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État Nation !!!
État Nation !!!
La République proclamée le 21 septembre 1792 connaît deux autres constitutions (1793, non appliquée, puis
1795)
Bascule rapidement dans le désordre dû aux luttes intérieures (- Jacobins contre Girondins, - régime de la
Terreur en 1793-1794 avec la dictature de Robespierre), aux difficultés de la guerre contre l’Europe
coalisée et à la résistance des monarchistes dans les guerres de Vendée.
Après le Directoire, Napoléon rétablit l'ordre intérieur et dote le pays d'organes administratifs efficaces
(comme les préfectures, le Conseil d’Etat) et d'un cadre juridique harmonisé.
Code Civil: Il unifie le droit dans tout le pays; il reconnaît l’égalité des citoyens devant la loi, garantit la
propriété, et renforce la famille en donnant toute l’autorité au père et au mari.
Il signe le Concordat de 1801 avec le Pape pour gagner les catholiques. Il organise également
l'administration : il crée les lycées et les grandes écoles pour la formation des cadres de l'Etat, il nomme lui-
même des fonctionnaires dans les services, et il remplace les décorations de l'ancien régime par “la Légion
d’honneur”.
Cette période est celle du renforcement de la stabilité politique et de la structure administrative de la France,
tout en reflétant les efforts déployés pour réconcilier les différents secteurs de la société et gagner leur
soutien. Cette période est également connue comme celle où Napoléon a consolidé son leadership et son
influence sur le pays.
21 Eylül 1792'de ilan edilen Cumhuriyetin iki anayasası daha vardı (1793, uygulanmadı, sonra 1795)
İç mücadeleler (Girondinlere karşı Jakobenler, 1793-1794'te Robespierre'in diktatörlüğüyle Terör rejimi), birleşik
Avrupa'ya karşı savaşın zorlukları ve Vendée savaşlarında monarşistlerin direnişi nedeniyle hızla düzensizliğe düştü.
Directoire'dan sonra Napolyon iç düzeni yeniden kurdu ve ülkeye etkin idari organlar (valilikler ve Conseil d'Etat
gibi) ve uyumlu bir yasal çerçeve sağladı.
Medeni Kanun: Bu kanun ülke genelinde hukuku birleştirdi; vatandaşların kanun önünde eşitliğini tanıdı, mülkiyeti
güvence altına aldı ve baba ile kocaya tam yetki vererek aileyi güçlendirdi.
Katolikleri kazanmak için Papa ile 1801 Konkordatosu'nu imzaladı. Aynı zamanda idareyi de düzenledi: Devlet
yöneticilerini yetiştirmek için lycées ve grandes écoles'leri kurdu, devlet dairelerine memurları kendisi atadı ve eski
rejimin nişanlarını "Onur Lejyonu" ile değiştirdi.
Bu dönem, Fransa'nın siyasi istikrarının ve idari yapısının güçlenmesine tanıklık ederken, aynı zamanda toplumun
farklı kesimlerini uzlaştırma ve desteklerini kazanma çabalarını da yansıtmaktadır. Napolyon'un liderliğini ve ülke
üzerindeki etkisini pekiştirdiği dönem olarak da bilinir.
Ultra-soyalistler Ancien Régime'e radikal bir dönüş istiyorlardı. Ancak liberal kesim, sadece zenginlerin oy
kullanabileceği censitaire (suffrage censitaire) sistemine karşı çıktı.
Charles döneminde otoriter yönetime geri dönüş, üç gün süren ve "Üç Şanlı Yıl" olarak bilinen 1830 Temmuz
Devrimi'ne yol açtı. Bu devrim sonucunda, Paris'te liberal devrimcilerin kontrolü ele geçti ve Charles X, liberal
hareketler tarafından belirlenen bir Orleans Dükü (Louis-Philippe) atanmasını kabul etmek zorunda kaldı.
Sonuç olarak, Fransa, daha liberal bir anayasal monarşiye doğru bir değişim yaşadı. Yeni hanedanın seçilmesiyle
birlikte, daha liberal ve demokratik bir yönetim biçimi benimsendi.
inquiéta le gouvernement par son discours belliqueux; affaire Dreyfus (qui divise profondément la France
(1894-1899). Dreyfus, un officier juif accusé d’espionnage au profit des Allemands, fut dégradé et déporté)
*Les forces de gauche, «les dreyfusards», prirent vigouresement sa défense (en particulier l’écrivain Zola
dans son article «J’accuse»), tandis que les anti-dreyfusards regroupaient toute la droite nationaliste et
antisemite. Ce n’est qu’en 1906 que Dreyfus fut déclaré innocent et réhabilité grâce à la découverte des
faux documents;
scandale financier de Panama, qui révèle la complicité d’hommes politiques dans le détournement
d’argent destine à la construction du canal de Panama (1899);
Luttes anticléricales qui aboutissent, à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905. Les radicaux
intensifient la politique de laïcisation en votant cette loi de séparation.
A l’extérieur, la constitution d’un «empire français» ne va pas sans opposer la France aux autres pays
d’Europe.
Les lois de Jules Ferry (1881-1882) mettent en place l’enseignement primaire, gratuit, laïc et
obligatoire: les instituteurs sont de véritables «hussards de la République».
1870-1940: BELLE, CETTE EPOQUE?; LA GRANDE GUERRE
Les Français privilégiés s’amusent: c’est la période qu’on appelle «la Belle Epoque» (1880-1914).
Mais pour d’autres, les difficultés économiques s’accumulent: les troubles sociaux sont sévèrement
réprimés.
La Constitution de 1875 donnait l’essentiel des pouvoirs à l’Assemblée («Chambre des députés»),
qui faisait et défaisait les gouvernements, sans que le Président de la République pût jouer un rôle réel.
Le gouvernement est préoccupé par la politique extérieure: les crises internationales font planer des
menaces de guerre. Les «revanchards» veulent effacer la honte de 1870 et récupérer l’Alsace-Lorraine; les
ambitions coloniales de la France et de l’Allemagne sur le Maroc s’affrontent: c’est la guerre.
La Grande Guerre (1914-1918) permit momentanément de reconstituer une unité nationale,
qui disparut une fois la paix revenue. Les années trente, alors que l’Europe connaissait de profonds
bouleversements politiques (dictature de Staline en Russie, fascisme en Italie, nazisme en Allemagne,
révolution espagnole) furent en France occupées par des luttes internes (émeutes de février 1934,
constitution du Front Populaire [face à la montée du fascisme] en 1936), et le pays se trouva mal préparé
à la guerre, en partie à cause de la faiblesse de ses institutions.
Face à la montée du fascisme, tous les partis de gauche concluent une alliance, le Front populaire. Le
Front populaire, victorieux aux élections de mai 1936, installe au pouvoir un gouvernement formé de
socialistes et des radicaux, présider pour la première fois par un socialiste, Léon Blum. Mais le Front
populaire échoue: il déçoit les ouvriers parce qu’il ne peut pas éviter la dévaluation du franc et
l’augmentation du coût de la vie ; la bourgeoisie a peur du communisme ; les partis politiques
s’opposent sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la guerre d’Espagne et la menace d’Hitler.
Les ouvriers en greve dans toute la France occupent les usines pour obtenir des avantages sociaux. Le
patronat est obligé de signer les accords de Matignon : les salaires sont augmentés, la semaine de travail
est limitée à 40 heures, on accorde quinze jours de congés payés annuels, on développe le système des
conventions collectives et la liberté syndicale. Le gouvernement encourage, sous la direction de Léo
Lagrage, les augerges de jeunesse, les organisations de loisirs, les sports collectifs.
1940-1944: LA SECONDE GUERRE MONDIALE
La France s’était engagée à soutenir la Pologne envahie par les troupes allemandes. La France et la
Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. Après «la drôle de guerre», l’attaque de mai 1940
conduisit rapidement le pays à une lourde défaite militaire (la «débâcle»), et dès les mois suivant, les
parlementaires confièrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain pour conclure un armistice
(l’armistice coupe la France en deux: entre le nord occupé par les Allemands et le sud qui reste zone
libre), contesté par le Général de Gaulle qui, de Londres, lança un appel à la résistance (l’appel du 18 juin).
Pétain, dont le gouvernement s’établit à Vichy, dans la partie du pays non occupée par les Allemands,
instaura un régime autoritaire sous le nom d’Etat français: la «Révolution nationale» s’inspirait largement
des régimes fasciste ou national-socialiste.
En outre était affirmée la volonté de «collaboration» avec le vainqueur. La résistance extérieure:
«France libre» (qui lutte aux côtés des armées alliés Anglais et Américains) et la résistance intérieure (En
France, quelques mouvements de résistance aux Allemands se développent dès 1940) contribuèrent à la
libération du territoire et à la victoire des Alliés, qui permirent au Général de Gaulle d’installer dès août
1944 un «Gouvernement provisoire» à Paris. Une «assemblée constituante» fut élue (avec, pour la
première fois, la participation des femmes au vote), mais la constitution qu’elle proposa était peu
différente de celle de 1875, instaurant à nouveau un régime parlementaire, contre les vœux du Général
de Gaulle qui souhaitait un exécutif fort pour éviter les erreurs du passé. Désavoué, il démissionna.
La défaite de juin 1940 illustre une France qui n’a pas su maîtriser les conséquences de sa victoire de 1918.
De 1940 à 1945, elle va connaître une des plus graves crises de son histoire : la défaite, l’Occupation,
l’humiliation, la misère, le pillage de ses ressources, la Collaboration (de l’autorité allemande qui s’est
installée à Paris) et la division. Les Allemands réquisitionnent les produits agricoles et industriels : les
denrées alimentaires, les vêtements, l’essence, le chauffage sont attribués en très faible quantité par un
système de « tickets de rationnnement ». Un marché noir se développe, permettant à certains paysans
et commerçants de s’enrichir. Les Service du Travail Obligatoire (le S. T. O.) oblige les jeunes gens à
partir travailler en Allemagne. Les lois antisémites de l’Allemagne nazie sont appliquées en France :
des dizaines de milliers de juifs sont déportés dans les camps d’extermination. De Gaulle, la résistance
intérieure (quelques movements de résistance aux Allemands) et extérieure (« La France libre » qui
lutte aux côtés des armées alliées Anglais et Américains) la sauveront de la catastophe et permettront
sa reconstruction.
L’armistice coupe la France en deux : *les prisonniers français ne sont pas libérés. *l’Alsace-Lorraine
est annexée par l’Allemagne. *le Nord est rattaché au commandement allemand de Bruxelles. *la
France est divisée en deux : entre le nord occupé par les Allemands et le sud qui reste zone libre (Le
gouvernement de Vichy collabore étroitement avec l’Allemagne).
1946-1958: LA FRANCE DE LA RECONSTRUCTION
La Quatrième République souffre en effet d’impuissance chronique, les partis politiques se livrant à des
luttes sans merci et à des alliances de circonstance, tandis que se pose un problème grave, sociologique,
économique et celui de la décolonisation. L’épuration des collaborateurs se fait dans une ambiance de
guerre civile: Les traîtres sont exécutés, les femmes qui ont eu des relations avec des Allemands sont rasées
et exposées à la population. Les dirigeants du gouvernement de Vichy sont jugés et condamnés à mort.
L’inflation monte et le pouvoir d’achat diminue: des grèves et des émeutes ouvrières éclatent en 1947. Après
la guerre d’Indochine qui se termine par le retrait définitif de la France (l’Indochine indépendante
devient le Viêt-nam), commence la guerre d’Algérie, à laquelle les gouvernements qui se succèdent ne
trouvent aucune issue. Dans la confusion des événements de mai 1958, créés par les partisans de l’Algérie
française, le Général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour redresser la situation: régler la question de
l’Algérie et élaborer une nouvelle Constitution.
DEPUIS 1958: SOUS LA Ve REPUBLIQUE
La première tâche de de Gaulle est de mettre un terme au conflit: l’indépendance de l’Algérie est reconnue
en 1962. Mais il s’emploie aussi à transformer les institutions, en instaurant par la Constitution de 1958 un
régime original: il est à la fois «parlementaire» et «présidentiel». L’exécutif et les pouvoirs du
Président de la République sont renforcés: c’est lui qui nomme le premier ministre, dirige le Conseil des
ministres, et qui peut dissoudre l’Assemblée. Le référendum sur l’élection du Président au suffrage
universel direct accentue encore cette orientation. Mais le bon fonctionnement de ces institutions repose
sur un acccord entre le Président et l’Assemblée: Le régime reste parlementaire. Le Parlement, bien que
son rôle soit réduit, peut renverser le gouvernement.
La proclamation de la République en 1792 est l'une des étapes les plus importantes de la Révolution
française. Au cours de cette période, des événements tels que les conflits internes, la chute de la monarchie,
la révolution des successeurs et le règne de la Terreur ont provoqué des changements radicaux en France.
Le règne de Napoléon Bonaparte a transformé la France dans de nombreux domaines. Outre le Code civil,
qui uniformise les lois, il réorganise la structure juridique et administrative de la France. Dans le même
temps, il devient une grande puissance en Europe et crée un empire qui s'étend sur tout le continent avec les
guerres napoléoniennes.
En 1830, la révolution de juillet renverse la maison de Bourbon et ouvre l'ère de la monarchie libérale. La
révolution de 1848, la proclamation de la République et le règne de Napoléon III ont radicalement changé la
politique intérieure et la structure sociale de la France.
La période du Second Empire a été marquée par de nombreuses difficultés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur
de la France. Au cours de cette période, alors que le pays connaît des changements politiques et sociaux, la
défaite contre la Prusse conduit à la proclamation de la Troisième République.
À partir de 1870, avec le renforcement des idéaux républicains, un nouveau régime politique tente de se
mettre en place en France. Cependant, des luttes internes et externes, en particulier des événements tels que
le scandale Dreyfus et le scandale de Panama, ont provoqué l'instabilité du pays.
La France connaît une unité temporaire lors de la Première Guerre mondiale, mais les conséquences de la
guerre laissent le pays confronté à des divisions internes et à des troubles politiques. La période de défaite et
d'occupation de la Seconde Guerre mondiale est restée une tache noire dans l'histoire de la France.
Dans l'après-guerre, la France a été en proie à des difficultés internes, à des problèmes coloniaux et à
l'instabilité politique. Tous ces processus ont entraîné des changements et des développements significatifs
dans la société française, la politique et l'arène internationale.
1792'de Cumhuriyet'in ilanı, Fransız Devrimi'nin en belirgin adımlarından biridir. Bu dönemdeki iç
çatışmalar, monarşinin yıkılması, Ardılların İhtilali ve Terör Dönemi gibi olaylar, Fransa'da köklü
değişikliklere neden oldu.
Napolyon Bonaparte'nin iktidarı, Fransa'yı birçok alanda dönüştürdü. Kanunlarını standardize eden Code
Civil'in yanı sıra, Fransa'nın hukuki ve idari yapısını yeniden düzenledi. Aynı zamanda Avrupa'da büyük bir
güç haline geldi ve Napolyon Savaşları'yla kıtada genişleyen bir imparatorluk oluşturdu.
1830'da Temmuz Devrimi, Bourbon Hanedanı'nı devirdi ve liberal monarşi dönemini başlattı. 1848 Devrimi,
Cumhuriyet ilanı ve ardından Napolyon III'ün iktidarıyla Fransa'nın iç politikaları ve toplumsal yapısı büyük
ölçüde değişti.
II. İmparatorluk dönemi, Fransa'nın içinde ve dışında birçok zorluğa sahne oldu. Bu dönemde, ülke siyasi ve
toplumsal değişimler yaşarken, Prusya'ya karşı yaşanan yenilgi, III. Cumhuriyet'in ilanına yol açtı.
1870'ten itibaren, Cumhuriyetçi ideallerin güçlenmesiyle birlikte Fransa'da yeni bir siyasi rejim
oluşturulmaya çalışıldı. Ancak iç ve dış mücadeleler, özellikle Dreyfus Skandalı ve Panama Skandalı gibi
olaylar, ülkede istikrarsızlığa neden oldu.
Fransa, I. Dünya Savaşı'nda geçici bir birlik yaşadı, ancak savaşın sonuçları, ülkeyi iç bölünmeler ve siyasi
karmaşa ile karşı karşıya bıraktı. II. Dünya Savaşı'ndaki yenilgi ve işgal dönemi, Fransa'nın tarihinde kara
bir leke olarak kaldı.
Savaştan sonraki dönemde, Fransa, içsel zorluklar, kolonyal sorunlar ve siyasi istikrarsızlıkla boğuştu. Tüm
bu süreçler, Fransız toplumunda, siyasetinde ve uluslararası arenada önemli değişikliklere ve gelişmelere yol
açtı.
Les Français sont très attachés au rôle de l’Etat. L’Histoire a construit un Etat fort en même temps que
se construisait la nation.
De 1789 à 1968, l’histoire de France donne l’impression de ne pouvoir avancer que par révolutions,
révoltes, changements de régime politique… En deux siècle, la France aura connu trois révolutions, cinq
républiques, deux empires, une monarchie constitutionnelle, un régime d’exception (Vichy)… « Travaille,
famille, patrie » : « Lorsque nos jeunes gens […] entreront dans la vie […] nous leur dirons […] que la
liberté réelle ne peut s'exercer qu'à l'abri d'une autorité tutélaire, qu'ils doivent respecter, à laquelle ils
doivent obéir […]. Nous leur dirons ensuite que l'égalité [doit] s'encadrer dans une hiérarchie, fondée
sur la diversité des fonctions et des mérites […]. Nous leur dirons enfin qu'il ne saurait y avoir de
fraternité véritable qu'à l'intérieur de ces groupes naturels que sont la famille, la cité, la Patrie. » -le
Maréchal Pétain
Elle aura connu aussi plusieurs guerres civiles qui auront opposé des Français à d’autres Français: la
Terreur sous la Révolution, la Commune de Paris (1871), la Résistance contre le régime de Vichy.
Cependant depuis 1870, exception faite de l’Occupation (1940-1944), la République, avec sa devise «
Liberté, Egalité, Fraternité », est le régime qui exprime le mieux le gouvernement ideal des Français.
Elle est liée par la Révolution française à l’idée de nation. Elle doit favoriser l’épanouissement de
l’individu et garantir le progrès.
LA FIN DE L’ANCIEN REGIME
Arrivé au pouvoir en 1774, Louis XVI a de bonnes intentions. Il veut réformer la société. Mais il est trop
faible pour s’opposer à la résistance organisée des grands privilégiés. Les mauvaises récoltes dues à la
dureté de l’hiver 1788-1789 augmentent le mécontentement général. Louis XVI doit alors se résoudre à
faire une chose exceptionnelle : convoquer les Etats généraux. Il s’agit d’une assemblée représentant tous
les ordres du royaume ; elle doit délibérer sur les moyens de sortir de la crise. Cet aveu d’impuissance
de la part du roi marque a fin de l’absolutisme royal.
Dégradation des finances royales
La France du XVIIIe siècle n’est pourtant pas un pays pauvre, c’est même un pays prospère et bien
peuplé. C’est l’Etat qui est pauvre et n’arrive pas à remplir ses caisses. Or l’Etat a besoin d’argent pour
rembourser les dettes laissées par Louis XIV, pour entretenir la cour et ses plaisirs et pour faire la guerre.
Il y aura trois guerres jusqu’à la Révolution. Si l’autorité de Louis XIV avait réussi à masquer l’ampleur
des difficultés financières et à taire les mécontents, après sa mort, plus personne n’est prêt à accepter
des sacrifices pour redresser la situation, surtout pas les privilégiés.
Dans cette longue période de drame financier, trois tentatives de redressement apportent un arrêt
momentané plus ou moins long. La première tentative, sous la régence, est celle de Law, qui crée une
banque royale avec pouvoir d’émettre des billets de banques. Et après une période d’euphorie, c’est la
banqueroute (l’échec total). La seconde tentative, sous le règne de Louis XV, est moins spectaculaire mais
plus heureuse. Le cardinal Fleury, qui gouverne la France comme un Premier ministre, sait redonner une
stabilité monétaire au royaume, de 1726 à 1743. Enfin sous Louis XVI, le ministre Turgot, homme
éclairé et auteur d’articles parus dans l’Encyclopédie, tente une réforme courageuse qui vise à faire payer
les privilégiés. Mal soutenu par le roi, il échoue et c’est la crise.
Une société inégalitaire
Dans son principe, la monarchie est à la fois centralisée (toutes les décisions viennent de Paris) et
concentrée (tous les pouvoirs sont entre les mains du roi). La pratique n’est pas aussi simple, à cause des
disparités régionales, des coutumes et des traditions provinciales. La France, dans son ensemble, est
inégalitaire. Il y a des injustices sociales très mal supportées: Le Tiers état qui compte plus de %97 de la
population est de loin le plus important. Il englobe tout ce qui n’appartient pas au clergé et à la noblesse,
le pauvre paysan comme le grand bourgeois. Il regroupe tous ceux qui travaillent, mais n’ont pas
accès au pouvoir.
La haute noblesse et le haut clergé (car il y a aussi des petits nobles et des curés qui sont pauvres)
s’accrochent au pouvoir politique que Louis XIV leur a enlevé. Ils sont totalement improductifs, mais
ils ont d’énormes privilèges: ils ne payent presque pas d’impôts au roi mais en demandent toujours
plus au Tiers état.
Pour mener à bien une réforme en profondeur, il aurait fallu s’attaquer radicalement au principe,
sources d’énormes inégalités mais aussi du même coup les petits privilèges provinciaux auxquels le
peuple reste attaché. Louis XVI tente une réforme dans ce sens, mais il n’ose pas aller jusqu’au bout et
se trouve en face d’une triple opposition :
-les grands privilégiés soupçonnent le pouvoir de vouloir abolir leurs privilèges, sources de richesses ;
-les bourgeois impatients l’accusent de ne pas aller assez loin dans la lutte contre les inégalités ;
-le peuple, méfiant à l’égard d’un Paris froid et lointain, craint de voir disparaître les petits particularismes
provinciaux dont il profite.
LA REVOLUTION FRANÇAİSE (1789-1799)
La Révolution française a été un bouleversement total. C’est l’événement qui a le plus marqué les esprits à
travers le monde. Mouvement de libération et dictature, fête et terreur, révolution des privilégiés,
révolution des bourgeois et mouvement du peuple, la Révolution française contient toutes les formes de
révolutions qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui.
-la prise de la Bastille (14 juillet 1789)
-l’abolition des privilèges (4 août 1789)
-la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789)
-la victoire de l’armée de la nation à Valmy (20 septembre 1792)
-l’exécution de Louis XVI (21 janvier 1793)
-la Terreur (1793-1794)
-les campagnes d’Italie et d’Egypte (1796-1799)
-le coup d’Etat du 18 brumaire (9 novembre) 1799 dirigé par Napoléon Bonaparte qui met fin à la
Révolution.
De la Révolution française, il reste un certain nombre de symboles: le drapeau bleu blanc rouge, la
Marseillaise, la devise de la République, « Liberté, Egalité, Fraternité », et le découpage de la France en
départements.
C’est avec la Révolution française qu’est née l’idée d’une France synonyme de Progrès, où le message «
Liberté, Egalité, Fraternité » guiderait tous les peuples et étendrait les principes de la Révolution
française à l’ensemble du monde.
Profitant des hésitations et de la faiblesse de Louis XVI, les Parlements représentant les grands
privilégiés passent à l’offensive. Ils organisent la résistance contre les réformes et prétendent imposer
des limites au pouvoir royal. Ils entrent parfois en rébellion ouverte et violente contre les troupes du
roi. Le point de départ de la Révolution ne vient donc pas du petit peuple, mais des grands privilégiés
qui ne veulent pas lâcher leurs énormes avantages. Il s’agit d’abourd d’une « révolution
aristocratique ». Mais déjà le peuple et les bourgeois s’organisent. Le Tiers état sait que si les réformes
n’aboutissent pas, c’est lui seul qui devra supporter l’effort de redressement des finances, en payant encore
plus d’impôts. Lorsque, à l’occassion des Etats généraux réunis par le roi, les représentants du Tiers
état montent à Paris, ils refusent de partir avant qu’il y ait eu une transformation profonde des
institutions. Cette volonté est le début de la révolution bourgeoise à Paris. Celle-ci devient violente à
cause des maladresses de la cour et du roi. Le 14 Juillet 1789, le peuple armé prend la Bastille, symbole de
l’injustice et de l’absolutisme royal.
SUR LES PRINCIPES DE MORALE POLITIQUE QUI DOIVENT GUIDER LA CONVENTION
NATIONALE DANS L’ADMINISTRATION INTÉRIEURE DE LA RÉPUBLIQUE (17 Pluviôse an
II, 5 février 1794)
« La tyrannie tue, et la liberté plaide ; et le code fait par les conspirateurs eux-mêmes est la loi par laquelle
on les juge. Quand il s’agit du salut de la patrie […], la lenteur des jugements équivaut à l’impunité :
l’incertitude de la peine encourage tous les coupables [...] » ;
« La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible. » ;
« […]domptez par la terreur les ennemis de la liberté, et vous aurez raison comme fondateurs de la
république. Le gouvernement de la Révolution est le despotisme de la liberté contre la tyrannie. »
---
« La véritable religion consistait à punir, pour le bonheur de tous, ceux qui troublaient la société. » (déclare-
t-il en 1791)
« J’ai toujours eu pour principe qu’un peuple qui s’élance vers la liberté doit être inexorable envers les
conspirateurs ; qu’en pareil cas, la faiblesse est cruelle, l’indulgence est barbare. » (Lettre, décembre 1792)
« Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque
portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » (Article 29)
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• D’abord, en septembre 1793, il est question de répartir les biens des émigrés entre les pauvres et les
soldats, puis, de répartir les biens des contre-révolutionnaires entre les Sans-culottes.
• le 28 Mars 1793, Robespierre tâche d’apporter de la liberté et de l’égalité à l’étranger en les
renseignant, en déclarant et en faisant publier la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et
en faisant traduire les écrits des patriotes (Il fait le dernier en Allemagne et en Italie).
23 Ventôse an II, 10 mars 1793
• Les conspirateurs sont jugés par devant JURY dont les membres sont nommés par la Convention.
Ils peuvent être condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire. Leurs bien peuvent être
confisqués. Et Ils peuvent être punis de quatre ans de fer.
• Les comités de surveillance mettent en état d’arrestation dans les maisons d’arrêt ou à domicile «
gens suspects » jusqu’à la paix.
Sont qualifiés gens suspects : ceux qui se montrés partisans de la tyrannie ou du féodalisme ; les étrangers
sans justification de leurs moyens d’existence et de l’acquis de leurs devoirs civiques ; ceux qui se sont vus
refuser les certificats de civisme ; les fonctionnaires publics suspendus ou destitués et non réintégrés ; les ex-
nobles qui n’ont pas manifesté leur attachement à la Révolution ; les emmigrés même rentrés en France dans
les délais prévus par les lois
• La Convention ou ses représentants peuvent destituer, suspendre et remplacer les fonctionnaires
publics qui ont perdu la confiance du peuple. Responsables pénalement, les fonctionnaires publics
peuvent être déférés par la Convention aux tribunaux criminel, et être sanctionnés par des peines
afflictive ou infamantes.
La Mort de Marat, 1793, Jacques-Louis David
Marat, que l’on surnommait à l’époque « l’ami du peuple », fut assassiné le 13 juillet 1793 et ce crime fut
considéré par les révolutionnaires comme un attentat contre la nouvelle Constitution. La Convention
commanda à David cette toile au fond hautement politique. Marat était une figure du radicalisme
révolutionnaire représenté par les Montagnards, qui venaient d’éliminer les Girondins (dont Charlotte
Corday était une sympathisante). Charlotte Corday, la meurtrière de Marat, est écœurée par le
terrorisme révolutionnaire et elle voit des ennemis de la Révolution partout. Secrètement, elle se rend
à Paris pour assassiner l’inspirateur de cette politique. David est ému par ce crime hautement
symbolique. Il réalise cette peinture afin de faire de Marat un martyr de la liberté. David donne ce sens
précis à son tableau : « Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d’éclairer ses
concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d’héroïsme et de vertus » (disait-
il en parlant de Marat).
Sur les rapports des idées religieuses et morales avec les principes républicains et sur les fêtes
nationales (Robespierre, 1794)
Et d’ailleurs, qu’y a-t-il entre les prêtres et Dieu ? Les prêtres sont à la morale ce que les charlatans sont à
la médecine. (Nouveaux applaudissements.) Combien le Dieu de la nature est différent du dieu des prêtres !
(Les applaudissements continuent.) Je ne connais rien de si ressemblant à l’athéisme que les religions
qu’ils ont faites : à force de défigurer l’Être-Suprême, ils l’ont anéanti autant qu’il était en eux ; ils en ont
fait tantôt un globe de feu, tantôt un roi : les prêtres ont créé un dieu à leur image ; ils l’ont fait jaloux,
capricieux, avide, cruel, implacable ; ils l’ont traité comme jadis les maires du palais traitèrent les
descendants de Clovis, pour régner sous son nom et se mettre à sa place : ils l’ont relégué dans le ciel
comme dans un palais, et ne l’ont appelé sur la terre que pour demander à leur profit des dîmes, des
richesses, des honneurs, des plaisirs et de la puissance. (Vifs applaudissements.) Le véritable prêtre de
l’Être-Suprême, c’est la nature ; son temple, l’univers ; son culte, la vertu ; ses fêtes, la joie d’un grand
peuple rassemblé sous ses yeux pour resserrer les doux nœuds de la fraternité universelle, et pour lui
présenter l’hommage des cœurs sensibles et purs.
(….)
Laissons les prêtres, et retournons à la divinité. (Applaudissements.) Attachons la morale à des bases
éternelles et sacrées ; inspirons à l’homme ce respect religieux pour l’homme, ce sentiment profond de ses
devoirs, qui est la seule garantie du bonheur social ; nourrissons-le par toutes nos institutions ; que
l’éducation publique soit surtout dirigée vers ce but : vous lui imprimerez sans doute un grand caractère,
analogue à la nature de notre gouvernement et à la sublimité des destinées de notre république ; vous
sentirez la nécessité de la rendre commune et égale pour tous les Français.
Dans l’esprit de Robespierre, la « déchristianisation » entreprise à partir de brumaire an II (novembre 1793)
ne doit conduire ni à l’athéisme ni à la laïcité. La reconnaissance du « Grand Etre », auteur de l’Univers, est
commune à Voltaire et à Rousseau, elle cimentera la société nouvelle. Le 18 floréal (7 mai), Robespierre fait
prendre par la Convention le décret par lequel « le peuple français reconnaît l’Etre suprême et l’immortalité
de l’âme »
LA FÊTE DE L’ÊTRE SUPRÊME, 20 PRARIAL AN II (8 JUIN 1794)
Daté du 20 fructidor an II (6 septembre 1794), le mémoire de l’artificier Ruggieri, qui s’intitule, à cette
occasion, « artificier de la République française une et indivisible », révèle que la statue de l’Athéisme à
laquelle Robespierre, habillé en bleu céleste, met le feu a reçu un traitement spécial afin de brûler de façon
fulgurante. L’Athéisme doit aussi consumer les figures qui lui servent de socle : l’Ambition, l’Egoïsme, la
Discorde et la Fausse Simplicité.
L’image, le projet et les documents de cette fête montrent que Robespierre a tenté de propager la morale «
naturelle », tout aussi chère à Rousseau que la Raison. Mais cette morale qui serait fondée sur la bonté de
l’homme dans l’état de nature nécessite de susciter des élans vers les valeurs simples et naturelles.
Robespierre espère voir se répandre la vertu civique grâce à des cérémonies de ce type, qui cherchent à
toucher collectivement la sensibilité des participants.