Vous êtes sur la page 1sur 53
Chapitre 9 Fondations profondes Georges FILLIAT Professeur titulaire au Conservatoire national des arts et métiers de Paris Ingénieur-Conseil en géologie, mécanique des sols et fondations Yuan TCHENG Professeur a 'université de Poitiers Conseiller scientifique et technique au Centre expérimental de recherches et d'études du Batiment et des Travaux publics TABLE DES MATIERES I~ Les différentes catégories de fondations profondes A. Généraltés, 357 B. Classification des fondations profondes selon Télancement D/B, 338 CC. Classification des fondations profondes selon les conditions de mise en ceuvre, 358. D. Classification des fonctions profondes selon le mode de travail, 360. E. Classification des fondations profondes seton le ‘matériau constitutif, 362. F. Pieux en béton, 363. 1 — Calcul deta portance d'une fondation profonde au ‘moyen des formate sttiques A Remarquespréalabes, 370, 3B: Detntions, 370. €. Les diferentes. méthodes.d'éaluation de charge portante admissible, 371 D. snarl sur Futnnion des formules stati es 37 BE, Cale du terme de pointe Q,. 372 F Galcl du trttement lateral nite Q, 375 . Remargucs su les valeurs de'97 6 A prendre cn compte, 378. HH. Reflexion sr le fotementlatral. Fottement net 3. Conctsio sur la validé de clet de a portance ar ls formule satigues 32. cab da portance des et A partie des esis isin 38 TIT — Détermination de la portance d'un pieu au moyen des formules de battage os A, Généralités, 383, B. Formule des Hollandais, formule de Crandall, formule de Delmag, 384. CC. Validité des formules de battage pour la détermi- nation de la portance, 384, 387 370 383 D. Courbes de battage, 385 E, Rebattage, 385. XV ~ Ditermintion da charge admistbie a atid'e essai de chargement vrennnnen 386 Généralités, 386. CChargement de reconnaissance et chargement de ‘contrat, 386, Les dispositifs de mise en charge utilises, 386. Formes des courbes d'enfoncement, 388. Processus de mise en charge et interprétation d'un essai de chargement, 388. . Fiabilité d'un essai de chargement, 391 Essai d'arrachage d'un piew, 392. moO p> en V — Portance d'un groupe de pieux, structure de liaison 392 Effet de groupe, 392. Les structures de liaison, 393. Comportement d'un groupe de picux, 398. Essais sur modéles réduits en milieu pulvérulent, 396. Lreffet de groupe pour des piewx dans un miliou argileux, 398 ‘Pieux de compactage, 399. G. Pieux battus dans Margile plastique, 399. H, Remarques sure tassement d'un groupe de pieux, 399. _PROEE VI — Pathologie des fondations sur piewx 400 Généralités, 400. Détérioration du contact tétes de pieux/structure de liaison, 400, C. Défaillance du terrain, 401. D. Défaillance du corps méme du pieu, 402. p> VIL — Le controle des pies cece 404 A. Le contrGle en cours d'exécution, 404. B. Le chargement de controle, 404 C. Le carottage continu, 404, D. Inspection par caméra de télévision, 408. E. Auscultation dynamique, 408. F. Mise en charge globale d'une fondation sur pieux, 407. I LES DIFFERENTES CATEGORIES DE FONDATIONS PROFONDES A. Généralités Rappelons qu'une étude de fondation commence toujours par la recherche d'une solution superficille nécesssirement. plus Simple, general, plu onomigue. Cest ln ate des terrtins sinst que let ekigences propres & la nature de Tou. Wrage "a fonder” (és. faibles.tassements tolerés,sécun ‘exceptionnelle) qui impotent, dans certains cas, une fondation profonde Par exemple, lorsque les terrains superticiels sont de tts ‘mauvaise qualité (emblais, vase, tourbe, limon argleUx, ~.) ‘on; simplement, de résistance insuffisante pour garantr la st bili de Touvrage, on s'efforce de touver en profondeur la resistance nécessite Lorsqu’elle est possible, la solution la plus simple consiste & asseoir ouvrage sur une assise profonde résistante, par Tin termédiaire d'élémemts porteurs qui vont constituer la fonda- tion dite profonde. Selon la nature des terrains et le type d'ouvrage & fonder, ta longueur de ces éléments porteurs va de ‘uelques metres & quelques dizaines de metres. Rappelons qu'll n'y a pas de séparation précise entre les fon- dations dites profondes et les fondations dites superticielle, Une distinction capitale réside dans le fait que la portance des premigres fait intervenir, en plus de la résistance du terr STassise, le frottement des terrains latéraux sur le {Ot enterré {de la fondation (Fig. 9.1). Nous verrons dvailleurs que, dans ‘certains cas, ce frottement tend & «alourdir > la fondation Grottement négatif), au lieu de participer & sa portance, Une autre distinction tient au mode de réalisation et aux pro- blémes de stabilité que peut poser ouverture dune fouille profonde. 1 existe actuellement trois types de fondations profondes : les calssons, les barrettes ct les pults et pieux. snorreweur carteas oe ‘Boxset ibe Se Fa | Op Figure 9.1, — Les deux termes de la portance. Les piles et piles-colonnes sont des fondations massives pro- fondes destinges a fonder des ouvrages lourds. Mais, ces ex: pressions sont maintenant abandonnées et remplacées, selon Tes cas, par caissons, barrettes, puits ou pieux. L'expression « fondations spéciales », fréquemment utilisée dans le monde du batiment, ne désigne techniquement rien de précis et est Une source permanente de confusion. Elle recou- ‘re en fait tous les modes de fondation autres que les semell superticielles courantes prolongeant les murs porteurs de petits batiments : approfondissement, élargissement, puits, pieux, Cotte expression indique en fait que entrepreneur subit ‘des sujétions particuligres de fondation, lesquelles peuvent justifier tune remuneration complémentaire. 358 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS La classification des fondations profondes est difficile par le fait que les critéres pouvant servir de base sont tes variés | élancement, mode de. travail, matériau constitutif, mode de mise en auvre, inclinaison, etc... Pour la commodité de exposé nous nous limiterons aux quatre premiers critéres de classification. B. Classification des fondations profondes selon 1’élancement D/B Ce critére a longtemps servi & distinguer les fondations superti Gielles des fondations profondes, Cette distinction artticille et équivoque est maintenant abandonnée. Comme critére de classification des fondations profondes, 1 lancement, quoique commode, reste encore largement conven tionnel En dehors de toute considération sur le mode d’exéeution, est toutefois certain que plus le rapport D/B est role du frottement latéral a tendance & devenit rapport & la portance dite « de pointe », 1. Caissons L'élancement se situe entre 1 et 5 environ. Les dimensions D et B sont de quelques métres pour les ouvrages courants et peuvent atteindre plusieurs dizaines de métres pour certains Ouvrages exceptionnels. Les ccaissons sont des prismes creux, généralement en béton armé, descendus a leur niveau d'assise selon des techniques, variées tenant compte de la nature des terrains, de la présence G'eau, ete. Ces fondations a grande surface d’appui permettent d’asseoir des ouvrages trés lourds sur des terrains de qualité limitée. Le frottement latéral n'intervient pas de fagon appréciable dans la force portante de ces ouvrages massifs et. le plus souvent, il n'est pas pris en compte dans le calcul Crest ce qui explique qu'on peut considérer ces fondations ‘comme des « fondations superficielles assises en profondetir » Le frottement latéral des terrains représente toujours une géne pour leur mise en place. C'est ainsi que, pour que le fongage Soit possible, on doit souvent alourdir le caisson. En effet, partir d'une’ certaine profondeur, le frottement latéral “du {errain sur la paroi devient supérieur au poids propre du cais- son. On s'efforce aussi de réduire ce frottement en lissant au ‘mieux la paroi externe et en la recouvrant d'enduils {avorisant som glissement contre le terrain. Ceci explique notamment pourquoi le frottement latéral n'est pas pris en compte dans le ealcul de la force portante. Les caissons sont fréquemment utilisés dans les travaux en rividre (piles de ponts, de quais), ou & la mer (murs de quais) ct, plus généralement, pour la fondation de machines ov @°0U: ‘rages tres lourds. 2. Barrettes Elles représentent une combinaison de fondations rectangulai- res de c6tés B et L, réalisées mécaniquement selon la techni {que de In paroi moulée. Sion compare Ia longueur D de la barrette au rapport (B + L)/2, élancement des barrettes se situe entre 5 et 20. Les barrettes permettent de fonder des ouvrages trés lourds & des profondeurs importantes 3. Puits et pieux Hormis le mode d’exé: il n'y a pas de différence essen- tielle entre ces deux catégories qui représentent les fondations profondes par excellence. L'élancement peut varier, avec beaucoup de souplesse selon les types et les besoins du projet, entre 10 et 50. Toutefois, en raison de leur exécution manuelle, les puits ont un élancement nécessairement plus limité que les pieux. La limite d’élancement des picux est trés élevée puisqu’elle correspond théoriquement a Ia limite de profondeur des engins de forage rotatif On réalise depuis longtemps des puits carrés, rectangulaires ou circulaires de grandes sections. Les pieux en béton armé forés mécaniquement atteignent également. maintenant de grandes Sections circulaires, et permettent d'atteindre une capacité por- tante de plus de 1 000 t par pieu. Comme de plus, il est possible de grouper plusieurs pieux pour former un appui, les pieux représentent une solution profonde de grande capacité portante, de grande souplesse d'utilisation et de prix avantageux a la tonne portée. Ten résulte que c'est actuellement, de loin, le mode de fonda- tion profonde le plus employé. Dans la trés grande majorité des cas, les pieux sont verticaux. ‘Toutefois, lorsque des efforts horizontaux (réels ou potentils) sont & reprendre, il est possible d'avoir recours a des pieux inclinés qui, dans certains cas, pourront travailler 4 Parrache- On peut dire qu’ll existe pratiquement toujours, dans les cas les, une « solution sur pieux ». Toute la question consiste & choisir parmi les nombreux types de pieux dispor bles sur le marché, celui qui est le mieux adapte au projet et au site, Nous indiquerons plus loin sur quels eritéres, qui ne Sont pas uniquement d'ordre financier, peut étre faite cette sélection, C. Classification des fondations profondes selon les conditions de mise en ceuvre. 1. Mise en ceuvre manuelle : les puits Un puits est creusé a la main lorsqu'il a un diamétre supérieur 41,20 m ou un cOté supérieur & 1,30 m. En général, il est de faible profondeur et est pratiquement toujours blindé. Des puits de section variable (ronde, carrée, rectangulaire, ‘oblongue etc...) peuvent étre creusés & la benne preneuse avec utilisation de boue, ou soutenus par un tubage. Le creusement a Ia main est souvent nécessaire lorsque le cchantier ne permet pas Iacces des machines de forage : c'est Je cas par exemple d'une reprise en sous-euvre dans un sous- sol Par ailleurs, dans la région parisienne, la présence de carritres souterraines interdit parfois le recours aux pieux dont exécu- tion risque de faire effondrer les galeries. Parfois, les immeubles voisins vétustes exigent une reprise en sous-cuvre délicate que seuls les puits ereusés & la main ris- ‘quent de moins perturber. ‘exécution proprement dite ne pose pas de probleémes spé- jaux ; en effet, les outils de creusement ‘sont classiques : pelles, pioches, tc... (Fig. 9.2). LES FONDATIONS PROFONDES 359 (o) Panis (ey couanase bm o Figure 9.2. — Le blindage des puits artisanaux classiques. La traversée des couches résistantes et de faible épaisseur nécessite Tutiisation des marteaux piqueurs ; tout l'art consis- te a effectuer un blindage correct pour la traversée des cou- cches de mauvaise qualité. En général ce blindage est assuré par des planches de bois de 2,00m de longueur et de 27mm épaisecur, disposées cote A cote et verticalement. Ces planches sont soutenues par des cercles métalliques et le serrage est assuré par une clavette en coin. Il faut noter que cette opération nécessite le creusement d'un puits sans blinda- ‘pe sur au moins 2,00m de profondeur puisque le boisage est mis en place aprés le creusement. Dans certains cas, le sol de qualité trés médiocre ne permet pas, meme pour un instant ts court, le creusement sans élais Gna alors recours & la méthode dite de « coulantage », qui consiste A battre Tes voliges dont 'extrémité est taillée en pointe Le creusement se pratique aprés avoir mis en place le boisage, ef les cerces ne sont placées que lor.que le boisage est suffic Samment dégagé. Lorsqu’on a traversé la mauvaise couche, on peut repartir selon la méthode dife « parisienne » que nous avons décrite plus haut. Le taux de travail d'un puits varie de 10 a 15 bars et atteint exceptionnellement 20 bars. D’aucuns peuvent trouver ce taux nettement trop faible, La raison en est que le puits ne descend jamais profondément dans une couche dure. Le calcul théori- que de Ta portance est basé sur les formules applicables aux fondations Superficielles, ‘Comme le taux de travail est faible, le Béton est moins perfor- mane) Em general i est dose & 250 ke/a & état plastique, sauf cas exceptionne En général, les puisatiers n’enlbvent pas le blindage lorsque le terrain est de mauvaise qualité. Certains organismes exigent ‘qu'un puits soit déboisé avant bétonnage en raison du pourris- Sement du bois dans le temps, ce qui crée un vide entre le puits et le terrain |A notte avis, ce déboisage n'est pas indispensable, En effet, Yu'le faible taux de travail admissible, le frottement latéral ne sera jamais mobilisé. Dans certains cas, cette mobilisation peut ire néfaste ; e’est le cas lorsque le frottement latéral devient inégatif comme nous verrons plus loin 1 ne faut jamais creuser manuellement dans un sol perméable baigné par une nape, & moins qu'un pompage préalable et permanent ne soit assuré, a l'extérieur du puits. Pour des raisons évidentes d°économie, les pointes filtrantes, quoique efficaces, ne s"emploient guére de nos jours ; d'autant plus qu'un rabattement dans un site urbain peut provoquer des fassements instantangs désastreux pour le quartier. Dans les mémes conditions, le creusement d'un puits par des moyens mécaniques sans. blindage, est également & proscrire car la paroi peut s"ébouler lors du bétonnage. 2. Mise en @uvre par havage : les caissons Crest la méthode de foncage la plus classique pour les ouvra- fees lourds que sont les caissons. Le havage consiste a faire descendre, sous effet de son poids, le caisson sans fond préfabriqué, au fur et A mesure qu'on extrait de Vintérieur le ferrain d'assise. En présence d’eau, on travaille souvent & lair comprimé. La partie supérieure du caisson est alors fermée, et on maintient Pintérieur du caisson, une pression d'air qui refoule eau et permet le terrassement & sec En terrain aquifere, on réalise aussi des caissons & V'intérieur d'une enceinte de ‘palplanches (batardeau) étanche, et dans faquelle on pratique le rabattement de la nappe pour travaller Le havage utilise & Ia fois le travail manuel, et celui d’engins mécaniques. 3. Mise en @uvre mécanisée les barrettes et les pieux 4) Les parois-caissons Ce sont des enceintes fermées réalisées selon Ia technique Ge ia paroi moulée creusement mécanique & V'abri d’une les parois-caissons, 360 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS boue, mise en place d'une cage d’armatures, substitution de la boue par le béton. Il faut noter que cette technique est tes voisine de celle utilisée pour la réalisation des picun forés & la oue et moulés en place. Le fond du caisson peut étre, selon les beoins et les sites ‘s6ologiques, réalisé par injection d'une certaine assise, ou sous forme d'un’ radier construit aprés terrassement des terrains situés & Vintérieur de enceinte Ceite technique tend, depuis quelques années, & supplanter le hhavage par sa facilité et sa sécurité de mise en quvre. Elle permet en outre de résliser des caissons de formes quelconques. Crest ainsi qu’a 616 fondé Je massif d'ancrage des cAbles de suspension du pont d'Aquitaine. (eur la Gironde, en aval de Bordeaux), de 680m de portée (Fig. 93a), set goaers — sou g gions = morne Trunt PAROIS MOULEES,CIRCULARE: remplies de béton, c 7 Figure 9.3a. — Pont d° Aquitaine a Bordeaux, 1b) Les barrettes Elles sont également réalisées selon la technique de la paroi ‘moulée. Une barrette est donc constituée d'un = plot» de parol moulée ou ‘de plusieurs. La technique de réalisation, entigrement mécanisée, peut étre mise en uvre dans pratiquement tous les terrains, aquiferes ‘ou non, & exception de quelques terrains boulants, fluants ou fen mouvement. Pour les barrettes rectangulaires, cetle techni- due laisse une tres grande liberté de choix quant aux dimen. sions BL» D. En ce qui concerne la profondeur D, les engins actuels permet- tent, si besoin est, de dépasser 70m. Quant a la largeur B elle est, en général, celle des godets des engins de terrassement (©,50m a 0,80m), mais elle peut atteindre 1m 50\et plus, par plusieurs passes. Enfin, il est possible dassocier plusieurs barrettes rectangulai- res (croix, Hy U, etc...). C'est dite l'énorme possibilité offerte ar cette ‘technique qui permet de fonder des ouvrages tres lourds & grande profondeur (actuellement jusqu’a 10.000 t par point d'appui).. Compte-tenu de leur forme, les barrettes permettent en outre de prendre en charge d'importants efforts horizontaux, par exemple action du Vent sur les tours. Les barrettes sont trés utilisées pour la fondation des immew- bles de grande hauteur, des réacteurs nucléaires, des ponts (Crest par barrettes qu’a été fondé, en 1963, le premicr réacteur hnucléaire frangafs de St-Laurent-des-Eaux. Egalement la Tour. Montparnasse 2 Paris, de 60 étages, haute de 210m, ef pesant ‘environ 115 000 t. Elle est fondée dans la ctaie, par des baret- tes de grandes dimensions Gusqu’ Sm 1,50 m), ot de 62m de longueur (Fig. 9.36). Ligne de métro n*6 mae En eer 1 o 0 ° ye? | pS, os 02 \ Oo 2 Oo Fe oo \ oo & 9 I Ny \ Yel ° ° oo 02h) Sooo de métrontg_ Figure 9.3b. — Tour Montparnasse & Paris. ©) Les pieux Il existe actuellement une multitude de techniques de réalisa- tion mécanisée : la classification selon ce critere est done tres difficile. Rappeions aussi qu'il existe une centaine de types de pieux, chaque type Ou presque, étant protégé par un brevet, Pour Vessentiel, Ia distinction d'un type & autre porte sur le ‘matériaw utilisé, sur le processus et les outils execution. En fait, la mise en ceuvre des pieux se raméne A deux techni- ques fondamentales. = Le piew est faconné a I"avance et est ensuite mis en place ans le terrain, en général par battage. Le piew a battre (en bois, en acier ou en béton) est d’abord mis ‘en position dans un avant-irou foré de 44 6m de profondeur Cas particulier : les piewx @ section hélicotidale (acier ou béton armé) qui sont « vissés » dans le terrain. = Le pieu est réalisé en place, dans un trou préalablement exéeuté, puis bétonné. Cette technique concerne les picux en béton (armé ou non, ou Précontraint), ainsi que les pieux métalliques enrobés de bévon, D. Classification des fondations profondes selon le mode de travail. 1. Les caissons 1s reportent intégralement la charge qui leur est appliquée sur leur terrain d'assise. LES FONDATIONS PROFONDES 361 Le frottement Iatéral, & l'exception de certaines parois- caissons, joue un r6le faible, voire mul. La portance d'un caisson est done Uélinie et caleulée comme celle d'une fonda- tion superficielle dotée d'vn terme de profondeur renforcé. Il conviendra de tenir compte du poids du caisson par compar son avec celui du terrain extrait qu'il remplace. 2, Les puits Is travaillent comme les caissons ; leur frottement latéral de- vra étre apprécié avec soin puisqu’il est conditionné par le mode d'exécution, et notamment par le blindage mis en place Tors du creusement. 4) Cas des puits en béton Si le blindage est en bois et laissé en place, il va pourrir ; le frottement latéral est done nul. Le D.T.U. 13.2 de 1978 recom- ‘mande de ne pas retirer le biindage. Si le blindage est réalisé par anneaux en béton armé, il est en inéral laisse en place la situation est sensiblement identique Feelle d'un picu fore & tubage perdu ) Cas des puits en magonnerie Que le blindage soit enlevé ou non, le frottement latéral est nul compte tenu du mode d'exécution. 3. Les barrettes Elles travaillent, dans Ia majorité des cas, comme des pieux forés moulés dans le sol, lesquels sont examinés craprés. 4, Les pieux Compe tems de T'éancement, la portance dun pieu est cond — par la résistance du terrain sous la base (terme de pointe) ; — par fe frottement latéral exereé par les terrains ambiants sur ja paroi du pieu, frotiement qui n'intervient d'alleurs pas auto- ‘matiquement, nous le verrons, dans un sens favorable i la Stabilite. Selon Timportance relative de ces deux termes, on peut distinguer trois catégories de pieux. 4) Les pieux travaillant uniquement en pointe Les charges apportées par la superstructure sont dans ce cas intégralement Teportées sur un terrain d'assise, supposé suffi- samment résistant, situé A une certaine profondeur connue. Il Sragit en quelque’ sorte, dans ce cas, de « poteaux porteurs tenterrés >, qui véhiculent les charges apportées par 'ouvrage, fau travers de formations superficielles de mauvaise qualité, Le calcul de la portance est alors aisé. On démontre que le probleme du flambement des pieux ne se pose pas, meme dans des terrains de faible consistance, tant que leur élancement reste inférieur 4 50, La verification de la stabilité au flambe- ment doit étre faite lorsque Télancement dépasse 50. Il est outefois également recommandé de leffectuer pour des élan- Cements inférieurs a 50, lorsque le terrain ambiant est consti- fue d'une vase molle noffrant aucune résistance & la flexion du pie. Le probléme réside donc, pour les pieux travaillant en pointe, dans Vexistence d'une couche d'assise résistante et d’épaisseur ‘sulfisante. I convient également d'examiner la possiblité <°apparition, avec le temps, d'un frottement négatit qui « alourdirait» les icux, et surchargerait la pointe au-dela de la limite de poin- Gonnement du terrain d'astise et de la limite d'écrasement du Béton des pieux Lorsqu'un pien est desting & travalle totalement ou partielle tnencn polnter i convient fowjours de reconnaitre avec pre Non fa Retare’ des terrains studs ow-dessous de Passise de pointe proprement dite Il a deux raisons principales & cela. Ta premidre est la présence éventuelle de cavités (vides karst- uch Tale, poches ilies) stuees imédiatement, ow & fai ‘istance sous in pointe do piou (Fig. 9.4), Si cette snom Te cat generalsce, il faut approtondi 'asive des pieux. St lle Esc oxceptionnelie mais imprevisible, comme cela arrive sou Sent, i convient d'effectucr systematiguement une injection de CEnGut Sou In pointe de chaque pieu et sur ia hauteur de SGpartkion probable de V'snomalie. Dans fe cas des pious mow erin uate dlinjecton de faible section peut éue place en Sseomte, avant betonnage, dans Faxe du pie Ta seo tla aa aves cocky compete ade 8 facade cen Siac en pace at Bete Seca ree a Sant ae ee ep mec pe, ae eT Mage Se dt foe (Wiehe wl ew ite reg po oe eee ty ta Serene Site ee Mat dc ce Et eas eeecnenin ih ee sacle ote calesire karstique Figure 9.4, — Pieu arrété au-dessus d'un vide. Pp longrine horizon de grés Figure 9,5, — Piew arrété qu-dessus d’une couche com- pressible 362 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS Figure 9.6. — Risque de tassement dun groupe de piewx fon- 4dés sur un horizon résistant peu épais surmontant une forma tion compressib ‘maritime du Havre dont la réparation a été la premiére app! tion importante du béton précontraint par Freyssinet. ‘Ainsi, la reconnaissance sous la cote des pointes devra étre ‘autant plus profonde, de ce point de vue, que les pieux seront plus nombreux a ‘travailler en groupe. b) Les pieux fottants On devrait plutot dite piewx frottants. A Vopposé des précé- dents, ne doivent leur portance qu’a t'action du frottement lntérai des terrains ambiants sur leur f0r: argile plastique, sable peu compact, limons ou alternances de ces diverses for: ‘mations médiocres. On adopte cette solution lorsqu'il nexiste ppas de couche résistante a une profondeur raisonnable, et done u'll est impossible d'envisager la solution a) décrite ci- dessus. La sécurité de tels pieux tient essenticllement & une bonne définition du frottement latéral réel A attendre des for. mations traversées. La longucur de pieu & adopter — on dit la fiche — est directement déduite de cette définition, Nous verrons qu’intervient de fagon déterminante dans 'ap- préciation du frottement réel qu'on peut espérer mobiliser, Te type de pieu adopté, et plus encore, les conditions de sa mise fen ceuvre, Il s'agit done toujours’ de projets délicats pour Tesquels une tres solide expérience de praticien est requise. Remarque. Dans certaines circonstances, des picux peuvent étre appelés & travailler & Tarrachement. il convient alors de prévoir un ferraillage adapté A ce mode de travail. La résistance a Tarra ‘chement est alors uniquement fournie par le frottement lateral, ©) Les pleux travaillant 4 la fois en pointe et au frottement latéral représentent le cas intermédiaire le plus couramment rencontré. Il suppose une definition correcte des deux termes de la portance ; iI suffit que l'un d'entre eux soit erroné pour ‘que le pieu puisse céder lors de la mise en charge. 4) Cas particulier : les pieux de compactage. Il s'agit de pieux mis en place par battage ou vibrofoncage, dans des sables de compacité insuffisante. Les vibrations dues au battage contribuent 4 compacter le sable sur environ deux ddiamétres a la périphérie du pieu, le volume ainsi récupéré sur les vides intergranulaires étant simultanément comble parle picw enfoncé. Ainsi, si les pieux sont assez rapprochés (entraxe de 2 a 3 diamétres), le terrain d'assise emprisonné dans le périmétre du groupe de picux a une compacité finale supérieure & sa compacité naturelle. Il en résulte une augmen- tation de son angle de frottement interne et, corrélativement, du frottement latéral et de la résistance de pointe des pieux. Remarque n* 1: Lrordre de mise en place par battage des pieux d'un groupe devra tenir compte de ce phénoméne. Il convient toujours de commencer par les picux du centre du groupe pour terminer ar ceux de la périphérie. Cette régle reste dalleurs vraic our d'autres terrains, particulidrement pour les argiles plast ‘ques par exemple, qui sont incompressibles au choc ; le atta ge entrainant nécessairement un refoulement du terrain, il ‘convient de laisser & celui-ci le moyen de « s'échapper » latéra- Tement Remarque n° 2 Si avec les sables liches la mise en place des pieux améliore les caractéristiques mécaniques du terrain, avec la plupart des autres terrains (argile par exemple), il n'en est rien. Fréquem- ‘ment, au contraire, la mise en place d'un piew entraine un certain remaniement du terrain & la périphérie du pieu. Crest 1a igme important, souvent sous-estimé, qui explique bon idents (tassements excessifs par exemple) sur des int au frottement lateral. E. Classification des fondations profondes selon le matériau constitutif Les matériaux utilisés sont : le bois, Wacier, Ia magonnerie et le béton (armé ou non, et Eventuellement précontraint), et exceptionnellement des matériaux meubles, 1. Le bois Son usage se limite aux pieux. © Les piews en bois ont été trés wtilisés dans le passé et ne le Sont pratiquement plos dans nos pays. Ils le sont encore dans Seriaines, repions (Canada, "Seandinavie, Siverie. Afrique, Bren) ou fe bois est sbondant et bon marché. Lev principal inconvénient reside dans le danger Je pourvissoment Gu maté- Fiau lorsque ia partie supérieure du pieu peut Sire alternative. iment immergée’ et émergce ou des marées, oscillation du niveau des nappes, et. Egalement dans action des organismes vivants qui attagquent le bois. Ces dangers sont réduits lorsque les picux sont en Permanence immergés. On peut également réduire ces effets ‘égatifs par le choix de bois durs (et chers 1), et par le traite- ment a la créosote ou produits analogues. Les pieux en bois ‘Ont été longtemps utilises pour «truffer » tn mauvais sol. Battus serrés (et méme jointfs) jusqu'au refus, puis arasés, ils constituaient une assise robuste sur laquelle’ on venait, par intermédiaire de fondations courantes, axseoir le batiment gui n’était pas solidaire des picux mais simplement posé sur leur {Gte, Cette technique sommaire n'est plus utilisée de nos jours. ta LES FONDATIONS PROFONDES. 2. Lracier Liacier est utilisé pour Ia fabrication des pieux, ainsi que des Palplanches qu, associges, peuvent consttuer des pieux méta- iques ereux. © Les piewx métalliques, tr8s utilisés aux Etats-Unis, se pré- sentent sous forme: de_profilés H, de palplanches associées fou de tubes, ces deux dernitres caiégories pouvant étre rem- plies de béton. Leur principal inconvénient : la rouille dans la partie supérieure qui peut se trouver alternativement immeraée et émergée. On réduit cet inconvénient par des revétements anti-roullle et par des protections cathodiques, Les pieux mé- talliques offrent I'avantage, dans les pays ob acier est d'un prix acceptable, d’éue d'un maniement commode, et surtout, Se pouvoir atteindre de grandes longueurs par soudage d'élé: iments successifs. Les pieux métaliques, pour cette raison, apparaissent de plus cen plus souvent sur le’ marché européen, © Pieux métalliques enrobés. Le pieu est muni d’un sabot 1é- érement débordant. Aprés mise en place par battage, le vide ériphérique est rempli d'un mortier qui enrobe l'éme’ métalli- que et la protege contre la corrosion. 3. La magonnerie Elle a 616 tes utilisée pour la fabrication des puits et des fondations profondes massives (piles de ponts). Elle est de pplus en plus remplacse par le béton, et reste surtout en usage our certaines reprises en sous-euve d'exécution tres artisa- pale. 4. Le béton Armé ou non, représente actuellement le matériau le plus utili sé pieux, barrettes, caissons, et méme de plus en plus, pulls Le béton’ des puits n'est genéralement pas armé. Celut des barrettes et des caissons I'est toujours © Les pieux en béton, armé ou non, sont de tr8s loin les plus Uuilisés “dans le-monde, sous de multiples formes. Dans la grande majorité des cas, un pieu, sous Veffet de la charge apportée par Touvrage, ‘ne travaille qu'en compression. Le elon est "donepartatoment adapté 8 cette fonction fonda mentale, Les pieux en béton devront toutefois étre armés dans les cas suivants — Pieux faconnés a l"avance et mis en place par battage. La ‘manutention soumet le pieu & des efforts de flexion qui doi ‘vent étre pris en charge par un ferraillage appropri Les sections des pieux préfagonnés sont nécessairement fs par le poids ct la difficulté de manutention ; les diamétres Classiques se situent entre 20 et $0 centimétres, ce qui limite fortement Ia force portante wnitaire quills peuvent. fournir ‘Armés et creux, ils peuvent atteindre, grace & la réduction de poids, des longueurs de 40 & 50 metres. dans le sol & des efforts horizontaux ; les ants qui en résultent imposent nécessairement Te ferruillage. De tels efforts naissent par exemple d'un fluage latéral de certaines couches plastiques, sous T'effet de surchar~ ges en surface (remblais, stockage) (Fig. 9.7) Pieux susceptibles, certains moments, de travailler a Tarrachement ; leffort de traction impose alors nécessaire- ment des armatures longitudinales. = Pieux inclines N.B. Lorsque le pieu n'est pas armé, il comporte toutefois toujours dans sa partie supérieure des armatures de liaison (fers en attente) qui vont permettre, apres recépage, de solida- riser les tétes de picux avec les longrines ou les semelles de Fépartition qui viennent les coiffer. Ce ferraillage de t8te ne concerne que les quelques metres supérieurs du piu. 363 Ge mse tt to PP tet tie Figure 9,7, — Pieux soumis a des efforts horizontaus. 5. Des matériaux divers 1 Les colonnes ballastées ne sont pas & proprement parler des Sicus. ‘les sont realises par foncage ans le terain un frandrin vibrant. et introduction simalfange d'un gravir d'ap- port. Le résltat est en principe représenté par la mise en place de Colones de praviers noyées dans le terran preexistant,lequel Scltouve, eu principe, compacte au vorsinage des colonnes. ” ‘Une fois mises en place, les colonnes de gravers peuvent étre injoctées de ciment 1 ‘agit d'un procédé séduisant, mais semble-il encore insuf- fisamment maitnse au plan, de Vexécation, comme en temor {ment Ter acedents qui Ont 64 enrewstes, © Les caissons, lorsqu’ls ont été mis en place, doivent tre Seaplis, parllement ou toalement, par un mata @'apport. x'Templssage vie hla fois Ales lester, ct 8 leur permotre oe ‘sister at efforts latéraux. Le matériau d'apport est trés vari. 11 peut s'air d'un gros boion ou d'un toutvenantinjecté de béton, de fagon & const ther, avec le = recipient, un bloc monolithigue 1 s‘agit aussi souvent dun matériau meuble qvelcongue : des {ables ou dow iimone extaits sur Place, et meme de Peau! «© Citons également, pour mémoite les coulis mis en place par jection qui sont devtines 8 obturcr des vides, ov & Fenforeer nv ierrain d'assise vacuolare ‘de qualité insuffisante (voir chapitre 17) F. Pieux en béton Généralités Ce mode de fondation profonde est actuellement, de loin, le plus utilisé dans le monde. Il nous a paru nécessaire de Iui consacrer un développement particulier Il n'est toutefois pas question de décrire en détail tous les types de pieux, mais d'indiquer les principes de base qui per- Imettent de dégager les grandes familles. C'est & partir de ces Orientations générales que le choix d'un type de piew pourra Gire fait par le maitre d'auvre en fonction des impératifs du projet et surtout, de ceux du terrain. Crest & chague fois, Affaire dappréciation ; il n'y a pas de solution passe-partou mais bien un type de pieu bien adapté (technique, sécur Economie) & une situation donnée. Nous allons nous efforcer ‘de faire comprendre & partir de quels crtéres simples, ce choix peut étre effectué. 364 LA PRATIQUE DES Ce choix suppose tout d'abord que 'ingénieur doit : — avoir une connaissance aussi parfaite que possible du site ‘implantation (géologie, géotechnique, hydrogéologic) ; — étudier en détail les types de pieux qui lui sont proposés ppar les entrepreneurs répondant a la soumission. C'est dans Ia confrontation de_ces deux éléments qu’apparait Te type de pieu le mieux adapté. C'est aussi d'ailleurs —et ce ‘est pas un hasard — dans un choix effectué a priori, souvent 8 partir de considérations purement Economiques, qu'on trouve la cause de la plupart des accidents en matiére de fondation sur pieux, est souvent possible daméliorer, par telle ou telle technique appoint, une mise en cuvre satisfaisante dans son principe ‘mais présentant toutefois un risque. Ainsi, une injection préa- lable du terrain, dans l'axe d'un piew foré, peut éliminer le risque d’éboulement ou de décompression du terrain lors de Pexéeution du forage. Quelques exemples. — Les pieux battus ou a tube battu sont & proscrire dans un terrain hétérogene contenant des éléments durs — Un tubage de soutien s'impose dans des terrains instables, — La présence d'eau impose le bétonnage au tube plongeur. — Un curage parfait du fond de trou simpose dans un pict. foré qui devra travailler en pointe. — Le remaniement du terrain, 2 la périphérie d'un pieu, élimi- rnc Fespoir d'obienir une portance appréciable die au frotte- ment latéral. Il'en est de méme si le tubage de soutien est laissé en place, et de méme pour partie, si le pieu est exécuté & la boue. Ainsi, plus que pour les autres types de fondation, le mode d"exécution d'un piew conditionne son mode de travail dans le terrain, et donc sa portance rédll. Tl est done impossible de ne pas examiner avec soin, dans chaque cas, la technologie d’exécution dont dépend 'efficacité du dispositit de fondation. 11 ne faut pas perdre de vue qu'il est parfois difficile, lorsqu’un affaissement se produit sur une fondation par picux, de reconnaitre la cause exacte du désor- dre, et, par vole de conséquence, de définir le mode de confor- {ation Susceptible de faire face A la situation. Egalement qu' S'agit toujours d'accidents aux conséquences graves et tres onéreuses. Comme il a 616 indiqué plus haut, il existe deux grandes ccatégories de pieux en béton : les pieux fagonnés a Tavance et les pieux réalisés en place, Cette dernitre catégorie se subdivi- se elle-méme en deux catégories selon le mode d'exéeution du {ou desting recevoir le bétor — le trou est obtenu par battage, ou vibro-foncage, dun tube rovisoire en acier obturé a sa base. Dans ce cas, le terrain fnrest pas extrait mais refoulé latéralement, comme avec les pieux préfagonnés et battus ; = le trou est foré et le terrain extrait, les parois du forage Gtant maintenues, si besoin est, par un souténement provisoire (ube métallique, boue). 1. Pieux faconnés & Pavance 4a) Techniques de mise en place On peut obtenir lenfoncement du pieu dans le terrain par différentes techniques. © Le battage est une technique ts courante, Le piew est maintenu vertical (ou ineliné) par des « jumelles » qui garan- tissent sa bonne orientation. L'enfoncement est obtenu par la chute, libre ou activée, d’une masse métallique, le mouton, sur Ia tte du pieu. La chute libre est, maintenant fréquemment remplacée par le choc du piston d'un mouton-batteur Diesel. Pour éviter. sa “ SOLS ET FONDATIONS détérioration, la t8te du pieu est généralement protégée par un casque de battage. Cette pidce, dont l'emploi est indispensable, entraine une perte d°énergic de battage. Avec les sonnettes lassiques, le Fendement de battage se situe entre 0,7 et 0,8. Le piew est batt jusqu'au refus. Pris a Ia lettre, ce mot désigne Vimpossibilité denfoncer plus avant le pieu en cours de battage ; lorsque par exemple, la pointe atteint le bane ‘ésistant qui lui sert d'assise. En fait, dans le métier, le refus désigne I"enfoncement permanent moyen sous Veffet d'un coup de mouton correspondant a une certaine Energie de battage. Le refus absolu (e = 0) est rarement obtenu ct n'est ailleurs pas a rechercher car il pourrait en résulter un endom- ‘magement du pieu. Le plus souvent, le refus ¢ devient, en cours de battage, de plus en plus faibie. Mais alors, quand peut-on arréter le batta- ie ? La réponse est donnée, nous le verrons, par les formilles de battage qui définissent la portance d'un piew, a partir de la valeur de lenfoncement ¢. Ainsi, la charge de service du pict Gtant définie par le projet, on arréte le battage lorsque a valeur du refus ¢ définie & partir de ces formules est atteint. Le DTU 13.2 indique que le refus final devra étre mesuré sur trois volées de battage successives, de dix coups de mouton chacune, Remarque + Le comportement du pieu sous le choc du mouton est un probléme complexe. Dans la pratique enfoncement se décom- pose en deux parties (Fig. 9.8) M Ly eh 2 lehoc | choc 3¢ lchoe TT Figure 98. — Battage d'un piew. Refus élastique et refus plastique. = le « refus élastique » ¢' correspondant au raccourcissement {du piew (et du terrain) sous le choc du mouton ; cet enfonce- ment disparait rapidement aprés le choc : — le « refus plastique » ¢ correspond a 'enfoncement perma- nent du piew dans le terain. Ces, bien sir, le seul quest Faux refus. ‘agit d'un refus conforme aux formules de battage mais qui est obtenu sur un obstacle imprévu (bloc rocheux ou magonne- tie ancienne, niveau dur peu épais, etc...), rencontré en cours de battage ef situé audessus de lassise résistante dans laquelle fon a prévu de ficher la pointe du pieu. ‘A ce refus prématuré ne correspond pas la portance attendue. I en résulte que lorsque le pieu est ultéricurement mis en charge & sa valeur nominale, il céde. Il s'agit 1a d'un type Gaceident tres classique. On ne peut jamais éliminer totalement ce genre de risque qui est le point faible de la technique de battage. On peut forte- ‘ment le limiter par une reconnaissance de’ sol suffisamment précise pour déceler qu'un refus est atteint @ une profondeur Anormalement faible et doit done correspondre a un. faux: refus, LES FONDATIONS PROFONDES 365 Dans cette optique, il est vivement recommandé de consigner le processus de baitage d'un pieu en tablissant sa courbe de battage. La représentation la plus courante consiste & porter en abscistes les enfoncements successifs obtenus pour dix coups de mouton ; en ordonnées, la profondeur atteinte, 4 chaque tape, par la pointe du pieu. La courbe de battage est un peu Tre électrocardiogramme » du pieu. Elle permet de déceler une anomalie et représente le meilleur compte-rendu de chantier. ‘On peut dailleurs y joindre tout commentaire utile sur les incidents et difficultés rencontrés en cours de battage. En conclusion, on peut dire que la sécurité d'un pieu mis en place par battage, repose sur une définition correcte du refus, & partir duquel on calcule la portance admissible du pieu. Cette technique suppose done une tres bonne reconnaissance préala- ble des terrains & traverser et notamment un. altimétrigue de la couche d'assise si l'on veut ‘que du faux-retus, La mise en place par battage doit étre écartée dans les cas = terrains hétérogdnes. comportant des fanarchiquement ; — position altimétrique ts variable du ‘oir de Iassise résis- ‘ante dans le cas de pieu travaillant en pointe. En effet, les pleux fagonnés a I'avance et battus ont des longueurs nécessai- Foment fixes. Cette irrégularité du toit de T'assise entrainera done’ + soit des excds de longueur, avec des recépages excessifs Sous T’angle économique ; «soit des entures pour les picux qui se révélent soudainement Trop courts. Les entures sont aisées avec les. pieux métalli- ‘ques, et c'est leur grand avantage. Elles sont toujours délica- tes, aléatoires et chéres avec les pieux en bois ou en béton armé. Un exemple classique de la situation négative évoquée 7 gece erstain PESTON “ec eretatin + nays one araile Fa rofus du pew crespondat) Figure 9.9. — Faux-refus sur un bloc dur isolé. se en place par battage est iprations qui en résultent sont fen effet & lorigine de multiples désordres dans les bitiments du voisinage, surtout si ceux-ci sont mal fondés ou vétustes. © Le vibro-foncage remplace assez fréquemment de nos Jours, le battage traditionnel a la sonnette auquel il S‘apparen- te. Lienfoncement est obtenu dans ce cas par une masse vi ‘brante disposée sur la tte du pieu, et transmettant & celui ses vibrations. Les fabricants de ces outils fournissent I'éta Tonnage permettant de calculer la portance & partir des formu- les de battage traditionnelles. © Le foncage d'un piew au vérin n'est pas couramment prati- ‘cable en raison des réactions considérables que demande un fenfoncement statique des que le diamétre du pieu atteint les ‘imensions courantes nécessaires. Cette technique est toute- {ois utlisée dans deux cas — les essais de piew qui seuls permettent de définir avec certitude la portance d'un piew ; = es pieux foncés en acier ou en béton, (Fig. 9.10) utilisés pour les reprises en sous-cuvre. Il s'agit souvent d’éléments eylindriques en béton, denviron un metre de long, & ame freuse. lls sont poussés, élément apres. élément, au moyen d'un vérin qui prend appui sous la fondation du batiment & conforter. Lorsque la portance voulue est atteinte, une armat- re métallique est enfilée dans 'axe od lon pratique alors tune injection de ciment pour solidariser V'ensemble des élé- ments empilés, La tele du pied est ensuite solidarisée & la Vieille fondation, généralement par l'intermédiaire d'une poutre en béton armé, construite par parties successives Figure 9.10. — Piew de reprise en sous-euvre foncé au vérin. Ce mode de reprise en sous-euvre est souple, efficace et parfaitement adapté a la confortation des monuments histori- ues. Il peut étre pratiqué dans un espace de travail tres Féduit, Le vérinage permet également, si besoin est, de soule- Yer tei ou tel point affaissé du batiment repris. Rappelons que les essais pénéwométriques dits statiques, sont realisés par enfoncement lent au vérin d'une tige d’acier. © Le foncage dun pieu par lancage consiste & faire arriver, Sous Ia pointe du pieu, un courant d'eau sous pression, qui désagrege le terrain, et permet donc la descente du pieu. Le langage rest ailleurs ‘souvent qu'une technique d'appoint destinge & accroitre l'efficacité des diverses techniques de mi se en place qui viennent d'étre décrites. Les rendements obte- fnus grice au langage sont remarquables dans les terrains meu- bles, spécialement dans les sables et limons. Tl convient toute- fois den contréler l'emploi car le langage entraine un impor tant ‘remaniement du terrain (c'est précisément sa raison d'etre) lequel peut réduire fortement les caractéristiques géo- techniques du terrain & prendre en compte dans le calcul de la portance. Ceci est vrai tant pour le frottement latéral que pour Ia résistance de pointe. Ce Temaniement sera en général sans conséquences pour des pieux travaillant en pointe sur un bane dur profond ) Fabrication des pieux en béton armé Elle est effectuée sur une aire aménagée & cet effet au voisina- ge du chantier d'utilisation. On utilise généralement la techni- ‘due représentée par la figure 9.11. Avee les ciments courants, Te délai de durcissement permettant Ia mise en euvre est de ordre d'un mois, ce qui implique une aire de fabrication et de stockage parfois ‘difficile & trouver sur un chantier. Les ci 366 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS, fers longitudinaux cerces, béton, ‘de Figure 9.11. — Fabrication des pieux en béton armeé ‘ments spéciaux permettent de réduire ce délai & une dizaine de jours. Le dosage habituel du béton des pieux préfabriqués est de 350 A 500 kg de ciment par m’ de béton. I convient d°étu- ddier préalablement par analyses, 1a composition chimique des ‘eaux du terrain, si fon veut éviter In désagrégation progressive ddu béton ; on choisit alors en connaissance de cause, la qualité dde ciment adaptée a la composition chimique des eaux. 2. Pieux tube battu coulés en place C'est une technique rapide et économique. Elle est & écarter dans les mémes cas et pour les mémes raisons que les picux préfagonnés battus. Elle est efficace & condition d'etre correc: ‘ement mise en auvre et d'éire bien adaptée au terrain. 4) Réalisation du trou Un tube métallique Epais, indéformable, obturé a s est battu jusqu’au refus, comme pour les pieux fagonnés & Pavan ce. L’obturation de’ la base du tube’ est obtenue, ‘selon les fenireprises, par un sabot, une simple plaque métallique, un bbouchon de béton ow de graviers compactés par batlage. Lors- que le battage du tube se fait dans un terrain aquifere, il faut ue obturation de la base empéche Varrivée d'eau dans le tube. Selon le cas, le battage du tube se fait par chute dun ‘mouton sur la téte du pieu, ov sur obturateur de pied par un pilon lourd glissant & lintérieur du tube (Fig. 9 2), (b) ju bot terme Broviscire (wattage or bionic) Fiqure 9.12. — Réalisation d°un piew & tube bart, moulé dans te sol Remarque, Lintroduction forcée d'un tube provisoire obturé & sa base, fait que le terrain est refoulé latéralement, Il en résulte, pour certains sols (Sables liches, limons sableux) un serrage du squelette et apparition dans le terrain, de la. botée, a la Périphérie immédiate du tube. II n'eo est pas de méme lorsque le terrain est extrait simultanément a la mise en place d'un tube de souttnement. Ce dernier procédé constitue’ d'ailleurs, fn fait, une technique particuliere de forage Ds que le tube atteint un certain diamétre (de 50 & 100 em selon les terrains), le fongage par battage devient impossible. Le langage et le vibrofongage sont alors uulises. Toutefois, des due les diamétres atteignent lordre du métre, il devient géné- ralement plus avantageux et plus sir d'exécuter des pieux forés. >) Bétonnage © Pieux moulés. Le tube provisoire étant battu (ou vibro- foneé) au refus, les opérations sont alors les suivantes (Fig. 9.126): ‘on dispose & T'intérieur du tube une cage d'armatures si le pieu doit tre armé, sur toute sa hauteur ou en téte seulement ; — une certaine épaisseur de béton est mise en place a la base du pieu, au-dessus de obturateur ; — le tube métallique est accroché par la t8te & deux cibles ‘métalliques. Puis il est_soulevé Iégerement on méme temps ue, par un fort coup de mandrin interne, on chasse Tobtura- teur de pied de tube. Par plusieurs coups successifs, on refoule dans le terrain le béton plastique qui surmonte l'obturateur ; — une nouvelle guamtité de béton est mise dans le tube ; eluirci est soulevé d'une petite hauteur en méme temps que, par battage interne, le béton est refoulé dans le terrain. Et insi de proche en proche, jusqu’a remplissage complet du Vide, et extraction simultane du tube provisoire Lrextraction du tube peut se faire par différents moyens : par ‘cables mouflés, par rotation, louvoiement et action de vérins, ‘par action d'air comprimé. Dans ce dernier cas, la téte du tube {Sst hermétiquement obturée ; lair sous pression, envoyé dans Ia partie haute du tube sert, d’une part refouler le béton dans le terrain, d’autre part a faire remonter le tube. Il s'agit 18 d'une technique originale mais d'un maniement délicat. Dans un pieu moulé, le béton étant refoulé latéralement dans le terrain, la paroi du pieu réalisé présente une multitude de boursouflures. Il en rérulte une «rugosité » importante, qui accroit la portance issue du frottement latéral © Pieux pilonnés. Le bétonnage est réalisé au moyen d'un béton trés peu mouillé, par petites quantités successivement lonnées au moyen d'un mandrin batt, et ce, au fur et & mesure de T'extraction du tubage provisoire. Le pilonnage re- foule fortement le béton dans le terrain, ce qui accroit au. ‘maximum la « rugosité » du pieu. © Dispositions particuligres. — Elargissement du pied, Dans un terrain meuble o mou, il fest possible, par un refoulement intense et prolongé du béton, alors que le tube est encore a peine soulevé, dobtenir un @largissement du pied du futur pieu. La réduction du taux de ‘avail quien résulte pour le terrain d'assise, entraine. un accroissement du terme de pointe de Ia portance. — Chemisage des piewx moulés. Dans certains terrains incon- Sistants (vases, argilesmolles) ou vacuolaires (vides. de dissolution), le frettage du terrain est insuffisant et Pon risque lune dispersion latérale anarchique du béton. Le risque de dis- ccontinuité de bétonnage ne peut alors etre éliminé que par la ‘mise en place d'un tubage métallique permanent. Cette gaine mince, appelée « chemise », est descendue, avant bétonnage, a l'intgrieur du tube de battage, qui lui est épais et est retiré selon la technique décrite ci-dessus. Le chemisage est également utilisé lorsque les circulations ‘eau dans le sol sont trop importantes ; sans gaine de protec tion il y aurait, avant prise, délavage du béton. Egalement lorsque les eaux du sol, par leur composition tes anormale, risquent d’attaquer le béton frais. Enfin, le chemisage est uti ‘s€ lorsqu'on veut éliminer un éventue! frottement négatif sur la paroi d'un piew. — Précautions a prendre. La bonne exécution dun piew moulé réside avant tout dans la remontée du tube provisoire sous une ‘garde suffisante de béton LES FONDATIONS PROFONDES 367 du tube), pour éviter toute intrusion des terrains et de l'eau & Ta base du tube. Une intrusion, méme limitée, représente en cffet une discontinuité dans le fGt du pieu ou, au minimum, ‘une réduction de sa section, ce qui ruine sa portance. Ceci se produit si le tube est remonté trop vite, ou encore si le béton mis en ceuvre est trop Faide et remonte avec le tubage. Ce sont done, le plus souvent, des fausses maneuvres qui sont A Torigine de'tels accidents dont la gravité est évidente, IL convient également de veiller & Ia qualité du béton mis en place. ‘Avec les pieux moulés il faut utiliser un béton de bonne ouvra- lité. Avec les pieux pilonnés, c'est au contraire un béton ferme qui doit étre mis en @uvre, toute arrivée d'eau étant strictement & proscrire en cours d’exécution. © Dosage du béton et contrainte admissible — Le dosage recommandé est de 350 ke de ciment par m? de béton. Une attention particulitre doit étre portée aux caracté- ristiques chimiques de T'eau des terrains, Si'un risque existe de ésagrégation du béton frais des pieux, on doit utiliser des ceiments alumineux & prise rapide (3 jours). — Contrainte admissible : 55 ars. D'une fagon générale, un Cchantier sous contréle renforcé peut admettre une augmenta- tion du taux de travail de 20%. Dans le cas des pieux a tubes battus, ce taux devient alors 66 bars. © Remarque sur la charge portante des pieux @ tube battu Celle-ci est calculée & partir de la mesure du refus au battage du tube provisoire, et! application d'une formule dynamique. En réalité, ce n'est pas ce tube provisoire qui portera l'ouvr ae, mais Ie pieu en béton qui sera coulé dans ce tube, qui lui feet extrait. Pour que cette appréciation indirecte soit admissi- ble, il faut étre certain que le pied du piew en béton est parfaitement solidaire du terrain quia donné le refus au tbe provisoire. Il convient done qu'un soin tout particulier soit porté par lentrepreneur & la premiére phase du bétonnage expulsion de 'obturateur de pied et refoulement simultané du premier béton. C'est incontestablement le moment le plus cri ‘Que — surtout en présence d'une nappe aquifere — de lexécu- ton de ce type de pieux. Il peut résulter d'une fausse manceu- vvre A ce moment, les malfagons suivantes (voir figures 9.43, 9.44, 9.45) — une décompression du terrain d'assise, — un vide partie sous le pied du pie, — un délavage du béton de pied, — une intrusion de terre dans le béton de pied. De tels défauts de pied peuvent conduire, lors de Ja mise en charge du picu, & des tassements excessifs et méme a une perte totale de la portance de pointe, Lorsque le frotte- ‘ment latéral peut jouer totalement son réle, de telles insuffi- sances de pied peuvent passer inapercues lors de Ia mise en charge, en raison de la marge de sécurité souvent offerte par ce frottement latéral. C'est certainement I'un des avantages de fc type de piev. Mais cette marge de sécurité n'est pas tour jours suffisante... 3. Pieux forés Le grand avantage des pieux forés réside dans le fait que chaque pieu est en lui-méme un sondage de reconnaissance du terrain, et ce, a 'endroit méme ob fe pieu va travailler. L'exa- ‘men miqutieux des déblais extraits permet notamment de repé- rer avec certitude la couche dassise, et de déceler toute ano- ‘malie en contradiction avec les résultats de la reconnaissance de sol faite au stade de Tavant projet. (On est parfois amené & effectuer une reconnaissance complé- ‘mentaire (au fleuret ou au sondage destructi), afin de s'assu- rer de Fabseace de cavité ou de couche molie sous la pointe ‘des picux. On peut ainsi adapter parfaitement l'ouvrage aux impératifs du terrain, Encore faut-il que examen des déblais Solt confié & un observateur compétent, ce qui hélas, est rare- ‘ment le cas. 4a) Réalisation du forage Le forage du trou est indépendant du bétonnage. Contraire- ment aux pieux A tube batty obturé ala base, la fabrication du frou s'accompagne ici de I'extraction du matériau. Dans un terrain homogene, suffisamment cohérent et ne conte- hnant pas de nappe, il est possible de réaliser le trou sans Souttnement provisoire. Il suffit, avant le bétonnage qui doit suivre immédiatement la réalisation du trou, de s‘assurer (au moyen d'une lampe de poche) du parfait état de la cavité Fealisée, Dés que le terrain traversé comporte des matériaux ulvérulents — & plus forte raison une nappe — il est nécessai Fe de mettre en place un fubage de soutenement provisoire — tude métallique épais — qui est retiré au moment du bétonna- be, Dans certains cas — ceux énumérés & propos des pieux & tube batta — les pieux doivent étre chemisés & titre perma- nent. Pour éliminer tout risque d’éboulement en fond de forage, le tubage provisoire doit etre enfoncé de quelques décimetres fu-dessous du fond de forage (cest-a-dire de la base du pie). Le principal avantage des pieux forés est de permettre I'exéou- tion de pieux de tes grand diamétre (on les appelle souvent «piles » ou « colonnes ») et donc, de fonder des owvrages trés Tourds [Les engins actuels permettent de forer des pieux de gros dia inétre Gusqu' 1:60") ct de grande tongweur G0: et pls). LLorsque le souténement est nécessaie, la technique classique G2"Gousement consste & enfoncer sin tbe provisoite (Par Simple havage ou en s'sidant du Batfage on du langage) et & extllre simittanement le terrain intércur au. moyen d'un out SE "Geusement et de curage (span, corete a capet, hartmer fab), Certaines technigues utlsent le langage pour facliter la ‘Ssagrégation du terrain et son extraction. ‘Tout Mart consiste @ n'extraire de terrain que le volume du tube provisoire, Mais il arrive que dans les terrains instables, fon peut en extraire beaucoup plus ; il en résulte une décom- pression di sol aul voisinage du forage, et parfois méme, trés Au large de celui-ci. Les risques pour la stabilité des batiments ‘construits et méme pour celle des pieux eux-mémes sont évi- dents. Dans le but d'éliminer cet inconvénient grave, on utilise de plus em plus le «forage a la boue >, Le trou, en cours de ‘creusement, est en permanence rempli dune boue thixotropi- ‘que dont le role est de soutenir les parois du forage, comme ‘dans Ia technique de la paroi moulée Rappelons que l'usage de la boue peut se justifier pour deux ‘autres raisons. — D'abord, lorsque le fond du forage a tendance & se soule- Ver, ce qui se produit surtout dans les terrains boulants goraés eau. $i ce ‘phénoméne s'est _déja_localement produit, il ‘conviendra d'injecter, aprés bétonnage, le terrain d'assise du piew concerné, afin de restaurer au. moins partiellement sa compacité. — Ensuite, lorsqu'un courant d'eau ascendant se manifeste ‘one certaine profondeur dans le terrain lors de la pénétration ars), et la nature du {terrain ambiant, leur charge de rupture se'situe entre 10 et LES FONDATIONS PROFONDES 309 Figure 9.13. — Micro-pieux de reprise en sous-ceuvre. 100 ¢, Dans les sols mous les micro-pieux doivent etre vérifiés au flambement Il faut observer que le frottement latéral d’un micro-pieu est fortement augmenté par l'injection de ciment qui est pratiquée, spécialement bien sGr, dans les sables et les silts. Ceci tient au fait que Tinjection colmate les divers vides du terrain, non seulement au contact du fit, mais aussi au large. Ainsi, un essai d'arrachage sur un piew-aiguille (B = 15 cm, D's my Seell dans des imons 4 récemment fourni, au Cen” tre tertiaire de Lille (voir Chap. 11), un frottement latéral & la rupture de 15 t/m’, alors que, dans le méme terrain, le frotte- ment des picux normaux est de ordre de 2 t/m © Pieux-picots Les picots sont de petits pieux (15 a 40cm de diamatre ; 61m de longueur), utilisé lorsque les charges sont réparties ou faiblement concentrées, et lorsque le terrain de fondation a des ccaracteristiques mécaniques faibles en surface (Fig. 9.14) Is sont réalisés au moyen d'un tube tronconique (le, mandrin) entoncé par battage ou vibration, qui laisse, apres retrait, lune empreinte dans le terrain. Celie-ci est ensuite remplie de béton, qu'on dame au moyen du mandrin réintroduit dans le forage. De ce point de vue, les picots rappellent les pieux expansés. 4, Recépage des tétes de pieux en béton L'élimination, sur une certaine hauteur, de la partic supérieure ‘Pun piew en bélon, est toujours nécessaire. Pour les pieux Figure 9.14. — Piewx-picots : phases de réalisation. préfagonnés battus, le battage a généralement eu. Pour les pieux moulés en place, le béton de fa téte duu pieu, qui correspond au premier Béton coulé, est toujours plus ‘Ou moins délave et pollue. Le recépage permet également le dégagement des aciers en Atente, qu sont destinés & liisonner les t2tes de pieux a la Structure en béton armé qurelles sont appelées a recevoir. En principe, la hauteur de cecépage est imposée par la cote d'arase du plan de beton armé. Le DTU 13.2 indigue que la hauteur de recépage des pieux en béton armé préfaconnés ne doit pas etre infenieure & 2,5 diambtres. Pour les pieux moulés, Celt hauteur doit tre, en metres, de 0,3(2 + 1) lorsque Ia cote Trarase de tétes de pieux se situe, sur le plan d’exécution de Gcurcei, A une profondeur z sous la plateforme de travail et Que t<5m:; elle doit dure de 1,80m lorsque z= 5m. iis hauteur minimale de recepage est généralement mentionnée au devis descriptif. Toutefois, cette regle doit étre, pour cha- Que pieu, adaptée & la qualité du béton telle qu'elle apparait Sours du recgpage. Un mauvais béton doit toujours etre élimi- tne et la fete reconstituée pour rattraper Ia cote d'arase. Ce tains accidents, lors de la mise en charge, sont en effet dus Técrasement des tétes de pieux, constituées d'un béton de résistance insuffisante non recep Pour éliminer tout risque de contestation entre entreprises, il ‘convient que lopération de recépage des tétes de picux soit fncluse dans te lot des ouvrages de béton armé qui vont coiffer es pioux (longrines, semelles, radier). ‘Remarque, Il ne faut pas perdre de vue que la cote d'arase qui figure sur le plan d'exécution des pieux représente la cote que doit avoir la téte du piew exécuté avant recépage. La cote Parase definitive, qui sert & V'exécution du longrinage des tétes de pieux, se déduit done de la précédente par soustraction de la hauteur de recépage. 370 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS CALCUL DE LA PORTANCE D’UNE FONDATION PROFONDE AU MOYEN DES FORMULES STATIQUES A. Remarques préalables Comme pour toute fondation, on doit définir Ia charge maxi- male qu'on peut appliquer & une fondation profonde sans nis ue de Is voir se rompre ou subir un tassement excessif incom- patible avec son Usage. Ul convient tout d'abord de se représenter que deux catégories de ruptures peuvent entrainer la destruction dane fondation © rupture du terrain porteur : le corps de !a fondation, tout fen demeurant intact, s'enfonce dans le terrain dans lequel elle est enfouie et qui est sensé la porter ; @ rupture du corps de la fondation : te matériau constituant la fondation se rompt. par écrascment, par flexion, par flambe- ‘ment, par cisaillement. Pour un pieu en béton il convient donc notamment, que la contrainte de compression qui nait dans le iew lors de sa mise en charge. ne dépasse en aucun point la résistance & Ia compression simple du béton mis en ccuvre. Dans un calcul de portance, il convient de s'assurer qu'on est simultanément a l'abri de ces deux causes de destruction. Compte tent. de habituelle confusion qui existe & ce sujet dans les esprits — et dans le langage — il convient de préciser ‘quelques definitions En premier liew il faut noter que le mot « portance » recouvre une notion générale : Iaptitude de la fondation & supporter sans dommage la charge qui lui sera appliquée, Dans un calcul ‘ou un rapport, ce mot doit éte remplace, pour eviter toute ‘confusion, par les expressions définies ci-dessous. B. Définitions utilisées dans le calcul de la portance d’une fondation profonde 1. Concernant la rupture du terrain © charge limite Q, : charge de rupture du sol dans Jequel est Scabies fondation, Dans certain cas la charge habe, St remplacée par la charge de fluage Q, (voir $V: essai de chargement) © charge nominale Q. : charge timite (ou charge de fluage) divisée par un coefficient de sécurité F,. 2. Concernant la rupture du matériau consti- tuant la fondation © charge ultime Q, : charge de rupture de ce matériau. © charge intrinséque Q, : charge ultime divisée par un coetti- cient de sécurité F,. 3. Définition de Q, et Q, Le respect des limites définies ci-dessus, conduit aux défini- tions suivantes qui intéressent 'ensemble de Ia fond: (errain porteur et corps de la fondation) © charge de rupture Q, : 1a plus petite des deux charges de truction Q. (ou Q,) et Q, définies cidessus, la charge limite étant modifige pour tenir compte de Feffet de groupe © charge admissible Q, : la plus petite des deux charges de destruction définies ci-dessus frappées de leurs coefficients de sécurité respectifS (c'est-dire Q. et Q.), la charge nominale Gtant modifiée pour tenir compre de leffet de groupe. On désigne également la charge admissible Q, d°une fondation par lexpression charge — ou force — portante admissible, et. uelquefois, par Vexpression charge utile qui est déconseillée Gar ambigué, 4. Charge de service ‘La charge qui est effectivement apportée & la fondation par Fouvrage construit est dénommée charge de service Q. 3 sa valeur est fournie par le plan des descentes de charges Gtabli par le bureau d°études projeteur. Pour se mettre & 'abri des deux causes de destruction rappe- Ides ci-dessus, il convient done de veiller A ce que, simultane ment: Q = 0, ct Q=Q , étant imposé par te projet, c'est par le choix approprié de {a fondation (type, dimensions) quill est possible de respecter cette double inégalité. Pour des raisons évidentes déconomie, fon s'efforce de dimensionner Ia fondation pour que Q. soit peu inférieur aux limites ci-dessus, 5. Définitions relatives aux contraintes Les définitions cidessus sont applicables au domaine des contraintes ; il suffit de remplacer le mot charge par le mot Contrainte, et les majuscules par des minuscules * dy Gur dr dn 4. 4. 3 4, est également souvent désigné par Mexpression aux de travail admissible » de la fondation 6. Contrainte admissible dans le co des pieux selon la nature du ma constituant riau Le D.T.U. 13-2 (me édition ; 1978) fixe la contrainte admis- sible des différents matériaux utlisés dans la fabrication des pieux. Conformément & ce document officiel, nous recomman- Gons les valeurs suivantes que nous classons dans ordre croissant. — Puits : 20 bars. — Pieux exécutés & la taridre ereuse : 45 bars — Pieux dont le béton est coulé sous eau ou dans la boue, Paide d'un tube plongeur ; picux exécutés & la taritre creuse ‘munie d'un systéme d'asservissement ; pieux vissés moulés ‘50 bars, = Pieux pilonnés ou moulés ; béton coulé & Taide d'un tube plongeur avec extraction du ‘tubage par vibration ; pieux 2 béton ferme: 55 bars. — Pieux a béton sec vibré : 60 bars, = Pieux préfabriqués battus cylindriques ov tubulaires : 0 bars. — Pieux métalliques : 800 bars. LES FONDATIONS PROFONDES an Un contréle continu (par exemple par impédance mécanique) permet de majorer les chiffres précédents Je 20 %. Rappelons que Ia bonne conservation du béton des pieux dé- pend. de sa compacité, quion peut accroitre encore par augmentation du dosage en ciment, par adjonction de cendres Yolantes, ou encore par vibration du béton. Egalement de action des eaux du sol: eaux agressives ou chargées en smatidres orgat faiées (limite tolerée + 0,50 g/1 de SO, de choisir avec soin la qualité de ciment la mieux adaptée & ‘ces caractéristiques. C. Les différentes méthodes d’évaluation de la charge portante admissible Texiste quatre moyens principaux d’évaluer la charge admissi ble: Te calcul a partir des formules statiques, [utilisation d’es- sais in situ, les essais de chargement, l'utilisation, dans le cas des pieux battus, des formules dynamiques. 1. Les formules dites statiques Elles constituent une adaptation aux fondations profondes, puis au cas particulier des pieux, du calcul de la charge admis Sible mis au point pour les fondations superficielles. La fonda- tion profonde apparait donc comme une fondation superficielle de’ charge portante renforeée, tant par le terme de pointe que par le frotiement du terrain sur sa paroi latérale enterrée, Les essais géotechniques in situ Ils permettent soit de définir les caractéristiques mécaniques du terrain a faire intervenir dans les formules statiques, soit le plus souvent fournissent directement la valeur de la’ charge ‘admissible 3. L’essai de chargement Il consiste & reproduire, aussi exactement que possible, les conditions de mise en charge de la future fondation, et ‘observer son comportement, en principe jusqu’a la rupture? it done d'une expérimentation en vraie grandeur, pour iI n'est pas nécessaire de faire préalablement un choix théorique. L'essai de chargement n'est envisageable, pour des raisons évidentes, que pour les piewx. 4. Les formules dites dynamiques Elles sont directement associées au battage. Elles n'intéressent done que les picux mis en place par ce procédé. D. Généralités sur utilisation des formules statiques Lradiectif « statiques » est employé ici dans le seul but de distinguer ce mode de calcul de celli utilisant les formules ‘ites « dynamiques », employées pour les pieux battus. 1. Les deux termes de la charge limite (On a coutume d’admettre que le terrain s'oppose a I'enfonce- ‘ment d'une fondation profonde en mobilisant deux termes de resistance distinets et indépendants lun de autre : = tune résistance sous Ia base (ou la pointe) ; — une résistance qui se manifeste le long de la paroi verticale de Ia fondation, Cette résistance tient & la fois du frottement paroi sur terrain, et de la résistance au cisaillement du terra Tuisméme au voisinage immédiat de la paroi Le premier terme est dénommé : terme de pointe Q, ; le se- ‘cond : terme de froitement latéral Q, (voir Fig. 9.1). Les formules dites statiques admettent que a charge limite Q, une fondation profonde, est la somme des valeurs de ces eux termes, au moment od Fenfoncement de rupture se pro- uit. On a done & ce moment : Q=a+Q. o 1 s‘agit Ia d’un schéma commode, mais qui a été pour partic emis en question par expérience. Ainsi, en considérant un pieu chargé au volsinage de sa force portante de rupture, Kérisel ‘ montré qu'on pouvait reporter une bonne partie de cevte charge, soit sur la inte (en supprimant le rOle du frottement Intéral), soit sur fe frottement latéral le long du ft (en supprimant le réle de la pointe). Les deux termes Q, et Q, rhe sont done pas indépendants Tun de l'autre. Ainsi, les cal- tculs de portance établis 2 partir des formules statiques doivent- lis étre, pour cette raison (et pour d'autres évoquées plus loin), considérés avec circonspection. Ce mode de calcul permet de Ségager les grandes lignes d'un projet de fondation, mais il convient toujours d’en. vi ‘es résultats par d'autres méthodes, [Examinons de plus prés les deux termes de la portance. 2. Le terme de pointe Q, Il représente Ia résistance au poingonnement du sol dassise sous Taction de la base de la fondation (Fig. 9.15). Ce terme fest donc, en premiére analyse, de méme nature que celui qui fntervient dans le calcul des fondations superficielles. Figure 9.15. — Terme de pointe. Comparaison du mode de rupture d'une fondation superficie et "une fondation pro~ fonde. Lorsque le frottement latéral du terrain sur le f0t est faible ou rl, la charge de service est totalement et directement transmi- Sea Tassise —profonde. On dit alors d'une telle fondation qu'elle fravaille uniquement en pointe ; sa portance est entidre- ment définie par le terme 3a. LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS Le terme de frottement latéral Q, I est spécifique des fondations profondes. I représente la ‘composante verticale de la somme des forces élémentaires qui haissent du frottement du terrain encaissant sur la parol ver ‘ale de la fondation enterrée. Seule, en effet, la composante verticale de ces forces participe & la portance, Hest bien évidemt que cette action du terrain sur la paroi de Ia fondation est le plus souvent orientée vers le haul et s-oppose son enfoncement : on dit alors que le frottement est positi, Mais dans certains cas, cette action latérale du terrain est crientée vers le bas et peut accroitre le chargement de la fondation : on dit dans ce cas que le frottement est negatif Dans certains terrains, homosénes mais pew résstanis, Q de- vient népligenble devant. (picur longs. duns Tarui’ par exemple): la portance est alors enticrement due au frotemeat {nteral. On dit qu'on a affaire 8 des piews fottants ou micut {frotiants, la premiere expression suscitant toujours une cera te inquigtude cher des interlocuteurs non avers ans la majorité des cas, les deux termes Q, et Q, partcipent Mia charge limite Q- N.B. Le poids propre de Is fondation enterée doit éte ajouté ‘Nia descente de charges lorsque ce poids ateint un pourcents, fe appreciable de celesi Atmsi pour certains picuy longe et fe gros diamétre, le poids propre peut attindre P/10- Lorsqu‘on a des raisons de penser que Q, et Q, ne sont pas tatimes nvecla meme aGcafiey on’ peur proms des coc cients de sécurité différents pour chacun de ces deux termes. On'a slors pour valeur dela charge nominate Q=Q/F, +Q/F, @ 4. Contraintes limites et contraintes nominales 4) Pour le terme de pointe ‘Sila surface horizontale d’appui de la fondation vaut S, on a: — contrainte limite sous fa pointe % = 2/8 ° — contrainte nominale sous ta pointe a= a /F, +) Pour le terme de frottement latéral Si p est le périmétre de Ia fondation, Ia laquelle agit le frottement latéral vaut px Nous appelons frottement latéral unitaire moyen limite — Crestidire de rupture — le long de la paroi verticale enterrée de Ia fondation, la valeur : f= Q/p.D o wurface totale sur ‘et frottement latéral unitaire moyen nominal la valeur fa = be/F, o T1s’agit Id d’expressions commodes, mais sans réalité physique puisque Ia valeur du frottement latéral unitaire limite feat ‘variable avec la profondeur du point considéré sur le fat; elle dépend également de Ia nature du terrain au contact du fat de la fondation et du mode d'exécution de celle-ci. Sur la base des formules (3) et (5) la formule (1) peut s’éerire en premiere lyse : @ E. Calcul du terme de pointe Q, 1. Fondations profondes & faible élancement La premigre approche consiste & admettre que Q, correspond 2 la charge limite définie pour les fondations supertic isolées, c'estadire & la charge de poingonnement Q, = S(EN, + YDN, + 7R.N,). o Les coefficients N,,N, et Ny sont ceux définis au chapitre cconsaeré aux fondations superticielle ; leur valeur est fournie fen annexe du dit chapitre. R. représente le rayon moyen de la fondation tel que défini par ie tableau ci-aprés, Section barete ot mouée cand | cercte de drotede | Pa delarseu B | 4 ne tetondaton | te" | detongueur | 4. (a) sistance de panty gp, bors ° =o sane octane | \ sate oehavrane 1 0) oe zl ee Toate spe Profongeur ep, métres, ov. Dyifiene ttecove loves D = tiene totale Figure 9.18. — Définition de la fiche efficace D, d’un piew 3. Les expériences de Saint-Rémy-les-Chevreuse 4@) Description générale Elles ont été réalisées au moyen de piewx-pénétromatres, de divers diamétres, foncés dans une cuve cylindrigue de 6,40 m de diamétre et de 10,40m de profondeur, remplie de sable (Gable de Fontainebleau et sable de Toire) maintenu sur toute Ja hauteur & compacité constante. Un dispositif permettat Ia saturation du materia, Selon la formule statique mentionnée plus haut, Ia résistance limite de pointe s'éerit_Q, = yDN,, crestivdire (y= const.) aque la portance croft avec fa profondeur D, En réalité, les expériences ont démontré qu'a partir d'une certaine profondeur D,, la charge limite Q, reste’ A pew pres Constante quel que soit Paccroissement de D (Fig. 9.19). Ainsi, au-dela de D,, la résistance du milieu a la pénétration fest vaincue. Remarque, Ce résultat est confirmé par les nombreux essais énétrométriques réalisés. I est intéressant d'observer quril est ‘valable tant pour les sables que pour les artes. 5) Interprétation du phénoméne La loi de yDN, correspond & l'état d’équilibre limite, c’est-- dire & la rupture du milieu encaissant. Mais, selon cette loi, au-dela d'une certaine épaisseur de couverture, la rupture sob" tient de plus en plus difficilement puisque leffort nécessaire & Ja destruction du milieu est proportionnel a D. Par ailleurs, le Figure 9.19. — Evolution de la résistance de pointe d’un piew en foncé dans du sable en fonction de la profondeur. ppieu en pénétrant dans le sol imprime & ce dernier une pression de yDN, et sous cette contrainte, Ie milieu situé autour du pew change de volume. Cette variation de volume dépend Sune part du module de déformation du sol et d'autre part de importance du volume intéressé dont la forme exacte reste difficile 2 déterminer. . Dans la cuve on a noyé plusieurs bandes de sable teinté et on s'est apergu qu’effectivement aucune d'entre elles n'a été ci saillée. Cela signifie qu’en profondeur la rupture n'a pas eu lieu pendant la pénétration du pieu. A. parts des propriété shéologgues dy sol, on a calculé ta ya du Volume d'une cavité sphérique soumise A une pression hycrostatique constante et on a démontre que cette Variation de volume est indépendante de la profondeur. Dans ces conditions, avant que yDN, soit mobilise, la pression sous la pointe est telle que le sable inférieur change de volume. Le volume ainsi concédé par le milieu laisse Ie pieu s'enfoncer dans le terrain de AD. La pointe du piew aprés étre descendue de AD péndtre dans ‘un nouveau milieu non encore comprimé par le pieu. Ce miliew commence a 6 comprmé tlre également passage au pit de suite, s'enfonce dans le terrain sans jamais rom- pre sol. En résumé 'équilibre limite rée1 qui correspond & la rupture duu terrain suit la loi yDN, représentée par la droite OA sur le ‘graphique (Fig. 9.20). Une 2 courbe intrinsdque existe en- suite ; elle indique que la charge limite pour laquelle, le volume cchangeant de compacité, laisse Ia place au piew sans augmenta- tion notable de la charge de pointe Q.. C'est la droite AC. On peut appeler OA Ia courbe intrinsBque de contrainte (rupture par exces de contrainte) et AC Ia courbe intrinséque de déformation (rupture par exces de déformation). La courbe de pénétration est unique pour un sable donné, quel que soit le diamétre du piew Gusqu'a 0,90 m), & exception ‘outefois du milieu tres serré. Pour ce dernier et pour tous les autres si B >0,90m, D, croft avec le diamétre. LES FONDATIONS PROFONDES 315 Op conte) + Fiche D Figure 9.20, — Evolution de la valeur de la résistance de pointe en fonction de la profondeur. Cette résistance cesse Dratiquement de croitre aprés un enfoncement D,. : 7 " ’ A wolf | BO] scntelaam 200] 3 | 3 7 wold] | 1 iad ake | nl | ‘obs0 00 ‘a0 wee Figure 9.21, — Valer de la résistance de pointe "an pie foncé dans du sable, en fonction de ¢. Les mémes expériences ont par ailleurs été conduites avec deux sables dont la susceptbilité a attrition est trés différente ‘et ont conduit 2 des courbes OAC bien distinctes. Tl est hors. de doute que si la droite OA (Fig. 9.21) ne dépend que de @ pour des diamétres de pieux inférieurs & 0,90 m, Ia droite AC Warie essentieliement en fonction de la compressibilité de cha- ‘que milieu. €) Influence du poids des terres sus-jacentes yD Dans la formule Q, = yDN, nous n’avons examiné que le terme N, ; étudions maintenant le réle de yD. Lorsque le pieu est introduit dans un milieu sableux homoge ne, la courbe de pénétration est donnée sur la figure 194. Vers 3,50 m, T'essai est interrompu et la couche superficielle de 3 m’est déblayée, puis remblayée a l'état foisonné. L’enfonce- ‘ment est alors repris. Puis, vers —6,10 m, nouvel arrét accom- pagné d'un deuxiéme déblaiement et d'un nouveau remblaie- ment foisonné. Enfin, essai reprend jusqu'a 8m de profon- deur. Les résultats montrent que la résistance en influeneée par la nature de la couche superf que la fiche dépasse la valeur de la profondeur critique D, dans la couche résistante. Pour un miliew homogéne, le calcul de yD ne préte guére & discussion. Par contre, pour un sol hétérogéne, plus particulié- rement composé d'une couche superficielle de qualité médio- cre reposant sur un bed-rock sain, 7D estil la somme du poids des terres sus-jaceates a la pointe, compte tent, s'il y a lieu, de la poussée d’Archiméde ? Pour vérifier cela, la cuve expérimentale a été remplie en deux ‘couches du méme sable mais compaciées de fagon trés diffé- rente (Fig. 9.19b). La couche inférieure a &é compactée nor- mmalement et la couche supérieure par simple remplissage sans ‘aucun serrage. On a constaté que le pieu traverse sans aucune résistance Ia 1" couche. Puis, avant d’atteindre la couche Compactée, la résistance commence déja A se faire sentir pour Fejoindre pratiquement ensuite la courbe normale de la péné- tration du milieu homogéne. ‘Si on compare les courbes de pénétration des milieux homos?- nes et straifiés, on constate que les couches superficielles de faible portance n’apportent qu'une résistance supplémentaire faible. Force est de conclure que dans Ia formule yDN,, D ne repré- sente done pratiquement que la profondeur d'ancrage dans la ‘couche résistante 4) Influence de 1a nappe Les mémes expériences ayant été reproduites dans un milieu saturé, on a obtenu tne résistance A la rupture deux fois plus faible que celle obtenue dans le méme milieu non saturé. Ce résultat est conforme & expression de la résistance de pointe »DN,, 7 étant alors le poids spécifique déjaugé »' qu Torsque le milieu est saturé, est peu different de I. Ce fait explique ¢, pa prendre en compte 1. Représentativité des caractéristiques «© Le calul deta portance par Ia méthode précédente suppose Sine bonne connaissance det valeurs de’, € ct g aur were Ia hauteur de Ta fondation profonde, et jusgurd quelques metres audessous de sa base. faut done disposes duh ‘carotage Continu et de suffisamment «'échantilons intacts pour garantr ia représentativité des essais de laboratoire. Il eat prudeat de toujours disposer de plusieurs sondages carotiés, bien reparis sur le sitey pour éue assuré dune’ bonne. definition fe ta Stratigraphie geotechnique du tesrain, Il convient egalement de disposer d'un nombre suffisant dessals de cisaillement, pour ‘Sarantirstatistiquement Ia validité des. caracterstques mes hiques a prendre en compte, b chaque profondcur Par ailleurs, il ne taut jamais perdre de vie, que lorsau'l y 4 remaniement du terrain lors de la mise en quvre, les carac. {eristiques c ete peuvent Bite fortement redultes par rapport A Teur Valeur réelle tlle que definte par etude inkiale de sol Liavis d'un spécialise est & rechercher sur ce point déicat dans la plupart des cas, 2. Stabilité & long terme et & court terme Dans le temps, la stabilité d'un ouvrage doit étre examinge & la ols A court terme et & long terme La stabilité & long terme est examinée & partir des caractéristi- ques drainges @" et c’ des terrains. La stabilité @ court terme intéresse le comportement de la fondation pendant la période de construction (quelques mois) et les quelques semaines qui suivent sa mise en charge complete’ Xe gall de portance et alors &effectuer partir des caracté- ristiques non'drainées, compte tenu du fait que le drainage qui ‘va naltre de la mise en charge peut mettre longtemps a s-ettec- tuer. Si le terrain est purement cohérent et eaturé, les caracté- ristiques & prendre en compte dans ce calcul sont @, ~ 0 et c- © Rappelons & ce propos que, comme en témoigne I'expérien- cc, la valeur ¢, décroit lorsque que croit la durée de mise en charge. C'est dire que les valeurs de e,, mesurées en labora. {oire par des essais qui durent une dizaine de minutes, peuvent Aire sensiblement supérieures & celles qui caractérisent effec tivement la rupture pouvant intervenir dans le terrain de fonda- tion, lors dela mise en charge qui s'effectue, comme la ‘construction, en plusieurs mois. Ce qui est dit 18 des essais de laboratoire vaut d'ailleurs égale- ‘ment, et pour Ia méme raison, pour les essais gotechniques in situ, Taylor estime que c, perd 5 % de sa valeur chaque fois que la durée de mise en charge qui conduit la rupture, est multiplige ide ce point de vue, et toutes choses égales par est prudent de prendre pour le calcul une valeur de e de 20 4 25% par rapport & la valeur fournie par essai de laboratoire ou I'essai in situ Nous yerrons & propos de I'essai de chargement de piet, que ce phénoméne doit également etre pris en considération dans interprétation du résultat @ 1 faut également rappeler que la valeur ¢, est proportion- nelle a Ta pression de consolidation du terrain en place a” Selon Habib, on a 6 = (0340.08) 01 20, La mise en charge de la fondation profonde, en conduisant & tun accroissement lent mais progressif du tenseur de consolida- tion, devrait normalement conduire A Un aceroissement concomitant de la valeur de ¢,. 3. Réle de Ia sensibilité $, d’une argile ne faut pas perdre de vue que, selon le mode d'exécution de la fondation profonde (et cect intéresse tout particuligrement les piewx), le remaniement du terrain, & sa base et surtout 4 sa périphérie, est plus ou moins important. Pour un méme degre de remaniement, c'est la sensiblité S, de Vargile qui condition ne la perte, plus ou moins grande, de résistance a la compres sion simple, et done la valeur de ‘c, qui s'en déduit et qui est prise en compte dans la stabilité a court terme. On se rappelle que la sensibilité des argiles courantes se situe entre 2 et 4, mais qu’elle peut atteindre et méme largement ‘dépasser 10 pour les argiles sensibles. Crest dire importance de ce probléme, le plus souvent totalement oublié dans. les Etudes de fondation. ll est done nécessaire, au stade des étv- des, de mesurer la sensiblité des horizons argileux. Ensuite, au stade de lexécution, de s'efforcer d'apprécier le degré de Femaniement du terrain qui pourra résulter de tel mode d’exé- ccution utilisé par l'entreprise. 1 est tout & fait certain que de nombreux désordres de fonda- tions profondes implantées dans des argiles (notamment les pieux flottants), trouvent leur origine dans cette distorsion contre, d'une part Ia valeur de c, mesurée en laboratoize (ot en place) et servant de base de calcul de la portance ; et d-autre Part, la valeur résiduelle dec, réellement disponible en place, aprés le remaniement issu de la mise en euvre des pieux ot apres un certain tassement de ceux-ci Ce qui vient d’étre dit confirme tout Vintérét des essais de chargement en vraie grandeur, 4, Réle de Ia thixotropie d’une argile faut également citer te cas particulier de certaines argiles ‘molles thixotropiques. La mise en place de picux par battage ‘ou vibro-foncage, entraine la liquéfaction de largile & la péri- phérie du pieu, La pénétration est donc trés aisée, Te frotte- ‘ment latéral devenant.pratiquement nul. Parfois, “seulement quelques heures apres Iarrét du battage (pendant la nuit par exemple), Ia structure thixotropique s'est reconstituée et avec LES FONDATIONS PROFONDES 379 tlle, te frottement latéral. La charge limite du piew devient alors importante, d’od la difficulté d'enfoncement & la reprise ‘du battage ; mais progressivement, les vibrations viennent nouveau détruire la structure thixotropique du milieu. il convient de se montrer prudent quant & la ite réelle qu'on pourra attendre de pieux dans de H. Réflexions sur le frottement latéral. Frottement négatif 1. Mobilisation de la butée La méthode de cul de Caquot-Kérisel, décrite ci-dessu suppose la mobilisation de la butée dans le'terrain, a voisin ge immédiat de la paroi du pieu. Cette hypothése implique done un écrouissage du terrain par refoulement. Dans les terrains pulvérulents, cette hypothése refléte assez bien la réalité du phénomene avec les picux préfagonnés pous- sés a force dans le sol pieux vérinés, pieux battus, pieux tube battu fermé, s'il n'y a pas de décompression du terrain & la mise en place du béton. Avec les picux forés moulés en place, la butée ne peut étre ‘mobilisée qu’aprés un tassement important du picu par rap- port au terrain ambiant. L'ampleur d'un tel enfoncement peut étre incompatible avec Ia stabilité de la structure de liaison, et de Mouvrage porté ‘Avec les fondations pré-excavées (caissons, pits), "hy: pothése d'une mobilisation de la butée ne correspond & aucune réalité. Souvent méme il n'y @ pas un contact continu entre la pparoi et le terrain Dans les terrains purement cohérents, le refoulement visco- plastique qui se produit par exemple lors du vérinage d'un piew réfaconné, représente un remaniement du terrain périphéri Que, done une baisse de résistance, et non un accroissement par mobilisation de la butée fn aren wt bleu ks pptondear © roids te Figure 9.25. — Etude de enfoncement d'un piew, dune part lorsquil est foncé & partir de la surface du sol; d'autre part lorsqu’il est fonce & partir d'une certaine profondeur. 2. Mises en charge & différentes profondeurs Lest intéressant de comparer (Fig. 9.25) le comportement sous charge limite d'un pieu foneé (battage, vérin) A partir de la Surface du sol (A), & celui d'un piew fore & la profondeur D puis moulé et enfin mis en charge (B). On constate que la Gourbe (A) est asymptote de Ia courbe (B), cette dernidre ayant des formes variables (B, ow B,) selon ia technique de Pealisation utlisée. Ainsi la charge portante limite de (By) n'est égale a celle de (A) pour une méme profondeur de pointe, qu'apres un enfon- ‘cement souvent tres important 3. Déformation du terrain & piew périphérie du Pour des pieux foncés au vérin il se produit dans le terrain, & la périphérie du picu, des déplacements en forme de eylindres cconcentriques. [amplitude de Taffaissement est maximale au ‘contact di ft (ob il y a cisaillement), et décroit progressive- ‘ment vers Vextericur (Fig. 9.26). (o) Perspective (0) coupe Figure 9.26, — Déplacement du terrain a la périphérie dun iew foncé. 4. Signification du frottement paroi/terrain L’expression « frottement » est acceptable pour des parois ses ob existe un interface paroi/terrain assez bien défi. ‘Avec une paroi relativement rugueuse le phénoméne devient plus complexe et expression plus ambigut. ‘Avec une paroi ts rugueuse (pieux moulés en place, voice pilonnés), Ie frottement lateral représente em réalite le csalle: feat pur et simple du terrain (voit Fig. 9.22). Dans ce cas, le frottement latéral_ maximal est done assez. bien défiai par la résistance au csaillement +, du milieu ambiant situé & la péri= Phérie du pieu. Rappelons que cette valeur n'est atteinte qu’aprés un certain déplacement telatif, ce qui implique, dans le eas présent, un Enfoncement suffisant du pieu considéré 5. Effet des conditions de mise en euvre I est évident que les conditions de mise en euvre dune fondation profonde — et en particulier des pieux — peuvent modifier les caractéristiques mécaniques du terrain ambiant au voisinage, et plus ou moins au large, de Pouvrage, et par Ib Inte valeur récle du frottementltéral suscep d'etre ‘mobilisé par celui 380 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS Cites quelques exemples La réalisation dun pieu foré dans des formations pulvérulentes peut donner naissance a des éboulements méme lorsqu'on prévu la mise en place d'un tubage de soutien. A plus forte raison si le terrain est fin et aquifere. Il en résuite souvent tn ameublissement du milieu ambiant lequel ne sera pas total ment reconstitué par le bétonnage. Dans les terr mal cohérents, la mise en place peut entrainer un cage du terrain qui réduit tes fortement sa résistance at sment. Nous avons observé ce phénoméne sur des pieux forés moulés de la région de Lille, et chiffre son ampleur par un essai de chargement. De plus, lors du bétonnage des pieux moulés dans le sol, la mise en’ place d'un béton trop mouillé peut entrainer un ‘ac croissement de la teneur en eau de V'argile au contact du béton, et donc une réduction de sa résistance au cisaillement. Un phénoméne comparable peut se manifester pour les pieux forés ‘sous boue de bentonite: le «cake > stabilisateur qui demeure a la périphérie du pieu, forme une gaine lubrifiante ui réduit le frottement latéral effectif. 6. Evolution de la valeur du frottement latéral avec le temps Cotte évolution est parfois difficile & prévoir avec certitude. Pour les pieux battus ou foncés au verin dane des argiles plastiques (pieux flottants par exemple), le frottement latéral a, ‘en général, tendance a croitre avec le temps, Ce phénomene, fréquemment observé, peut avoir plusieurs origines — reconstitution, pour certaines argiles, de Ia structure thixo- twopique ; = reconsolidation progressive de la structure dune argile par- tiellement remanige lors de la réalisation du piew. Le drainage s'accentuant avec le temps, la résistance at cisail- lement du! materia depend de plus en plus de ses caractrist ques drainées. Mais on peut citer également hélas quelques exemples de pieux dans Margie pour lesquels la valeur du frottement tatéral a incontestablement diminué avec le temps. On a constaté par ailleurs que le battage de pieux dans certains terrains fins (ables et silts boulants) entraine Peffondrement de'la structure instable du matériau. Si le matériau est saturé, le choc de battage provoque sa liquéfaction. Ces phénoménes font que le fongage du pieu devient ues facile. Toutef quelques heures ou quelques jours apres la fin du battage, une forte résistance & enfoncement (ow a l'arrachage) se manifes- tea nouveau. On entrevoit, au travers de ces observations, la complexité du probleme et ia difficulté de faire un choix correct de la valeur du frottement latéral & prendre en compte, tes conditions de ise en cuvre du pieu notamment jouant ua réle décisif dans ce choir, Crest dans ce type d'erreur d'appréciation que nombre d’acci- dents de fondations sur pieux flottants, trouvent leur origine. 7. Le frottement négatif Nous avons admis dans ce qui préctde que le frottement du terrain sur la paroi latérale s'oppose a l'enfoncement de la fondation lorsque celle-ci est chargée. On dit, dans ce cas, que Je frottement latéral est positif car il partieipe & la portance de Ja fondation ; on calcule alors Q, comme indiqué ci-dessus. 4) Réle du déplacement relatif terrain /fondation Liexistence d'un frottement positif suppose donc, le terrain ambiant étant supposé fixe, que la fondation s'enfonce par apport & Ini, En fait le déplacement terrain/fondation est & envisager de facon relative : sous certaines conditions, le sens dee ‘deplacement peut s inverse. Crest le cas, par exemple (Fis. 9.274), lorsave Ia pointe d'vn Dieu est arrétée sans enfoncement posible, sur un'banc sis: fant, Des ce moment certains terrains ambiants compressibles (emblai récent, couche d'arple) ont tendance &tasser progres Sivement sous ieur propre poids ou sour Veffet d'une surehar. fe de surface. Le piew étant fixe, cent le terran ambiant Srenfonce, en «sacerochant » au fat da picu, Hen resulte our le picu une surcharge croissante P, dirgée vers le bas, ui s"ajoute donc a sa charge de service, Ce frottement dit négatif pvt atteindre la valeur Q, (a) (b) Figure 9.27 (ao rant : soni ay |{_sovche Censse cas dans un terrain stratifie. La charge réelle du picu, P + Q, peut alors atteindre la valeur de sa résistance de pointe Q, ef entrainer un certain enfonce: ‘ment de celui-c. Mais en méme temps, cet enfoncement tend A réduire le frottement négatif, voire 4 annuler ou méme le rendre provisotrement positif. Si ensuite le tassement du terrain, autour du picu reprend, le frottement redeviendra peu & peu nnégatif et le processus pourra recommencer. Ce processus complexe est & lorigine d’accidents de fonda- tions sur picux ou puits, difficiles 8 expliquer de prime abord, ‘est Buisson qui. pour expliquer des accidents de fondation survenus 8 Benauge, prés de Bordeaux, a le premier mis en lumiére ce phénomene, et a propose l'expression de frotte- ment négatit > Pour permettre une appréciation correcte de ce phénoméne complexe, qui joue un role essenticl dans le cas des pieux, nous rappellerons les points suivants = — Ie signe du frottement latéral dépend entiérement du mou- vement relatf terrain /piew — Ie signe du frottement peut varier d"intensté et méme chan- ser de signe avec le temps, par exemple par tassement de ertaines couches compressibles traversées par le pieu. Ains ‘pour un picu battu dans une argile nVayant pas f ation, Ie frottement latéral, d'abord: positif, diminuera pro- LES FONDATIONS PROFONDES 381 gressivement jusqu'd devenir nul puis, la consolidation se poursuivant, se mettra & croitre avec un'signe négatif. Ainsi, sur la figure 9.274, le frottement est positif sur ABC la mise en cuvre, puis, par tassement de la Couche supérieure, devient progressivement négatif sur AB. Ten est de méme pour la figure 9.27 : le re resistant (2) va suivre le tassement de la cou done, progressivement, le frottement va devenir négatif le long. de AB. Mais un processus similaire peut s'observer pour des pieux flottants implantés dans une argile (ou un remblai) consolidée, lorsque par ia suite, on vient ajouter une surcharge, d'un type: ‘ou d'un autre, a la surface du sol (Fig. 9.27¢), Le tassement dde consolidation de largile, qui était terminé lors de implan- tation des pieux, reprend sous leffet de la nouvelle surcharge ; ou apparition ‘progressive un frottement négatif qui peut fentrainer le tassement et méme Ta rupture de [a fondation ‘Nous avons fréquemment observé de tels accidents dans des zones industrielles, & Toccasion de la mise en place, apres construction, d'un remblai ou d'une aire de stockage. 1 faut rappeler & ce propos que Jes zones industrielles sont, de nos jours, de plus en plus fréquemment implantées sur de mauvais terrains : zones argilo-tourbeuses des lits majeurs de Fivitres, anciennes sabligres comblées par des décharges publ ‘gues, zones limono-vaseuses des estuaires, etc... Dans ce cas. Sides remblais sont appelés & étre exécutés, i convient den tenir compte dans le calcul initial de la portance des. pieux. Mais, quand cela est possible, il est fort avantageux de réaliser de tels remblais tres avant Ia realisation des pieux (voire meme de réaliser, dans un premier temps, un remblai plus épais que ‘celui qui sera maintenu a demeure), pour laisser & la consolida- tion de Fassise, le temps de se produire. Remarque. Le tassement qui accompagne la mise en place dun remblai sur Sol mou nalt d'un serrage de consolidation vertical, mais également d'un fluage viseo-plastique horizontal (voir Fig. 9.7). Ce mouvement latéral du terrain fait apparaitre un effort horizontal sur une hauteur importante du fat des pieux fichés dans. ce milieu. Tl peut en résulter une flexion du pieu accompagnée d'un tassement en téle, et méme une rupture Complete si celuici n'est pas armé, ou lest insuffisamment. De tels accidents sont classiques sur les murs de quais fondés sur pieux. Ils peuvent étre évités par la mise en place du Femblai, tr2s avant la réalisation des picux. On peut assister a des accidents analogues & occasion du réaménagement d'une exploitation industrielle, lorsqu'une nou- velle aire de stockage est mise en place av voisinage d’une fondation sur pieux [Nous citons pour mémoire le eas du groupe de pieux pris dans ‘un glissement d'ensemble du terrain (Fig. 9.28). Ce phénoméne relave de la stabilité générale du site (voir Chap. 15). Figure 9.28. — Fondation sur pieux prise dans un glissement dvensemble. Signalons enfin qu'une réduction de frottement positif, une annulation, voire une apparition de frottement négatif, peuvent également résulter du rabattement d'une nappe aquifere. En effet un tassement de serrage ou de consolidation des formations compressibles, nait du remplacement du poids Specitique dgjaugéy’ par le poids spécifique humide 1% 1D: Rappelons enfin I'action des charges vibrantes qui favorise les diverses formes de tassement des terrains. Ces quelques exemples montrent, de fagon surabondante, le risque de tassement excessif que fait courir & une fondation sur pieux, évolution négative du frottement latéral. Ce risque est relativement faible pour les picux travaillant tniquement en pointe sur un banc compact si la résistance & écrasement du béton n'est pas dépassée. Dans ce cas, lors- quiun enfoncement. se produit, il reléve plus généralement Pune anomalie locale : béton ‘délavé, béton mélé de terre Sboulée, étranglement local, fond de forage mal curé, ete.. Par contre, lorsque le terrain d’assise d'un pieu, travaillant & la fois au frottement latéral et en pointe, n’offre qu'une résistan- ce Q, limitée* quoique en principe suffisante, lintervention ‘d'un frottement ageatif F, important peut conduire & un tasse- ment excessif si P+ P, = Q,- Ce risque est évidemment dat tant plus grand que le terme de frottement Iatéral Q, est plus important par rapport au terme Q,- En conclusion, Iévolution dans le temps du frottement latéral doit étre examinge avec le plus grand soin en fonction de la nature des terrains rencontrés entre la pointe et Ia téte des pieux, ef des causes possibles de tassement de ces terrains. Crest notamment la nature et la position des couches compres- sibles qui guidera dans lestimation de la valeur et du signe du frottement latéral & prendre en compte. 'b) Evaluation de la surcharge et du tassement dus & Vaction du frottement négatit Pour mieux faire comprendre le réle que peut jouer le frotte- ment négatif et la surcharge qui peut en résulter pour un pieu, fous allons analyser un exemple classique (Fig. 9.29). @ serine my Figure 9.29. — Conditions d'apparition et évaluation du frot- tement négatif Soit une couche compressible (I) d°épaisseur h qui se met & tasser par simple consolidation ou Sous laction d'une surchar- ge supplémentaire (couche (I) par exemple). Son niveau supé- Fleur subit un tassement f, alors que son niveau inférieur reste fixe si (IID est une assise résistante. Par ailleurs, pour mobili ser le frottement, il faut un certain déplacement e, entre le sol compressible (II) et le fat du pieu. existe donc deux zones si t est supérieur a e. De haut en bas nous rencontrons d'abord une couche le long de laquelle le frotiement négatif est totalement mobilisé. L'épaisseur de la ‘couche compressible (I) passe de h a h —f. Sur la figure, le {assement en fonction de 'épaisseur est représenté par la cour- bbe de gauche. La couche supérieure (1), méme incompressible, fest oblige de suivze ce mouvement vertical de 1. Tl en résulte ‘que par le truichement du frottement, une partie de la surchar- tbe est reporiée sur le piew qui, selon la déformabilité du socle 382 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS et son propre module d'élasticité, se raceourcit (ou s’enfonce) « de e'. Ainsi, de 0 & h” le frottement est positif, Entre h” eth” le frottement est négatif ct croit. Deh” fh, Ie frottement est négatif et conserve une valeur constante f, puisque le tasse- ‘ment 1 dépasse la valeur dee. La couche supérieure (1) est descendue de t et transmet au piew un frottement négati f, qui est différent de celui f, de la ‘couche compressible (II), génératrice du phénoméne. La valeur de f, dépend des caractéristiques mécaniques et ¢ de (D), ainsi que de la valeur de ~ e,, e, étant le déplacement néces- ‘mobilisation du frottement de Ia couche (I) Nous constatons que selon importance relative de ¢, ¢ et e', le résultat peut varier énormément. Par exemple, pour un pieu flottant fiché dans un sol argileux homogene, e” est tel que le frottement n'est jamais négatf. Par contre, pour tn pieu arrété sur un socle rocheux (e'# 0), le frottement négatif atteint sa valeur maximale. Le calcul exact est donc ts difficile, d'autant plus que # est fonction de la charge transmise au pieu, En effet, plus le pict est soumis au frottement négatif, plus grande est la charge Yerticale qui provoque le tassement du pieu. Mais si ce tasse- ‘ment est grand, la charge due au frottement négatif se trouve réduite. Un équilibre s°établit petit & petit et le frottement « d"équilibre » ne peut étre évalué que par approximations suc- ‘Dans la pratique, nous proposons la méthode suivante pour le calcul de la surcharge apportée par le frottement négatif. © Couche (11) tes compressible par rapport au socle : Gn edmet que e = 1/2 “re F=KH—m). 1 2 h om (nite 4, et 9: surcharges apportées au pieu parle fottement néga- tif dO aux couches (I) et UI), © Couche (11) peu compressible par rapport au socle. On admet que A"='h'/2 = h/a Baht Woa =f ©) Estimation de ta valeur du frottement négatif unitaire Dans les formules précédentes, il faut préciser Ia valeur de la contrainte de frottement f a prendre en compte, La encore Pimprécision régne et nous ne pouvons que conseiller dutiliser les valeurs plus ou moins empiriques suivantes © Sol purement cohérent (g = 0; ¢): f= 6. © Sol pulvérulent (c = 0; ¢). Le C.E.B.T.P. a entrepris une série d'essais sur un sable Sans cohésion qui peut schématiser le cas d'un remblai sableux chargeant une couiche de sol mou. ‘Sur la base des résultats obtenus, Lebégue recommande d°a- dopter f= 2(tg¢ ~ 1224) Pyh lorsque @ = 28° Si <28°, le frottement négatif n'aura guére d'effet. © Sol pulvérulent et cohérent (¢, ¢). Aucune formule n’existe & 'heure actuelle ; nous pensons qu'il est admissible dadditionner les deux valeurs précédentes ; f= 642g @ ~tg24) Sy, en ‘ce caleul étant effectué successivement & court et long terme. Cotte fagon de procéder est certainement sommaire, ‘mais le frottement négauif étant difficile & appréhender, on doit pour instant s'en contenter. Remarque. A Ia lumitre de ce qui vient 4’étre dit, on concoit gu'll est souvent difficile d'apprécier Vintensité finale d'un frottement négatif dont on prévoit l'établissement progressif. Il est intéressant den connaitre tout au moins la valeur maxima- fe. Considérons par exemple un groupe de pieux qui « empri- sonne » un volume V de terrain de poids spécifique moyen 7. Cette valeur maximale, en admettant (ce qui est excessif) que Ja totalité dudit terrain «saccroche » aux fte des pieux du groupe, sera égale 2. V. Cette valeur est, en général, tres supérieure & la réalité, méme lointaine, Elle fournit touiefois lune limite supérieure intéressante. 4) Peut-on éliminer le frottement négatif ? Le moyen le plus sir consiste & gainer le pieu sur la hauteur ‘ob peut se mobiliser un frotiement négaui : tube métallique Spais, tube léger de tle, gaine de bidim bituminé, gaine de plastique, gaine de boue bentonitique. Ces dispositifs sont ap- Plicables aux picux moulés dans le sol. Leur efficacité est tres Variable, le premier étant Je seul vraiment sOr.... mais cher | Les autres dispositifs réduisent le frottement, sans léliminer totalement Exemple. Au Japon, des essais ont été, tout récemment, réa- lisés" sur des pieux cylindriques en acier (B= 0,60m 3 D = 50m) mis en place par battage dans un sable. Au bout environ 7 mois, le frottement négatif avait atteint 300 par pieu. Dans les mémes conditions, ce frottement népatif a pt. ire réduit & 201 par piew, par mise en place sur le fOr des pieux, d'un produit bitumineux. I. Conclusion sur la validité du calcul de la portance par les formules statiques Nous avons dit précédemment que les formules statiques sont affectées d'un péché originel : le terme de pointe et le frotte- ‘ment latéral ne sont pas indépendants I'un de autre ; la char- ‘ee limite ne peut done pas étre la somme de ces deux termes. STajoute & cela le fait que les pieux sont des formes de révolu- tion auxquelles on a appliqué arbitrairement des méthodes de calcul établies pour des figures planes. Nous avons, par ailleurs, signalé d'autres sources d'erreurs de nature variée, notamment le fait que le calcul du frottement latéral suppose la mobilisation de la butée. Nous avons vu ‘qu'on peut admettre qu’ll en est ainsi pour les pieux préfabri- ‘qués battus et, a un moindre degré, pour les pieux a tube battu moulés ; encore que pour les terrains plastiques, le probleme soit beaucoup plus complexe. Mais pour les pieux forés, le serrage latéral du terrain (quel u'll soit) n’intervenant pas, bien au contraire, Ia butée ne peut tre atteinte que par un déplacement vertical important du pieu dans le terrain, c’est-i-dire par une amplitude de tassement souvent excessive pour la superstructure. Ceci est particuligre- ‘ment vrai dans les sables peu compacts, Dans les argiles, les tassements nécessaires restent plus faibles mais néanmoins souvent excessifs. On a vu que dans ces terrains, le calcul de la portance & court terme est simplifié puisque’ Ia résistance au cisallement vaut constamment c, Quelle que soit la profondeur. Mais il faut bien se convaincre que cette fagon d'opérer n'a de toute fagon de sens que si le terrain, au voisinage de la parol, "est pas remani Lorsque le remaniement latéral, issu de la mise en cuvre du pieu, est important, il convient ? — ou bien de renoncer purement et simplement & la prise en compte du frottement latéral alors considéré comme nul. Ceci conduit & rechercher en profondeur une assise plus résistante pour accroftze le terme de pointe Q, + — ou bien de choisir un type de pieu remaniant moins le terrain a Ia mise en euvre, LES FONDATIONS PROFONDES 383 Quoi quill en soit, et malgré ses imperfections et les réserves Gu'll Suscite, le calcul de portance par I méthode decrite i-dessus mérite d’étre effectué. I! constitue ea effet une pre- mire approximation utile et d'autant plus valable qu'on aura mieux respecté les recommandations qui viennent d'etre faites, Ceci étant, ce calcul reste insuffisant dans beaucoup de cas pour garantir la sécurité de Ia construction ; il devra alors étre ‘érifie aut moyen des essais décrts plus loin. J. Calcul de la portance des pieux 4 partir des essais in situ Les essais in situ ont subi un important développement au cours des derniéres décennies, Pratiquement, pour chaque type d'essai, on a proposé un mode de calcul de Feffort de pointe fet du frottement latéral dun pieu, Souvent, le calcul de la portance s'effectue directement & Partir des paramétres propres a l'essai considéré, et done sans passer par Vintermédiaire des caractéristiques, g etc dO Crest sans conteste le pénétrométre statique et le pressiométre Qui offrent ies méthodes de calcul les plus completes et les plus couramment utilisées. Ces diverses méthodes sont examinges au chapitre 6 consa- ceré aux essais in situ auquel nous renvoyons le lecteur, nous Timitant ici a quelques remarques générales. mi © Lorsqu'on dispose & la fois d'essais de laboratoire et d'es- Sais in situ, il est toujours intéressant d'effectucr le calcul de I portance par les deux approches.. On constate. en. général Guppréciables divergences de résultats. quren doit sclforcer srinterpréter- De toute fagon, il faut se rappeler qu'une bonne interprétation des résultats des essais in situ. suppose toujours une bonne connaissance péologigue et yéotechnique des terrains traver- és, Taquelle ne peut étre oblenue que par un certain nombre de Somages carotes. © Que la portance soit calculée & partir d'essais de laboratoire fou d'essals in situ, aptitude récile du terrain & porter Ia fondation dépend toujours de l'état final du terrain sous la base et a la périphénie de la fondation. Or, cet état final ‘épend essentellement du type de pieu considéré, ot surtout de Ta technologie de mise en euvre qUi, peu OU prow, modife nécessairement l'état naturel du terrain. (On connait des cas oi la résistance du terrain a été totalement déruite par un mode d'exécution inadaptée Ala mature du milieu. La sous-estimation de ce probleme majeur est & Verigine de nombreux accidents et rend vain le s0in que Ton sefforce arapporter & Vinvestiga est done essentiel que le géotechnicien qui calcule une por- lance soit en mesure de svassurer, au stage de la réalisation, la portance. Si tel n'est pas le cas, il est encore possible dapporter des corrections ou des adaptations de derniere hev- re, gui permettent d'éviter un accident La solution de continuité radicale qui se manifeste trop sou- vent entre le caleul et la réalisation, est & lorigne de beaucoup -dTaceldents de fondations. DETERMINATION DE LA PORTANCE D’UN PIEU AU MOYEN DES FORMULES DE BATTAGE A. Généralités Le battage d'un piew permet d'apprécier Ia résistance opposée par le terrain 4 son enfoncement. Cette résistance englobe nécessairement la résistance sous la pointe et celle qui se manifeste le long du fot. Pour cette raison, cette méthode de ‘calcul de la portance est quelquefois appelée « méthode globo. le» ow encore « méthode dynamique » Soit un pieu de poids P avec ses siccessoires qui s'enfonce de € sous le choc d'un mouton de poids M tombant de la hau: {eur fh. La premitre approche consiste & admettre Pégalite du travail fourni par le mouton dans sa chute, soit Mh, et celui des forces de résistance Q.,,. qui tendent & s'opposer & Penton cement ¢ du piew, soit Qu. @ Crest sur cette base simple qu'a été établie Ia formule de Sanders (1850) : Moh Qnct Cod Om=tMeh a2» Dans le jargon de chantier, on dénomme habituellement Quy ccharge limite « dynamique » du. piew, par opposition & la va: leur Q, calculée par les méthodes « statiques » décrites préce- ‘demment ou par un essai de chargement. Si Pon admet équivalence entre Q.,. et Q, la charge nominale Q, est ensuite déduite de Q.., pat application d'un coefficient de sécurité F (encore appelé’ coefficient de réduction): Q, ani F. A et h sont des constantes propres & la sonnette de battage. Pour obtenir la portance voulue par le projet, il suffit done, selon cette formule, de pratiquer le battage du pieu jusqu’a ce pelle le refus (voir Fig. 9.8). La formule de Sanders est inexacte en raison du fait qu'une partie de I'énergie de battage ne sert pas & T'enfoncement du ew, mais est perdue : chaleur, vibrations du mouton et du piew, déformations élastiques du’ pieu et du terrain, etc. i cette énergie perdue avait servi A 'enfoncement du picu, celui-ei aurait 6t6 augmenté d'une valeur c. Crest sur cette base de raisonnement qu’a été établie la formu- le améliorée dite de I'Engineering News Record m= Me hile +e) ‘qui est utilisée aux Etats-Unis, 384 LA PRATIQUE DES SOLS ET FONDATIONS La pratique @ conduit les entreprises de battage & admettre pour ¢ les valeurs suivantes : ¢ =2,5 cm lorsque le battage est réalisé avec un mouton cen chute libre ; € 0,25 em lorsqu’on utilise un mouton a vapeur. Toutefois, en raison de ses incertitudes, cette formule est hhabituellement utlisge, pour déterminer la charge nominale ,, en lui appliquant un coefficient de réduction égal 4 6: ee B. Formule des Hollandais, formule de Crandall, formule de Delmag Les praticiens ont constaté que le rapport entre le poids P du pieu et le poids M du mouton joue un réle important dans le Fendement de battage. Ainsi, si M est tres faible devant P, sa chute ne provoque aucun enfoncement du pieu, mais unique- ment des déformations élastiques réversibles. D’od lidée d'améliorer a formule de Sanders en multipliant son deuxiéme membre par le rapport: 1 ge Trem" MP D’oi le formule suivante, dite formule des Hollandais af 24) autres auteurs enfin, font intervenir & la fois le rapport P/M ct les pertes d'énergie c. ‘Ainsi, Crandall admet que les pertes d'énergie ¢ sont essentiel- jement issues du raccourcissement élastique e” du pieu sous le choc, les déformations élastiques du casque et celles du terrain Etant considérées comme négligeables (voir Fig. 9.8). En admettant que ¢ = ¢'/2 on obtient la formule de Crandall : Mh om = Fe 7D(M +P) e Rappelons que, la méthode pratique habituellement utilisée pour mesurcr e', consiste& fixer sur le f0t du pieu un carton Nenant su contact d'un crayon qui ii, est maintenu fixe. On a toutefois interét A comparer cette Valour a celle fournie par la formule: + Gen L ES E: module de Young du matériau constituant le pieu, L et S: longueur et section droite du pieu. La formule des Hollandais, et depuis quelques années, la for mule de Crandall, sont les formules dynamiques les plus util sees en France. La formule des Hollandais donne des résultats Satisfaisants si le refus élastique reste égal ou inférieur au refus plastique (cas des sols mous). Le DTU 13.2 recommande d'employer — Ia premiére lorsque le refus plastique ¢ est supérieur Smm pour un pieu de 20cm de diametre, ou & 8mm pour tun piew de SOem de diamétre ; la seconde lorsque le refus plastique ¢ est inférieur & ces imites, car la formule des Hollandais est d'autant plus fausse ‘que le refus élastique devient plus grand. Tl recommande également d'apprécier la charge nominale Q, en appliquant, sauf motivation justifiée par le site et lexpé- Tience locale, un coefficient de réduction de 6 pour la premiére et de 4 pour la seconde = formule des Hollandais : Mh oe P) a bisy — formule de Crandall 1 Mh ; =U @5 bis) 11 faut remarquer que sie = méme résultat Formule de Delmag. Elle implique que le battage soit effectué ‘au mouton auto-batteur et s°écrit , ces deux formules donnent le wM on = SCL YM PY W:: énergie du mouton auto-batteur L$ ongueur du piew C : coefficient fonction de I'Aasticité du piew, du type de mouton utilisé (compris entre 0,3 et 6,6) fe: refus unitakre 6) La charge nominale est obtenue dans ce cas par application un coefficient de réduction de 3. Lrusage de la formule de Delmag est recommandé des que la résistance unitaire de pointe atteint ou dépasse 200 bars ; en bffet, les autres formules, et notamment la formule des Hoilan- dais, donnent alors des résultats ts surestimés et leur utilisa- tion est done risquée. Par ailleurs, la formule de Delmag, qui est liée & une technolo- fie de battage de plus en plus répandue, est aussi trés utilisée Sur les ehantiers. Il existe de nombreuses autres formules. mi.théoriques, mi- experimentales, "généralement plus compliquées d'utilisation Sans pour autant étre plus précises. Remarque. Le choc diy mouton erée dans le piew une contrain- te de compression, Sous peine de détruire le pieu par écrase- ‘ment, il convient que cette contrainte reste nettement inférieu- re a la résistance du matériau. Dans le cas des pieux en béton, ‘on doit toujours limiter I'énergie de battage de telle fagon que ‘cette contrainte reste inférieure aux 3/4 de Ia contrainte de rupture du béton. C. Validité des formules de bat- tage pour la détermination de la portance 1 faut d'abord se représenter que la détermination de la por- tance d'un pieu au moyen des formules de buttage souffre d'un Spriorisme fondamental. On admet en effet quil' a équivalen- er entre la resistance Q,. du, plew A Tenfoncement sous Te Shoe du mouton, et sa résistance maximale i Venfoncement fors de Tapplication d'une charge fixe Qe 11 convient de ne pas perdre de vue que c'est Ja connaissance de cote Germitre valeur qu! importe A Vingénieur, car cest elle

Vous aimerez peut-être aussi