Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Evaluation Des Ent 1 M Thodes Patrimoniales Et GW 1645736017
Evaluation Des Ent 1 M Thodes Patrimoniales Et GW 1645736017
Elles découlent de plusieurs logiques qu’il est important de connaître pour cerner au
mieux l’environnement de l’évaluation et pour atteindre plus facilement son objectif.
Réflexions en commun
Quand évaluer?
Pourquoi évaluer?
Qu’évalue-t-on?
Valeur et prix
Notons d’ors et déjà ici que les méthodes d’évaluation que nous allons étudier ne
dépendent pas du référentiel comptable utilisé par l’entité à évaluer : elles sont
universelles. Mais elles intègrent des données comptables et financières qui elles sont
potentiellement impactées par les normes comptables, voire même par les choix
comptables de l’entreprise. Il appartient à l’évaluateur de retraiter éventuellement
certains éléments de bilan ou de compte de résultat pour mettre les différents agrégats
à utiliser dans les calculs en adéquation avec les définitions exigées par les méthodes.
Valeur et prix
Valeur # prix
Les méthodes d’évaluation ont pour objet de déterminer la valeur du capital d’une
entreprise : celle-ci est le résultat de méthodes d’évaluation « objectives », ne prenant
pas en compte les motivations des parties ni les circonstances de la transaction.
Le prix qui sera effectivement agréé est le résultat d’une négociation. Il pourra être
significativement différent de la valeur calculée préalablement à la négociation. Le prix
intègre notamment :
Évidemment, le vendeur négocie d’autant mieux qu’il connaît les motivations réelles
de l’acquéreur potentiel et vice versa.
Sa croissance future
Les méthodes de flux : l’entreprise vaut ce qu’elle rapportera à ses actionnaires dans le futur.
Les méthodes analogiques ou comparatives : l’entreprise vaut ce que des actifs équivalents
valent aujourd’hui sur des marchés organisés.
3. La détermination du prix : c’est la phase de négociation s’il y a transaction. Elle peut être
rapide ou dure des mois … voire des années. S’il n’y a pas transaction, le processus s’arrête
à l’étape 2.
Le processus d’évaluation :
3 grandes phases
1 2 3
Travaux Détermination
préalables Évaluation
du prix
Business plan :
établissement
« Phase calculatoire »
de prévisions
1
De la qualité de la phase de préparation
Travaux
préalable dépend la qualité et la fiabilité de
préalables
l’évaluation
Collecte d’informations
Cette phase comporte trois étapes dans le but
premier diagnostic
de bien comprendre le business model de
financier
l’entreprise que l’on veut évaluer
collecte d’informations et premier diagnostic
Audit stratégique économique et financier
et financier Audit stratégique et financier
Business plan prévisionnel
Business plan :
établissement
de prévisions
Cette phase cruciale est assez longue, en tout cas, en général, beaucoup plus
longue que la phase calculatoire.
La collecte et l’étude des informations recueillies est bien évidemment d’autant plus
simple si elle a été préparée par le vendeur qui fournit l’ensemble des éléments
internes (Vendor Due Diligence). Il demeure toutefois nécessaire de porter un regard
critique sur la fiabilité des données fournies dans la cadre d’un audit d’acquisition bien
préparé (due diligence d’acquisitions).
Comprendre le business model de l’entreprise
que l’on évalue
Analyse du marché
Clientèle
clientèle-cible ? Comprendre les attentes de la clientèle
9
Comprendre le business model de l’entreprise
que l’on évalue
Production
Analyser l’outil de production en fonction des objectifs
stratégiques
Quels sont les investissements déjà réalisés, ceux qui restent à
réaliser
Cout de production, économies d’échelle, formation des opérateurs
de production, liens R&D/production
Sous-traitance
Commercialisation/distribution
Liens produits/clients : comment s’organise la prospection commerciale
Liens marketing stratégiques/R&D/politique commerciale : L’analyse de
la valeur du client (comment le produit est adapté aux fonctions
recherchées par le client)
Politique de prix
Comment l’organisation de la logistique s’inscrit-elle dans ce contexte
10
11
La phase calculatoire
Idéalement, si les informations nécessaires sont disponibles, les trois grandes
familles de méthode d’évaluation (patrimoniales, de flux et analogiques)
devront être utilisées systématiquement.
La phase calculatoire
2
Dans cette phase seront mise en œuvre les
Évaluation différentes méthodes d’évaluation retenues,
notamment :
Mise en œuvre
Méthodes patrimoniales (méthode de
des méthodes l’Actif Net Corrigé)
d’évaluation Méthodes par les flux (Discounted Cash
Flow)
Arbitrage
Méthodes analogiques (multiples de
entre les méthodes
sociétés comparables)
« Phase calculatoire »
Notions de primes/décotes de contrôle et
d’illiquidité
12
En effet, une évaluation sérieuse prend en compte à la fois la valeur de marché des
actifs mis en œuvre (approche patrimoniale, comparaisons de marché) mais
s’interrogera aussi sur la manière dont ces actifs sont utilisés (valeur actuelle des flux
futurs).
13
Selon ces normes, la juste valeur est « le montant pour lequel un actif pourrait
être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et
consentantes dans le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de
concurrence normales ».
Il peut donc s’agir de valeur de transactions mais pas seulement. L’objectif des normes
est de se rapprocher le plus possible de la valeur économique de l’entreprise ; elles
admettent d’autres types de valorisation pour l’inscription des actifs et passifs au bilan :
valeur vénale, d’assurance etc. mais aussi valeur d’utilité, déterminée par l’actualisation
de flux futurs.
Les sociétés ayant retenu l’utilisation de la juste valeur dans leur bilan
consolidé ont donc procédé à des réévaluations d’actif et réévalué leurs fonds
propres d’autant, ce qui peut faciliter grandement la tâche de l’évaluateur,
d’autant plus qu’elles sont alors contraintes d’apprécier la juste valeur à chaque fin
d’exercice et éventuellement de l’ajuster à la hausse comme à la baisse.
En pratique cependant, une grande partie des entreprises n’a pas opté pour l’application
de la juste valeur dans les cas où elle est optionnelle, par exemple :
La valeur des actifs et de passifs qui peut être retenue peut être leur valeur comptable
(on parle alors d’actif net) ou bien leur valeur réévaluée (on parle alors d’actif net
comptable réévalué ou corrigé).
La méthode de l’ANC
À l’inverse, la valeur d’un stock peut être réduite, s’il est obsolète et ne pourra être vendu sans
ristourne ou réduction.
Il existe deux grandes familles de méthodes patrimoniales :
L’Actif net corrigé (ANC), aussi appelé Actif Net Réévalué (ANR)
Mode de calcul :
Actif Net Réévalué (ou Corrigé) =
Actifs Immobilisés réévalués (y.c actifs en crédit‐bail, hors non‐valeurs)
+ Créances réévaluées (y.c. créances cédées au factor et effets escomptés)
Dettes réévaluées (y.c Dettes de crédit‐bail, affacturage et escompte,
provisions réajustées)
Ce mode de calcul de l’ANR ne prend pas en compte la fiscalité latente sur les plus
et moins‐values de cession. Elle suppose donc que la société n’envisage pas de céder
les actifs générateurs de plus‐values. Elle s’inscrit par conséquent dans une logique
de continuité d’exploitation
Ces ajustements de valeur feront apparaître des plus ou moins values latentes qui
peuvent impacter la valeur des capitaux propres si les actifs réévalués feront l’objet
d’une cession.
L’Actif net comptable corrigé(ANC) est donc égal à la somme algébrique suivante :
La question de l’impact fiscal doit être posée dans le cadre d’une évaluation par la
méthode de l’ANC. La détermination des valeurs actuelles devrait être effectuée en
distinguant les biens nécessaires à l'exploitation et les biens non nécessaires à
l’exploitation. Ces derniers seront réputés comme pouvant être cédés, il faudra tenir
compte de la fiscalité sur la plus-value des actifs réévalués. Il faudra procéder de même
dans le cadre d’une évaluation avant liquidation.
Méthodologie
À partir du bilan, on effectue, pour chacun des postes dont la valeur de marché
s’écarte de la valeur comptable, des retraitements pour se rapprocher de cette
valeur de marché.
La réévaluation ou dépréciation des actifs figurant déjà au bilan. La plupart des actifs
étant comptabilisés à leur « coût historique » il convient d’ajuster l’ANC à leur valeur au jour de
l’évaluation. Il convient également de déprécier des stocks ou créances clients insuffisamment
provisionnés et d’effectuer si les normes comptables l’imposent des tests de dépréciation
(nécessité de due diligence),…
Le retraitement des postes de passif par exemple, ré estimation des provisions pour risques
et charges ;
La prise en compte d’actifs ou de passifs ne figurant pas au bilan (hors bilan), par
exemple les biens en crédit-bail dans les comptes individuels français ;
La valeur vénale est le montant (net des coûts de cession) qui pourrait être obtenu
lors de la vente d'un actif conclue à des conditions normales de marché. Les coûts de
cession sont les coûts directement attribuables à la sortie d'un actif du bilan (frais de
démontage, commissions de vente etc..), à l'exclusion des charges financières.
Il n’existe toutefois pas une valeur vénale pour tous les actifs. L’évaluateur recherche
alors une valeur à partir d’une autre approche, qui peut être :
La valeur de liquidation de l’actif qui résulte d’une liquidation forcée de l’entreprise. C’est
une hypothèse à la fois pessimiste car dans ce cas les actifs sont souvent bradés. La valeur
à la casse est encore plus pessimiste car elle part de l’hypothèse que le bien sera démantelé.
La valeur d’utilisation représente la dépense qu’il faudrait engager pour acquérir et faire
fonctionner un bien ayant les mêmes qualités et performances. Pour le déterminer, on peut
définir la valeur à neuf égale à la dépense nécessaire pour remplacer le bien existant par un
bien équivalent neuf ajustée d’une décote d’obsolescence.
La valeur d’assurance. Elle doit être considérée avec prudence car en pratique, elle est
parfois surévaluée. Un abattement de l’ordre de 20 à 30% est souvent réalisé.
Cet impôt latent n’est pris en compte que s’il est probable que le bien
sera revendu.
7
La réévaluation des titres de participation
De même que pour les immobilisations corporelles, l’évaluateur va tenter d’évaluer
les immobilisations financières au plus près de leur valeur vénale, d’autant
plus qu’il peut s’agir de titres de participation dans des sociétés qui ne participent pas
ou peu au cycle de production de l’entreprise et pourraient donc être cédés
indépendamment de l’activité principale ou revendus par l’acquéreur.
Lorsque les titres détenus sont ceux d’une société cotée, la valeur retenue est le cours
de bourse moyen sur l’année écoulée.
Lorsque les titres sont ceux d’une société non cotée, il est nécessaire de procéder à
une « évaluation dans l’évaluation », surtout dans le cas où les titres de
participation représentent une valeur potentiellement importante pour
l’entreprise à évaluer (cas pour les holdings).
Néanmoins, s’il s’agit de participations très minoritaires (inferieures à 20%) dans des
sociétés non cotées de petite taille (et donc éventuellement difficilement cessibles),
retenir la valeur comptable du bilan semble l’approche la plus prudente et la plus
rapide.
Actifs incorporels
Brevets, marques, fonds de commerce
8
I
De plus, certains éléments, telles les marques créées par l’entreprise, ne peuvent être
activées dans les comptes sociaux et n’ont donc même pas de valeur comptable
identifiée. Cette marque est réévaluée dans les comptes consolidés si l’entreprise
passe sous le contrôle d’une maison mère.
Si aucune valeur de marché n’est disponible (pas de transaction récente connue pour
un actif similaire), l’évaluateur va chercher la valeur de remplacement de l’actif
(combien faudrait-il aujourd’hui investir d’argent pour re-créer cet actif) ou sa valeur
de rendement, s’il génère un flux régulier identifiable : par exemple, la valeur d’un
brevet qui génère un flux de licence régulier (redevances) correspond à la somme de
ces redevances actualisées sur la durée de vie restant à courir du brevet.
Mais on peut être amenés à faire des ajustements sur les postes de
provisions ou d’impôts, par exemple :
les provisions qui ne sont pas justifiées sont considérées comme des réserves et doivent être
reclassées dans les capitaux propres ;
les provisions considérées comme des réserves doivent être portées nettes d'impôts en
majoration de l'actif net (en effet, elles ont été fiscalement déduites du résultat fiscal
d'exercices antérieurs et leur reprise ultérieure constituera un produit imposable).
9
La prise en compte du hors bilan
L’évaluation n’est correcte que si elle tient compte de l’ensemble du
patrimoine de la société, y compris ses engagements qui ne figurent pas
nécessairement au bilan. En normes comptables françaises, il s’agit souvent de la
location financement (crédit-bail ou location financière) ou des créances clients
affacturées, qui peuvent représenter une dette future. Il faut donc les inclure dans les
calculs en les retraitants comme actifs et dettes.
Par ailleurs, un impôt latent est calculé sur la plus value que réaliserait l’entreprise en
revendant le bien après l’exercice de l’option d’achat.
Une fois acquis, le bien figurerait au bilan pour un montant de 100 000 € (option
d’achat). La plus value de cession serait alors de 1,4 millions. Pour un taux d’impôt de
30%, un impôt de 420 K€ (1,4 millions x 30%) serait alors déduit de l’ANC.
Il convient de noter que les biens en crédit bail figurent le plus souvent au bilan en
normes IFRS.
10
- frais d'établissement,
Les impôts différés actifs, une fois calculés, doivent être ajoutés à l’Actif Net
Réévalué.
NB : aucune créance d'impôt ne doit être retenue au titre des charges différées et des
charges à étaler puisque leur déduction fiscale a déjà été opérée.
Prise en compte de la fiscalité différée passive
Elle correspond à des dettes d'impôt potentielles pouvant provenir de certains postes
des capitaux propres :
- subventions d'investissement,
- amortissements dérogatoires.
Les impôts différés passifs, une fois calculés, doivent être déduits de l’Actif Net
Réévalué.
Avantages
Cette méthode peut éclairer l’acquéreur qui hésiterait entre achat des titres et achats
des actifs (fonds de commerce)
Elle permet aussi de comprendre combien l’acquéreur devrait dépenser s’il voulait
reconstituer l’ensemble des actifs de l’entreprise
Elle peut éclairer le cédant dans son processus de cession; vaut‐il mieux vendre certains
actifs "au détail" ou la totalité des titres de l’entreprise?
La méthode de l’ANC est très souvent utilisée pour valoriser des holdings.
Si les titres de participations de ces holdings sont cotés, ces derniers sont valorisés sur la base
de leur cours de bourse. S’ils ne sont pas cotés, il faudra utiliser une ou plusieurs autres
méthodes (DCF, comparables) pour évaluer les titres et l’ANC pour évaluer la holding
11
Les limites des méthodes patrimoniales
Les points forts
Ces méthodes sont particulièrement bien adaptées à certains cas particuliers :
Actifs importants et facilement identifiables : sociétés foncières, sociétés holdings,
Pour toute entreprise dans une optique de cessation d’activité (car alors il n’y a pas de
création de valeur prévue dans le futur),
Sociétés en phase de déclin.
De plus, elles sont applicables à tous types de sociétés : elles donnent alors en
général une valeur « plancher » permettant une première approche de
la valorisation.
Enfin, les actifs incorporels ne figurant pas au bilan sont imparfaitement valorisés et ils
ne le sont pas individuellement mais éventuellement globalement via la méthode du
goodwill.
La technique de l’actualisation
L’actualisation
Réflexion en commun :
qu’est ce que l’actualisation?
À quoi sert-elle?
Actualisation vs capitalisation
L’actualisation est une technique fondamentale pour les méthodes d’évaluation se basant
sur des flux futurs.
L'actualisation est fondée sur deux principes fondamentaux des investisseurs :
- La préférence pour la jouissance immédiate ;
- L'aversion au risque.
La préférence pour la jouissance immédiate traduit le « coût du temps » ; ce cout du
temps reflète le fait qu'un euro d'aujourd'hui vaut plus qu'un euro de demain. En effet un
euro aujourd'hui peut être investi et rapporter plus d'un euro demain.
Le coût du risque reflète le fait qu'un euro certain aujourd’hui vaut plus qu'un euro futur
mais incertain. Ce principe sera matérialisé en finance par la notion de "prime de risque"
qui s'ajoute au taux sans risque pour constituer le rendement attendu d'un actif risqué.
Notion de valeur-temps de l’argent : un flux de trésorerie perçu aujourd’hui a plus de
valeur qu’un flux perçu dans un an car il peut être placé sur cette période et percevoir des
intérêts. En outre, il est moins aléatoire.
L’objectif de l’actualisation consiste à enlever d’un flux la part qui va servir à rémunérer
dans le temps les ressources financières qui ont permis d’obtenir ce flux. L’actualisation
permet donc de comparer des flux indépendamment de l’année au cours de laquelle ils ont
été générés, puisqu’ils sont nets de cette valeur-temps de l’argent. Elle permet d’obtenir
la « valeur actuelle » des flux (= valeur des flux nette de la « valeur temps » de
l’argent) : en actualisant les flux, on obtient leur valeur à la date à laquelle on effectue
l’actualisation.
L’actualisation est un mécanisme qui peut sembler abstrait, c’est pourquoi on la définit
habituellement comme étant l’inverse de la capitalisation, intellectuellement plus intuitive.
? Actualisation
Valeur Valeur
actuelle C0 =
CN future
(1 + i)N
où
- CN represente le flux que l’on veut actualiser
- i représente le taux d’actualisation
- N représente l’année au cours de laquelle est réalisé ce flux ; N est
un nombre entier (1, 2 3 etc.) et non l’année calendaire
2. en utilisant la fonction VAN sur tableur
VAN (taux;valeur1;valeur2; ...)
où :
- « taux » représente le taux d’actualisation pour une période.
- valeur1, valeur2, représentent les flux de la période
3. en utilisant une table d’actualisation
Table d’actualisation
I
1% 3% 5% 7% 10% 12% 15% 18% 24%
N
L’actualisation peut être effectué sur une période définie (« horizon explicite ») ou
à l’infini.
Dans ce cas cette technique permet de déterminer la valeur d’un bien sur la base de son
rendement à l’infini.
Les économistes et prix Nobel américains Gordon et Shapiro ont perfectionné la formule
classique d’actualisation des flux à l’infini en introduisant la notion de taux de croissance
à l’infini du flux.
Les formules de perpétuité
V = F/t
V= F / (t-g)
F = flux
t = taux d’actualisation
g = taux de croissance (peut être négatif)
Flux
Valeur =
(i – g)
9
Le taux d’actualisation
Le taux d’actualisation représente le cout de l’argent ; il peut avoir plusieurs
composantes :
le cout de la dette
l’attente de rendement d’un investisseur
Certaines formules combinent ces deux éléments ; c’est le cas du Coût Moyen Pondéré des
Capitaux (CPMC ou WACC).
L’attente de rendement des investisseurs (actionnaires) : le modèle d’évaluation des actifs
financiers (MEDAF ou CAPM).
L’attente de rendement des investisseurs est l’un des éléments les plus difficiles
à déterminer pour calculer un taux d’actualisation.
De nombreux évaluateurs s’appuient sur le modèle d'évaluation des actifs financiers
(MEDAF), traduction de l'anglais Capital Asset Pricing Model (CAPM). Ce modèle a été
élaboré dans les années 1960 par plusieurs économistes américains, dont les prix Sharpe,
Markowitz et Merton Miller. Ce modèle permet de déterminer le taux de rendement
attendu par le marché pour un actif financier en fonction de son risque systématique.
Le CAPM s’appuie sur les travaux de Harry Markowitz sur la diversification et la théorie
moderne du portefeuille et sur l'hypothèse d'efficience du marché financier, développée
par Eugène Fama.
Selon le modèle :
K cp a = Tx sr + [βa x (Rm – Tx sr)]
où :
- K cp a = Taux de rendement attendu par l’actionnaire sur une action A.
- β a = bêta constaté sur l’action A.
- Tx sr = taux d’intérêt sans risque.
- Rm = attente de rendement des actionnaires sur le portefeuille du marché.
Le taux de rendement attendu par l’actionnaire sur une action est égal au taux sans risque
auquel s’ajoute la prime de risque du marché multipliée par le bêta de l’entreprise.
14
La formule du MEDAF
Calcul :
15
Le modèle d’évaluation des actifs financiers (Medaf) repose sur le bêta (β) qui est un
indicateur statistique de volatilité du cours de bourse d’une action donnée et donc du
risque pris par l’investisseur. Il est généralement compris entre 0,5 et 2.
Covariance K a , K m
Coefficien t a
Variance K m
Le calcul du bêta résulte d’une régression statistique : il est égal à la covariance des
rentabilités de l’action et du marché divisé par la variance de la rentabilité du marché.
Cette régression doit être réalisée sur une durée suffisamment longue pour être
significative, mais pas non plus trop longue pour être encore représentative de
la conjoncture.
Plus le bêta est élevé plus l’exigence de rentabilité des investisseurs est
forte.
Les bêtas des sociétés cotées sont calculés chaque jour par des sociétés
financières et sont donc immédiatement disponibles.
Il est possible de calculer le Beta d’un titre coté directement sur le Web
http://www.smallcapsvision.fr/produits/outils/beta-action.php
16
17
La formule du MEDAF : illustration
18
Dans le cas des sociétés cotées le Bêta devra donc être remplacé par une
prime de risque spécifique (Bêta spécifique)
19
La détermination du bêta d’une entreprise non cotée repose sur son diagnostic stratégique
(évaluation du risque), la sélection de bêtas d’entreprises cotées comparables ou encore
sur le bêta de son secteur d’activité.
Utilisation du β sectoriel pour une société non cotée.
Le β d’une société est dépendant de sa structure financière (risque financier), de son
secteur d’activité (risque sectoriel) et d’éléments spécifiques à la société (taille, marché…).
Le β est dit endetté dans la mesure où il tient compte de la structure financière de la
société.
Dans ces conditions on peut écrire :
β « endetté » = β « désendetté » x [1 + (1-IS) x Vd / Vcp]
IS = taux d’imposition
Vd = valeur des dettes financières nettes
Vcp = Valeur économique des capitaux propres
Le β désendetté retenu peut être le β sectoriel ce qui permet de prendre en compte le
risque sectoriel et le risque financier lié à la structure financière.
Il suffit donc d’appliquer à ce bêta la structure financière de la société non cotée à évaluer
(soit [1 + (1-IS) x Vd / Vcp]) pour obtenir le bêta de cette même société. Toutefois pour
de nombreux évaluateurs, le β désendetté ne traduit qu’imparfaitement la notion de
risque spécifique. La problématique du calcul de la prime de risque spécifique reste un des
points clés de l’évaluation, en particulier pour la méthode du DCF.
18
Prime de risque spécifique : l’approche empirique
(échelle de Maire et Brilman)
Par exemple, pour un taux sans risque (OAT TEC 10) de 5%, une prime de risque
marché de 4%, un Beta sectoriel de 1,2, les taux d’actualisation seraient les suivants
en fonction des niveaux de risque retenus
Table de C. Maire et J.B
Prime
Risque calcul taux
spécifique
Faible 25% 5 %+ [4%*(1,2*1,25)] 11,0%
Moyen 50% 5 %+ [4%*(1,2*1,5)] 12,2%
Assez élevé 100% 5 %+ [4%*(1,2*2)] 14,6%
Élevé 150% 5 %+ [4%*(1,2*2,5)] 17,0%
Très élevé 200% 5 %+ [4%*(1,2*3)] 19,4%
21
Les méthodes du Goodwill
Ces méthodes cherchent à remédier à deux insuffisances majeures de l’ANC à savoir :
Le bilan ne traduit pas correctement la valeur des actifs incorporels car tous n’apparaissent pas
au bilan : marque créée, savoir faire, zone de chalandise,… De plus, ceux qui apparaissent au
bilan y figurent le plus souvent pour leur coût historique et non pour leur valeur de marché.
Il est souvent impossible de trouver une valeur de marché.
L’ANC ne prend pas en compte la capacité à générer des bénéfices dans le futur.
La méthode du goodwill
Selon cette méthode, la valeur d'une entreprise n'est pas reliée uniquement à ses
moyens de production (son patrimoine) mais elle dépend essentiellement de l'aptitude
du management à mettre en œuvre les moyens matériels & humains pour générer de la
rentabilité. De ce fait, le Goodwill est une approche qui combine le patrimoine et la
rentabilité.
Selon la méthode du Goodwill, la valeur d’une entreprise est égale au montant de l'actif
net corrigé augmenté de la valeur du Goodwill (GW).
Valeur de l’entreprise
5
2-La méthode dite des anglo-saxons ou « rente
abrégée du Goodwill »
Dans cette méthode, le Goodwill peut être calculé soit à partir de la capacité bénéficiaire
(voir ci-après) soit à partir des résultats prévisionnels sur un horizon défini.
CB: capacité bénéficiaire (défini comme le bénéfice net comptable reproductible sur
longue période corrigé des incidences des charges et produits exceptionnels
et financiers).
Bt - (ANC x i)
V ANC
k
Concrètement, une moyenne des trois dernières années de résultat courant est
généralement calculée, avec éventuellement des coefficients de pondération différents
par année.
7
Exemple de calcul de la rente abrégée du Goodwill à partir de la capacité bénéficiaire
La moyenne des résultats courants avant impôt des trois derniers exercices
est de 3000 K€.
La capacité bénéficiaire est de :
Moyenne des trois derniers résultats courants : 3000
Correction de la rémunération des dirigeants : -200
Correction du loyer de la SCI : -250
Résultat courant corrigé avant impôt 2550
Impôt sur les sociétés (33,3%) -850
Capacité bénéficiaire : 1700
9
La rente abrégée du goodwill à partir de la
capacité bénéficiaire : exemple
Bt - (ANC x i)
Rappel de la formule de calcul du goodwill :
k
1700 - (850)
Soit : 7083,3
12%
Bt - (ANC x i)
V ANC = 15000 + 7083,3 = 22 083,3
(1 - k)
10
Année 1 2 3 4
(1) Résultat net courant prévisionnel 2000 3000 4000 4500
Chaque année, le superprofit est l’excédent du résultat net courant sur les produits de placement de
l’ANC au taux sans risque ; Dans cet exemple, le superprofit est calculé sur l’ANC total, y compris les
éléments incorporels dans la mesure où ils font partie de l’investissement réalisé par les
actionnaires.
La rente abrégée du goodwill est la somme des superprofits actualisés.
La valeur de l’entreprise est égale à 31 097 : ANC hors éléments incorporels (25 000) + 6097
rente abrégée du Goodwill.
12