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Compléments d'algèbre linéaire

1-) E = IRIR. F = ( fa : x → eax )a∈∈IR.


a-) Montrer que si (a1, ..., an) est une famille finie de réels avec a1 < a2 < ... < an
n
alors ∑ λi. fai = 0 ⇒ λn = 0 (utiliser les limites en +∞
∞ des fai ).
i=1
b-) En déduire que F est une famille libre.
––––––––––––––––
a-) Soit (a1, ..., an) est une famille finie de réels distincts rangée en ordre strictement croissant.
n n
Si ∑ λi. fai = 0 alors ∀x∈IR, ∑ λi.exp(ai x) = 0
i=1 i=1
n–1
donc ∀x∈IR, λn.exp(an x) = ∑ – λi.exp(ai x)
i=1
n–1
d'où ∀x∈IR, λn = ∑ – λi.exp[(ai – an) x] avec ai – an < 0.
i=1

 n–1 
On en déduit que: λn = lim  ∑ – λi.exp[(ai – an) x] = 0 .
x → +∞ i = 1 

b-) Soit J une famille finie de n réels deux à deux distincts.


On peut ranger ces n réels en ordre strictement croissant.
n
L'étude du a-) montre que ∑ λi. fai = 0 ⇒ λn = 0.
i=1
n–1
Il reste alors ∑ λi. fai = 0 d'où λn – 1 = 0 et, en réitérant, λ1 = ... = λn = 0.
i=1
Toute sous famille finie de F est libre donc F est libre .
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
2-) E = IRIR et F = ( fa : x → |x – a| )a∈∈IR.

a-) Montrer que F est famille libre. (On pourra s'intéresser à la dérivabilité des fa).
b-) Cette famille est-elle une base de IRIR ?
––––––––––––––––
Il faut noter que les fonctions fa sont définies et continues sur IR
mais ne sont dérivables que sur ]-∞, a[ et sur ]a, +∞[.
Soit (ai)i∈[[1, n]] une famille finie de réels deux à deux distincts
et G = (fai)i∈[[1, n]] la sous famille finie correspondante de F.
n
On suppose qu'il existe n scalaires λ1, ..., λn tels que ∑ λi.fai = 0
i=1
λ
Si, pour un indice j∈[[ 1, n]] , λj ≠ 0 alors faj = – ∑ i.fai.
λ
i≠j j
C'est impossible car, pour i ≠ j, les fonctions fai sont dérivables en aj.
λ
Par suite, – ∑ i.fai est dérivable en aj alors que faj ne l'est pas.
λ
i≠j j
n
On en déduit que: ∑ λi.fai = 0 ⇒ ∀i∈[[ 1, n]] , λi = 0
i=1
Donc toute sous-famille finie de F est libre et, par suite, F est libre .

Compléments d'algèbre linéaire --*-- Page 1


 E → E
3-) E désigne l'espace vectoriel IR[X] et ϕ: 
P → P(X + 1) – P(X)
 

a-) Justifier que: ϕ∈L(E).


b-) Calculer ϕ(1). Que peut-on en déduire ?
c-) Vérifier que: Ker(ϕ ϕ) = IR0[X].
d-) Déterminer Im(ϕ ϕ). Que peut-on en déduire ?
——————————
a-) → Il est immédiat que si P est un polynôme alors ϕ(P) est un polynôme
(car c'est la différence de deux polynômes).
→ ∀λ∈IR, ∀P, Q∈IR[X],
ϕ(λP + Q) = (λP + Q)(X + 1) – (λP + Q)(X)
ϕ(λP + Q) = λP(X + 1) + Q(X + 1) – λP(X) – Q(X)
ϕ(λP + Q) = λ[P(X + 1) – P(X)] + [Q(X + 1) – Q(X)]
ϕ(λP + Q) = λϕ(P) + ϕ(Q)
donc ϕ∈L(E) .

 IR → IR
b-) Attention! 1:  X → 1 Par suite: ϕ(1) = 1(X + 1) – 1(X) = 1 – 1 donc ϕ(1) = O .
 

On en déduit que le noyau de ϕ n'est pas réduit au polynôme nul donc que ϕ n'est pas injective .

c-) Le calcul précédent montre que les polynômes constants appartiennent à Ker(ϕ).
n
Soit P = ∑ akXk avec n ≥ 1 et an ≠ 0 un polynôme non constant,
k=0

alors le terme dominant de ϕ(P) est an.n.Xn–1 donc ϕ(P) ≠ 0. Par suite, Ker(ϕ) = IR0[X] .

d-) La famille (1, X, X2, ..., Xn, ...) = (Xn)n∈IN est une base de IR[X].
Donc la famille (ϕ(Xn)) n∈IN est une famille génératrice de Im(ϕ).
Or, ϕ(1) = O et, ∀n∈IN*, ϕ(Xn) = n.Xn – 1.
Par suite, Im(ϕ) = Vect(nXn – 1) n∈IN donc Im(ϕ) = IR[X] .
On en déduit que ϕ est surjective .

Remarque: IR[X] n'est pas de dimension finie.


Par suite, un endomorphisme de IR[X] peut être surjectif sans être injectif.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
5-) Trouver tous les polynômes P de IR[X] tels que: P(X + 1) – P(X) = X.
——————————
Il s'agit de l'équation linéaire ϕ(P) = X.
L'ensemble solution de l'équation homogène est Ker(ϕ) = IR0[X].
L'étude précédente incite à chercher une solution particulière de degré 2.
1
Si P = aX2 + bX + c alors ϕ(P) = X ⇔ 2aX + a + b = X d'où a = – b = .
2
1
La solution générale de l'équation proposée est donc P = (X – 1) + k , k∈IR .
2

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 2x – 3y + z = 2
4-) a-) Résoudre le système: 
 3x + 4y – z = 1
——————————

 L1  2x – 3y + z = 2  2x – 3y + z = 2
 x = – 171 z + 11
17

 L2 ← 3L1 – 2L2
donne 
 3x + 4y – z = 1 ⇔ 
 – 17y + 5z = 4 ⇔  5 4
 y = 17 z – 17
S =  , –
11 4 
17 
, 0 + Vect((– 1, 5, 17)) est une droite affine.
17

En géométrie, ce système peut correspondre à l'intersection de deux plans.


On obtient directement un point et un vecteur directeur de la droite d'intersection.
On dit que le système admet une droite de solutions.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
 2x + 3y = 4
4-) b-) Résoudre le système:  3x – 5y = – 13 où m est un paramètre réel.
 5x + 2y = m
——————————
 L1  2x + 3y = 4  2x + 3y = 4
 donne  19y = 38 soit  y=2
 L2 ← 3L1 – 2L2  
 L3 ← 5L1 – 2L3  11y = 20 – 2m  11y = 20 – 2m

 L2  2x + 3y = 4
 donne  y=2
 L3 ← L3 – 11L2  0 = – 2 – 2m

→ Si m ≠ – 1 alors le système est incompatible et S = ∅ .

→ Si m = – 1 alors x = – 1 et y = 2 donc S = {(– 1, 2)} .

Note: Dans le deuxième cas, l'ensemble solution est réduit à un seul point.
Ceci indique que l'application linéaire sous-jacente est injective.

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6-) ∈Mn(IK), on pose S(A) =
Pour A∈ ∑ ai, j .aj, i
∈[[ 1, n]]
(i, j)∈ 2

a-) Exprimer S(A) en fonction de la trace de A2.


b-) Montrer que si A et B sont semblables alors S(A) = S(B).
––––––––––––––––
n
a-) Si A2 = (αi, j) alors ∀(i, j)∈[[ 1, n]] 2, αi, j = ∑ ai, k.ak, j.
k=1
n  n n  n  n 
Par suite: Tr(A2) = ∑ αi, i = ∑  ∑ ai, k.ak, i = ∑  ∑ ai, j .aj, i = S(A).
i=1 i = 1k = 1  i = 1 j = 1 
2
Donc S(A) = Tr(A ) .

b-) Si A et B sont semblables alors A2 et B2 sont semblables (réciproque fausse)


car A = P–1BP donne A2 = P–1BPP–1BP = P–1B2P.
On sait que deux matrices semblables on la même trace.
Par suite: Tr(A2) = Tr(B2) ce qui s'écrit: S(A) = S(B) .
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
7-) A et B sont deux matrices fixées de Mn(IK).
Résoudre dans Mn(IR) l'équation: X + Tr(X).A = B.
––––––––––––––––
X + Tr(X).A = B ⇔ X = B – Tr(X).A
Ceci entraîne Tr(X) = Tr(B) – Tr(X).Tr(A) donc [1 + Tr(A)].Tr(X) = Tr(B).
Tr(B)
→ Si Tr(A) ≠ – 1 alors ceci exige Tr(X) =
1 + Tr(A)
Tr(B)
ce qui donne la solution X = B – A.
1 + Tr(A)
Cette solution répond bien au problème
A + Tr(B) –
Tr(B) Tr(B).Tr(A)
1 + Tr(A) 
car X + Tr(X).A = B – .A = B
1 + Tr(A) 

→ Si Tr(A) = – 1 et Tr(B) ≠ 0 alors l'équation est impossible.

→ Si Tr(A) = – 1 et Tr(B) = 0 alors Tr(X) peut prendre n'importe quelle valeur.


Donc X appartient à la droite affine B + Vect(A).
Réciproquement, si X = B + λA avec λ∈IK alors X + Tr(X).A = B + λA + [0 + λ(-1)].A = B.

D'où le tableau récapitulatif:


Tr(A) ≠ – 1 Tr(A) = – 1
Tr(B) = 0 Tr(B) S = B + Vect(A)
X=B– A
Tr(B) ≠ 0 1 + Tr(A) S=∅

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8-) Existe-t-il deux matrices A et B telles que AB – BA = In ?
––––––––––––––––
Pour que les deux produits AB et BA existent, il est nécessaire que A et B soient des matrices carrées.
Si AB – BA = In alors ceci exige que A et B appartiennent à Mn(IK).
Dans ce cas, on aurait Tr(AB) – Tr(BA) = Tr(In) = n.
Comme Tr(BA) = Tr(AB) ceci aboutit à l'équation 0 = n ce qui est impossible.

Attention! Si E est IK-ev, on peut trouver deux endomorphismes ϕ et ψ de E tels que ϕ ° ψ – ψ ° ϕ = idE
mais à condition que E ne soit pas de dimension finie.

Ex: Dans E = IK[X], si ϕ(P) = P + P' et ψ(P) = XP


on vérifie aisément que ϕ et ψ sont deux endomorphismes de E.
ϕ ° ψ(P) = ϕ(XP) = XP + (XP)' = XP + P + XP'
ψ ° ϕ(P) = ψ(P + P') = X(P + P') = XP + XP'
donc [ϕ ° ψ – ψ ° ϕ](P) = P.

Ce raisonnement ne tient pas dans IKn[X] car XP appartient à IKn+1[X].


––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
9-) A et B sont deux matrices carrées avec B inversible.
Montrer que B–1A et AB–1 sont semblables.
——————————
B A et AB sont semblables ⇔ ∃P∈GLn(IK), B–1A = P–1(AB–1)P
–1 –1

⇔ ∃P∈GLn(IK), B–1A = (P–1A)(B–1P)


Il suffit de prendre P = B∈GLn(IK) car, dans ce cas, P–1A = B–1A et B–1P = In.
Donc B–1A et AB–1 sont semblables.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
10-) E désigne l'espace vectoriel des fonctions de classe C∞ sur IR et d est l'opérateur de dérivation.
a-) Justifier que d∈ ∈L(E).
b-) d est-il injectif ? surjectif ?
c-) Montrer que tout réel λ est valeur propre de d.
d-) Préciser le sous-espace propre Eλ pour tout réel λ.
——————————
a-) → ∀f∈C (IR, IR), d(f ) = f '∈ C∞(IR, IR).

→ ∀λ∈IR, ∀f, g∈ C∞(IR, IR), d(λf + g) = (λf + g)' = λf ' + g' = λ.d(f ) + d(g)
donc d∈L(E) .

b-) → Ker(d) est l'ensemble des applications constantes donc ce noyau n'est pas réduit
à la fonction nulle. Par suite, d n'est pas injectif .
→ Toute fonction f de E est continue sur IR donc admet des primitives sur IR.
Si F est l'une quelconque de ces primitives alors F est C∞ sur IR et d(F) = f.
Par suite, d est surjectif .

c-) ∀λ∈IR, d(f ) = λf ⇔ f : x∈IR →


 k.eλx avec k∈IR.
Par suite: sp(d) = IR .

d-) D'après la question précédente, ∀λ∈IR, Eλ = Vect(x∈IR → eλx) .

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 4 -1 -3 
11-) A =  1 2 -3  et ϕ est l'endomorphisme de IR3 canoniquement associé à A.
1
3
1 -1 0 
a-) Vérifier que sp(ϕϕ) = {0, 1}.
b-) Préciser E0 et E1.
c-) En déduire une base de IR3 dans laquelle la matrice de ϕ est une matrice diagonale D.
d-) Ecrire la relation de similitude entre A et D.
——————————
4 – 3λ -1 -3
1
a-) λ∈sp(ϕ) ⇔ det(A – λI3) = 0 ⇔ 1 2 – 3λ -3 = 0 ⇔ λ(λ – 1)2 = 0
27
1 -1 -3λ
D'où sp(ϕ) = {0, 1} .

 4x – y – 3z = 0
b-) → (x, y, z)∈E0 ⇔  x + 2y – 3z = 0 ⇔ x = y = z d'où E0 = Vect((1, 1, 1)) .
 x – y =0

→ (x, y, z)∈E1 ⇔ x – y – 3z = 0 ⇔ x = y + 3z d'où E1 = Vect((1, 1, 0), (3, 0, 1)) .

c-) dim(E0) + dim(E1) = 1 + 2 = 3 = dim(IR3).


On sait par ailleurs que E0 et E1 sont en somme directe.
Par suite, IR3 = E0 ⊕ E1 et B = ((1, 1, 1), (1, 1, 0), (3, 0, 1)) est une base de IR3
formée de vecteurs propres de ϕ.

On note u = (1, 1, 1), v = (1, 1, 0) et w = (3, 0, 1).


On sait que: ϕ(u) = 0IR3 , ϕ(v) = v et ϕ(w) = w.
0 0 0
La matrice de ϕ dans la base B est donc D =  0 1 0  .
0 0 1

1 1 3
d-) La matrice de passage de la base canonique à la base B est P =  1 1 0 .
1 0 1
–1 –1
On peut donc écrire D = P .A.P ou encore A = P.D.P .

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 0 -1 -1 
12-) A =  -1 0 -1 
1 1 2
a-) Quelle est la nature de l'endomorphisme ϕ canoniquement associé à A ?
b-) Quelle est la matrice de ϕ dans la base ((1, 1, 0), (1, 0, 1), (0, 1, 1)) ?
c-) Donner une base dans laquelle la matrice de ϕ est diagonale.
––––––––––––––––
 0 -1 -1  0 -1 -1   0 -1 -1 
a-) A =  -1 0 -1  -1 0 -1  =  -1 0 -1  = A donc ϕ est un projecteur de IR3 .
2     
 1 1 2  1 1 2   1 1 2 

1 1 0
b-) Si P =  1 0 1  alors det(P) = -2 ≠ 0
0 1 1
donc B = ((1, 1, 0), (1, 0, 1), (0, 1, 1)) est bien une base de IR3.
a+b–c

x a  x + y
 x=
2
1
=a 1 1 -1 

    a – b +c
P  =   ⇔
y b  x + z = b ⇔ y = –1
d'où P =  1 -1 1 .
 y + z = c 2 2 
z c  -1 1 1 
 z=
–a+b+c
2
La matrice de ϕ dans la base B est donc B = P .A.P –1

1
1 1 -1  0 -1 -1  1 1 0 
1
1 1 -1  -1 -1 -2   2 -3 -3 
soit B =  1 -1 1  -1 0 -1  1 0 1  =  1 -1 1  -1 -2 -1  =  1 2 1 
    
2 -1 1 1  1 1 2  0 1 1  2 -1 1 1  2 3 3   1 1 2 

c-) On cherche les éléments propres de ϕ.


λ∈sp(ϕ) ⇔ Ker(ϕ – λidIR3) ≠ {(0, 0, 0)} ⇔ ϕ – λidIR3 ∉GL(IR3) ⇔ det(A – λI3) = 0
-λ -1 -1
det(A – λI3) = -1 -λ -1 = – λ3 + 2λ2 – λ = – λ(λ – 1)2 d'où sp(ϕ) = {0, 1}.
1 1 2–λ
–y–z=0 x=–z
→ (x, y, z)∈E0 ⇔  – x – z = 0 ⇔  y = – z d'où E0 = Vect((1, 1, -1))
 
→ (x, y, z)∈E1 ⇔ x + y + z = 1 ⇔ z = – x – y d'où E1 = Vect((1, 0, -1), (0, 1, -1)).
La famille ((1, 1, -1), (1, 0, -1), (0, 1, -1)) est une base de E
0 0 0
et, dans cette base, la matrice de ϕ est D =  0 1 0 .
0 0 1

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13-) a-) ∈L(E).
E est un IK-ev et f∈
Montrer que si, pour tout x de E, la famille (x, f(x)) est liée alors f est une homothétie.
b-) ∈L(E) / ∀g∈
C = { f∈ ∈L(E), f ° g = g ° f } (Centre de l'anneau L(E))
Soit f un élément non nul de C et x un vecteur de E.
En utilisant la projection sur la droite Vect(x) quand x ≠ 0E,
montrer que: ∀x∈ ∈E, (x, f(x)) est liée.
Que peut-on en déduire ?
––––––––––––––––
a-) On veut montrer qu'il existe un scalaire λ tel que: ∀x∈E, f(x) = λ.x.
Par hypothèse, f(0E) = 0E car f∈L(E) donc, pour x = 0F, tout scalaire convient car λ.0E = 0E.
Par ailleurs, si x ≠ 0E alors (x, f(x)) liée signifie: ∃λx∈IK, f(x) = λx.x.
On veut montrer que, pour les vecteurs x non nuls, tous les λx sont égaux.
Soit x un vecteur non nul fixé de E.
f(y) = λy.y = λy.(k.x)

→ Si y = k.x avec k ≠ 0 alors 
f(y) = f(k.x) = k.f(x) = k.λx.x = λx.(k.x)

d'où λy.(k.x) = λx.(k.x) et, comme k.x ≠ 0E, λy = λx.
f(x + y) = λx+y.(x + y) = λx+y.x + λx+y.y

→ Si (x, y) est libre alors 
f(x + y) = f(x) + f(y) = λx.x + λy.y

d'où, par soustraction, (λx+y – λx).x + (λx+y – λy).y = 0E
et, comme la famille (x, y) est libre, cela exige λx+y – λx = λx+y – λy = 0 d'où λy = λx+y = λx.
Dans tous les cas, λy = λx. Donc le coefficient λx est indépendant de x et f est une homothétie.

b-) Il est clair que la fonction nulle appartient à C. On cherche les éléments non nuls de C.
Soit f un élément non nul de C et x un vecteur de E.
→ Si x = 0E alors la famille (x, f(x)) est liée.
→ Si x ≠ 0E et D = Vect(x) admet des supplémentaires car E est de dimension finie.
 λy∈IK
Soit F l'un d'entre eux, tout y de E s'écrit de manière unique y = λy.x + z avec 
 z∈F

Si on note p la projection sur D parallèlement à F alors p(y) = λy.x et p(x) = x.


En particulier, pour y = f(x), p[f(x)] = λy.x.
Mais, comme f appartient à C, p[f(x)] = f [p(x)] = f(x).
On en déduit que f(x) = λy.x donc que la famille (x, f(x)) est liée.
Par suite: ∀x∈E, (x, f(x)) est liée.

On en déduit que le centre de L(E) est formé par les homothéties de E .

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14-) E désigne un IK-ev de dimension supérieure ou égale à 2
et f est un endomorphisme de E de rang 1.
a-) Montrer qu'il existe un scalaire λ tel que: f 2 = λf.
b-) Quels sont les éléments propres de f (distinguer les cas λ ≠ 0 et λ = 0) ?
c-) On suppose désormais que f 2 ≠ 0 et que E est de dimension finie.
Montrer que Imf et Ker f sont supplémentaires.
d-) On suppose, dans cette question, que λ ≠ 1.
Montrer que (f – idE)∈∈GL(E) et exprimer (f – idE) en fonction de f et de λ.
––––––––––––––––
a-) rg(f ) = dim(Imf ) = 1 donc il existe un vecteur e1 non nul de E tel que Imf = Vect(e1).
Ce qui s'écrit: ∀u∈E, ∃λu∈IK, f(u) = λu.e1. En particulier, ∃λ∈IK, f(e1) = λe1.
Par suite: ∀u∈E, f 2(u) = f [f(u)] = f (λu.e1) = λu.f(e1) = λu.(λe1) = λ.(λu.e1) = λ.f(u)
Donc: ∃λ∈IK, f 2 = λ.f .
 f 2(u) = f [f(u)] = f(ku) = kf(u) =k2u
b-) Soit k une valeur propre de f et u un vecteur propre associé, 
 f 2(u) = λf(u) = λku
D'où k2 = kλ ce qui donne k = 0 ou k = λ. Donc sp(f ) ⊂ {0, λ} .

Si λ ≠ 0 → dim(Kerf ) = n – 1 ≥ 2 – 1 = 1 donc Kerf ≠ {0E} et 0∈sp(f ) avec E0 = Kerf .


→ e1 ≠ 0E et f(e1) = λe1 donc λ∈sp(f ) et Vect(e1) = Imf ⊂ Eλ .
dim(E0) = n – 1, dimEλ ≥ 1 et dimE0 + dimEλ ≤ n donne dimEλ = 1
d'où Eλ = Imf et finalement: sp(f ) = {0, λ} avec E0 = Kerf et Eλ = Imf .

Si λ = 0: sp(f ) = {0} et E0 = Kerf . Dans ce cas, f 2 = 0 donc Imf ⊂ Kerf .

c-) → f 2 ≠ 0 ⇔ λf ≠ 0 ce qui implique λ ≠ 0.


 f(u) = 0
→ u∈Kerf ∩ Imf ⇔ 
∃v∈E, f(v) = u

Par suite, f(u) = f 2(v) = λf(v) = 0 et u = f(v) = 0. La somme Imf + Kerf est donc directe.
→ Le théorème du rang donne dim(Imf ) + dim(Kerf ) = dimE.

D'où E = Imf ⊕ Kerf .

d-) ∀α∈IK, (f – idE) ° (αf – idE) = αf 2 – (α + 1)f + idE = [α(λ – 1) – 1]f + idE.
, on obtient: (f – idE) °  f – idE = idE
1 1
Si λ ≠ 1, pour α =
λ–1 λ – 1 
1
D'où (f – idE)∈GL(E) et (f – idE)–1 = f – idE .
λ–1

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15-) Soit p et q deux projecteurs d'un IK-e.v. E tels que p ° q = 0. On pose r = p + q – q ° p.
a-) Montrer que r est un projecteur.
b-) Montrer que: Kerr = Kerp ∩ Kerq.
c-) Montrer que: Imr = Imp + Imq.
––––––––––––––––
a-) p∈L(E) et q∈L(E) donc r = p + q – q ° p∈L(E).
r ° r = (p + q – q ° p) ° (p + q – q ° p) avec p ° p = p, q ° q = q et p ° q = 0
r°r=p+p°q–p°q°p+q°p+q–q°p–q°p–q°p°q–q°p°q°p
r ° r = p + q – q ° p = r donc r est un projecteur .

b-) → Si x∈Kerr alors p(x) + q(x) – q ° p(x) = 0E.


Par suite: • p[p(x) + q(x) – q ° p(x)] = 0E donc p(x) = 0E (car p ° q = 0)
• q[p(x) + q(x) – q ° p(x)] = 0E donc q(x) = 0E (car q ° q = q)
Donc x∈Kerp ∩ Kerq et Kerr ⊂ Kerp ∩ Kerq.
→ Si x∈Kerp ∩ Kerq alors r(x) = 0E + 0E – q(0E) = 0E donc x∈Kerr.
Par suite Kerp ∩ Kerq ⊂ Kerr.
Finalement: Kerr = Kerp ∩ Kerq .

c-) → Si x∈Imr alors r(x) = x car r est un projecteur


donc x = p(x) + q(x) – q ° p(x) = p(x) + q[x – p(x)] et x∈Imp + Imq.
D'où Imr ⊂ Imp + Imq.
→ Si x∈Imp + Imq alors ∃(a, b)∈Imp×Imq, x = a + b
et r(x) = p(a) + p(b) + q(a) + q(b) – q ° p(a) – q ° p(b)
r(x) = a + p(b) + q(a) + b – q(a) – q ° p(b) car p(a) = a et q(b) = b.
Comme b = q(b), q ° p(b) = q ° p ° q(b) = 0E car p ° q = 0.
D'où r(x) = a + b = x donc x∈Imr.
Donc Imp + Imq ⊂ Imr.
Finalement: Imr = Imp + Imq .

Compléments d'algèbre linéaire --*-- Page 10


 0 -1 -1 
16-) P =  -1 0 -1 
1 1 2
a-) Vérifier que l'endomorphisme p canoniquement associé à P est une projection.
b-) Déterminer Imp et Kerp.
c-) Soit A∈ ∈M3, 2(IR) et B∈
∈M2, 3(IR) telles que: AB = P.
α-) Calculer rg(A) et rg(B).
β-) En déduire que BA = I2.
––––––––––––––––
 0 -1 -1  0 -1 -1   0 -1 -1 
a-) P =  -1 0 -1  -1 0 -1  =  -1 0 -1  = P donc p est une projection .
2

 1 1 2  1 1 2   1 1 2 

x x 0


b-)  y ∈Kerp ⇔ p y  =  0  ⇔  – y – z = 0 ⇔  x = – z D'où Kerp = Vect((1, 1, -1)) .
      –x–z=0 y=–z
z z 0
x x x
 y ∈Imp ⇔ p y  =  y  ⇔ x + y + z = 0 ⇔ z = – x – y D'où Imp = Vect((1, 0, -1), (0, 1, -1))
     
z z z

c-) α-) → rg(A) ≤ 2 et rg(B) ≤ 2.


→ rg(P) = 2 et rg(P) ≤ min{rg(A), rg(B)}(*) donc rg(A) = rg(B) = 2 .

β-) → Si ϕ et ψ sont les applications linéaires canoniquement associées à A et à B,


 ϕ: IR → IR est de rang 2 donc dim(Kerϕ) = 0 et ϕ est injective
2 3
alors 
 ψ: IR → IR est de rang 2 donc ψ est surjective
3 2

→ La relation P2 = P se traduit par ABAB = AB donc par ϕ ° ψ ° ϕ ° ψ = ϕ ° ψ.


→ ∀u∈IR3, ϕ[ψ ° ϕ ° ψ(u)] = ϕ[ψ(u)] ⇒ ψ ° ϕ ° ψ(u) = ψ(u) car ϕ est injective.
Par suite: ψ ° ϕ ° ψ = ψ soit BAB = B.
→ Comme ψ est surjective, ∀v∈IR2, ∃u∈IR3, ψ(u) = v.
Il vient: ψ ° ϕ ° ψ(u) = ψ(u) soit ∀v∈IR2, ψ ° ϕ(v) = v.
Par suite, ψ ° ϕ = idIR2 et BA = I2.

– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

(*)
Il faut connaître et savoir redémontrer la formule rg(AB) ≤ min{rg(A), rg(B)} .

On note ϕ et ψ les applications linéaires canoniquement associées à A et à B.


Par définition: rg(A) = dim(Imϕ), rg(B) = dim(Imψ) et rg(AB) = dim[Im(ϕ ° ψ)].

Or on sait que: (a) Im(ϕ ° ψ) ⊂ Im(ϕ) et (b) Ker(ψ) ⊂ Ker(ϕ ° ψ)


(a) donne immédiatement: rg(AB) ≤ rg(A).
(b) donne dim[Ker(ψ)] ≤ dim[Ker(ϕ ° ψ)] d'où rg(ψ) ≥ rg(ϕ ° ψ)
soit rg(AB) ≤ rg(B).

Compléments d'algèbre linéaire --*-- Page 11


17-) p et q sont deux projecteurs d'un IK-ev E qui vérifient: q ° p = p et p ° q = p.
a-) Montrer que ces deux conditions équivalent respectivement à Imp ⊂ Imq et Kerq ⊂ Kerp.
b-) Donner un exemple en dimension 3.
c-) α-) Montrer que q – p est un projecteur.
β-) Vérifier que Im(q – p) = Imq ∩ Kerp.
γ-) Vérifier que Ker(q – p) = Imp + Kerq.
––––––––––––––––
a-) → • Soit x un élément de Imp, ∃y∈E, p(y) = x.
Si q ° p = p alors x = p(y) = q ° p(y) = q[p(y)] ∈ Imq.
Donc q ° p = p ⇒ Imp ⊂ Imq. (Pour des applications quelconques)
• ∀x∈E, p(x)∈Imp.
Si Imp ⊂ Imq alors p(x)∈Imq donc ∃y∈E, q(y) = p(x)
et q ° p(x) = q ° q(y) = q(y) = p(x).
Donc Imp ⊂ Imq ⇒ q ° p = p. (Si q est un projecteur)

Par suite: si p et q sont deux projecteurs de E alors q ° p = p ⇔ Imp ⊂ Imq .

→ • Soit x∈Kerq alors q(x) = 0E.


Si p ° q = p alors p(x) = p[q(x)] = p(0E) = 0E d'où x∈Kerp.
Donc p ° q = p ⇒ Kerq ⊂ Kerp. (Pour deux endomorphismes quelconques)
• ∀x∈E, x = q(x) – [q(x) – x] et q[q(x) – x] = q(x) – q (x) = 0E donc q(x) – x∈Kerq.
Si Kerq ⊂ Kerp alors p[q(x) – x] = 0E et ∀x∈E, p(x) = p[q(x)] – p[q(x) – x] = p ° q(x).
Donc Kerq ⊂ Kerp ⇒ p ° q = p.
Par suite: si p et q sont deux projecteurs de E alors p ° q = p ⇔ Kerq ⊂ Kerp .

b-) Si B = (e1, e2, e3) est une base de E, on peut prendre


 Imp = Vect(e1)
p = projection sur Vect(e1) parallèlement à Vect(e2, e3) d'où 
 Kerp = Vect(e2, e3)
 Imq = Vect(e1, e2)
q = projection sur Vect(e1, e2) parallèlement à Vect(e3) d'où 
 Kerq = Vect(e3)
On aura Imp ⊂ Imq et Kerq ⊂ Kerp.

c-) α-) q – p∈L(E) et (q – p) ° (q – p) = q2 – q ° p – p ° q + p2 = q – p – p + p = q – p.


Donc q – p est un projecteur .

β-) x∈Im(q – p) ⇔ (q – p)(x) = x ⇔ q(x) = p(x) + x.


Ceci entraîne: p ° q(x) = p ° p(x) + p(x) soit p(x) = p(x) + p(x)
d'où p(x) = 0 et, par suite, q(x) = x. Donc Im(q – p) ⊂ Kerp ∩ Imq.
Réciproquemment, si x∈Kerp ∩ Imq alors (q – p)(x) = q(x) – p(x) = x – 0E = x
donc x∈Im(q – p) d'où Kerp ∩ Imq ⊂ Im(q – p).
Par suite: Im(q – p) = Kerp ∩ Imq .

γ-) Si x∈Imp + Kerq alors ∃(y, z)∈E×Kerq, x = p(y) + z


et (q – p)(x) = q ° p(y) + q(z) – p ° p(y) – p(z) = p(y) – p(y) – p(z) = 0E car Kerq ⊂ Kerp.
Donc Imp + Kerq ⊂ Ker(q – p).
Réciproquement, si x∈Ker(q – p) alors q(x) – p(x) = 0E donc q[x – p(x)] = 0E
ce qui s'écrit: z = x – p(x)∈Kerq donc x = p(x) + z ∈ Imp + Kerq.
D'où Ker(q – p) ⊂ Imp + Kerq.
Finalement: Ker(q – p) = Imp + Kerq .

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