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République Algérienne Démocratique Et Populaire

Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique

Université Mohamed Boudiaf -M’sila


Faculty De Technology

Département de Génie Mécanique


SPECIALITE : Construction Mécanique

Niveau : 2eme Années Master

Module : Mécanique de la Rupture et Fatigue

Historique de La Mécanique de
Rupture

Préparé par :
֎ Debih Hamza Chems Eddine

Sous La Supervision Du

Benhamadouche Lamia

Année Universitaire : 2023 / 2024


I. Introduction
La mécanique de la rupture a été introduite vers 1920. Son objectif est de caractériser le comportement à la
fissuration de structures des matériaux à l'aide de certain paramètre comme le champ de contraintes, la
taille de la fissure et la résistance à la fissuration du matériau.
Les premières analyse (déplacements, déformations et contraintes) autour d'une fissure ont été entrepris par
vers 1940. L'extension de la discipline a été amorcée par la suite.
Voici quelques exemples de ruptures catastrophiques qui ont conduit les chercheurs et les ingénieurs à
déterminer les causes de ces ruptures.

Toute structure de matériau contient pratiquement des défauts, qu'ils soient introduits lors de l'élaboration
du matériau ou lors de la fabrication de la pièce (défauts d'usinage ou de soudage par exemple). Ces
défauts doivent être pris en compte car ils conditionnent la fiabilité de la structure et sa durée de vie.

II.Historique
L’emploi des aciers et des autres alliages métalliques s’est considérablement développé depuis le début de
la seconde moitié du 19e siècle jusqu’à nos jours. Malheureusement ce développement s’est accompagné de
nombreux accidents graves ou même mortels à cause de l’inadéquate utilisation de ces matériaux. Notons
que ces accidents sont remarqués par leur brutalité et soudaineté.
Le désastre de Boston (USA) en est un exemple, le 15 janvier 1919 un grand réservoir de hauteur de 15m et
de 27 mètres de diamètre se rompit soudainement, laissant couler 8700000 litres de mélasse (substance
sucrée) dans les rues de Boston à une vitesse estimée à 56 km/h, tuant 21 personnes et en blessant 150
personnes.
Entre 1930 et 1940 des ponts routiers soudés de type 50 ° Vierendeel en Belgique pour permettre la
traversée du canal Albert ou des canaux de Campine ont vu des ruptures fragiles.

Fig 1: Le pont Hasselt après sa rupture en Mars 1938


Le 16 Janvier 1943, le pétrolier SS Schenectady était à quai à Swan (Island). À 22 h 30, sans avertissement,
et dans un bruit audible jusqu'à au moins un kilomètre et demi, la coque s'est fracturée en deux parties.

Fig 2: Rupture brutale de Schenactady en deux parties

La liste est longue, on se contente des exemples cités précédemment pour dire que ces accidents étaient
derrière le développement d’une nouvelle discipline appelée mécanique de la rupture.

III. Définitions
La rupture est la séparation d’un matériau en deux ou plusieurs parties, sous l’action d’une contrainte.
Cette séparation se produit à plus ou moins grande vitesse par propagation de fissures existant dans le
matériau
La rupture est donc fortement influencée par la présence de défauts internes comme les microfissures, les
pores, les inclusions de particules fragiles et par la présence d’entailles (macrofissures) résultant de défauts
de fabrication ou de conception
Tous les matériaux contiennent un certain nombre de microfissures qui deviennent instables et conduisent à
la rupture lorsque la force appliquée dépasse une valeur critique. Pour comprendre ce comportement, il
faut analyser en détail les phénomènes se produisant à la pointe d’une fissure.

IV. Théorie de Griffith


La mécanique de la rupture fut développée durant la première guerre mondiale pas l’ingénieur britannique
en aéronautique, Alan. A. GRIFFITH, pour mieux expliquer la rupture des matériaux fragiles. Les travaux
de GRIFFITH étaient motivés par deux contradictions :
La contrainte nécessaire pour rompre du verre est de près de 100MPa.
La contrainte théorique nécessaire pour briser les liaisons atomiques du verre est approximativement de
10,000MPa.
Une théorie était nécessaire pour concilier ces deux observations contradictoires. De plus, des expériences
sur les fibres de verres ont suggéré que la contraint de rupture augmentait à force que le diamètre de la
fibre diminuait. D’où la résistance à la traction uniaxial, qui avait été largement utilisé pour prédire la
rupture d’un matériau avant GRIFFITH, ne pouvait pas être une propriété matérielle indépendante de
l’échantillon. GRIFFITH suggéra alors que la faible résistance à la rupture observée dans les expériences,
ainsi que la dépendance de la résistance en fonction de la taille, étaient dues à la présence de défauts
microscopiques dans le matériau.
Afin de vérifier l’hypothèse de défauts, GRIFFITH a introduit un défaut artificiel dans ses échantillons de
verre expérimentaux. Le défaut artificiel était sous forme de surface fissure qui était beaucoup plus grande
que les autres défauts dans l’échantillon. Les expériences ont montré que le produit de la racine carrée de
la longueur du défaut (a) et de la contrainte de rupture(σf) était presque constant, ce qui peut être exprimé
avec l’équation suivante : σ f √a ≈ C

L’explication de cette équation en termes de théorie d’élasticité linéaire est problématique. La théorie
d’élasticité linéaire prédit que la contrainte à la pointe de la fissure dans un matériau linéairement
élastique est infinie. Afin d’éviter ce problème, GRIFFITH a développé une approche thermodynamique
pour expliquer la relation qu’il a observé. La croissance d’une fissure, l’extension des surfaces de chaque
côté de la fissure, nécessite une augmentation de l’énergie de surface. GRIFFITH a trouvé une expression
de la constance C en termes d’énergie de surface de la fissure en résolvant le problème d’élasticité d’une
fissure finie dans une plaque élastique. Brièvement l’approche était comme suit :

֎ Calculer l'énergie potentielle stockée dans un échantillon parfait sous une charge de traction uniaxiale.
֎ Fixer la limite de sorte que la charge appliquée ne fonctionne pas, puis introduire une fissure dans
l'échantillon. La fissure détend la contrainte et réduit ainsi l'énergie élastique à proximité des faces de
la fissure. D'autre part, la fissure augmente l'énergie de surface totale de l'échantillon.
֎ Calculer le changement de l'énergie libre (énergie de surface - énergie élastique) en fonction de la
longueur de la fissure. Une défaillance se produit lorsque l'énergie libre atteint une valeur de crête à
une longueur de fissure critique, au-delà de laquelle

L’énergie libre diminue à mesure que la longueur de la fissure augmente, c'est-à-dire en provoquant une

rupture. En utilisant cette procédure, Griffith a trouvé que : C=


√ 2 Eγ
π

Ou E étant le module de YOUNG et γ la densité d’énergie surfacique du matériau. En supposant que


E=62GPa et γ= 1 J/m², cela permet d’avoir un accord entre la contrainte de rupture prédite par Griffith, et
les résultats expérimentaux pour de verre.

Pour le cas d’une mince plaque rectangulaire avec une fissure perpendiculaire à la charge appliqué
2
πσ a
(ModeI), la théorie de Griffith devient alors : G=
E
Où: G est le taux de libération d’énergie de déformation ;
σ est la contrainte appliquée ;
a la longueur de la fissure ;
E est le module de Young, qui dans le cas d’une déformation plane, devrait être divisé par le facteur
de rigidité de la plaque (1-ν2)

Le taux de libération d’énergie de déformation peut par ailleurs être défini comme étant la vitesse à
laquelle l’énergie est absorbée par la croissance de la fissure.
2
πσ a
Cependant nous avons aussi : GC = f
E

Si G>Gc, c’est le critère pour lequel la fissure va commencer à se propager.

Le critère de Griffith a été aussi utilisé par Johnson, Kendall et Roberts dans l’application pour les surfaces
adhésives. Récemment, il a été montré que l'application directe du critèrede Griffith à une seule "cellule"
numérique conduit à une formulation très robuste de la méthode des éléments de frontière.
V. Théorie D’IRWIN
Le travail de Griffith a été largement ignoré par la communauté des ingénieurs jusqu’au début des années
1950. Les raisons qui les ont poussés à faire çà sont :

֎ Dans les matériaux structurés réels, le niveau d’énergie nécessaire pour causer une rupture est
considérablement supérieur à l’énergie de surface correspondante.
֎ Dans les matériaux structurés, il y a toujours des déformations plastiques autour du front de fissure, ce
qui rend l’hypothèse du milieu élastique linéaire avec des contraintes infinies à la pointe de la fissure
irréaliste

La théorie de Griffith procure un excellent accord avec les données expérimentales pour les matériaux
fragiles tels que le verre. Pour les matériaux ductiles tel que l’acier, bien que la relation reste valable,
l’énergie de surface (γ) prédite par la théorie de Griffith reste généralement irréaliste.

Un groupe travaillant sous la direction de G. R Irwin à la U.S. Naval Research Laboratory (NRL), pendant
la deuxième guerre mondiale, a réalisé que la plasticité devait jouer un rôle essentiel dans la rupture des
matériaux ductiles.

Dans les matériaux ductiles (ou même dans des matériaux donnant l’impression d’être fragiles), une zone
plastique se développe aux alentours de l’extrémité de la fissure, cette zone grandis au fur et à mesure que
la charge appliquée augmente jusqu’à ce que la fissure se développe et le matériau élastiquement contraint
en dehors de la fissure se décharge. Ce cycle de charge et de décharge plastique conduit à une dissipation
d’énergie sous forme de chaleur.

Ce qui a conduit à ajouter un terme dissipatif à la relation d’équilibre énergétique conçu par Griffith pour
les matériaux fragiles. En termes physiques, une énergie supplémentaire est nécessaire pour la croissance
des fissures dans les matériaux ductiles contrairement aux matériaux fragiles.

L’idée d’Irwin était de partager l’énergie en deux parties :

Energie de déformation élastique emmagasinée qui se dégage sous forme de fissure qui se développe. C’est
la force motrice thermodynamique de la rupture.

Energie dissipée qui inclut la dissipation plastique et l’énergie de surface (ainsi que toute autre énergie
dissipative pouvant être à l’œuvre). Cette énergie fournit la résistance thermodynamique à la rupture.
L’expression de l’énergie sera donc : G = 2γ + Gp

Où : γ Représente l’énergie de surface,


Gp est la dissipation plastique (et la dissipation venant d'autres sources) par unité de surface de la
croissance des fissures

Le critère de Griffith s’écrira alors : σ f √ a=


√ EG
π

Pour les matériaux fragiles, l’énergie de surface domine et donc G ≈ 2γ =2 J/m2 Mais pour les matériaux
ductiles tels que l’acier, la dissipation plastique est la plus présent G ≈ Gp =1000 J/m2

Pour les polymères proches de la température de transition vitreuse, on a des valeurs entre 2 et 1000 J/m².
Finalement, une modification de la théorie des solides de Griffith a émergé de ce travail ; un terme appelé
intensité de contrainte remplace le taux de libération d'énergie de déformation et un terme appelé ténacité à
la rupture remplace l'énergie de faiblesse de surface. Ces deux termes sont simplement liés aux termes
d'énergie utilisés par Griffith :

K I =σ √ aπ

K C = √ E GC (Pour les contraintes planes)

K C=
√ E GC
1−v
2
(Pour les déformations planes)

Avec : KI étant le facteur d’intensité de contrainte, KC la ténacité et ν le coefficient de Poisson.

Il est important de noté que le paramètre de rupture KC prend différentes valeurs quand il est mesuré sous
contrainte plane et déformation plane.

La rupture se produit quand KI ≥KC. Dans le cas particulier de déformation plane, K C devient KIC et est
considérer comme propriété propre au matériau. L’indice I réfère au (Mode I) qui est le mode de
chargement qui permettra la propagation de la fissure.

Nous devons cependant noter que l'expression de KI sera différente pour les géométries autres que la plaque
infinie fissurée au centre. Par conséquent, il est nécessaire d'introduire un facteur de correction sans
dimension, Y, pour caractériser la géométrie. Nous avons donc: KIC = σc Y√ a
Y : Représente un coefficient de forme, c'est une fonction géométrique de l'éprouvette et de la longueur de fissure

VI. Facteurs influents sur la rupture

a) Effet d’entaille
Expérience réalisée par Léonardo de Vinci il y a 400 ans sur un fil d’acier long, il aboutit à la conclusion
suivante : La résistance du fil est d’autant plus faible que le la longueur est plus grande.

Cette expérience illustre bien l’aspect statistique de la distribution des défauts au sein d’une structure.

Volume augmente >>>>>>>>>>>>>> Nombre de défauts augmente

Toute structure contient des défauts qui peuvent provenir des sources suivantes :

 L’intérieur du matériau lui même


 Mise en œuvre du matériau
 La conception

Soit une plaque, munie d’un défaut elliptique, soumise à une contrainte σ0 . Sur la pointe du défaut la
contrainte atteint une valeur beaucoup supérieure à la contrainte nominale σ0, c’est l’effet d’entaille.
σ max
On utilise un rapport k t= appelé facteur de concentration
σ0
de contraintes.

a
Dans le cas de défaut elliptique : k t=1+2
b
2
b
Si on introduit le rayon de courbure : ρ=
a

Le facteur kt s’écrit : k t=1+2


√ a
ρ

La contrainte augmente quand le défaut est plus aigu i.e ρ


diminue.
Quand la pointe du défaut est aigue (ρ =0) il ne s’agit plus de
concentration de contraintes il faut faire alors appel à la
mécanique de la rupture.
Fig 3: Effet d’entaille

b) Effet de température
La température est un facteur très important jouant sur la fragilisation d’un matériau. Un matériau à basse
température est plus fragile qu’à une haute température. La figure (Fig 4) montre l’influence de la
température sur le comportement d’un acier, de l’autre coté la figure (Fig 5) montre l’influence de la
température sur l’énergie de rupture de l’essai de Charpy.

Fig Fig
4: Influence de ladetempérature
5: Influence sur et
la température le la
comportement
teneur de
d’un acier
carbone sur de structure
l’énergie de cubique
rupture centré.
(Essai de
Charpy) sur un acier perlitique CC VII.
Types de rupture
a) La Rupture Ductile
La rupture ait lieu après que le matériau subit une déformation plastique importante (cas rencontré chez les
matériaux elasto-plastiques comme les aciers doux, alliages d’Aluminium,….) (Fig.6)

Fig 6: Comportement d’un matériau Fig 7: Rupture ductile modérée


ductile

Fig 9: Faciès de rupture ductile

b) La Rupture Fragile
Fig 8: Rupture Ce type de
très ductile rupture se produit sans déformation plastique et
habituellement une déformation inférieure à 5%, la rupture est brutale et
catastrophique (Fig 10). Le clivage est un exemple de la rupture fragile, il se
produit par séparation directe le long de plans cristallographiques, cette
séparation est due à
une simple rupture de
liaisons atomiques.

Fig 10: Comportement


d’un matériau fragile

Fig 11:Fig
Faciès
12: de rupture
Rupture fragile
fragile
c)
La Rupture Par Fatigue
La rupture par fatigue se présente dans les structures
soumises à des chargements cycliques (pièces tournantes).
On constate qu'à chaque cycle de chargement, la fissure
avance d'une petite longueur, ceci même pour des
chargements largement inférieurs au seuil de rupture brutal.
Il en résulte un aspect strié de la surface de rupture (chaque strie correspond à un cycle) (Fig 13). La
plasticité est généralement peu importante en fatigue.
Dans la suite du cours, seule la rupture fragile et par fatigue seront considérés
Les problèmes de la Mécanique de la Rupture sont toujours tridimensionnels.

VIII. Modes de rupture


Nous supposons ici que les fissures sont planes et se propagent sur leur plan. Il est ainsi possible de
montrer que la propagation se fait suivant trois modes suivant le déplacement des faces de la fissure dans
un plan défini. Elle peut aussi être due à la combinaison de deux ou trois modes de ruptures. Les figures
suivantes montre les trois modes de rupture.

Fig 14: Modes de sollicitations d’une fissure.

֎ Mode I : un déplacement unique suivant Oy correspond à un problème plan particulier, désigné par
le mode I. Ce mode est, le plus souvent, le plus dangereux. Il s’apparente au déplacement produit
par une dislocation rectiligne coin parallèle au front de la fissure.
֎ Mode II : il est engendré par un cisaillement dans le plan de la fissure et parallèle à l’axe Ox. Il
s’apparente au déplacement produit par une dislocation rectiligne coin parallèle au front de la
fissure.
֎ Mode III : il est produit par un cisaillement anti plan, situé dans le plan de la fis- sure Oxz parallèle
à l’axe Oz. Il s’apparente au déplacement produit par une dislocation vis parallèle au front de la
fissure. Ce dernier mode est résolu par une représentation 3D anti-plane, tandis que les deux
précédents sont résolus par une analyse 2D en contrainte ou en déformation plane.

IX. Les essais mécaniques


Il y a une grande variété de comportements présentant des non-linéarités liées à la déformation ou au
temps, en relation avec l’environnement. Il est donc indispensable de les caractériser expérimentalement.
Les essais mécaniques sur des petits spécimens, ou éprouvettes sont donc à la base de toutes les études.
L’observation des caractéristiques expérimentales va permettre d’identifier les types de comportement
fondamentaux qu’il importera de simuler. Il existe de nombreux essais qui permettent de caractériser les
propriétés mécaniques des matériaux. Certains sont normalisés (AFNOR, Association Française de
NORmalisation ; ISO, International Standardisation Organisation ; ASTM, American Society for Testing
and Materials) ; il s’agit
D’essais simples à réaliser, reproductibles, servant à donner des informations sur les seuils de charge qui
produisent des déformations irréversibles, ou encore la rupture. Ils sont utilisés par les ingénieurs en
contrôle et caractérisation. En revanche, et pour caractériser plus finement les matériaux, les chercheurs
ont recours à des moyens d’essais plus complexes, mettant en œuvre des chargements multiaxiaux ou an
isothermes.
Nous définissons dans ce mémoire que l'essai de traction afin de donner une idée sur la méthodologie
expérimentale de l'obtention des caractéristiques élastiques des matériaux.

X. CONCLUSION
L’étude moderne des problèmes de rupture des matériaux a été marqué par trois concepts importants :
֎ La rupture amorcée par un défaut ne s’explique pas par une approche de type ”point chaud”, c’est
à dire que la contrainte locale maximale ne gouverne pas le processus de rupture. En cela la
mécanique de rupture de démarque de la théorie classique de la résistance des matériaux.
֎ On considérera tout défaut comme une fissure équivalente.
֎ Les critères de ruptures s’énonce surtout en terme de contrainte, souvent terme d’énergie, rarement
en terme de déformation. La rupture intervient lorsque la valeur de ce critère atteint la valeur de la
ténacité considérée plupart du temps comme caractéristique du matériau.

On cherchera dans l’analyse de ces trois concepts, des pistes pour une évolution de la mécanique de
rupture.
La mécanique de rupture ne s’applique pour toute taille de défaut et notamment pour les très petits comme
pour les très grands. Ces limites dépendent d’ailleurs des matériaux. La limite inférieure est très faible pour
les métaux, assez grande pour les composites. Pour ces derniers, la dispersion des résultats ne permet
d’ailleurs pas de trancher entre un critère de rupture type mécanique de rupture ou analyse limite.
Quand on utilise la mécanique de rupture d’entaille, ses limites d’utilisation sont réduites et diminuent
quand l’acuité d’entaille diminue. Les limites d’application de ces théories dépendent aussi du niveau de
contrainte critique par rapport à la limite d’élasticité, le rapport de 62 % a été souvent évoqué comme
limite pour la mécanique linéaire mais aucune précision n’a été apportée pour les limites d’utilisation des
différents critères de mécanique élastoplastique de rupture.
Considérer tout défaut comme une fissure équivalente est une procédure hautement conservative. Mesurer
la ténacité avec des éprouvettes préfissurées est aussi conservative longue en temps coûteuse et parfois non
nécessaire. Une prise en considération de la géométrie réelle du défaut commence à être utilisée.
La ténacité est de moins en moins considérée comme une grandeur caractéristique du matériau mais qui
dépend de la géométrie, du mode de chargement, de la taille de la structure. On cherche maintenant à la
caractériser par deux paramètres : la ténacité dans un état de référence et son évolution en fonction de la
triaxialité des contraintes, du gradient de contrainte relative d’un rapport de contraintes caractéristiques
etc. Le choix et le nombre de paramètres additionnels est à l’heure actuelle une question ouverte.

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