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MINISTERE DES DOMAINES ET

DES AFFAIRES FONCIERES


Avant-propos

Le constat est établit aujourd’hui que le titre foncier a perdu de sa valeur de fiable,
bancable, support de toutes les transactions économiques sérieuses qu’on lui a toujours
reconnu. L’une des raisons avancées est que la corruption a envahi et gangrené le secteur des
affaires foncières, générant des usagers découragés, des procédures bafouées, des documents
tripatouillés.
Pour lutter contre ce fléau tout en permettant au Camerounais d’accéder rapidement
et sûrement à la propriété foncière, le chef de l’Etat Paul BIYA a engagé des réformes le 16
décembre 2005, visant à simplifier et raccourcir les procédures d’obtention du titre foncier.
Le Ministère de Domaines et des Affaires Foncières chargé de conduire la politique
foncière, domaniale te cadastrale du pays, a entrepris d’assainir ce secteur, afin de redonner
son poids et son authenticité au titre foncier, et le ramener dans le giron des documents
hypothécaires et sûrs, susceptibles d’aider les Camerounais à améliorer leurs conditions de
vies dans l’investissement.
Après la mise sur pied d’une plate forme de bonne conduite le 18 janvier 2008
élaborée et signée de tous les responsables du MINDAF pour abandonner les pratiques de
corruption et d’arnaque, le Ministère passe à une autre phase qui est la sensibilisation et
l’information des usagers.
En effet, une des causes de la corruption recensées par un rapport de l’Inspection
générale est l’ignorance des usagers, qui favorise leur arnaque par les agents véreux. A quoi
faut-il s’attendre dans nos services, combien faut-il débourser, à qui faut-il verser cet argent,
combien de temps s’écoule t-il avant d’exiger son titre foncier, quelles sont les procédures,
autant d’informations que doit posséder l’usager.
Ce document que nous avons voulu gratuit et de format réduit pour qu’il soit
toujours à portée de main, répond à cet objectif. Nous voulons que sa distribution soit la plus
large possible, pour que Camerounais et étrangers en prise aux procédures des Affaires
Foncières sachent de quoi elles retournent. Cela, nous l’espérons, contribuera à diminuer
l’arnaque et la corruption, consolider notre marche vers l’assainissement du climat des
affaires et la relance de la croissance.
Cette grande distribution était malheureusement difficile à assurer avec les modestes
ressources étatiques. D’où l’appui sollicité de partenaires citoyens. Nous ferons mieux à
l’avenir. En attendant, servez vous et servez votre voisin. Il est peut être plus concerné que
vous.

Pascal Anong Adibime


Ministre des Domaines et des
Affaires Foncières
1- LEXIQUE

Affaires Foncières : toutes les procédures concernant la gestion des terrains privés.
(Immatriculation, vente, morcellement, et toutes autres transactions)
Bail emphytéotique : contrat de location d’un terrain bâti ou non pour une durée comprise
entre 18 et 99 ans
Bornage : opération rattachée à une procédure par laquelle une personne physique ou morale
fait délimiter son immeuble par des bornes par les services d’un géomètre ou cadastre
Cadastre : ensemble des services techniques de l’Etat s’occupant des opérations
d’identification et de délimitation des immeubles (lever topographique, calcul des
coordonnées, placement des bornes, etc.)
Certificat de propriété : document par lequel le conservateur foncier reconnaître qu’une
personne est effectivement détentrice de droits fonciers sur un immeuble, et décrivant l’état
des lieux sur les transactions concernant ledit immeuble
Commission consultative : organe présidé par le sous –préfet ou le chef de district chargé de
constater la mise en valeur effective du terrain avant son immatriculation ou de formuler son
avis sur une demande de concession
ème
Concession : procédure par laquelle l’Etat attribut une portion du Domaine national de 2
catégorie à une personne physique ou morale aux fins d’exploitation selon un cahier de
charges spécifique
Conservateur foncier : responsable de l’administration chargé de constater des droits
fonciers réels sur un immeuble, de les inscrire dans le livre foncier et de délivrer en
conséquence un titre foncier
Coordonnées : tous les points servant de repères fixes, provisoires ou définitifs sur les limites
bornées d’une parcelle de terre.
Déclaration d’utilité publique : acte administratif pris par le Ministre en charge des
Domaines déclarant d’utilité publique des terrains devant accueillir un projet d’intérêt général
Domaine national : étendue de territoire national non classé dans le domaine public, ni dans
le domaine privé des particuliers
ère
Domaine national de 1 catégorie : terrains d’habitation, terres de culture, de plantation de
pâturage et de parcours dont l’occupation se traduit par une emprise évidente de l’homme sur
la terre et une mise en valeur probante, avant le 5 août 1974
ème
Domaine national de 2 catégorie : terres libres de toute occupation effective, à la date du
5 août 1974
Domaine privé de l’Etat : parcelles de terrain appartenant à l’Etat, terrains supportant des
édifices publics, bien acquis à titre gratuit et onéreux, immeubles dévolus à l’Etat suite à des
expropriations, pour cause d’utilité publique, prélèvements sur le domaine national, etc.
Domaine public : ensemble inaliénable des biens meubles et immeubles par nature ou par
destination affectés à l’usage direct du public ou des services publics
Domaine public naturel : ensemble des terrains et espaces non aménagés par l’homme (la
mer, les fleuves, les rivières, les lacs, le terre, les marécages, l’espace aérien …)
Domaine public naturel maritime : ensemble composé des rivages de la mer jusqu’à la
limite des plus hautes marées et une zone de 50 mètres mesurées à partir de cette limite
Domaine public naturel fluvial : ensemble composé des cours d’eau navigables dans la
limite déterminée par les plus hautes eaux, et une zone de 25 mètres à partir de cette limite,
des marécages, des cours d’eaux non navigables, des lacs, des étangs naturels et des lagunes
Domaine public artificiel : domaine public aménagé par l’homme ou l’Etat, notamment : les
autoroutes et une emprise de cent mètres de part et d’autre de l’axe de la chaussée ; les routes
nationales, provinciales, départementales et les pistes avec une emprise successives de 40 ,25
et 10 mètres de part et d’autre de l’axe de la chaussée ; les pistes, ports, monuments et édifices
publics, concessions de chefferies traditionnelles …
Domaine public artificiel communal : aménagé par les fonds communaux ou obtenu par
transfert de l’Etat par un décret
Domanialisation : matérialisation des droits fonciers de l’Etat sur sa propriété par
l’établissement d’un titre foncier
Erreur matérielle : erreur constatée dans un des documents servant à l’établissement du titre
foncier
Fusion : procédure par laquelle plusieurs immeubles immatriculés contigus appartenant à une
même personne sont mélangés pour faire l’objet d’un seul titre foncier
Immatriculation : procédure d’inscription des droit fonciers d’une personne physique ou
morale sur un immeuble, par l’inscription desdits droits dans le livre foncier pour les rendre
opposables aux tiers
Immatriculation directe : procédure de reconnaissance des droits fonciers d’une personne
physique ou morale de nationalité camerounaise sur un immeuble mis en valeur avant le 5
août 1974
Immeuble : terrain bâti ou nu sur lequel on peut revendiquer ses droits
Indemnisation : procédure de compensation par des moyens pécuniaires ou en nature des
personnes physiques ou morales victimes d’expropriation
Lotissement : opération consistant pour le propriétaire légitime d’un terrain à le diviser en
lots, selon la procédure réglementaire en vigueur ; désigne aussi l’espace ainsi aménagé
Marge d’erreur topographique : marge admise de l’erreur qu’un géomètre peut commettre
sur un plan, concernant notamment la superficie de l’immeuble. Cette marge est de 10 %
Morcellement : opération consistant à aliéner une partie d’un immeuble immatriculé au profit
d’une tierce personne
Mutation : transfert en tonalité des droits de propriété d’un individu à un autre
Mutation par décès : transfert des droits de propriété d’un individu à un autre
Nullité : caractère d’un document foncier devenu ou rendu sans effet et inexistant
Prénotation judiciaire : acte par lequel le juge judiciaire suspend toute opération ou toute
transaction sur un titre foncier impliqué dans un litige devant la justice ou l’administration
Recours gracieux : demande de réexamen d’une décision par l’autorité ayant pris la décision
Recours hiérarchique : demande de réexamen d’une décision par le supérieur hiérarchique
de l’autorité ayant pris la décision
Redevance foncière : somme réglementaire à verser au receveur des domaines pour
l’établissement d’un titre foncier, les inscriptions etc.
Régime domanial : ensemble des lois et règlements régissant la gestion du domaine public,
ème
du domaine privé de l’Etat et du domaine national de 2 catégorie
Régime foncier : ensemble des lois et règlements régissant la gestion des immeubles privés,
et l’immatriculation des terrains du domaine national
Rétrocession : possibilité envisagée de remise d’un immeuble déclaré d’utilité publique au
propriétaire initial droits fonciers sur cet immeuble. Ce régime n’existe nulle part dans la
réglementation en vigueur
Revenu du domaine de l’Etat : somme règlementaire à verser à l’Etat sur une base
temporelle prédéfinie pour toute occupation du domaine public ou du domaine privé de l’Etat

2- LES PROCEDURES FONCIERES


L’IMMATRICULATION DIRECTE : Dossier Et Procédures

1) Que veut dire immatriculation directe ?


C’est la procédure de reconnaissance des droits fonciers sur les terrains du domaine national
de première catégorie, c’est-à-dire mis en valeur avant le 5 août 1974
2) Quelle est la composition du dossier ?
Juste une demande d’immatriculation signée en quatre exemplaires dont l’original est timbré,
et mentionnant :
- les noms, prénoms, filiation, domicile, profession, régime matrimonial, nationalité,
nom et description détaillée de l’immeuble
Attention : tout terrain traversé par une route ou par une rivière fait l’objet d’autant de
demandes qu’il y a de parcelles
3) Où doit-je retirer la demande ?
L’imprimé de demande d’immatriculation se retire à la sous-préfecture ou au bureau du chef
de district, ou au service départemental des affaires foncières.
4) Comment faire pour obtenir un titre foncier en six mois ?
- Déposez la demande bien remplie à la sous-préfecture ou chez le chef de district. Attendez
au plus trois jours pour réclamer le récépissé. Gardez votre récépissé, car l’autorité
transmettra votre dossier à notre service départemental des affaires foncières dans un délai de
huit jours.
- Le chef de service départemental des affaires foncières fera publier dans les quinze jours qui
suivent, un extrait de votre demande. De concert avec le sous- préfet ou le chef de district, il
fixera la date de la descente de la commission consultative pour constater l’effectivité de la
mise en valeur de votre terrain. Après le bornage, devrez payer les frais de bornage auprès du
receveur départemental des domaines contre quittance.
- Trente (30) jours après, le délégué départemental du MINDAF transmet votre dossier
complet au délégué provincial à l’attention du chef de service provincial des affaires foncières
qui l’inscrit dans le registre provincial de suivi des réquisitions d’immatriculations, lui affecte
un numéro, examine sa régularité, le vise le cas échéant et établit un avis de clôture de
bornage qui est publié par le délégué provincial dans le bulletin provincial des avis
domaniaux et fonciers. Votre dossier est alors transmit au conservateur foncier du lieu de
situation de votre terrain.
- Trente jours après la publication de l’avis de clôture de bornage de votre parcelle, et
l’absence de toute opposition et de tout litige, le conservateur foncier de votre ressort procède
à l’immatriculation de votre terrain sur le livre foncier, et vous délivre une copie (duplicatum)
de titre foncier après que vous aurez payé la redevance foncière auprès du receveur ainsi que
les timbres y afférents.
5) La commission consultative est –elle un passage obligé ?
Oui. Seule cette commission au sein de laquelle se trouve un géomètre assermenté au
cadastre, est compétente pour constater l’occupation ou l’exploitation du terrain.
6) Quand est- ce que le géomètre procède au bornage du terrain ?
Dès que la commission consultative constate que l’occupation du terrain est effectif.
7) Le géomètre peut-il procéder seul au bornage ?
Non, toujours au sein de la commission, et en présence des riverains. Il ne peut non plus
procéder au bornage les samedi et dimanche, les jours fériés ou bien la nit.
8) Dois-je suivre le dossier entre temps pour que ce délai de six mois soit respecté ?
Normalement, vous ne devez pas courir après votre dossier et mettre la pression aux agents
publics d’une manière ou d’une autre. Cela donne souvent lieu à des trafics et des arnaques
dont vous pouvez être victimes. Cependant, veillez à ce que toutes les pièces et tous les frais
légaux demandés à chaque étape soient disponibles à temps.
9) Au terme du processus, quel est le document que le conservateur doit me
remettre ?
Il doit vous remettre une copie di titre foncier encore appelé duplicatum.
10) Et s’il m’arrive de perdre ma copie du titre foncier, puis-je en obtenir une autre ?
Oui, mais il faut auparavant saisir le tribunal d’un dossier comprenant le certificat de
propriété et du certificat de perte, pour qu’il vous soit délivré une ordonnance vous
autorisant à demander une autre copie du titre foncier. Muni de cet ordonnance, vous vous
rendez chez le conservateur foncier.
L’IMMATRICULATION DIRECTE : qui fait quoi ?

11) Que fait le sous-préfet ou le chef de district ?


Il reçoit votre demande, délivre le récépissé, transmet le dossier au service départemental des
affaires foncières, et préside les travaux des commissions consultatives.
12) Que fait le service départemental des affaires foncières ?
Il instruit le dossier d’immatriculation, rapporte les travaux de la commission consultative,
veille à l’effectivité de l’avis au public, participe au règlement des litiges, met en forme le
dossier administratif.
13) Que fait le service provincial des affaires foncières ?
Il contrôle la régularité du dossier et oppose le visa réglementaire, prépare la publication de
l’avis de clôture de bornage dans le bulletin provincial des avis domaniaux et fonciers, instruit
le dossier de règlement des litiges à soumettre au Gouverneur de la province.
14) Que fait le conservateur foncier ?
Inscrit vos droits foncier dans le grand livre foncier, délivre une copie du titre foncier
(duplicatum) au requérant individuel ou au chef de la collectivité des requérants.
15) Que fait le Gouverneur ?
Il examine et tranche les litiges fonciers nés à l’occasion de la procédure d’immatriculation.
16) Quel est le rôle du ministre des domaines ?
Il examine et tranche les recours contre la décision du Gouverneur.
17) Quel est le rôle de la Cour Suprême ?
Il examine et tranche les recours contre la décision du ministre des domaines.
18) Le titre foncier peut-il être annulé ?
Une fois établi, ce document de vient intangible, inattaquable et définitif. Cependant sa
nullité peut être constatée par le Ministre des domaines et des affaires foncières si :
- plusieurs titres fonciers ont été établis sur un même terrain
- le titre foncier a été établi arbitrairement sans suivre la procédure réglementaire ou sur la
base d’une procédure autre que celle prévue à cet effet
- le titre foncier a été établi en partie ou en totalité sur le domaine public, le domaine privé
de l’Etat ou d’une collectivité publique.

L’IMMATRICULATION DIRECTE : les principales étapes

a) Dépôt de la demande à la Sous-préfecture


b) 8jrs après : Transfert du dossier au Service départemental des affaires foncières
c) 15jrs après : Publication d'un avis au public
d) 30 jrs après : Descente de la Commission consultative sur le terrain
e) 30 jrs après : Délégation départementale des affaires foncières
f) 30 jrs après : Transfert du dossier au Service provincial des affaires foncières
g) 30 jrs après : Publication dans le bulletin des avis domaniaux
h) Inscription de votre titre foncier dans le grand Livre foncier auprès de la
Conservation foncière.

LE TITRE FONCIER : particularités

19) Le titre foncier peut-il être retiré?


Un titre foncier peut être retiré par le ministre des domaines et des affaires foncières
seulement s’il constate qu’il y a eu une faute de l’administration au cours de la procédure de
son établissement, dans le strict respect des délais réglementaires.
20) Les titres fonciers annulés ou retirés deviennent-ils invalides?
Oui, seule la procédure pour les rendre invalide diffère
21) Mes droits ont été lésés par une immatriculation, que dois-je faire?
Vous ne pouvez malheureusement pas avoir de recours sur le terrain concerné. S’il y a eu
dol (i.e fraude), vous ne pouvez engager qu’une action en dommages et intérêts contre le
fraudeur.
22) peut-on rectifier un titre foncier?
Oui, en cas d’erreur matérielle (voir lexique) ou d’omissions commises dans le titre de
propriété produit par le Gouverneur ou dans les inscriptions opérés par ce dernier. Celui-ci
est la personne habilitée à effectuer ces rectifications. Toutefois, seul le Premier Ministre
peut autoriser une rectification qui porte atteinte aux droits d’autres personnes.
23) Puis-je faire une opposition à l'immatriculation d'un terrain dès que j'en prends
connaissance à travers la publicité faite à la Sous-préfecture?
Oui. Dans ce cas, il faut saisir immédiatement le sous préfet ou le chef de district, président
de la commission consultative
24) Comment puis-je faire une opposition à l'immatriculation d'un terrain après la
publication de l'avis de clôture de bornage?
Il faut saisir le conservateur dans un délai de 30 jours après la parution de l’avis de clôture
de bornage dans le bulletin provincial des avis domaniaux que publie mensuellement chaque
délégation provinciale.
25) Combien coûte la descente de la commission consultative?
Un projet de texte est actuellement en cours d'élaboration pour réglementer les frais. Ces
frais tiennent compte de l'éloignement du terrain par rapport au service local du MINDAF,
et portent sur le transport des hommes et du matériel.
Pour l'instant, il est demandé au Président de la Commission de fixer des taux raisonnables.

LES DIVERS FRAIS A PAYER

26) Quels sont les autres frais payables selon le cas ?


- ouverture du dossier d’immatriculation : 3000 FCFA payables chez le receveur des
domaines de la localité
- redevance foncière : c’est la somme qu’il faut payer pour retirer sa copie de titre
foncier, fixée aux taux suivants :
- immatriculation directe :
- 5F/m2 dans la zone urbaine (minimum à percevoir 5000F)
- 1F/m2 dans la zone rurale (minimum à percevoir 3000F)
- Morcellement des propriétés existantes :
- 2% du prix d’achat en cas d’acquisition onéreuse
- 1% de la valeur vénale énoncée par le notaire en cas d’acquisition gratuite
- Transformation d’un acte en titre foncier :
- 1% de la valeur de l’immeuble calculé sur la base des terrains domaniaux dans la
localité
- Fusion des titres fonciers :
- 1% de la valeur vénale des immeubles à fusionner
- Hypothèques et privilèges :
- De 1F à 10 millions F : 1%
- De 10 millions à 100 millions : 0,75%
- De 100 millions à 500 millions : 0,50%
- A partir de 500 millions : 0,3%
- Mutations totales :
- Par vente : 2% du prix d’achat
- Par décès : 0,5% de la valeur vénale déclarée de l’immeuble
- Par échange : 1% de la valeur énoncée par l’acte notarié
- Par rapport au capital de société : 1% de la valeur des actions
- Par donation entre vifs : 1% de la valeur énoncée par l’acte notarié
- Inscription des baux :
- 1% du montant total des loyers calculés sur la durée du bail
- Radiations, pré notations, commandements :
- 5000F par titre foncier (taux forfaitaire)
- Relevés et certificat de propriété
- Certificats de propriété, de dépôt de visa d’acquisition, etc.
- 3000 F par dossier (personne physiques) ; 5000 F par dossier (personne morale)
- Relevé immobilier :
- 5000 F par titre foncier
- Inscription ou examen des oppositions :
- 3000 F (personnes physique) ; 5000 F (personne morale)
3- LES PROCEDURES DOMANIALES
LA CONCESSION

27) Qu’entend – on par concession ?


C’est la procédure par laquelle l’Etat autorise toute personne qui le d »sire et qui a un
projet de développement à le réaliser de cinq ans, sur un espace du domine national de
deuxième catégorie (voir lexique)
28) Quel dossier composer ?
Une demande en trois exemplaires sur formulaires spéciaux à laquelle il faut joindre la
photocopie de la carte nationale d’identité ou du permis de séjour, les statuts de la société
les cas échéant et le mandat de celui qui la représente, le croquis du terrain en 4
exemplaires ; le programme de mise en valeur des travaux à réaliser. Ce dossier est à
déposer auprès du chef de service départemental des domaines compétent contre
récépissé.
29) Comment se déroule une concession ?
Elle se fait en deux phases : sur une base provisoire d’abord, ensuite sur une base
définitive.
30) Comment est attribuée la concession provisoire ?
Sur convocation du préfet saisi par le chef de service départemental des domaines qui a
reçu votre dossier, la commission consultative descend sur le terrain, et transmet au
ministre en charge des domaines un procès verbal avec un avis motivé sur le statut
juridique du terrain et la faisabilité du projet sur cette parcelle.
31) Qui est autorisé à attribuer une concession provisoire ?
- moins de 50 hectares : le ministre en charge des domaines
- plus de 50 hectares : le Président de la République
32) Quel est la durée da la concession provisoire ?
Le requérrant a cinq ans pour réaliser son projet selon le cahier des charges signé avec le
Préfet
33) Quand se termine la concession provisoire ?
Elle se termine avec le constat de la mise en valeur réalisée ou non selon les clauses du
cahier des charges
34) Si je n’ai pas respecté les clauses ?
Au vu du procès verbal de constat par la commission, le préfet peut proposer soit la
prorogation de la durée de la concession provisoire, soit qu’on vous demande tout
simplement de quitter les lieux
35) Quand puis-je bénéficier d’une concession définitive ?
Dès que la commission constate que vous avez respecté les clauses, le préfet propose la
concession définitive si vous êtes de nationalité camerounaise, ou alors un bail
emphytéotique si vous êtes étranger
36) La concession définitive donne t-elle droit au titre foncier ?
Effectivement, vous avez droit à un titre foncier
37) Combien coûte une concession sur le domaine national ?
Un franc le mètre carré

LE LOTISSEMENT DOMANIAL

38) Qu’est ce qu’un lot domanial ?


C’est une parcelle de terrain issue du lotissement (voir lexique) d’un terrain appartenant au
domaine privé de l’Etat ou de la commune
39) Qui peut obtenir un lot domanial ?
Toute personne physique ou morale, publique ou privée, camerounaise ou étrangère. Mais
pour les étrangers, l’acquisition du terrain est interdite en zone frontalière.
40) Quel est le principe de la vente d’un lot domanial ?
D’après la législation de 1974, c’est la vente par adjudication
41) Comment se passe l’adjudication publique ?
Elle est effectuée par une commission présidée par le Préfet trente jours après publication de
l’avis au public comportant les délais de la vente. Le procès verbal de la vente est ensuite
homologué par le Ministre en charge des domaines
42) On parle aussi souvent de la vente de gré à gré
C’est une dérogation à la règle qui ne peut être utilisée que si l’adjudication publique peut
compromettre le souci de justice sociale
43) Comment se passe la vente de gré à gré ?
1- Il faut d’abord obtenir l’autorisation du Ministre à travers une demande faite sous le
couvert du préfet. En cas d’accord ? le Ministre signe une décision autorisant la vente
et fixant le prix à payer à la caisse du Receveur des domaines.
2- Après paiement, le ministre signe un arrêté approuvant la vente. Cet arrêté donne droit
à l’établissement d’un titre foncier.
44) S’agit-il d’un titre foncier spécifique
En quelque sorte, parce qu’il comporte une clause dite « résolutoire ». Vous ne pouvez pas
disposer entièrement du terrain tant que vous ne l’avez pas mis en valeur dans une période
de trois ans, conformément au cahier de charge.
45) Quel est le dossier à composer pour la vente de gré à gré ?
Une demande de 4 exemplaires dont l’original est timbré ; une procuration lorsque le
demandeur est mandataire ; un exemplaire des statuts ou de l’acte constitutif s’il s’agit
d’une société ; les plans du terrain en 4 exemplaires, l’avis du préfet territorialement
compétent.
ATTENTION! Vous êtes en train d’acheter un terrain ? Demandez un certificat de
propriété auprès du Conservateur pour vous rassure que ce terrain dispose bien d’un
titre foncier valide.
LES ATTRIBUTIONS SUR LE LOTISSEMENT DOMANIAL

46) Et si je ne mets pas le terrain en valeur dans une période de trois ans ?
1- le préfet établit un constat de non mise en valeur et l’adresse au ministre chargé des
domaines
2- le ministre chargé des domaines prononce votre déchéance sur la propriété de ce lot
3- dès cet instant, le lot ne vous appartient plus ,il est retiré et attribué à une autre
personne susceptible de le mettre en valeur .
47) Y a-t-il un recours possible ?
L’arrêté de déchéance est un acte administratif susceptible de recourt dans les conditions
fixées par la loi
48) Quand parle- t-on de cession ?
L’état peut céder des dépendances de son domaine privé à des personnes morales de droit
publique .cette cession est prononcée par décret.
49) Qu’est ce que l’attribution en jouissance ?
L’état peut attribuer des dépendances de son domaine privé non affectées ou désaffectées de
jouissance à des personnes physiques ou morale qui en font la demande. Cette procédure
donne lieu à l’établissement d’un bail ordinaire ou emphytéotique.
50) Quel est le dossier à composer ?
Une demande timbrée ; une copie de la carte d’identité ; un exemplaire des statuts si c’est
une société ; quatre exemplaires du plan du terrain ; un planning des travaux de la mise
valeur ainsi que les moyens à mettre en œuvre .le tout est adressé au ministre en charge des
domaines s/c du préfet compétent
51) Qu’elles sont les caractéristiques d’un bail ordinaire ?
- durée maximale : 18 ans
- clauses résolutoires : loyer payable d’avance et révisable ; paiement obligatoire des
contributions foncières et autres taxes ; possibilité de contrôle des travaux par les agents du
MINDAF ; interdiction de céder le droit de bail ou de sous-louer sans autorisation ;
possibilité pour l’état de reprendre l’immeuble en fin de bail avec droit de préemption sur
les investissement
52) Quelles sont les caractéristiques du bail emphytéotique ?
- Durée maximale : 18 à 99
ans
-Clauses résolutoires : loyer payable d’avance et révisable ; paiement obligatoire des
contributions foncières et autres taxes ; possibilité de contrôle des travaux par les agents du
MINDAF ; interdiction de céder le droit de bail ou de sous-louer sans autorisation ;
possibilité pour l’état de reprendre l’immeuble en fin de bail avec droit de préemption sur
les investissements.
53) Les organismes internationaux et des missions diplomatiques peuvent –ils
obtenir une attribution en jouissant ou en propriété ?
Oui, les organismes internationaux ainsi que les missions diplomatiques et consulaires
installées au Cameroun peuvent devenir propriétaires ou locataires des terrain domaniaux
(article 12, ordonnance 74 – 2 du 06 juillet 1974)
54) Quelles sont les conditions ?
Pour les missions diplomatiques : il faut que le gouverneur du pays concerné ait déjà
consenti ou soit disposé à consentir des droits similaires à la république du Cameroun
55) Quel est le dossier à composer ?
L’organisme ou la mission adressée au ministre en charge des domaines, s/c du ministre en
charge des relations extérieures :
- une demande exprimant clairement le but de l’opération
- un plan du terrain sollicité
56) Qui autorise le bail ou la propriété ?
L’Etat du Cameroun se prononce par un degré

ATTENTION! Si vous avez été exproprié et indemnisé remettez immédiatement votre


copie de titre foncier à la commission.

LE DOMAINE PUBLIC

57) Est-on Autorisé à occuper le domaine public ?


Par définition, le domaine public (voir lexique) ne peut être occupé par une personne, car il
appartient au public et les biens de ce domaines sont « insusceptible d’appropriation
privée », c’est-à-dire personne ne peut en devenir propriétaire »
58) Pourquoi parle t-on alors de redevance pour occupation du domaine public ?
En tant que gestionnaire de ce domaine, l’Etat peut en autoriser l’occupation provisoire. On
parle alors d’occupation temporaire et précaire du domaine public naturel ou artificiel. Et
l’occupant paie en conséquence une redevance pour cette occupation privative qui ne peut
être qu’en matériaux provisoire et démontable.
59) Une tierce personne peut-elle aider l’Etat à gérer ce domaine ?
Effectivement. L’article 8 de l’ordonnasse 74/2 du 06 juillet 1974 stipule que cette gestion
« peut être assurée, sous le contrôle de l’Etat, par d’autres personnes morales de droit public
ou par des concessionnaires de service public »

ATTENTION! Le marécage fait parti du domaine public naturel, géré par l’Etat. Je ne
suis pas autorisé à l’occuper.
EXPROPRIATIONS ET INDEMNISATIONS

60) Que signifie le décret d’expropriation ?


Le décret d’expropriation confirme que votre propriété est transférée à l’Etat, et si vous avez
un titre foncier, il est automatiquement muté au profit de l’Etat.
61) L’Etat a-t-il le droit de m’exproprier alors que je dispose d’un titre foncier ?
Oui. Lorsque l’Etat déclare d’utilité publique les travaux devant être réalisé sur votre
propriété, il vous exproprie et compense ce préjudice par une indemnisation pécuniaire ou
en nature
62) La déclaration d’utilité publique a-t-elle une durée de validité ?
La loi dit qu’elle a une durée de deux ans susceptible de prorogation d’un an. Après le
terrain retrouve son état initial
63) Qu’elle est l’effet de la déclaration d’utilité publique ?
Elle avertit le public que l’Etat a déclanché la procédure d’expropriation, et toute les
opération sur le terrain concerné sont suspendues
64) Puis-je récupérer ma propriété si après expropriation l’Etat ne réalise pas le
projet ?
Non. Il faut savoir que l’Etat ne dispose pas d’un délai pour réaliser un projet sur la
propriété déjà expropriée. En outre, certaines circonstances peuvent causer un retard à la
mise en place du projet concerné.
65) Cela veut –il dire que la procédure de rétrocession n’est pas légale ?
Elle ne repose pour l’instant sur aucune base juridique, malgré les usages anciens
66) Que dois-je faire de la copie du titre foncier que je détiens entre les mains
lorsque je suis exproprié et indemnisé ?
Cette copie du titre foncier qui est déjà invalide doit être déposé auprès de la commission
dévaluation. En aucun cas, je ne dois la garder par-devers moi et m’en servir pour d’autres
transactions
67) Quand serais-je indemnisé ?
La loi dispose que l’indemnisation doit en principe être préalable au déguerpissement sur la
propriété concernée, sauf en cas d’urgence
68) Qui décide d montant de l’indemnisation ?
Un décret fixe le montant des indemnisations, sur proposition d’une commission de constat
et d’évaluation présidée par le Préfet territorialement compétent qui évalue les préjudices et
applique les barèmes en vigueur
69) Les populations concernées ont-elles le droit de participer aux travaux de la
commission de constat et d’évaluation ?
Absolument ; le Préfet est tenue de les informer au moins 15 jours à l’avance et elles
doivent participer à toutes les phases de l’enquête
70) Et si je ne suis pas satisfait du montant de l’indemnisation ?
Je dois saisir le juge dans un délai d’un mois à compter de la date de notification de la
décision confirmant le montant de mon indemnisation
71) Sur quelle base évalue t-on les terrains nus ?
Plusieurs cas se présentent :
- terrain urbain acquis sur un domaine privé de l’état : l’indemnité ne peut dépasser le
prix officiel des terrains domaniaux du centre concerné
- terrain privée acquis à un privé : l’indemnité est également au prix d’achat majoré des
divers frais d’acquisition et de conservation
- terrain coutumier ayant donné lieu à un titre foncier : l’indemnité ne peut dépasser le
moment des frais engagés pour l’obtention du titre foncier

ATTENTION ! La forêt vierge fait partie du domaine national, géré par l’Etat. Je ne
peux la vendre que si j’y ai obtenu un titre foncier.

4- LES PROCEDURES CADASTRALES


A PROPOS DU BORNAGE

72) Qu’est ce qu’une procédure de bornage ?


C’est la voie à suivre quand il faut placer des bornes sur une parcelle de terrain
73) Qu’entend-on par bornage simple ?
C’est un bornage qui se fait en dehors de la commission consultation pour connaître juste la
configuration et la superficie du terrain
74) Qu’est ce qu’un bornage en coordonnées arbitraire ?
C’est lorsque des bornes d’un terrain sont rattachées à un système local
75) Qui faut-il saisir pour une procédure de bornage ?
- pour l’immatriculation directe : le sous-préfet ou le chef de district
- pour le morcellement : le Délégué départemental du MINDAF
- pour la concession définitive : le préfet
76) Tous les géomètres peuvent-ils conduire une procédure de bornage ?
Oui. Cependant les géomètres du cadastre assermentés travaillant pour l’administration sont
les seuls autorités à proposer au bornage dans le l’immatriculation directe et de la
concession définitive. Les géomètres privés peuvent procéder au bornage pour des
morcellements, sous réserve de validation par le cadastre du plan produit
77) Cela veut-il dire que les travaux des géomètres privés sont soumis à
l’approbation des géomètres du cadastre ?
Les géomètres privés travaillent sous le contrôle de l’administration du cadastre qui vise les
plans
78) Puis-je borner mon terrain en compagnie du seul géomètre ?
Jamais, dans le cas de l’immatriculation directe. Le bornage se fait toujours en compagnie
des membres de la commission consultative et des riverains, et jamais la nuit ou la jour non
ouvrable
79) Même s’il s’agit d’un simple morcellement ?
Même en cas de morcellement, il est toujours conseillé d’associer les riverains pour éviter
des conflits inutiles, et surtout respecter le lotissement ou le découpage
80) Y a-t-il un modèle de bornes qu’il faut absolument avoir pour faire borner son
terrain ?
Non. Cependant, il faut disposer de bornes suffisamment grandes et solides pour être
visibles et pouvoir résister à l’usure du temps
81) Combien de bornes faut-il pour borner une parcelle ?
Il n’y a pas un nombre déterminé de bornes pour une parcelle. Tout dépend de la forme et
de la dimension du terrain.
82) Puis-je remplacer moi-même une borne endommagée ou déterrée ?
Non. Toute intervention sur une borne doit toujours être faite avec le concours du géomètre
du cadastre qui est le seul capable de reconstituer sa position initiale
83) Puis-je déplacer une borne de mon terrain si mon voisin consent à me céder du
terrain ?
Non. C’est une opération relevant des services du cadastre et des services
d’immatriculation. Déplacer une borne est un délit réprimé par la loi.
84) Dois-je verser les frais des travaux topographiques au géomètre ?
Non. Le service du cadastre vous donnera un état de cession pour aller verser l’argent à la
Recette des domaines
85) Les géomètres exigent que les frais à payer soient majorés de 10% qui vont dans
leurs proches. Est-ce normal ?
Oui. Les 10% à majorer sur tout les travaux topographiques sont fixés par la loi des
finances en vigueur et sont alloués effectivement au personnel ayant effectué les travaux
86) Dois-je verser aussi les frais de rédaction des procès verbaux ?
Non. Les frais fixés pour les travaux planimétriques incluent les frais de rédaction des
procès verbaux

LES FRAIS TOPOGRAPHYQUES

87) Combien dois-je payer pour les travaux de bornage si mon terrain est situé dans
le périmètre urbain ?
27500F CFA /are pour une superficie ≤ 5000 m²
550F CFA / are supplémentaire pour une superficie > 5000 m²
88) Combien dois-je payer pour les travaux de bornage si mon terrain est situé hors
du périmètre urbain ?
27500F CFA / m² pur une superficie≤ 5 hectares
50000F CFA pour une superficie comprise entre 5 et 20 ha
10000F CFA/ ha supplémentaire au delà de 20 ha
89) Combien dois-je payer pour les travaux dits planimétriques (mises à jour des
plans, implantations, vérification des limites, reconstitution des bornes, expertise
foncière, etc.) ?
- frais fixe de 27500F avant toute descente sur le terrain
- 5500F CFA par borne reconstituée, rectifiée ou implantée
90) Combien dois-je payer pour les travaux dits altimétriques (plans de masse et de
situation pour permis de bâtir, relevés avec courbes de niveau et points côtés,
etc.) ?
38500F CFA / are pour une superficie ≤ 1000 m²
770F CFA / are supplémentaire pour une superficie > 1000m²
91) Combien dois-je payer pour tirer un plan de bornage ?
21×31 : 150F ; 26×37 : 250F
37×52 : 300F ; 52×105 : 1000F
92) Combien coûtent les plans spéciaux ?
Feuille de plan cadastral (105 ×75) : 10000F
Fiche de points géodésique de canevas national : 3000F
Fiche de point de triangulation locale : 1000F
Contre-calque d’une feuille de plan cadastral : 50000F
Plan de situation pour débit de boisson : 10000F
93) Dois-je verser toutes ces sommes au géomètre ?
Pas du tout. Tous les paiements se font chez le receveur des domaines au vu de l’Etat de
cession signé par le chef de service du cadastre

5- LE PATRIMOINE DE L’ETAT
DEFINITIONS / LE LOGEMENT ADMINISTRATIF

94) Que signifie t-on généralement par patrimoine de l’Etat ?


Il s’agit de tous les biens meubles et immeubles appartenant à l’Etat (immeubles publics,
mobilier de bureau des administrations, terrains du domaine privé de l’Etat, véhicules
administratifs, propriétés administratives, immeubles privés loués par l’Etat, etc.)
95) Qui gère le patrimoine de l’Etat ?
Le ministère des domaines et des affaires foncières est chargé de gérer le patrimoine de
l’Etat
96) Qu’est ce que le patrimoine mobilier de l’Etat ?
C’est l’ensemble des biens de l’Etat transportables ou mobiles, à l’instar du mobilier de
bureau, du matériel bureautique, etc.
97) Qu’est ce que le patrimoine immobilier de l’Etat ?
Le patrimoine immobilier de l’Etat est composé des terrains du domaine privé de l’Etat, des
maisons construites ou acquises par l’Etat (propriétés administratives), des maisons des
particuliers louées par l’Etat (locations administratives) etc.
98) Tous les agents de l’Etat peuvent –ils prétendre à un logement ?
En principe, oui. Mais compte tenu de l’impossibilité pour l’Etat de disposer d’un si grand
nombre de maisons, il a dégagé certaines priorités
99) Qui peut donc bénéficier d’un logement administratif ?
Le décret du 9 juillet 1991 stipule qu’il y a deux catégories de personnes susceptibles d’être
logées : celles qui y ont droit gratuitement, et celles qui peuvent y prétendre de par leurs
fonctions et selon les disponibilités.
100) Quelles sont les personnes qui doivent être logées gratuitement ?
Les membres du Gouvernement et assimilés ; les Gouverneurs des Provinces ; les
Secrétaires Généraux auprès des Gouverneurs ; les Préfets ; les Sous-préfets ; les Chefs
District ; le Président de la Cour Suprême et le Procureur Général auprès de la Cour
Suprême ; les Présidents de Cour d’Appel ;les Procureurs Généraux près de la Cours
d’Appel ; les Présidents des Tribunaux ; les Procureurs la République ; les Personnels de
l’assistance technique dans le respect des dispositions conventionnelles ; les Personnes
logées en application des dispositions des conventions internationale

LE LOGEMENT ADMINISTRATIF

101) Quelles sont les personnes logés à cause se leurs fonctions ?


Les Conseillers techniques, Chargés de mission, Attachés, Directeur et assimilés à la
Présidence de la République et dans les services du Premier Ministre, les Secrétaires
Généraux des Ministres Assimilés, le Secrétaire Général, le Chef du Cabinet, les Conseillers
Techniques, les Chargés de mission et les Attachés du Conseil Economiques et Social ; les
Inspecteurs d’Etat Conseillers en Organisation administrative, les Directeurs des services
centraux et assimilés, les Délégués Provinciaux et assimilés
102) Les personnes logées bénéficient-elles toujours de leur indemnité de non
logement ?
En principe non, au contraire, la loi des finances prévoit que l’Etat leur retient une certaine
somme sur leur salaire pour l’entretien de ces logements
103) En dehors de ces catégories, plusieurs autres fonctionnaires ne sont pas logés ?
Effectivement, une fois que les ayants droits sont logés, et en fonction des possibilités,
d’autres fonctionnaires peuvent être logés
104) Que dois-je faire pour obtenir un logement administratif ?
J’introduis une demande timbrée à la Direction du Patrimoine de l’Etat, avec un bulletin de
salaire, une fiche remplie, motivée et signée de mon employeur
105) Suis-je autorisé à effectuer des aménagements dans le logement qui m’est
attribué ?
En principe non ; il revient à l’administration du MINDAF d’entretenir les logements de
l’Etat mais compte tenu de la rareté des ressources, vous pouvez être autorisé à procéder à
ces aménagements, de commun accord avec le MINDAF. Ces aménagements se font dans
ce cas à vos frais, et vous ne pourrez en aucun cas adresser la facture à l’Etat
106) En quittant la maison, puis-je démonter les aménagements effectués dans la
maison ?
L’Etat vous loge gratuitement. Entretenir le logement devrait être une contre partie,
cependant un état des lieux est fait à votre entrée ainsi qu’à la sortie. Vous ne pouvez
emporter que ce qui vous appartient.
107) En cas d’affectation dans une autre ville, suis-je autorisé à laisser ma famille
dans cette maison ?
La maison est attribuée intuitu personae, et non à la famille. Tout acte d’affectation rend
caduque votre attribution
108) Je suis retraité, puis-je continuer à occuper la maison en attendant de retrouver
une maison personnelle ?
Non. Le logement de l’Etat est attribué exclusivement aux agents de l’Etat en activité. On
doit le libérer dès qu’on prend sa retraite

LA REFORME DES BIENS DE L’ETAT

109) Qu’entend-on par réforme des biens de l’Etat ?


C’est une opération qui consiste à déclasser, démolir ou vendre aux enchères publiques, des
biens corporels durables de l’Etat devenus inutilisables par suite de vétusté, d’obsolescence
ou d’usage normal très prolongé.
110) Quels biens peut-on reformer ?
En général, le mobilier et le matériel de bureau, des véhicules administratifs, des motos, ou
objet ou matériel durable, dès que leur usure est constatée
111) S’agissant de véhicule par exemple, peut-on les reformer n’importe quand ?
Non. A l’exclusion des épaves des véhicules accidentés, aucun véhicule ne peut être
reformé avant l’âge de 5 ans
112) Qui peut acheter les biens de l’Etat réformés ?
N’importe qui peut participer à l’acquisition de ces biens, du moment où il s’agit d’une
vente aux enchères publiques qui est la règle dans cette procédure
113) Quelle est la procédure de la reforme ?
L’ordonnateur matière concerné en fait une demande au Ministre chargé du patrimoine de
l’Etat Le Ministre chargé du patrimoine de l’Erat constitue une commission ad hoc de
reforme présidé au niveau central par le sous directeur en charge des reformes, au niveau
provincial, par le Délégué provincial du ministère, au niveau départemental par le Délégué
départemental, et à l’étranger par le chef de mission diplomatique. En cas de recevabilité de
la demande, le président de la commission ad hoc de reforme convoque la commission pour
se prononcer sur l’opportunité de la reforme, appuyé par des expertises techniques.
A l’issue de cet examen, le procès verbal de la reforme est transmis au directeur du
patrimoine de l’Etat pour approbation, à l’intéressé pour information et au receveur des
domaines pour la suite de la procédure

LE PARC AUTOMOBILE DE L’ETAT

114) Le parc automobile de l’Etat fait – il partie du patrimoine de l’Etat ?


Evidement ; les véhicules de ce parc appartiennent à l’administration camerounaise et sont
immatriculés CA (Cameroun administration)
115) Tous les véhicules de l’Etat sont – ils immatriculés CA ?
Pas toujours. Pour des besoins précis, l’Etat peut procéder à une immatriculation civile pour
certains de ces véhicules, comme ceux assignés à certains projets par exemple, mais ils
gardent leur identité administrative
116) Quelle est la procédure à suivre pour une administration qui acquiert un
véhicule pour ces services ?
Le véhicule doit être réceptionné par une commission au garage administratif puis
enregistré. On lui donne un certificat d’immatriculation (carte grise spéciale) une
autorisation de circuler pour l’utilisateur d’une durée de trois mois renouvelable
117) L’utilisateur peut-il circuler n’importe où et n’importe quand ?
Il s’agit d’un véhicule dit « de service »et non d’un véhicule personnel. L’autorisation de
circuler indique des heures de circulation et le territoire concerné. Il faut avoir un ordre de
mission vous autorisant à circuler en dehors de ce cadre. Toutefois certains services
d’astreinte et de sécurité disposent d’une autorisation de circuler permanente et nationale
118) Le garage administratif est – il ouvert au public ?
En principe, comme son nom l’indique, le garage administratif est réservé aux services de
l’administration. Cependant la nouvelle vision de cette structure perçue comme génératrice
de recettes a permis au garage de s’ouvrir au public qui peut y trouver une bonne expertise
et des équipements de choix
119) Dois-je après service payer directement au chef du garage ?
Non. Le chef de garage vous délivrera un état de cession et vous irez payer à la recette
domaniale compétente
120) Existe – il un garage administratif dans ma province ?
A part le garage administratif central, il l’existe des garages administratifs dans les chefs
lieux des provinces

6- LITIGES ET CONFLITS
LES DIVERS ACTES SUSCEPTIBLES D’ETRE ATTAQUES

121) Quels sont les actes que je peux contester si mes droits sont violés ?
- Immatriculation des terrains dans le livre foncier (délivrance des titres fonciers)
- Arrêtés prononçant le retrait de titre foncier
- Arrêtés constatant la nullité d’ordre public de titre foncier décrets autorisant la
rectification de titres fonciers
- Arrêtés approuvant les ventes de terrain gré à gré ou par adjudication
- Arrêtés portant attribution des terrains en concession provisoire ou définitive
- Arrêtés autorisant la conclusion des baux ordinaires ou emphytéotiques sur le domaine
privé de l’Etat
- Décrets autorisant la conclusion des baux emphytéotiques
- Décision autorisant la vente de gré à gré des terrains domaniaux
- Décision portant règlement des oppositions ou autres litiges fonciers
- Décisions prononçant la déchéance des fonciers sur des terrains domaniaux
- Arrêté de déclaration d’utilité publique
122) Quels sont les recours possibles ?
Le recours en retrait de titre foncier : pour une irrégularité commise au cours de la procédure
d’obtention du titre foncier
Délai : Deux mois à compter de la date de délivrance du titre
Recours en constat de nullité d’ordre public de titre foncier :
- lorsque plusieurs titres fonciers sont délivrés sur un même terrain
- lorsque le titre foncier est délivré arbitrairement sans suivi d’une quelconque
procédure,
ou obtenu par une procédure autre que celle prévue à cet effet
- lorsque le titre foncier est établi en partie ou en totalité sur une dépendance du
domaine
public
- Lorsque le titre est établi en partie ou en totalité sur une parcelle du domaine privé de
l’Etat, d’une collectivité publique ou d’un organisme public, en violation de la
réglementation
Délai : Même délai que pour le recours en contentieux
LES DIVERS RECOURS

Recours en rectification du titre foncier : régularisation des omissions ou erreurs


commises dans le titre de propriété ou dans les inscriptions
Délai : délai de recours contentieux
Recours hiérarchique contre les décisions de règlement des litiges par les gouverneurs :
délai de recours contentieux
Recours contentieux : possibilité offerte à toute personne victime d’un acte administratif
lui faisant grief, de saisir le juge pour solliciter l’annulation et / ou la réparation.
Délai : 60 jours après le rejet du recours gracieux par le ministre
Recours gracieux préalable : adressé à l’autorité compétente en vue de corriger
une irrégularité commise avant la saisine du juge administratif.
Délai : dans les 2 mois suivant la publication de l’acte attaqué, dans les 6 mois en cas de
recours en indemnisation, dans les 4 ans encas d’abstention d’une autorité ayant
compétence liée
123) Quel est le domaine de compétence du juge ?
On peut saisir le tribunal :
- en cas de dol (fraude)
- pour la résolution d’une vente
- pour des litiges nés des transactions immobilières privées et portant sur des terrains
déjà immatriculés
- pour des recours en indemnisation suite à une mesure d’expropriation pour une cause
d’utilité publique
- pour des atteintes à la propriété foncière
- pour les recours en matière de voie de fait administrative et d’emprise
- pour la validité de tous les documents civils et judiciaires ayant servi à l’établissement
du titre foncier
- pour l’édiction de mesures conservatoires comme la Prénotation judiciaire
124) Quel est le domaine de compétence de l’administration ?
On peut saisir le Ministre des Domaines et des Affaires foncières :
- en cas de constat d’abus ou d’excès de pouvoir
- en cas de responsabilité orienté dans la prise d’un acte de gestion du régime foncier et
domanial, avant d’engager un recours contentieux devant le juge
- pour toute autre situation en dehors du champ de compétence du juge tel que décrit à
la question 111
ADMINISTRATION ET JUSTICE : Qui fait quoi ?

125) Que faut-il pour instruire un dossier auprès de l’administration des domaines et
affaires foncières ?
Il faut :
- disposer de dossier souches des titres fonciers contestés en vue de vérifier la conformité
des pièces aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur
- avoir un plan d’état des lieux ou de situation des parcelles concernées en cas
d’empiètement ou pour vérifier si lesdits titres fonciers sont établis sur un même terrain
126) Comment procède l’administration pour résoudre des problèmes de litiges sur
le terrain ?
L’autorité administrative peut créer des commissions administratives ad hoc pour le
traitement des recours en matière domaniale et foncière
127) S’agit-il de la commission consultative ?
Non. Cette commission est distincte de la commission consultative dont la composition est
fixée par les textes, et elle est dissoute de plein droit dès que le rapport est transmis au
Ministre en charge des Domaines
128) Quel est l’organe chargé de l’examen des recours gracieux et contentieux au
Ministre des domaines et affaires foncières ?
C’est la Division des Affaires Juridiques
129) Doit-on s’adresser directement à cette structure ?
Non. La requête est adressée à Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières

ATTENTION ! : La plage fait partie du domaine public naturel maritime, géré par
l’Etat. Je ne peux ni l’occuper, ni la vendre, ni même la céder gratuitement !

7- LES LOIS ET REGLEMENTS


LOI N° 80-22 DU 14 JUILLET 1980 PORTANT REPRESSION DES
ATTEINTES A LA PROPRIETE FONCIERE ET DOMANIALE

Article 1er :
Est nulle de plein droit et de nul effet, toute cession immobilière à titre onéreux ou gratuit
portant sur une propriété indivise
Article 2 :
Sont passible d’une amende de 50.000 à 200.000F et d’un emprisonnement de 2 mois à 3
ans ou d’une de ces peines seulement :
a) ceux qui exploitent ou se maintiennent sur un terrain sans autorisation préalable du
propriétaire
b) les agents de l’Etat convaincus de complicité dans les transactions foncières de nature à
favoriser l’occupation irrégulière de la propriété d’autrui
Article 3 :
Dans le cas visé de l’article 2, alinéa (a) ci-dessus, la juridiction compétente ordonne le
déguerpissement immédiat à ses propres frais. En outre la mise en valeur réalisée sur ledit
terrain sous forme de plantations, de constructions, ou d’ouvrages de quelques nature que ce
soit est acquise de plein droit au propriétaire, sans aucune indemnité pour l’occupation
Si le propriétaire du fonds exige la suppression des constructions, plantations ou ouvrages,
celles-ci est exécutée aux frais de l’occupant et sans aucune indemnité pour ce dernier, qui
peut en outre être condamné à des dommages et intérêts pour le préjudice éventuellement
subi par le propriétaire du fonds
Article 4 :
Les sanctions prévues aux articles 2 et 3 ci-dessus sont applicables aux personnes qui, en
violation de la législation en vigueur exploitent ou se maintiennent sur une parcelle du
domaine privé de l’Etat, ou sur une dépendance du domaine public ou domaine national
Les poursuites devant les juridictions nationales compétentes concernent les atteintes
portées au domaine privé de l’Etat ou sur une dépendance du domaine public ou du domaine
national ne peuvent être engagées que par l’administration dans les conditions fixées par le
décret.
Article 5 :
Dans le cas visé à l’article 4 ci-dessus, et après mise en demeure restée sans effet pendant
trente jours le Préfet procède à la démolition des réalisations effectuées sur ladite
dépendance. Il peut à cet effet requérir la force publique
Article 6 :
1. Lorsque l’occupation illégitime concerne une dépendance du domaine privé de toute
autre personne morale de droit public, le Préfet procède, sur requête du représentant en
qualité de ladite personne morale, à la démolition des réalisations effectuées sur le terrain en
cause, dans les formes prévues à l’article 5 de la présente loi
2. L’occupant est en outre passible des peines prévues à l’article 2 ci-dessus
Article 7 :
Le contrôle préventif de l’occupation des terrains domaniaux est assuré par des
commissions de contrôle et de surveillance dont l’organisation et le fonctionnement sont
fixés par le décret
Article 8 :
Des modalités d’application de la présente loi sont fixées par décret
Article 9 :
La présente loi qui abroge toutes dispositions antérieures contraires sera enregistrée et
publiée dans le journal officiel en français et en anglais

Le président de la République
(é) Ahmadou Ahidjo
LOI N° 85 /29 DU 4 JUILLET 1985 RELATIVE A L’EXPROPRIATION
POUR CAUSE D’UTILITE PULBLIQUE ET AUX MODALITES
D’INDEMNISATION

CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES

er
Article 1 :
1) Pour l réalisation des objectifs d’intérêt général, l’Etat peut recourir à la procédure
d’expropriation pour cause d’utilité publique
2) cette procédure est engagée soit directement, lorsqu’elle vise à réaliser des opérations
d’intérêt public, soit indirectement à la demande des collectivités publiques locales, des
établissements publics, des concessionnaires des services public ou des sociétés d’Etat
Article 2 :
L’expropriation pour cause d’utilité publique affecte uniquement la propriété privée telle
qu’elle est reconnue par les lois et règlements
Article 3 :
1) L’expropriation ouvre droit à l’indemnisation pécuniaire ou en nature selon les
conditions définies par la présente loi
2) L’indemnité due aux personnes évincées est fixée par le décret d’expropriation
Article 4 :
1) Le décret d’expropriation entraîne transfert de propriété et permet de muter les titres
existants au nom de l’Etat ou de toute autre personne le droit public bénéficiaire de cette
mesure
2) En principe, l’expropriation ouvre droit à une indemnisation préalable
3) Toutefois, dans certains cas, le bénéficiaire de l’expropriation peut, avant paiement
effectif de l’indemnité, occuper les lieux dès la publication du décret d’expropriation
4) Un préavis de 6 mois à compter de la date de publication du décret d’expropriation,
est donné aux victimes pour libérer les lieux. Ce délai est de trois mois en cas d’urgence
Article 5 :
L’acte de déclaration d’utilité est suspensif de toute transaction et de toute mise en valeur
sur les terrains concernés. Aucun permis de construire ne peut, sous peine de nullité d’ordre
publique ; être délivré sur les lieux

CHAPITRE II : DE L’INDEMNISATION

Article 6 :
Les indemnités dues pour expropriation sont à la charge de la personne morale bénéficiaire
de cette mesure
Article 7 :
1) L’indemnité porte sur le dommage matériel direct immédiat et certain causé par
l’éviction. Elle couvre : les terrains nus ; les cultures ; les constructions ; toutes autres mises
en valeurs, quelle qu’en soit la nature, dûment constatées par la commission dite de constat
et d’évaluation.
2) La composition et les modalités de fonctionnement de la commission de constat
d’évaluation font objet d’un texte réglementaire
Article 8 :
1) L’indemnisation est pécuniaire ; toutefois, en ce qui concerne les terrains, la personne
morale bénéficiaire de l’expropriation peut substituer une compensation de même nature et
de même valeur à l’indemnité pécuniaire
2) En cas de compensation en nature, le terrain attribué doit, autant que faire se peut, être
situé dans la même commune que le terrain frappé d’expropriation
3) Si la valeur du terrain alloué en compensation est supérieure à celle du terrain frappé
d’expropriation, la soulte est payée par le bénéficiaire de l’indemnité. Si elle est inférieure,
le bénéficiaire de l’expropriation alloue une indemnité pécuniaire correspondant à la soulte.
Article 9 :
L’indemnité des terrains nus et non viabilisés est faite selon les modalités ci-après :
1) Lorsqu’il s’agit d’un terrain résultant d’une détention coutumière ayant donné lieu à
l’obtention d’un titre foncier, l’indemnité ne peut dépasser le taux minimum officiel des
terrains domaniaux non viabilisés de la localité de situation du titre foncier
2) Lorsqu’il s’agit du terrain résultant d’une transaction normale de droit commun ou d’une
acquisition des terrains domaniaux, l’indemnité due est égale au prix d’achat, majoré des
frais divers d’acquisition.
Article 10 :
1) Les modalités de détermination de la valeur des cultures détruites, sont fixées par décret
2) La valeur des constructions et des autres mises en valeur, est déterminée par la
commission de constat et d’évaluation
3) Il n’est dû aucune indemnité pour destruction des constructions vétustes ou menaçant
ruines ou de celles réalisées en infraction aux règles d’urbanisme ou aux dispositions
législatives ou réglementaires fixant le régime foncier
Article 11 :
Les indemnités allouées antérieurement à la date d’entrée en vigueur de la présente loi ne
peuvent donner lieu à aucune révision

CHAPITRE III : DU CONTENTIEUX

Article 12 :
1) En cas de contestation sur le montant des indemnités, l’exproprié adresse sa réclamation
à l’administration chargée des domaines
2) S’il n’obtient pas satisfaction, il saisit, dans un délai d’un mois, à compter de la date
de notification de la décision contestée, le Tribunal judiciaire compétent du lieu de situation
de l’immeuble
3) Conformément à la procédure et sous réserve des voies de recours de droit commun, le
tribunal confirme, réduit ou augmente le montant de l’indemnité suivant les modalités
d’évaluation fixées dans la présente loi et ses textes d’application

CHAPITRE IV : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 13 :
Les tuteurs et représentants légaux des incapables ou interdits expropriés, peuvent être
habilités par ordonnance du Président du Tribunal, à accepter l’indemnité offerte par
l’Administration
Article 14 :
Les actions en résolution, en revendication et toutes actions réelles ne peuvent arrêter
l’expropriation ni empêcher les effets
L’action en réclamation est transportée sur l’indemnité et le droit en demeure affranchi
Article 15 :
1) La procédure d’expropriation est fixée par voie réglementaire
2) Les procédures d’indemnisations non définitivement réglées à la date d’entrée en
vigueur de la présente loi, seront poursuivies conformément à l’ancienne législation jusqu’à
leur aboutissement
Article 16 :
La présente loi qui abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celle de
‘ordonnance n° 74-3 du 6 juillet 1974, relatives à l’expropriation pour cause d’utilité
publique, sera enregistrée, promulguée puis publiée au journal officiel en français et en
anglais. /

Yaoundé, le 04 juillet 1985


Le président de la République
(é) Paul Biya
DECRET N° 76/165 DU 27 AVRIL 1976 FIXANT LES CONDITIONS
D’OBTENTION DU TITRE FONCIER, MODIFIE ET COMPLETE PAR
LE DECRET N° 2005/481 DU 16 DECEMBRE 2005

Le Président de la République ;
Vu la Constitution ;
Vu l’Ordonnance n° 74/1 du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier ;

DECRETE :

CHAPITRE PREMIER : DISPOSITIONS GENERALES

er
Article 1 :
Le titre foncier est la certification officielle de la propriété immobilière
Sous réserve des dispositions des articles 2 (alinéa 3) et 24 du présent décret, le titre foncier
est inattaquable, intangible, définitif. Il en est de même des actes constatant les autres droits
réels attachés à la propriété
L’enregistrement d’un droit dans un registre spécial appelé livre foncier emporte
immatriculation de ce droit et el rend opposable aux tiers
Article 2 : (D. n° 2005 :481 du 16 décembre 2005)
1) toute personne dont les droits ont été lésés par suite d’une immatriculation, n’a pas de
recours sur l’immeuble, mais seulement en cas de dol une action personnelle en dommages-
intérêts contre l’auteur du dol
1) l’action est portée devant la juridiction civile du lieu de situation de l’immeuble
3) toutefois le Ministre chargé des affaires foncières peut en cas de faute de
l’Administration résultant notamment d’une irrégularité commise au cours de la procédure
d’obtention du titre foncier, et vu des actes authentiques produits, procéder au retrait du titre
foncier irrégulièrement délivré
4) le retrait du titre foncier délivré entraîne la mutation sans frais dudit titre au nom du
propriétaire initial s’il s’agit d’un immeuble immatriculé. L’immeuble est remis au même et
semblable état où il se trouvait avant la délivrance du titre, s’il s’agit d’un immeuble non
immatriculé
5) le retrait du titre foncier prévu à l’alinéa 3 du présent article ne peut, sauf cas de fraude
du bénéficiaire, intervenir que dans le délai du recours contentieux
6) un titre foncier est nul d’ordre public dans suivant :
- lorsque plusieurs titres sont délivrés sur un même terrain ; dans ce cas, ils sont tous
déclarés nuls de plein droit, et les procédures sont réexaminées pour déterminer le régime
propriétaire. Un nouveau titre foncier est alors établi au profit de celui-ci ;
- lorsque le titre foncier est délivré arbitrairement sans suivi d’une quelconque procédure,
ou obtenu par une procédure autre que celle prévue à cet effet ;
- lorsque le titre foncier est établi en parti ou en totalité sur une parcelle du domaine privé
de l’Etat, d’une collectivité publique ou d’un organisme public, en violation de la
réglementation
7) la nullité du titre foncier prévue à l’alinéa 6 ci-dessus est constatée par arrêté du
Ministre chargé des affaires foncières, susceptible de recours devant la juridiction
administrative compétente
8) les agents publics reconnus auteurs ou complices des actes irréguliers ayant entraîné le
retrait ou la constitution de nullité d’un titre foncier, sont sanctionnés conformément aux
dispositions de l’articles 2 de la loi n° 80 /22 du 14 juillet 1980 portant répression des
atteintes à la propriété foncière et domaniale

CHAPITRE II : DES MODES D’OBTENTION DU TITRE FONCIER

SECTION I : DE LA TRANSFORMATION DE DIVERS ACTES EN TITRE


FONCIER

Article 3 :
La demande de transformation en titre foncier :
- des actes d’acquisition de terrains inscrits au « Grund-buch »
- des actes d’acquisition de terrains selon les règles de la transcription
- des arrêtés d’attribution définitive d’une concession domaniale
- des livrets fonciers, ou des « certificates of occupancy »
- des jugements définitifs, constitutifs ou translatifs de droits réels
- des conventions entre Africains passées sous le régime du décret du 29 septembre
1920,
abrogé par la loi du 27 juin 1961 relative aux actes notariés
- des actes d’acquisition des « Freehold Lands », sont adressés au Conservateur Foncier
du
lieu de situation de l’immeuble
Elle doit être timbrée et contenir les indications suivantes :
- nom, prénoms, date et lieu de naissance, filiation, profession, domicile, situation de
famille
- tous renseignements permettant d’identifier l’immeuble
- les transferts, transactions, baux, hypothèques et autres charges qui grèvent
l’immeuble
Article 4 :
À l’appui de sa demande doivent être joints, outre le plan de bornage et le procès verbal de
bornage de l’immeuble, tous les contrats et actes publics ou privés constitutifs des droits
réels dont l’immatriculation est requise
Article 5 :
Si l’immeuble n’est pas borné, le Conservateur Foncier requiert son bornage aux frais du
propriétaire
Le bornage est effectué en présence des voisins, par un géomètre assermenté du cadastre. En
cas de contestations sur les limites de l’immeuble le géomètre assermenté fait ressortir sur le
plan, la partie litigieuse. Le différend est porté selon le cas soit devant le Ministre chargé
des domaines qui statue en dernier ressort, s’il s’agit de terrains domaniaux, soit devant la
juridiction compétente, s’il s’agit de terrains privés. Toute contestation portant sur la
propriété du terrain est irrecevable
Article 6 :
Les actes faisant objet d’un litige ne peuvent être transformés en titres fonciers qu’après
notification au Conservateur Foncier compétent, de la décision définitive par l’autorité qui
statue en dernier ressort
Article 7 :
Le demande de transformation du « certificate of occupancy » en titre foncier doit en outre
être appuyée d’un procès verbal de mise en valeur et d’un certificat d’acquittement auprès
de l’administration des domaines des redevances ou loyers échus
Si les redevances payées à la date du dépôt de la demande de transformation sont inférieures
au prix officiel du terrain, le requérant est astreint au paiement de la différence
Article 8 :
Les « certificates of occupancy » délivrés aux personnes physique de nationalité étrangère et
aux personnes morales pourront être transformés, soit en titre foncier, soit en baux, dans le
respect des dispositions des articles 4 et 10 de l’ordonnance n°74/1 du 6 juillet 1974 fixant
le régime foncier, et du décret fixant les modalités de gestions du domaine privé de l’Etat.

ATTENTION ! : Exigez toujours un récépissé ou une quittance équivalents à la somme


versée.
SECTION II : DE L’OBTENTIONDU TITRE FONCIER A PARTIR DU
DOMAINE NATIONAL OCCUPE OU EXPLOITE

PARAGRAPHE PREMIER

Des personnes habilitées à solliciter l’obtention d’un titre foncier :

Article 9 :
Sont habilités à solliciter l’obtention d’un titre foncier sur une dépendance du domaine
national qu’elles occupent ou exploitent :
a) les collectivités coutumières, leurs membres ou toutes autre personne de nationalité
camerounaise, à condition que l’occupation ou l’exploitation soit antérieure au 5 août 1974,
date de publication de l’ordonnance n°74/1 du 6juillet, fixant le régime foncier
b) les personnes déchues de leurs droits par application des articles 4, 5, et 6 de
l’ordonnance n° 74/1 du 6 juillet 1974, fixant le régime foncier
Article 10 :
Les administrateurs des biens d’une succession ne peuvent obtenir en leur nom, des titres
fonciers sur ces biens.

PARAGRAPHE II : Procédure

Article 11 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


1) Toute personne habilitée à solliciter l’obtention d’un titre foncier sur une dépendance
au domaine national doit constituer un dossier comprenant :
- une demande en quatre (04) exemplaires dont l’original est timbrée, indiquant ses noms et
prénoms, sa filiation, son domicile, sa profession, son régime matrimonial, sa nationalité, le
nom sous lequel l’immeuble doit être immatriculé
- la description de l’immeuble (situation, superficie, nature de l’occupation ou de
l’exploitation, estimation de valeur, indication des charges qui le grèvent)
2) la demande signée, ne doit viser qu’un immeuble composé d’une seule parcelle. Si une
route ou une rivière traverse le terrain, celui-ci fait l’objet d’autant de demandes qu’il y a
de parcelles distinctes
3) les demandes portant sur les terres libres de toute occupation ou de toute exploitation sont
irrecevables. Elles sont instruites selon la procédure de concession
4) suivent également la procédure de concession des demandes portant sur la mise en valeur
réalisée après le 5 août 1974, sauf s’il est établi par la commission consultative que ces
mises en valeurs étaient précédées par une occupation ou une exploitation non probante
réalisées avant le 5 août 1974
Article 12 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) le dossier est déposé auprès du chef de district ou du sous-préfet du lieu de situation de
l’immeuble
2) dès réception du dossier, et dans les soixante douze (72) heures, le sous-préfet ou le
chef de district délivre, sans aucune formalité préalable sur le terrain, un récépissé à
l’adresse y indiquée, puis le transmet dans les huit jours à la délégation départementale des
affaires foncières
Article 13 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) Dès réception du dossier, le délégué départemental des affaires foncières fait publier
dans les quinze jours, par le chef de service départemental des affaires foncières, un extrait
de la demande par voie d’affichage dans les locaux du service de la sous-préfecture, du
district, de la mairie et à la chefferie du village concerné
2) Sur proposition du chef service départemental des affaires foncières, le sous-préfet ou
le chef de district territorialement compétent, président de la commission, fixe par décision
la date de constat d’occupation ou d’exploitation
3) Lorsqu’il y a plusieurs demandes, il est établi chaque mois, à la diligence du chef de
service départemental des affaires foncières et par décision du sous-préfet ou chef de district
concerné, un calendrier des travaux de la commission consultative
4) En vertu des dispositions de l’article 16 de l’ordonnance n° 74/1 du 6 juillet 1974,
fixant le régime foncier, seul la commission consultative est compétente pour établir les
ère
constats d’occupation ou d’exploitation des dépendances du domaine national de 1
catégorie en vue de l’obtention du titre foncier
5) Lorsque l’immeuble à immatriculer intéresse plusieurs circonscriptions
administratives, les commissions consultatives concernées siègent ensemble, à l’initiative de
celle qui détient le dossier
6) En cas d’occupation ou d’exploitation effective, la commission consultative fait
immédiatement procéder au bornage de l’immeuble par un géomètre assermenté du
cadastre, en présence des riverains. Les frais du bornage sont à la charge du requérant.
7) Lorsque le bornage ne peut être achevé en présence de l’ensemble des membres de la
commission consultative, le président de ladite commission désigne un comité ad hoc qui
supervise les travaux de bornage jusqu’à leur achèvement. Le chef de village et un notable
du leu font obligatoirement partie de ce comité
8) A peine de nullité, aucun bornage d’immatriculation ne peut être effectué par le
géomètre seul
Article 14 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) A l’issue du bornage un plan et un procès verbal sont dressés par le géomètre
2) Le plan est signé du géomètre, le procès verbal de bornage est signé du géomètre, du
président de la commission consultative, du chef de service départemental des affaires
foncières, du chef de village concerné et des riverains
Il est fait mention :
1 - Des nom et prénoms des participants
2 – Des mises en valeurs et de leurs auteurs
3 – De la description des limites reconnues de la longueur des côtés
Chacun des sommets du polygone formé par l’immeuble est désigné par un numéro d’ordre
Le plan de bornage est rattaché aux plans points de triangulation ou de polygonisation
Article 15 - (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) Dans les trente (30) jours qui suivent la réunion de la commission consultative prévue
à l’article 13 ci-dessus, le délégué départemental des affaires foncières transmet au délégué
provincial des affaires foncières le dossier comprenant outre les pièces énumérées à l’article
11 du présent décret, le procès verbal de la commission consultative, cinq (05) exemplaires
du plan et le procès verbal de bornage de l’immeuble
2) Le chef de service provincial des affaires foncières l’inscrit dans le registre provincial
de suivi des réquisitions d’immatriculation, lui affecte un numéro, examine la régularité des
pièces produites, le vise le cas échéant, et établit un avis de clôture de bornage qu’il fait
publier dans le bulletin des avis domaniaux et fonciers prévu à l’alinéa 4 ci-dessous
3) Le dossier est transmit au conservateur foncier pour suite de la procédure s’il est visé,
et au délégué départemental des affaires foncières pour redressement s’il n’est pas visé
4) Le bulletin des avis domaniaux et fonciers est publié par chaque délégation
provinciale du ministère chargé des domaines et des affaires foncières. Son organisation et
ses modalités de fonctionnement sont fixées par décret du premier ministre.

ATTENTION ! : Vous avez déposé un dossier de titre foncier ?


Vous voulez savoir si quelqu’un est en train de borner votre terrain à votre
insu ?
Consultez chaque fin de mois des bulletin des avis domaniaux contenant les avis de
clôture de bornage, dernière étape avant l’obtention de votre titre foncier, publiés et
disponibles dans nos délégations !

Article 16 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


1) A partir jour du dépôt au district ou à la sous-préfecture de la réquisition
d’immatriculation, et jusqu’à l’expiration d’un délai de trente (30) jours à compter de la
publication du bulletin des avis domaniaux et fonciers de l’avis de clôture de bornage, toute
personne intéressée peut intervenir :
a) soit par voie d’opposition et uniquement s’il y a contestation sur l’auteur ou l’étendue de
la mise en valeur
b) soit par demande d’inscription de droit, en cas de prétention élevée sur l’existence d’un
droit réel ou d’une charge susceptible de figurer au titre à établir
2) Les oppositions et les demandes d’inscriptions de droits sont formées par requête
timbrée comportant l’indication des noms, prénoms domicile des intervenants, les causes
d’intervention et l’énoncé des actes, titre ou pièces sur lesquels elles sont appuyées
La requête formée avant la séance de la commission consultative est adressée au chef de
district ou sous-préfet du lieu de situation de l’immeuble qui doit soumettre à l’examen de
ladite commission le jour de la descente sur le terrain
Article 17 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
Les oppositions ou les demandes d’inscriptions des droits non examinés le jour du constat
d’occupation ou formulées ultérieurement sont adressées au conservateur foncier qui doit
les consigner dès réception et dans l’ordre d’arrivée, dans un registre spécial
Article 18 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) A l’expiration du délai prévu à l’article 16 ci-dessus pour la réception des oppositions ou
des demandes d’inscription de droits, le conservateur foncier notifie au requérant à domicile
élu, toutes les mentions inscrites au registre des oppositions
2) Le requérrant doit, dans un délai de trente jours à compter de la date de notification, soit
rapporter au conservateur foncier, main levée formelle des oppositions ou des demandes
d’inscriptions, soit lui déclarer y acquiescer , soit enfin lui faire connaître son refus
d’acquiescement et l’impossibilité pour lui d’obtenir main levée
Article 19 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
En cas d’absence, d’opposition, de demande d’inscription de droit ou de production de la
main levée d’opposition, le conservateur foncier procède à l’immatriculation de l’immeuble
sur le livre foncier, conformément au disposition de l’article 35 ci-dessus
Article 20 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) les oppositions ou demandes d’inscription de droit non levé à l’expiration du délai prévu
à l’article 18 alinéa 2 ci – dessus, sont soumises au Gouverneur territorial compétent pour
règlement après avis de la commission consultative
2) sur proposition du chef de service provincial des affaires foncières, le Gouverneur peut
par arrêté selon le cas, autoriser le conservateur foncier :
- soit à immatriculer le terrain au nom du requérrant, avec inscription des droits le cas
échéant ;
- soit à faire exclure avant immatriculation, la parcelle contestée ;
- soit enfin à rejeter la demande d’immatriculation.
3) la décision du Gouverneur est susceptible de recours hiérarchique devant le ministre
chargé des affaires foncières
4) la décision du ministre chargé des affaires foncières est susceptible de recours devant la
juridiction administrative compétente
Article 21 :
lorsque l’opposition touche à la fois la mise en valeur et la limite des circonscriptions
administrative, la commission des litiges frontaliers instituée par décret n°74 – 480 du 17
mai 1974 est seule compétente pour statuer, à l’exclusion des commissions consultatives.
SECTION II : DE L’OBTENTIONDU TITRE FONCIER A LA SUITE DE
DEMEMBREMENT OU FUSION D’IMMEUBLE IMMATRICULE

PARAGRAPHE PREMIER
DES CESSIONS :

Article 22 :
La cession à titre gratuit ou à titre onéreux d’un immeuble emporte mutation du titre foncier
initial au nom de l’acquéreur
Article 23 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
Le notaire ayant établit l’acte de vente adresse au conservateur foncier du lieu de situation
de l’immeuble un dossier comprenant :
-une demande timbrée indiquant le nom et les prénoms, la filiation, le domicile, le régime
matrimonial et la nationalité de l’acquéreur ou du cessionnaire,
- un plan de l’immeuble dûment visé par le chef de service départemental du cadastre du
lieu de situation de l’immeuble
- l’acte notarié établi dans le respect des dispositions de l’article 8 de l’ordonnance n° 74/1
du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier ;
- la copie du titre foncier initial produite par le vendeur ou le cédant

PARAGRAPHE II
DU DEMEMBREMENT

Article 25 :
Le démembrement d’un immeuble à la suite de vente successive , de partage ou de cession à
titre gratuit , emporte morcellement du titre foncier initial au profit des acquéreurs, des
copartageants ou des cessionnaires.
Article 26 : il est procédé au bornage de chacun des lots par un géomètre assermenté du
cadastre ou agrée, qui rapporte cette opération sur le plan initial . un titre foncier et un plan
distinctif sont établit pour chacun des lots
Toutefois, en cas de mutation partielle, il n’est pas nécessaire d’établir un nouveau titre
foncier pour la partie de l’immeuble qui, ne faisant pas l’objet d’une mutation reste en
possession d’un indivisaire. Le titre déjà délivré et le plan joint sont revêtus des mentions
utiles
Article 27 : l’obtention du titre foncier a lieu dans les même conditions que celles fixées par
l’article 23 du présent décret.
Article 28 : si la délivrance du titre foncier est consécutive à un partage, les copartageant
produisent l’acte de partage établit par un notaire s’il s’agit d’un partage amiable, ou un
jugement définitif d’un partage judiciaire
PARAGRAPHE III
DE LA FUSION :

Article 29 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


1) En cas de fusion d’immeuble contigus, le propriétaire obtient l’établissement d’un nouveau
titre foncier sur lequel sont mentionnés toutes les inscriptions grevant les anciens titres
2) Ces derniers sont nécessairement annulés par le conservateur foncier. Avis de cette
annulation est inséré au bulletin des avis domaniaux et fonciers

CHAPITRE III : DISPOSITIONS COMMUNES


SECTION I: DES PRECAUTIONS A PRENDRE AVANT
L’ETABLISSEMENT DU TITRE FONCIER

Article 30 :
Les plans annexes aux actes visés à l’article 3 ci-dessus doivent, avant toute publication
dans le livre foncier, faire l’objet d’un visa confirmatif du service du cadastre qui devra
s’assurer qu’ils restent en tous points concordants à la configuration initiale des meubles
concernés, et qu’ils n’empiètent pas sur des dépendances du domaines public naturel ou
artificiel
Article 31 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
Avant de procéder à toutes transformations des actes en titres fonciers le conservateur
foncier doit vérifier sous sa responsabilité les pièces déposées et s’assurer en outre :
- de l’identité et de la capacité des parties
- de la disponibilité de l’immeuble
Article 32 :
L’immeuble est tenu pour disponible lorsqu’il n’existe sur l’acte à transformer aucune
inscription de nature à mettre d’une manière absolue ou relative, temporairement ou
définitivement hors de commerce
Ne sont pas disponibles les immeubles frappés d’expropriation
Article 33 : les charges portés sur les divers actes soumis à la transformation en titres
fonciers doivent, lorsqu’elles ne sont pas éteintes apparaître sur les nouveaux titres fonciers
sans que leur inscription donne lieu à perception de droits supplémentaires
Article 34 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
Le conservateur foncier annule et annexe à ses archives les actes produits à l’appui de la
réquisition d’immatriculation. Toutefois si l’acte concerne outre la propriété à immatriculer
un immeuble distinct de cette propriété, le conservateur foncier remet aux parties une copie
de cet acte avec mention d’annulation relative à l’immeuble immatriculé
SECTION II : DE L’ETABLISSEMENT DU TITRE FONCIER

Article 35 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


Chaque cas d’immatriculation donne lieu à l’établissement par le conservateur foncier d’un
titre foncier comportant obligatoirement :
- la description de l’immeuble avec indication de sa consistance, sa contenance, sa
situation, ses limites, ses tenants et ses aboutissants
- l’indication de l’état civil du propriétaire
- les droits réels existants sur l’immeuble et ses charges qui le grèvent
- un numéro d’ordre et un nom particulier
- le plan de l’immeuble dûment signé par le géomètre assermenté du cadastre du lieu de
situation de l’immeuble
Article 36 :
Lorsqu’un titre foncier est établit au nom d’un mineur, ou de tout autre incapable, l’âge du
mineur et la nature de l’immeuble cité sont indiqués sur le titre.
Article 37 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
Si la délivrance du titre foncier est consécutive à une vente, le conservateur foncier doit,
avant de demander le morcellement ou d’opérer la mutation ou la fusion, s’assurer que :
- la transformation a été effectuée dans le respect des dispositions de l’article 8 de
l’ordonnance n° 74/1 du 6 juillet 1974 susvisé ;
- l’immeuble est situé dans le rayon de sa compétence et qu’il est celui visé dans l’acte
translatif du droit ;
- le plan annexé à l’acte a été dûment visé par le chef du service départemental du
cadastre du lieu de situation de l’immeuble ;
- l’acte est régulier du point de vu de sa forme extérieure eu égard à la réglementation en
matière d’enregistrement.
Article 38 :
1) après l’immatriculation de l’immeuble des titres spéciaux peuvent être établit sur la
demande des intéressés au nom de l’usufruitier, de l’emphytéote, du superficiaire, de
l’antichrèse, pour garantir l’inscription des droits réels qu’ils exercent sur le terrain
immatriculé. Toutes références utiles sont mentionnées dans ces cas, sur le titre de
l’immeuble établit au nom du propriétaire
2 ) le propriétaire, a l’exclusion de toute autre personne a droit à un duplicatum du titre
foncier et du plan y annexé. Ce duplicatum unique, est nominatif, et le conservateur foncier
en certifie l’authenticité en apposant sa signature et le timbre du service
- tout usufruitier, emphytéote, antichrèse ou superficiaire a également le droit à un
duplicatum authentique exact et complet du titre spécial dont il a pu requérir
l’établissement ;
- les autres titulaires de droit réel n’ont droit qu’à la délivrance des certificats
d’inscription nominatifs portant copie littérale des mentions relative au droit réel ou charge
inscrits
3) lorsque deux ou plusieurs personnes sont propriétaires indivis d’un immeuble, le titre,
son duplicatum et le plan y annexé porte les noms des indivisaires. Le duplicatum est
délivré au propriétaire figurant en tête de liste. Les autres propriétaires n’ont droit sur leurs
demandes, qu’à des copies conformes de livre foncier

SECTION III : DE LA RECTIFICATION DU TITRE FONCIER

Article 39 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


1) lorsque des omissions ou d »es erreurs ont été commises dans le titre der propriétaire ou
dans les inscriptions, les parties intéressées peuvent en demander la rectification.
2) Le conservateur foncier peut en outre rectifier d’office, sous sa responsabilité les
irrégularités provenant de son fait ou du fait d’un de ses prédécesseurs, dans les documents
ayant servis à l’établissement du titre foncier ou à toutes inscriptions subséquentes.
3) La rectification est autorisée par décret du premier ministre si elle porte atteinte aux
droits des tiers. Ce décret précise le cas échéant, les modalités de sauvegarde des droits des
tiers.
4) Dans tous les cas, les premières inscriptions sont laissées intacts et les corrections
inscrites à la date courante
5) Toutes inscriptions utiles opérées sur le livre foncier conformément aux dispositions du
présent décret sont portées, radiées, réduites ou rectifiées par le conservateur foncier, au
moyen de mentions sommaires faites sur les titres fonciers et les duplicata délivrés. Ces
mentions doivent être signées et datées.
Article 40 : Toutes les fois qu’une modification est portée sur le titre foncier, elle doit l’être
en même temps, sur le duplicatum remis au propriétaire. A défaut de production du
duplicatum par le propriétaire, après sommation restée sans effet, le propriétaire est
d&échus de son droit et n’en est relevé que dès accomplissement de la formalité requise.
Pendant la durée de la déchéance, aucun morcellement ou mutation ne peut être effectué en
faveur des tiers qui ne peuvent le cas échéant, se pourvoir en dommages- intérêts contre le
propriétaire. Les plans annexés au titre foncier sont modifiés en conséquence

SECTION IV : DE LA CONSULTATION ET DE LA PERTE DU TITRE


FONCIER

Article 41 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)


Le conservateur foncier peut délivrer à toutes personnes intéressées, soit un certificat
établissant la conformité du duplicatum du titre foncier ou des seules mentions désignées
dans la réquisition, soit un certificat attestant qu’il n’existe aucune inscription sur un titre
foncier.
Article 42 : au cas ou l’immeuble visé se trouve grevé d’une hypothèque à inscription
différée, mention en est faite sur le certificat requis, avec indication de la durée de validité
de l’opposition, si toutefois la nature du renseignement demandé exige cette révélation.
Article 43 : (D. n° 2005/ 481 du 16 décembre 2005)
1) en cas de perte du duplicatum du titre foncier, le conservateur foncier ne peut en délivrer
un nouveau qu’à la vue d’une ordonnance du président du tribunal civil du lieu de situation
de l’immeuble, rendue à la requête du propriétaire ;
2) l’ordonnance est déclarée nul et sans valeur entre les mains de tout détenteur, du
duplicatum perdu. Un avis est publié dans ce sens au bulletin des avis domaniaux et foncier,
à la diligence du conservateur foncier.

CHAPITRE IV
DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Article 44 :
Les erreurs ou omissions entachant le titre foncier délivré antérieurement à la publication du
présent décret peuvent être corrigé conformément au dispositions de l’article 39 ci-dessus
Article 45 :
Les procédures d’immatriculation ou de « certificate of occupancy » en cours, sont instruites
jusqu’à leur terme conformément aux dispositions du présent décret.

CHAPITRE V
DISPOSITIONS DIVERSES

Article 46 :
Le présent décret qui fera l’objet en tant que de besoin, d’érrêté du premier ministre, abroge
en ce qui concerne la procédure et le fonctionnement du régime de l’immatriculation :
-le décret n° 66-307-COR du 25 novembre 1966 sur l’immatriculation des droits fonciers
coutumier ;
- le décret du 21 juillet 1932 fixant le régime de l’immatriculation ;
- le décret n° 71-116-COR du 07 juin 1971 et son arrêté d’application n° 620 du 03 janvier
1972 relatif à la transformation des jugements et livrets en titre foncier ; sera enregistré et
publié selon la procédure d’urgence, puis inséré au journal officiel en français et en anglais

Yaoundé, le 27 avril 1976


Le Président de la République
(é) Ahmadou Ahidjo
DECRET 2003 / 418/PM DU 25 FEVRIER 2003 FIXANT LES TARIFS
D’INDEMNISATION DES CULTURES

I° CULTURES ANNUELLES
Légumineuses : (arachides, voandzou, soja, haricot et cultures similaires)
En monoculture 150F/m² ; en polyculture 200F /m²

II° FRUITS
Banane Plantain : (jeune : 1000F/pied ; adulte : 15000F)
Banane douce : (jeune : 800F/pied ; adulte : 1200F)
Ananas : (jeune : 150F/pied ; adulte : 200F)

III° TUBERCULES
Igname, macabo, tarot, patate, manioc, pommes de terre et cultures similaires :
Jeune 100F/ pied ; adulte : 300F

IV° CULTURES MARAICHERES


Tous types : 3000F / pied

V° CULTURES INDUSTRIELLES
Cotonnier : jeune 100F / pied ; adulte 200F
Tabac : jeune 100F / pied ; adulte 200F
Canne à sucre : jeune 25F / tige ; adulte 75F
Cacaoyer caféier : < 3 ans : 5000F / pied ; 3 – 25 ans : 25000F ; > 25 ans : 2000F
Palmier à huile locale : < 3 ans : 2500F / pied ; 3 – 25 ans : 10000F ; > 25 ans : 4000F
Palmier à huile amélioré : < 3 ans : 10000F / pied ; 3 – 25 ans : 35000F : > 25 ans 4000F
Palmier raphia : jeune : 500F / pied ; adulte : 3000F
Cocotier local : < 3 ans : 25000F / pied ; 3 – 25 ans : 10000F
Cocotier amélioré : < 3 ans 7500F/ pied ; 3 – 25 ans : 20000F
Hévéa : < 5 ans : 5000F / pied ; 5 – 30 : 35000F
Théier (en monoculture) : 150F / m² ; (en polyculture) : 250F

VI° CULTURES PERENNES


Agrumes (citronnier, oranger, mandarinier, pomélo, pamplemoussier et plantes
similaires) : jeune : 5000F / pied ; adulte : 35000F
Papayer : jeune : 1000F / pied ; adulte : 3000F
Kolatier et safoutier : jeune : 20000F / pied ; adulte : 50000F
Arbre à pin, corossolier, goyavier, pommier : jeune : 10000F / pied ; adulte : 25000F
Moabi, karité, manguier sauvage : jeune : 50000F / pied ; adulte : 75000F
Autres arbres fruitier : jeune : 7500F / pied ; adulte : 25000F
VII° PLANTES MEDICINALES
Quinquina : jeune : 2500F / pied ; adulte : 7500F
Voacanga : jeune : 2500F / pied ; adulte : 7500F
Pygeum : jeune : 2500F / pied ; adulte : 5000F
Yohimbé : jeune : 3000 / pied ; adulte : 7500F
Arbres d’ombrage : jeune : 5000F / pied ; adulte : 10000F
Autres arbres cultivés : < 3ans : 5000F / pied ; > 3 ans : 20000F

BON A SAVOIR :
- le nombre de pieds de culture détruits entrant en ligne de compte ne pourra être
supérieur au nombre maximum définit par les densité scientifique établies
- les indemnités allouées antérieurement à la date d’entrée en vigueur du présent décret
ne peuvent donner lieu à aucune révision.

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