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Propriétés mécaniques des Matériaux

N.MATOUGUI
1
Introduction

La science des matériaux est l’étude des relations qui existent entre
leurs caractéristiques générales et leurs structures :
La connaissance des propriétés d’un matériau passe par la
détermination des phases qui le composent, quand a leur nature,
leur forme, leur quantité….Ces paramètres sont regroupés sous le
nom de structure de matériau.

2
Echelles de l’étude
des matériaux
Science des matériaux :

Comprendre / prédire les


propriétés macroscopiques
à partir des structures
microscopiques
Importance des échelles
intermédiaires (grains,
précipités, défauts …)
Echelle(s)
Mésoscopique(s)

3
Pourquoi on s’intéresse au comportement mécanique des
matériaux?

4
Classes des propriétés de matériaux

Limite d’élasticité, module


d’Young, Ductilité, Dureté,
Propriétés mécaniques Résistance a la rupture,
Résistance au fluage, Résistance
a la fatigue
Propriétés thermiques
Propriétés physiques Propriétés optiques
Propriétés électriques
Propriétés magnétiques
Propriétés de surface Oxydation et corrosion
Frottement, abrasion, usure
Aptitude a la mise en Facilité de mise en forme,
œuvre d’élaboration, de collage, de
retouche
Propriétés esthétiques Aspect, texture, toucher

5
Méthodes de caractérisations des matériaux

➢ Avant d’étudier la structure d’un matériau ,ses propriétés et son


comportement ,il est nécessaire de savoir comment le caractériser.
➢ Et afin de caractériser le comportement mécanique d’un matériau soumis
a des forces extérieures (contraintes…),on a recours a un certain nombre
d’essai normalisés. Ces essais permettent de déterminer des différents
grandeurs (limites d’élasticité, dureté , résilience…)
➢ Il existe également des méthodes de caractérisation de la structure des
matériaux (RX ,MO,MET,MEB…)
➢ Toutes ses méthodes expérimentales permettent d’établir des relations
entre propriétés et structures.

6
Caractérisation des propriétés mécaniques
Effectuer des essais mécaniques sur un matériau permet de connaître ses caractéristiques
mécaniques (ses propriétés).

Essais mécaniques classiques Caractéristiques mécaniques


principales mises en
évidence
TRACTION Résistance à la traction
Caractéristiques d’élasticité
Capacité d’allongement

DURETÉ Résistance à la pénétration

RÉSILIENCE Résistance aux chocs

Résistance à la fatigue
FATIGUE
(Limite d’endurance)
FLUAGE
Résistance au fluage 7
Etats de contrainte courants
Contrainte de Cauchy : s= F / S

Traction uniaxiale Compression uniaxiale Traction biaxiale


8
Etats de contrainte courants

Pression hydrostatique Cission pure

P=F/S t = Ft / S
9
Modes de déformation simples
Traction (compression) uniaxiale
• Déformation longitudinale
conventionnelle : u
n =
l

• Déformation latérale conventionnelle :


v
n =
l
• Coefficient de Poisson :

def. latérale
=
def. longtudinale
10
Modes de déformation simples

Dilatation

V
=
V

Distortion (cisaillement)

 = = tan( )
w
l
• Petits angles :

 
11
Elasticité linéaire - Historique

12
Introduction

13
14
15
Coefficient de poisson

16
17
18
19
Changement de volume

20
21
Relation Contrainte - Déformation

22
23
Loi de Hook Généralisée (petites deformations)

24
25
26
27
28
29
30
31
Elasticité linéaire

• Contrainte (force) proportionnelle à la


déformation (allongement)
• Tous les matériaux présentent un domaine
d ’élasticité linéaire pour de faibles
déformations ( ~10-3)
• Def. uniaxiale  module d ’Young E

32
Constantes d’élasticité « usuelles »
Module

m (3l + 2m )
d’Young : s 1 = E1 E=
l+m

2  l
coef. de Poisson :  =- =- 3 =   0,3
1 1 2(l + m )

de cisaillement : t = G G=m G =E/2(1+)

de compressibilité : K = E/3(1- ) KE


33
Modèles idéalisés de comportement mécanique des matériaux

σ σ σ σ

ε ε ε ε

Matériau élastique
Matériau élastique Matériau élastique Matériau parfaitement
plastique non
linéaire fragile plastique ecrouissable plastique
ecrouissable

39
Comportement de divers matériaux

Comportement Classe Exemple


Céramique Zircone ,Alumine
Fragile (élastique) Métaux très durs et Aciers trempés
très écrouis

Métaux Plomb
Ductile (élastique)
plastique non Amalgame Pâte a modeler
ecrouissable)

Métaux mous et mi- Aciers doux


durs Aciers mi-durs
Ductile (élastique
plastique Alliages d’AL
ecrouissable) Bronzes

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Essai de traction

Exemples d'éprouvettes de traction


en alliage d'aluminium

• Lo longueur initiale
• So section initiale
• Do diamètre initial
• Éprouvettes
conventionnelles:

avec
• (Do=20mm, Lo=100mm)
ou
• (Do=10mm, Lo=50mm

41
Courbe de traction
conventionnelle

Courbe contrainte / déformation déduite (3)


de la courbe force / allongement :

Contrainte nominale : sn = F/S0 (2)


vs.
Déformation nominale : n = L/L0
(4)
(1)
(1) Déf. élastique
(2) Déf. plastique uniforme
(3) Striction (localisation de la
def. plastique)
(4) Rupture
42
• R contrainte / F Force
• Rm contrainte maximale avant rupture
• Re limite apparente d'élasticité
• e allongement relatif, usuellement noté A%

◆ Courbe de traction d'un matériau ◆ Quand il n'est pas possible de déterminer


ductile présentant un décrochement la limite apparente d'élasticité on définit une
limite conventionnelle Rp0,2 correspondant
à un allongement relatif A=0,2%.

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Caractéristiques nominales ou apparentes

Résistance
Limite d'élasticité
à la
traction :

La limite d'élasticité est la contrainte à partir de laquelle un


matériau commence à se déformer de manière permanente. Elle se
mesure ou se vérifie habituellement à l'aide d'un essai de traction
44
Comportement des
matériaux en traction

Exemples :

 Elasticité caoutchoutique
(NR : caoutchouc naturel)
 Etirage à froid
(HDPE : Polyetylène haute
densité)
 Plasticité (alliages Al)
 Microfissuration (verre
organique)
 Elasticité linéaire -
rupture brutale (verre,
alumine)

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Notations usuelles

◆ Module d ’Young : E
Young ’s modulus
◆ Contrainte nominale : s, sn = F/S0
Nominal stress
◆ Déformation nominale : , n = l/l0
Nominal strain
◆ Limite d ’élasticité : Re
Yield stress : sy
◆ Limite d ’élasticité conventionnelle à 0,2% : R0,2
0.2% proof stress : s0.2
◆ Résistance à la traction : Rm
Ultimate Tensile Strength : UTS
◆ Déformation à la rupture (si avant striction) : r
Fracture strain : f
◆ Allongement à la rupture (si après striction) : Ar
Elongation to fracture : Ef
◆ Coefficient de striction : z
Necking coefficient

46
47
Coefficient d’écrouissage
On constate d’après les courbes qu’il n’y a pas de différence avec le trac é conventionnel pour la partie élastique,
car les déformations élastiques sont très faibles.

Dans le domaine de déformation plastique homogène, la courbe prend une allure parabolique.

Dans la zone de striction, il faut tenir compte de l’effet de concentration de contrainte (variation rapide de la
section).

La portion parabolique de la courbe rationnelle peut être mise sous forme analytique, l’expression la plus utilisée
est de la forme :

σ = σ 0 + K εn

σ0 ,K ,n sont des constantes et n est appelé coefficient d’écrouissage (ou de consolidation).

Dans cette équation , n est égale a l’allongement réparti avant striction ( par démonstration)

« n » définit donc l’aptitude d’un matériau a se déformer en expansion.

48
Tableau de limite d'élasticité des matériaux usuels

Matière Nuance Re [MPa]

Bois ≈ 10
Aluminium EN AC-AlSi12Cu 180 à 240
Acier de S185 290 à 540
construction
Acier faiblement 30 Cr Ni Mo 16 700 à 1450
allie
(30 CND 8)

49
•Allongement à la rupture :

Lo et Lf sont respectivement les longueurs initiales et finales après rup

50
Quelques remarques :

• Un allongement à la rupture élevé caractérise un matériau


ductile ; le polyester (250 < A% < 1500) par exemple peut être
étiré de 15 fois sa longueur initiale avant de rompre.
• Un allongement à la rupture faible caractérise un matériau
fragile ; une fonte GJL (0,3 < A% < 0,8) rompt alors qu’elle ne
s’est presque pas allongée. Ainsi une poutre en fonte de 1m
de long aura rompu avant d’être allongée de 8mm.
• Peu de temps avant la rupture, apparaît un phénomène de
striction ; ce phénomène se caractérise par le coefficient de
striction Z%.
• So et Sf sont respectivement les sections initiales et finales
après rupture.

51
Allongement à la rupture de quelques matériaux

TYPE Désignation A%

S185 (A33) 8 à 18
Aciers au carbone 16 à 20
(XC48)
28 Mn 6 19 à 21
Aciers faiblement allié 34 Cr Ni Mo 6 10 à 13

Aciers inox X6 Cr Ni Ti 17-12 30 à 40

Fontes GJL (graphite lamellaire) 0,3 à 0,8

Alliages d’Aluminium - 20-40

Alliages de cuivre Laitons (Cu + Zn) 4 à 28

Bronzes (Cu + Sn) 3 à 50


Polyesters 250 à 1500
Élastomères et (thermodurcissable)
plastiques Polychlorure de vinyle (PVC) 150 à 450
souple
52
Module de Young
Le physicien britannique Thomas Young (1773-1829) avait
remarqué que le rapport entre la contrainte de traction appliquée à
un matériau et la déformation qui en résulte (un allongement relatif)
est constant, tant que cette déformation reste petite et que la limite
d'élasticité du matériau n'est pas atteinte. Cette constante est le
module d'Young ou module d'élasticité longitudinal. La loi
d'élasticité est la loi de Hooke :

E est le module
d'Young,

Un matériau dont le module d'Young est très élevé est dit rigide.
L'acier, l'iridium, le diamant, sont des matériaux très rigides,
l'aluminium et le plomb le sont moins, les matières plastiques et
organiques sont généralement peu rigides 53
Quelques valeurs numériques de modules d'Young (MPa)

Matériau Module d’Young(MPa)


Aluminium (Al) 69 000

Chrome (Cr) 289 000

Inconel X-750 (Ni + Cr + Fe) 212 à 218 000

Duralumin AU4G 75 000

Béton 27 000

Diamant (C) 1 000 000

Alumine (Oxyde d'Aluminium Al2O3) 390 000

Verre 69 000

Papier 3 000 à 4 000

caoutchoucs 700 à 4 000

Résines époxy 3 500

Silice (oxyde de silicium SiO2) 107 000

Bois de rose 16 000


54
Coefficient de Poisson

où :
do et d sont respectivement le diamètre initial et le diamètre sous charge,
Lo et L la longueur initiale et la longueur sous charge.
ν est défini dans le domaine élastique
NB : Le coefficient de Poisson fait partie des constantes élastiques. Il est compris entre -1 et
0,5. Les valeurs expérimentales obtenues dans le cas d'un matériau parfaitement isotrope sont très
proches de la valeur théorique (1/2) le matériau est parfaitement incompressible (cas du caoutchouc, par
exemple)
. Pour un matériau quelconque, on obtient en moyenne 0,3. Il existe également des matériaux à
coefficient de Poisson négatif : on parle alors parfois de matériaux auxétiques.
55
Valeurs de modules
 Le module d ’Young varie de 5
à 6 ordres de grandeurs
suivant les matériaux

 Le coef. de Poisson est


toujours compris entre 0
(béryllium) et 0,5 (élastomères :
déformation à volume
constant)

N.MATOUGUI
56
Energie de déformation

l
U tot = U elast + U plast =  Fd (l )
l0

densité d ’énergie (J/m3) :


  tot =  el +  pl
u el 
u =  s()d avec :  s
0

 el E =

 (!) toujours vrai


1 s
2

u = +  sd pl
(même pour s>sy)

2 E 0
Dissipée à 90% en
= u + u pl chaleur N.MATOUGUI
el
u pl u el
57
TD n=1 : Exercices sur le comportement mécanique à la traction
Ex 1
1 – Suivant la loi de la constance de volume de la partie calibrée d’une éprouvette sollicitée au cours de l’essai de traction,
déterminer que la contrainte vraie et la déformation rationnelle sont étroitement liés à l’allongement relatif.
- Calculer la section d’un fil d’Al correspondant a A=10% en fonction de la section initiale.
Ex 2
En se servant de « Excel, ou Orrigin curves » tracer les courbes rationnelles σ=F(ε ) des essais de traction
suivants :

A% σ A% σ A% σ
1,8E-4 0,0013 5,2E-4 0,0013 5,1E-4 0,0013
0,047 0,071 0,133 0,074 0,124 0,083
0,055 0,145 0,158 0,151 0,146 0,174
0,058 0,22 0,166 0,229 0,153 0,267
0,06 0,278 0,173 0,307 0,159 0,36
0,067 0,35 0,191 0,39 0,174 0,464
0,08 0,425 0,243 0,48 0,217 0,596
0,131 0,522 0,259 0,512 0,23 0,644
0,4 0,597 0,336 0,835

d=10mm est le diamètre initial de l’éprouvette test.


- Déterminer l’indice d’écrouissage n
58
• Ex 3 :
• Un barreau métallique de diamètre D=20mm et de longueur L=300mm est soumis a un effort de traction
de 4000N.
• Quel est le type de déformation correspondante?.
• Calculer l’accroissement de longueur correspondant à cette déformation?.
• On donne E= 70.104 DaN/mm2

• Ex 4 :
• Pour un échantillon en acier a bas carbone, la relation σ=F(ε) est donnée par la relation :
σ= Kεn
K=530 MPa
n= 0.25
• Estimer la contrainte maximale et la valeur de la déformation linéaire

• Ex 5 :

• On dispose d'un rond (barre de section circulaire) ∅20 et de longueur 200 faite en acier S235 (E24) de
limite d'élasticité garantie 235 MPa (dans l'industrie mécanique, l'unité implicite est le millimètre, il faut
donc comprendre « un diamètre de 20 mm » et « une longueur de 200 mm »). On lui suspend une masse
de une tonne.
• La barre résiste-t-elle ?
• Si c'est le cas, jusqu'à quel coefficient de sécurité est-elle validée ?
• Si elle résiste, quel est son allongement élastique ?
• On désire utiliser un rond d'aluminium de limite d'élasticité 100 MPa avec un coefficient de sécurité de
4. Quelle doit être le diamètre du rond ?

59
• Ex 6 :
• On a réalisé un essai de traction sur un matériau « A ». La géométrie de l’éprouvette de
traction utilisée est rectangulaire , ayant les dimensions suivantes :
• L0=100mm
• d=20mm
• D=30mm
• e=3mm
• La force appliquée F et la longueur instantanée L entre repères sont données au tableau ci-
contre pour quelques points caractéristiques de la courbe brute de traction. Au cours de
l’essai, lorsque la force F a atteint 1500N, on a supprimé cette force et on a constaté que la
longueur L entre repères était égale à 100.2mm après la suppression de la force.
– Quelle est la limite conventionnelle d’élasticité R0.2 (en Mpa) du matériau?
– Quel est le module d’Young E (en Gpa) du matériau?
– Quelle est la résistance à la traction Rm (en Mpa) du matériau?
– Quel est l’allongement final après rupture A%? F(N) L(mm)
– Quel est le module de cisaillement G (en Gpa) du matériau? 0 100.000
1500 100.320
– * Rupture de l’éprouvette: la longueur Lest juste avant la rupture.
2400 124.000
0.23
2100* 132.168*
60

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