prédicat du 1er ordre suivantes, où P est un symbole de
prédicat unaire et S un symbole de prédicat binaire.
EXERCICE 11
Soit I l’interprétation suivante : D = {1, 2} ; a=1 ; f (1) = 2 et f (2) = 1 ; P (1) = F, P (2) = T ;
Q(1, 1) = T, Q(2, 1) = F, Q(2, 2) = T et Q(1,2) = T.
EXERCICE 12
Que peut-on dire concernant la validité des formules suivantes :
EXERCICE 13
Montrer que {ϕ1, ϕ2} |= ϕ3 pour les items suivants :
EXERCICE 14
Démontrer par l’absurde la validité des raisonnements suivants :
1. Aucun oiseau se nourrissant au sol n’est de couleur chatoyante. Les traine-buissons sont
des oiseaux qui se nourrissent au sol. Donc aucun traine-buisson n’est de couleur
chatoyante.
2. Quelques oiseaux chanteurs percent les graines de cerises. Tous les oiseaux chanteurs
sont des oiseaux. Tous les oiseaux qui percent les graines de cerises ont de gros becs.
Donc certains oiseaux chanteurs ont de gros becs.
3. Tous les oiseaux sont soit des pinsons soit des fauvettes de saule. Des oiseaux sont
entrain de chanter à proximité du sol. Les pinsons ne chantent pas à proximité du sol.
Donc tous les oiseaux sont des fauvettes de saule.
4. Les bouvreuils peuvent chanter deux notes à la fois. Les bouvreuils sont des oiseaux. Il
y a quelques bouvreuils. Donc il y a quelques oiseaux qui peuvent chanter deux notes à
la fois.
EXERCICE 15
Transformer les formules suivantes en forme normale prénexe :