Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CHAPITRE II Equilibre Liquide Vapeur Des Mélange 2022-2023
CHAPITRE II Equilibre Liquide Vapeur Des Mélange 2022-2023
on note 𝑛, 𝑛𝑙 , 𝑛𝑣 les quantités de matière respectivement dans le système global, dans la phase liquide et dans la phase
vapeur
𝑛2 𝑛2𝑙 𝑛2𝑣
𝑛2 = 𝑛2𝑙 + 𝑛2𝑣 et 𝑥2 = ; 𝑥2𝑙 = ; 𝑥2𝑣 =
𝑛 𝑛𝑙 𝑛𝑣
𝑛𝑙 𝑥2 − 𝑥2𝑙 = 𝑛𝑣 (𝑥2𝑣 − 𝑥2 )
𝐿𝑀 = 𝑥2 − 𝑥2𝑙 et 𝑀𝐺 = (𝑥2𝑣 − 𝑥2 )
𝑀𝐺 𝑛𝑙
=
𝐿𝑀 𝑛𝑣
le résultat peut s’écrire aussi sous la forme
𝐿𝐺 𝑛 𝑀𝐺 𝑛𝑙 𝐿𝑀 𝑛𝑣
= 𝑙 ⇒ = ; =
𝑀𝐺 𝑛 𝐿𝐺 𝑛 𝐿𝐺 𝑛
Remarque : dans le cas de diagrammes relatifs aux titres massiques w2 le théorème des moments chimiques s’écrit sous la forme :
𝑀𝐿. 𝑚𝑙 + 𝑀𝐺. 𝑚𝑣 = 0 ;
𝑴𝑮 𝒎𝒍 𝑳𝑴 𝒎𝒗
= ; =
𝑳𝑮 𝒎 𝑳𝑮 𝒎
II. MELANGE BINAIRE DU SOLUTION LIQUIDE IDEALE
Considérons un mélange binaire de 2 composés notés A et B. La théorie montre que l’existence d’un mélange idéal (parfait) exige
deux conditions :
Lorsque les deux molécules A et B sont de formule chimique voisine et il n’y a pas de variation de volume lors du mélange des
2 constituants :
𝑉(𝑚é𝑙𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑖𝑑é𝑎𝑙) = 𝑛1 𝑉1∗ + 𝑛2 𝑉2∗
Les interactions à distance entre les différentes molécules A et B de la solution sont de même ordre de grandeur : les
A-A A-B; B-A
interactions A−A, A−B, B−A et B−B sont très voisines
A-A
A A A B
A
A A B A
A A B
B-B A B
B B B
B
B
B
Exemples : Quelques exemples de solutions idéales
Pour ces solutions à forte dilution du soluté 2 dans le solvant 1, les interactions 2-2 son supprimées du fait de l’éloignement entre
ces molécules 2 (elles ne se voient pas entre elles : effet d’écran, donc pas d’interaction) : voir modèle ci-dessous :
Ce comportement obéit à des lois simples dites lois des solutions diluées :
lorsque 𝑥2 → 0 et 𝑥1 → 1 : les interactions moléculaires sont dues
seulement aux molécules du solvant ⇒ la solution comporte une solution
idéales.
II.2 Propriétés des solutions idéales
On appelle solution idéale, toute solution dont le potentiel chimique des constituants 𝜇𝑗𝑠𝑑 obéit à une loi analogue à celle du
potentiel chimique des gaz parfaits :
𝑃𝑗
Gaz parfaits 𝜇𝑗𝐺𝑃 𝑇, 𝑃 = 𝜇𝑗0,𝐺𝑃 (𝑇, 𝑃 0 ) + 𝑅𝑇𝑙𝑛
𝑝0
𝒗𝒂𝒑
T=Cste, 𝒚𝒋 T=Cste
𝑃𝑗 est donnée en fonction de sa fraction molaire
𝑣𝑎𝑝 𝑣𝑎𝑝,0 𝑃𝑗
𝜇𝑗 = 𝜇𝑗 + 𝑅𝑇𝑙𝑛
𝑙𝑖𝑞 𝑝0 𝑃𝑗 = 𝒚𝒋
𝒗𝒂𝒑
𝑷
𝑥𝑗 𝒍𝒊𝒒𝒖𝒊𝒅𝒆 dans la phase liquide et la pression
Considérons 1e solution idéale en équilibre avec 1e phase vapeur contenant les mêmes constituants (𝑗). On supposera que cette
phase vapeur est 1 mélange de GP. Le constituant (𝑗) est donc existe dans la phase vapeur et dans la phase liquide:
0,𝑙𝑖𝑞 0,𝑣𝑎𝑝
𝜇𝑗 −𝜇𝑗 𝑃𝑗 𝑃𝑗∗ 𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
𝑃1 = 𝑥1 𝑃1∗ 𝑇 𝑒𝑡 𝑃2 = 𝑥2 𝑃2∗ (𝑇 ൯
Donc : = 𝑙𝑛 = 𝑓 𝑇 = 𝑙𝑛
𝑅𝑇 𝑥𝑗 𝑝0 𝑝0
𝑙𝑖𝑞
D’où, on trouve la loi de Raoult : 𝑃𝑗 = 𝑥𝑗 𝑃𝑗∗ (𝑇)
Exemple de la présentation graphique de la loi de Raoult
𝑙𝑖𝑞
La loi de Raoult pour le benzène (2): 𝑃2 = 𝑥2 𝑃2∗
𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
La pression totale est : 𝑃 = 𝑥1 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗
𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
Soit : 𝑃 = (1 − 𝑥2 )𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗
𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
𝑃 = 1 − 𝑥2 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗
La pression totale : ቐ 𝑙𝑖𝑞
𝑃 = 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗ − 𝑃1∗
𝑙𝑖𝑞
Donc la courbe 𝑃 = 𝑓(𝑥2 ) :
𝑙𝑖𝑞
𝑃 = 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗ − 𝑃1∗
𝑙𝑖𝑞
Utilisons la loi de Raoult : 𝑃2 = 𝑥2 𝑃2∗
Partons d’un mélange liquide M (A1, A2) de composition initiale caractérisée par x2 = xM
on diminue la pression du mélange M progressivement
la première bulle de vapeur apparait au point 𝑁 (qui appartient à la
courbe d’ébullition), et sa composition est donnée par le point
correspondant de la courbe de rosée (N’) donc
𝑣𝑎𝑝
𝑦2 = 𝑥𝑁 ′
si on continue à diminuer la pression, il y a une transformation
progressive du liquide en vapeur
lorsqu’on atteint le point 𝑄′ (sur la courbe de rosée), tout le liquide a
été vaporisé et la dernière goutte de liquide a pour composition
𝑥2𝑙 = 𝑥𝑄
Théorème de l’horizontale : À tout point du domaine diphasé (𝑙 + 𝑣), à température et pression fixées, on peut, en traçant une
horizontale, associer deux points respectivement de la courbe d’ébullition et de rosée qui donneront la composition de la phase
liquide et de la phase vapeur.
II.4.4 Théorème des moments
𝒏𝒍𝒊𝒒 : nombre de moles dans la phase liquide
𝒗𝒂𝒑
𝒏𝟐 : nombre de moles dans la phase vapeur
𝑙𝑖𝑞
𝑛 𝑇𝑜𝑡 = 𝑛 + 𝒏𝒗𝒂𝒑: nombres de moles totale dans les phases liquides et vapeur
𝒍𝒊𝒒 𝒗𝒂𝒑
𝒏𝟐 +𝒏𝟐
L’équation de bilan de matière de l’espèce (2) : 𝒙𝑴 = 𝒙𝟐 =
𝒏𝑻𝒐𝒕
𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝
(1)=(2) ⇒ 𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 + 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑦2 = 𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 + 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑥2
𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝
⇒ 𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 − 𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 = 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑥2 − 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑦2 𝑙𝑖𝑞
Il suffit de connaître 𝑛 𝑇𝑜𝑡 = 𝑛 + 𝒏𝒗𝒂𝒑: pour résoudre le
𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝 système à deux inconnues
𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 − 𝑥2 = 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑥2 − 𝑦2
𝑣𝑎𝑝
𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑥2 −𝑦2 𝑛𝑙𝑖𝑞 𝑀𝑉
= 𝑙𝑖𝑞 ⇒ = Théorème des moments
𝑛𝑣𝑎𝑝 𝑥2 −𝑥2 𝑛𝑣𝑎𝑝 𝐿𝑀
II.5 Diagramme isobare
𝑣𝑎𝑝
Le diagramme isobare du mélange binaire comprend deux courbes : la courbe de rosée 𝑇 = 𝑓(𝑦2 )et la courbe d’ébullition
𝑙𝑖𝑞
𝑇 = 𝑓(𝑥2 )
échauffement rapide
de la vapeur
les changements de pente apparaissent aux points N, Q
car il y a changement de phase dans ces points échauffement global
lent et vaporisation
au point N : l’apparition du première bulle de vapeur
échauffement rapide
au point Q : disparition de la dernière goutte de liquide du liquide
II.6 Grandeurs thermodynamique de mélanges des solutions idéale
On rappelle que la grandeur thermodynamique de mélange en solution idéal, ∆𝑍𝑀 notée aussi ∆𝑍 avec :
∆𝑍 = 𝑥1 𝑍1 − 𝑍10 + 𝑥2 𝑍2 − 𝑍20
En appliquant cette relation pour un système binaire du mélange, on obtient ∆𝑍 ∶ ቐ
∆𝑍 = 𝑥1 ∆𝑍1 + 𝑥2 ∆𝑍2
∆𝐺 = 𝑥1 𝜇1 − 𝜇10 + 𝑥2 𝜇2 − 𝜇20
II.6.1 Enthalpie libre de mélange : ൞ 𝝁𝒊 = 𝜇𝑖0 + 𝑅𝑇𝑙𝑛𝑥𝑖 (𝑖 = 1, 2)
⇒ ∆𝐺 = 𝑅𝑇(𝑥1 𝑙𝑛𝑥1 + 𝑥2 𝑙𝑛𝑥2 ) < 0
∆𝐻𝑚é𝑙 = 0
𝑉𝑖 = 𝑉𝑖 ⇒ ∆𝑽𝒊 = 𝑉𝑖 − 𝑉𝑖 = 0
∆𝑉𝑚é𝑙 = 0
III. MELANGE BINAIRE REEL
Une solution binaire réelle est une solution homogène contenant des constituants purs (1) et (2) sans réaction chimique. La
solution réelle pour un binaire (1)-(2) est caractérisée par :
∆𝑚é𝑙 𝐻 ≠ 0
les interactions entre molécules différentes peuvent avoir des valeurs très éloignées des interactions entre molécules
identiques : les interactions intramoléculaires 1-1, 2-2 et 1-2 sont très différentes 1-1 ≠2-2 ≠1-2.
La pression de vapeur au-dessus de la solution est différente de la pression donnée par la relation de Raoult :
𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞 𝑅𝑎𝑜𝑢𝑙𝑡
𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 ≠ 𝑥1 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗ = 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
III.2 Miscibilité totale à l’état liquide –Azéotropie
Presque tous les mélanges binaires (1)-(2) ont un comportement plus ou moins imparfait, en particulier lors de mélange de
composés aux structures chimiques différentes, impliquant donc des interactions différenciées entre chaque constituant. Dans
une transformation isotherme, nous distinguons deux types de solutions réelles selon leur comportement vis-à-vis la loi de
Raoult :
si la pression 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 est supérieure à celle prévue par la loi de Raoult 𝑷𝑹𝒂𝒐𝒖𝒍𝒕 𝑹𝒂𝒐𝒖𝒍𝒕
𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 > 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 : on parle alors de
déviation positive par rapport à la loi de Raoult : Ce type d’écart est observé pour un mélange de deux constituants (1) et (2)
tels que les interactions entre molécules (1) et (2) sont plus faibles que les interactions entre même constituants (interactions
(1)-(1) et (2)-(2)) : L’ajout par exemple de molécules (2) dans un liquide (1) pur a pour effet de diminuer les forces d’attraction
entre les molécules (1) : la volatilité de (1) est augmentée.
- le volume total est (légèrement) supérieur à celui qui serait observé si le mélange était idéal (ce dernier étant la somme
algébrique des volumes de chaque liquide).
- le mélange est endothermique (il est nécessaire que le système reçoive de l’énergie sous forme de chaleur pour conduire à un
mélange miscible, les molécules (1) et (2) étant moins attirées entre elles que les molécules (1) avec (1) et (2) avec (2)).
- C’est ce type d’écart qui est le plus largement observé.
Si la pression 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 est inférieure à celle prévue par la loi de Raoult 𝑷𝑹𝒂𝒐𝒖𝒍𝒕 𝑹𝒂𝒐𝒖𝒍𝒕
𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 < 𝑷𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆 : on parle alors de
déviation négative par rapport à la loi de Raoult : Dans ce cas, les interactions entre molécules (1) et (2) sont plus favorables
qu’entre molécules identiques ((1)-(1) et (2)-(2)) : L’ajout de molécules (2) au liquide (1) pur augmente les forces d’attraction
auxquelles sont soumises les molécules (1) et elles deviennent moins volatiles : la pression totale de la vapeur en équilibre au-
dessus de la solution liquide est inférieure à celle calculée par application de la loi de Raoult. Expérimentalement, on constate
l’inverse des observations précédentes à savoir :
- le volume total est (légèrement) inférieur à celui qui serait observé si le mélange était idéal.
- le mélange est exothermique (le système cède de l’énergie sous forme de chaleur lors du mélange des deux liquides).
- Les écarts négatifs sont peu fréquents, on les rencontre lorsqu’une attraction excessive intervient entre les molécules des deux
constituants (1) et (2), ce qui implique des chaleurs de mélange négatives. L’attraction peut être attribuée, soit à une réaction
chimique (cas de HCl et H2O), soit à la formation de "liaisons hydrogène "(cas du chloroforme et de l’acétone) :
Chlorure d’hydrogène - Eau :
HCl + H2O →H3O+ + Cl –
Chloroforme - Acétone :
A T=Cte, nous distinguons deux types de solutions réelles selon leur comportement vis-à-vis la loi de Raoult :
𝑅é𝑒𝑙𝑙𝑒
si la pression 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 est supérieure à celle prévue par la si la pression 𝑷𝐑é𝒆𝒍𝒍𝒆
𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 est inférieure à celle prévue par la loi
𝑅𝑎𝑜𝑢𝑙𝑡 𝑅𝑎𝑜𝑢𝑙𝑡
loi de Raoult 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 : de Raoult 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 :
𝑅é𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑅𝑎𝑜𝑢𝑙𝑡 𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 > 𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑥1 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗ 𝑅é𝑒𝑙𝑙𝑒
𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑅𝑎𝑜𝑢𝑙𝑡
<𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑥1 𝑃1∗ + 𝑥2 𝑃2∗
On parle alors de déviation positive par rapport à la loi On parle alors de déviation négative par rapport à la loi
de Raoult. de Raoult.
Dans ce cas : Dans ce cas :
Le volume total est supérieur à celui qui serait observé si Le volume total est inférieur à celui qui serait observé si le
le mélange était idéal : 𝑽𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍 > 𝑽𝒊𝒅é𝒂𝒍 mélange était idéal: 𝑽𝑻𝒐𝒕𝒂𝒍 < 𝑽𝒊𝒅é𝒂𝒍
Le mélange est endothermique Le mélange est exothermique ∆𝑚é𝑙 𝐻 < 0
Formation de liaison Hydrogène
∆𝑚é𝑙 𝐻 > 0
Exemple :
Exemple :
Propanone – Chloroforme
Méthanol – Chloroforme
Butanone – Chloroforme
Benzène – Ethanol Eau –Ethanol
Cyclohexane – Ethanol
III.2.1 Déviation par rapport à l’idéalité allure de la courbe d’ébullition sur le diagramme d’équilibre isotherme
La figure ci-dessous présente deux exemples de diagramme isotherme de deux solutions réelles binaires:
La figure (a) présente le mélange binaire (1)-(2) présentant une déviation négative par rapport à la loi de Raoult ; Exemple :
Propanone (1)- Chloroforme (2)
La figure (b) présente le mélange binaire (1)-(2) présentant une déviation positive par rapport à la loi de Raoult ; Exemple :
Acétonitrile (1)- Chloroforme (2)
Figure 1 : Diagramme isotherme de la solution réelle binaire (1)-(2) ; (a) : déviation négative, par rapport à l’idéalité, (b) :
déviation positive, par rapport à l’idéalité.
Déviation positive (b)
Lorsque l’un des deux composés est presque pur (il suit à peu près la loi de Raoult) l’autre composé est très dilué (sa fraction
molaire est voisine de zéro), il suit la loi de de Henry. Lorsque la fraction molaire 𝑥𝑖 d’un constituant 𝑖 (soluté) tend vers 0
𝑃𝑖
(lorsque 𝑥𝑖 → 0 ), le rapport tend vers une limite finie constante non nulle. Cette constante noté 𝐾𝑖𝐻 est appelée constante
𝑥𝑖
de Henry. Elle dépend de la température et homogène à une pression. Donc, pour 𝑥𝑖 << 1 (ou 𝑥𝑖 → 0 ), on trouve la loi de
linéaire:
On reprend les courbes du mélange binaire (1)-(2), mais en considérant cette fois le cas où la fraction molaire du composé est
suffisamment faible pour confondre la courbe avec sa tangente à l’origine. Cette partie rectiligne correspond à une nouvelle loi
linéaire appelée « loi de Henry », les deux équations des deux droites pour les constituants (1) et (2) sont :
Les constantes 𝐾1𝐻 et 𝐾2𝐻 ont la dimension d’une pression, elles sont en fonction de la température 𝑇 et sont obtenues par
extrapolation de la tangente à la courbe expérimentale quand 𝑥1𝑙 → 0 pour le constituant (1) et pour 𝑥2𝑙 → 0 le constituant (2)
(c’est à dire à dilution infinie).
Figure 2. Diagramme isotherme de la solution réelle binaire (1)-(2) (a) Déviation positive par rapport l’idéalité (la loi de
Raoult) (b) Déviation négative par rapport à l’idéalité (la loi de Raoult)
𝐾𝑖𝐻 peut être déterminée graphiquement : c’est le coefficient de déviation de la tangente à la courbe 𝑃𝑖 𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦 = 𝑓 𝑥𝑖𝑙 . Par
extrapolation à 𝑥𝑖𝑙 de cette tangente, on peut aussi déterminer 𝐾𝑖𝐻 sur l’axe des pressions :
Si 𝐾𝑖𝐻 > 𝑃𝑖∗ : déviation positive par rapport à l’idéalité
Si 𝐾𝑖𝐻 < 𝑃𝑖∗ : déviation négative par rapport à l’idéalité
Si 𝐾𝑖𝐻 = 𝑃𝑖∗ : pour une solution idéale
III.2.3 Lois limites
𝑃2
Lorsque la fraction molaire 𝒙𝟐 du constituant 2 (soluté) tend vers 0 (𝑥2 →𝟎), le rapport tend vers une limite finie constante
𝑥2
𝑙𝑖𝑞
on constate que si 𝑥2 →1 (constituant 2 joues le rôle du solvant)
𝑙𝑖𝑞
la loi de Raoult reste valable 𝑥2 → 1; 𝑃2 = 𝑥2 𝑃2∗
𝑙𝑖𝑞
si 𝑥2 →0 : Loi de Henry
𝑙𝑖𝑞 𝑙𝑖𝑞
𝑃2 𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦 = 𝑥2 𝐾2𝐻 ; Lorsque 𝑥2 → 0
𝐾2𝐻 est obtenue par extrapolation de la tangente à la courbe réelle
quand 𝑥2→0 pour le constituant (2).
Théorème (à admettre) : Si la courbe d'ébullition présente un extremum, la courbe de rosée présente le même extremum et
réciproquement.
III.3.3.1 Diagrammes isothermes
𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝
Les courbes d’ébullition 𝑃 = 𝑓(𝑥2 ) et de rosée 𝑃 = 𝑓(𝑦2 ) dans la solution réelle sont tangentes au point azéotrope, noté
Az.
III.3.3.2 Diagrammes isobare
Les courbes d’ébullition et de rosée passent par un maximum Az
Les courbes d’ébullition et de rosée dans la solution réelle sont tangentes au point azéotrope, noté Az.
Le mélange azéotrope est une solution qui a l’apparence d’un corps pur lors de l’ébullition et de liquéfaction mais dans la
composition varie avec la température et la pression.
Le point extremum Az se nomme point azéotrope et correspond à un mélange azéotrope de composition XAZ. On constate que le
changement d'état d'un tel mélange, se fait à température constante et à composition constante.
Au point de l’extremum de la pression de vapeur, les compositions de la phase liquide et vapeur pour les constituants (1) et (2)
𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝 𝑙𝑖𝑞 𝑣𝑎𝑝
sont égales : 𝑥1 = 𝑦1 ; 𝑥2 = 𝑦2
Théorème de Gibbs-Konovalov : Aux points d’extremum de la pression de vapeur ou de la température d’ébullition, les
compositions de la vapeur et de liquide sont identiques.
Azéotropie : On appelle mélange azéotropique (azéotropie) un mélange binaire qui bout à température constante, la vapeur et
le liquide ont alors la même composition
azéotropie positive : maximum de P (écart positif) = minimum de T
azéotropie négative : minimum de P (écart négatif) = maximum de T
Au contraire d’un corps pur la composition de l’azéotrope varie avec la pression
Il faut noter que si le mélange binaire présente une déviation positive par rapport à la loi de Raoult, la température
d’ébullition de l’azéotrope est inférieure à celles des composés purs 𝑇(𝐴𝑧) < 𝑇𝑗∗
Il faut bien noter que si le mélange binaire présente une déviation négative par rapport à la loi de Raoult, la température
d’ébullition de l’azéotrope est supérieure à celles des composés purs 𝑇 𝐴𝑧 > 𝑇𝑗∗
III.3.3.3 Courbes d’analyses thermiques
On augmente progressivement la température on obtient les courbes suivantes pour les points α quelconque et α' du point Az :
III.4 Miscibilité nulle à l’état liquide –Hétéroazéotropie (Diagrammes binaires liquide-vapeur, liquides parfaitement non
miscibles)
Approche expérimentale
L’ébullition isotherme d’un système de deux liquides non miscibles s’effectue à pression constante.
L’ébullition isobare d’un système de deux liquides non miscibles s’effectue à température constante.
III.4.1 Diagramme isobare
Soit une grandeur thermodynamique 𝑍 , la grandeur de mélange réel est définie par la différence ∆𝑍𝑟é𝑒𝑙 entre la valeur de 𝑍 en
solution réelle et à l’état pure :
Définition : La différence entre ces deux grandeurs de mélange ∆𝑍𝑟é𝑒𝑙 et ∆𝑍𝑖𝑑é𝑎𝑙𝑒 , s’appelle grandeur thermodynamique d’excès:
On a :
∆𝐺𝑒𝑥𝑐è𝑠 = 𝑅𝑇 𝑥𝑖 𝑙𝑛𝛾𝑖
𝑖
III.6.2 Enthalpie d’excès ∆𝑯𝒆𝒙𝒄è𝒔
𝜕 ∆𝐺𝑚é𝑙𝑎𝑛𝑔𝑒
∆𝐻𝑒𝑥𝑐è𝑠 = −𝑇 2
𝜕𝑇 𝑇 𝑃
𝜕𝑙𝑛𝛾1 𝜕𝑙𝑛𝛾2
∆𝐻𝑒𝑥𝑐è𝑠 = −𝑅𝑇 2 𝑥1 + 𝑥2
𝜕𝑇 𝜕𝑇 𝑃
𝜕𝑙𝑛𝛾𝑖
∆𝐻𝑒𝑥𝑐è𝑠 = −𝑅𝑇 2 𝑥𝑖
𝑖 𝜕𝑇 𝑃
III.6.3 Entropie d’excès ∆𝑺𝒆𝒙𝒄è𝒔
∆𝐺𝑒𝑥𝑐è𝑠 ∆𝐻𝑒𝑥𝑐è𝑠
∆𝑆𝑒𝑥𝑐è𝑠 =− +
𝑇 𝑇
𝜕𝑙𝑛𝛾1 𝜕𝑙𝑛𝛾2
−𝑅𝑇 2 𝑥1 + 𝑥2
𝑅𝑇 𝑥1 𝑙𝑛𝛾1 + 𝑥2 𝑙𝑛𝛾2 𝜕𝑇 𝜕𝑇 𝑃
∆𝑆𝑒𝑥𝑐è𝑠 = − +
𝑇 𝑇
𝜕𝑙𝑛𝛾1 𝜕𝑙𝑛𝛾2
∆𝑆𝑒𝑥𝑐è𝑠 = −𝑅 𝑥1 𝑙𝑛𝛾1 + 𝑥2 𝑙𝑛𝛾2 − 𝑅𝑇 𝑥1 + 𝑥2
𝜕𝑇 𝜕𝑇 𝑃
𝜕𝑙𝑛𝛾𝑖
∆𝑆𝑒𝑥𝑐è𝑠 = −𝑅 𝑥𝑖 𝑙𝑛𝛾𝑖 − 𝑅𝑇 𝑥𝑖
𝑖 𝑖 𝜕𝑇 𝑃
III.6.4 Le volume d’excès ∆𝑽𝒆𝒙𝒄è𝒔
Le volume d’excès ∆𝑽𝒆𝒙𝒄è𝒔 est égal au dérivé de l’enthalpie libre d’excès ∆𝑮𝒆𝒙𝒄è𝒔 par rapport à la pression 𝑃 :
𝜕∆𝐺𝑒𝑥𝑐è𝑠
∆𝑉𝑒𝑥𝑐è𝑠 =
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑗
𝜕𝑙𝑛𝛾1 𝜕𝑙𝑛𝛾2
∆𝑉𝑒𝑥𝑐è𝑠 = 𝑅𝑇 𝑥1 + 𝑥2
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑗
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑗
𝜕𝑙𝑛𝛾𝑖
Dans le cas général: ∆𝑉𝑒𝑥𝑐è𝑠 = 𝑅𝑇 σ𝑖 𝑥𝑖
𝜕𝑃 𝑇,𝑛𝑗
Remarque : Les grandeurs d’excès dépendent de la composition, de la température et des coefficients d’activité. La mise au point
d’expressions réalistes des coefficients d’activité en fonction de la composition et de la température est donnée en fonction des
modèles thermodynamique de mélanges liquides. L’influence de la pression est généralement ignorée. Le modèle le plus simple
est celui des mélanges idéaux dans lequel les grandeurs d’excès sont nulles.
IV. APPLICATION : DISTILLATION FRACTIONNEE, ENTRAINEMENT A LA VAPEUR
Soit un mélange idéal de deux liquides 𝐴 et 𝐵 complètement miscibles et de points d’ébullition respectifs 𝑇𝐴 et 𝑇𝐵 . À pression
constante, la température de changement d’état du mélange des composés 𝐴 et 𝐵 est fonction de leurs proportions respectives
(Figure 3). Cette figure nous indique qu’à la température T = 90°C, la composition du mélange liquide est donnée sur la courbe
d’ébullition au point (𝐿1 ), soit 20 % de 𝐴 et 80 % de 𝐵. La composition de la vapeur est donnée au point (𝑉1 ) sur la courbe de
rosée, soit 50 % de 𝐴 et 50 % de 𝐵. Ainsi, on constate que la proportion de 𝐴 est supérieure dans la phase vapeur que dans la
phase liquide puisque 𝐴 est plus volatil que 𝐵. Le diagramme de phase permet de voir que la phase vapeur est toujours plus riche
en composé le plus volatil et ce quelque soit la température du mélange.
Lorsque cette vapeur (V1) se condense dans la tête de distillation
(L’1), elle produit un distillat dont les premières gouttes auront bien
sûr la même composition que la vapeur qui lui a donné naissance,
soit 50 % de A et 50 % de B. On constate ainsi que le distillat s’est
enrichi en composé A et le bouilleur s’est appauvrit en composé A et
enrichit en B. Le mélange à donc une nouvelle composition et sa
température d’ébullition va augmenter, puis produire une nouvelle
vapeur de proportion en A plus faible que précédemment. Le Figure 3 : évolution de la composition du mélange au cours
processus se poursuit ainsi jusqu’à épuisement de A après quoi B d’une distillation simple.
distille éventuellement seul. On peut visualiser ce cheminement sur
le diagramme de phase : au fur et à mesure que le mélange distille,
on se déplace sur le diagramme vers des températures et une
proportion de B supérieures (Le sens d’évolution du mélange dans le
bouilleur est indiqué par des flèches sur la Figure).
Si l’on trace la courbe de distillation qui représente l’évolution
distillation indique que la séparation n’a pas permis d’obtenir Figure 4 : Courbe de distillation obtenue par distillation simple
les composés A et B purs. Pour améliorer ce résultat il serait d’un mélange. Comparaison avec une courbe de distillation
idéale.
nécessaire de répéter cette opération plusieurs fois d’affilée. Il
Mais la nature est essentiellement constituée de mélanges multiconstituants, et la connaissance des équilibres liquide-vapeur
de ces mélanges est bien sûr essentielle dans les procédés classiques de la chimie ou de la pétrochimie : ce n'est en général
que dans les étapes ultimes d'un procédé de séparation que l'on aboutit à des mélanges pouvant être assimilés à des binaires.
Le comportement des mélanges ternaires peut encore faire l'objet de représentations graphiques, dans l'espace à trois
dimensions (ou sous la forme de coupes planes ou projections des diagrammes en trois dimensions).
V.1 Exemple d'un mélange ternaire
Exemple d'un mélange idéal
On Considère, pour commencer le mélange méthanol (1) - éthanol (2) - propanol (3) : ce mélange, formé de trois alcools, se
comporte à peu près comme un mélange idéal.
Les équilibres liquide-vapeur de ce mélange sont décrits par la température 𝑇, la pression 𝑃, la composition de la phase liquide (𝑥1 ,
𝑥2 , 𝑥3 ) et la composition de la phase vapeur (𝑦1 , 𝑦2 , 𝑦3 ).
On note tout de suite que la composition de la phase liquide n'est en réalité décrite que par deux variables indépendantes, par
exemple 𝑥1 ,𝑥2 puisque 𝑥1 +𝑥2 +𝑥3 =1. Il en va de même pour la phase vapeur.
On peut donc, par exemple, choisir indépendamment la température 𝑇 et la composition de la phase liquide 𝑥1 ,𝑥2 . Mais une
fois ce choix fait, il y aura une seule pression à laquelle un équilibre liquide - vapeur pourra avoir lieu (pression de bulle**) et
la composition de la vapeur en équilibre avec le liquide sera aussi fixée.
• *La fraction molaire d'un constituant est le rapport du nombre de moles de ce constituant au nombre de moles total dans le
mélange.
• ** Condition dans laquelle la première bulle de vapeur apparaît dans un mélange liquide.
Dans le cas de notre mélange liquide idéal, et si nous admettons que la phase vapeur peut être considérée comme un gaz
parfait, les équations d'équilibre sont :
(𝑠)
𝑥1 𝑃1 𝑇 = 𝑦1 𝑃
(𝑠)
𝑥2 𝑃2 𝑇 = 𝑦2 𝑃
(𝑠)
𝑥3 𝑃3 𝑇 = 𝑦3 𝑃
On voit que si 𝑇, 𝑥1 et 𝑥2 sont fixés, on peut trouver analytiquement la pression d'équilibre :
(𝑠) (𝑠) (𝑠)
𝑃 = 𝑥1 𝑃1 𝑇 + 𝑥2 𝑃2 𝑇 + 1 − 𝑥1 − 𝑥2 𝑃3 𝑇
Et la composition de la vapeur s'en déduit immédiatement :
(𝑠) (𝑠)
𝑃1 𝑇൘ 𝑃2 𝑇൘
𝑦1 = 𝑦2 𝑃 = 𝑃
On peut ainsi tracer une surface de bulle : 𝑃 en fonction de 𝑥1 et 𝑥2 , qui est ici un plan, et une surface de rosée* : 𝑃 en
fonction de 𝑦1 et 𝑦2 , qui, pour un mélange idéal, est une hyperboloïde. L'allure de ces surfaces est donnée dans le schéma
qui suit.
Mais si on prend une composition quelconque du liquide sur le
surface de bulle, on ne peut pas, à partir de ce simple
diagramme, trouver la composition de la vapeur en équilibre :
tout ce qu'on sait, c'est qu'elle se trouve sur la surface de rosée
à la même pression : le lieu des points possibles est donc une
courbe. Ce diagramme devrait être complété par des segments
de droite, reliant les points représentatifs du liquide (sur la
surface de bulle) aux points représentatifs de la vapeur en
équilibre (sur la surface de rosée). Il est clair qu'un tel schéma
sera rapidement illisible.
Figure 7 : Surface de bulle (en bleu) et de rosée (en rouge) d'un
mélange ternaire idéal : méthanol - éthanol - propanol à 350 K.
C'est pourquoi on représente le plus souvent les mélanges ternaires par des coupes à différentes pressions de ces surfaces
isothermes. Sur ces coupes à 𝑇 et 𝑃 fixés, on voit apparaître une courbe de bulle qui sépare un domaine liquide homogène d'un
domaine liquide-vapeur, et une courbe de rosée qui sépare les domaines liquide-vapeur et vapeur.
Sur ces diagrammes, on peut sans problème faire figurer les conodales : segments qui relient les points représentatifs des phases
liquide et vapeur à l'équilibre.
V.2 Diagrammes triangulaires
Une coupe à pression constante, telle qu'ainsi décrite, du diagramme de phase isotherme d'un mélange aura la forme d'un triangle
rectangle : diagramme à deux axes orthonormés en 𝑥1 et 𝑥2 , variant de 0 à 1, et limité par la droite (hypoténuse) 𝑥1 +𝑥2 = 1: au-
delà de cette droite, la fraction molaire 𝑥3 serait négative.
Chacun des points de ce domaine correspond à une composition, et chaque sommet à un corps pur. Les fractions molaires 𝑥1 et 𝑥2
se lisent directement par projection sur les axes. On a une lecture de la fraction molaire 𝑥3 en abaissant, depuis le point
représentatif du mélange,
Cette représentation repose sur la propriété suivante des triangles équilatéraux : La somme des segments découpés sur les côtés par
des parallèles à ceux-ci, à partir d'un point du triangle, est égale à un côté