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Les organisations de clients

surgelés et restaurant : trop de de conserves

La vraie cuisine disparait

LA CUISINE, EN TANT QU’ARTISANAT, COMME LA COUTURE EN SON


TEMPS, EST MENACEE DE DISPARITION. Après l’abus de la boîte
conserve en alu, voici venu le temps du prêt-à-manger et du micro-
ondes. De plus en plus de restaurant pratique la cuisine en kit, dite
d’assemblages : poisson congelés+ légumes sous vides+ sauce
lyophilisée = plat du jour
Il y’a encore de Dior ou des chanel : les autres qui ne travaillent avec
du frais. Mais à part quelques dizaines de chefs qui concourent pour
les étoiles du Michelin et une poignée de petit restaurateur
(suicidaires) attachés aux traditions, rares sont ceux qui ne
succombent pas, de temps en temps, aux faciliter aux bains-marie, ou
au jus de fruit reconstitués de la Sopad Nestlé.

Ça coûte tellement moins cher ! Une crème au café et aux noisettes en


poudre, une boîte de fumet de crustacé déshydraté, un coq au vin, une
lasagne ou une cuisine au poulet à la crème de langoustine, cuisiné par
Vivagel reviennent moins chers pour le restaurateur. Pour le restaurateur, ces
produits sont fabuleux. Qualité constante de la nourriture toute l’année.
Possibilité de présenter une carte de quinze plats sans risqués la nourriture
du stock. Décongélation à la demande, donc pas de déchets en fin de
journées. Moins de corvée de vaisselle et de pluches, dons moins de
personnel. La gestion du restaurant, entreprise toujours délicate, s’en trouve
bien simplifiée.

Qui l’eut cru ? Aujourd’hui, la place du cuisto


n’est plus au fourneau… la cuisine en play-
back est tout à fait légale. Seule la publicité
mensongère sur la carte est proscrite. Interdit
de mentionner « poisson du jour » ou « tarte du
chef » si ces plats viennent directement du
congélateur ou de l’usine. Mais la
réglementation s’arrête là. Et tant pis pour le
consommateur si sa bouillabaisse a le même
goût qu’à la cantine !
Néfaste food? Entre deux restaurant qui proposent un menue à 20,00 EUR, l’un avec des
produits du marché, de la main d’œuvre et du savoir-faire, l’autre avec des produits différés, devinez
lequel risque la faillite ?

A plus ou moins longue échéance, pour manger frais et vrai, il restera quelques
bonnes petites adresses qui circuleront de bouche à oreilles, et les grandes
maisons de la cuisine. Pour plaire à tous, la cuisine industrielle uniformise les
goûts, efface les saveurs les plus relevées. Qui sait encore distinguer différentes
fines herbes dans une sauce ? Demain, comment les enfants de la cuisine
«meccano » sauront-ils apprécier une vraie purée, une sauce relevée, une viande
un peu forte ?

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