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Intégration des technologies de l'Information et de Communication dans

l'Enseignement au Maroc : Quels résultats sur les apprentissages ?

Article · December 2017

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Mourad Benali Mohammed Blej

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Intégration des technologies de l’Information et de Communication dans
l’Enseignement au Maroc : Quels résultats sur les apprentissages ?
Mourad BENALI, Mohammed Blej
Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation
Région de l’oriental, Royaume du Maroc

Résumé :
Depuis que les TIC ont été introduites dans l’enseignement et la formation, l’une des questions les plus débattues
en terme de politique à suivre celle de leur impact sur les apprentissages. Notre étude explore les résultats sur les
apprentissages au niveau du programme de généralisation des technologies d’information et de communication
dans l’enseignement au Maroc. Nous nous appuyons sur le cadre conceptuel adopté par “ l’International
Association for the Evaluation of Educational Achievement” lors de l’étude “Second Information Technology in
Education” en 2006 et qui représente une base très utile pour les mécanismes d’évaluation et de suivi.
Notre étude révèle que les problèmes dont souffre le système éducatif marocain ont négativement impacté
l’implémentation du programme de généralisation des technologies d’information et de communication dans
l’enseignement au Maroc. Des disfonctionnements sur les composantes de ce programmeont été également
obeservés. Enfin et devant un déficit important des compétences techno-pédagogiques chez les enseignants, les
résultats positifs sur les apprentissages restent trés faibles.
Mots clés : TIC, TICE, GENIE, Apprentissage, Impact.

1. Introduction
Depuis plus d’une dizaine d’années, l’Etat marocain ne cesse de déployer des efforts considérables pour diffuser
les TIC dans le système éducatif. Le discours Royal du 23 Avril 2001 aux participants au symposium sur le Maroc
dans la société globale de l’information et du savoir sous le thème « Le Maroc dans la société globale de
l’information et du savoir » a aussi mis en évidence la nécessité de préparer les générations futures en les dotant
de la capacité de maîtriser les TIC de pointe et d’assimiler les changements qui en découlent dans les modes de
travail et de culture. Témoignant donc de cette volonté de développer et d’intégrer les TICE au Maroc, le
programme de GENéralisation des technologies d’Information et de communication dans l’Enseignment (GENIE) a
été lancé en 2006, en application des hautes instructions royales et conformément aux dispositions de la Charte
nationale de l’éducation et de la formation. Il faut rappeler, au passage, que GENIE est l’un des projets structurants
du grand chantier de la stratégie Maroc Numéric 2013 œuvrant pour faire des technologies de l’information un
vecteur du développement humain et un des piliers de l’économie nationale.
Financé conjointement par le Fonds du Service Universel des Télécommunications (FSUT) et le Ministère de
l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique,
l’objectif du programme GENIE est de concrétiser la stratégie nationale de généralisation des technologies de
l’information et de la communication dans l’éducation (TICE) dans tous les établissements scolaires marocains et la
formation des enseignants et des cadres administratifs. La stratégie initiale du programme GENIE avait pour
ambition de faire bénéficier, sur 3 ans, 6 millions d'élèves et 230 000 enseignants et de l'équipement de 8 604
établissements en salles multimédia. Néanmoins, en 2008, et à la demande du comité de pilotage du FSUT, une
enquête commandée par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) a révélé une
grande insatisfaction quant à l’impact pédagogique effectif de la première phase du déploiement de la stratégie
TICE. En réponse à cette insatisfaction, la Direction du Programme GENIE a développé un moratoire, et la dite
stratégie a été réactualisée pour donner lieu à une nouvelle feuille de route à la stratégie initiale. De nouveaux
leviers susceptibles d’assurer l’évolution des pratiques TICE ont été établis à savoir :
- La sensibilisation de la communauté éducative de manière à faire reconnaître les potentialités
pédagogiques des TIC (caravanes, ateliers, etc.).
- L’évaluation périodique des réalisations en sanctionnant réussites et échecs (à tous les niveaux de la
chaîne organisationnelle).
- La mise en place d’une conduite de changement en évitant que les actions d’information et de
sensibilisation ne soient fortuites et occasionnelles.
Conséquemment, une nouvelle feuille de route (2009-2013) a vu le jour et s'est articulée autour d'axes principaux
à savoir le renforcement des infrastructures, la formation, le développement de ressources numériques
pédagogiques et le développement des usages. Ce dernier axe vise à garantir l'amélioration de la qualité des
apprentissages et le développement professionnel des enseignants.
Ainsi, nous nous proposons de répondre aux questions spécifiques suivantes :
• Quel est l’état des lieux de l’intégration des TIC dans l’éducation au Maroc?
• Quels sont les résultats de l’intégration des TICE au Maroc sur les apprentissages?

2. Cadre conceptuel de l’élaboration des indicateurs sur les TIC dans l’éducation

Les travaux sur le sujet de l’apport des TIC aux apprentissages qui datent depuis plus de trois décennies se sont
principalement penchées sur l’enseignement et l’apprentissage en contexte institutionnel. Cleary, Akkari et Corti
(2008) ont analysé les facteurs déterminants de l’intégration des TIC en classe. Ils ont distingué cinq facteurs qui
favorisent cette intégration et qui ont un impact positif sur les résultats scolaires des élèves : la formation, le
contexte environnemental, les variables individuelles, l’importance d’une communauté et d’un réseau humain de
soutien, et le temps que l’on est disposé à y consacrer. Bibeau (2007) a étudié de son côté les conditions qui
peuvent agir sur la réussite de l’intégration des TIC en éducation de façon générale et conclu que les TIC
améliorent la motivation des élèves et permettent le développement des opérations cognitives d’ordre supérieur.
Quant aux travaux de Karsenti et Gauthier (2006), ils ont mis l’accent sur les principaux obstacles qui entravent
l’intégration des TIC dans l’enseignement. Ces obstacles sont regroupés en deux grandes catégories : les facteurs
externes (liés à l’école, à la société, etc.) et les facteurs internes (liés à l’enseignant ou à l’enseignement).

Afin de suivre l’évolution de l’intégration des TIC dans l’éducation dans une perspective de comparaison
internationale, il convient de se reférer au cadre adapté par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED) qui est un organe subsidiaire de l'Assemblée générale des Nations unies (figure 1). C e
cadre illustre la variation du degré de pénètration des TIC dans les systèmes d’éducation au fil du temps. En effet,
au début de l’informatisation de l’éducation par exemple, il est important de fournir un accés au materiel
informatique et des logiciels pour que les enseignants et les apprenants puissent s’initier à l’informatique. Dans les
pays les plus avancés dans l’intégration des TIC dans l’éducation, d’autres aspects prennent plus d’importance, par
exemple la gestion de l’innovation pédagogique, l’adaptation des programmes d’études et leur ouverture aux TIC,
le changement organisationnel, l’appui technique durable et le développement professionnel continu du
personnel. Toutefois, à mesure que les pays atteignent les derniers stades des besoins d’informations (e-impact) et
pour autant qu’ils en aient les moyens, le suivi de l’évolution de l’impact des TIC peut être plus efficace par le biais
d’évaluations sur échantillon, d’enquêtes auprés de la population active et d’autres études longitudinales
spécialisées.

Figure 1. Évolution des besoins d’information en fonction du degré de pénétration des TIC dans les systèmes
d’éducation (Source: adaptation de la CNUCED (2007)

Afin de mesurer d’une manière globale les résultats des TICE sur les apprentissages. Nous allons faire usage du
cadre conceptuel courant sur les TIC dans l’éducation utilisé lors de l’enquête Second Information Technology in
Education Study (SITES) qui est un programme de recherche axé sur une évaluation comparative de l’usage des TIC
dans de nombreux pays. L’étude SITES se base sur un concept selon lequel l’utilisation des TIC s’inscrit dans les
pratiques pédagogiques des enseignants. En fait, pour ces derniers, les raisons derrière les usages des TIC en salle
de classe dépendent de leur conception de l’enseignement et de leurs compétences pédagogiques. De plus, les
pratiques pédagogiques ne sont pas déterminées exclusivement par les caractéristiques des enseignants,
notamment leurs qualifications académiques et leurs compétences technologiques, mais aussi par des variables
scolaires et systémiques. Si les résultats de l’apprentissage devraient en toute logique subir l’influence des
pratiques pédagogiques utilisées par les enseignants. D’autres variables propres aux établissements et au système
doivent souvent changer ou être modifiés pour s’adapter à l’impact réel ou prévu des pratiques pédagogiques sur
les apprenants.

Figure 2. Cadre conceptuel (Source: enquête SITES 2006)

3. Etat des lieux du programme de l’intégration des TIC dans l’éducation au Maroc
Selon les dérnières statistiques du programme GENIE qui concrétise la stratégie nationale de généralisation des TIC
dans l'éducation au Maroc, les principales réalisations entre 2006 et 2016 s’étalent sur les axes suivants:
3.1. Axe infrastructure
85% des établissements scolaires marocains ont un environnement multimédia de base à savoir 2838
établissements équipés en salle multimédia (SMM) et valise multimédia (VMM) et connectés à l’Internet avec
filtrage, 6500 écoles primaires équipées en valises multimédia, 100 écoles primaires équipées en TBI (projet
pilote). Au niveau de l’accès à internet avec filtrage, 60% des établissements sont connectés.
3.2. Axe formation
Plusieurs module de formation on été élaboré selon les standards TICE de l’UNESCO en 2008 et actualisé en 2011
et 2014. Au total 100% du corps pédagogique ont été on été formé sur plusieurs modules spécifiques selon les
standards de compétences de l’UNESCO à savoir à titre d’exemple : les TICE à des fins de développement
professionnel, les TICE au service de la vis scolaire. 148 centres de formation GENIE on été créés dans toutes les
académies régionaux de l’éduction et de la formation (AREF), directions provinciales et centres régionaux des
métiers de l’éducation et de la formation (CRMEF). En Juin 2013, la direction du programme GENIE a lancé les
programmes IT Academy et Microsoft Office Specialist (MOS) de formation et de certification au profit du corps
pédagogique et administratif. A cet effet, 137 IT Academy ont été crées, 500 formateurs principaux ont été
formées et certifiés. Le programme a aussi connu la certification de 100 000 ressources pédagogiques.
Dans le cadre de l’élargissement de l’offre formation, un MOOC « Genie TICE »a été mis place ainsi que plusieurs
plates formes de formation à distance tutorées à savoir Scol@ire TIC sur les usages pédagogiques des TIC basées
sur le projet et Compractice pour le développement des usages des TIC au sein de communautés de pratiques.
3.3. Axe des ressources numériques
Un laboratoire national de ressources numériques a été mis en place. 600 inspecteurs pédagogiques régionaux à
travers le royaume on été formées à l’usage des ressources numériques acquises. 80% des ces dernières
numériques qui ont livrées aux établissements scolaires sont conformes au programme scolaire acquis, ces
ressources numériques ont été diffusées à tous les établissements scolaires sous format de CD ROM et en ligne. En
fait, un portail TIC « www.taalimtice.ma » a été mis en ligne comprenant les Ressources Numériques indexées
selon les programmes scolaires et par niveau d’enseignement.
Des guides d’usage des TICE au profit des enseignants et par discipline ont été élaborés. En fin, un projet pilote de
soutien scolaire en ligne « www.telmidtice » est en cours d’expérimentation en vue d’un généralisation au cours
de l’année académique 2016/2017.
3.4. Développement des usages
Un plan de communication a été mis en place autour de la valeur ajoutée des TICE à travers l’animation de 200
ateliers de proximité et la diffusion de 230 000 kits d’information et de DVD comprenant des ressources
numériques. Le programme GENIE a aussi connu la création de l’ONUTICE (observatoire national des usages des
TICE) qui se veut être un outil de fédération des différents enquêtes réalisées par les partenaires et de veille par
rapport aux changements de l’environnement des TIC.
D’autres projets pilotes relatifs aux technologies et logiciels innovants dans le cadre de partenariat ont inaugurés à
savoir la programmation en utilisant le logiciel Scatch avec plus de 35000 élèves bénéficiares, l’équipement en
unités KIDSMART dans les pratiques de classe en partenariat avec IBM et l’intégration des technologies mobiles
(tablettes tactiles) dans les pratiques de classe en partenariat avec Microsoft et Intel. Afin de valoriser les bonnes
pratiques en l’usage des TICE par les enseignants, un concours annuel est organisé afin de primer les meilleures
productions.
4. Impact de l’intégration des TIC dans l’éducation sur les apprentissages
Dans un premier temps, il serit judicieux de mesurer la variation du degré de pénètration des TIC au fil du temps
dans le système d’éducation marocain en l’occurence le programme GENIE, nous avons donc eu recours au cadre
adapté par la CNUCED et qui est présenté dans la section 2.
Ainsi, et compte tenu des principales réalisations de ce programme citées dans la section précèdente, il s’avère
clairement que le programme GENIE a largement dépassé la phase de mise en place et de préparation. Les actions
menées en terme de formation continu au profit des enseignants et de développement de contenu et de
ressources éducatuves numériques permet de positionner le degré de pénétration des TIC dans le système
d’éducation au Maroc à la fin de la phase “e-intensité” et le début de la phase ”e-impact” (Figure 3). En effet, la
vision 2030 récemment annoncé du programme GENIE s’inscrit dans la perspective d’une école marocaine
innovante, équipée, connectée et integrée dans la socièté du savoir et a pour objectifs stratégiques l’intégration
des TIC dans le processus curriculaire depuis sa conception et le développement de compétences TIC chez les
apprenants.

Figure 3. Évolution des besoins d’information en fonction du degré de pénétration des TIC dans les système
éducatif marocain

En dépit de leurs limitations, les évaluations sur échantillon sont trés précieuses pour mesurer les compétences et
les impacts, en particulier les enquêtes longitudinales sur l’usage des TIC et l’acquisition de compétences en TIC
qui, alliées à des variables contextuelles, fournissent aux analystes une base plus riche pour évaluer les politiques
de manière rigoureuse et fiable.
Afin d’explorer les résultats des TICE sur les apprentissages dans le cadre du programme GENIE, nous allons puiser
dans le cadre théorique utilisé lors de l’enquête Second Information Technology in Education Study (SITES) 2006
(Figure 4). Il est à signaler que pour des raisons de coûts et d’autres considérations opérationnelles, il nous est
diffcile de mener une étude basée sur une évaluation d’un échantillon. En contre partie, nous avons fait appel aux
rapports, évaluations et études universitaires en relation avec les différents élèments et variables de ce cadre
théorique pour explorer les résultats des apprentissages.
 Figure 4: Cadre théorique adapté au contexte de l’étude

4.1. Varaiables systémiques

Au niveau systémique, nous nous refèrons au rapport d’évaluation de la stratégie Maroc Numéric 2013 publié par
la cour suprême des comptes en 2014. Ce rapport a soulevé des disfonctionnements sur plusieurs composantes
du programme GENIE dont nous présentons un extrait:
« - Il y a un déficit de synchronisation entre les différentes composantes du programme GENIE. En effet,
l’équipement en matériel informatique des établissements scolaires s’est étalé sur une période d’une année et
demi de novembre 2006 à mars 2008 et la connexion Internet n’a été entreprise que tardivement à partir de
novembre 2008 sur une période d’une année. Par ailleurs, le processus d’acquisition des ressources numériques
n’a débuté qu’au milieu de l’année 2009 et il est toujours en cours en juin 2013. Par ailleurs, le processus et la
méthodologie de formation n’ont été formalisés qu'en 2010, soit plus de quatre années par rapport au lancement
du programme.
- La stratégie relative à GENIE n’a pas entrepris de priorisation dans le processus d’équipement entre les différents
types d’établissement scolaires (primaire, collégial, qualifiant). Une telle approche accentuée par le retard dans la
mise en place des infrastructures TIC crée une disparité dans l’équipement entre les établissements scolaires et,
par suite, dans les connaissances et le savoir relatifs aux TIC entre les régions, les élèves et les enseignants.
- L’absence d’un réseau fédérateur unique et sécurisé entre les AREF, leurs délégations et les différents
établissements d’une part, et les services centraux d’autre part a entraîné des difficultés au niveau de la gestion
des différentes connexions déployées.
- Créé depuis septembre 2009, le Laboratoire National des Ressource Numériques (LNRN) est resté sous-exploité.
Le centre n’a pu ni développer des ressources numériques en interne, ni s’impliquer dans le processus de leurs
acquisitions, et ce malgré le recours à un recrutement sélectif d’une dizaine de cadres et son équipement qui a
nécessité plus de 3,2million de Dirhams ».
4.2. Variables scolaires

Pour situer les variables scolaires, le rapport analytique de la mise en œuvre de la charte nationale d’éducation et
de la formation (2000-2013) publié en Décembre 2014 révèle principalement : « une carence des acquis des
élèves, des déperditions scolaires ainsi qu’un faible rendement des différentes filières ce qui cristallisent les
défaillances les plus visibles du système de l’éducation et de la formation au Maroc ». Ce rapport cite aussi que « la
présence d’inégalités sociales, ajoutées au faible soutien pédagogique apporté aux élèves en difficulté, sont
créatrices précocement d’écarts considérables entre les élèves, ce qui amplifie le décrochage d’une proportion
importante d’élèves, généralement, socialement défavorisés ». Enfin, ce rapport explique aussi que la situation
des écoles marocaines en milieu rural et les conditions d’études des élèves des milieux défavorisés expliquent
également une part significative du déficit éducatif.

L’Atlas territorial des disparités en éducation publié par le conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la
recherche scientifique en 2017 révèle que « le Maroc se situe à la 136ème place par rapport à 175 pays du monde,
enregistrant une moyenne d’années de scolarisation de 5.64 en 2014. Ainsi, la scolarisation de la population
marocaine âgée de 15 ans et plus a duré en moyenne 5 années et 6 mois, c’est-à-dire moins que les six années
d’études primaires. Par ailleurs, plus des trois quarts des pays du monde dépassent largement ce seuil de 6
années, voire plus de 12 années pour les quinze premiers pays. Les principales raisons peuvent notamment
expliquer ce retard accumulé dans la moyenne d’années de scolarisation. D’un côté, l’analphabétisme pèse
lourdement sur le niveau moyen du capital humain malgré sa réduction relativement importante durant la
dernière décennie. De l’autre, le Maroc n’a pas suffisamment étendu l’enseignement secondaire qualifiant et
supérieur».
4.3. Pratiques pédagogiques utilisant les TIC
Dans le cadre de l’évaluation et du suivi de ce programme, une première évaluation interne menée en 2012 sur
l’usage des TIC dans les pratiques pédagogiques, a porté sur 1291 cadres pédagogiques et administratifs (349
inspecteurs pédagogiques, 217 chefs d’établissements et 725 enseignants). Les résultats révèlent chez les
enseignants un apport pédagogique très satisfaisant dû à l’usage des outils et ressources numériques à savoir la
motivation des apprenants, la contribution à l’amélioration et au renouvellement des pratiques d’enseignement et
l’efficacité des ces outils comme aide pédagogique (Figure 5).
 100,00%
95,00%
Item 1 : Motivation des apprenants
90,00%
Item 2: Contribution à l’amélioration
85,00% et au renouvellement de la pratique
80,00% d’enseignement
75,00% Item 3: Efficacité comme aide
didactique

Figure 5: Apport du Numérique aux pratiques pédagogiques (Evaluation 2012 - Source Progamme GENIE)
Une deuxième évaluation interne menée en 2014 ciblé 4152 cadres pédagogiques et administratifs et un
échantillon d’élèves, dont 161 inspecteurs pédagogiques, 504 directeurs, 1827 enseignants et 15660 élèves. Les
résultats révèlent des taux satisfaisants quant à l’apport des outils numériques aux pratiques pédagogiques des
enseignants comme le montre la figure 6.

Indicateur 1 : Degré de motivation

des élèves par les TICE
Indicateur 2 : Contribution de
l’usage du matériel didactique au
renouvellement des pratiques
pédagogiques
Indicateur 3 : Efficacité des TICE
en tant qu’aide didactique.

Figure 6: Apport du umérique aux pratiques pédagogiques (Evaluation 2014 - Source Progamme GENIE)

Il est à signaler que le programme GENIE a mené uniquement des évaluations visant principalement l’étendue de
l’usage des technologies d’information et de communication dans les pratiques pédagogiques. Une évaluation
globale d’impact sur les apprentissages dans le cadre de ce programme est prévue au cours de l’année
académique 2016/2017.

Afin d’élargir notre exploration des pratiques pédagogiques en TICE menées par les enseignants marocains, on
s’est refèré à un ensemble d’études et de recherches universitaires (Tableau 1). Ces études révélent en génèral
une faible exploitation pédagogique des TICE dûe au décalage informationnel et faible niveau de formation
technique et techno-pédagogique des enseignants. Ils ressort aussi de ces études que les enseignants qui intègrent
les TIC dans leurs pratiques pédagogiques sont ceux qui s’automotivent et qui ont suivi une formation personnelle
d’initiation aux usages de ces outils technologiques. D’autres facteurs freinant l’intégration des TICE ont été
signalés à savoir le manque de compétences techno-pédagogiques chez les enseignants interrogés, manque relatif
en quantité et qualité des ressources numériques éducatives adaptées aux programmes enseignés et enfin,
l’insuffisance et la mauvaise gestion des équipements informatiques.

Tableau 1 : Etudes universitaires portant sur les usages des TICE au sein des établissements scolaires marocains
Etudes
Tarichen, T., Zerhane, R., et Janati-
Idrissi, R. (2017). Utilisation des TIC
par les enseignants de SVT du cycle
secondaire dans l'enseignement de
l'immunologie
Abouzaid, A., Taoufik, M., Moufti, A.,
& Lamsalmi, A. (2017). Intégration
des TICE dans l’enseignement des
Sciences de l’Ingénieur dans la filière
Sciences Technologies Mécaniques
aux lycées du Maroc: Réalité et
Obstacles.
Constat
Il ressort de cette étude que les TIC et les ressources numériques ont bien
été utilisées par les enseignants de Sciences de la Vie et de la Terre. Ces
outils ont eu un effet positif dans la résolution des problèmes rencontrés
lors du processus enseignement-apprentissage. Par contre, les ressources
disponibles restent insuffisantes et inadéquates par rapport au niveau des
apprenants, d'où la nécessité d'un projet de production des ressources
numériques adaptées aux besoins des apprenants marocains.
Les résultats de cette étude montrent que 95 % des enseignants interrogés
manifestent un grand intérêt quant à l’utilisation des TICE dans leurs
pratiques pédagogiques alors que seulement 22.5 % d’entre eux les
intègrent de façon régulière en classe. Ce paradoxe est dû principalement à
l’insuffisance des équipements matériels au sein des établissements, le
manque de logiciels et d’applications appropriés aux programmes des
Sciences de l’Ingénieur.

Benfaress, S., Zaki, M., et Alam, A. Les résultats de cette analyse ont conduit à trois axes factoriels cumulant
(2016). Analyse Multidimensionnelle une inertie absolue de 70%, représentant respectivement « l’apport
Des Facteurs D’intégration Des Tice: pédagogique et les conditions fondamentales d’une réussite de
Etude De Cas À Travers Le l’intégration des TICE », « les compétences avancées en TIC et Informatique
Programme Genie Marocain » et « les difficultés d’utilisation des TICE en classe ». Ces axes, dans cette
hiérarchie, représentent finalement les facteurs les plus discriminants pour
une intégration réussie des TICE.
O.Alj, N.Benjelloun (2016): Étude Les principaux résultats obtenus confirment que l'usage des TIC dans le
comparative des résultats de système éducatif marocain reste encore très limité dans la pratique de la
quelques recherches sur plupart des enseignants dans les différentes disciplines scientifiques,
l'intégration des TIC dans surtout lorsqu'il s'agit de l'intégration pédagogique des TIC en classe.
l'enseignement des disciplines
scientifiques au sein du programme
GENIE Marocain.
Oudrhiri, M. (2016). De l'usage Les principaux résultats notre étude montrent que la moitié des
pédagogique du numérique formateurs interrogés ne sont pas convaincus de l'intérêt du numérique
dans l'enseignement des pédagogique. D'ailleurs leurs pratiques le prouvent surtout lorsqu'il s'agit
mathématiques au Maroc de l'intégration pédagogique du numérique en salle de classe ou de
l'utilisation professionnelle en dehors des séances de cours. Le numérique
est perçu surtout comme un outil d'information plutôt que comme un outil
d'apprentissage.
Rasmy, A., et Fiévez, A. (2015). Les Les résultats de cete étude indiquent une faible intégration des
usages et les obstacles liés à technologies dans les milieux scolaires interrogés. En effet, les résultats
l'intégration des technologies par les montrent que les outils sont moyennement maîtrisés et que la réflexivité
enseignants du secondaire au Maroc de l'enseignant vis-à-vis des technologies est peu présente.
Conséquemment, cette situation se traduit pour les enseignants par des
difficultés face à l'utilisation des TIC dans leurs pratiques professionnelles.
In fine, les efforts mis en place dans les réformes permettent d'envisager
une avancée certaine, mais il reste encore de nombreux défis à affronter.
Ouahbi, I., Darhmaoui, H., Kaddari, Les résultats obtenues mettent en évidence que les TIC sont beaucoup plus
F., Bemmouna, A., Elachqar, A., et utilisées en Sciences de la Vie et de la Terre que dans les autres disciplines.
Lahmine, A. (2015). Un aperçu sur En effet, 90 élèves parmi les 100 questionnés affirment avoir suivi des cours
l’enseignement de l’informatique au intégrant les TIC en SVT alors que ce pourcentage se réduit à 50% en
Maroc: sciences physiques et à 2% en mathématiques. Selon cette population
Nécessité d’une réforme des l’emploi des TIC se limite à l’utilisation du vidéoprojecteur pour afficher des
curricula présentations PowerPoint, visionner des vidéo et photos et parfois comme
moyen pour présenter le contenu du cours que l’élève doit copier sur son
cahier. Seul 10% d’élèves ont affirmé avoir réalisé des expériences
scientifiques utilisant des simulations informatiques.
El Madhi, Y., Chiahou, B., El Les résultats ont révélé que les contraintes principales à l’intégration de
Halouani, H., Belghyti, D., et El TICE en Sciences de la Vie et de la Terre sont :

Kharrim, K. (2014). Les contraintes

• Formation des enseignants insuffisante ;
liées à l’intégration du tic dans
• Le manque d’infrastructure et d’équipement dans l’établissement ;
l’enseignement des sciences de la
• Surnombre des élèves ;
vie et de la terre au Maroc.
• L’absence de planification ;
• L’absence de soutien technique pour intégrer TICE ;
• Manque de maintenance régulier des équipements ;
• Rareté des ressources numériques pédagogiques adéquates pour les
science de la vie et de la terre ;
• Temps d’accès à l’ordinateur par les élèves est limité.

Maouni, A., Mimet, A., Khaddor, M., Les résultats de recherche statistiques, les observations directes et
Madrane, M. et Moumene, M. indirectes ainsi que des tests d’évaluation ont permis de retenir que, la
(janvier 2014). RADISMA n° 10. plupart des enseignants en Sciences de la vie et de la terre SVT et des
L'intégration des TIC dans élèves du secondaire possèdent des outils informatiques de base avec
l'enseignement des SVT au Maroc: accès à Internet, et la plupart des établissements scolaires sont
réalité et attentes. relativement équipés de moyens informatiques de base sans généralement
avoir un accès facile à l’Internet. En plus de l’ignorance de certains logiciels
de traitement d’images ou de vidéo ainsi que les logiciels de production
d’animations ou de didacticiels d’apprentissage. La majorité des
enseignants et des apprenants réclament ne pas avoir bénéficié d’une
formation dans les TIC, leur bagage informatique est issu essentiellement
d’autoformation.
Mastafi, M. (2014). Obstacles à L’analyse thématique des données recueillies montre la présence de cinq
l’intégration des technologies de principales catégories d’obstacles, à savoir : des obstacles généraux liés au
l’information et de la communication système éducatif marocain lui-même, des obstacles relatifs à la politique et
(TIC) dans le système éducatif à la stratégie de mise en œuvre des technologies de l’information et de la
marocain. communication dans l’éducation, des obstacles relatifs au soutien et au
développement professionnel, des obstacles culturels et linguistiques et
enfin des obstacles relatifs à l’infrastructure des technologies.
Mastafi, M. (2014). Intégrer les TIC Cette étude a révélé que la plupart des enseignants estiment ne pas avoir
dans l’enseignement : Quelles le niveau requis. En particulier, l’appropriation des logiciels éducatifs et la
compétences pour les enseignants? capacité de production de ressources numériques pédagogiques restent
limitées. Les résultats précisent également que ce manque de compétences
en TIC résulte principalement de l’insuffisance en quantité et en qualité de
l’offre de la formation dans ce domaine.
El ouidadi, O., lakdim, Abdellatif, Cette étude montre que les usages faits des TICE sont d’ordre strictement
Essafi, A., Sendide, K. et Depiereux, personnel (un tiers des répondants) ou professionnel (un autre tiers), mais
E. (2013). Principaux facteurs hors classe. L’analyse a en outre révélé une réduction voire une quasi-
influençant les usages des TICE chez absence de toute exploitation pédagogique des TICE. En témoigne
des enseignants marocains l’exploitation que font 80 % des enseignants de la recherche sur Internet.
Plusieurs facteurs expliqueraient cette exploitation rudimentaire des TICE:
le décalage informationnel ressenti par les enseignants et leur qualification
technique et technopédagogique, la disponibilité ou non-d’équipements
aussi bien personnels que dans les établissements ainsi que la discipline
enseignée. Cette dépendance n’est que peu significative dans le cas du
cycle d’enseignement et celui du nombre d’élèves par classe.
Alj, O. et Benjelloun, N. (2013). Les résultats de cette étude montrent que 94,4 % des enseignants
Intégration des TIC dans interrogés expriment un grand intérêt pour l’utilisation des TIC dans leurs
l'enseignement des sciences pratiques pédagogiques. Cependant, seulement 8 % d’entre eux intègrent
physiques au Maroc dans le cadre du les TIC de façon régulière en classe. Ce paradoxe est dû principalement à
programme GENIE: difficultés et trois obstacles. Le premier obstacle concerne l’insuffisance des
obstacles. équipements matériels au sein des établissements, le deuxième, le manque
de logiciels et d’applications adaptés aux programmes enseignés, et le
troisième la qualification et la formation des enseignants.
Mastafi, Mohamed (2013). Les principaux résultats de cette étude montrent que l’usage des TIC dans
Intégration et usages des TIC dans le le système éducatif marocain reste encore très limité, voire même absent
système éducatif marocain : de la pratique de la plupart des enseignants enquêtés, surtout lorsqu’il
Attitudes des enseignants de s’agit de l’intégration pédagogique des TIC en salle de classe ou de
l’enseignement primaire et l’utilisation professionnelle en dehors des séances de cours (préparation
secondaire. des cours, gestion des notes, communication entre élèves et enseignants).
Cinq catégories d’obstacles sont identifiés, à savoir: les obstacles relatifs à
l’infrastructure des TIC, ceux relatifs au soutien et au développement
professionnel, ceux relatifs à la politique et à la stratégie de mise en œuvre
des TIC en éducation, ceux relatifs aux enjeux culturels et linguistiques et
enfin ceux liés aux problèmes généraux liés au système éducatif marocain
lui-même.
Messaoudi F. et Talbi M. (2012). L'engagement des Académies Régionales d'Éducation et de Formation
Réussir l'intégration des TICE au (AREF) et l'adhésion des délégations au Programme GENIE ainsi que son
Maroc : regard sur le déploiement de appropriation par les établissements scolaires demeurent
la stratégie nationale GENIE. incontestablement sont la véritable garantie pour réussir l'intégration
pédagogique des TIC.
La multiplication des actions d'information et de sensibilisation -en évitant
qu'elles soient fortuites et occasionnelles- ne peut que secouer les
habitudes et pratiques pédagogiques des enseignants, mais aussi de
renforcer le soutien des institutions pour opérer le changement positif que
suppose l'introduction des TICE.
Mohamed Khalil Zarhouti, M.K., et Le manque d’infrastructure et d’équipement entrave l’appropriation des
Mouradi, M. (2011). L’impact du TICE par un grand nombre de praticiens. Par ailleurs, l’inadéquation
programme GENIE sur la qualification constatée entre la formation dispensée par le programme GENIE et les
des ressources humaines besoins des enseignants en la matière est due à la durée de formation qui
est loin d’être suffisante
El Ouidadi O., Essafi K., Aboutajdyne
M., Sendide K. et Depiereux E.
(2011). Analyse d’attitudes et de
besoins d’enseignants marocains en
TICE : Cas de l’académie régional de
l’éducation et de la formation (AREF)
de la région FES-Boulemane, Maroc.
Biaz, A., Bennamara, A., Khyati, A. et
Talbi, M. (2009). Intégration des TIC
dans le travail enseignant, état des
lieux et perspectives.
Les résultats montrent que bien que 77,7 % des enseignants sondés
possèdent un ordinateur personnel seulement 14% pratiquent un
enseignement impliquant les TICE avec leurs élèves. Différents facteurs
peuvent expliquer cette faible propagation des TICE en contexte scolaire: le
faible niveau de maîtrise des logiciels, le manque de formation initiale et
continue aux applications pédagogiques des TICE ainsi que le manque
d’équipement institutionnel. Il apparaît pour 50 % des enseignants
concernés, qu’il existe un impérieux besoin de formation: sensibilisation à
l’intérêt de l’utilisation des TICE en classe, formation technique à leur
utilisation et formation pédagogique proposant des scénarios d’intégration
en situation d’apprentissage.
La première constatation tirée des résultats de l'étude est cette
prédisposition et cette représentation positive des enseignants vis-à-vis de
l'introduction des TIC dans l'enseignement. Le deuxième constat concerne
le volet formation ; selon l'étude, 71 % des enseignants n'ont jamais
bénéficié de formation en matière TIC. Ce chiffre illustre d'une façon plus
claire le dysfonctionnement de la première phase de généralisation où la
plus grande importance a été uniquement accordée à l'équipement des
établissements, tandis que les côtés accompagnement et sensibilisation de
l'enseignant ont été négligés.

4.4. Caractérisitiques des apprenants

Devant la faible disponibilité de rapports et d’études en relation avec les caractéristiques des élèves marocains,
nous avons puisé dans un premier temps dans le rapport du programme nationale d’évaluation des acquis des
élèves du tronc commun- PNEA 2016. En fait, il s’agit du rapport le plus récent émis par une instance officielle et
menés judicieusement et selon les normes da la recherche académique. Les premiers résultats de ce rapport
démontrent que «nos élèves présentent des carences au niveau de la compréhension et des acquisitions de base
prescrites par les curricula. Une analyse descriptive des scores révèle une faiblesse généralisée des acquis des
élève pour toutes les disciplines et tous les troncs communs. Ces médiocres résultats appellent à une amélioration
profonde des compétences de base que les élèves devraient acquérir au niveau de l’enseignement obligatoire pour
leur permettre d’entamer la première année du tronc commun et d’achever l’enseignement qualifiant. L’analyse
pédagogique des items démontre bien les difficultés d’apprentissage des élèves. En effet, les élèves n’arrivent pas
actuellement à mobiliser les acquis scolaires. Or, cette mobilisation des acquis est la clé des réussites scolaires
dans la vie. Elle offre, ultérieurement, aux élèves la capacité à rentabiliser dans la vie active ce qu’ils ont appris
durant leur cursus scolaire ».
En ce qui concerne les usages des TIC chez les élèves marocains, une étude universitaire menée en 2015 et ayant
ciblé les lycéens marocains (Benali et al. 2015) a révèlé un usage important des TIC à des fins sociales et
informationnelles chez cette catégorie d’élèves. Les usages d’ordre technique sont d’un niveau faible, ce qui a
certainement un effet sur le développement des autres types d’usage. Force de constater aussi qu’un travail
colossal reste à faire pour que les TIC soient exploitées à des fins épistémologiques comme des outils cognitifs
permettant de traiter des informations et de résoudre des problèmes. Cette étude confirme aussi la réalité de la
fracture d’usage des TIC d’ordre technique et épistémologique qui règne chez les lycéens marocains. Cette
dernière retrouve probablement ses origines dans le grand déficit de l’enseignement des TIC dans le système
éducatif marocain du fait que les points de vue officiels à l’égard des TIC n’ont pas varié au cours du temps et la
sous-utilisation des TIC au sein des établissements scolaires est unanimement notée.
5. Conclusion
Les problèmes et disfonctionnements dont souffre le système éducatif marocain ont négativement impacté
l’implémentation du programme marocain d’intégration des TIC en éducation. En fait, la question ne réside pas
uniquement en l’équipement des établissements et la formation des enseignants du numérique, mais dans une
implication globale du système notamment, le curriculum disciplinaire et les programmes, les méthodes
d'enseignement, l'évaluation et le suivi des enseignants et des élèves, le fonctionnement des établissements, les
relations entre tous les acteurs de la communauté éducative ,... enfin, c'est toute la communauté nationale qui
doit assumer la responsabilité. La technologie peut permettre d’optimiser un enseignement d’excellente qualité,
mais elle ne pourra jamais, aussi avancée soit-elle, pallier un enseignement de qualité défaillante. » (OCDE, 2015,
p.2).
Encadrer et promouvoir les bonnes pratiques pédagogiques intégrant les TICE auprés des enseignants marocains
est primordial pour la sustainabilité du programme d’intégration des TIC dans l’éducation. Comme le souligne
l’OCDE dans son rapport publié en 2015, dans les pays ou l’enseignement numérique a été intégré dans le système
éducatif depuis de nombreuses années, à l’image de l’Australie, de la Corée du Sud ou de la Norvège, ce n’est pas
seulement l’utilisation des TIC qui a permis d’améliorer les résultats scolaires, mais l’évolution de la manière
d’enseigner et d’intégrer les TIC au niveau des pratiques pédagogiques. Il s’agit là d’un appel pour un véritable
accompagnement et refonte de ces dernières, comme le conclut Michel Develay (2012) “ Apprendre aujourd’hui et
demain risquent d’être frères de l’apprendre d’hier, même si enseigner hier et aujourd’hui sont de lointains
cousins “.

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