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Chapitre 2 : L’ABUS DE CONFIANCE

La principale caractéristique de cette infraction est de permettre de sanctionner l’inexécution


frauduleuse de certaines obligations contractuelles. Par conséquent, contrairement aux autres
appropriations frauduleuses, elle suppose en principe l’existence d’un contrat entre l’auteur de
l’infraction et sa victime. Or, en ce qui concerne cette condition préalable, le champ d’application de
l’abus de confiance s’est considérablement élargi avec le Code pénal de 1994.

En raison de sa définition très étroite, l’infraction avait donné naissance dans le passé à d’autres
incriminations pénales telles que l’abus de biens sociaux dans le cadre des sociétés commerciales.
D’autres détournements, commis par le débiteur, proches de l’abus de confiance sont aussi
spécialement incriminés : le détournement de gage ou d’objets saisis (art. 314-5 et 6) et l’organisation
frauduleuse d’insolvabilité (art. 314-7).

Section 1 : Les conditions préalables : la remise de la chose dans un cadre contractuel

D’après l’article 314-1 du Code pénal, l’abus de confiance est le fait pour une personne de détourner, au
préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a
acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé.

§ 1 : Le contrat support de la confiance accordée par la victime

La remise doit en principe avoir été effectuée dans le cadre d’un contrat dont la qualification juridique
ne pose plus de problème dans la mesure où le Code pénal de 1994 a supprimé la liste des six contrats
qui étaient autrefois limitativement énumérés (les contrats de louage, de dépôt, de mandat, de
nantissement, de prêt à usage, de travail salarié ou non salarié). Désormais, l’abus de confiance
sanctionne le détournement de choses remises dans le cadre de n’importe quel contrat, une fois que les
éléments constitutifs se trouvent réunis : contrat de société, de collaboration, d’échange, de prêt à la
consommation, ou même de vente lorsqu’il est assorti d’une clause de réserve de propriété (Crim., 8
avril 2009, nº 08-83.981). À propos du contrat de société, la qualification d’abus de confiance va prendre
la relève de l’abus de biens sociaux lorsque les détournements sont commis dans le cadre des personnes
morales exclues de son champ d’application (sociétés de fait, de personnes, GIE, associations, etc.).

D’ailleurs, le titre juridique, support de la confiance accordée par la victime, n’a pas forcément à être
d’origine conventionnelle, la lettre de l’article 314-1 du Code pénal faisant référence aux biens que la
personne « a acceptés ». La chambre criminelle a clairement affirmé que l’infraction ne suppose pas
nécessairement que la somme détournée ait été remise en vertu d’un contrat (Crim., 18 oct. 2000, nº

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00-82.132). Le titre juridique peut donc être conventionnel, légal ou judiciaire. Ainsi, un tuteur ou un
curateur désigné par le juge des tutelles commettrait l’infraction s’il détourne les biens qu’il est censé
administrer pour le compte de la victime (Crim., 3 déc. 2003, nº 02-80.041). Il en est de même, d’un
administrateur judiciaire, d’un greffier ou d’un des représentants légal du mineur.

§ 2 : La remise effectuée

Le contenu et la finalité de la remise sont précisés dans le texte d’incrimination.

a) Le contenu de la remise

La remise doit porter sur des fonds, valeurs ou bien quelconque, l’idée générale étant comme en
matière d’escroquerie que ces biens ont une valeur monétaire. Les immeubles sont clairement écartés
du domaine d’application de l’incrimination (Crim., 10 oct. 2001, nº 00-87.605 ; Crim., 14 janv. 2009, nº
08-83.707), les choses en question étant des meubles corporels, tels que de l’or, des bijoux, des fichiers
de clientèle, des véhicules, du matériel, des matières premières confiées aux salariés, etc. Mais
l’infraction peut également concerner un bien incorporel comme par exemple le numéro d’une carte
bancaire (Crim., 14 nov. 2000, nº 99-84.522) ou un projet (Crim., 22 sept. 2004, nº 04-80.285). La
jurisprudence accuse cependant une certaine tendance à dématérialiser le délit puisqu’elle admet que
les informations relatives à la clientèle puissent être qualifiées de biens incorporels susceptibles
d’appropriation frauduleuse (Crim., 16 nov. 2011, nº 10-87.866 : sanction sous la qualification d’abus de
confiance du détournement de clientèle par un ancien salarié sans qu’il soit nécessaire de démontrer le
détournement du fichier de clientèle, support matériel contenant les renseignements utilisés). Parmi, les
biens immatériels ou incorporels admis devant les tribunaux figure le temps de travail dont le
détournement peut être également constitutif d’un abus de confiance (Crim., 19 juin 2013, nº 12-
83.031).

b) La finalité de la remise

La chose doit être remise volontairement à titre précaire. En effet, selon le texte d’incrimination, les
objets ont été remis à la personne « à charge de les rendre, de les représenter, ou d’en faire un usage
déterminé ». Cela signifie que le bénéficiaire de la remise n’a pas la libre disposition des choses, la
propriété ou la pleine possession de ces choses ne lui ayant pas été transférée. Ce sera le cas de fonds
remis à un mandataire pour le paiement des dépenses effectuées par le mandant, des véhicules,
matériels ou marchandises que l’employeur a remis au salarié dans le cadre de son travail (par ex.
utilisation par le salarié sur le lieu de travail de l’ordinateur dont il a besoin professionnellement pour «
surfer » pendant des heures sur des sites pornographiques dont le sien : Crim., 19 mai 2004, nº 03-
83.953).

Mais encore faut-il que ces choses soient remises personnellement au salarié pour qu’il exécute ses
fonctions sinon la jurisprudence va punir comme étant un vol, les agissements du salarié qui emporte
des objets provenant de l’entreprise (Crim., 19 janv. 1994, nº 93-81.551).

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La jurisprudence écarte toujours du champ d’application du délit les contrats emportant transfert de
propriété. Ainsi, dans le cadre d’un prêt de consommation, la Cour de cassation considère que les fonds
prêtés deviennent propriété de l’emprunteur. S’il utilise ces sommes à des fins étrangères à celles
convenues, il ne commet pas forcément un abus de confiance (Crim., 14 févr. 2007, nº 06-82.283 ; Crim.,
5 sept. 2007, nº 07-80.529 ; Crim., 19 sept. 2007, nº 06-86.343). En matière de subventions, la solution
est sensiblement différente (Crim., 9 janv. 2008, nº 07-83.425 ; à propos d’un détournement de taxes
d’apprentissage par un établissement d’enseignement, Crim., 13 janv. 2010, nº 08-83.216).

Enfin, la Cour de cassation oblige les juges du fond à rechercher si la qualification d’escroquerie n’est pas
acceptable lorsqu’ils excluent celle d’abus de confiance (Crim., 14 janv. 2015, nº 14.80-262).

Section 1 : Les éléments constitutifs de l’abus de confiance

D’après l’article 314-1 du Code pénal, ils sont au nombre de trois : il faut un acte de détourne- ment qui
suppose une intention frauduleuse et qui est commis au préjudice d’autrui.

§ 1 : L’acte matériel de détournement

L’acte matériel de détournement consiste à utiliser la chose à des fins étrangères à celles qui avaient été
convenues. Il est caractérisé lorsque l’acte frauduleux a empêché la victime d’exercer ses droits sur la
chose. Il peut consister dans la disparition de l’argent ou du bien remis en raison de sa destruction, de sa
vente ou encore d’une donation qui rendent impossible toute restitution ou représentation ultérieure.
C’est l’exemple type du mandataire qui utilise les fonds remis à des fins personnelles.

Ce détournement peut consister en une action ou en une omission. Par exemple, il a été admis que le
salarié qui permettait à un acheteur de s’emparer de bouteilles dans un magasin se rendait coupable de
détournement en se substituant momentanément au propriétaire (Crim., 9 mars 2005, nº 03-87.371).
Dans cette espèce, le bénéficiaire des bouteilles avait été déclaré coupable de recel d’abus de confiance.
Commet également un abus de confiance, le buraliste qui s’abstient volontairement de régler à la
Française des Jeux ses mises personnelles dès leur enregistrement, en utilisant le terminal de jeux à des
fins autres que celles convenues (Crim., 16 oct. 2013, nº 12-86.241).

Mais le détournement n’entraîne pas forcément la disparition matérielle ou juridique du bien remis. Il
revêt parfois la forme d’une inexécution des obligations contractuelles qui se manifeste dans un usage
abusif du bien ou dans un retard de restitution du bien. Si la Cour de cassation estime qu’une telle
inexécution n’est pas assimilable automatiquement à un détournement, elle laisse la possibilité aux
juges du fond d’apprécier les agissements en fonction de l’intention coupable relevée chez le prévenu.
Par exemple, l’abus de confiance a été retenu en cas de retard pris dans l’exécution d’ordres de
paiement, même en absence de toute appropriation frauduleuse (Crim., 22 janv. 2003, nº 02-83.288). Le
prévenu voulait simplement se constituer une trésorerie temporaire et garder pour lui-même les
intérêts produits par les fonds. Un autre exemple récent nous est donné dans l’affaire Kerviel. L’acte
matériel de détournement est le fait pour le trader d’une banque d’utiliser au mépris de son mandat les

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moyens techniques qui lui avaient été confiés et au-delà de toute limite autorisée (Crim., 19 mars 2014,
nº 12-87.416).

§ 2 : L’intention frauduleuse

Depuis toujours, l’abus de confiance fait partie des délits intentionnels. L’élément moral réside dans le
fait d’avoir conscience de la précarité de la détention mais aussi de la possibilité d’un préjudice résultant
de l’acte volontairement accompli en contrariété avec le caractère temporaire ou précaire de cette
détention. En effet, l’abus de confiance suppose la démonstration de la volonté chez l’auteur de
l’infraction de se comporter comme le propriétaire ou le possesseur, ce que la doctrine appelle la
volonté « d’intervertir le titre ». De ce fait, l’infraction n’est pas suffisamment caractérisée en cas d’un
simple manque de caisse, de distorsions comptables ou de déficits d’exploitation constatés lors de
l’inventaire. Le prévenu doit avoir violé sciemment les obligations contractuelles en ayant pleinement
conscience que ce détournement va le mettre dans l’impossibilité de restituer ou de représenter le bien
concerné.

Toutefois, il convient de remarquer que la Cour de cassation se montre peu exigeante quant à la preuve
de l’intention frauduleuse. Elle admet que cette preuve puisse découler de manière implicite mais de
façon certaine, des faits matériels qui ont été constatés. Par exemple, cette preuve implicite a été
retenue par la chambre criminelle dans une affaire concernant des salariés membres d’un Comité
d’entreprise qui avaient attribué des fonds à cent quatre-vingt-deux grévistes de façon illicite et à l’insu
du Président. Ils avaient nécessairement conscience, « du fait de leurs fonctions au sein du CE, d’avoir
outrepassé leur mandat » (Crim., 30 juin 2010, nº 10-81.182).

§ 3 : Le préjudice causé à autrui

Cet élément constitutif figure expressément dans le texte d’incrimination. Un préjudice causé par le
détournement est exigé, qu’il soit matériel ou moral. Le délit d’abus de confiance protège ainsi le
propriétaire, le possesseur ou le simple détenteur des fonds détournés.

Cependant, l’analyse de la jurisprudence montre que la Cour de cassation se contente parfois d’un
préjudice éventuel (Crim., 3 déc. 2003, nº 02-80.041). Elle considère que le délit est consommé par le
seul fait du détournement, même si le coupable n’en tire aucun profit ou ne peut pas utiliser le bien
détourné. D’ailleurs, les juges du fond ne sont pas tenus de constater avec précision la nature d’un
préjudice particulier. Ainsi, la chambre criminelle dans une affaire concernant un détournement
d’affectation de la taxe d’apprentissage estime que « l’existence d’un préjudice qui peut n’être
qu’éventuel se trouve nécessairement incluse dans la constatation du détournement » (Crim., 13 janv.
2010, nº 08-83.216).

Section 3 : La répression de l’abus de confiance

Certaines particularités de la répression de l’abus de confiance méritent d’être évoquées à côté des
peines encourues.

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§ 1 : Les peines encourues

Il existe, comme en matière d’escroquerie, des cas d’abus de confiance aggravés.

a) Peines encourues par les personnes physiques

L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende, outre les
peines complémentaires prévues à l’article 314-10 et suivants du Code pénal (interdiction de droits
civiques, civils et de famille, interdiction d’exercer une fonction publique ou l’activité professionnelle
ayant permis la réalisation de l’infraction, exclusion des marchés publics, interdiction d’émettre des
chèques, confiscation des choses ayant permis la réalisation de l’infraction, affichage ou diffusion de la
décision prononcée, etc.).

Des circonstances aggravantes liées soit à la qualité de l’auteur, soit à celle de la victime sont par ailleurs
prévues portant les peines d’emprisonnement à sept ans et l’amende à 750 000 euros (art. 314-2) ou à
dix ans d’emprisonnement et à 1 500 000 euros (art. 314-3). Ces peines les plus graves sont applicables
lorsque l’abus de confiance a été réalisé par un mandataire de justice ou un officier public ou ministériel
(par ex. un notaire) à l’occasion de leurs fonctions ou en raison de leur qualité.

b) Peines encourues par les personnes morales

Elles encourent une amende cinq fois plus élevée que celle applicable aux personnes physiques ayant
commis les mêmes faits ainsi que la totalité des peines complémentaires de l’article 131-39 du Code
pénal (art. 314-12). Le tribunal peut donc décider une dissolution de la personne morale si ses
conditions sont remplies ou bien choisir la fermeture de l’établissement ou l’interdiction d’exercice de
l’activité professionnelle dans l’exercice ou à l’occasion de laquelle l’infraction a eu lieu.

§ 2 : Les particularités de la répression

Contrairement au délit d’escroquerie, la tentative d’abus de confiance n’est pas réprimée car elle n’est
pas prévue dans les textes.

a) Particularités quant à la prescription de l’action publique

Le délit d’abus de confiance est un délit instantané consommé par l’acte matériel de détourne- ment qui
devrait marquer en principe le point de départ du délai de prescription de l’action publique. Mais selon
une jurisprudence ancienne et constante, la Cour de cassation retarde ce point de départ au jour où la
victime a été en mesure de découvrir l’infraction, c’est-à-dire une fois qu’elle disposait de tous les
éléments nécessaires à sa découverte. Cette solution permet d’éviter que le coupable puisse, grâce à
des manœuvres astucieuses, ajourner la mise en lumière de ses détournements et ainsi passer outre le
délai de prescription de l’action publique.

Très concrètement, le juge lorsqu’il est saisi doit constater qu’il y a eu dissimulation et rechercher la
date à laquelle le détournement est apparu et a pu être constaté dans les conditions permettant
l’exercice de l’action publique (Crim., 2 déc. 2009, nº 08-86.381). Par exemple, la manœuvre a pu être

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dévoilée lors d’une enquête judiciaire ou révélée par l’administration fiscale. La chambre criminelle
n’hésite pas à censurer les juges du fond quand ils déclarent l’action publique prescrite sans avoir
recherché la date exacte où les faits délictueux ont été constatés (Crim., 8 févr. 2006, nº 05-80.301 : les
faits d’abus de confiance résultant de la rémunération d’un emploi fictif ont été déclarés prescrits par la
chambre de l’instruction sans qu’elle ait recherché la date à laquelle l’existence de cet emploi est
apparue à la victime).

L’assemblée plénière de la Cour de cassation a rejeté les QPC critiquant les règles d’application de la
prescription de l’action publique en cas d’infraction dites « dissimulées » ou « clandestines » (Ass. plén.,
20 mai 2011, nº 11-90.025, nº 11-90.033 et nº 11-90.032).

b) Particularités quant à l’action civile

La victime d’un abus de confiance a la possibilité de se constituer partie civile, c’est-à-dire le


propriétaire, le possesseur ou bien le simple détenteur des biens détournés, afin de demander
réparation du préjudice que ce détournement lui a causé. Par exemple, une société d’assurances
détentrice de fonds détournés par un de ses salariés peut se constituer partie civile contre l’auteur de
ces détournements (Crim., 11 déc. 2013, nº 12-86.624). De même, le banquier ou l’expert-comptable
détenteur de chèques de clients détournés par un de ses salariés (Crim., 8 janv. 1998, nº 97-80.645).

En principe, le préjudice réparable au titre de l’action civile est limité à celui qui découle directe- ment
des détournements. Ainsi, une compagnie d’assurance ne peut demander que le montant des primes
détournées par son agent général et non pas celui du capital qu’elle a dû verser en application des
contrats souscrits auprès de lui (Crim., 23 janv. 1995, nº 94-81.850).

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Chapitre 3 : LE RECEL ET LE BLANCHIMENT

Le législateur a dû incriminer spécialement certains agissements destinés à fournir aide et assistance aux
auteurs de crimes et délits qui ne pouvaient pas être réprimés sous l’angle de la complicité, faute
d’antériorité ou de concomitance avec la commission de l’infraction principale. Ainsi le recel et le
blanchiment présentent des points communs car ils sanctionnent des actes qui portent sur le produit de
tout crime ou tout délit et qui sont accomplis en ayant connaissance de cette origine.

Le recel et le blanchiment sont tous deux des infractions de conséquence, c’est-à-dire des infractions
dépendantes d’une autre infraction. En effet, tout comme le recel de choses défini à l’article 321-1 du
Code pénal, le blanchiment de l’article 324-1 suppose l’existence d’une infraction préalable. Cependant,
ils comportent aussi des éléments matériels différents.

Section 1 : Le recel

Avant d’examiner les éléments constitutifs du recel et sa répression, il convient de voir cette infraction
préalable qui conditionne la qualification de recel.

§1: L’existence d’une infraction préalable au recel

Cette infraction préalable au recel peut être un crime ou un délit, la jurisprudence adoptant par ailleurs
une conception extensive de la chose recelée.

a) Infraction qualifiée de crime ou de délit

L’article 321-1 du Code pénal envisage le recel portant sur une chose qui provient ou qui est le produit
d’un crime ou d’un délit, les contraventions étant par conséquent exclues. Selon la Cour de cassation, le
texte d’incrimination ne distingue pas entre les différents crimes ou délits à l’origine de l’obtention des
choses recelées. Toutefois, le juge doit qualifier l’infraction ayant donné lieu ensuite à un recel car il
s’agit d’un élément du recel. Elle est donc très diversifiée même si on songe en premier lieu au vol : faux
en écriture, violation d’un secret de fabrication ou du secret professionnel, abus de biens sociaux, délit
d’initié, trafic d’influence, corruption, etc.

Le recel étant une infraction autonome, il demeure punissable même si l’auteur de l’infraction d’origine
n’a pas pu être poursuivi car l’infraction est prescrite, ou parce qu’il a bénéficié d’une immunité
personnelle, ou encore en raison du fait qu’il est resté inconnu. Parfois, la solution est critiquable dans la
mesure où certaines infractions ne sont punissables que si elles sont commises par une personne «
spécifiée ». Dans le cas où on ne connaîtrait pas l’identité exacte de celui qui a fourni les documents
détenus, comment peut-on retenir, par exemple, le recel de violation du secret de l’instruction ? Cette
personne était-elle vraiment tenue au secret professionnel ? (Crim., 19 juin 2001, nº 99-85.188).

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