Vous êtes sur la page 1sur 24

UNIVERSITE IBN Zohr

FACULTE POLYDISCIPLINAIRE DE TAROUDANT

LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES


ET SOCIAUX (PES)

Prof: JAMAL AGOURAM

2023/2024
Table des matières

Introduction 1

1 Croissance et développement économique 2


1.1 Croissance Économique, notion, mesure et limites . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Qu’est ce que la croissance économique ? . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1.1 La croissance est un phénomène quantitatif . . . . . . . . 2
1.1.1.2 La croissance est un phénomène réversible . . . . . . . . . 2
1.1.1.3 L’évolution du PIB mesure le rythme de la croissance . . . 3
1.1.2 La mesure de la croissance ? Taux de croissance du PIB . . . . . . . 3
1.1.2.1 Différents calculs du PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2.2 Les limites de PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Formes de la croissance économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Les étapes de la croissance selon Walter Rostow . . . . . . . . . . . 6
1.2 les théories de la croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Les classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Les théories Modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Les indicateurs du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Relation croissance développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 Le développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.4 Les piliers de DD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.5 les quatre principes fondamentaux du DD . . . . . . . . . . . . . . 11

i
Introduction

Le cours, essaiera d’aborder les problèmes auxquels sont confrontées les économies de
marches, aussi bien les pays développés (PD) que les pays en voie de développement
(PED).Outre le monde a connu ces dernières décennies, une intense accélération de la
mondialisation des marchés ,chose qui constitue une impérative pour chaque économie
,cherchant à accroitre ses ressources ou son niveau de développement . Les problèmes
d’inflation et de chômage méritent d’être traites dans le but de découvrir les mécanismes
de la croissance. Autrement, nous allons définir analytiquement la croissance économique
et ses implications au niveau de l’emploi et de stabilité des prix .Ensuite ,nous allons
traiter les problèmes à la lumière des théories qui essaient de donner une analyse claire et
cohérent de ce phénomène.

1
Chapitre 1

Croissance et développement
économique

1.1 Croissance Économique, notion, mesure et limites


1.1.1 Qu’est ce que la croissance économique ?
Sachant qu’une hausse du PIB correspond à une hausse de la croissance, on peut déduire
ce qui suit :

1.1.1.1 La croissance est un phénomène quantitatif


Selon François Perroux, la croissance économique correspond à «l’augmentation soute-
nue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension,
pour une nation, le produit global net en termes réels»
Elle représente l’augmentation de la richesse, exprimée sous forme monétaire .La crois-
sance est mesurée par l’augmentation du PIB (produit Intérieur Brut).Deux variantes du
PIB sont utilisées pour calculer la richesse créée dans l’économie : le PIB en volume (en
MAD courants) et le PIB en valeur (en MAD constant (résultat d’un effet Quantitatif
Et d’un effet prix) (ou parfois le PNB) , ou une composante de celui-ci : la production
industrielle. Cependant. Cette mesure ne reflète qu’imparfaitement les disparités des ni-
veaux de richesses effectifs entre les pays. La croissance est généralement assimilée au
taux de variation du produit intérieur brut PIB, plus précisément la variation relative
du PIB en volume d’une année sur l’autre. La croissance économique est recherchée par
tous les pays dans la mesure ou elle devrait permettre de restaurer l’équilibre macro-
économique de diminuer le chômage de réduire la pauvreté et accroître le bien–être des
populations.

1.1.1.2 La croissance est un phénomène réversible


une phase de croissance forte peut être suivie d’une période de croissance faible. Ce
mouvement peut comprendre aussi des phases de récession.

2
1.1.1.3 L’évolution du PIB mesure le rythme de la croissance
Le PIB au prix du marché est un agrégat représentant le résultat final de l’activité de
production des unités productives résidentes.

1.1.2 La mesure de la croissance ? Taux de croissance du PIB


Pour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur de la production le
produit intérieur Brut.

(P IBT2 − P IBT1 )
Taux de croissance = ∗ 100
P IBT1
— Le PIB total comprend le PIB marchand et le PIB non marchand :
— PIB marchand : une estimation de la valeur de l’ensemble des B/S produits
sur le territoire en vue d’être vendus sur un marché.
— PIB non marchand : une estimation de la valeur des B/S produits sur le
territoire mais sont fournis gratuitement ou à des prix inférieurs ou égaux à
leurs couts (santé, éducation,. . . . . . )

1.1.2.1 Différents calculs du PIB


Il existe trois méthodes pour calculer le PIB d’un pays ou d’une région : par la production,
par la dépense et par les revenus Par convention, on utilise principalement la première
méthode.
— Par la production :
Le PIB correspond à la somme de toutes les valeurs ajoutées réalisées par les entre-
prises résidentes.
Le PIB reflète l’activité productive d’un pays au travers des richesses produites par
ses entreprises.
Le Produit intérieur brut est constitué du Produit intérieur marchand (biens et ser-
vices échangés) et du Produit intérieur brut non marchand (services fournis par les
administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement) et privées à titre
gratuit ou quasi gratuit). Ce dernier est, par convention, évalué à son coût de pro-
duction .Le PIB est calculé à partir des valeurs ajoutées fournies par les entreprises
et des comptes des administrations.
PIB = Somme Des Valeurs Ajoutées+TVA +Droits Et Taxes Sur Les
Importations Subventions Sur Les Produits.
Le Produit National Brut (PNB) correspond à la production annuelle de biens et
services marchands créés par un pays, que cette production se déroule sur le sol
national ou à l’étranger.
— Par la dépense :
Le PIB calculé par la dépense est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de
biens et de services. C’est –à-dire : la consommation finale effective (CF), l’investis-
sement (formation brute de capital fixe (FBCF), et les variations de stocks(VS).
En situation d’autarcie, on a :PIB = CF+FBCF+ VS.
Dans une économie ouverte, les importations (M) s’ajoutent aux ressources, les ex-
portations (X) aux emplois : PIB= CF+FBCF+VS+X- M.

3
— Par Les Revenus:
Le PIB calculé par les revenus est égal à la somme des revenus bruits des secteurs
institutionnels :
Rémunération des salariés (RS), impôts sur la production et les importations moins
les subventions (T) .excédent brut d’exploitation (EBE), solde de revenu avec l’ex-
térieur (RX) .Obtenu comme suit :
PIB=RS+T+EBE+RX
Le PIB réel donne une meilleure image de la santé économique d’un pays, car il
prend en compte l’inflation, s’il y en a une. Le PIB nominal est en monnaie cou-
rante alors que le PIB réel est monnaie constante. Ainsi, si un pays connaît une
inflation, son PIB va augmenter, mais ce n’est pas pour autant que sa richesse a
augmenté.

Exemple : le PIB d’un pays X a été évalué à 1 milliard d’euros en 2013, alors qu’il
était de 500 millions d’euros en 2012. Apparemment son PIB a augmenté entre 2012
et 2013 mais à cause de l’inflation des prix ce chiffre d’un milliard n’est pas un bon
reflet des biens et services produits dans le pays A. Le PIB réel permet d’avoir une
image plus juste de la santé d’un pays.

1.1.2.2 Les limites de PIB


1. Il ne mesure pas le travail bénévole, le travail domestique, (travail au noir , activités
illégale : drogue,. . . )
2. Il ne déduit pas les dégradations de l’environnement, la pollution. . .
3. Il ne reflète pas les inégalités car le PIB/Hb n’est qu’une moyenne qui n’indique pas
comment sont réparties les richesses.
4. Il ne mesure pas le bien – être, la santé, l’éducation, ou le chômage.
5. Les signaux qu’il envoie ne permettent pas de prévenir les crises et d’orienter les
politiques économiques vers plus de bien–être.

1.1.3 Formes de la croissance économique


— La croissance extensive : quand l’augmentation de richesses provient d’une simple
hausse quantitative des facteurs de production (capital, travail), on parle de crois-
sance extensive ; La croissance est dite extensive lorsqu’elle résulte d’une augmenta-
tion quantitative des facteurs de productions intégrés au sein du processus productif.
Ce type de croissance économique a prédominé durant des siècles .les quantités de
facteurs de production (travail, terres exploitées) utilisées augmentaient en fonction
des besoins alimentaires des populations. Cette croissance extensive n’a toutefois
pas entrainé une amélioration significative du niveau de vie des populations.
— La croissance intensive : quand cette augmentation de richesses a pour origine
une meilleure organisation du travail (exemple du taylorisme, du fordisme ou du
toyotisme), on parle de croissance intensive. La croissance est dite intensive lors-
qu’elle résulte de l’existence de gains de productivité. La quantité des facteurs de
production est mieux utilisée dans le processus de production est ainsi mieux em-
ployée et mieux gérée. L’organisation du travail est également améliorée et la main
d’œuvre plus qualifiée . . . .Par conséquent, la production augmente plus rapidement

4
que le volume des facteurs de production utilisés. Ce type de croissance a conduit à
une réelle augmentation du PIB par habitant au cours du 20 siècle.
— La croissance équilibrée : les économistes parlent généralement de croissance
équilibrée, c’est –à-dire d’une croissance telle que le taux d’accroissement de l’offre
soit égal à celui de la demande sur le marché des biens et services. Les forces du
marché.
— seraient ainsi autorégulées, dès qu’une hausse des prix apparaît, la demande dimi-
nue, et l’offre s’ajuste. Une croissance équilibrée satisfait les conditions du carré
magique : création d’emplois, faible niveau d’inflation, budget et balance commer-
ciale équilibrés.
Quelques précisions de vocabulaire

— La récession : est une période de diminution passagère de l’activité économique.


Toutefois, la définition de la récession varie d’un pays à un autre, la récession peut
être définie comme étant une période d’au moins deux trimestres consécutifs avec une
baisse du PIB (Produit intérieur brut). Pour d’autres, la récession est définie comme
étant une situation de ralentissement de la croissance c’est-à-dire une baisse des taux
de croissance, même s’ils restent positifs. La récession se distingue de la dépression
qui est une forme grave de crise qui se caractérise par un ralentissement important
et durable de l’activité économique : production, investissement, consommation.
La diminution du PIB est durable et OÙ l’activité économique ne se redresse pas
naturellement qui correspond à une baisse de l’activité économique donc taux de
croissance négative du PIB . exemple : la Grande dépression des années 1930 et la
crise financière et économique de 2008.
— Croissance endogène n’est pas une forme de croissance mais une théorie qui ex-
plique la croissance économique par des facteurs endogènes comme le développement
du capital humain, les savoir-faire, le progrès technique (voir ci après modèle Romer,
Lucas Barro).
— Croissance exogène : n’est pas une forme de croissance mais une théorie qui
explique la croissance économique par des facteurs exogènes (voir ci après modèle
de solow).
— La croissance de molle : désigne la situation on les taux de croissance annuels
sont assez faible ( Ex : depuis la crise des années 70 le taux de croissance de PIB
fluctue autour de 1 à 2./. en moyenne

5
Facteurs explication Exemples
Travail Sur le plan quantitatif le facteur travail dé- Importance de l’en-
pend de la démographie et du taux d’activité. cadrement, qualifi-
D’un point de vue qualitatif, ce facteur, re- cation des ouvriers
pose sur la formation, l’organisation du tra- et employés forma-
vail et la mobilité. tion professionnelle.
Capital Le facteur capital repose sur les équipements Nombre d’usines,
existants, leur qualité et la propension de de bureaux. Inten-
l’économie à les augmenter par des investis- sité capitalistique.
sements.
Progrès technique Il permet la modernisation des équipements Dépenses de re-
et l’innovation cherche
Conjoncture La croissance repose sur une monnaie stable, Conditions écono-
une inflation maîtrisée, une épargne suffisante miques des « 30
et une consommation soutenue. glorieuses» forte
consommation des
années 80.
Rôle de l’Etat L’Etat soutient l’économie de plusieurs fa- Développement des
çons : subventions, infrastructures, aides à voies communica-
l’exportation. . . tions, aides aux
PME/PMI.

1.1.4 Les étapes de la croissance selon Walter Rostow


Dans son ouvrage “The Stages Of Economic Grawth” 1960 Rostow distingue cinq étapes
dans la croissance économique considérait que toutes les sociétés passent par l’une des
cinq phases suivantes :
— Étape 1 : La société traditionnelle L’activité est surtout agricole, et s’effectue dans
le cadre familiale avec des techniques traditionnelles et une faible productivité.
— Étape 2 : Les conditions préalables au décollage L’épargne et l’investissement se
développent, ce qui permet une augmentation de la production dans l’agriculture et
l’industrie naissante.
— Étape 3 : Le décollage ou le Tack-off Il s’agit de la phase décisive d’une société où
la croissance devient un phénomène normal. Le Tack-off est rendu possible par une
augmentation du taux d’investissement de 5 à 10% du revenu national, qui permet
aux industries nouvelles de jouer un rôle moteur
— Étape 4 : La marche vers la maturité Elle prolonge les effets du Tack-off, le taux
d’investissement s’élève à 20% du revenu national, et donc les progrès techniques se
généralisent.
— Étape 5 : L’ère de la consommation de masse Les besoins fondamentaux de la
consommation sont satisfaits, et l’industrie a atteint sa maturité. Le secteur des
services se développe très rapidement.

6
1.2 les théories de la croissance
1.2.1 Les classiques
— Adam Smith : (1776, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations), met en évidence le rôle de la division du travail (surplus, marché, gains
de productivité) comme facteur de croissance. Cette division du travail se trouve
renforcée par la participation du pays au commerce international (théorie des avan-
tages absolus). L’optimisme de Smith apparaît à travers les traits d’une croissance
illimitée (elle dure tant que l’on peut étendre la division du travail et le marché).
— R- Malthus : (1798, Essai sur le principe de population) considère que la croissance
est limitée en raison de la démographie galopante. Il attribue la misère en Angleterre
au décalage entre deux lois : la loi de progression arithmétique des subsistances et
la loi de progression géométrique. La sortie de cet état passe par la mortalité, la
baisse de la natalité et le célibat.
— David Ricardo : (1817, Des principes de l’économie politique et de l’impôt). Sou-
ligne que la croissance est limitée par la loi des rendements décroissants. La valeur
ajoutée se répartit entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente foncière), sa-
lariés (salaire de subsistance) et le capitaliste (profit).
Précisons que le profit des capitalistes est résiduel, c’est-à-dire qu’il intervient une
fois le salaire et la rente foncière payés. Lorsque la population s’accroît, il convient
d’augmenter la production agricole, or les nouvelles terres mises en culture sont de
moins en moins productives. Les coût de production va donc s’élever, entraînant in-
évitablement la hausse des salaires et de la rente foncière. Les profits vont se réduire
jusqu’au moment les capitalistes ne seront plus incités à investir. L’économie atteint
la situation d’état stationnaire .A fin de retarder cette situation ; Ricardo préconise
d’augmenter les gains de productivité dans l’agriculture grâce au progrès technique
et de s’ouvrir au commerce international (théorie des avantages comparatifs).
— Karl Marx : (1867, le Capital) a été le premier économiste à proposer un modèle
formel de croissance, à l’aide de ses schémas de reproduction élargie. Il considère que
la croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse
tendancielle des taux de profit. En effet, la recherche d’une plus-value toujours plus
importante (notamment grâce à des salaires bas,
— que Marx appelle, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitalistes
devraient provoquer une paupérisation des ouvriers et un blocage dans le dévelop-
pement du système capitaliste (crise).

1.2.2 Les théories Modernes


— Keynes (1883-1946) (1936 la théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la mon-
naie) Keynes considère que la source de croissance c’est l’investissement. Celui –ci
dépond de la demande effective c’est-à-dire des anticipations rationnelles des entre-
preneurs s’ils sont optimistes il y a investissement et croissance toutefois, l’efficacité
marginale du capital doit être supérieure au taux d’intérêt.
— Schumpeter (1883-1950) (1954, histoire de l’analyse économique) L’analyse schum-
petérienne repose sur le progrès technique (grandes inventions) mais également sur
l’entrepreneur qui prend le risque de lancer un nouveau produit dans le but de
gagner « le gros lot » Mais « la création destructrice » fait que beaucoup de ces

7
entrepreneurs échouent. Les bienfaits de ceux qui réussissent finissent par toucher
l’économie toute entière et la richesse s’accroît.
— Les néokeynésiens. De nombreux économistes se sont inspire des travaux de
keynes et ont cherché à expliques la croissance, c’est le cas de Harrod et de Do-
mar part du principe que l’investissement exerce un double effet sur l’économie :
— A court terme, l’investissement constitue une demande supplémentaire et en-
traîne une hausse des revenus : c’est l’effet multiplicateur :
1 1
=
1−c s

— A long terme l’investissement engendre l’incitation de la capacité de production


par le principe et l’accélérateur. Les capacités de production augmentent dans
une proportion égale à :
1 K
ou v =
v Y
Pour qu’il ait une croissance équilibrée, il faut que les revenus supplémentaires
obtenus permettent d’absorber la production supplémentaire générée. Cette
condition est vérifiée si ’investissement augmente à un taux constant égal à
s/v ; soit : ∆I/i = s/v

— Les néoclassiques (Solow)


Solow attribue l’origine de la croissance par tête au montant de capital technique
investi (machines, équipement ; infrastructure). Lorsque l’investissement par tête
dépasse le montant de la dépréciation du capital par tête existant, le travailleur peut
produire plus puisqu’il dispose d’équipements plus performants. A force d’augmenter
le capital par tête, la croissance par tête finit par cesser, c’est ce que Solow appelle
« l’état régulier » le renchérissement du capital pousse les entreprises à substituer
le travail au capital et, au bout d’un certain temps, l’investissement reprend jusqu’à
ce qu’un nouveau état régulier soit atteint. Par ailleurs, l’auteur fait intervenir le
progrès technique pour expliques la croissance à long terme.

1.3 développement
Le développement est l’ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui
permettent l’apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l’élévation
des niveaux de vie.
Ou encore le développement est l’ensemble des changements structurels au niveau éco-
nomique, social, culturel et politique qui accompagnent et entretiennent la croissance
économique. Selon F.Perroux : « le développement peut être entendu comme l’ensemble
des changements observables dans le système économique et dans le type d’organisation
qui conditionnent la croissance ».
Contrairement à la croissance économique qui représente une augmentation quantitative
de l’activité économique le développement traduit les changements qui se produisent au
sein de la société et qui accompagnent les transformations économiques.

8
1.3.1 Les indicateurs du développement
— PIB par habitant : (par tête)
P IB
P IB/hb =
Population totale
Le PIB par habitant (par tête) est la valeur du PIB divisée par le nombre d’habitants
d’un pays, il est plus efficace que le PIB pour mesurer le développement d’un pays,
cependant il n’est qu’une moyenne donc il ne Permet pas de rendre compte des
inégalités de revenu et de richesse au sien d’une population.
— Indice de développement Humain (IDH)
C’est l’indice publié par PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développe-
ment) en 1990.
— IEV : indicateur de l’espérance de vie.
— INE : indicateur de niveau d’éducation
— IPIB : indicateur du PIB par habitant.
IEV + IN E + IP IB
IDH =
3
Certes, croissance et développement sont : difficile de concevoir l’amélioration
des conditions de vie d’une population sans accroissement des revus et /ou du
niveau de production.
Toutefois, si cette même croissance creuse les écarts et aggrave les inégalités.
Si :
IDH> 0.8 le pays a niveau de développement élevé
0.5<IDH<0.8 le pays a niveau de développement moyen.
IDH<0.5 le pays a niveau de développement faible.

— Indice de pauvreté humaine (IPH)


Il est fondé sur trois éléments ; l’espérance de vie le niveau d’éducation et les condi-
tions de vie mesurées à partir de trois variables : l’accès au service de santé, l’accès
à l’eau potable et la part des enfants de moins de 15 ans victimes de malnutrition.

1.3.2 Relation croissance développement


La croissance doit pouvoir conduire au développement.

9
Le développement permet à la croissance de se prolonger

1.3.3 Le développement durable


La définition classique du développement durable (DD) provient du Rapport Brundtland :
« le DD est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux leurs »
Autrement
Le DD est la notion qui définit le besoin de transition et de changement dont a besoin
notre planète et ses habitants pour vivre dans un monde plus équitable, en bonne santé

10
et en respectant l’environnement.

1.3.4 Les piliers de DD


Ce schéma fréquemment employé pour illustrer les principes du DD, illustre avant tout
des besoins à satisfaire. Il place le DD à l’intersection de trois sphères d’activités des
dimensions sociale, environnementale et économique.
Ce modèle suppose que les trois sphères sont d’importance équivalente et interagissent au
même niveau, il permet de vérifier la prise en compte de chacune de dimensions et leur
interdépendance.

1.3.5 les quatre principes fondamentaux du DD


— Solidarité entre les pays, entre les peuples, entre les générations, et entre les membres
d’une société : partager les ressources de la Terre avec nos voisins en laissant à nos
enfants. Par exemple : économiser les matières premières pour que le plus grand
nombre en profite.
— Précaution dans les décisions afin de ne pas causer de catastrophes quand on sait
qu’il existe des risques pour la santé ou l’environnement. Par exemple : limiter les
émissions de CO2 pour freiner le changement climatique.
— Participation de chacun, quelque soit sa profession ou son statut social, afin d’assurer
la résiste de projets durables. Par exemple : mettre en place des conseils d’enfants
et de jeunes.
— Responsabilité de chacun, citoyen, industriel ou agriculteur. Pour que celui qui
abîme, dégrade et pollue, répare. par exemple : faire payer une taxe aux industries
qui polluent beaucoup.

11
Table des matières

2 Chômage et inflation 1
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3 le marche du travail /de l emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3.1 l’offre de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3.2 la demande de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Le chômage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4.1 Notion et mesure : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4.2 le chômage au Maroc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4.3 typologie du chômage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.4.4 les causes du chômage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.4.4.1 chômage lié au mauvais fonctionnement du marché . . . . 4
2.4.4.2 Chômage lié au contexte économique et social . . . . . . . 4
2.4.5 les conséquences du chômage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5 les approches théoriques de l’emploi et chômage . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5.1 L’approche libéral/néo-classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5.2 L’approche keynésienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5.3 L’approche Marxiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
6subsection.2.5.4
2.6 l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.6.1 Qu’est-ce que l’inflation ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.6.2 Mesure de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.6.3 Ne pas confondre l’inflation avec : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.6.4 Les causes de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.6.4.1 l‘inflation par la monnaie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.6.4.2 l’inflation par la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.6.4.3 l’inflation par les coûts : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.6.5 Conséquences de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.6.5.1 Conséquences de l’inflation pour les ménages . . . . . . . . 9
2.6.5.2 Conséquences de l’inflation pour les entreprises . . . . . . 9
2.6.6 Relation inflation chômage : courbe de Philips . . . . . . . . . . . . 9

i
Chapitre 2

Chômage et inflation

2.1 Introduction
Le chômage constitue de nos jours un phénomène éco et social inquiétant, non seule-
ment dans les pays en développement mais aussi dans les pays développés. Comme disait
VOLTAIRE , Le travail protège contre trois maux : le besoin, le vice et l’ennui. De ce
fait, l’emploi est un aspect fondamental de l’intégration sociale, surtout pour les jeunes,
composante principale de la population les pays en développement. Tout cela confère à
la question du chômage et aux politiques de l’emploi une importance particulière bien
que les résultats en la matière restent bien en deçà des aspirations et des actions des
différente gouvernements. Cet intérêt accordé aux problèmes du chômage et de l’emploi
revient très souvent sur le devant de la scène à l’occasion de la publication des chiffres
relatifs au marché du travail, ce qui donne lieu à des polémiques entre les responsables de
statistiques et l’opinion publique mais même parfois avec des responsables gouvernemen-
taux. Avant d’élaborer la moindre politique de lutte contre le chômage ou n’importe quel
programme, il est nécessaire de se référer à des approches théoriques qui constituent le
fondement théorique de toute action en la matière. Si la lutte contre le chômage ne peut
être dissociée de l’approche théorique qui est retenue, il est à noter que les vieux clivages
demeurent, malgré l’énorme progrès théorique ; et qu’on est toujours devant le dilemme
de quelle attitude adopter ; celle de l’assurance ou l’assistance ?

1
2.2 Définitions
— La population totale : c’est le nombre légal de la population déterminé par le
recensement général de la population et de l’habitat.
— La population active : elle se compose de l’ensemble des personnes qui ont l’âge
de travailler, aptes à travailler et qui déclarent exercer ou être à la recherche d’une
activité.
— Taux d’activité : est le nombre de travailleurs disponibles à un moment donné. Elle
est donc constituée par l’ensemble des personnes en situation de travailler (ayant
un emploi ou cherchent un).sont donc exclus les étudiants, les retraités, les femmes
au foyer . . . . . . .

population active
taux d’activité = ∗ 100
population totale

2.3 le marche du travail /de l emploi


2.3.1 l’offre de travail
Remarque préliminaire : à ne pas confondre travail et emploi. Le marché du travail peut
être appréhendé soit en termes de travail, soit en termes d’emploi. Le travail est défini
comme un effort humain, physique ou intellectuel, marqué par une certaine régularité et
un minimum d’organisation, et qui appliqué à différentes taches, vise la production de
choses utiles à la société L’emploi est un poste dans une organisation donnée, présentant
des caractéristiques particulières et demandant un certain nombre de qualifications de la
part des postulants. Ainsi, l’offre de travail (facteur de production) émane des familles
(ménages, population active) alors que la demande de travail elle ; est le fait des entre-
prises. Quant à la demande d’emploi, elle émane des ménages alors que l’offre des emplois
est le fait des entreprises.

TRAVAIL EMPLOI
OFFRE MENAGES, POPULA- ENTREPRISES
TION ACTIVE
DEMANDE ENTREPRISES MENAGES, POPULA-
TION ACTIVE
Définition de la population active
Elle compose de l’ensemble des personnes qui ont l’âge de travailler, aptes à travailler et
qui i déclarent exercer ou être à la recherche d’une activité. De ce fait elle englobe aussi
bien les actifs occupés que les chômeurs. Le taux d’activité
L’indicateur utilisé pour mesurer et /ou suivre l’évolution du niveau de participation de
la population à la production, figure le taux d’activité qui est donné par le rapport entre
la population active et la population total :
population active
taux d’activité = ∗ 100
population totale

2
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Population occu- 10.4 10.5 10.5 10.625 10.646 10.679
pée(en millions)
Taux d’emploi 45.1 44.8 44.1 43.8 43.3 42.8
Tableau : évolution de la population active Marocaine et du taux d’activité
(Source : HCP)

2.3.2 la demande de travail


La population active occupé :
La population active occupée (ou population active ayant un emploi) comprend, au sens
du recensement de la population, les personnes qui déclarent être dans l’une des situations
suivantes :
— exercer une profession (salariée ou non), même à temps partiel ;
— aider une personne dans son travail (même sans rémunération) ;
— être apprenti, stagiaire rémunéré ;
— être chômeur tout en exerçant une activité réduite ;
— être étudiant ou retraité mais occupant un emploi.
La population active occupée :
« au sens du BIT » comprend les personnes (âgées de 15 ans ou plus) ayant travaillé
au cours d’une semaine donnée (appelée semaine de référence), qu’elles soient salariées, à
leur compte, employeurs ou aides dans l’entreprise ou l’exploitation familiale.

2.4 Le chômage
2.4.1 Notion et mesure :
Au sens du Bureau International du Travail (BIT) ,est considérée comme chômeur toute
personne ,ayant dépassé un âge donné (115 ans et plus )et qui ,au cours d’une période
donnée (dite de référence ) remplit trois conditions :
— Être sans travail.
— Être disponible pour travailler.
— Être à la recherche active d’un travail .
En terme macro-économique ,le chômage peut être défini comme étant la différence entre
l’offre de travail disponible (la population active ) et le volume de l’emploi total L’indica-
teur utilisé à cet effet ,est le taux de chômage .il est donné par le rapport entre le nombre
de chômeurs et la population active totale :
nombre de chomeurs
taux dechômage = × 100
population active

2.4.2 le chômage au Maroc


C’est un phénomène essentiellement urbain et qui touche surtout les jeunes dont notam-
ment les plus diplômés entre eux. C’est ainsi par exemple que les jeunes âgés entre 15 et
29 ans sont touchés par le chômage a plus de 60 % (63,5%)

3
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Taux de chômage national 9.1 8.9 9 9.2 9.9 9.7
Diplôme de niveau 18.1 19.4 18.7 18.8 21.1 21.2
Supérieur
Milieu urbain 13.7 13.4 13.4 14 14.8 14.6
15-24 Ans 31.3 32.2 33.5 36 38.1 39
Milieu Rural 3.9 3.9 4 3.8 4.2 4.1

2.4.3 typologie du chômage


On distingue à cet effet trois formes principales à savoir le chômage frictionnel, conjonc-
turel et le chômage structurel
— le chômage frictionnel : en situation de plein emploi, chômage d’adaptation lié à
la période entre les deux emplois.(une femme qui regagne le marché de w après une
période consacré à la maternité) ,Autrement il est lié aux délais d’adaptation de la
main d’œuvre d’un emploi à l’autre
— le chômage conjoncturel :(keynésien) : chômage résultant d’un ralentissement de
l’activité économique ( lié au retour de la croissance économique)
— le chômage structurel : chômage lié aux déséquilibres structurels de l’économie
Autres formes : Saisonnier technologique déguisé. . . . . .

2.4.4 les causes du chômage


2.4.4.1 chômage lié au mauvais fonctionnement du marché
— l’inadaptation des offres et de demande de travail (quantité de travail ) :il existe
surtout dans les pays en voie de développement un décalage entre l’offre de travail
et demande de travail.
— Faible mobilité de la main d’œuvre :les salariés ne changent pas facilement leurs
emplois durant leur vie professionnelle ,il ya donc chômage non parce qu’il y a excès
d’offre par rapport à la demande de travail ,mais par insuffisance de mobilité des
travailleurs.
— Rigidité des salaires ( prix du travail) : on ne peut pas baisser les salaires au-dessous
d’un certain minimum qui assure la subsistance aux travailleurs (SMIG).

2.4.4.2 Chômage lié au contexte économique et social


— La crise économique : la crise provoque une baisse de la demande et un ralentissement
de la production et de l’investissement ce qui réduit le niveau de l’emploi et engendre
le chômage.
— La pression démographique :la pression démographique accroit la population active
.une inadéquation entre le rythme de la croissance économique et démographique
peut être source du chômage

La substitution du capital au travail :


la progression rapide des salaires et la montée des charges sociales d’un côté , la baisse
du coût du capital d’un autre côté ,ont amené les firmes à substituer le capital au travail
,contribuant ainsi à créer du chômage.

4
2.4.5 les conséquences du chômage :
Sur le plan économique :
— Gaspillage des ressources humains et de la force de travail
Sur le plan social :

— Baisse du pouvoir d’achat et dégradation des niveaux de vie des chômeurs.


— Détérioration du climat social ( crimes ,délinquance, prolifération des petits métiers
)
— ...)
— Le travail en marché noir

2.5 les approches théoriques de l’emploi et chômage


2.5.1 L’approche libéral/néo-classique
Les partisans de cette approche considèrent que le marché du travail est un marché comme
les autres et par conséquent c’est la confrontation de l’offre et de la demande qui détermine
le prix du travail ainsi que le niveau de l’emploi. Bien plus, toute intervention extérieure,
publique ou autre, telle par exemple la fixation d’un salaire minimum obligatoire, est de
nature à s’éloigner de l’équilibre. Si le marché fonctionne librement, seul le « chômage
volontaire » est possible.

2.5.2 L’approche keynésienne


La question de l’emploi constitue la problématique centrale pour J.M.KEYNES dans sa
« théorie générale » 1 . pour ce dernier, l’équilibre macro-économique n’est pas obligatoi-
rement celui d’un plein emploi et par conséquent le chômage involontaire est possible et
il est du à la faiblesse de l’activité et à l’insuffisance de la demande globale. Il y’aurait
alors une sorte d’enchaînement qui est le suivant :

Demande −→ Production −→ Emploi −→ Niveau du chômage

Dans le cadre de ces hypothèses, une stimulation de la demande est de nature à réduire
chômage.

2.5.3 L’approche Marxiste


Pour l’école Marxiste, le chômage est une conséquence inéluctable des crises capitalistes
et de ce fait il remplit une fonction essentielle dans la restauration du taux de profit
(ou d’exploitation). La masse des chômeurs (Armée industrielle de Réserve) fait pression

1. JMKEYNES , théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie 1936.

5
sur les travailleurs et contribue à leur faire accepter une intensification du travail et une
baisse des salaires ce qui permettrait un « freinage « de la baisse tendancielle du taux de
profit.

2.5.4 L’école de la régulation 2


Elle met l’accent sur l’existence de différents types de rapports salarial entre les pays et
les périodes. Ainsi , les économies industrielles avaient connu, successivement un rapport
concurrentiel avec une forte flexibilité des salaires et des emplois , avant de se transformer,
sous l’effet du rôle des Etats et des syndicats, en rapport FORDISTE, ce dernier, aurait
contribué à une croissance régulière des salaires qui aurait permis l’émergence d’une pro-
duction de masse et d’une consommation.
La théorie de la segmentation :
Selon cette théorie, il n’y aurait pas un seul marché du travail mais plusieurs et notamment
deux chacun concerne une catégorie d’emplois différents, une population différente avec
de conditions d’emplois et de salaires différentes. Dans le même ordre d’idées, d’autres ont
essayé d’opposer le marché des « insiders » et celui des « outsiders », les intérêts des tra-
vailleurs ne sont pas les même que ceux des chômeurs et donc il est normal de cloisonnes
les deux « marchés ». tout cela contredit l’hypothèse conventionnelle de l’homogénéité et
de l’unicité du marché du travail.
— Le salaire d’efficience : dans un environnement marqué par une information par-
faite, le salaire peut déterminer la productivité. Cela contredit la encore, l’hypothèse
conventionnelle selon laquelle le salaire est déterminé par la productivité marginale.
C’est la une autre raison qui peut expliquer l’éloignement du marché des conditions
de l’équilibre.
— Les contrats implicites : il y’aurait comme une sorte de contrat implicite selon
lequel les salariés toucheraient un salaire inférieur à celui de l’équilibre en période
de croissance et un salaire supérieur en période de récession. 9a serait là comme une
sorte d’assurance qui permettrait le maintien de l’emploi et qui épargne à l’entreprise
les frais de transactions sur le marché de l’emploi. Ainsi , l’hypothèse keynésienne
de la rigidité des salaires se trouve confirmée, comme elle relève d’un comportement
« rationnel » de la part des employés et des entreprises.

2.6 l’inflation
2.6.1 Qu’est-ce que l’inflation ?
— L’inflation est une hausse générale, durable et auto-entretenue du niveau général
des prix.
— (1) L’inflation est une hausse générale des prix, c’est-à-dire que la hausse des prix
doit affecter la totalité des biens et des services.
— (2) Une hausse durable des prix : une augmentation des prix pendant quelques mois
ne signifie pas qu’il y ait inflation. Par exemple, il existe des hausses saisonnières
des prix : par exemple, les fruits et légumes coûtent plus ou moins cher selon la
période de l’année, en fonction des récoltes. La hausse des prix doit résulter d’un
déséquilibre prolongé et pas des raretés relatives.
2. R.BOYER ,M.AGUETTA.

6
— (3) Une hausse auto-entretenue des prix : le phénomène s’auto alimente car l’aug-
mentation du prix des matières premières rejaillit sur le prix des produits finis. Par
exemple, le prix des céréales a une influence sur le prix de la viande (le bétail s’en
nourrissant).

2.6.2 Mesure de l’inflation


La variation observée dans le niveau général des prix est mesurée par un indice des prix,
qu’est généralement l’indice des prix à la consommation (IPC) :
— Indice des prix à la consommation : mesure l’évolution du niveau moyen des
prix d’un panier fixe de biens et services que les consommateurs ont achetés au
cours d’une période donnée. Le choix des biens et services composant le panier,
est fondé sur les habitudes de consommation des ménages mais il est mis à jour
périodiquement.
— Taux d’inflation : est la variation en pourcentage de cet indice sur une période
donnée .Son niveau déterminera par la suite le degré de gravité de l’inflation.

2.6.3 Ne pas confondre l’inflation avec :


— Inflation : hausse durable et auto-entretenue du niveau général des prix
— Déflation : baisse durable et auto-entretenue du niveau général des prix
— Désinflation : ralentissement de l’inflation (croissance peu forte de niveau général
des prix
— Stagflation : situation d’une économie qui soufre simultanément d’une croissance
économique faible ou nulle et d’une forte inflation (c’est –à-dire une croissance rapide
des prix ) cette situation est souvent accompagnée d’un taux de chômage élevé

7
2.6.4 Les causes de l’inflation
2.6.4.1 l‘inflation par la monnaie
— la hausse des prix peut résulter d’une création monétaire excessive : une croissance
trop importante de la masse monétaire par rapport à la croissance de la production
de B/S augmente la demande des ménages et des entreprises .
— Cette analyse s’appuie sur la théorie quantitative de la monnaie .cette théorie met
en relation l’augmentation des prix et l’accroissement des moyens de paiements qui
circulent dans une économie .
— Pour agir sur les prix et combattre l’inflation ,la banque centrale va devoir contrôler
la création monétaire ,c’est la quantité de monnaie en circulation.

M∗ V = P∗ Q (Irving Fisher TQM)


M : masse monétaire en circulation dans une économie à un moment donné.
V : vitesse de circulation de la monnaie (c’est-à-dire le nombre de fois ou un billet "change
de main «dans une économie sur une période déterminée).
Q : quantités des B/S disponibles dans une économie (production nationale +importa-
tions).
P : niveau général des prix auxquels les B/S sont vendus.

2.6.4.2 l’inflation par la demande


L’inflation par la demande résulte d’une demande globale supérieure à la l’offre globale.
Ce décalage entre l’offre été la demande peut provenir de plusieurs facteurs :
— Une augmentation des salaires a comme conséquence un accroissement de la
demande des ménages .si les entreprises ne peuvent pas ,à court terme ,répondre à
ce surcroit de demande à cause de capacités de production insuffisantes , elles vont
augmenter leurs prix pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande
— Un déficit budgétaire, c’est-à-dire que les dépenses de l’Etat sont plus impor-
tantes que les recettes publiques, va entraîner une hausse de la consommation
— La baisse de taux d’intérêt qui va rendre le crédit moins cher ,va inciter le
ménages à accroître leur consommation

2.6.4.3 l’inflation par les coûts :


— L’inflation peut provenir d’une hausse des coûts de production .l’augmentation de
ces coûts va inciter le chef d’entreprise à augmenter ses prix pour concevoir sa marge.
— La hausse des coûts peut venir des divers facteurs qui entrent dans la production.
— Le facteur travail peut connaître un renchérissement de ses coûts avec la hausse des
salaires et /ou des charges sociales .
— Plusieurs éléments concourent à la hausse du facteur capital .les biens d’équipements
,de plus en plus complexes ,voient leurs prix augmenter .la hausse des taux d’intérêt
va augmenter le coût d’acquisition des machines
— Si les hausses des manières premières qui viennent de l’extérieur sont répercutées
sur les prix des produits ,il y aura alors inflation importée
— Si les entreprises augmentent leurs prix ,les salariés vont réclamer des augmentations
de salaire qui , si elles sont acceptées vont créer une spirale inflationniste

8
2.6.5 Conséquences de l’inflation
Il y a deux types de conséquences :

2.6.5.1 Conséquences de l’inflation pour les ménages


Les conséquences positives
— Gains en tant que débiteurs, l’inflation a pour effet d’alléger la dette en cas d’em-
prunts à taux fixes ;
— Globalement, tous les ménages qui peuvent indexer leurs revenus sur l’inflation.
— il y a perte d’une partie de la valeur de la dette pour les créanciers qui vont se faire
rembourser le montant de leur créances avec une monnaie qui aura moins de valeur
qu’au moment ou l’opération de prêt à été effectué.
Les conséquences négatives
— pertes en tant qu’épargnant si l’épargne n’est pas indexée, les intérêts réels de-
viennent faibles, voire, dévalorisation du patrimoine financier ;
— titulaire de revenus fixes non indexés sur l’inflation ;
— globalement tous les ménages qui ne peuvent indexer leur revenu sur l’inflation

2.6.5.2 Conséquences de l’inflation pour les entreprises


Les conséquences favorables
— l’inflation favorise les investissements car elle augmente la marge d’autofinancement
et allège la charge de remboursement (en cas d’emprunts à taux fixes), les entreprises
ont intérêt à s’endetter ;
— effet de levier sur la rentabilité des capitaux propres.
Les conséquences défavorables
— alourdissement du poids de l’endettement ;
— signification des comptes modifiés, illusion monétaire et risque d’amenuisement des
actifs réels de l’entreprise.

2.6.6 Relation inflation chômage : courbe de Philips


Qu’est ce que la courbe de Phillips ?

9
Définition
Mise en évidence en 1958, la courbe de Phillips est ne courbe illustrant une relation em-
pirique négative (relation décroissante) entre le taux de chômage et l’inflation ou taux
de croissance des salaires nominaux. C’est Alban William Phillips, un économiste néo-
zélandais, qui a mis au point cette théorie, très discutée, selon laquelle les salaires pro-
gressent plus que le taux de chômage est bas et inversement. En d’autres termes, le taux
d’inflation progresse lorsque le taux de chômage diminue et, inversement, le taux d’infla-
tion augmente lorsque le chômage diminue Cette corrélation négative s’expliquerait par
le fait que l’on négocie plus facilement son salaire à la hausse dans une situation proche
du plein emploi, les salariés étant alors en position de force sur le marché du travail. In-
versement, lorsque le taux de chômage est élevé, les employeurs peuvent peser à la baisse
sur les salaires, En outre, l’histoire économique a montré qu’il pouvait y avoir à la fois
hausse de l’inflation et du chômage, dans des situations de stagflation par exemple.

10

Vous aimerez peut-être aussi