Sous-section 6 : Classification des contrats
Définition Caractéristiques
Nommés Les contrats nommés sont ceux
qui font l’objet d’une
réglementation spécifique par le
Code Civil (ou par un autre
code), ou par des lois
particulières.
EX : contrat de mariage,
donation, gage, hypothèque,…
Syll 3 : Vente, échange,
louage, prêt, dépôt, mandat,
cautionnement, transaction.
Innomés Les contrats innomés sont ceux
que la loi ne régit pas. Dans ce
cas, les parties inventent le
contrat (en vertu du principe de
l’autonomie de la volonté). Ces
contrats ne sont pas régis par un
cadre légal spécifique mais par le
droit commun des contrats et
des obligations.
Critère de Effet de la distinction sur la règle de
distinction droit
Existence c’un -Permet de déterminer le régime
cadre légal juridique applicable à chaque contrat.
spécifique -Analyse par le juge de la qualification
du contrat litigieux : 2 conséquences :
1)dénomination erronéejuge devra
requalifier le contrat
2)Certains contrats en dissimulent
d’autres (contrats complexes)
2 sortes de contrats innomés
1)Contrats nommés « sui generis »
Contrats uniques, inédits, totalement personnalisé,
résulte de l’imagination des parties.
2)Contrats nommés qui portent un nom
-contrat de « compte courant » :
contrat par lequel une institution bancaire et un
client s’accordent pour enregistrer les mvmt de
crédits et de débits d’un compte ouvert au nom du
client, et qui ne sera soldé qu’au moment de la
fermeture du compte correspondant à la fin du
contrat.

-contrat « d’ouverture de crédit » :

Contrat par lequel un créancier s’engage à mettre à
la disposition d’une personne, une somme d’argent
d’un montant déterminé, moyennant paiement
d’une commission et remboursement à terme
convenu des fonds utilisés, augmentés d’un
intérêt.

-contrat de « leasing » :
Contrat par lequel une pers (donneur) met en
location chez un client (preneur), un matériel
d’équipement pour une période déterminée, au
terme de laquelle le client peut choisir de
poursuivre la location à des conditions prédéfinies,
d’acheter le matériel ou de mettre un terme au
contrat en restituant l’équipement.

-contrat de « franchise » :
Contrat par lequel un franchiseur s’engage à
fournir au franchisé les secrets d’une méthode
d’exploitation et un savoir faire ainsi que
l’autorisation d’utiliser ses signes distinctifs en vue
du ralliement de la clientèle, en contrepartie d’une
rémunération et de l’obligation du franchisé de se
procurer les produits nécessaires à l’exploitation
de l’acti commerciale auprès du franchiseur
(collaboration commerciale entre deux agents
économiques indépendants sur le plan du droit).
EX : Le pain quotidien.

Consensuels Les contrats consensuels sont
(Droit commun) des contrats entièrement et
valablement formés par le
simple accord de volontés des
parties.
EX : la vente, l’échange, le
louage, le mandat, le
cautionnement à titre
onéreux, la transaction, le
gage.
Réels Les contrats réels sont ceux dont
(Déroge au droit la formation requiert, en plus de
commun) l’échange des consentements, la
tradition de la chose qui est
l’objet du contrat, entre les
mains de l’autre partie.
EX : le prêt, le dépôt, le don
manuel.
-Le contrat de « factoring » :
Contrat par lequel un client cède à une société (le
factor), les créances à court terme que le client
détient à l’encontre d’un ou plusieurs débiteurs,
moyennant un prix versé au client par le factor.
(Mécanisme de la cession de créance)
Droit de factoring : rémunération du factor qui
couvre sa triple prestation :
-financement des créances avant terme
-récupération des créances
-prise en charge du risque d’insolvabilité du
débiteur.
Mode de -Détermine le moment exact de la
formation formation du contrat
-la formalité conditionne la validité du
contrat
Il existe trois sortes de formalismes :
1) Formalise de solennité
Formalisme de protection de la volonté,
conditionne la validité du contrat.
N’existe que pour autant que la chose sur laquelle Sanctionnullité du contrat
porte le contrat se trouve matériellement en
possession de l’autre partie. 2) Formalisme de publicité
A pour but de rendre l’acte opposable
Pas de tradition = pas de contrat au tiers.
Sanctioninopposabilité du contrat au
tiers
Solennels Les contrats solennels sont ceux
(Déroge au droit dont la formation requiert, en
commun) plus de l’échange des
consentements,
l’accomplissement de formalités.
EX : contrat de mariage,
donation, hypothèque
Synallagmatiques Le contrat synallagmatique est
celui qui assujettit chaque partie
cocontractante à une obligation,
chaque obligation étant perçue
comme la contrepartie des
autres obligations
La solennité consiste généralement à
-imposer la rédaction du contrat par acte notarié
(lu par le notaire qui s’en doit d’en expliquer le
contenu aux partiesactes dangereux)
-exiger une forme écrite
-imposer la présence de mentions précises devant
figurer dans l’acte.
Deux sanctions au non-respect des formalités :
1) Nullité du contrat
2) Nullité de la promesse du contrat solennel
1) Les contrats synallagmatiques parfaits
Comportent, dès le moment de leur conclusion,
des obligations réciproques dans le chef de
chacune des parties contractantes (chaque partie
a, à la fois, la qualité de débiteur et de créancier
vis-à-vis de l’autre partie)
EX : la vente, l’échange, le louage, le dépôt à
titre onéreux, le mandat à titre onéreux, la
transaction.
2) Les contrats synallagmatiques
imparfaits
Appartiennent à une catégorie intermédiaire entre
les contrats unilatéraux et les contrats
synallagmatiques parfaits.
se présentent au départ sous la forme de
contrats unilatéraux mais sont susceptibles de se
transformer ultérieurement en contrat
synallagmatiques en cours d’exécution.
3) Formalise probatoire
Régit le mode de preuve et vise à
garantir aux parties la possibilité de
pouvoir établir l’existence du contrat.
Existence Certaines règles sont exclusivement
d’obligations réservées aux contrats
réciproques synallagmatiques parfaits :
1) Principe de simultanéité et
l’exception d’inexécution
En cas d’inexécution fautive temporaire,
par une partie, le mécanisme de
l’exception d’inexécution autorise
l’autre partie à suspendre l’exécution de
sa propre obligation.
2) Principe de connexité et la
résolution judiciaire
Soumis au régime juridique du
mécanisme de la résolution judiciaire
(pacte commissoire tacite) permet à
la partie victime d’une inexécution
fautive définitive de ses obligations par
l’autre partie, de poursuivre en justice
la dissolution forcée du contrat.

Unilatéraux Les contrats unilatéraux ne
créent, au moment de leur
formation, des obligations que
dans le chef d’une seule partie
contractante (débiteur).
EX : la donation, prêt, dépôt et
mandat et cautionnement à
titre gratuit, gage avec
dépossession.
A titre onéreux Le contrat à titre onéreux est
celui qui crée un avantage dans
le chef de chacune des parties
(pas spécialement le versement
d’une somme d’argent)
EX : le contrat de mariage,
d’échange, de transaction.
A titre gratuit Les contrats à titre gratuit sont
(Contrat de des contrats « à sens unique »,
bienfaisance) qui ne procurent aucun avantage
quelconque à l’un des
cocontractants.
EX : le prêt à usage, le prêt de consommation,
le dépôt ordinaire à titre gratuit, le mandat à
titre gratuit, le gage avec dépossession.
Profite aux deux parties
Ne profite qu’à l’une des parties au contrat.
Distinguer :
Les contrats à titre gratuit qui sont des
libéralités
Se caractérisent par l’intention de gratifier le
bénéficiaire de la libéralité (« animus donandi »).
Comportent un transfert de droit du patrimoine,
sans obligation de restitution.
3) Théorie des risques
En cas d’inexécution fortuite (casus),
l’autre partie est en droit de suspendre,
ou de mettre fin à l’exécution de ses
propres obligations (libéré de plein droit
par application de la théorie des
risques).
4) Mode de preuves
Obéissent à la règle des originaux
multiples.
Existence d’un Les contrats à titre gratuit sont soumis à
avantage dans des règles spécifiques :
le chef de
chaque -certaine clémence dans le chef de la
cocontractant. partie qui consent le sacrifice :
allégement de la responsabilité.
-renforcement de la protection de la
partie qui se dépouille (libéralité), ou
qui agit bénévolement (services à titre
gratuit).
-suspicion de la part du législateur pour
l’appauvrissement du patrimoine
volontairement consenti

Commutatifs Les contrats commutatifs sont
ceux dans lesquels l’étendue des
prestations de chaque partie est
fixée dès la formation du
contrat : les parties connaissent
dès l’origine l’importance de
leurs obligations réciproques.
EX : la vente, l’échange, le bail,
le prêt à intérêt
Aléatoires Les contrats aléatoires sont ceux
dans lesquels l’étendue des
prestations d’une partie dépend
EX : donation, remise de dette EX : action paulienne, « libéralités
Les contrats de services à titre gratuit qui ne déguisées »
sont pas des libéralités
Aucun transfert de propriété, se fondent sur
l’exécution d’une prestation par une partie au
contrat, sans contrepartie de la part de l’autre
cocontractant.
EX : prêt à usage, prêt de consommation sans
intérêts, dépôt et mandat et cautionnement à
titre gratuit.
-contrats essentiellement gratuit : la gratuité est
l’essence même du contrat, jamais à titre onéreux.
EX : prêt à usage
-contrats naturellement gratuit : contrats pouvant
être conclus soit à titre gratuit, soit à titre onéreux
EX prêt de consommation, dépôt, mandat,
cautionnement
Connaissance La rescision du contrat pour cause de
dès la lésion ne s’applique pas aux contrats
conclusion du aléatoires.
contrat de
l’étendue de la « L’aléa chasse la lésion »
prestation.
EXCEPTION :
Pourra y avoir rescision du contrat
aléatoire pour cause de lésion si la trop
grande disproportion entre les
La lésion énorme ne s’applique pas aux contrats prestations des parties peut être
aléatoires. évaluée (sur base de calculs de
probabilité).
 d’un aléa (élément incertain
présentant un change de gain ou
de perte)
EX : vente d’un usufruit,
clause de tontine ou
d’accroissement
Principaux Les contrats principaux sont Autonomie Les contrats accessoires prennent fin
ceux dont l’existence ne dépend d’existence par voie de conséquence directe de la
pas d’un autre contrat. dissolution du contrat principal.
EX : vente, échange, bail, prêt,
mandat, transaction « accessorium sequitur principale »
Accessoires Les contrats accessoires sont  L’extinction du contrat principal
ceux dont l’existence est provoque de plein droit
nécessairement conditionnée l’extinction du contrat
pas celle d’un contrat principal. accessoire.
Le cautionnement, le contrat
de gage, d’hypothèque, le
dépôt d’hôtellerie, nécessaire,
d’une voiture,…
Instantanés Les contrats instantanés sont Le fait que les parties conviennent de différer Durée de Effets concernent la dissolution du
ceux dont les obligations sont ou l’exécution de certaines prestations (soumis à des l’exécution contrat.
pourrait être exécutées par les termes échelonnés dans la durée ou encore de des
parties en un coup, en un seul répéter le contrat) ne modifie pas la nature des prestations les contrats successifs peuvent être
moment. contrats instantanés. conclus à durée indéterminée : chaque
EX : la vente, l’échange, la EX : vente avec livraison et paiement différés partie peut résilier unilatéralement.
transaction
Ne peuvent pas être affectés d’un terme extinctif. -les contrats instantanées sont dissous
Successifs Les contrats successifs sont ceux « ex tunc » avec effets rétroactifs
dont les obligations s’inscrivent
nécessairement dans la durée,
les prestations étant par nature
 appelées à se répéter dans le
temps.
EX : le louage, le commodat, le
dépôt, le contrat de travail.
« Intuitu Les contrats intuitu personae
personae » sont ceux dans lesquels la
volonté de contracter de l’une
des parties, au moins, se fonde
sur la prise en considération de
la personne du cocontractant.
EX : contrat de mariage,
mandat, commodat, dépôt à
titre gratuit, assurance vie,
donations
« Non intuitu Les contrats non intuitu
personae » personae sont ceux dans
lesquels la personne du
cocontractant n’a pas
principalement déterminé la
volonté de contracter.
EX : vente, bail, dépôt
nécessaire.
-les contrats successifs sont dissous « ex
nunc » sans effets rétroactifs (effets
sont pour l’avenir)
Prise en Distinction produit des effets :
considération
des qualités 1) Au stade de la conclusion du
propres du contrat :
cocontractant Peuvent être annulés pour « error in
persona » constitue une erreur
substantielle (dérogation au droit
commun)
2) Au stade de l’exécution du
contrat :
Doit être exécuté par le cocontractant
lui-même
3) Au stade de la dissolution du
contrat
Prennent fin par le décès de la partie
dont la personnalité à déterminé l’autre
partie à contracter, de même que sa
faillite ou son incapacité.