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Table des matières

1 Degré Topologique de Brouwer

d j
1.1 Définition axiomatique du degré . . . . . . . . . . . . . . . . .
2
2

a
1.2 Existence et unicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2 Quelques applications de la théorie du degré de Brouwer

h
3

10

3 L’index et genre de Kranoselskii

l 13
3.1 L’idex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

e
3.2 Genre de Kranoselskii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

b
4 Extension du degré de Brouwer aux espaces de Banach :

.
Degré de Leary-Schauder(1934)

5 Applications de la théorie du degré de Leary-Schauder


17

21

K
5.1 Généralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.2 Connexité de l’ensemble des solutions d’une équation diff . .
5.3 Application du degré de Leary-Schauder aux problèmes ellip-
tiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.3.1 Etude de l’existence d’une solution pour un problème
. 21
. 23

. 24

semi-linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.3.2 Etude de l’existence d’une solution pour un problème
non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

1
Chapitre 1
Degré Topologique de Brouwer

1.1 Définition axiomatique du degré


d j
Conditions téchniques :

h a
Soit Ω un ouvert borné de Rn , n ≥ 1, f : Ω → Rn continue et p ∈ Rn .

p 6∈ f (∂Ω), càd f (x) 6= p pour tout x ∈ ∂Ω. sous les conditions ci-dessus on

Ω par rapport à p.
e l
dit que le triplet (f, Ω, p) est admissible.
deg ou d : {(f, Ω, p) admissible} → Z, d(f, Ω, p) degré de Brouwer de f pour

Ce degré satisfait les propriétés suivantes : d1 ), d2 ), d3 ) " Axiomes du degré


de Brouwer".

. b
d1 ) : Additivité
Si Ω1 , Ω2 ⊂ Ω ouverts, Ω1 ∩ Ω2 = ∅ et f (x) 6= p, pour tout x ∈ Ω \ (Ω1 ∪ Ω2 ),

K
alors d(f, Ω, p) = d(f, Ω1 , p) + d(f, Ω2 , p).
Conséquences :

1. d(f, ∅, p) = 0 car il suffit de considerer Ω = ∅ = Ω1 = Ω2 .


2. Supposons Ω0 ⊂ Ω donné tq f (x) 6= p pour tout x ∈ Ω \ Ω0 , alors
d(f, Ω, p) = d(f, Ω0 , p) ; en effet : il suffit de prendre Ω1 = Ω0 et Ω2 = ∅.
3. Propriété d’éxistence de solution : d(f, Ω, p) 6= 0 ⇒ ∃x̌ ∈ Ω tq : f (x̌) =
p ; en effet s’il n’y a pas de solution, càd f (x) 6= p pour tout x ∈ Ω,
alors on applique 2 pour Ω0 = ∅ et on aura d(f, Ω, p) = d(f, ∅, p) = 0
ce qui est absurde.
d2 ) : Invariance du degré par homotopie
Si h : Ω × [0, 1] → Rn ; h(x, λ) := hλ (x) et q : [0, 1] → Rn tq :λ 7→ qλ
sont continues. Avec hλ (x) 6= qλ pour tout x ∈ ∂Ω et ∀λ ∈ [0, 1], alors
d(hλ , Ω, qλ ) = cte par rapport à λ ∈ [0, 1].

2
CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 3

Conséquences :

1. En particulier nous avons : d(h1 , Ω, q1 ) = d(h0 , Ω, q0 ).


2. Soit (f, Ω, p) admissible, alors d(f, Ω, p) = d(f − p, Ω, 0).
En effet : on a : hλ 6= qλ pour tout x ∈ ∂Ω et pour tout λ ∈ [0, 1]. Sans
perte de généralité on considère d(f, Ω, 0).

d3 ) Normalisation :
I : identité de Rn , Ix = x pour x ∈ Rn . On a : d(I, Ω, p) = 1 si p ∈ Ω.
Remarque : Une forme faible de la normalisation est la suivante :
d(I, Ω, 0) = 1, si 0 ∈ Ω.

Théorème 1.1 (Théorème de Poincaré-Bohl)


d j
Soient Ω un ouvert borné de Rn avec 0 ∈ Ω et f : Ω → Rn une application

fixe x̌ ∈ Ω.

h a
continue avec f (x) 6= tx, ∀x ∈ ∂Ω, ∀t > 1. Alors f admet au moins un point

hλ (x) = x − λf (x).

e l
Preuve 1.2 On a : f (x) 6= tx, ∀x ∈ ∂Ω, ∀t > 1, alors 1t f (x) 6= x, ∀x ∈ ∂Ω,
∀t > 1. Posons λ = 1t , 0 < λ < 1 et x 6= λf (x), ∀x ∈ ∂Ω, ∀λ ∈ [0, 1]. Posons

Si λ = 0 ; alors on x 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω car 0 ∈ Ω.

fixe de f .
b
Si λ = 1 ; alors s’il existe x0 ∈ ∂Ω tq x0 − f (x0 ) = 0 alors x0 est un point

.
Sinon hλ (x) 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω et pour tout λ ∈ [0, 1], alors (hλ , Ω, 0) est
admissible. Par d3 ) on conclut que d(h1 , Ω, 0) = d(h0 , Ω, 0)

K
càd d(I − f, Ω, 0) = d(I, Ω, 0), cela veut dire que ∃x0 ∈ Ω de façon que
x0 − f (x0 ) = 0 i.e : f (x0 ) = x0 donc soit il existe x0 ∈ ∂Ω point fixe de f ,
soit il existe x0 ∈ Ω point fixe de f .

1.2 Existence et unicité


Soit Ω un ouvert borné de Rn , f : Ω → Rn continue, p 6∈ f (∂Ω).
(f, Ω, p) 7→ d(f, Ω, p) ∈ Z. d satisfait d1 ), d2 ), d3 ).
Résultat de perturbation :

Théorème 1.3 Supposons que d(f, Ω, p) est définie, alors il existe ε > 0 de
façon que pour tout g : Ω → Rn continue ; ||f (x) − g(x)|| ≤ ε, ∀x ∈ ∂Ω,
∀q ∈ Rn ; ||q − p|| ≤ ε et d(f, Ω, p) = d(g, Ω, q).

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 4

Preuve 1.4 f (x)−p 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω et puisque ∂Ω est compacte, alors


d(p, f (∂Ω)) = ε > 0 si g : Ω → Rn , alors il existe δ > 0 tq : ||f (x) − p|| > δ
pour tout x ∈ ∂Ω et par suite
||g(x) − q|| ≥ ||f (x) − p|| − ||p − q|| − ||g(x) − f (x)|| ≥ δ − ε − ε = δ − 2ε > 0
lorsque 0 < ε < 2δ , ce qui montre que (g, Ω, q) est admissible( g(x) 6= q pour
tout x ∈ ∂Ω). Donc pour tout g et q vérifiant : ||f (x) − g(x)|| ≤ ε, x ∈ ∂Ω
et ||p − q|| ≤ ε. Montrons que d(g, Ω, q) = d(f, Ω, p).
Fixons g1 : Ω → Rn continue avec ||g1 (x) − f (x)|| ≤ ε pour tout x ∈ ∂Ω et
q1 ∈ Rn avec ||q1 − p|| ≤ ε.
hλ (x) = f (x) + λ(g1 (x) − f (x)) ; qλ = p + λ(q1 − p), on a :hλ (x) 6= qλ
pour tout x ∈ ∂Ω et pour tout λ ∈ [0, 1]. Vérifions que ||hλ (x) − f (x)|| =

d j
λ||g1 (x) − f (x)|| ≤ ε et ||qλ − p|| ≤ ε, par suite (hλ , Ω, p) est admissible et
par d2 ) on a : d(h1 , Ω, q1 ) = d(h0 , Ω, q0 ) càd d(g1 , Ω, q1 ) = d(f, Ω, p).
Corollaire 1.5 Soient f, g : Ω → Rn continues, f = g sur ∂Ω, alors d(f, Ω, p) =
d(g, Ω, q) sous la condition de l’éxsitence du degré.

h a
Preuve 1.6 Soit hλ (x) = f (x) + λ(g(x) − f (x)), (hλ , Ω, p) est admissible.
Calcul du degré :

e l
Cas simple : n = 1, Ω =]a, b[ et f : [a, b] → R continue avec f (a)f (b) 6= 0.
Nous avons donc (f, Ω, 0) est admissible. f (a)f (b) 6= 0 ce qui donne soit
f (a)f (b) > 0 ou f (a)f (b) < 0.

bf (a)−af (b)
b−a
. b
Si f (a)f (b) > 0, alors considèrons g(x) = αx + β où α = f (b)−f b−a
(a)

, on a : g(x) = f (x) pour x ∈ ∂Ω. ce qui nous permet d’affirmer


que d(f, Ω, 0) = d(g, Ω, 0) et par d1 , 3, on a donc : d(f, Ω, 0) = 0.
et β =

K
Si f (a)f (b) < 0, alors f (a) et f (b) ont des signes différents (f (a) < 0, f (b) >
0), posons : g(x) = x − c où c = a+b 2
. soit
hλ (x) = λf (x) + (1 − λ)(x − c),
nous avons hλ (a) < 0 et hλ (b) > 0 ce qui montre que (hλ , ]a, b[, 0) est admis-
sible. Par suite on a :d(h1 , Ω, 0) = d(h0 , Ω, 0) et donc
d(f, Ω, 0) = d(I − c, Ω, 0) = d(I, Ω, c) = 1.
Soit Ω =]a, b[, f : [a, b] → R continue avec f (a) > 0 et f (b) < 0, calculons
d(f, Ω, 0) =?. 
f (x), si x ∈ [a, b] ;
Construisons h(x) = où ϕ : [b, d] → R continue et
ϕ(x), si x ∈ [b, d].
f (b) = ϕ(b) < 0 et ϕ(d) > 0 donc h(a)h(d) 6= 0 avec h(a)h(d) > 0. On
a : d(h, ]a, d[, 0) = d(h, ]a, b[, 0) + d(h, ]b, d[, 0) = d(f, ]a, b[, 0) + d(ϕ, ]b, d[, 0)
d’après les exemples précedents alors nous avons d(f, ]a, b[, 0) = −1.

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 5

Remarque 1.7 Considèrons l’ensemble Rn \ f (∂Ω) où Ω un ouvert borné


de Rn et f : Ω → Rn continue. Soit 4 une composante connexe ouverte de
Rn \ f (∂Ω), alors d(f, Ω, p) = d(f, Ω, q) si p, q ∈ 4.

Preuve 1.8 Il existe ε > 0 de façon que B(p, ε) ⊂ 4 et pour tout q tq


||p − q|| < ε puis on applique le résultat du perturbation on obtient donc
d(f, Ω, p) = d(f, Ω, q) ceci nous permet de dire que p 7→ d(f, Ω, p) est locale-
ment constante sur 4( connexe ouverte).

Remarque 1.9 d(I, Ω, 0) = 1.

Soit L(Rn ) l’ensemble des endomorphismes sur Rn .


GL(Rn ) = {L ∈ L(Rn ); L inversible } groupe linéaire.
GL+ (Rn ) = {L ∈ L(Rn ); det L > 0}.
GL− (Rn ) = {L ∈ L(Rn ); det L < 0}.
GL(Rn ) = GL+ (Rn ) ∪ GL− (Rn ).
d j
connexes ouverts de GL(Rn ).

h a
Lemme 1.10 Les ensembles GL+ (Rn ) et GL− (Rn ) sont deux composantes

e l
Preuve 1.11 On sait que det : GL(Rn ) → R est continue donc GL+ (Rn ) et
GL− (Rn ) sont deux ouverts.
Pour prouver la connexité de GL+ (Rn ), nous allons montrer que toute ma-
trice T ∈ GL(Rn )peut être lié par un chemin soit à la matrice identité soit

. b
à la matrice J = 

−1 0 0 . . .
 0 1 0 . . . 
 0 0 1 0 . . 
 0 0 0 1 0 . .

K 
 . . 0 0 1 0 
. . . . 0 .

Soit T ∈ GL(R ) fixé d’après le théorème spectrale pour les opérateurs de Rn ,


n

il existe deux espaces invariants X − et X 0 de Rn de façon que Rn = X −1 ⊕X 0


et
σ(T /X − ) = {λ ∈ σ(T ); λ < 0}; σ(T /X 0 ) = σ(T ) \ σ(T /X − ).
où σ(T ) est l’ensemble des valeurs propres(complexes)
 −  de T .
T 0
Notons T − = T /X − et T 0 = T /X 0 ; T = 0 .
0 T
(1 − t)T − − tIdX −
 
0
Définissons la déformation : Tt = .
0 (1 − t)T 0 + tIdX 0
Il est clair que Tt ∈ GL(Rn ), pour tout t ∈ [0, 1], nous avons
 Tt définie un che-

n −IdX − 0
min dans GL(R ) entre la matrice T et la matrice T1 = .
0 IdX 0

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 6

Fixons une base dans X − , si dim X − = 2k, nous pouvons déformer



1 /X = −IdX − àla matrice IdX − par la déformation
T
A(θ) 0 0  
− cos(θπ) − sin(θπ)
 0 . 0  où A(θ) = avec θ ∈ [0, 1]. Si
sin(θπ) − cos(θπ)
0 0 A(θ)
θ = 0 → −IdX − et si θ = 1 → IdX − .
Si dim X − = 2k + 1, la déformation ci-dessus peut être appliquée aux 2k × 2k
blocs de la matrice −IdX − correspondant aux termes 2k vecteurs de la base
− n
de X  un chemin dans GL(R ) entre T1 et la matrice
. Ceci définie
−1 0 .
J=  0 1 0 . Nous avons d(J, Ω, 0) = −1 en effet :
. 1

j
Soit f : Rn → Rn tq (x1 , x2 , x3 , ..., xn ) 7→ (1, x2 , x3 , ..., xn ) continue et puisque

d
f (x) 6= 0 pour tout x ∈ Rn , alors (f, Ω, 0) avec Ω = B(0, 2) est admissible.
Définissons l’homotopie h(t, x) = ((1 − t) + tϕ(x1 ), x2 , x3 , ..., xn ) avec

ϕ(t) =

 1,

t,
h a
si t > 1 ou t < −2 ;
−1 − t, si −2 ≤ t ≤ − 21 ;
si − 12 ≤ t ≤ 1.

(−1, 0, 0, 0, ..., (0, 0, 0, ..., 0)).

e l
(h(t, .), Ω, 0) est admissible, h1 (x) = h(1, x) = (ϕ(x), x2 , x2 , ..., xn ) ; h−1

Soient Ω1 = B(x0 , r) et Ω2 = B(0, 1) avec x0 = (−1, 0, 0, ..., 0) et 0 <


1 (0) =

b
r < 21 . On a : 0 = d(h0 , Ω, 0) = d(f, Ω, 0) = d(h1 , Ω, 0) donc d(h1 , Ω1 , 0) +

.
d(h1 , Ω2 , 0) = d(J + x0 , Ω1 , 0) + d(I, Ω2 , 0) ce qui montre que
0 = d(J + x0 , Ω, 0) + 1 et donc d(J + x0 , Ω, 0) = −1 et on a : (J + tx0 , Ω, 0)
est admissible pour tout t ∈ [0, 1] est une homotopie entre J et J + x0 ainsi

K
d(J, Ω, 0) = d(J + x0 , Ω, 0) = −1.

Maintenant cherchons d(L, Ω, 0) pour L ∈ GL(Rn ) et Ω un ouvert borné de


Rn avec 0 ∈ Ω.

Remarque 1.12 1. (L, Ω, 0) admissible ⇔ L(x) 6= 0, ∀x ∈ ∂Ω et L(x) =


0 ⇒ x = 0.
2. S’il existe x0 ∈ Rn tq L(x0 ) = 0, alors pour tout t ∈ R, L(tx0 ) = 0 et
par suite il existe y ∈ ∂Ω tq L(y) = 0.

Remarque 1.13 (L, Ω, 0) admissible ⇔ det L 6= 0.

Preuve 1.14 Soit l’homotopie λ ∈ [0, 1] 7→ (1 − λ)I + λL = Lλ ∈ L(Rn )


continue. Homotopie admissible veut dire Lλ (x) 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω et

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 7

pour tout λ ∈ [0, 1] càd det Lλ 6= 0 ⇔ sign(det Lλ ) = ct (= +1 ou −1).


λ 7→ det Lλ est continue.
Soit L ∈ GL(Rn ) = GL+ (Rn ) ∪ GL− (Rn ), on sait que I ∈ GL+ (Rn ) et
J ∈ GL− (Rn ). Montrons que GL+ (Rn ) et GL− (Rn ) sont connexe par arc.
Soit L ∈ GL+ (Rn ) , alors il existe λ ∈ [0, 1] tq λ 7→ Lλ ∈ GL+ (Rn ) avec
L0 = I et L1 = L et det Lλ > 0 pour tout λ ∈ [0, 1]. et par suite

d(L, Ω, 0) = d(I, Ω, 0) = 1 = sign(det L).

De la même façon on démontre que si L ∈ GL− (Rn ), alors

d(L, Ω, 0) = d(J, Ω, 0) = −1 = sign(det L)).

Cas général :

d j
Soient Ω un ouvert borné de Rn et f : Ω → Rn continue et p 6∈ f (∂Ω).
Comment calculer
d(f, Ω, p)?

h a
Etape 1 : Extension(Théorème d’extention de Tietz)

tq :
Im(e
e l
Théorème 1.15 Soit C un sous ensemble compact d’un espace métrique X
et h : C → R continue, alors il existe une extension e

h) = Conv(Im(h)).
h : X → R de h continue

. b
Avec Conv(Im(h)) = { i=1 αi yi ; n ∈ N? , i=n
Pi=n

l’enveloppe convexe de Im(h). h/C = h.


e
P
i=1 αi = 1, αi > 0; yi ∈ Im(h)} :

Soit f = K
Application

f1
 . 

fn
:

 n n
 .  : Ω ⊂ R → R continue, il existe M > 0 tq : |fi (x)| ≤ M

pour tout x ∈ Ω par suite il existe fe : Rn → [−M, M ] continue fei /Ω = fi .


 
fe1
 .  n n
 .  : R → R continue.
fe =  

fen
Etape 2 : Régularisation de fe (Théorème d’aproximation de Weiers-
trass)

Théorème 1.16 Il existe gk : Rn → Rn de classe C ∞ tq, gk → fe uniformé-


ment sur les sous ensembles compacts de Rn .

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 8

pour tout ε > 0 il existe g = gk : Rn → Rn de classe C ∞ tq ||fe(x) −


g(x)|| < ε, ∀x ∈ Ω ( en fait x ∈ ∂Ω ). On peut conclure que dans notre cas
d(f, Ω, p) = d(g, Ω, p) où g ∈ C ∞ (Rn , Rn ) avec ||g − f || < ε sur ∂Ω où ε aseez
petit.
Etape 3. valeur cible : valeur régulière de g
Définition 1.17 Soit g : O ⊂ Rn → Rm , (n ≥ m) de calsse C r (1 ≤ r ≤ ∞)
et O un ouvert de Rn .
dg : Rn → Rm , linéaire g 0 (x) : le jacobien de g : matrice m × n.
Si x ∈ O est tq dg(x) est surjective (dg(x)(Rn ) = Rm ), on dira que x est un
point régulier de g, sinon x est un point critique.
Notons par Cg ⊂ O, l’ensemble des points critiques.
Si m = n et g : O ⊂ Rn → Rn
Cg = {x ∈ O; det(g 0 (x)) = 0}.
L’image par g d’un point critique est appelé valeur critique et g(Cg) : l’en-
d j
semble des valeurs critiques.

h a
Théorème 1.18 (Théorème de Morse-Sard) Soit g : O ⊂ Rn → Rm , si g
est de classe C r avec r > max(0, n − m), alors µm (g(Cg)) = 0 où µm est la
mesure de Lebesque sur Rm .

constante sur K.
Lemme 1.19 R (Lemme
l
Whitney : il existe g : R2 → R de classe C 1 , K convexe ⊂ Cg et g n’est pas

e
de Sard)Soit g : O ⊂ Rn → Rn de classe C 1 , alors

. b 0
µn (g(S)) ≤ S | det g (x)|dx, ∀S mesurable
R
Dans notre cas 0 ≤ µn (g(Cg)) ≤ Cg 0dx = 0.
⊂ O.

Ceci entraine que l’ensemble des valeurs régulières est dense dans tout voi-

K
sinage de p, on peut trouver un certain q valeur régulière de façon que
d(f, Ω, p) = d(g, Ω, q) avec g ∈ C ∞ (Rn , Rn ), ||f − g|| < ε sur ∂Ω, q ∈ Rn
tq ||q − p|| < ε où ε est assez petit et q valeur régulière.
Etape 4. Linéarisation :
On a : g −1 (q) ∩ ∂Ω = ∅ du fait que (g, Ω, q) est admissible.
Supposons que x̌ ∈ Ω ; g(x̌) = q, x̌ régulier alors det g 0 (x̌) 6= 0 par suite par
le théorème d’inversion local il existe B(x̌, α) et B(q, β) tq
g : B(x̌, α) → B(q, β) un C ∞ difféomorphisme, le T.I.L montre que les points
de g −1 (q) sont isolés et donc g −1 (q) est discret et compact et donc fini. Soit
{x1 , x2 , x3 , ..., xl } ⊂ Ω tq g(xi ) = q pour 1 ≤ i ≤ l, donc il existe δi > 0 de
façon que B(xi , δi ) ∩ B(xj , δj ) = ∅ pour i 6= j et g −1 (q) = {x1 , x2 , x3 , ..., xl }.
Ce qui montre que
i=l
X
d(f, Ω, p) = d(g, Ω, q) = Σi=l
i=1 d(g, B(xi , δi ), q) = d(g − q, B(xi , δi ), 0).
i=1

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CHAPITRE 1. DEGRÉ TOPOLOGIQUE DE BROUWER 9

D’autre part nous avons : g(x) − g(xi ) = g 0 (xi )(x − xi ) + ||x − xi ||0(1)
et ||x − xi ||0(1) peut être éliminé grace à la propriété de perturbation. Donc
0
d(f, Ω, p) = Σi=l
i=1 d(g (xi )(. − xi ), Ω, 0). Soit l’homotopie

hλ (x) = g 0 (xi )(x − λxi ).

Soit R > max(||xi || + δi ). On a : (hλ , B(0, R), 0) est admissible


(det g 0 (xi ) 6= 0) ce qui implique que g 0 (xi ) 6= O, pour tout x 6= xi on a :
g 0 (xi )(. − xi ) 6= 0 du fait que g 0 (xi ) est une matrice qui s’annule seulement
en xi , et donc

d(g 0 (xi )(.−xi ), B(xi , δi , 0) = d(g 0 (xi )(.−xi ), B(, R), 0) = d(g 0 (xi )(.), B(0, R), 0) = sign(det g 0 (xi )).

Par suite

d(f, Ω, p) = d(g, Ω, q) = Σi=l 0


i=1 sign(det g (xi )) =
X
d j 0
sign(det g (x)).

h a x∈g −1 (q)

Remarque 1.20 Dans le cas où f est de classe C 1 sur Ω et p est une valeur
régulière, alors

d(f, Ω, p) =
X

e l
sign(det f 0 (x))(∗).
x∈f −1 (p)

b
Inversement si on définie, d(f, Ω, p) par (∗) alors d1 ), d2 ) et d3 ) sont vérifiées.

.
K

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Chapitre 2
Quelques applications de la théorie du
degré de Brouwer
d j
Exercice 2.1 (Théorème de D’Alembert)
Soit f : C → C, z = x + iy 7→ u(x, y) + iv(x, y)
1. Montrer que det(f 0 (z)) = |f 0 (z)|2 .
h a
e l
2. Soit f (z) = z n , n ≥ 1. 0 est elle une valeur régulière de f ?
3. Montrer que d(f, B(0, 1), 0) = d(f, B(0, 1), q) où f (z) = z n , n ≥ 1 et q
une valeur régulière.

b
4. Montrer que d(z n , B(0, 1), 0) = n.

.
5. Soient Pn (z) = a0 z n + a1 z n−1 + a2 z n−2 + + + an−1 z + an , z ∈ C,
ai ∈ C, 0 ≤ i ≤ n, a0 6= 0. et f (z) = Pna(z)
0
Montrer que d(f, B(0, R), 0) = d(z n , B(0, 1), 0) = n pour R assez
grand.
K
6. Déduire que pour tout n ≥ 1, il existe ž ∈ C, tq : Pn (ž) = 0.
Solutions :
1. Nous avons f (z) = u(x, y) + iv(x, y) où z = x + iy, donc
 ∂u ∂v
0 ∂u(x,y) ∂v(x,y) ∂x
= ∂y ,
f (z) = ∂x + i ∂x (Cauchy-Riemann ∂u −∂v )
∂y
= ∂x .
  
0 1 1 0
avec la notation i = et 1 = ,
−1 0 0 1
∂u ∂u
par suite det f 0 (z) = ∂x ∂y
= ( ∂u )2 + ( ∂u )2 = |f 0 (z)|2 .
− ∂u
∂y
∂u
∂x
∂x ∂y

2. z point critique de f ssi f 0 (z) = 0, pour f (z) = z n nous avons f 0 (z) =


nz n−1 , (n ≥ 2, ce qui montre que f 0 (0) = 0 et donc 0 est un point
critique

10
CHAPITRE 2. QUELQUES APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU
DEGRÉ DE BROUWER 11

3. Nous avons d(f, B(0, 1), 0) = d(f, B(0, 1), q) avec q valeur régulière as-
sez voisine de 0, soit q = ε = ε + i0 où ε > 0. f (z) = ε càd z n = ε donc
1 2kπ
zk = ε n ei n , zkn = ε ⇒ nzkn−1 6= 0 pour 0 ≤ k ≤ n − 1 ce qui montre
que zk est régulière et ε est une valeur régulière.

4. Conclusion on a donc
k=n−1
d(f, B(0, 1), ε) = d(z n , B(0, 1), ε) = Σk=0 sign|f 0 (zk )|2 = n

càd d(z n , B(0, 1), 0) = n.


Pn (z)
5. On a : f (z) = = z n + aa10 z n−1 +++ aan0 , Nous considérons l’homotopie
a0

hλ (z) = z n + λ
a1 n−1
a0
z
a2 an
+ λ z n−2 + + + λ .
a0 a0

d j
en effet :
a1 an
a
Pour λ = 0, on a : h0 (z) = z n et pour λ = 1, nous avons h1 (z) = f (z).
Nous avons hλ (z) 6= 0 pour |z| = R où R est assez grand et 0 ≤ λ ≤ 1

h a1 an
|hλ (z)| ≥ |z|n −λ|
a0

e
lorsque R 7→ +∞ par suite nous avonsl
|.|z|n−1 −...−λ| | = Rn −λ| |Rn−1 −...−λ| | = ϕ(R) → +∞
a0 a0 a0

. b d(f, B(0, R), 0) = d(z n , B(0, R), 0) = n

6. Nous avons : d(f, B(0, R), 0) = d(z n , B(0, R), 0) = n 6= 0 et donc par

K
la propriété de l’existence de solution, il existe ž ∈ C tq f (ž) = 0 et
par suite Pn (ž) = 0.

Exercice 2.2 (Théorème de Borsuk)


L’ensemble Ω ⊂ Rn est dit symétrique si pour tout x ∈ Ω, −x ∈ Ω. Dans
toute la suite on considère Ω un ouvert borné symétrique de Rn et 0 ∈ Ω.
Soit f : Ω → Rn de classe C 1 impaire et 0 6∈ f (∂Ω). Montrer que d(f, Ω, 0)
est un entier impaire.

Solution Notons que Sf = {x ∈ ∂Ω; Jf (x) = 0}, on a : f impaire donc


f (0) = 0 de plus Jf (.) est paire ce qui montre quePf −1 (0) = {0, x1 , −x1 , ....},
Jf (0) 6= 0 et 0 6∈ f (Sf ) donc d(f, Ω, 0) = Jf (0) + x∈f −1 (0) signJf (x)

Exercice 2.3 Exercice N 2, en remplaçant de classe C 1 par continue.


A rendre comme control.

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CHAPITRE 2. QUELQUES APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU
DEGRÉ DE BROUWER 12

Exercice 2.4 Soit f : Ω → Rn , une application continue impaire sur ∂Ω,


où Ω ⊂ Rn ouvert borné de Rn et 0 6∈ f (∂Ω). Montrer que d(f, Ω, 0) est un
entier impaire.

A rendre comme control.

Exercice 2.5 Soit f ∈ C(Ω, Rn ) impaire sur ∂Ω. Montrer que


1. Il existe x̌ ∈ Ω tq f (x̌) = 0.
2. Il existe x0 ∈ Ω tq f (x0 ) = x0 .
A rendre comme control.

Exercice 2.6 (Théorème de non rétraction)

d j
Montrer qu’il n’existe pas de rétraction de la boule unité sur son bord.
A rendre comme control.

Exercice 2.7 (Théorème de Brouwer)

h a
Montrer que toute application continue de B(0, 1) dans lui même admet
un point fixe.
A rendre comme control.

e l
Exercice 2.8 Soit f ∈ C(Ω, R ) 0 6∈ f (∂Ω), ∀x ∈ ∂Ω on a : ||ff (x)
n f (−x)
6= ||f .

b (x)||
Montrer que d(f, Ω, 0) est un entier impaire et f (Ω) est un voisinage de 0.

.
A rendre comme control.

Exercice 2.9 (Théorème de Borsuk-Ulam)


(x)||

K
Soit f ∈ C(∂Ω, Rn ), ∂Ω est symétrique tq f (∂Ω) soit contenu dans un
sous espace propre de Rn . Montrer qu’il existe x ∈ ∂Ω de façon que f (x) =
f (−x).
A rendre comme control.

Exercice 2.10 Soient X et Y deux espaces normés, A ⊂ X une partie fer-


mée, C ⊂ Y une partie convexe, f : A → C une application continue.
Montrer qu’il existe une extension F : X → C de f continue.
Arendre comme control.

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Chapitre 3
L’index et genre de Kranoselskii

d j
3.1 L’idex

h a
Soit X un espace de Banach et G un groupe discret opérant dans X.
Notons par A = {A ⊂ X; A fermé, g(A) = A, ∀g ∈ G} : l’ensemble de parties
G− invariants de X.
l
Notons par Γ = {h ∈ C(X, X), h ◦ g = g ◦ h, ∀g ∈ G} : la classe des

e
applications G− équivariants de X.

de G.

. b
Notons par F ixG = {u ∈ X; g(u) = u, ∀g ∈ G} : l’ensemble des points fixes

Exemple 3.1 G = {id, −id}.

K
A : est l’ensemble des parties symétriques (fermé).
Γ : est l’ensemble des applications impaires.
F ixG = {0}.

Définition 3.2 L’index pour le triplet (G, A, Γ) est une application


i : A → N ∪ {+∞} tq pour tout A, B ∈ A et pour tout h ∈ Γ nous avons :
1. i(A) = 0 ⇔ A = ∅.
2. A ⊂ B ⇒ i(A) ≤ i(B).
3. i(A ∪ B) ≤ i(A) + i(B).
4. i(A) ≤ i(h(A)), ∀h ∈ Γ.
5. Si A est compact et A ∩ F ixG = ∅ avec G 6= {id}, alors i(A) < +∞,
et il existe un voisinage N , G− invariant tq i(A) = i(N ).
6. Si u 6∈ F ixG, alors i(∪g(u)) = 1 avec g ∈ G.

13
CHAPITRE 3. L’INDEX ET GENRE DE KRANOSELSKII 14

Définition 3.3 Soit A un fermé d’un espace topologique X, A est dit contrac-
tible dans X s’il existe h ∈ C([0, 1] × A, X) telque : h(0, u) = h(1, v),
∀u, v ∈ A.

Définition 3.4 Le catégorie d’un fermé A d’un espace topologique X est le


plus petit entier n telque A puisse être recouvert par n fermés contractibles
dans X, on le note par CartX (A) = n. Si un tel entier n’existe pas alors
CartX (A) = +∞.

Exercice 3.5 Montrer que CartX est un index pour (G, A, Γ) avec
G = {id}, A = {A ⊂ X/A est fermé} et Γ = {h ∈ C(X, X)/h impaire}

3.2 Genre de Kranoselskii


d j
pour A ∈ A, posons :

h a
Définition 3.6 Soit X un espace de Banach et A = {A ⊂ X; A fermé, symétrique},

γ(A) = inf{m/∃h ∈ C(A, Rm \{0}); h impaire}, si {} = ∅, alors γ(A) = +∞

Exemple l
en particulier si 0 ∈ A, et définissons γ(∅) = 0.

e
 3.7 Soit A = B(x, r) ∪ B(−x, r) avec r < ||x||, γ(A) = 1 car
1, siy ∈ B(x, r) ;
h(y) =

. b
−1, siy ∈ B(−x, r).
Si u 6= 0, alors γ({u, −u}) = 1

Exercice 3.8 1. Montrer que γ est un index pour (G, A, Γ) avec G =

K
{id, −id}, A = {A ⊂ X/A est fermé symétrique} et Γ = {h ∈ C(X, X)/h est impaire}.
2. Dans le cas où X = Rn , Ω un ouvert borné symétrique et contient 0,
montrer que γ(∂Ω) = n.
3. Montrer qu’un ensemble non connexe fermé symétrique est de genre 1.

Proposition 3.9 (Voir E.Zeidler Nonlinear functional analysis and its ap-
plications, Tome III) Soient X un espace de Banach et Sym(X) la classe de
toutes les parties femées et symétriques(par rapport à l’origine) de X \ {0}.
Si A ∈ Sym(X) on définie le genre comme dans la définition 3.6 et pour
K, K1 , K2 ∈ Sym(X) on a :
1. γ(K) = 0 si et seulement si K = ∅.
2. γ(S) = dim X où S = {x ∈ X; ||x|| = 1} est la sphère unité de X et
dim X est la dimension de X.
3. Si K est un ensemble fini non vide, alors γ(K) = 1.

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CHAPITRE 3. L’INDEX ET GENRE DE KRANOSELSKII 15

4. γ(K1 ∪ K2 ) ≤ γ(K1 ) + γ(K2 ).


5. S’il existe ϕ ∈ C(K1 , K2 ) impaire, alors γ(K1 ) ≤ γ(K2 ) en particulier
si K1 ⊂ K2 , alors γ(K1 ) ≤ γ(K2 ).
6. Si K1 et K2 sont homéomorphismes par un homéomorphisme impaire,
alors γ(K1 ) = γ(K2 ).
7. Si K est compact, alors γ(K) < ∞.
8. γ(K) ≤ dim X.
9. Si K est compact, alors il existe N ∈ Sym(X), un voisinage de K tq
γ(K) = γ(N ).

Théorème 3.10 Soient Ω un ouvert borné de Rn symétrique contenant 0 et

d j
ϕ ∈ C(∂Ω, Rm ) impaire et n > m. A = {x ∈ ∂Ω/ϕ(x) = 0}. Alors A est non
vide et γ(A) ≥ n − m.

h a
Preuve 3.11 On a A 6= ∅ par le théorème de Borsuk-Ulam.
D’après le théorème du genre, il existe N voisinage fermé symétrique de A
de façon que γ(A) = γ(N )(propriété 5).

e l
Il existe ε0 > 0 tq N ⊃ Zε pour tout ε vérifiant 0 < ε < ε0 . avec

Zε = {x ∈ ∂Ω; |ϕ(x)| ≤ ε}.

. b
Car sinon, on peut trouver une suite décroissante εn → 0 et une suite de
points xn ∈ ∂Ω vérifiant : |ϕ(xn )| ≤ εn (∗) et xn 6∈ N .
Donc ∂Ω est compact, on peut trouver une sous suite de (xn ) noté aussi (xn )

K
Posons p(x) = x
||x||

qui converge vers x 6∈ N et par suite x 6∈ A ce qui contredit à (∗). Donc pour
tout ε tq 0 < ε < ε0 , A ⊂ Zε ⊂ N d’où γ(A) ≤ γ(Zε ) ≤ γ(N ).

pour x 6= 0 ; p ◦ ϕ ∈ C(∂Ω \ Zε , S m ) où S m est la sphère

dans Rm . On a p ◦ ϕ est impaire donc γ(∂Ω \ Zε ) ≤ γ(S m ) = m. D’autre
◦ ◦
part nous avons γ(Zε ) ≥ γ(Zε ) ≥ γ(∂Ω) − γ(∂Ω \ Zε ) ce qui montre que
γ(Zε ) ≥ n − m et donc γ(A) ≥ n − m.

Théorème 3.12 (Théorème de séparation de Jordan)Soient G1 , G2 deux


compacts homéomorphismes de Rn , alors Rn \ G1 et Rn \ G2 ont le même
nombre de composantes connexes.

Preuve 3.13 Voir Deimling pp 26.

Théorème 3.14 (propriété multiplicative du degré)

Karim Belhadj FSTE, A.U: 2020-2021


CHAPITRE 3. L’INDEX ET GENRE DE KRANOSELSKII 16

Soient Ω un ouvert borné de Rn , ϕ ∈ C(Ω, Rn ), ψ ∈ C(Rn , Rn ), b 6∈ ψ ◦


ϕ(∂Ω) et {Ai } avec i ∈ I une famille de composantes connexes de Rn \ ϕ(∂Ω)
qui sont bornées on a :

d(ψ ◦ ϕ, Ω, b) = Σi∈I d(ψ, Ai , b).d(ϕ, Ω, Ai )

avec
d(ϕ, Ω, Ai ) = d(ϕ, Ω, x); x ∈ Ai

Théorème 3.15 (Théorème du domaine invariant de Brouwer)Soient 0 ∈ Ω


un ouvert de Rn et ϕ ∈ C(Ω, Rn ) une application injective, alors ϕ est une
application ouverte.

d j
Preuve 3.16 Il suffit de montrer que pour x0 ∈ Ω il existe r > 0 tq ϕ(B(x0 , r)
contient une boule de centre ϕ(x0 ). Sans perte de généralité on peut supposer

Considèrons h(t, x) = ϕ( 1+t x


) − ϕ( −tx
1+t a
x0 = 0 et ϕ(0) = 0.( En passant à Ω − x0 et ϕ̌(x) = ϕ(x + x0 ) − ϕ(x0 )).
) pour t ∈ [0, 1] et x ∈ B(0, r). On

h
a h(0, x) = ϕ(x) et h(1, x) = ϕ(x/2) − ϕ(−x/2) et nous avons h(t, x) 6= 0

e l
, ∀t ∈ [0, 1] et ∀x ∈ ∂B(0, r) car sinon on a : 1+t x
= −tx
1+t
et donc x =
0 ce qui est absurde. Donc d(ϕ, B(0, r), 0) = d(h(1, .), B(0, r), 0) 6= 0, on
a :d(ϕ, B(0, r), 0) = d(ϕ, B(0, δ), y) 6= 0 pour tout y ∈ B(0, δ) pour δ assez
petit, par suite pour tout y ∈ B(0, δ), il existe x ∈ B(0, r) tq ϕ(x) = y, d’où

. b
B(0, δ) ⊂ ϕ(B(0, r)).

Théorème 3.17 Soient m < n deux entiers naturels, alors il n’existe pas
d’application injective Φ : Rn → Rm continue.

K
Preuve 3.18 Supposons qu’il existe Φ injective, Φ : Rn → Rm et définissons
Ψ : Rn → Rn tq x 7→ (Φ(x), 0, 0, 0, ..., 0), posons a = (0, 0, 0, ..., 0) de longuer
n − m. Ψ est injective car on a supposé que Φ l’est et par le théorème 3.16 on
conclut que Ψ(Rn ) est un ouvert (Ψ(Rn ) = Φ(Rn ) × {a} ce qui est absurde
car sinon (on prend x ∈ Ψ(Rn ) il existe r > 0 tq B(x, r) ⊂ Ψ(Rn )), chose
qui ne peut être.

Karim Belhadj FSTE, A.U: 2020-2021


Chapitre 4
Extension du degré de Brouwer aux
espaces de Banach : Degré de
Leary-Schauder(1934) d j
h a
Réduction à un sous espace :

e l
Théorème 4.1 Soient X un espace vectoriel de dimension finie et Y un
sous espace de X. ϕ : Ω ⊂ X → X, Ω un ouvert borné, ϕ est continue

. b
et x 6= ϕ(x) pour tout x ∈ ∂Ω. Si Im(ϕ) ⊂ Y , alors d(I − ϕ, Ω, 0) =
d(I − ϕ/Ω ∩ Y, Ω ∩ Y, 0)(∗).

Preuve 4.2 (∗) est bien définie car 0 6∈ I − ϕ/Ω ∩ Y , du fait que ∂(Ω ∩ Y )

(0 6∈ ψ(S)
K
dans Y est contenue dans ∂Ω ∩ Y . Prenons X = Rn , Y = Rm , m ≤ n.
Pour prouver (∗), supposons qu’on ait dans le cas "régulier", ϕ ∈ C 1 (Ω, Y )
et 0 valeur régulière de I − ϕ = ψ.
 où S =0 {x ∈ Ω; Jψ (x) =0}.
Im − ϕ /Ω ∩ Y 0
ψ 0 (x) = ce qui implique que Jψ (x) = Jψ (x)/Ω∩Y.
0 In−m
De plus x ∈ ψ −1 (0) ⇔ x ∈ Ω ∩ Rm et x ∈ ψ −1 (0)/Ω ∩ Rm càd
ψ −1 (0) = ψ −1 (0)/Ω ∩ Rm , par suite d(ψ, Ω, 0) = Σx∈ψ−1 (0) sign(Jψ (x)) =
m m m
P
x∈ψ −1 (0)/Ω∩Rm sign(Jψ (x)/Ω ∩ R = d(ψ/Ω ∩ R , Ω ∩ R , 0).

Maintenant Soient X un Banach, Ω un ouvert borné de X, f : Ω → X


continue, f (x) 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω. Peut- on définir d(f, Ω, 0) et qui vérifie
d1 ), d2 ) et d3 ) ?
Si cette théorie du degré marche, alors pour toute application continue f :
B(0, 1) → B(0, 1) admet un point fixe (voir le théorème de Brouwer) et donc

17
CHAPITRE 4. EXTENSION DU DEGRÉ DE BROUWER AUX
ESPACES DE BANACH : DEGRÉ DE LEARY-SCHAUDER(1934) 18

P∞ 2 1
pour l’espace l2 = {(x1 , x2 , ..., ) ∈ RN / ∞ 2
P
i=1 xi < ∞}, ||x|| = ( i=1 xi ) .
2

l2 est un espace de Hilbert.


1
Prenons f : B(0, 1) → B(0, 1) avec f (x) = ((1 − ||x||2 ) 2 , x1 , x2 , .....), nous
avons f est continue mais f n’admet pas de point fixe, en effet : si f admet
un point fixe x, alors f (x) = x donc d’une part nous avons xn = xn+1 , pour
tout n ∈ N d’autre, on a ||f (x)|| = 1 = ||x|| ce qui donne x1 = 0 et par suite
x = 0 ce qui contredit ||x|| = 1.
Donc il n’est pas possible d’avoir un degré pour les fonctions continues
en général (dim X = ∞)( voir le contre exemple ci-dessus KAKUTANI).
Nous pouvons acctuellement définir le degré pour quelques classes d’applica-
tions. En particulier f = I − ϕ où ϕ : Ω → X avec ϕ compact(ϕ continue et
ϕ(Ω) est relativement compacte), on dit que f est une perturbation compacte
de l’identité.
Nous performons une approximation fini-dimentionnelle, soit ϕ comme ci-
d j
sion finie Xε engendré par z1 , z2 , ..., zn .
Pour i = 1, 2, ..., N , posons mi (., ε) : X → [0, +∞[ par
h a
dessus et posons K = ϕ(Ω) ⊂ X. pour tout ε > 0, il existe z1 , ..., zN ∈ ϕ(Ω)
tq ϕ(Ω) ⊂ K ⊂ ∪B(zi , ε) avec 1 ≤ i ≤ n. Projetons ϕ sur l’espace de dimen-

Définissons νi (x, ε) = Σk=N


ε.
mi (x,ε)
k=1 mk (x,ε)

e l
mi (x, ε) = max(0, ε − ||x − zi ||) continue.
sur K dans [0, 1] et νi (x, ε) = 0 si ||x−zi || ≥

. b
Soit πε (x) = Σi=N
i=1 νi (x, ε)zi ∈ Xε et pour tout x ∈ K, on a :

||πε (x) − x|| = ||Σi=N


i=1 νi (x, ε)zi −
i=N
X
νi (x, ε)x|| ≤
i=N
X
νi (x, ε)||x − zi || ≤ ε.

K i=1

L’application πε est continue, soit ϕε : Ω ⊂ X → Xε de sorte que


i=1

ϕε (x) = πε (ϕ(x)) et donc ||ϕε (x) − ϕ(x)|| ≤ ε pour tout x ∈ Ω, nous appro-
chons donc ϕ par une application continue (ϕε ) dans un espace vectoriel de
dimension finie(Xε ).
Puisque ϕ est compact et x − ϕ(x) 6= 0 pour tout x ∈ ∂Ω(Par hypothèse),
alors il existe δ > 0 de sorte que ||x − ϕ(x)|| > δ pour tout x ∈ ∂Ω, ceci
implique pour 0 < ε < δ que ||x − ϕε (x)|| ≥ δ − ε > 0, ∀x ∈ ∂Ω, ainsi le
degré de Brouwer marche sur Xε avec 0 < ε < δ c’est donc
dε = d(I − ϕε /Ω ∩ Xε , Ω ∩ Xε , 0) ∈ Z est bien définie en effet : posons
fε = I − ϕε /Ω ∩ Xε : Ω ∩ Xε → Xε , fε (x) 6= 0 pour tout x ∈ ∂(Ω ∩ Xε ).
Nous définissons maitenant le degré de Leary-Schauder par
deg(I − ϕ, Ω, 0) = lim dε .
ε→0

Remarque 4.3 1. On prend parfois ϕ : X → X complètement continue


càd( continue et ϕ est relativement compact sur les parties bornées)

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CHAPITRE 4. EXTENSION DU DEGRÉ DE BROUWER AUX
ESPACES DE BANACH : DEGRÉ DE LEARY-SCHAUDER(1934) 19

2. Les zèros de I − ϕ sont les points fixes de ϕ.

Propriétés du degré de Leary-Schauder


d1 ) Additivité(excision) ; si Ω = Ω1 ∪ Ω2 , Ω1 ∩ Ω2 = ∅, ϕ(x) 6= x, ∀x ∈
Ω \ (Ω1 ∪ Ω2 ), alors deg(I − ϕ, Ω, 0) = deg(I − ϕ, Ω1 , 0) + deg(I − ϕ, Ω2 , 0).
Conséquences :
d01 ) deg(I − ϕ, Ω, 0) = deg(I − ϕ, Ω0 , 0) si ϕ(x) 6= x, ∀x ∈ Ω \ Ω0 .
d001 ) Si deg(I − ϕ, Ω, 0) 6= 0, alors il existe x̌ ∈ Ω de sorte que ϕ(x̌) = x̌. d2 )
Invariance par homotopie :
hλ : Ω × [0, 1] → X compact admissible hλ (x) 6= x, ∀x ∈ ∂Ω et ∀λ ∈ [0, 1],
alors deg(I − hλ , Ω, 0) = cte pour tout λ ∈ [0, 1] ; en particulier

d3 ) Normalisation :
deg(I − h0 , Ω, 0) = deg(I − h1 , Ω, 0).

d j
deg(I, Ω, 0) = 1 si 0 ∈ Ω.
Autres propriétés :

h a
e l
1. Si ϕ(Ω) ⊂ Y avec Y s.e. fermé de X, alors

deg(I − ϕ, Ω, 0) = deg(I/Y − ϕ/Y, Ω ∩ Y, 0)

. b
c’est la formule de réduction.
2. Si dim X < +∞, alors deg(I − ϕ, Ω, 0) = d(I − ϕ, Ω, 0).
Applications linéaires :

K
Pour L = I − L0 , L0 : X → X, opérateur linéaire compact ou complètement
continue. (L, Ω, 0) admissible ⇔ ker L = {0} ker L = {0} veut dire que L
inversible càd 1 n’est pas valeur propre de L0 (Ω ouvert borné de X avec
0 ∈ Ω) dans ce cas nous avons : deg(I − L0 , Ω, 0) ∈ Z.
Nous avons deg(I − L0 , Ω, 0) = (−1)m avec m est la somme des multiplicités
algébriques des valeurs propres λ de L0 avec λ > 0.

Remarque 4.4 Si L0 : X → X (Banach) et L0 complètement continue,


alors deg(I − L0 , Ω, 0) = +1 ou − 1.

Exemple de Théorème de continuation :


Soit ϕ : X → X, X Banach, ϕ complètement continue
(∗) : x = ϕ(x).
Supposons qu’il existe hλ : X × [0, 1] → X complètement continue tq :
h1 (x) = ϕ(x), ∀x ∈ X.
(∗∗) : x = hλ (x), 0 ≤ λ < 1.

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CHAPITRE 4. EXTENSION DU DEGRÉ DE BROUWER AUX
ESPACES DE BANACH : DEGRÉ DE LEARY-SCHAUDER(1934) 20

Lemme 4.5 Supposons qu’il existe Ω ⊂ X ouvert borné tq :


1. L’ équation (∗∗) n’admet pas de solution sur ∂Ω.
2. deg(I − h0 , Ω, 0) 6= 0.
Alors (∗) a au moins une solution x̌ ∈ Ω.

Preuve 4.6 Si il existe x̌ ∈ ∂Ω tq x̌ = ϕ(x̌) c’est fini (x̌ ∈ Ω).


Si il n’existe pas x̌ ∈ ∂Ω tq x̌ = ϕ(x̌), alors x 6= hλ (x) pour tout λ ∈ [0, 1] et
∀x ∈ ∂Ω donc (I − hλ , Ω, 0) est admissible et par d2 ) on a deg(I − h1 , Ω, 0) =
deg(I−h0 , Ω, 0) 6= 0 alors (2) montre qu’il existe x̌ ∈ Ω de sorte que x̌ = ϕ(x̌).

Corollaire 4.7 Supposons qu’il existe Ω ⊂ X, ouvert borné tq :

h0 est linéaire.
Alors ϕ a au moins un point fixe.
d j
(10 ) : x = hλ (x) ; 0 ≤ λ < 1 n’a pas de solution sur ∂Ω ; h1 = ϕ avec

h a
Preuve 4.8 Nous avons (I − h0 )(x) = 0 ⇒ x = 0 donc 1 n’est pas valeur
propre de h0 et par suite deg(I − h0 , Ω, 0) = +1 ou −1 puis on applique le
lemme.

e l
Corollaire 4.9 (Lemme sur la borne à priori)
Supposons qu’il existe R > 0 tq : ||x|| ≤ R, pour tout x ∈ X espace

linéaire.
b
réflexif, solution de (∗∗) : x = hλ (x) ; 0 ≤ λ < 1 ; et soit h1 = ϕ et h0 est

.
Alors l’équation (∗) : x = ϕ(x) admet au moins une solution x̌ vérifiant
||x̌|| ≤ R.

K
Preuve 4.10 Soient Ω = B(0, R + n1 ), n ≥ 1 et x ∈ X, x = hλ (x) ; 0 ≤
λ < 1. Pour x ∈ B(0, R) ⊂ Ω ⇒ x 6∈ ∂Ω, par le corollaire ci-dessus il existe
alors xˇn ∈ Ω de sorte que xˇn = ϕ(xˇn ) avec ||xˇn || ≤ R + n1 . Puisque xˇn est
bornée, alors il existe une sous suite noté encore xˇn → x faiblement et donc
||x|| ≤ lim inf ||xˇn || ≤ R, d’autre part nous avons x = ϕ(x) d’où le résultat.
Conséquence :
Considérons l’équation x = hλ (x) ; 0 ≤ λ < 1. Soit l’ensemble des solutions
(x, λ) est non borneé, soit l’equation x = ϕ(x) a au moins une solution.

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Chapitre 5
Applications de la théorie du degré de
Leary-Schauder
d j
5.1 Généralité
h a
l
Définition 5.1 Soit X un espace de Banach et Ω un ouvert borné de X.
On note par Q(Ω, X) : l’ensemble des opérateurs compacts et Φ = I − T où

e
T est un élément de Q(Ω, X). Φ est une perturbation compacte de l’identité.

. b
Théorème 5.2 (Théorème de rang fini)Soient E et F deux espaces vec-
toriels normés, A ⊂ E borné ; T : A → F est compact, alors pour tout
ε > 0, il existe Fε sous espace de F de dimension finie et Tε ∈ C(A, Fε ) tq :

K
||T − Tε || ≤ ε.

Théorème 5.3 Soit Φ une perturbation compacte de l’identité, alors Φ est


un opérateur fermé et propre (l’image inverse d’un compact est un compact).

Théorème 5.4 (Théorème de Borsuk en dimension infinie)Soit Ω un ouvert


borné de X symétrique contenant l’origine. Si T ∈ Q(Ω, X) impaire sur ∂Ω
et 0 6∈ Φ(∂Ω) où (Φ = I − T ), alors deg(Φ, Ω, 0) est impaire.

Preuve 5.5 Posons : T = I − Φ par le théorème 5.2 il existe V ⊂ X de


dimension finie et Tb compact tq : Tb(Ω) ⊂ V et ||T − Tb|| ≤ ε/2
avec 0 < ε < p où p = d(0, Φ(∂Ω)) et Tb ∈ C(Ω, V ).
Soit P la projection de X dans V , on a :

||P (T (x))−T (x)|| ≤ ||P (T (x))−Tb(x)+Tb(x)−T (x)|| ≤ ||P (T (x))−P (Tb(x)||+||Tb(x)−T (x)||.

Par suite nous avons ||P (T (x)) − T (x)|| ≤ 2||Tb(x) − T (x)|| ≤ 2||Tb − T || ≤ ε

21
CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 22

Nous avons P ◦T est impaire, I−P ◦T est aussi impaire et (P ◦T )(Ω) ⊂ V .


I − P ◦ T 6= O sur ∂Ω, en effet : on a Φ = I − T et par suite
P ◦ T − T = Φ − (I − P ◦ T ) donc si il existe x0 ∈ ∂Ω tq (I − P ◦ T )(x0 ) = 0
alors ||(P ◦ T )(x0 ) − T (x0 )|| = ||Φ(x0 )|| ≥ p, ce qui montre que
p ≤ ||(P ◦ T )(x0 ) − T (x0 )|| càd p ≤ ε ce qui est absurde.
On sait que ||P (T (x)) − T (x)|| ≤ ε càd ||P (T (x)) − x − (−x + T (x))|| ≤ ε
autrement dit ||(I−P ◦T )−(I−T )|| ≤ ε, donc d(Φ, Ω, 0) = d(I−P ◦T, Ω∩V, 0)
qui est impaire ce qui montre que d(Φ, Ω, 0) est impaire.

Définition 5.6 Soit T ∈ Q(Ω, X) et Φ = I − T . On dira que T satisfait la


condition (1) si

j
(1) : ∀ε > 0, ∃Tε ∈ Q(Ω, X) tq ||T (u) − Tε (u)|| ≤ ε pour tout u ∈ Ω de sorte

d
que l’equation u = Tε (u) + b admette une solution au plus dès que ||b|| ≤ ε.

a
Théorème 5.7 Si T ∈ Q(Ω, X) et satisfait (1) avec 0 6∈ Φ(∂Ω), (Φ = I −T )
et d(Φ, Ω, 0) 6= 0, alors N = {x ∈ Ω; Φ(x) = 0} est un connexe.

h
Preuve 5.8 Supposons que N n’est pas connexe. On sait que N 6= ∅ et

l
N = Φ−1 ({0}) est donc un compact, N = A∪B, A, B compacts et A∩B = ∅
et il existe deux ouverts V et W tq : N ∩V 6= ∅ et N ∩W 6= ∅ et N ⊂ V ∪W

e
avec V ∩ W = ∅. Nous allons montrer que

. b d(Φ, V, 0) = d(Φ, W, 0).

On a V ∩ N 6= ∅ soit v ∈ V sachant que v = T (v) càd Φ(v) = 0.


Posons : ψε (u) = (u − Tε (u)) − (v − Tε (v)) et H(t, u) = tψε (u) + (1 − t)Φ(u).

K
Nous avons 0 6∈ H(t, ∂Ω) pour ε assez petit, car

||H(t, u)|| = ||Φ(u)+t(ψε (u)−Φ(u))|| = ||Φ(u)+t(T (u)−Tε (u))−t(v−Tε (v))||.

Donc ||H(t, u)|| ≥ ||Φ(u)|| − ||T (u) − Tε (u)|| − ||v − Tε (v)||.


Posons α = inf u∈∂Ω ||Φ(u)|| = d(0, Φ(∂Ω)), on a 0 6∈ Φ(∂Ω) qui est fermé
car Φ est fermé, donc pour tout u ∈ ∂Ω, ||H(t, u)|| ≥ α − 2ε, alors pour
0 < ε < α/4 on a : ||H(t, u)|| > 0 ce qui prouve que d(H(, u), W, 0) est bien
définie, d’où d(Φ, W, 0) = d(ψε , W, 0).
Or ψε (u) = u − Tε (u) − b avec b = v − Tε (v) et ||b|| ≤ ε admet au plus une
solution (ψε (u) = 0. Or on sait que ψε (v) = 0, la solution est donc v ∈ V ce
qui montre que d(Φ, W, 0) = d(ψε , W, 0) = 0 car sinon il existe x1 ∈ W , tq
ψε (x1 ) = 0 et par suite x1 = v ce qui est absurde car V ∩ W = ∅. De même
on arrive à d(Φ, V, 0) = 0. et donc d(Φ, Ω, 0) = 0 ce qui est absurde.

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 23

5.2 Connexité de l’ensemble des solutions d’une


équation diff
Considèrons le problème de Cauchy suivant :
 0
u (t) = f (t, u(t)),
(P ) :
u(0) = 0,

On suppose que f est continue sur [−a, a]×B(0, r) où B(0, r) ⊂ Rn et posons


M = sup |f (t, u(t))| avec t ∈ [−a, a] et ||u|| ≤ r et α = inf(a, r/M ), donc il
existe au moins une solution définie sur [−α, α].
Notons X = C([−α, α], Rn ) muni de la norme usuelle.

Théorème 5.9 L’ensemble des solutions de (P ) est une partie connexe de


d j
X.

a
Preuve 5.10 Considèrons fˇ le prolongement de f dans [−a, a]×Rn de sorte
que sup |fˇ(t, u)| = M ; |t| ≤ a etR u ∈ Rn .
h
On a T est compact (Voir Ascoli).
t

e l
Posons pour u ∈ X, T (u)(t) = 0 fˇ(s, u(s))ds.

Posons Φ(u) = u−T (u). Les solutions de (P ) sont les zéros de Φ et Φ(u) = 0
montre que u = T (u) par suite ||u|| = ||T (u)|| ≤ tM , donc tM ≤ r pour

P.
. b
|t| ≤ α. Pour t ∈ [−α, α], on a fˇ(t, u(t)) = f (t, u(t)), alors u est solution de

Nous vérifions les conditions du théorème (5.7).

K
Soit Ω = B(0, r + 1), on a Φ 6= 0 sur ∂Ω et d(Φ, Ω, 0) = 1 en effet : soit
l’homotopie hλ = I − λT , on vérifie que 0 6∈ (I − λT ) sur ∂Ω et par suite
d(Φ, Ω, 0) = d(I, Ω, 0) = 1 car 0 ∈ Ω.
Vérifions la condition (1) : pour ε > 0, choisissons fε ∈ C 1 ([−α, α] × Rn , Rn )
de sorte que

||fε (t, u(t)) − f (t, u(t))|| ≤ ε/α; ∀t ∈ [−α, α]; ∀u, ||u|| ≤ r + 1.
Rt
Posons Tε (u)(t) = 0 fε (s, u(s))ds, ||Tε (u) − T (u)|| ≤ ε ; ∀u, ||u|| ≤ r + 1.
Considèrons l’équation u = Tε u + b (2).
Supposons que l’équation
Rt (2) admette deux solutionsR tu et v, alors nous avons :
||u(t)−v(t)|| = || 0 (fε (s, u(s))−fε (s, v(s)))ds|| ≤ 0 ||u(s)−v(s)|| sup|t|≤α;||u||≤r+1 || ∂f
∂u
ε
(t, u)||

Lemme 5.11 (Lemme Rde Gronwall)


t
Si f (t) ≤ g(t) + M. 0 f (s)ds avec f, g continues et M ≥ 0, alors on a :
Rt
f (t) ≤ g(t) + M. 0 g(s)eM (t−s) ds.
Si g = O, alors f (t) ≤ 0.

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 24

Utilisons le Lemme de Gronwall, on obtient alors u(t) = v(t), pour tout


t ∈ [−α, α], d’où d’après le théorème précédent N = {u ∈ X; Φ(u) = 0} est
connexe.

Remarque 5.12 ∀t ∈ [−α, α], St : X → Rn continue de sorte que u 7→ u(t),


alors Kt = St (N ) est connexe cela veut dire que Kt l’ensemble des valeurs
u(t) prises par les solutions u de (P ) au point t est connexe.

5.3 Application du degré de Leary-Schauder aux


problèmes elliptiques
Rappels :

d j
h a
Définition 5.13 Soit f : Rn → C. On appelle support de f et on note
suppf : l’ensemble suppf = {x ∈ Rn /f (x) 6= 0}, c’est le plus petit fermé en
dehors duquel f s’annulle.

Exemple 5.14 f : R → R, x 7→

 0,

e l si x < 0 ou x > 2 ;
1 − x, si 0 ≤ x ≤ 1 ;
x − 1, si 1 ≤ x < 2.

. b
alors suppf = [0, 2].

Soit Ω un ouvert borné de Rn .


• D(Ω) = {f ∈ C ∞ (Ω)/suppf est compact inclus dans Ω}.

K
• D(Ω) = Cc∞ (Ω).
• D0 (Ω) = {T : D(Ω) → R; linéaire, continue} ; T s’appelle une distribution
sur Ω.
• On note par |α| = α1 + α2 + ... + αn avec α = (α1 , α2 , ..., αn ) où αi ∈ N.
αu
Dα u = ∂xα1∂....∂x αn .
1 n
• Pour 1 ≤ p ≤ +∞ ; R
Lp (Ω) = {f : Ω → R, mesurable tq Ω |f (x)|p dx < +∞} et f est une classe
modulo p.p.
∂u ∂u
) et |∇u| = ( i=n ∂u 2 1/2
P
• Pour u : Ω → R, on note par ∇u = ( ∂x 1
, ..., ∂xn i=1 | ∂xi | ) .
m,p p α p
• On note parP W (Ω) = {u ∈ L (Ω), D u ∈ L (Ω); |α| ≤ m}. R
• ||u||m,p = |α|≤m ||Dα u||p ,une norme sur W m,p (Ω) avec ||Dα u||p = ( Ω |Dα u|p dx)1/p .
• Lorsque p = 2, W m,2 (Ω) se note par H m (Ω).
∂u
• Lorsque m = 1 on note W 1,p (Ω) = {u ∈ Lp (Ω); ∂x i
∈ Lp (Ω)}.
m,p
• On note par W0 R(Ω) la fermeture de D(Ω) dans W m,p (Ω).
• On note ||u||1,p = Ω (|u|p + |∇u|p )1/p une norme sur W 1,p (Ω).

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 25

• Dans W01,p (Ω), ||u||p = ( Ω |∇u|p dx)1/p est une norme équivalente à la
R

norme ||.||1,p et ceci grace à l’inégalité de Poincaré suivante :


Z Z
∃c > 0; de sorte que |u| dx ≤ c |∇u|p dx; ∀u ∈ W01,p (Ω).
p
Ω Ω

Remarque 5.15 Nous avons D(Ω) s’injecte dans W01,p (Ω) s’injecte dans
Lp (Ω) et ces injections sont denses et par suite on a :
0 0
Lp (Ω) s’injecte dans W −1,p (Ω) qui s’injecte dans D0 (Ω) avec 1/p + 1/p0 = 1
0
et W −1,p (Ω) est le dual de l’espace W 1,p (Ω). Pi=n ∂Ri
• Pour R = (R1 , R2 , , , , , Rn ), on note par divR = i=1 ∂xi
.
Pi=n ∂ 2 u
• 4u = div(∇u) = i=1 ∂x2 .
• 4p (u) = div(|∇u|p−2 ∇u).
i

d j
5.3.1

Considèrons le problème suivant (P) :




h a
Etude de l’existence d’une solution pour un pro-
blème semi-linéaire
−4u = f (x, u, ∇u) + h(x), dans Ω ;

Carathéodory càd :
n

e l u = 0,
n
Où Ω est un ouvert borné de R , n ≥ 1, f : Ω × R × R est une fonction de

1. Pour chaque (s, ξ) ∈ R × Rn ; x 7→ f (x, s, ξ) est mesurable dans Ω.


sur ∂Ω.

. b
2. Pour p.p x ∈ Ω, (s, ξ) 7→ f (x, s, ξ) est continue dans R × Rn .
Avec les conditions suivantes :
f satisfait la condition de croissance suivante :

K
f1 : |f (x, s, ξ)| ≤ c1 |s|σ + c2 |ξ|β + a(x), ∀(s, ξ) ∈ R × Rn et p.p.x ∈ Ω,
0 ≤ a(x) ∈ L2 (Ω), σ < n + 2/n − 2 si n > 2 et σ < +∞ si n = 1, 2.
0 ≤ c1 , c2 , et β < min(2, n + 2/n).

Théorème 5.16 Si β = σ < 1, alors pour tout h ∈ L2 (Ω) le problème (P )


admet au moins une solution
R faible dans
R l’espace H 2 (Ω) ∩ HR01 (Ω) càd il existe
u ∈ H 2 (Ω)∩H01 (Ω) tq : Ω ∇u∇vdx = Ω f (x, u, ∇u)vdx+ Ω hvdx pour tout
v ∈ H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω).
Pour la démonstration de ce théorème on a besoin du lemme suivant :
Lemme 5.17 Soit l’opérateur Nf : H 2 (Ω) → L2 (Ω) tq : u 7→ f (x, u, ∇u).
1. Nf est continue.
2. Nf envoie les bornés en des bornés et vérifiant :

||Nf (u)||L2 ≤ ||a||L2 + C(||u||σ2,2 + ||u||β2,2 ).

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 26

3. Nf est compact.

Preuve 5.18 (Preuve du Lemme)


2
1. Soit (un ) ⊂ H 2 (Ω) tq un →H u, alors un → u p.p et ∇un → ∇u p.p et
donc f (x, un , ∇un ) → f (x, u, ∇u) car f est de Carathéodory et par f1
et le T.C.D on a : Nf (un ) → Nf (u) d’où la continuité de Nf .
2. Pour tout u ∈ H 2 (Ω), on a :
Z Z
||Nf (u)||L2 = ||f (x, u, ∇u)||L2 ≤ ||a||L2 +c1 ( |u| dx) +c2 ( |∇u|2β dx)1/2
2σ 1/2
Ω Ω

ce qui donne

||Nf (u)||L2 ≤ ||a||L2 + c01 ||u||σ2 + c02 ||∇u||β2


d j
par suite nous avons :

h a
||Nf (u)||L2 ≤ ||a||L2 + C(||u||σ2,2 + ||u||β2,2 )

et pour β = σ on obtient donc

e l
||Nf (u)||L2 ≤ ||a||L2 + 2C||u||β2,2

. b
ce qui montre que Nf envoie donc les bornés en des bornés.
3. Montrons que Nf est compact. Soit (un ) une suite bornée dans H 2 (Ω)
donc il existe une sous suite notée encore un * u faiblement dans

K
H 2 et donc un → u dans H 1 (Ω) du fait que H 2 s’injecte d’une façon
compacte dans H 1 ce qui nous permet à affirmer que un → u dans
2
L2 (Ω) et ∇un → ∇u dans L2 (Ω) et donc Nf (un ) →L Nf (u).
Conséquence : u → f (x, u, ∇u) + h est compacte.

Preuve du Théorème :

Remarque 5.19 1. −4 : H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) → L2 (Ω) est un homéomor-


phisme.
2. −4 est un opérateur monotone càd h−4u + 4v, u − vi ≥ 0 pour tout
u, v ∈ H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω).
3. −4 est coercif càd h−4u, ui/||u|| → +∞ lorsque ||u|| → +∞.

Considèrons l’opérateur K : H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) → H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) tq :


u 7→ (−4)−1 (Nf (u) + h). Du fait que Nf (u) + h est compact alors K est

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 27

compact.
Soit maintenant

||K(u)||2,2 = ||(−4)−1 ||.||Nf (u)+h||2,2 ≤ ||(−4)−1 ||.[||a||2,2 +||h||2 +2C||u||σ2,2 ]

Puisque σ < 1 il existe R assez grand de sorte que

||(−4)−1 ||.[||a||2,2 + ||h||2 + 2CRσ ] < R

Pour cela considèrons

O = {u ∈ H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) : ||u||2,2 < R}.

d j
Prenons Φt = I − tK pour t ∈ [0, 1]. Montrons que (Φt , O, 0) est admissible.
Pour t = 0 on a : Φ0 (u) = I(u) = u donc u 6= 0 sur ∂O.

h a
Pour t = 1 on a : Φ1 (u) = u − K(u), si on a Φ1 (u) = 0 veut dire K(u) = u
sur ∂O implique que ||K(u)|| = ||u|| < R ce qui est absurde.
Pour t ∈]0, 1[ s’il existe u ∈ ∂O tq Φt (u) = 0 veut dire que tK(u) = u donc
t||K(u)|| = ||u|| = R et donc R = t||K(u)|| < tR ce qui est absurde.

e l
Donc d(Φ1 , O, 0) = d(Φ0 , O, 0) = d(I, O, 0) = 1 par suite il existe u ∈ O de
façon que Φ1 (u) = 0 càd K(u) = u ce qui montre que u = (−4)−1 (Nf (u)+h)
et par suite −4u = f (x, u, ∇u) + h. et donc le problème admet au moins
une solution pour tout h ∈ L2 (Ω).

5.3.2
. b
Etude de l’existence d’une solution pour un pro-
blème non linéaire

K
Soit le problème (P) :

4p u = div(|∇u|p−2 ∇u).
0

−4p u = f (u) + h, dans Ω ;
u = 0,
n p0
sur ∂Ω.
Où Ω un domaine borné de R , n ≥ 1 ; h ∈ L (Ω) avec 1/p + 1/p0 = 1 et

−4p : W01,p (Ω) → W −1,pR (Ω) est unR homéomorphisme, monotone et coercif.
p
Soit λ1 = inf
1,p Ω
|∇u| dx/ Ω
|u|p dx.
u∈W0 (Ω),u6=0
on a : Ω |u|p dx ≤ 1/λ1 Ω |∇u|p dx pour tout u ∈ W01,P (Ω)( Poincaré).
R R

f : R → R continue et vérifiant (f1 ) : |f (s)| ≤ a|s|q−1 + b


avec q < p∗ = np/n − p si n > p et q < +∞ si n ≤ p.

Théorème 5.20 Soit f : R → R continue vérifiant la condition (f1 ).


0
Si lim sup f (s)/|s|p−1 s < λ1 , alors pour tout h ∈ Lp (Ω) le problème (P )
|s|→+∞
admet au Rmoins une solution faible dans W01,pR(Ω) càd il existe u ∈ W01,p (Ω) de
sorte que Ω |∇u|p−2 ∇u∇vdx − Ω f (u)vdx − Ω hvdx pour tout v ∈ W01,p (Ω).
R

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 28

Analyse du problème (P ) :
Trouver une solution faible de (P ) veut dire : trouver u ∈ W01,p (Ω) vérifiant
Z Z Z
p−2
|∇u| ∇u∇vdx − f (u)vdx − hvdx
Ω Ω Ω

pour tout v ∈ W01,p (Ω).


équivaut à

h−4p u, vi − hf (u), vi − hh, vi = 0


0
h., .i est le produit de dualité. −4p u = f (u) + h est dans l’espace W −1,p (Ω).

Equivaut

Trouver u ∈ W01,p (Ω) avec u = (−4p )−1 (f (u) + h). d j


a
Posons K : W01,p (Ω) → W01,p (Ω) tq ; u 7→ K(u) = (−4p )−1 (f (u) + h).

h
e l
Nous avons K est compact (même démonstration que précédemment).

Posons Φt (u) := u − tK(u); t ∈ [0, 1]. Il suffit de montrer qu’il existe


R > 0 de façon que Φt (u) 6= 0 sur ∂B(0, R) pour tout t ∈ [0, 1].

. b
Supposons par l’absurde que
∀n ∈ N, ∃un ∈ W01,p (Ω) tq ; ||un || = n et ∃tn ∈ [0, 1] tq : Φtn (un ) = 0. càd
un = tn K(un ) donc

K
par suite nous avons :
un = tn (−4p )−1 (f (un ) + h),

−4p un = −4p [tn (−4p )−1 (f (u) + h)],


ce qui donne −4p un = tp−1 p−1
n (f (un ) + h) donc h−4p un , un i = tn hf (un ) +
h, un i ce qui nous donne
Z Z Z
p p−1
|∇un | dx = tn [ f (un )un dx + hun dx],
Ω Ω Ω

par suite Z Z
p
||un || = tp−1
n [ f (un )un dx + hun dx].
Ω Ω
Divisons par ||un ||p les deux membres on obtient donc :
Z Z
1 = tn [ f (un ).un /||un || dx + hun /||un ||p dx](∗).
p−1 p
Ω Ω

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CHAPITRE 5. APPLICATIONS DE LA THÉORIE DU DEGRÉ DE
LEARY-SCHAUDER 29

Comme lim sup f (s)/|s|p−1 s < λ1 , alors pour tout ε > 0, il existe bε ∈ R de
|s|→+∞
sorte que
f (s).s ≤ (λ1 − ε)|s|p + bε |s|, ∀s ∈ R.
Dans (∗) on obtient donc
Z Z Z
p−1
1 ≤ tn [ (λ1 − ε)|un | /||un || dx + bε |un |/||un || + hun /||un ||p dx].
p p p
Ω Ω Ω

Posons vn = ||uunn || , alors ||vn || = 1 donc c’est une suite borné, ce qui nous
permet d’affirmer l’existence d’une sous suite notée encore vn * v dans


1,p
RW0 (Ω) et vpn → v dans
|u n |/||un || → 0 et Ω
hu
p
R L (Ω) fortement.
n /||u n ||p
dx
Par passage au limite on obtient donc 1 ≤ tp−1

On a :
0,

d
R j
tn → t0 dans [0, 1].
p
0 (λ1 − ε) Ω |v| dx donc
du fait vn * v ce qui montre que ||v|| ≤ lim inf ||vn || ≤ 1 alors

p−1
Z
1 ≤ t0 (λ1 − ε) |∇v|p /λ1 ≤

h a λ1 − ε
λ1
< 1.

e l
Ce qui est absurde. Donc il existe R > 0 tq Φt (u) 6= 0 pour tout u ∈ ∂B(0, R)
∀t ∈ [0, 1] et par suite (Φt , B(0, R), 0) est admissible et donc

. bdeg(Φ1 , B(0, R), 0) = deg(Φ0 , B(0, R), 0) = 1 6= 0,

ce qui prouve qu’il existe u ∈ B(0, R) tq Φ1 (u) = 0 càd u = K(u) i,e :


(−4p )−1 (f (u) + h) = u ⇔ −4p u = f (u) + h.

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