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Chapitre 1

Analyse combinatoire et
Dénombrement

1.1 Triangle de Pascal


Proposition 1.1.1. (Formule du triangle de Pascal)
p−1 p
∀n ≥ 2, ∀ p ∈ [1 : n − 1], Cn−1 + Cn−1 = Cnp .

Remarque 1.1.2. Le triangle de Pascal permet de représenter les coefficients Cnp de façon
matricielle:

1.2 Rappels sur les ensembles


Dans cette partie nous rappelons, et sans démonstrations, quelques résultats clas-
siques sur la théorie des ensembles.

1.2.1 Ensembles
Notations, vocabulaire et exemples:

Proposition 1.2.1. Soient A, B et C des parties d’un ensemble Ω.


- A∩B =B∩A A∪B =B∪A

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- A∩∅=∅ A∪∅=A A∩Ω=A


- A∩A=A A∪A=A A∪Ω=Ω
- A ∩ B ∩ C = A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C
- A ∪ B ∪ C = A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C
- A ⊂ B =⇒ A ∩ B = A et A∪B =B
- A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
[n  [ n   \n  \ n  
- A∩ Bi = A ∩ Bi A∪ Bi = A ∪ Bi
i=1 i=1 i=1 i=1

- Lois de Morgan: A∩B =A∪B A ∪ B = A ∩ B.


n
[ n
\ n
\ n
[
Ai = Ai Ai = Ai .
i=1 i=1 i=1 i=1

N.B: On note souvent CΩA par CA .

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Définition 1.2.2. La famille (Ei )i∈[1:n] est une partition de Ω ssi ∀i 6= j : Ei ∩ Ej = ∅ et


[n
Ω= Ei , avec la notation: [1 : n] = {1, 2, 3, . . . , n}.
i=1

Exemple:
Si E ⊂ Ω, alors {E, E} est une partition de Ω car E ∩ E = ∅ et E ∪ E = Ω.

1.3 Cardinal d’un ensemble fini


1.3.1 Définition et exemples
Définition 1.3.1. On dit qu’un ensemble E est fini s’il est vide ou s’il existe n ∈ N∗ et
une bijection de E dans [1 : n]. Le nombre n est appelé cardinal de E et noté card(E),
ou |E|, ou #E. Dans le cas contraire, on dit que l’ensemble est infini. Par convention,
card(∅) = 0.

Remarque 1.3.2. Le cardinal d’un ensemble est unique, il correspond intuitivement à


son nombre d’éléments.

Exemples:
- Pour tous m, n ∈ Z avec m 6 n, l’ensemble [m : n] est fini de cardinal n − m + 1.
- card(N) = +∞, où N est l’ensemble des entiers naturels.

Proposition 1.3.3. Soient E un ensemble fini et A une partie de E. Alors A est finie et
card(A) ≤ card(E), avec égalité ssi A = E.

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1.3.2 Cardinal et Union


Théorème 1.3.4. Si A et B sont deux ensembles finis et disjoints, alors A ∪ B est fini
et:
card(A ∪ B) = card(A) + card(B).
Par récurrence, on obtient le corollaire suivant:
m
[
Corollaire 1.3.5. Si A1 , . . . , Am sont m ensembles finis deux à deux disjoints, alors Ai
m m i=1
est fini et: [  X
card Ai = card(Ai ).
i=1 i=1

On en déduit un certain nombre de propriétés suivantes:


Proposition 1.3.6. Soient A, B et C trois parties d’un ensemble fini E.
i)- card(A) = card(E) − card(A).
ii)- card(A \ B) = card(A) − card(A ∩ B).
iii)- card(A ∪ B) = card(A) + card(B) − card(A ∩ B).

i)- A et Ā sont disjoints et on a: E = A ∪ Ā, donc card(E) = card(A) + card(Ā).


ii)- A = (A\B) ∪ (A ∩ B) (théorème 1.3.4)
iii)- A ∪ B = (A\B) ∪ (A ∩ B) ∪ (B\A) (théorème 1.3.4)
card(A ∪ B) = card(A\B) + card(A ∩ B) + card(B\A)
= card(A) + card(B) − card(A ∩ B).

n
[
Corollaire 1.3.7. Si A1 , . . . , An sont n ensembles finis, alors Ai est fini et:
n
[  X n i=1
card Ai ≤ card(Ai ).
i=1 i=1

Preuve:
On montre le résultat par récurrence.
• Pour n = 2, on a:

card (A1 ∪ A2 ) = card (A1 ) + card (A2 ) − card (A1 ∩ A2 ) ≤ card (A1 ) + card (A2 ) .

• Soit n > 2. Supposons que le résultat est vrai pour n ensembles. D’après le cas n = 2,
on a:
card (A1 ∪ . . . ∪ An ∪ An+1 ) ≤ card (A1 ∪ . . . ∪ An ) + card (An+1 )
≤ card (A1 ) + . . . + card (An ) + card (An+1 ) ,
où on a utilisé dans la dernière ligne l’hypothèse de récurrence.

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Théorème 1.3.8. (Formule du crible de Poincaré):


Soient A1 , . . . , An des parties d’un ensemble fini E, alors
[ n  X n X  
card Ai = (−1)k−1 card Ai1 ∩ . . . ∩ Aik
i=1 k=1 16i1 <...<ik 6n
Xn X
= card(Ai ) − card(Ai ∩ Aj ) + . . . + (−1)n−1 card(A1 ∩ . . . ∩ An ).
i=1 i<j

Exemple (n = 3):
Soient A, B et C trois ensembles finis. Alors,

card(A∪B∪C) = card(A)+card(B)+card(C)−card(A∩B)−card(B∩C)−card(A∩C)+card(A∩B∩C).

1.3.3 Cardinal et produit cartésien


Théorème 1.3.9. Si E1 , . . . , Ep sont p ensembles finis et non vides, alors E1 × . . . × Ep =
Yp
Ei est un ensemble fini et,
i=1 p p
Y  Y
card Ei = card(Ei ).
i=1 i=1

En particulier si E1 = ..... = Ep = E, alors card(E p ) = (card(E))p , avec la notation:

E p = E × ... × E.

Exemple:
- Le nombre des nombres de trois chiffres commençant par un qu’on peut écrire avec des
chiffres impairs tous distincts est: 1 × 4 × 3 = 12. On peut schématiser ce calcul par
l’arborescence suivante:

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